- mgb35Érudit
Mila Saint Anne a écrit: Viens à une des mienne et on en reparle.
Je pense même qu'ils réussissent mieux.
Quel sentiment de supériorité !
Ça va les chevilles ?
- LeclochardEmpereur
Mila Saint Anne a écrit:Leclochard a écrit:fanette a écrit:Voilà ! Que chacun fasse ce qu'il veut, à condition que ça ne porte pas préjudice aux élèves. Mais si les élèves ne sont pas meilleurs avec tes méthodes, pourquoi vouloir les imposer aux autres ? (ce que veut faire la réforme)JPhMM a écrit:
Je ne fais pas de classe inversée, pas d'îlots, et je prends plaisir à faire cours et mes élèves ne sont pas moins bons que ceux des autres. Ai-je le droit de continuer ?
Ca fait quelques années que je suis dans l'enseignement: je crois pouvoir tenir le pari que cette réforme ne changera rien au niveau scolaire des élèves en difficultés. Par contre, elle leur donnera le sentiment qu'ils peuvent réussir à un moment donné (maquette, frise etc..). Ce qui me fait peur pour eux, c'est qu'elle leur fasse croire qu'ils ont progressé au point de pouvoir réussir des études supérieures sélectives ou encore qu'ils ont progressé en orthographe, grammaire etc pour parler de ma matière.
Ne sous-estimons pas le pouvoir du sentiment de compétence.
Le sentiment d’incompétence est le meilleur garant de l'échec scolaire,
Le sentiment de compétence est un des plus puissant levier du progrès.
Désolée mais je crois qu'on peut faire progresser tous les élèves pour leur permettre de faire des choix d'orientation positifs (ce qui ne veut pas dire envoyer tout le monde en PACES ou à Normale Sup).
Je suis complètement d'accord pour dire que certains ont besoin de réussir pour avoir envie de travailler, d'être remotivés. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l'essentiel. Il ne faut pas les illusionner non plus, en particulier dans les classes d'orientation (3ème par ex). Je me souviens du vieux collègue auprès duquel j'ai fait mon stage: il donnait un contrôle facile pour les encourager (repérage, texte à trou etc..) puis il proposait un contrôle beaucoup plus dur pour ne pas les tromper (c'était des secondes).
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- HonchampDoyen
gauvain31 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:gauvain31 a écrit:Au fait Mila, tu ne m'a pas répondu tout à l'heure: tu enseignes en lycée ou en collège?
J'avais pas vu ta question, désolée.
En collège.
Est-ce que tu as pu, avant d'avoir ton poste en collège, enseigner en lycée avant le réforme et après la réforme de 2010?
J'ai le sentiment ( plus que ça en réalité ) que les "pédagos" (pour faire rapide) sont plutôt des profs de collège.
Pour avoir travaillé dans les 2 niveaux, pour fréquenter profs des écoles, profs de collège, profs de lycée et PRAGs dans le cadre d'une mission d'action culturelle, je pense que les profs de lycée restent très investis sur le bac et sont davantage conscients de ce qui attend les élèves dans le supérieur.
Mes potes qui travaillent en lycée déplorent d'ailleurs l'évolution du lycée avec la dernière réforme.
On en parle peu car ce ne sont pas des lobbys efficaces, mais les sciences et les maths y sont fort maltraitées. Cela se règle dans le supérieur.
Idem dans d'autres domaines, ne serait-ce qu'à propos de l'orthographe. (Remise à niveau en français pour les étudiants en histoire à la fac proche d'ici, sous le joli nom "d'ateliers d'écriture").
Les profs de lycée ont vu les cohortes d'arrivants du collège changer.
J'ai l'impression que certains "pédagos de collège" sont dans l'ensemble bien gentils, mais hors du coup sur ces réalités-là.
Certes, il faut aider les élèves en difficulté au collège, avec énergie, c'est fondamental pour ne pas que ces gamins se marginalisent et soient des laissés pour compte sociaux.
Mais pas en réduisant l'offre de connaissances pour tous les élèves !
Je n'arrive toujours pas à comprendre où veulent en venir les "pédagos" et ce qui les anime...
Bref, plus de "pédagos", y compris leurs "phares et balises" en collège ? Est-ce votre sentiment ?
PS Mon message n'est en rien méprisant pour les enseignants de collège, dont beaucoup sont les 1ers à déplorer l'évolution actuelle.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- IphigénieProphète
En lycée, après quatre ans d'errance, on a compris pour l'AP: c'est devenu un cours disciplinaire de groupe. Mais une heure par quinzaine pour les élèves, ce qui rend la chose peu efficace de toute façon, mais moins inefficace que de faire les immondes bousins novateurs qu'on nous proposait au départ...Audrey a écrit:C'est marrant parce que les autres formateurs, ils disent tout pareil que toi et pourtant, je n'ai pas croisé un seul collègue ayant eu une vraie formation sur l'AP...moi y compris, alors que j'ai suivi une FIL sur l'AP toute l'année dernière...
