- florestanGrand sage
Fesseur Pro a écrit:Pour ceux qui suivent le foot, une banderole bienvenue.
- PandorafaFidèle du forum
Cripure a écrit:Chertea a écrit:lucB a écrit:Matinée moins pire que je ne le craignais...M'enfin, l'impression d'un grand jem'enfoutisme chez les collègues qui n'avaient pas trop l'air concerné. L'un m'a même dit qu'il zapperait le moment de discussion, parce qu'on n'est pas en avance. Je n'étais pas au mieux pour parler avec les gamins, mais ce genre de remarque me gêne.
En arrivant au bahut, j'écoutais notre ministre, bien embêtée quand Cohen lui a demandé ce qu'il fallait dire aux enfants...Un long silence avant qu'elle emploie de mots totalement inadaptés, prouvant une fois encore qu'elle ne maîtrise rien.
"Vous diriez quoi aux plus jeunes enfants ? Maîtresse, c’est qui les méchants ? demande Coen
C’est une organisation terroriste qui a décidé d’exterminer tous ceux qui ne lui font pas allégeance, tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Donc cette organisation terroriste il faut la détruire parce que sinon elle nous détruira."
Un 6°, quand j'ai dit qu'il y aurait une minute de silence : "Encore ?", dit avec surprise, sans mauvais esprit. J'espère bien que ce sera leur dernière minute de silence.
Pourquoi? Je ne comprends pas exactement à quoi sert ce moment de discussion/débat. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que ce qui s'est passé est horrible. Maintenant, nous on ne peut rien faire concrètement, c'est au président, à l'armée d'agir. C'est pas en mettant des drapeaux français sur Facebook que ça changera quelque chose ou empêchera d'autres terroristes d'attaquer. Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à débattre. C'est une situation très compliquée et s'il y avait une solution miracle, ça se saurait.
Après certains parlent de rassurer les élèves... vraiment? Vous voulez leur dire quoi? Qu'il n'y aura plus jamais d'actes terroristes? Je ne comprends pas exactement. On est dans le même flou que les élèves.
Que leur dire ? Mais ce que nous pourrons, quand ils auront parlé. Que ce n'est pas la situation du 7 janvier. Que ce qui est recherché est la division du pays et la guerre civile, et qu'il faut faire front en continuant à vivre et en cessant de stigmatiser untel ou untel en permanence en le traitant d'étranger ou en disant qu'"ils" sont "chez nous". Que nous sommes détestés pour nos choix de vie et de société et que c'est important de le savoir. Qu'on bourre bien mieux un crâne quand il est vide. Etc. Tout plutôt que prendre la séquence et la dérouler "parce qu'il y a le programme", nom de Zeus. Je n'ai pas cours avant mercredi, mais mercredi, s'ils veulent encore en parler, nous en parlerons. Nous sommes des professeurs, des êtres émus comme eux peut-être, et dont la fonction est de parler et de mettre en signe. Nous avons des choses à dire.
MERCI.
C'est ce que j'avais envie de hurler aux profs de ma famille et aux collègues qui aujourd'hui parlaient "d'avancer sur le programme". Que certains ne se sentent pas la force d'évoquer les évènements parce qu'ils sont émus, je comprends complètement. Une copine était en larmes en salle des profs ce matin. J'ai eu un gros coup au coeur en apprenant qu'une ancienne collègue était au Bataclan mais en était sortie vivante. Je me suis demandée si je n'allais pas craquer, mais je crois que j'aurais assumé en fait. On est humain quoi.
Que d'autres collègues, ne se sentent pas formés pour répondre aux questions complexes de élèves qui touchent à la géopolitique, aucun problème, qu'ils les renvoient à leur prof d'HG pour répondre à certaines questions (même si j'ai souvent dû répondre que je ne savais pas aujourd'hui). Mais faire comme si de rien n'était, ne rien mentionner face aux élèves, surtout ce matin, ça me semble incompréhensible.
Heureusement, on étaient nombreux à répondre aux questions ce matin, et certains y ont même consacré l'heure entière. Comme beaucoup de profs qui n'avaient pas cours à 12h, j'ai assisté à la minute de silence organisée au self avec une partie des élèves, près de 300, les couloirs, la perm et la cour étaient vides. Ils ont été impeccables, certains émus, d'autres simplement mal à l'aise. Pareil dans les classes.
Demain, je vois une classe que je n'ai pas vue aujourd'hui, et je répondrai aux questions le temps nécéssaire.
Le programme, je m'en tape complètement. Dans quelques semaines, mois, beaucoup d'entre eux auront oublié la majorité du contenu de nos séances habituelles. Mais j'espère que les échanges et les messages transmis aujourd'hui résonneront encore longtemps en eux. Et si ce n'est pas le cas pour tous, tant pis, ça aura été utile pour quelques uns.
