- OrlandaFidèle du forum
D'une certaine manière, si. Les meilleurs étudiants la désertent. Sans quoi je n'aurais pas été si bien classée.
- LeclochardEmpereur
nitescence a écrit:Lefteris a écrit:Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LefterisEsprit sacré
Moins en proportion , mais quand même pas mal . Et on commence à voir des agrégés se barrer, signe des temps.nitescence a écrit:Lefteris a écrit:Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- nitescenceÉrudit
Leclochard a écrit:nitescence a écrit:Lefteris a écrit:Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
Je roule en seat ibiza, pas en porshe, et je n'ai pas besoin ou envie d'autre chose.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- LeclochardEmpereur
Orlanda a écrit:Mais vous considérez-vous vraiment comme des "ratés", les uns les autres?
Après tout, pourquoi pas, cela a un petit côté beckettien. Vladimir et Estragon sont professeurs.
Mais que c'est triste.
Tu poses une bonne question. Je ressens un vrai décalage: j'ai l'impression d'avoir une vie personnelle très épanouie tout en faisant un boulot qui m'intéresse peu (chef stupide et borné, élèves souvent pénibles et peu travailleurs, collègues avec qui il est difficile de parler "culture"). Je ne dirai donc pas que je suis un "raté" mais j'ai perdu mon idéalisme, - quelque chose est mort, c'est sûr. Rassure-toi: je le vis bien. Je préfère ça que l'inverse, c'est certain.
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- LefterisEsprit sacré
Voilà. Et ça reste encore convoité dans les matières dont c'est le principal débouché, faute de concurrence extérieure. mais pour combien de temps ? les facs de lettres commençant à se vider après la licence justement pour éviter l'enseignement, on en reparle dans quelques années.Leclochard a écrit:
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
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- LeclochardEmpereur
nitescence a écrit:Leclochard a écrit:nitescence a écrit:Lefteris a écrit:
Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
Je roule en seat ibiza, pas en porshe, et je n'ai pas besoin ou envie d'autre chose.
Je vois que tu habites en IDF comme moi: quand tu as une famille et que tu désires vivre à Paris, conviens-en, le prestige de l'agrégation, ne console pas de la petitesse du logement ou de l'impossibilité d'acheter.
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- BoubouleDoyen
nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
Moi, je suis content d'être prof mais je crois que si j'avais atterri dans certains collèges ou lycées dans certaines zones, avec un traitement au ras des pâquerettes relativement au coût de la vie à cet endroit et tout ce qui en découle, je ne penserais pas pareil.
- DimkaVénérable
Les gens sont toujours aigris dans les commentaires, ils crachent de la même manière sur les métiers où il y a une forte reconnaissance sociale.AsarteLilith a écrit:Je ne parlais pas du salaire, juste de la reconnaissance.... faut jamais lire les commentaires sous des articles parlant d'éducation....Et je parle même pas du MEN ni de la réforme..
Ou peut-être qu’on vit dans une société d’aigris où c’est juste impossible d’obtenir l’approbation universelle, ni même majoritaire. Tu en connais beaucoup, toi, des jobs où on s’entend dire « c’est super, ce que vous faites » ?
Ce qui me paraît plus significatif, c’est l’attitude du ministère (tant le système que les ministres en tant que personnalité) à l’égard de ses personnels. Par exemple, il y a une grosse différence avec les policiers, qui sont certes assez déconsidérés par la société, probablement pas mal par leur ministère en tant que système, mais qui sont au moins un peu défendus et respectés (au moins formellement) par leur ministre.
J’ai eu un doute similaire, au début, en lisant le post. On peut avoir de la considération pour le métier de prof, c’est quand même possible de dire que l’on peut faire d’autres choses (aussi intéressantes), après des études universitaires (parce que la voie toute tracée, si on se rend compte qu’en fait, bof… c’est désespérant, aussi).Hélips a écrit:Et vous ne pensez pas qu'il s'agit d'une maladresse de formulation ? Il voulait peut-être dire simplement que, contrairement à quelques idées reçues, on peut aussi faire autre chose ? Ce n'est pas "juste prof", mais "uniquement prof" ?
