Réforme : Comment ça se passe dans vos établissements (réunions, actions, etc) ?

lalivrophile a écrit:Bonjour,

j'ai reçu ça par mail :

Question du SNFOLC : Les collègues soutenus par la grande majorité de leurs organisations syndicales revendiquent l’abrogation de la réforme du collège. Dans les établissements, ils expriment collectivement leur refus de participer aux réunions et formations préparant cette réforme. Dans certaines académies il leur a été répondu qu’une retenue de un trentième leur serait imputée pour chaque absence à ces formations. Dans d’autres académies comme à Clermont-Ferrand il leur a été dit que les formations ne sont pas obligatoires. Qu’en est-il sur notre académie ? Nous souhaitons savoir dans quel cadre règlementaire se placent ces formations dans l’académie de Bordeaux.

Réponse de Monsieur le Recteur : La présence aux réunions et formations est obligatoire sur le temps de travail que ce soit ou non pendant le temps de service d’enseignement. L’enseignant est tenu de participer parce qu’il est convoqué. S’il ne participe pas,  la règle de service qui s’applique c’est le prélèvement de un trentième.

Ces formations dans le cadre du PAF peuvent apporter une aide précieuse aux enseignants. Les 2 journées de formation sont indépendantes de la maquette du collège, elles portent sur les programmes et ont été demandées par les enseignants.

De mon côté, je n'ai jamais demandé de formation que ce soit dans le cadre du PAF ou autrement...
Je sais déjà que les profs de lettres sont convoqués sur deux jours, un mardi et mercredi (toute la journée) début janvier.

Pour l'instant aucun programme officiel, en plus...

Hermione0908 a écrit:Toutes les formations et réunions annulées cette semaine qu'ils disaient hein ?...
Sauf pour la réforme. Une amie CPE est convoquée cet après-midi pour la première demi-journée de formation. Y a des priorités dans la vie...

Toutes les formations sont annulées chez nous alors qu'il y en avait une lundi et une vendredi... Aucune information cependant pour savoir quand elles seront remises en place !

Aucune cohésion nationale pour ces formations.
Comme d'habitude.

Chez nous, CA demain, notre projet de motion (qui sera déposé au CA demain) a recueilli 24 signatures ce midi, sur une 30aine de collègues... (on était 28 présents à la dernière réunion sur la réforme, samedi dernier).

Et nous ne sommes pas DU TOUT dans un collège militant (en 5 ans, j'ai dû maintenir 5 heures d'info syndicales, faute de participant, et les premières années je déposais chaque mois...). Le collègue de maths sympathisant FG me disait ce matin qu'il n'en revenait pas que nous soyons aussi nombreux à signer... La réunion de samedi y a grandement contribué, alors que notre CE a fait son possible en termes d'aménagements pour rendre souple et acceptable un cadre qui ne l'est pas du tout... En vain.

Les collègues que nous avions essayé d'alerter depuis le début (et qui ne voulaient jusqu'ici rien croire, encore une "manipulation des affreux syndicats") tombaient des nues à chaque nouvelle diapo et explication du CE...

Une fois de plus toutes ces formations sont notre meilleur atout, ce projet inepte est invendable à tout être doué de raison.

Hier, en concertation REP+, on nous a diffusé des extraits d'une conférence de F. Robine.

En entrant en salle des profs ce matin, j'ai entendu "C'est exactement ce que Trinity nous avait dit". Mouarf.

Ici, notre collectif a pris la décision de faire signer à un maximum de collègues la pétition intersyndicale refusant les formations. Nous allons ensuite réunir toutes les pétitions de tous les établissements et l'envoyer au recteur. On voudrait organiser un rassemblement fin novembre également afin de continuer à diffuser des tracts aux citoyens et de pouvoir encore nous exprimer dans la Voix du Nord mais j'ai peur qu'après les attentats on ne nous laisse pas faire... On va demander, on verra bien...

Nous aussi, nous avons pratiquement tous signé la lettre à la rectrice qui annonce très clairement que nous refusons de participer aux formations et que nous souhaitons faire cours. Les journées sont prévues un lundi et un mercredi matin.
Malheureusement, nous ne pouvons organiser de rassemblement dans notre département.

Nous allons donc diffuser la lettre que nous avons écrite à la Ministre , expliquant les raisons de notre opposition à la réforme, à tous les parents afin qu'ils se joignent à nous.

J'étais ce matin avec mes chefs à L’inspection Académique pour le dialogue de gestion. Même la DASEN n'a pas pu répondre à toutes mes questions. " Nous y travaillons"!!!