Bien sûr que l'on ne peut pas vraiment rassurer les élèves vu le contexte, mais les faire verbaliser les flots d'horreurs vues et entendues ce week end, c'est déjà pas mal. Et puis donner sens au mots employés dans les médias aussi... C'est un peu le sens du métier en fait.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Le proviseur a fait un discours dans la cour. Il pleurait chaque phrase un peu plus. A la fin on ne le comprenait plus, et quand il s'est arrêté tout à coup, j'ai cru qu'il était submergé, qu'il ne pouvait plus, mais c'était la minute de silence. On entendait une machine du self bourdonner, on aurait dit un roulement de tambour au loin, je n'aurais pas dû regarder La Révolution française jeudi soir.
Tout s'est bien passé de mon côté. Je ne m'attendais pas à devoir en parler et laisser parler pendant une heure. Je n'ai compris qu'à ce moment-là que je ne pourrais pas enchaîner avec le cours que j'avais prévu, et que je n'avais pas remplacé. Je crois avoir appris que dans ces moments-là, la fonction de la parole, c'est aussi, surtout, d'établir un contact, c'est le fait même de parler qui est important, rassurant, qui peut griser même car on se sent ensemble.
Tout s'est bien passé de mon côté. Je ne m'attendais pas à devoir en parler et laisser parler pendant une heure. Je n'ai compris qu'à ce moment-là que je ne pourrais pas enchaîner avec le cours que j'avais prévu, et que je n'avais pas remplacé. Je crois avoir appris que dans ces moments-là, la fonction de la parole, c'est aussi, surtout, d'établir un contact, c'est le fait même de parler qui est important, rassurant, qui peut griser même car on se sent ensemble.
- CathEnchanteur
Finalement, tout était prévu, même si on ne nous avait pas avertis : réunion avec les chefs à 8h, discussions prof/élèves à 9h et bien sûr la minute de silence à 12h, annoncée au micro.
Et quelques élèves ont parcouru les couloirs juste après en chantant timidement le refrain de La Marseillaise.
Et quelques élèves ont parcouru les couloirs juste après en chantant timidement le refrain de La Marseillaise.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Je n'avais même pas prévu un cours... de toute façon j'étais trop sonnée moi-même.
J'ai eu 3h de cours, 3 classes différentes, 3 heures de discussions.
J'ai eu 3h de cours, 3 classes différentes, 3 heures de discussions.
- LMVénérable
Pareil que Sara, sonnée, au bord des larmes et la voix qui a déraillé quand j'ai accueilli les premiers élèves.
On a parlé, expliqué, les élèves ont peur clairement, ils ont posé une tonne de questions et sont beaucoup moins idiots que ce que pensent certains collègues qui n'ont rien dit.
Ecoeurée je suis, je crois que j'ai craqué en partie aussi à cause de ce "Tout va très bien madame la Marquise" en salle des profs.
On a parlé, expliqué, les élèves ont peur clairement, ils ont posé une tonne de questions et sont beaucoup moins idiots que ce que pensent certains collègues qui n'ont rien dit.
Ecoeurée je suis, je crois que j'ai craqué en partie aussi à cause de ce "Tout va très bien madame la Marquise" en salle des profs.
- RabelaisVénérable
De même: discussion à chacune des fois où j'en ai eu la demande et deux heures de 8 à 10 avec mes 4 E.
Les collègues étaient concernés,c'était bien.
Sauf le comportement de certaines qui n'ont pas résisté à
L'envie de se faire mousser ce we auprès de la direction, j'ai trouvé cela vraiment en dessous de tout, de se servir d'un drame , bref.
Les mêmes n'ont pas fait parler les élèves qui en avaient besoin, ils m'ont posé 1000 questions en fin de matinée quand je les ai récupérés ...
C'est comme ça.
Les collègues étaient concernés,c'était bien.
Sauf le comportement de certaines qui n'ont pas résisté à
L'envie de se faire mousser ce we auprès de la direction, j'ai trouvé cela vraiment en dessous de tout, de se servir d'un drame , bref.
Les mêmes n'ont pas fait parler les élèves qui en avaient besoin, ils m'ont posé 1000 questions en fin de matinée quand je les ai récupérés ...
C'est comme ça.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- SoheneNiveau 9
Moi je reste un peu frustrée. Mes 2ndes ont peu échangé sur le coup, alors j'en ai parlé un peu et j'ai enchaîné sur le cours. Ils n'ont rien écouté et ont très peu travaillé. Et puis à la fin des 2h, des élèves sont venues me voir pour parler des attentats parve qu'elles voulaient en parler, mais elles n'osaient pas le faire devant les autres car il y a eu des "clashs" sur facebook la veille avec des garçons de la classe, qui les ont insultés. Super ambiance, très civique tout ça.