Je ne connais pas le gars, hein, ce n'est qu'une proposition d'explication, mais c'est comme ça que j'ai compris en première lecture, en me demandant après quoi vous râliez.
Mais je crains que ça ne soit pas l’idée de l’étudiant, en fait.
Tu parles de prestige en justifiant avec ton exemple personnel. Or, justement, ce n’est pas qu’un individu peut se satisfaire de sa position que la société reconnaît son prestige (et en général, même les gens très déclassés arrivent à produire un discours de fierté et de satisfaction sur leur position, je suppose qu’à un certain niveau, ça devient un réflexe de survie psychologique).nitescence a écrit:certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
Je roule en seat ibiza, pas en porshe, et je n'ai pas besoin ou envie d'autre chose.
Dans ma promo d’agrég’, il y avait un gars qui voulait être prof, mais qui ne se concevait qu’agrégé, parce que du point de vue de sa famille, ce n’était pas « une situation idéale », mais « la seule façon d’être prof sans que ça ne soit déshonorant ». Du coup, en terme de prestige, je ne sais pas comment interpréter le « pas déshonorant ». Je suppose qu’on fait mieux, en terme de gloire. Et encore, ça c’est du point de vue du haut de la société, à mon avis, des tas de gens ignorent les subtilités de recrutement (ou s’en foutent un peu), et un agrégé a beau être fier de sa position, il reste pour eux « un prof ».
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- Spoiler:
- nitescenceÉrudit
Leclochard a écrit:nitescence a écrit:Leclochard a écrit:nitescence a écrit:
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
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je te rassure : je n'ai pas de problème de logement et j'arrive même à mettre de l'argent de côté ! Et pourtant je ne me refuse rien (mais j'ai peut-être un mode de vie frugal).
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- PanturleNiveau 8
Ça a sans doute déjà été posté quelque part, mais on ne sait jamais :
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- JohnMédiateur
Il faut des agrégés talentueux pour trouver de beaux sujets d'EPI, qui permettront à la France de redevenir première du classement PISA
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- OrlandaFidèle du forum
John a écrit:Il faut des agrégés talentueux pour trouver de beaux sujets d'EPI, qui permettront à la France de redevenir première du classement PISA
Vous ne ferez pas juste prof, vous ferez des E.P.I.!
- lisette83Érudit
Cela semble cependant très peu attractif, financièrement y compris, pour la majorité des étudiants, par rapport à d'autres voies. Il y a de fait un déclassement inéluctable qui est en marche.nitescence a écrit:Leclochard a écrit:nitescence a écrit:Leclochard a écrit:
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
Je roule en seat ibiza, pas en porshe, et je n'ai pas besoin ou envie d'autre chose.
Je vois que tu habites en IDF comme moi: quand tu as une famille et que tu désires vivre à Paris, conviens-en, le prestige de l'agrégation, ne console pas de la petitesse du logement ou de l'impossibilité d'acheter.
je te rassure : je n'ai pas de problème de logement et j'arrive même à mettre de l'argent de côté ! Et pourtant je ne me refuse rien (mais j'ai peut-être un mode de vie frugal).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
nitescence a écrit:Lefteris a écrit:Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Va dire ça aux normaliens qui, bien qu'étant dans une école qui a pour vocation d'y préparer, tentent d'y échapper.
- lisette83Érudit
+1 pour le connaitre de près par amis de mes enfants interposés et s'ils la passent comme étape du cursus, ils ont extrêmement bien classés sans l'avoir particulièrement préparée.
