Toulouse : le rectorat demande la typologie des enseignants

MUTIS a écrit:Les leaders négatifs doivent être isolés et on leur apprend comment faire...

?

Comment isoler des leaders négatifs? Allez, on peut avoir un cours de management? Gryphe?

J'ai lu quelque chose de ce goût en effet : profils 1 à 4 et stratégies différentes pour gérer ces personnes et amener la majorité du public dans la direction voulue.

J'ai encore l'espoir de découvrir que l'information à la base de ce fil est un fake.

S'il vous plait !

Désolé mais je vais t'ôter tout espoir... Je suis allée vérifier les sites avant de réagir, cela semble bien vrai...
On peut en savoir plus sur cette stratégie svp ?

Marlou.Bassboost a écrit:Comment isoler des leaders négatifs? Allez, on peut avoir un cours de management? Gryphe?

Et bien, il doit y avoir plusieurs techniques, probablement. Je ne sais plus où j'avais lu l'histoire des profils 1 à 4, il n'y avait pas de précision sur la stratégie de gestion en formation mais j'imagine aisément... Des trucs du genre faire travailler / réfléchir les enseignants en regroupant volontairement entre eux les "leaders négatifs" qui feront bloc / ne feront rien mais pendant ce temps les "passéistes" ne sont en contact qu'avec des "leaders positifs"...

laMiss a écrit:

MUTIS a écrit:Les leaders négatifs doivent être isolés et on leur apprend comment faire...

?

J'ai eu un stage syndical remarquable sur ces techniques de management (enseignées aux futurs CDE) l'an passé et un proviseur est intervenu pour expliquer...
Alors je ne vais pas tout te détailler mais deux exemples pour isoler les leaders négatifs :
- ne jamais leur adresser la parole lors des réunions
- ne jamais les convoquer dans son bureau mais le faire fréquemment avec les "leaders positifs"... de façon à créer des divisions et à en jouer ensuite.
Etc...

Ok mais les leaders négatifs, eux, peuvent prendre la parole en réunion.

Oui mais on peut la leur couper ou ne leur prêter aucune attention. Et du coup, le leader négatif sera perçu comme agressif s'il veut intervenir... Ce qui irritera bien sûr tous ceux qui ne veulent pas déplaire au chef... :lol:
C'est subtil le management !

Je ne suis pas trop d'accord pour éditer le titre. Je veux bien "un rectorat demande la typologie des enseignants".
Certes, l'info porte sur Toulouse en l’occurrence, car cela a fuité à Toulouse. Mais cela peut concerner d'autres académies, donc tous les profs. Pour les autres aca, on n'en sait rien.
Donc je suis contre le fait de préciser "Toulouse" dès le titre.
Voilà. Je comprends bien le souci de clarté de la part des modos, mais je tiens à préciser que ce n'est pas moi qui viens de modifier ainsi le titre.

MUTIS a écrit: Et du coup, le leader négatif sera perçu comme agressif

D'où l'importe de rester zen.

MUTIS a écrit:Oui mais on peut la leur couper ou ne leur prêter aucune attention. Et du coup, le leader négatif sera perçu comme agressif s'il veut intervenir... Ce qui irritera bien sûr tous ceux qui ne veulent pas déplaire au chef... :lol:
C'est subtil le management !

Effectivement.
Seules manières de s'en sortir :
- que d'autres "leaders négatifs " viennent à la rescousse", voire "prennent la défense" de celui que le chef veut railler...
Cela a été le cas chez nous avec les 3 patronnes précédentes.
- Avoir suffisamment de répartie pour "rebondir", faire de l'humour, mettre les rieurs de son côté.

Mais cela demande de l'énergie....
Et le fait est que parfois "les leaders positifs" grognent !

Existe-t-il des stages "rebondir, faire de l'humour et mettre les rieurs de son côté" au PAF?

Et à quand une formation "j'arrête de prendre pour des c*** les enseignants de mon établissement ?"

Cachée a écrit:Et à quand une formation "j'arrête de prendre pour des c*** les enseignants de mon établissement ?"

L'intitulé exact serait "J'arrête d'être un c...". Mais quelques journées ne sauraient suffire.

Nous en arrivons à une situation similaire à celle de France Telecom dans les années 2005-2010.
Les mêmes méthodes au sein de l' "école bienveillante"....