Merci mais non merci.
Sinon je pourrais vous parler des "modules" qui ne sont pas de l'aide ni des groupes et des carnets d'items d'évaluation de seconde, dont le dernier livret a fini en beauté, truffé de fautes d'orthographe...Qui s'en souvient? :lol: :lol: Ah! on en a eu des formations! :lol: :lol: :lol:
- AudreyOracle
Ruthven a écrit:Audrey a écrit:C'est marrant parce que les autres formateurs, ils disent tout pareil que toi et pourtant, je n'ai pas croisé un seul collègue ayant eu une vraie formation sur l'AP...moi y compris, alors que j'ai suivi une FIL sur l'AP toute l'année dernière...
Merci mais non merci.
Te rends-tu compte de l'injure que tu fais ? Tu frises ici le crime de lèse-majesté ... :lol:
Il n'y a guère que face aux gens qui me sont proches ou qui sont en situation de faiblesse que je me demande comment ils vont prendre ce que je dis, tu sais... sans tomber dans l'insulte, ce que je ne fais jamais, ma parole est, sauf cas évoqués précédemment, libre.
- LeclochardEmpereur
Elyas a écrit:Leclochard a écrit:fanette a écrit:Voilà ! Que chacun fasse ce qu'il veut, à condition que ça ne porte pas préjudice aux élèves. Mais si les élèves ne sont pas meilleurs avec tes méthodes, pourquoi vouloir les imposer aux autres ? (ce que veut faire la réforme)JPhMM a écrit:
Je ne fais pas de classe inversée, pas d'îlots, et je prends plaisir à faire cours et mes élèves ne sont pas moins bons que ceux des autres. Ai-je le droit de continuer ?
Ca fait quelques années que je suis dans l'enseignement: je crois pouvoir tenir le pari que cette réforme ne changera rien au niveau scolaire des élèves en difficultés. Par contre, elle leur donnera le sentiment qu'ils peuvent réussir à un moment donné (maquette, frise etc..). Ce qui me fait peur pour eux, c'est qu'elle fasse croire qu'ils ont progressé au point de pouvoir réussir des études supérieures sélectives ou encore qu'ils ont progressé en orthographe, grammaire etc pour parler de ma matière.
Tu confonds AP et EPI, là. La focalisation sur les EPI ne cesse de m'étonner. C'est vraiment le truc ornemental le moins interessant/ le plus problématique selon le point de vue qu'on a.
Ah bon ? Dire que je croyais avoir compris ce que c'était. Je suis mal barré alors. J'attends mon invitation pour la formation. On arrive en décembre. Toujours rien. Plus que quelques mois avant je ne fasse de grosse bêtises.. Paradoxe: mon employeur est incapable de faire ce qu'il demande à ses troupes.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- ElyasEsprit sacré
Honchamp a écrit:gauvain31 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:gauvain31 a écrit:Au fait Mila, tu ne m'a pas répondu tout à l'heure: tu enseignes en lycée ou en collège?
J'avais pas vu ta question, désolée.
En collège.
Est-ce que tu as pu, avant d'avoir ton poste en collège, enseigner en lycée avant le réforme et après la réforme de 2010?
J'ai le sentiment ( plus que ça en réalité ) que les "pédagos" (pour faire rapide) sont plutôt des profs de collège.
Pour avoir travaillé dans les 2 niveaux, pour fréquenter profs des écoles, profs de collège, profs de lycée et PRAGs dans le cadre d'une mission d'action culturelle, je pense que les profs de lycée restent très investis sur le bac et sont davantage conscients de ce qui attend les élèves dans le supérieur.
Mes potes qui travaillent en lycée déplorent d'ailleurs l'évolution du lycée avec la dernière réforme.
On en parle peu car ce ne sont pas des lobbys efficaces, mais les sciences et les maths y sont fort maltraitées. Cela se règle dans le supérieur.
Idem dans d'autres domaines, ne serait-ce qu'à propos de l'orthographe. (Remise à niveau en français pour les étudiants en histoire à la fac proche d'ici, sous le joli nom "d'ateliers d'écriture").
Les profs de lycée ont vu les cohortes d'arrivants du collège changer.
J'ai l'impression que certains "pédagos de collège" sont dans l'ensemble bien gentils, mais hors du coup sur ces réalités-là.
Certes, il faut aider les élèves en difficulté au collège, avec énergie, c'est fondamental pour ne pas que ces gamins se marginalisent et soient des laissés pour compte sociaux.
Mais pas en réduisant l'offre de connaissances pour tous les élèves !
Je n'arrive toujours pas à comprendre où veulent en venir les "pédagos" et ce qui les anime...
Bref, plus de "pédagos", y compris leurs "phares et balises" en collège ? Est-ce votre sentiment ?
PS Mon message n'est en rien méprisant pour les enseignants de collège, dont beaucoup sont les 1ers à déplorer l'évolution actuelle.