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
J'ai eu 2 h de cours ce matin, avec une 4e et une 3e. J'ai ouvert le dialogue en leur demandant si certains souhaitaient ne pas en parler. On a parlé pendant une heure entière dans chacune des classes. La première question, dans les 2 classes, ce fut "Pourquoi". On a eu l'occasion de redonner un véritable sens aux mots utilisés et répétés par les médias, j'ai tenté de les aider à mieux comprendre, à prendre de la distance avec ce qu'ils reçoivent en pleine poire. Chacun a pu questionner, réagir, exprimer ses angoisses, demander des éclaircissements. J'ai eu des ados plutôt pertinents, intéressés, respectueux. J'ai apprécié de les voir comme ça...Mais que c'est dur, bon sang...
- AvaExpert spécialisé
J'ai parlé à mes classes, j'avais beaucoup d'élèves en larmes ce qui m'a fendu le coeur. Je leur ai donné la parole mais personne ne l'a prise... Ils avaient le coeur gros et aucune envie de s'exprimer. Je leur ai dit que si un jour, plus tard, ils en avaient besoin, nous prendrions le temps.
En SDP, des collègues tenaient le même discours que certains des vôtres: "je n'en parle pas, j'avance sur le programme". ça m'a collé la nausée.
Le CDE a fait un discours, très beau, très juste. 900 élèves dans le hall et pas un bruit, ils ont tous écouté. La minute de silence s'est déroulée de la même façon. Ils étaient émus et moi aussi.
Chertea, tes propos me choquent. Quant à la vidéo que tu as passé, je trouve cela plus que déplacé, autant que tes propos sur les élèves qui en ont été choqué. Tu as des ados face à toi, qui ont besoin de parler, qui ont besoin de références. Ta référence a été de leur montrer de la violence... Des tirs. Après ce week-end, je trouve cela grave, choquant et idiot.
En SDP, des collègues tenaient le même discours que certains des vôtres: "je n'en parle pas, j'avance sur le programme". ça m'a collé la nausée.
Le CDE a fait un discours, très beau, très juste. 900 élèves dans le hall et pas un bruit, ils ont tous écouté. La minute de silence s'est déroulée de la même façon. Ils étaient émus et moi aussi.
Chertea, tes propos me choquent. Quant à la vidéo que tu as passé, je trouve cela plus que déplacé, autant que tes propos sur les élèves qui en ont été choqué. Tu as des ados face à toi, qui ont besoin de parler, qui ont besoin de références. Ta référence a été de leur montrer de la violence... Des tirs. Après ce week-end, je trouve cela grave, choquant et idiot.
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Those who helped me along the way, I smacked 'em as I thanked 'em
Yes, I know I'm going to Hell in a leather jacket
'Least I'll be in another world while you're pissing on my casket
http://avawarlike.tumblr.com/
- MamousseHabitué du forum
Fesseur Pro a écrit:Magyd Cherfi, chanteur de Zebda
http://www.20minutes.fr/toulouse/1731035-20151115-toulouse-magyd-cherfi-chanteur-zebda-signe-declaration-amour-france
Carnages
Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s'appeler Dupont quand on s'appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet.
C'était un carnage et c'est mon jour de baptême, je deviens solennellement français, c'est dit. Je promets devant le fronton des mairies d'aimer la France pour le pire et le meilleur, de la protéger, de la chérir jusqu'au dernier souffle. Suis-je sonné ? Miné ? Je nais.
Il y a des jours comme ça où même anar on porte un drapeau parce que c'est tout ce qui reste à brandir après l'embrasement et il est bleu blanc rouge. Il y a des jours où on aime ce pays même quand il a tort, même quand il se trompe parce qu'il est nous jusque dans les entrailles.
Des jours comme ça où on aime ce pays, ses hameaux, ses villages, ses monuments aux morts. Des jours où on regrette de pas la ménager la vieille dame aux quatre cent fromages.
Des jours où on préfère la justice à sa propre mère, des jours où on est à l'envers. Des jours qui dépassent nos propres idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité. Des jours plus forts que la vie et c'est des jours de mort.
C'est vrai, des jours comme ça où on reprocherait à Renaud, Ferré, Brassens d'avoir aimé que la France et pas assez la patrie. Des jours où on voudrait être patriote sans attendre qu'un danger nous guette. Avant le sang, avant le feu.
On devrait avoir envie de sauver la France avant les signaux d'alerte, avant que la mort ne vienne exhaler son odeur dégueulasse. Allez ! Prenons les armes et sauvons ce trésor qui est la république et même la nation. Il y a des jours comme ça où on est de droite, de gauche, de tous les bords tant qu'ils respectent le droit de pas être d'accord. On envie ce pays d'autant tolérer d'avis contraires, d'idées extrêmes et nauséabondes.