MUTIS a écrit:Lors de leur formation, on présente aux futurs CDE des typologies assez grotesques de profs... Ainsi il y aurait en gros 4 types de profs dont deux à repérer d'emblée : les leaders positifs et les leaders négatifs (ceux qui osent contester et refusent la soumission)...
Et puis il y a ceux qui suivent, et on leur explique que ceux-là on s'en fout en gros (la majorité des profs) !!!
Les leaders positifs (ceux qui sont positifs avec les nouveaux projets...) doivent être valorisés et utilisés. Les leaders négatifs doivent être isolés et on leur apprend comment faire...
Et ça c'est valable quel que soit l'académie...

Exactement ça, merci de relayer sur les techniques managériales, j'ai parfois l'impression de m'égosiller. "Isoler" est une des pièces maîtresses de la stratégie. Ensuite, dans le langage idoine, on "désamorce" la situation auprès des autres, en ciblant sur le caractère supposé de chacun : menace, cadeaux, simple flatterie parfois.
C'est la raison pour laquelle il faut être solidaire. Depuis que je suis dans l'EN, je vis comme un blaireau dans mon terrier, rien de ce qui se passe ne m'intéresse quand il s'agit de la cuisson des frites, de l'installation de tableaux numériques, projets ou autres sornettes, et même de l'attribution des classes, de HS etc. En revanche, je suis au CD car la moindre voix compte souvent pour virer un malfaisant dans des assemblées où le professeur, souvent la victime, est en plus mis en doute. Ou quand un CDE se permet de renvoyer en cours un élève exclu, là je sors du terrier.

Je réalise maintenant que j'ai assisté à ce genre de pratiques dans le collège où j'enseignais l'an dernier en tant que stagiaire... Je suis restée isolée et silencieuse pour ne pas mettre en péril ma titularisation, mais j'étais déjà mal à l'aise vis-à-vis des enseignants engagés qui étaient perpétuellement décris comme des "réactionnaires soucieux de leur propre intérêt" et ceux qui acceptaient les flatteries...

Cachée a écrit:Je réalise maintenant que j'ai assisté à ce genre de pratiques dans le collège où j'enseignais l'an dernier en tant que stagiaire... Je restée isolée et silencieuse pour ne pas mettre en péril ma titularisation, mais j'étais déjà mal à l'aise vis-à-vis des enseignants engagés qui étaient perpétuellement décris comme des "réactionnaires soucieux de leur propre intérêt" et ceux qui acceptaient les flatteries...

Et oui, ça c'est la rhétorique de café du commerce qu'on enseigne aussi aux CDE... Celui qui ne soutient pas la réforme est forcément un "réactionnaire soucieux de son intérêt" et un "prof qui ne sait pas évoluer"... Alors que celui qui soutient est un élément positif ouvert à la modernité et au changement !
En fait j'ai plutôt tendance à inverser les propositions : d'un côté les véritables professionnels soucieux d'un enseignement de qualité et de la transmission d'une culture (et donc "conservateur" au sens d'Hannah Arendt) de l'autre les moutons qui cèdent facilement aux sirènes du changement et qui sont prêts à tout faire souvent pour entrer en consonance avec les chefs... L'expérience m'a montré (mais là on entre dans la polémique dure !) que les profs les plus médiocres étaient souvent des moutons...
Au fait Lefteris, que penserait FO selon vous d'un petit happening ...?
Voir la discussion : https://www.neoprofs.org/t95318p300-tous-au-happening-geant-boulevard-montparnasse-le-10-octobre-15h00#3301994

Cachée a écrit:Je réalise maintenant que j'ai assisté à ce genre de pratiques dans le collège où j'enseignais l'an dernier en tant que stagiaire... Je restée isolée et silencieuse pour ne pas mettre en péril ma titularisation, mais j'étais déjà mal à l'aise vis-à-vis des enseignants engagés qui étaient perpétuellement décris comme des "réactionnaires soucieux de leur propre intérêt" et ceux qui acceptaient les flatteries...

Il est très intéressant de lire de temps à autre des articles sur le management, de comparer avec le site de l'ESEN, de regarder les sujets de concours d'encadrement de la FP... ne jamais oublier que "manager" est de la même famille sémantique que "manipuler".

Les éléments de langage du management rectoral me font penser furieusement aux propagandistes du Oui au referendum de 2005....avec le résultat que l'on sait.

MUTIS a écrit:

Cachée a écrit:Je réalise maintenant que j'ai assisté à ce genre de pratiques dans le collège où j'enseignais l'an dernier en tant que stagiaire... Je restée isolée et silencieuse pour ne pas mettre en péril ma titularisation, mais j'étais déjà mal à l'aise vis-à-vis des enseignants engagés qui étaient perpétuellement décris comme des "réactionnaires soucieux de leur propre intérêt" et ceux qui acceptaient les flatteries...