Aheum... donc, les pédagos sont des idiots. Merci, Honchamp !
- RendashBon génie
Mila Saint Anne a écrit:[
Mon petit doigt me dit que les formations, elles vont justement servir à aider les collègues à organiser l'AP.
Enfin, si on peut les faire ses formations et qu'on est pas trop emm**** par des "grains de sable" dont l'intérêt me semble hautement discutable...
Quelles formations? Pour le moment, toutes celles qu'on m'a décrites, ici ou ailleurs, ont consisté, sans aucune exception, à :
- subir la projection d'un diaporama plus ou moins bien réalisé expliquant les changements induits par la réforme
- organiser des "ateliers" pour que les collègues présents se forment eux-mêmes et expliquent ensuite aux formateurs comment mettre en place ladite réforme.
Alors, tu vas, évidemment, expliquer que toi, tu fais des vraies formations super efficaces ; et je n'en doute pas une seule seconde. En revanche, avant de penser à imposer ce truc, il aurait fallu former les formateurs. Former efficacement, j'entends. De façon à ce que ces formations ne soient pas un ramassis de conneries.
Si AP & EPI sont aussi efficaces que certains le prétendent, qu'ils organisent de vraies formations, qu'ils convainquent les collègues, et pas besoin d'imposer la réforme. C'est ce qui s'appelle prêcher par l'exemple, et, ma foi, les collègues ne sont pas plus cons que d'autres, s'ils sont convaincus, ils appliqueront. De ce côté, Elyas est cohérent, en tout cas. Il explique ici en long, en large et en travers ce qu'il fait avec ses classes, montre les résultats, expose les difficultés, et convainc certains d'essayer. Parfois, ça marche, parfois non.
En revanche, imposer une façon de procéder, comme le fait cette réforme, c'est un aveu d'impuissance. Impuissance à convaincre faute de réels e irréfutables résultats, impuissance à persuader faute de réelle force de conviction.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Mila Saint AnneNiveau 9
Leclochard a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Leclochard a écrit:fanette a écrit:
Voilà ! Que chacun fasse ce qu'il veut, à condition que ça ne porte pas préjudice aux élèves. Mais si les élèves ne sont pas meilleurs avec tes méthodes, pourquoi vouloir les imposer aux autres ? (ce que veut faire la réforme)
Ca fait quelques années que je suis dans l'enseignement: je crois pouvoir tenir le pari que cette réforme ne changera rien au niveau scolaire des élèves en difficultés. Par contre, elle leur donnera le sentiment qu'ils peuvent réussir à un moment donné (maquette, frise etc..). Ce qui me fait peur pour eux, c'est qu'elle leur fasse croire qu'ils ont progressé au point de pouvoir réussir des études supérieures sélectives ou encore qu'ils ont progressé en orthographe, grammaire etc pour parler de ma matière.
Ne sous-estimons pas le pouvoir du sentiment de compétence.
Le sentiment d’incompétence est le meilleur garant de l'échec scolaire,
Le sentiment de compétence est un des plus puissant levier du progrès.
Désolée mais je crois qu'on peut faire progresser tous les élèves pour leur permettre de faire des choix d'orientation positifs (ce qui ne veut pas dire envoyer tout le monde en PACES ou à Normale Sup).
Je suis complètement d'accord pour dire que certains ont besoin de réussir pour avoir envie de travailler, d'être remotivés. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l'essentiel. Il ne faut pas les illusionner non plus, en particulier dans les classes d'orientation (3ème par ex). Je me souviens du vieux collègue auprès duquel j'ai fait mon stage: il donnait un contrôle facile pour les encourager (repérage, texte à trou etc..) puis il proposait un contrôle beaucoup plus dur pour ne pas les tromper (c'était des secondes).
Tu m'étonnes, avec des méthode pareille ça risque pas de fonctionner.... C'te misère....
Donner des trucs faciles c'est de la démagogie. C'est prendre ses élèves pour des cons.
Leur donner des trucs durs ensuite, c'est juste leur briser les deux jambes.
L'équilibre est délicat. Il faut pouvoir proposer des choses différentes, des étayages différents, suivant les besoins des élèves.
Quand je propose des "aides" pour certains travaux, elles sont en général de plusieurs niveaux. Et étonnamment, les élèves commencent toujours par demander l'aide la plus légère même si des fois, il leur en faut davantage. Au bout du compte, il finissent par avoir une bonne auto-évaluation de leurs travaux et à se donner des objectifs plus ambitieux au fur et à mesure de l'année.
Et ça c'est pas de la démagogie.
- ycombeMonarque
Plus on est compétent, plus on doute de son niveau de compétence. Autrement dit, on est soi-même le plus mauvais juge de ses capacités.Mila Saint Anne a écrit:
Ne sous-estimons pas le pouvoir du sentiment de compétence.
Le sentiment d’incompétence est le meilleur garant de l'échec scolaire,
Le sentiment de compétence est un des plus puissant levier du progrès.