Des jours comme ça où on mesure l'état de droit, la liberté, le combat pour la laïcité qu'elle que soit sa maladresse. D'assumer les débats foireux de l'identité nationale, de dire oui à la France quelle qu'elle soit, de tout assumer, Pétain et Jean Moulin, le lâche et le héros, l'orfèvre et le bourrin, l'étroit comme l'iconoclaste ? Des jours où Finkielkraut est un enfant de cœur, où le front national n'est qu'un adversaire de jeu.
Il y a des jours à lire Houellebecq pas pour ce qu'il écrit mais parce qu'il a peur ! Des jours à écouter Zemmour, Morano et Delon et la cohorte des dépités parce qu'ils perdent la boule. Des jours comme ça où on veut s'acheter deux sapins, un pour la tradition, l'autre pour l'effort de porter ce pays qui essaie en trois mots de nous faire une place.
Des jours où on veut manger des crêpes à mardi gras et à Pacques du chocolat.
Des jours où même noir ou même musulman, on veut bien que nos ancêtres soient gaulois.
Des jours comme ça où on s'incline devant la tombe du soldat inconnu, où on rechigne pas à la minute de silence. Des jours de fleurs pour tous les "morts pour la patrie" et qu'ils le soient au front ou à l'arrière salle d'un restaurant. Des jours où on choisit son camp parce qu'il y en a pas d'autres.
Des jours où on applaudit à tout rompre les uniformes, tous les gardiens de la paix, les paras et les flics. Ce jour là on aime les français quels qu'ils soient. Des jours, mais il y en aura d'autres.
Merci merci Fesseur Pro.
_________________
"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- DesolationRowEmpereur
florestan a écrit:Fesseur Pro a écrit:Pour ceux qui suivent le foot, une banderole bienvenue.
J'aurais jamais cru que je dirais ça de fans de l'OM, mais la classe.
- MamousseHabitué du forum
Chertea a écrit:Je pense avoir commis une bourde ce matin. On a étudié une vidéo montrant un camp qui traite les jeunes accros aux jeux vidéos, en leur faisant jouer à des jeux de guerre "pour de vrai" càd contre des vraies personnes mais avec des FAUSSES ARMES évidemment...
Je n'imaginais pas du tout que certains allaient être choqués et c'était prévu depuis longtemps dans ma séquence, mais une fille qui pleurait en entrant en cours l'a mal pris...
Je ne sais pas trop comment me rattraper :/
Je suis abasourdie, complètement...
En effet...il faut te rattraper, là...
Mais, comment est- ce possible, Chertea ??
Cela ne t' est pas venu à l' esprit que ce n' était pas le moment ??
Nous avons tant à faire, nous enseignants ! Plus que jamais, nous nous devons, nous leur devons de tenir la route et de ré- flé- chir...
Cela me laisse sans voix...
Cela me rend encore plus triste, aussi...
Zut alors !!
_________________
"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Nous en avons parlé avec mes CM. Je remercie d'ailleurs les néos et en particulier Isis pour les ressources trouvées ici. Le maire est passé dans ma classe et a fait un beau discours, les larmes aux yeux.
- CherteaNiveau 9
Mamousse a écrit:Chertea a écrit:Je pense avoir commis une bourde ce matin. On a étudié une vidéo montrant un camp qui traite les jeunes accros aux jeux vidéos, en leur faisant jouer à des jeux de guerre "pour de vrai" càd contre des vraies personnes mais avec des FAUSSES ARMES évidemment...
Je n'imaginais pas du tout que certains allaient être choqués et c'était prévu depuis longtemps dans ma séquence, mais une fille qui pleurait en entrant en cours l'a mal pris...
Je ne sais pas trop comment me rattraper :/
Je suis abasourdie, complètement...
En effet...il faut te rattraper, là...
Mais, comment est- ce possible, Chertea ??
Cela ne t' est pas venu à l' esprit que ce n' était pas le moment ??
Nous avons tant à faire, nous enseignants ! Plus que jamais, nous nous devons, nous leur devons de tenir la route et de ré- flé- chir...
Cela me laisse sans voix...
Cela me rend encore plus triste, aussi...
Zut alors !!
Cool. La vidéo en question n'a rien à voir avec le terrorisme, rien à voir les attentats, ni les morts, il y a juste quelques secondes où ils montrent des enfants jouer avec des armes. Mais là on tombe dans le hyper politiquement correct ici et je déteste ça donc je m'arrête là.
- Invité ElExpert spécialisé
DesolationRow a écrit:florestan a écrit:Fesseur Pro a écrit:Pour ceux qui suivent le foot, une banderole bienvenue.
J'aurais jamais cru que je dirais ça de fans de l'OM, mais la classe.
Elle a été déchirée... Font ch** les c**
Mais une nouvelle serait en train d'être placée au même endroit.