- LeclochardEmpereur
nitescence a écrit:Leclochard a écrit:nitescence a écrit:Leclochard a écrit:
Ce n'est pas parce qu'il y a plus de candidats que de postes que les meilleurs ne sont pas partis ailleurs. Les gens anticipent. L'agrégation, c'est la moins pire des issues. Mais, honnêtement, si on est très doué en maths, mieux vaut faire de la finance à haut niveau, décrocher un diplôme dans une école de commerce bien classée ou encore choisir une voie plus prestigieuse que d'être agrégé dans un collège de banlieue.
certes, on sera mieux payé mais l'agrégation garde son prestige. Et il n'y a pas que l'argent dans la vie (d'autant plus qu'on gagne quand même confortablement sa vie) : honnêtement, je n'ai pas besoin de me payer une rolex pour penser que j'ai réussi professionnellement...
Je roule en seat ibiza, pas en porshe, et je n'ai pas besoin ou envie d'autre chose.
Je vois que tu habites en IDF comme moi: quand tu as une famille et que tu désires vivre à Paris, conviens-en, le prestige de l'agrégation, ne console pas de la petitesse du logement ou de l'impossibilité d'acheter.
je te rassure : je n'ai pas de problème de logement et j'arrive même à mettre de l'argent de côté ! Et pourtant je ne me refuse rien (mais j'ai peut-être un mode de vie frugal).
So do I, my friend. J'ai eu la chance de m'intéresser aux placements très jeune et ma femme n'est pas dans l'EN. Ca aide.
Mais quand je vois que les collègues multiplient les HSA (même des agrégés) lorsqu'ils n'ont pas un conjoint aisé, je me dis que t'illusionnes sur son attractivité. Comme le précisent MK et Lisette83, les étudiants "à gros potentiel" évitent au maximum ce concours. Prestige ou pas.
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- JaneMonarque
Lorsque j'étais étudiante, dans un amphi bondé à la Sorbonne, le professeur s'était livré à un sondage à main levée; il nous avait demandé qui comptait se présenter au CAPES. Forcément, les 3/4 de l'amphi avaient levé la main. Nous nous étions faits taxer de "ratés". Certes, cet exercice avait sans doute pour objectif de nous pousser à préparer l'agrégation... Ce dont, sur le coup, je n'avais pas pris conscience. Je me souviens juste de la violence inouïe que j'avais alors ressentie.
Prof, aujourd'hui, mariée à un prof, j'ai simplement "interdit" à mes enfants d'envisager cette carrière. Et pourtant, ce métier que j'ai choisi d'exercer par défaut, je le considérais jusqu'en avril 2015 comme le plus beau métier du monde. Malgré l'image qu'il véhicule. Malgré les salaires très modiques. Parce qu'il permettait de la liberté, même si elle avait été grignotée progressivement ces dernières années. Quitte à être un bon petit soldat bien pressuré, autant faire autre chose quand on est brillant. Je comprends le discours de cet étudiant, et même s'il est choquant car inapproprié au contexte, il me semble, malheureusement, fort légitime.
Prof, aujourd'hui, mariée à un prof, j'ai simplement "interdit" à mes enfants d'envisager cette carrière. Et pourtant, ce métier que j'ai choisi d'exercer par défaut, je le considérais jusqu'en avril 2015 comme le plus beau métier du monde. Malgré l'image qu'il véhicule. Malgré les salaires très modiques. Parce qu'il permettait de la liberté, même si elle avait été grignotée progressivement ces dernières années. Quitte à être un bon petit soldat bien pressuré, autant faire autre chose quand on est brillant. Je comprends le discours de cet étudiant, et même s'il est choquant car inapproprié au contexte, il me semble, malheureusement, fort légitime.
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- DesolationRowEmpereur
Marcel Khrouchtchev a écrit:nitescence a écrit:Lefteris a écrit:Ben c'est ce qu'ils font, ils t'entendent : concours désertés, démission de ceux qui peuvent encore se reconvertir.nitescence a écrit:Il faudrait peut-être qu'on arrête aussi de dénigrer nous-mêmes le métier de prof si l'on veut que les autres arrêtent de le dénigrer : être prof, c'est un beau métier et la nation nous doit la reconnaissance car nous préparons l'avenir de la France. Alors oui, les salaires sont insuffisants pour les certifiés, oui les conditions de travail se dégradent, mais ce n'est pas non plus la misère. C'est chouette d'être prof et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à faire autre chose.
il n'y a pas de désaffection à l'agrégation...