Désolée mais je crois qu'on peut faire progresser tous les élèves pour leur permettre de faire des choix d'orientation positifs (ce qui ne veut pas dire envoyer tout le monde en PACES ou à Normale Sup).
Il me semble que le seul levier puissant sur le progrès, c'est un état d'esprit positif. La certitude que le travail régulier et rigoureux permet de progresser et que l'échec n'est qu'une information comme une autre permet d'aller très loin. Si on est compétent en étant persuadé qu'on est doué et que c'est naturel, tout échec devient en problème.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- RendashBon génie
Mila Saint Anne a écrit:
L'équilibre est délicat. Il faut pouvoir proposer des choses différentes, des étayages différents, suivant les besoins des élèves.
Quand je propose des "aides" pour certains travaux, elles sont en général de plusieurs niveaux. Et étonnamment, les élèves commencent toujours par demander l'aide la plus légère même si des fois, il leur en faut davantage. Au bout du compte, il finissent par avoir une bonne auto-évaluation de leurs travaux et à se donner des objectifs plus ambitieux au fur et à mesure de l'année.
Et ça c'est pas de la démagogie.
Oui, je suis d'accord avec ça. Mais je ne vois là rien qui puisse justifier l'essentiel de la réforme, à savoir la mise en place forcée des EPI et la suppression de tellement de choses.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- earl greyNiveau 3
AP+EPI (collège 2016) = AP+EE(lycée 2010) = souplesse car fractionnement des services et horaires non liés à une discipline (AP refilé aux collègues pas trop blindés d'heures sup, gestion des collègues en sous-service. C'est plus facile de prendre en HP un AP ou un EE qu'une classe).
Supression du latin = heures de lettres à gogo.
techno+SVT+SP = gestion de la pénurie de profs
TOTAL = ECONOMIES
Tout le reste n'est qu'un brillant et provocant packaging estampillé "de gauche" destiné à flatter l'opinion publique et à semer la zizanie chez les profs. Parce que pendant que l'on s'écharpe (et sincèrement, pas de doute), on oublie de faire bloc pour demander les moyens pour bien faire et garantir l'égalité des chances, ce que devrait normalement proposer une vraie politique de gauche.
Le lycée a servi de laboratoire. Cela marche du feu de Dieu: que l'on fût pro ou anti réforme, on a tous aujourd'hui la tête dans le guidon à essayer de tirer le meilleur de ce bousin, parce que demeurent intactes l'ambition que l'on a pour nos élèves et une certaine idée du métier. Le ministère prend peu de risques et sait parfaitement nous manœuvrer.
Et pour revenir au début du fil, c'est pourquoi ces outrances (de chaque côté, en fait) me gonflent. Elles forment un écran de fumée qui masque l'état lamentable de notre institution, qui l'est surtout faute de moyens, résultats de réformes économiques déguisées en innovations pédagogiques.
Supression du latin = heures de lettres à gogo.
techno+SVT+SP = gestion de la pénurie de profs
TOTAL = ECONOMIES
Tout le reste n'est qu'un brillant et provocant packaging estampillé "de gauche" destiné à flatter l'opinion publique et à semer la zizanie chez les profs. Parce que pendant que l'on s'écharpe (et sincèrement, pas de doute), on oublie de faire bloc pour demander les moyens pour bien faire et garantir l'égalité des chances, ce que devrait normalement proposer une vraie politique de gauche.
Le lycée a servi de laboratoire. Cela marche du feu de Dieu: que l'on fût pro ou anti réforme, on a tous aujourd'hui la tête dans le guidon à essayer de tirer le meilleur de ce bousin, parce que demeurent intactes l'ambition que l'on a pour nos élèves et une certaine idée du métier. Le ministère prend peu de risques et sait parfaitement nous manœuvrer.
Et pour revenir au début du fil, c'est pourquoi ces outrances (de chaque côté, en fait) me gonflent. Elles forment un écran de fumée qui masque l'état lamentable de notre institution, qui l'est surtout faute de moyens, résultats de réformes économiques déguisées en innovations pédagogiques.
- dandelionVénérable
Mila, tu peux quand même entendre que pour les matières qui nécessitent des pré-requis, le problème se pose autrement?
On peut quand même se demander comment, par principe, on peut accepter une réforme qui va nuire à des collègues, d'ailleurs objectivement pas les moins bosseurs et motivés.
On peut quand même se demander comment, par principe, on peut accepter une réforme qui va nuire à des collègues, d'ailleurs objectivement pas les moins bosseurs et motivés.
- Mila Saint AnneNiveau 9
Rendash a écrit:Mila Saint Anne a écrit:[
Mon petit doigt me dit que les formations, elles vont justement servir à aider les collègues à organiser l'AP.
Enfin, si on peut les faire ses formations et qu'on est pas trop emm**** par des "grains de sable" dont l'intérêt me semble hautement discutable...