- OlympiasProphète
Je l'ai fait lire aussiMamousse a écrit:Fesseur Pro a écrit:Magyd Cherfi, chanteur de Zebda
http://www.20minutes.fr/toulouse/1731035-20151115-toulouse-magyd-cherfi-chanteur-zebda-signe-declaration-amour-france
Carnages
Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s'appeler Dupont quand on s'appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet.
C'était un carnage et c'est mon jour de baptême, je deviens solennellement français, c'est dit. Je promets devant le fronton des mairies d'aimer la France pour le pire et le meilleur, de la protéger, de la chérir jusqu'au dernier souffle. Suis-je sonné ? Miné ? Je nais.
Il y a des jours comme ça où même anar on porte un drapeau parce que c'est tout ce qui reste à brandir après l'embrasement et il est bleu blanc rouge. Il y a des jours où on aime ce pays même quand il a tort, même quand il se trompe parce qu'il est nous jusque dans les entrailles.
Des jours comme ça où on aime ce pays, ses hameaux, ses villages, ses monuments aux morts. Des jours où on regrette de pas la ménager la vieille dame aux quatre cent fromages.
Des jours où on préfère la justice à sa propre mère, des jours où on est à l'envers. Des jours qui dépassent nos propres idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité. Des jours plus forts que la vie et c'est des jours de mort.
C'est vrai, des jours comme ça où on reprocherait à Renaud, Ferré, Brassens d'avoir aimé que la France et pas assez la patrie. Des jours où on voudrait être patriote sans attendre qu'un danger nous guette. Avant le sang, avant le feu.
On devrait avoir envie de sauver la France avant les signaux d'alerte, avant que la mort ne vienne exhaler son odeur dégueulasse. Allez ! Prenons les armes et sauvons ce trésor qui est la république et même la nation. Il y a des jours comme ça où on est de droite, de gauche, de tous les bords tant qu'ils respectent le droit de pas être d'accord. On envie ce pays d'autant tolérer d'avis contraires, d'idées extrêmes et nauséabondes.
Des jours comme ça où on mesure l'état de droit, la liberté, le combat pour la laïcité qu'elle que soit sa maladresse. D'assumer les débats foireux de l'identité nationale, de dire oui à la France quelle qu'elle soit, de tout assumer, Pétain et Jean Moulin, le lâche et le héros, l'orfèvre et le bourrin, l'étroit comme l'iconoclaste ? Des jours où Finkielkraut est un enfant de cœur, où le front national n'est qu'un adversaire de jeu.
Il y a des jours à lire Houellebecq pas pour ce qu'il écrit mais parce qu'il a peur ! Des jours à écouter Zemmour, Morano et Delon et la cohorte des dépités parce qu'ils perdent la boule. Des jours comme ça où on veut s'acheter deux sapins, un pour la tradition, l'autre pour l'effort de porter ce pays qui essaie en trois mots de nous faire une place.
Des jours où on veut manger des crêpes à mardi gras et à Pacques du chocolat.
Des jours où même noir ou même musulman, on veut bien que nos ancêtres soient gaulois.
Des jours comme ça où on s'incline devant la tombe du soldat inconnu, où on rechigne pas à la minute de silence. Des jours de fleurs pour tous les "morts pour la patrie" et qu'ils le soient au front ou à l'arrière salle d'un restaurant. Des jours où on choisit son camp parce qu'il y en a pas d'autres.
Des jours où on applaudit à tout rompre les uniformes, tous les gardiens de la paix, les paras et les flics. Ce jour là on aime les français quels qu'ils soient. Des jours, mais il y en aura d'autres.
Merci merci Fesseur Pro.
- OlympiasProphète
:shock: :shock:Mamousse a écrit:Chertea a écrit:Je pense avoir commis une bourde ce matin. On a étudié une vidéo montrant un camp qui traite les jeunes accros aux jeux vidéos, en leur faisant jouer à des jeux de guerre "pour de vrai" càd contre des vraies personnes mais avec des FAUSSES ARMES évidemment...
Je n'imaginais pas du tout que certains allaient être choqués et c'était prévu depuis longtemps dans ma séquence, mais une fille qui pleurait en entrant en cours l'a mal pris...
Je ne sais pas trop comment me rattraper :/
Je suis abasourdie, complètement...
En effet...il faut te rattraper, là...
Mais, comment est- ce possible, Chertea ??
Cela ne t' est pas venu à l' esprit que ce n' était pas le moment ??
Nous avons tant à faire, nous enseignants ! Plus que jamais, nous nous devons, nous leur devons de tenir la route et de ré- flé- chir...
Cela me laisse sans voix...
Cela me rend encore plus triste, aussi...
Zut alors !!
- MalavitaÉrudit
News du CDE en fin de soirée, hier, malgré de nombreux mails des collègues, pour nous faire suivre les consignes de la ministre. Réponse ce matin : "je ne consulte, ni ne réponds aux mails le week-end". :shock: Bref, mécontentement en salle des profs, d'autant plus qu'il n'est pas venu nous voir à 8 h...
