- isabeNiveau 8
D'abord on cherche où l'on peut faire des économies, ensuite on trouve comment le justifier.Euphémia a écrit:Certes, mais c'est bien par le biais de l'idéologique que les réformes successives ont toujours fait avaler la pilule de l'économique.VanGogh59 a écrit:Je pense quand même que l'économique prime sur l'idéologique : la suppression des sections bilangues et du latin sans compter de la 6ème SEGPA (avant celle de toutes les sections SEGPA j'imagine) va dans ce sens.
- User17706Bon génie
D'accord avec l'analyse de Ruthven p. 6. Ce qui frappe au fond dans les prises de position de Brighelli, c'est qu'on ne voit pas quel effet elles pourraient avoir (et que, mais je me trompe peut-être, personne n'imagine vraiment qu'elles pourraient avoir un effet quelconque).
Pour l'argument d'Elyas qui a fait couler un peu d'encre, il est ad hominem, nul doute, ou plus précisément ad personam si l'on tient à être précis (NB. ce n'est pas de la logique). Mais je ne vois pas en quoi relever ce fait disqualifierait l'argument, qui me paraît pertinent dans son contexte et pour l'usage qu'Elyas souhaitait en faire (c'est-à-dire simplement souligner que JPB bénéficie d'une indulgence particulière, ce qui est à la fois vrai et correctement souligné par l'argument, et par la suite justifié, par plusieurs, au nom des nécessités de l'union).
Pour l'argument d'Elyas qui a fait couler un peu d'encre, il est ad hominem, nul doute, ou plus précisément ad personam si l'on tient à être précis (NB. ce n'est pas de la logique). Mais je ne vois pas en quoi relever ce fait disqualifierait l'argument, qui me paraît pertinent dans son contexte et pour l'usage qu'Elyas souhaitait en faire (c'est-à-dire simplement souligner que JPB bénéficie d'une indulgence particulière, ce qui est à la fois vrai et correctement souligné par l'argument, et par la suite justifié, par plusieurs, au nom des nécessités de l'union).
- EuphémiaNiveau 10
Si seulement ça pouvait être vrai... Mais peut-on vraiment dire cela de tous ces Dr. Follamour qui diffusent leur pédagogologisme dans les ESPE après l'avoir fait dans les IUFM et sont à l'origine des ravages pédagogiques de ces dernières décennies ?isabe a écrit:D'abord on cherche où l'on peut faire des économies, ensuite on trouve comment le justifier.Euphémia a écrit:Certes, mais c'est bien par le biais de l'idéologique que les réformes successives ont toujours fait avaler la pilule de l'économique.VanGogh59 a écrit:Je pense quand même que l'économique prime sur l'idéologique : la suppression des sections bilangues et du latin sans compter de la 6ème SEGPA (avant celle de toutes les sections SEGPA j'imagine) va dans ce sens.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- LefterisEsprit sacré
Ca fonctionne dans les deux sens : les comptables ont pour objectifs des économies et ils cherchent a posteriori, effectivement, les cautions, soit parmi des idéologies faisandées (comme dans le cas présent, manier simultanément le ressentiment, la jalousie envers les bons élèves et la pensée guimauve) soit parmi les « experts », sociologues officiels nantis de fromages à vie dont il est inutile de faire la liste ici.isabe a écrit:D'abord on cherche où l'on peut faire des économies, ensuite on trouve comment le justifier.Euphémia a écrit:Certes, mais c'est bien par le biais de l'idéologique que les réformes successives ont toujours fait avaler la pilule de l'économique.VanGogh59 a écrit:Je pense quand même que l'économique prime sur l'idéologique : la suppression des sections bilangues et du latin sans compter de la 6ème SEGPA (avant celle de toutes les sections SEGPA j'imagine) va dans ce sens.
Mais il y a aussi les Folamour et autre savants Cosinus qui pondent des théories pédagogistes de première bourre sur lesquelles bondissent tous les managers-comptables. Un exemple très précis : naguère était en vogue jusque dans les IUFM/ESPE (et sans doute toujours) la théorie que les horaires disciplinaires n’étaient pas importants , que tout résidait dans les méthodes, et qu’en gros 4 heures de français en valaient 6 ou 7 si l’enseignant avait les bonnes méthodes. Or, ce fut un des arguments majeurs du Marchand de shampoing pour opérer des coupes drastiques dans les effectifs.
Il y a parmi les pédagogistes des gens qui ont bien compris le camp qu’il fallait choisir pour dominer et faire carrière, mais il y aussi quelques ravis dangereux , dont les théories sont aussi utilisées comme des bombes à retardement. Et sur le terrain, d’exécution des basses besognes, ils sont de l’espèce des convertis qui transforment, en toute bonne conscience, la vie des stagiaires en enfer.