Quelles formations? Pour le moment, toutes celles qu'on m'a décrites, ici ou ailleurs, ont consisté, sans aucune exception, à :
- subir la projection d'un diaporama plus ou moins bien réalisé expliquant les changements induits par la réforme
- organiser des "ateliers" pour que les collègues présents se forment eux-mêmes et expliquent ensuite aux formateurs comment mettre en place ladite réforme.
Alors, tu vas, évidemment, expliquer que toi, tu fais des vraies formations super efficaces ; et je n'en doute pas une seule seconde. En revanche, avant de penser à imposer ce truc, il aurait fallu former les formateurs. Former efficacement, j'entends. De façon à ce que ces formations ne soient pas un ramassis de conneries.
Si AP & EPI sont aussi efficaces que certains le prétendent, qu'ils organisent de vraies formations, qu'ils convainquent les collègues, et pas besoin d'imposer la réforme. C'est ce qui s'appelle prêcher par l'exemple, et, ma foi, les collègues ne sont pas plus cons que d'autres, s'ils sont convaincus, ils appliqueront. De ce côté, Elyas est cohérent, en tout cas. Il explique ici en long, en large et en travers ce qu'il fait avec ses classes, montre les résultats, expose les difficultés, et convainc certains d'essayer. Parfois, ça marche, parfois non.
En revanche, imposer une façon de procéder, comme le fait cette réforme, c'est un aveu d'impuissance. Impuissance à convaincre faute de réels e irréfutables résultats, impuissance à persuader faute de réelle force de conviction.
Effectivement, "prêcher par l'exemple", ça fonctionne (même si je n'aime pas ce mot de prêche). Sauf quand ces exemples sont pris comme des "modèles" par les stagiaires et qu'ils hurlent au "formatage".
Je suis comme Elyas, je partage mes pratiques, je mutualise, je m'inspire des nombreux collègues qui font des choses admirables et j'essaie de les mettre "à ma sauce".
Mais c'est pris par certains pour de l'orgueil ou une posture de donneuse de leçons. C'est dommage.
- RuthvenGuide spirituel
Mila Saint Anne a écrit:
Mais c'est pris par certains pour de l'orgueil.
Sans rire ?
- HonchampDoyen
Elyas a écrit:Honchamp a écrit:gauvain31 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:
J'avais pas vu ta question, désolée.
En collège.
Est-ce que tu as pu, avant d'avoir ton poste en collège, enseigner en lycée avant le réforme et après la réforme de 2010?
J'ai le sentiment ( plus que ça en réalité ) que les "pédagos" (pour faire rapide) sont plutôt des profs de collège.
Pour avoir travaillé dans les 2 niveaux, pour fréquenter profs des écoles, profs de collège, profs de lycée et PRAGs dans le cadre d'une mission d'action culturelle, je pense que les profs de lycée restent très investis sur le bac et sont davantage conscients de ce qui attend les élèves dans le supérieur.
Mes potes qui travaillent en lycée déplorent d'ailleurs l'évolution du lycée avec la dernière réforme.
On en parle peu car ce ne sont pas des lobbys efficaces, mais les sciences et les maths y sont fort maltraitées. Cela se règle dans le supérieur.
Idem dans d'autres domaines, ne serait-ce qu'à propos de l'orthographe. (Remise à niveau en français pour les étudiants en histoire à la fac proche d'ici, sous le joli nom "d'ateliers d'écriture").
Les profs de lycée ont vu les cohortes d'arrivants du collège changer.
J'ai l'impression que certains "pédagos de collège" sont dans l'ensemble bien gentils, mais hors du coup sur ces réalités-là.
Certes, il faut aider les élèves en difficulté au collège, avec énergie, c'est fondamental pour ne pas que ces gamins se marginalisent et soient des laissés pour compte sociaux.
Mais pas en réduisant l'offre de connaissances pour tous les élèves !
Je n'arrive toujours pas à comprendre où veulent en venir les "pédagos" et ce qui les anime...
Bref, plus de "pédagos", y compris leurs "phares et balises" en collège ? Est-ce votre sentiment ?
PS Mon message n'est en rien méprisant pour les enseignants de collège, dont beaucoup sont les 1ers à déplorer l'évolution actuelle.
Aheum... donc, les pédagos sont des idiots. Merci, Honchamp !
Mais non , je ne dis pas ça. Et je ne cherche pas à blesser.
Je dis qu'ils sont animés de bons sentiments pour la plupart, mais étant moins au fait des réalités qui attendent les élèves dans le supérieur, et estimant que c'est aux profs de lycée de faire avec les élèves qu'ils auront, ils ne contribuent pas dès le collège à les armer.
Ou bien, j'aurais dû le dire en mode explicite, je pense que certains sont dans l'idéologie. Et là, rien à faire contre la foi du charbonnier...
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Mila Saint AnneNiveau 9
dandelion a écrit:Mila, tu peux quand même entendre que pour les matières qui nécessitent des pré-requis, le problème se pose autrement?