Finalement, la minute de silence s'est relativement bien passée avec une Marseillaise suivie par quelques élèves.
Beaucoup de collègues, comme en janvier, ont botté en touche... Mes 1e m'attendaient de pied ferme pour parler des attentats. Si j'avais anticipé la quasi totalité de leurs questions avec différents supports, je ne m'étais pas préparée au fait que plusieurs élèves par classe connaissaient des victimes...
Finalement, la minute de silence s'est relativement bien passée avec une Marseillaise suivie par quelques élèves.
Beaucoup de collègues, comme en janvier, ont botté en touche... Mes 1e m'attendaient de pied ferme pour parler des attentats. Si j'avais anticipé la quasi totalité de leurs questions avec différents supports, je ne m'étais pas préparée au fait que plusieurs élèves par classe connaissaient des victimes...
- miss teriousDoyen
J'avais envoyé un mail à mon CDE samedi à 19:00 pour lui demander si on pouvait se réunir avant de prendre les élèves pour se coordonner et lui demander s'il était possible que la minute de silence ait lieu tous ensemble (en janvier, chacun dans sa salle : ça s'est mal passé dans ma classe). J'ai attendu jusqu'à 23:30 et... rien.
Vers 21:30, un lien sur l'ENT vers la lettre de NVB aux parents. Je ne cite qu'un passage :
À 8:00 j'étais en SDP (début des cours à 8:25 ds mon etb) et j'ai commencé à discuter avec les 2-3 autres collègues présents. Mon CDE est arrivée quelques minutes plus tard et m'a agressée en me reprochant mon mail ! en me disant qu'elle organiserait les choses comme on le lui demande. J'avais juste exprimé ma détresse...
Bon, quelques minutes après, j'ai eu droit à « Excusez-moi pour tout à l'heure », mais quand même.
8:25 et la boule au ventre. J'avais les 4e dont je suis PP. J'ai fait l'appel ds un silence inédit. Puis, j'ai affiché au tableau une sélection de dessins et « Fluctuat nec mergitur » (je portais d'ailleurs un badge avec cette devise). Alors, j'ai commencé par ça, cette phrase, son sens, le symbole derrière la métaphore. Ensuite, on a réuni les tables en une grande travée centrale et j'ai distribué des feuilles blanches. Chacun s'est mis à écrire, dessiner. Je les ai guidés en leur parlant de l'acrostiche, par exemple. Et, au bout de quelques minutes, ils ont commencé à parler, entre eux, à moi. J'ai répondu aux questions très simplement, en leur indiquant bien que je n'étais pas compétente pour expliquer le conflit mais que je pouvais écouter leurs émotions. Je les ai laissés s'exprimer et n'ai eu aucun dérapage (et pourtant j'ai vu des profils FB des grands frères, grandes sœurs peu engageants). Beaucoup on parlé de guerre. Certains m'ont demandé si leur père, leur frère allaient être mobilisés (ce mot est de moi..). Comme dit plus haut (désolée, j'ai oublié par qui), ils ont une image de la guerre qui est celle de la WW2 (un élève m'a parlé des enfants réquisitionnés dans les usines pour faire des armes...).
9:20 deuxième classe, des 4e. Plusieurs me demandent ce que veut dire mon badge. Alors, j'ai pris quelques instants pour expliquer le choix de cette devise. Et puis, les élèves de montrer un besoin de parler. Ils me disent alors qu'en 1re heure ils ont fait des maths. Alors, on a remis les tables en une travée centrale, et c'était reparti. Ce n'était pas du tout prévu mais les élèves étaient réellement demandeurs.
Au bout de 5-10 min. je vois C. face à la feuille blanche. Je lui demande gentiment : « Tu n'es pas inspiré ? » Alors, C. nous a dit : il était au stade de France vendredi. Je l'ai laissé parler. Très dignement, il a raconté son expérience, n'hésitant pas, lui pourtant petit caïd à la réputation de dur, à dire qu'il a eu peur.
10:20 même classe pour une 2e heure. Nous avons travaillé, sereinement.
11:30 les 5e avec qui je dois sortir à 11:50 pour rejoindre le lieu de la minute de silence. Alors, comme ils avaient vu mon badge et les dessins au tableau. On a échangé quelques minutes. D'autant que la collègue de maths qui les avait l'heure d'avant les a renvoyés vers moi (?).
11:50 toutes les classes se retrouvent à l'arrière du collège et le CDE prononce quelques mots.
12:00 minute de silence. RAS (ouf !)
13:30 une collègue à la confirmation qu'une connaissance portée disparue est décédée au Bataclan.
14:00 - 17:00 show must go on. Des 3e. Plusieurs sont restés à la récré et à la fin de la journée pour me poser des questions (sans prétention, juste pour être rassurés) regrettant qu'aucun collègue ne leur ai parlé des événements hormis à 12:00.