Va dire ça aux normaliens qui, bien qu'étant dans une école qui a pour vocation d'y préparer, tentent d'y échapper.
+1
- InvitéInvité
Juste par curiosité, c'est quoi les métiers où on gagne vraiment bien sa vie ?
Je vais passer pour une campagnarde, mais je n'ai personne autour de moi qui gagne plus de 2200 euros nets.
Mon frère est graphiste : il gagne 1600 euros (13 ans d'expérience), ma soeur assistante de direction 1500 euros (15 ans d'expérience), mon beau frère est flic 2200 euros (30 ans dans le métier), mon mec ingénieur dans l'informatique 2200 euros (15 ans d'expérience), une amie diététicienne 1300 euros, une connaissance qui était architecte gagnait 2400 euros (à 10 ans d'expérience).
Rien de fou quoi. Même l'architecte ne gagne pas non plus des masses. Un agrégé peut très bien avoir ce salaire-là.
Je vais passer pour une campagnarde, mais je n'ai personne autour de moi qui gagne plus de 2200 euros nets.
Mon frère est graphiste : il gagne 1600 euros (13 ans d'expérience), ma soeur assistante de direction 1500 euros (15 ans d'expérience), mon beau frère est flic 2200 euros (30 ans dans le métier), mon mec ingénieur dans l'informatique 2200 euros (15 ans d'expérience), une amie diététicienne 1300 euros, une connaissance qui était architecte gagnait 2400 euros (à 10 ans d'expérience).
Rien de fou quoi. Même l'architecte ne gagne pas non plus des masses. Un agrégé peut très bien avoir ce salaire-là.
- lisette83Érudit
Tous les métiers après une école de commerce de très bon niveau, la finance, le conseil, les ingénieurs là aussi de très grandes écoles, toutes les possibilités qui font qu'un étudiant de très bon niveau peut avoir un bien meilleur salaire qu'en passant l'agrégation, qui s'adresse tout de même encore à des étudiants de très bon niveau.
Et si vous parlez d'horaires à rallonge, de liberté que l'on n'a pas dans de tels métiers, l'évolution de l'enseignement n'est pas plus rassurante.
Et si vous parlez d'horaires à rallonge, de liberté que l'on n'a pas dans de tels métiers, l'évolution de l'enseignement n'est pas plus rassurante.
- lisette83Érudit
+1Jane a écrit:Lorsque j'étais étudiante, dans un amphi bondé à la Sorbonne, le professeur s'était livré à un sondage à main levée; il nous avait demandé qui comptait se présenter au CAPES. Forcément, les 3/4 de l'amphi avaient levé la main. Nous nous étions faits taxer de "ratés". Certes, cet exercice avait sans doute pour objectif de nous pousser à préparer l'agrégation... Ce dont, sur le coup, je n'avais pas pris conscience. Je me souviens juste de la violence inouïe que j'avais alors ressentie.
Prof, aujourd'hui, mariée à un prof, j'ai simplement "interdit" à mes enfants d'envisager cette carrière. Et pourtant, ce métier que j'ai choisi d'exercer par défaut, je le considérais jusqu'en avril 2015 comme le plus beau métier du monde. Malgré l'image qu'il véhicule. Malgré les salaires très modiques. Parce qu'il permettait de la liberté, même si elle avait été grignotée progressivement ces dernières années. Quitte à être un bon petit soldat bien pressuré, autant faire autre chose quand on est brillant. Je comprends le discours de cet étudiant, et même s'il est choquant car inapproprié au contexte, il me semble, malheureusement, fort légitime.