On peut quand même se demander comment, par principe, on peut accepter une réforme qui va nuire à des collègues, d'ailleurs objectivement pas les moins bosseurs et motivés.
Je ne connais pas de matières qui n'exigent pas de pré-requis. Tu penses à quoi ?
- JPhMMDemi-dieu
En creusant donc (et en croisant les différents topics) :
(*) les EPI ne sont pas une si bonne chose ;
(*) les AP sont mieux en demi-groupe, et en plus des cours, et non à la place ;
(*) supprimer les classes "particulières" n'était pas la meilleure idée.
Que du bon cette réforme. :lol:
(*) les EPI ne sont pas une si bonne chose ;
(*) les AP sont mieux en demi-groupe, et en plus des cours, et non à la place ;
(*) supprimer les classes "particulières" n'était pas la meilleure idée.
Que du bon cette réforme. :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ElyasEsprit sacré
JPhMM a écrit:Rhétoriques ?Elyas a écrit:JPhMM a écrit:Tu me demandes de retrouver à ta place l'argument que tu ne veux pas (re)produire pour valider ta propre affirmation, et c'est moi le kéké ?Elyas a écrit:Alors, cherche sur le forum où j'ai déjà décrit des types de séance. Comme je l'ai dit, le truc que tu cites n'est qu'un pis aller si tu as la flemme Bref. Désolé de ne pas mettre de vidéo YouTube pour faire mon keke.
A défaut de ta preuve, j'aurais eu ton insulte. Ça a le mérite de la clarté.
Je me suis aussi senti insulté par tes propos sur ceux qui disent pouvoir personnaliser avec tes trois points. Cependant, je suis désolé si tu t'es senti insulté, pour moi, c'était une remarque sarcastique de bonne guerre face à tes procédés rhétoriques usuels.
Pardon mais, de l'AP j'en ai fait beaucoup. Pas trop mal fait d'ailleurs, j'espère. Je prétends savoir à peu près ce que c'est. Et je sais que faire AP à 28 élèves n'est pas faire AP à 14 élèves, ce n'est plus de l'AP du tout. Parce que j'ai fait les deux. Alors tu me dis que c'est possible de faire de l'AP à 28 élèves, un AP qui n'est pas qu'un mot mais qui accompagne vraiment chaque personne élève, et pas de moins de deux minutes par personne. Soit, je veux bien te croire, mais alors : comment ? Je n'ai toujours pas réponse, ce n'est pas de la rhétorique ça, mais un simple constat.
Déjà, bravo pour avoir fait un AP qui a réussi (et après, tu dis que Mila se vante, mouarf ). Il se trouve que l'AP ancienne version a globalement échoué, principalement car il était fait en groupes de compétences ce qui est désastreux (mais ne nous inquiétons pas, les groupes de compétences vont encore être le leitmotiv du Ministère... on arrête pas une locomotive qui marche (alors qu'elle doit rouler...)).
Ensuite, quand je parle AP, je parle l'AP tel que défini par les textes de la réforme 2016. Ycombe l'a bien compris en me disant que ça ne change rien à ma façon de travailler beaucoup plus haut dans le fil.
Ensuite, tu es un vieux du forum et moi un peu moins vieux. On sait bien comment on fonctionne tous les deux. Je n'aime pas ta façon de procéder sur le forum et je n'ai pas envie de subir tes petits jeux habituels. Si quelqu'un d'autre m'avait demandé, je l'aurais fait sans problème. Le fait est que c'est toi et donc, je ne le ferai pas sur ce fil même si après quelqu'un d'autre le demande. Je n'ai aucune envie de subir tes remarques habituelles même si tu sembles jouer le jeu de la sincérité. Je n'ai plus envie de jouer le rôle du crétin utile pour faire semblant qu'il y a un débat. C'est aussi ça la réalité d'un forum. Je n'ai aucune envie de te plaire ou de t'aider alors que tu n'as aucune sincérité dans tes demandes de mon point de vue. De toute façon, je réfléchis de plus en plus à ma place et à ma présence sur ce forum. Quelqu'un disait qu'on devrait avoir une date limite de participation à un forum. Je pense que j'ai bientôt atteint la mienne.
- AnaxagoreGuide spirituel
JPhMM a écrit:En creusant donc (et en croisant les différents topics) :
(*) les EPI ne sont pas une si bonne chose ;
(*) les AP sont mieux en demi-groupe, et en plus des cours, et non à la place ;
(*) supprimer les classes "particulières" n'était pas la meilleure idée.
Que du bon cette réforme. :lol:
:lol:
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- JPhMMDemi-dieu
1. J'ai écrit "j'espère"Elyas a écrit:Déjà, bravo pour avoir fait un AP qui a réussi (et après, tu dis que Mila se vante, mouarf ).