Désolée, ce post est TRÈS long. Besoin de vider mon sac. Merci à ceux qui sont arrivés jusqu'ici. Pour le conclure, quelques photos de ce que mes 4e ont fait ce matin :
Je mets tout ça dans la boîte montrée hier et j'envoie à la Mairie de Paris.
Vers 21:30, un lien sur l'ENT vers la lettre de NVB aux parents. Je ne cite qu'un passage :
En colère et déçue aussi.NVB a écrit:
À 8:00 j'étais en SDP (début des cours à 8:25 ds mon etb) et j'ai commencé à discuter avec les 2-3 autres collègues présents. Mon CDE est arrivée quelques minutes plus tard et m'a agressée en me reprochant mon mail ! en me disant qu'elle organiserait les choses comme on le lui demande. J'avais juste exprimé ma détresse...
Bon, quelques minutes après, j'ai eu droit à « Excusez-moi pour tout à l'heure », mais quand même.
8:25 et la boule au ventre. J'avais les 4e dont je suis PP. J'ai fait l'appel ds un silence inédit. Puis, j'ai affiché au tableau une sélection de dessins et « Fluctuat nec mergitur » (je portais d'ailleurs un badge avec cette devise). Alors, j'ai commencé par ça, cette phrase, son sens, le symbole derrière la métaphore. Ensuite, on a réuni les tables en une grande travée centrale et j'ai distribué des feuilles blanches. Chacun s'est mis à écrire, dessiner. Je les ai guidés en leur parlant de l'acrostiche, par exemple. Et, au bout de quelques minutes, ils ont commencé à parler, entre eux, à moi. J'ai répondu aux questions très simplement, en leur indiquant bien que je n'étais pas compétente pour expliquer le conflit mais que je pouvais écouter leurs émotions. Je les ai laissés s'exprimer et n'ai eu aucun dérapage (et pourtant j'ai vu des profils FB des grands frères, grandes sœurs peu engageants). Beaucoup on parlé de guerre. Certains m'ont demandé si leur père, leur frère allaient être mobilisés (ce mot est de moi..). Comme dit plus haut (désolée, j'ai oublié par qui), ils ont une image de la guerre qui est celle de la WW2 (un élève m'a parlé des enfants réquisitionnés dans les usines pour faire des armes...).
9:20 deuxième classe, des 4e. Plusieurs me demandent ce que veut dire mon badge. Alors, j'ai pris quelques instants pour expliquer le choix de cette devise. Et puis, les élèves de montrer un besoin de parler. Ils me disent alors qu'en 1re heure ils ont fait des maths. Alors, on a remis les tables en une travée centrale, et c'était reparti. Ce n'était pas du tout prévu mais les élèves étaient réellement demandeurs.
Au bout de 5-10 min. je vois C. face à la feuille blanche. Je lui demande gentiment : « Tu n'es pas inspiré ? » Alors, C. nous a dit : il était au stade de France vendredi. Je l'ai laissé parler. Très dignement, il a raconté son expérience, n'hésitant pas, lui pourtant petit caïd à la réputation de dur, à dire qu'il a eu peur.
10:20 même classe pour une 2e heure. Nous avons travaillé, sereinement.
11:30 les 5e avec qui je dois sortir à 11:50 pour rejoindre le lieu de la minute de silence. Alors, comme ils avaient vu mon badge et les dessins au tableau. On a échangé quelques minutes. D'autant que la collègue de maths qui les avait l'heure d'avant les a renvoyés vers moi (?).
11:50 toutes les classes se retrouvent à l'arrière du collège et le CDE prononce quelques mots.
12:00 minute de silence. RAS (ouf !)
13:30 une collègue à la confirmation qu'une connaissance portée disparue est décédée au Bataclan.
14:00 - 17:00 show must go on. Des 3e. Plusieurs sont restés à la récré et à la fin de la journée pour me poser des questions (sans prétention, juste pour être rassurés) regrettant qu'aucun collègue ne leur ai parlé des événements hormis à 12:00.
Désolée, ce post est TRÈS long. Besoin de vider mon sac. Merci à ceux qui sont arrivés jusqu'ici. Pour le conclure, quelques photos de ce que mes 4e ont fait ce matin :
Je mets tout ça dans la boîte montrée hier et j'envoie à la Mairie de Paris.
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- OlympiasProphète
Mise à jour de mon billet de blog sur l'Etat islamique ICI
Et une page réflexions et analyses sur les attentats ( qui va être enrichie dans les jours qui viennent ) ICI
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- EU1Fidèle du forum
Chez nous il ne s'est rien passé de spécial par rapport à ce que vous racontez.
J'ai quand même demandé à mes élèves du matin s'ils souhaitaient en parler ou poser des questions... rien du tout, aucune remarque, aucune intervention.
Du coup on a fait cours normalement...