Et oui, ça c'est la rhétorique de café du commerce qu'on enseigne aussi aux CDE... Celui qui ne soutient pas la réforme est forcément un "réactionnaire soucieux de son intérêt" et un "prof qui ne sait pas évoluer"... Alors que celui qui soutient est un élément positif ouvert à la modernité et au changement !
En fait j'ai plutôt tendance à inverser les propositions : d'un côté les véritables professionnels soucieux d'un enseignement de qualité et de la transmission d'une culture (et donc "conservateur" au sens d'Hannah Arendt) de l'autre les moutons qui cèdent facilement aux sirènes du changement et qui sont prêts à tout faire souvent pour entrer en consonance avec les chefs... L'expérience m'a montré (mais là on entre dans la polémique dure !) que les profs les plus médiocres étaient souvent des moutons...
Au fait Lefteris, que penserait FO selon vous d'un petit happening ...?
Voir la discussion : https://www.neoprofs.org/t95318p300-tous-au-happening-geant-boulevard-montparnasse-le-10-octobre-15h00#3301994

Je n'ai pas tout lu sur le "happening", concentré que je suis sur le fonde de la réforme. Justement, je viens de recevoir un mail de FO me redemandant de participer au service d'ordre (bloquer les bagnoles, éviter que devant la banderole se glissent des gens qui tractent pour autre chose , toussa) . Or , j'avais prévu , avant que les syndicats ne se lancent aussi dans l'affaire, de défiler avec les autres "victimes", selon ce qui aurait été prévu. Donc je ne sais pas. Je serai présent le 10 , mais où ?

Touche pas à ma SEGPA a écrit:

Marlou.Bassboost a écrit:Comment isoler des leaders négatifs? Allez, on peut avoir un cours de management? Gryphe?

Et bien, il doit y avoir plusieurs techniques, probablement. Je ne sais plus où j'avais lu l'histoire des profils 1 à 4, il n'y avait pas de précision sur la stratégie de gestion en formation mais j'imagine aisément... Des trucs du genre faire travailler / réfléchir les enseignants en regroupant volontairement entre eux les "leaders négatifs" qui feront bloc / ne feront rien mais pendant ce temps les "passéistes" ne sont en contact qu'avec des "leaders positifs"...

Vu chez nous.

laMiss a écrit:Existe-t-il des stages "rebondir, faire de l'humour et mettre les rieurs de son côté" au PAF?

Effectivement, facile à dire.
Dans mon cas, j'ai toujours vu les chefs d'établissement comme "des collègues promus". C'est ce que je dis aux jeunes ! "Des collègues qui ont eu un concours que j'aurais pu avoir, ou qu'on pourrait tous avoir".

Ce qui est faux d'ailleurs, je ne sais pas si on aurait voulu de moi !

Mais cela me donne l'aplomb suffisant pour "la ramener".
D'autant plus , franchement, que certains chefs d'établissement  ne sont pas des bêtes de course en rhétorique...

Par ailleurs, avoir de la bouteille permet de dire :  "vous savez, on en a vu passer des ministres et des réformes, alors, vous ne nous ferez pas croire que....".

Mais il faut aimer la castagne, et quand on a des "carnes" en face de soi, et quelques collègues dont on sait qu'ils vont remettre une pièce dans le jeu, ça aide.

Actuellement, le chef est terriblement avenant, souriant, cultivé,  et il connaît plein de choses sur lesquelles il s'appuie (chiffres, rapports de l'OCDE, de l'IG..).
Bref, il démine tout ("Attendez, je vais vous expliquer") , il est sympa ("Cela ne vaut pas la peine que nous nous agacions") , il ne fait pas d'assemblée pleinière,  donc c'est difficile de lui rentrer dans le lard...

Je crois qu'il est très intelligent et que ce type de management est très efficace.

Tout cela n'est pas très élaboré comme forme de rhétorique... J'avoue que le principe même de classer les gens et de les juger me gêne très fortement et je crois pas que ce serait une bonne chose de l'accepter.
Encore une fois, j'espère que la réaction des syndicats sera à la hauteur des problèmes de gestion des personnels que nous rencontrons dans l'académie de Toulouse. Avec la grève de la faim de notre collègue, cette nouvelle "affaire" n'est malheureusement que l'arbre qui cache la forêt...

Je reviens à ce qui été dit dans un des premiers posts. N'est-ce pas là du fichage ? N'est-ce pas là quelque chose de complètement illégal ?