" Mais la réforme doit s'appliquer tranquillement , des aménagements seront faits...Il faut installer l'esprit de la réforme...faire progresser TOUS les élèves...et il faut enseigner autrement: fini le face à face, maintenant on enseigne en côte à côte"

Je suis sortie de ces deux heures d'entretien entre rires et larmes...

Continuons à expliquer aux collègues et aux parents!!!

je me suis arrêtée à "installer l'esprit de la réforme". C'est du langage de secte, non? :sorciere:

C'est pourtant ce que j'ai entendu ce matin...

arum a écrit:Nous aussi, nous avons pratiquement tous signé la lettre à la rectrice qui annonce très clairement que nous refusons de participer aux formations et que nous souhaitons faire cours. Les journées sont prévues un lundi et un mercredi matin.
Malheureusement, nous ne pouvons organiser de rassemblement dans notre département.

Nous allons donc diffuser la lettre que nous avons écrite à la Ministre , expliquant les raisons de notre opposition à la réforme, à tous les parents afin qu'ils se joignent à nous.

J'étais ce matin avec mes chefs à L’inspection Académique pour le dialogue de gestion. Même la DASEN n'a pas pu répondre à toutes mes questions. " Nous y travaillons"!!!

" Mais la réforme doit s'appliquer tranquillement , des aménagements seront faits...Il faut installer l'esprit de la réforme...faire progresser TOUS les élèves...et il faut enseigner autrement: fini le face à face, maintenant on enseigne en côte à côte"

Je suis sortie de ces deux heures d'entretien entre rires et larmes...

Continuons à expliquer aux collègues et aux parents!!!

Mon PA est à fond dans le co-enseignement par les pairs avec le prof en chef d'orchestre. En gros. De ce que j'ai compris. Alors moi et ma grammaire frontale à la papa, comment dire... On s'est senties un peu mal...

Hermione0908 a écrit:Alors moi et ma grammaire frontale à la papa...

La grammaire a papa serait donc une arrière arrière grammaire ?

Du reste, vous prononcez comment : gra - maire, ou gran - maire ?
J'ai une collègue qui prononce "gran-", et ça m'écorche toujours les oreilles : je me demande bien d'où ça sort, cette prononciation.

henriette a écrit:
Du reste, vous prononcez comment : gra - maire, ou gran - maire ?
J'ai une collègue qui prononce "gran-", et ça m'écorche toujours les oreilles : je me demande bien d'où ça sort, cette prononciation.

Certainement de sa bouche.

Heure de vie syndicale hier chez nous, et vote à l'unanimité moins une abstention :
- du boycott des formations, déjà pratiqué dans qq collèges de la région, et absous pas la super lettre de notre rectrice
- la reconduction de la motion pour la 2eme demi journée banalisée du 16/12 pendant laquelle on est censé proposé des EPI ou je ne sais quelle crotte
- la présentation de la dite mention au CA pour que les parents d'élèves puissent suivre l'avancée de tout cela

henriette a écrit:
Du reste, vous prononcez comment : gra - maire, ou gran - maire ?
J'ai une collègue qui prononce "gran-", et ça m'écorche toujours les oreilles : je me demande bien d'où ça sort, cette prononciation.

C'est une prononciation typique de la région toulousaine.

Nasopi a écrit:

henriette a écrit:
Du reste, vous prononcez comment : gra - maire, ou gran - maire ?
J'ai une collègue qui prononce "gran-", et ça m'écorche toujours les oreilles : je me demande bien d'où ça sort, cette prononciation.

C'est une prononciation typique de la région toulousaine.

Et comment se passe la mise en place de la réforme dans votre collège Nasopi ? Grosse contestation, docilité générale, ambiance conflictuelle ?

Docilité générale. On est trois à être très très remontés contre la réforme ; les autres commencent à réfléchir aux EPI.
Là où je ne comprends pas, c'est que la collègue de lettres classiques n'a pas l'air d'être du tout inquiète par rapport à cette réforme.

Nasopi a écrit:
Là où je ne comprends pas, c'est que la collègue de lettres classiques n'a pas l'air d'être du tout inquiète par rapport à cette réforme.

:shock: :shock: :shock:
Effectivement, elle n'a peut-être pas bien compris effectivement. Ou elle n'est pas très attachée à l'enseignement du latin et du grec ?

J'ai l'impression qu'elle se fiche complètement d'arrêter d'enseigner le latin.

Nasopi a écrit:

henriette a écrit:
Du reste, vous prononcez comment : gra - maire, ou gran - maire ?
J'ai une collègue qui prononce "gran-", et ça m'écorche toujours les oreilles : je me demande bien d'où ça sort, cette prononciation.

C'est une prononciation typique de la région toulousaine.