J'ai l'impression que c'est surtout les collégiens qui ont besoin d'être rassurés et de poser des questions. En lycée c'est peut-être un peu différent... je ne sais pas
J'ai quand même demandé à mes élèves du matin s'ils souhaitaient en parler ou poser des questions... rien du tout, aucune remarque, aucune intervention.
Du coup on a fait cours normalement...
J'ai l'impression que c'est surtout les collégiens qui ont besoin d'être rassurés et de poser des questions. En lycée c'est peut-être un peu différent... je ne sais pas
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Le nôtre ne nous envoie JAMAIS un élu aux conseils d'école, il ne risquait pas de monter dans notre cité nous chanter Ramona. On pourrait attendre mieux d'un des derniers maires rouges.Yazilikaya a écrit:Nous en avons parlé avec mes CM. Je remercie d'ailleurs les néos et en particulier Isis pour les ressources trouvées ici. Le maire est passé dans ma classe et a fait un beau discours, les larmes aux yeux.
Sinon, un petite de ma classe touchée. Elle avait une copine au Bataclan. La seule de l'école.
Dans le gros lycée de mes enfants, personne. Ouf.
- OrlandaFidèle du forum
EU1 a écrit:Chez nous il ne s'est rien passé de spécial par rapport à ce que vous racontez.
J'ai quand même demandé à mes élèves du matin s'ils souhaitaient en parler ou poser des questions... rien du tout, aucune remarque, aucune intervention.
Du coup on a fait cours normalement...
J'ai l'impression que c'est surtout les collégiens qui ont besoin d'être rassurés et de poser des questions. En lycée c'est peut-être un peu différent... je ne sais pas
Ici aussi. Lycéens atones. Ils n'attendent rien de nous, et consultent leurs téléphones pour avoir des réponses. Je n'ai pas insisté. Consommateurs d'école.
- SaphyrNiveau 9
Miss Terious, c'est beau ce que les élèves peuvent faire et ils savent nous surprendre.
Ici, organisation particulière. En l'absence des chefs, les CPE ont réunis les élèves en salle polyvalente pour discuter. Bien sûr, on ne nous l'apprend qu'en arrivant. Certains élèves n'avaient visiblement pas envie de parler, mais ils ont insisté avec des "comment tu n'as rien à dire? ça ne te touche pas?".
Après, il faut dire que nous sommes dans un contexte particulier, où beaucoup ne se considèrent pas comme français. D'ailleurs, j'ai tiqué quand les CPE ont parlé à plusieurs reprises de "ce qui s'est passé en France". Une élève a d'ailleurs dit que "il y a pire qui se passe ailleurs et on en parle pas, mais que là comme c'est la France...". Et c'est là que nous avons atteint le summum, car un des CPE à parlé de "la manipulation de l’État" et du "on ne nous dit pas tout". La minute de silence a été, quant à elle, coupée par la sonnerie du portable d'un des CPE et terminée par un " bon! On retourne en cours. Assez perdu de temps là!".
J'en ai encore la nausée. Avec les collègues, on a essayé comme on pouvait de réparer les choses, mais le mal est déjà fait. Bref, mes classes n'avaient plus envie d'en parler, j'ai respecté cela.
Ici, organisation particulière. En l'absence des chefs, les CPE ont réunis les élèves en salle polyvalente pour discuter. Bien sûr, on ne nous l'apprend qu'en arrivant. Certains élèves n'avaient visiblement pas envie de parler, mais ils ont insisté avec des "comment tu n'as rien à dire? ça ne te touche pas?".
Après, il faut dire que nous sommes dans un contexte particulier, où beaucoup ne se considèrent pas comme français. D'ailleurs, j'ai tiqué quand les CPE ont parlé à plusieurs reprises de "ce qui s'est passé en France". Une élève a d'ailleurs dit que "il y a pire qui se passe ailleurs et on en parle pas, mais que là comme c'est la France...". Et c'est là que nous avons atteint le summum, car un des CPE à parlé de "la manipulation de l’État" et du "on ne nous dit pas tout". La minute de silence a été, quant à elle, coupée par la sonnerie du portable d'un des CPE et terminée par un " bon! On retourne en cours. Assez perdu de temps là!".
J'en ai encore la nausée. Avec les collègues, on a essayé comme on pouvait de réparer les choses, mais le mal est déjà fait. Bref, mes classes n'avaient plus envie d'en parler, j'ai respecté cela.
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"Ecoutez, mon vieux, peu importe qu'un homme vive trente ou cent ans, dans la mesure où il fait quelque chose qui en vaut la peine avant de casser sa pipe", Etats d'urgence, André Brink.
“I'm right and you're wrong, I'm big and you're small, and there's nothing you can do about it.”, Matilda, Roald Dahl
- CondorcetOracle
Merci, Olympias de tes précieuses notes de blog !
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