2. Si j'en ai réussi un, je ne vois pas en quoi je me vanterais.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- dandelionVénérable
Je pense que les pré-requis en histoire ne sont pas les mêmes qu'en maths, en anglais, en allemand ou en latin. Quand j'y pense, c'est dingue quand même que ce soit tombé sur l'allemand et le latin...Mila Saint Anne a écrit:dandelion a écrit:Mila, tu peux quand même entendre que pour les matières qui nécessitent des pré-requis, le problème se pose autrement?
On peut quand même se demander comment, par principe, on peut accepter une réforme qui va nuire à des collègues, d'ailleurs objectivement pas les moins bosseurs et motivés.
Je ne connais pas de matières qui n'exigent pas de pré-requis. Tu penses à quoi ?
- JPhMMDemi-dieu
Merci pour ta sincérité.Elyas a écrit:Ensuite, tu es un vieux du forum et moi un peu moins vieux. On sait bien comment on fonctionne tous les deux. Je n'aime pas ta façon de procéder sur le forum et je n'ai pas envie de subir tes petits jeux habituels. Si quelqu'un d'autre m'avait demandé, je l'aurais fait sans problème. Le fait est que c'est toi et donc, je ne le ferai pas sur ce fil même si après quelqu'un d'autre le demande. Je n'ai aucune envie de subir tes remarques habituelles même si tu sembles jouer le jeu de la sincérité. Je n'ai plus envie de jouer le rôle du crétin utile pour faire semblant qu'il y a un débat. C'est aussi ça la réalité d'un forum. Je n'ai aucune envie de te plaire ou de t'aider alors que tu n'as aucune sincérité dans tes demandes de mon point de vue. De toute façon, je réfléchis de plus en plus à ma place et à ma présence sur ce forum. Quelqu'un disait qu'on devrait avoir une date limite de participation à un forum. Je pense que j'ai bientôt atteint la mienne.
Si c'est un problème de personne, alors il n'y a rien à ajouter, en effet.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ElyasEsprit sacré
Honchamp a écrit:Elyas a écrit:Honchamp a écrit:gauvain31 a écrit:
Est-ce que tu as pu, avant d'avoir ton poste en collège, enseigner en lycée avant le réforme et après la réforme de 2010?
J'ai le sentiment ( plus que ça en réalité ) que les "pédagos" (pour faire rapide) sont plutôt des profs de collège.
Pour avoir travaillé dans les 2 niveaux, pour fréquenter profs des écoles, profs de collège, profs de lycée et PRAGs dans le cadre d'une mission d'action culturelle, je pense que les profs de lycée restent très investis sur le bac et sont davantage conscients de ce qui attend les élèves dans le supérieur.
Mes potes qui travaillent en lycée déplorent d'ailleurs l'évolution du lycée avec la dernière réforme.
On en parle peu car ce ne sont pas des lobbys efficaces, mais les sciences et les maths y sont fort maltraitées. Cela se règle dans le supérieur.
Idem dans d'autres domaines, ne serait-ce qu'à propos de l'orthographe. (Remise à niveau en français pour les étudiants en histoire à la fac proche d'ici, sous le joli nom "d'ateliers d'écriture").
Les profs de lycée ont vu les cohortes d'arrivants du collège changer.
J'ai l'impression que certains "pédagos de collège" sont dans l'ensemble bien gentils, mais hors du coup sur ces réalités-là.
Certes, il faut aider les élèves en difficulté au collège, avec énergie, c'est fondamental pour ne pas que ces gamins se marginalisent et soient des laissés pour compte sociaux.
Mais pas en réduisant l'offre de connaissances pour tous les élèves !
Je n'arrive toujours pas à comprendre où veulent en venir les "pédagos" et ce qui les anime...
Bref, plus de "pédagos", y compris leurs "phares et balises" en collège ? Est-ce votre sentiment ?
PS Mon message n'est en rien méprisant pour les enseignants de collège, dont beaucoup sont les 1ers à déplorer l'évolution actuelle.
Aheum... donc, les pédagos sont des idiots. Merci, Honchamp !
Mais non , je ne dis pas ça. Et je ne cherche pas à blesser.
Je dis qu'ils sont animés de bons sentiments pour la plupart, mais étant moins au fait des réalités qui attendent les élèves dans le supérieur, et estimant que c'est aux profs de lycée de faire avec les élèves qu'ils auront, ils ne contribuent pas dès le collège à les armer.
Ou bien, j'aurais dû le dire en mode explicite, je pense que certains sont dans l'idéologie. Et là, rien à faire contre la foi du charbonnier...
Alors, j'aimerais savoir ce qu'est un pédago en HG au collège pour toi. Cela m'intéresse. Parce que si la panacée de l'enseignement au collège est la fiche d'activité et le pseudo cours dialogué systématique pour faire semblant que les élèves travaillent, je crois qu'on va avoir un problème sur la définition de pédago.