- InvitéInvité
lisette83 a écrit:Tous les métiers après une école de commerce de très bon niveau, la finance, le conseil, les ingénieurs là aussi de très grandes écoles, toutes les possibilités qui font qu'un étudiant de très bon niveau peut avoir un bien meilleur salaire qu'en passant l'agrégation, qui s'adresse tout de même encore à des étudiants de très bon niveau.
Et si vous parlez d'horaires à rallonge, de liberté que l'on n'a pas dans de tels métiers, l'évolution de l'enseignement n'est pas plus rassurante.
Oui, mais il faut être scientifique ou à profil commercial. Sinon, c'est la loose
- DesolationRowEmpereur
Il est sûr que pour les littéraires, les perspectives sont assez catastrophiques. Au point qu'il vaut presque mieux actuellement, pour un étudiant brillant à profil littéraire, étudier à Sciences Po qu'à l'ENS - au moins pour les perspectives professionnelles et salariales.
- FeuchtwangerNiveau 9
novabulma a écrit:Juste par curiosité, c'est quoi les métiers où on gagne vraiment bien sa vie ?
Je vais passer pour une campagnarde, mais je n'ai personne autour de moi qui gagne plus de 2200 euros nets.
Mon frère est graphiste : il gagne 1600 euros (13 ans d'expérience), ma soeur assistante de direction 1500 euros (15 ans d'expérience), mon beau frère est flic 2200 euros (30 ans dans le métier), mon mec ingénieur dans l'informatique 2200 euros (15 ans d'expérience), une amie diététicienne 1300 euros, une connaissance qui était architecte gagnait 2400 euros (à 10 ans d'expérience).
Rien de fou quoi. Même l'architecte ne gagne pas non plus des masses. Un agrégé peut très bien avoir ce salaire-là.
En France, le salaire médian est de 1772 euros.
Donc, un agrégé qui commence à 1800 euros par mois est légèrement au-dessus alors qu'il est en début de carrière.
Le problème comme beaucoup l'ont souligné c'est que les profs sont des gens qui sont au-dessus du lot en termes d'études. Quand on fait 5 ans d'études, l'objectif n'est pas d'arriver au salaire médian.
Pour avoir été normalien, je peux témoigner de cette fuite assez effarante. Ceux qui veulent faire de l'enseignement visent surtout les classes préparatoires ou les postes à l'université. On note que la tendance s'accentue d'année en année.
Je suis assez partagé sur cette évolution. Pour ma part je sais que j'aurais certainement abandonné l'enseignement si je n'avais pas trouvé un poste correct mais cela aurait été avec une forte mauvaise conscience au vu de la qualité des conditions dont nous avions été les bénéficiaires. D'un autre côté, il est anormal que l'Etat n'offre pas de bonnes conditions d'exercice à ses fonctionnaires.
- FeuchtwangerNiveau 9
DesolationRow a écrit:Il est sûr que pour les littéraires, les perspectives sont assez catastrophiques. Au point qu'il vaut presque mieux actuellement, pour un étudiant brillant à profil littéraire, étudier à Sciences Po qu'à l'ENS - au moins pour les perspectives professionnelles et salariales.
Je n'irais quand même pas jusque là. Un étudiant de l'ENS peut déjà mener des études parallèles à Sciences Po et HEC. On peut passer les concours des écoles de commerce après une khâgne. Rien n'empêche de se raccorder aux wagons du droit, etc...
Le problème c'est le faux sentiment de sécurité qui saisit beaucoup de normaliens (qui par leur formation de prépa ont peu eu l'occasion de regarder au-delà des études) et qui les conduit à s'interroger sur ce qu'ils feront (tout sauf prof) en 3ème année d'ENS...
N'oublions tout de même pas que les normaliens sont payés et c'est un luxe énorme pour se développer, faire des formations, prendre des initiatives. Trop peu s'en saisissent.
- Quelle image vous faisiez-vous du métier de prof... avant de devenir prof ?
- Juste pour rire: à qui vos élèves vous assimilent-ils? Vous donnent-ils un surnom?
- et après, vous ferez quoi ?
- Comment ferez-vous avec les nouveaux programmes ?
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
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