C'est aussi l'ancienne prononciation avant la dénasalisation, d'où l'erreur de Martine dans Les Femmes savantes qui ne comprend pas pourquoi on lui a dit qu'elle offensait grand-mère alors qu'on lui parlait de la grammaire.

Nasopi a écrit:J'ai l'impression qu'elle se fiche complètement d'arrêter d'enseigner le latin.

Ce qui confirme un constat général : ce sont les profs les moins impliqués et les moins attachés à leur enseignement qui vont dans le sens de cette réforme... Et celle-ci plaît aux fumistes, aux touristes, aux arrivistes et aux amateurs dociles qui se soucient fort peu de l'avenir des gamins...
C'est désolant !

Nasopi a écrit:Docilité générale. On est trois à être très très remontés contre la réforme ; les autres commencent à réfléchir aux EPI.
Là où je ne comprends pas, c'est que la collègue de lettres classiques n'a pas l'air d'être du tout inquiète par rapport à cette réforme.

Idem chez moi, je crois ne jamais l'avoir entendue en parler. Je suis vraiment surprise.
Pour l'allemand, c'est en déréliction chez nous, il n'y a plus que 6h assurées par une collègue en CDS, elle-même en arrêt et remplacée par une contractuelle. L'an dernier, il y avait une TZR sur ces mêmes heures. Pas de section euro ni de bilangue chez nous, malgré la demande qui avait été faite par l'établissement pour l'ouverture de l'allemand en LV1 et l'ouverture d'une bilangue (refusé l'an dernier).

Dans mon établissement, la chef semble vouloir utiliser le conseil d'enseignement pour faire passer la réforme ; c'est là qu'on est censé se réunir (plusieurs fois cette année) pour analyser nos programmes, trouver les "convergences" et réfléchir aux contenus des EPI et AP …
Sur le site du SNES, j'ai trouvé ceci :
"Le conseil d’enseignement
Un cadre défini par la réglementation
mardi 1er septembre 2015
La participation au conseil d’enseignement fait-elle partie de nos obligations de service ?

- Les conseils d’enseignement (« équipes pédagogiques constituées par discipline ou spécialité »), réunis en général deux fois par an « sous la présidence du chef d’établissement », ont pour fonction de « favoriser les coordinations nécessaires entre les enseignants, en particulier pour le choix des matériels techniques, des manuels et des supports pédagogiques » (art. R421-49 du code de l’éducation).

- La participation au conseil d’enseignement fait partie de nos obligations de service au titre des missions liées, inhérentes au métier de professeur du second degré (décret 2014-940, art. 2-II et circulaire d’application 2015-057, § II).

Toutefois,
si l’ordre du jour s’écartait du rôle du conseil d’enseignement tel que rappelé au 1er § ci-dessus, l’obligation d’y assister ne saurait s’appliquer."
Ne vous semble-t-il pas que ce texte serait opposable ?
Par ailleurs je me demande dans quelle mesure on peut invoquer la liberté pédagogique contre l'imposition de l'interdisciplinarité ? Je suppose que la question a déjà été posée mais bon.

Conseils d'enseignement prévus le mois prochain dans mon collège aussi. L'ordre du jour nous sera envoyé la semaine prochaine.
Pour les lettres, cela tombe le jour de mon anniversaire. Avec les collègues, nous avons décidé de préparer des gâteaux pour l'occasion... On verra s'il nous reste du temps pour refuser de travailler sur la réforme.  :lol:

Je viens de faire le tour des sites des syndicats. Sur le site national du SN-FO-LC via google j'ai trouvé de nombreux textes d'établissements. Attention il faut cliquer sur le premier texte pour avoir accès aux autres.

Nous avons eu droit cette semaine, dans le cadre d’un conseil pédagogique exceptionnel, à la visite de deux inspecteurs, l’un du lycée, l’autre du primaire, pour nous expliquer la réforme du collège.
Tous les collègues ont été atterrés de l’absence de réponses aux questions posées sur le bilan inconnu de la réforme du lycée, le manque de temps pour la concertation, les réformes successives qu’on nous impose, la culpabilisation des enseignants, l’absence de formation digne de ce nom, etc.
Afin de botter en touche, les inspecteurs prenaient des notes en expliquant qu’ils allaient « faire remonter » nos remarques.
Nous avons eu droit à une explication magistrale sur la différence entre « personnalisé » et « individualisé » (pour l’accompagnement) : « personnaliser », c’est faire de la « différenciation » en classe entière, alors qu’« individualisé », c’est proposer un programme à un élève. Et la conclusion de l’inspecteur : « Parfois, les mots ont un sens ».
Tout le monde a compris que parfois, les mots ne sont que des incantations.
Malheureusement, la grande majorité de mes collègues semble résignée.