Pour l'anecdote, mes 6e savent faire en solo de meilleures cartes que ce que demandent certains collègues de lycée en 1re. Or, je me considère comme un pédago. Donc, si je te suis, mes élèves, je ne les prépare pas bien et je n'ai aucune conscience de ce qui les attend. Car oui, Honchamp, je prends ta remarque très personnellement, considérant que tu m'insultes en faisant ce descriptif du professeur de collège pédago.
- gauvain31Empereur
Honchamp a écrit:gauvain31 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:gauvain31 a écrit:Au fait Mila, tu ne m'a pas répondu tout à l'heure: tu enseignes en lycée ou en collège?
J'avais pas vu ta question, désolée.
En collège.
Est-ce que tu as pu, avant d'avoir ton poste en collège, enseigner en lycée avant le réforme et après la réforme de 2010?
J'ai le sentiment ( plus que ça en réalité ) que les "pédagos" (pour faire rapide) sont plutôt des profs de collège.
Pour avoir travaillé dans les 2 niveaux, pour fréquenter profs des écoles, profs de collège, profs de lycée et PRAGs dans le cadre d'une mission d'action culturelle, je pense que les profs de lycée restent très investis sur le bac et sont davantage conscients de ce qui attend les élèves dans le supérieur.
Mes potes qui travaillent en lycée déplorent d'ailleurs l'évolution du lycée avec la dernière réforme.
On en parle peu car ce ne sont pas des lobbys efficaces, mais les sciences et les maths y sont fort maltraitées. Cela se règle dans le supérieur.
Idem dans d'autres domaines, ne serait-ce qu'à propos de l'orthographe. (Remise à niveau en français pour les étudiants en histoire à la fac proche d'ici, sous le joli nom "d'ateliers d'écriture").
Les profs de lycée ont vu les cohortes d'arrivants du collège changer.
J'ai l'impression que certains "pédagos de collège" sont dans l'ensemble bien gentils, mais hors du coup sur ces réalités-là.
Certes, il faut aider les élèves en difficulté au collège, avec énergie, c'est fondamental pour ne pas que ces gamins se marginalisent et soient des laissés pour compte sociaux.
Mais pas en réduisant l'offre de connaissances pour tous les élèves !
Je n'arrive toujours pas à comprendre où veulent en venir les "pédagos" et ce qui les anime...
Bref, plus de "pédagos", y compris leurs "phares et balises" en collège ? Est-ce votre sentiment ?
PS Mon message n'est en rien méprisant pour les enseignants de collège, dont beaucoup sont les 1ers à déplorer l'évolution actuelle.
Pour avoir fait 7 collèges et 8 lycées je te confirme que de nombreux collègues de collège sont totalement en dehors des réalités (et même les CDE); ils ne voient pas au delà de la 3ème. Et le rapport au savoir n'est pas forcément le même (JC Milner le disait très bien dans livre "De l'Ecole"). Ces différences de perceptions sont souvent pénibles à supporter ; mais après ça dépend des collèges. Certains collèges sont rattachés géographiquement à certains lycées et les collègues faisant des aller-retour réguliers sont conscients des exigences de lycée. Dans mon dernier collège il y a deux ans ; il y avait une collègue , (celle avec qui je m'entendait mieux d'ailleurs !) qui maintenait un haut niveau d'exigence pour les 3ème; c'était une femme merveilleuse et on s'est retrouvé l'année suivante dans le même lycée !! (elle était très contente de passer en lycée après 16 ans passés en collège et elle dirait la même chose que moi). Donc localement, il peut y avoir maintien de certaines exigences, mais dans d'autres cas, il y a un clair renoncement des exigences. Un élève de 4ème m'avait dit en réunion parents-professeur devant sa mère qu'il n'y avait que moi et mon collègue d'HG qui les faisions rédiger. Dans un autre établissement, d'autres élèves très très en difficulté de 5ème m'ont dit tout en chœur qu'ils ne faisaient pas de dictée car leur professeure de Français ne les jugeait pas "dignes d'en faire".
Donc oui des collègues de collège ont clairement une responsabilité dans la baisse du niveau des élèves. Les pédagogiste excessif, je les reconnais de suite: ce sont eux qui font pleins de sorties, pleins de projets et très bien vus par l'inspection.
Enfin pour terminer: qu'est-ce qui anime les "pégagogo" ? Je me suis longtemps posé cette question, mais je pense qu'ils œuvrent (ils pensent œuvrer) réellement pour faire "réussir" le maximum d'élèves, quitte à tricher sur le niveau.. ils ne veulent pas voir ce qui se passe après ; certains sont dans le déni complet, et d'autres ont perdu le contact avec les exigences de lycée car ont été trop longtemps en collège. C'est donc une question très complexe, car il y a vraiment des situations, des contextes différents selon les collèges. J'apporte juste un témoignage partiel
Il n'est pas bon d'ailleurs de rester trop longtemps en collège. J'apprécie beaucoup les collègues qui ont envie de changer d'air pour voir ce qui se passe après la 3ème.
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