Dans tous les cas, le pédagogisme qui réclame les mêmes choses que les « managers » (pouvoir des chefs, dévalorisation voire précarisation du statut, augmentation du volume de travail, surveillance permanente et « management transversal » via le travail d’équipe…) marche main dans la main avec le mercantilisme comptable.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CelebornEsprit sacré
PauvreYorick a écrit:D'accord avec l'analyse de Ruthven p. 6. Ce qui frappe au fond dans les prises de position de Brighelli, c'est qu'on ne voit pas quel effet elles pourraient avoir (et que, mais je me trompe peut-être, personne n'imagine vraiment qu'elles pourraient avoir un effet quelconque).
Pour l'argument d'Elyas qui a fait couler un peu d'encre, il est ad hominem, nul doute, ou plus précisément ad personam si l'on tient à être précis (NB. ce n'est pas de la logique). Mais je ne vois pas en quoi relever ce fait disqualifierait l'argument, qui me paraît pertinent dans son contexte et pour l'usage qu'Elyas souhaitait en faire (c'est-à-dire simplement souligner que JPB bénéficie d'une indulgence particulière, ce qui est à la fois vrai et correctement souligné par l'argument, et par la suite justifié, par plusieurs, au nom des nécessités de l'union).
Il n'est pas ad personam, mais bien ad hominem, puisqu'il s'agit ici de mettre les interlocuteurs en face de leurs contradictions afin de montrer que ce qu'ils sont ne leur permet pas de raisonner comme ils le font. Ad personam, c'est par exemple quand on balance comme ça au débotté qu'untel est proche de l'extrême-droite.
C'est effectivement de la rhétorique, mais ça nécessite de s'intéresser à l'assemblage des propositions qui, lui, relève de la logique, qui soutient toujours ce type d'argumentation (A dit ça, mais A se comporte comme-ci à un autre moment, donc le propos de A n'est pas tenable).
L'argument est disqualifié car on ne sait pas de quels homines il est question ici (on a englobé un peu tout ce qu'on a trouvé), ce qui empêche de vérifier que ce qui leur est reproché repose sur quoi que ce soit de tangible. À partir de là, on peut bien reprocher n'importe quoi à des interlocuteurs imaginaires.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- OlympiasProphète
Et on sait qui le souhaiteLefteris a écrit:Ca fonctionne dans les deux sens : les comptables ont pour objectifs des économies et ils cherchent a posteriori, effectivement, les cautions, soit parmi des idéologies faisandées (comme dans le cas présent, manier simultanément le ressentiment, la jalousie envers les bons élèves et la pensée guimauve) soit parmi les « experts », sociologues officiels nantis de fromages à vie dont il est inutile de faire la liste ici.isabe a écrit:D'abord on cherche où l'on peut faire des économies, ensuite on trouve comment le justifier.Euphémia a écrit:Certes, mais c'est bien par le biais de l'idéologique que les réformes successives ont toujours fait avaler la pilule de l'économique.VanGogh59 a écrit:Je pense quand même que l'économique prime sur l'idéologique : la suppression des sections bilangues et du latin sans compter de la 6ème SEGPA (avant celle de toutes les sections SEGPA j'imagine) va dans ce sens.
Mais il y a aussi les Folamour et autre savants Cosinus qui pondent des théories pédagogistes de première bourre sur lesquelles bondissent tous les managers-comptables. Un exemple très précis : naguère était en vogue jusque dans les IUFM/ESPE (et sans doute toujours) la théorie que les horaires disciplinaires n’étaient pas importants , que tout résidait dans les méthodes, et qu’en gros 4 heures de français en valaient 6 ou 7 si l’enseignant avait les bonnes méthodes. Or, ce fut un des arguments majeurs du Marchand de shampoing pour opérer des coupes drastiques dans les effectifs.
Il y a parmi les pédagogistes des gens qui ont bien compris le camp qu’il fallait choisir pour dominer et faire carrière, mais il y aussi quelques ravis dangereux , dont les théories sont aussi utilisées comme des bombes à retardement. Et sur le terrain, d’exécution des basses besognes, ils sont de l’espèce des convertis qui transforment, en toute bonne conscience, la vie des stagiaires en enfer.
Dans tous les cas, le pédagogisme qui réclame les mêmes choses que les « managers » (pouvoir des chefs, dévalorisation voire précarisation du statut, augmentation du volume de travail, surveillance permanente et « management transversal » via le travail d’équipe…) marche main dans la main avec le mercantilisme comptable.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Merci, de m'eduquer et de me renvoyer à mon incultureEuphémia a écrit:+1Cripure a écrit:Eh bien votre combat est mal parti, parce que vous ne savez pas discerner vos ennemis. Brighelli n'a rien de raciste ni de xénophobe, il est, comme certains ici, dont moi, heurté par la visibilité d'une religion qu'ils considèrent, à tort je veux bien l'entendre, on en a parlé mille fois, comme le signe d'une tentative de conquête politique. C'est assez différent du fait de balancer des Marocains à la Seine, vous voyez ?Ingeborg B. a écrit:moi cela me dérange d'être associée à des personnes xénophobes et d'extrême-droite que je combats par ailleurs.
Et à ce propos, une lecture qui peut aider à mieux définir son combat et discerner ses ennemis si l'on se veut de gauche et un minimum lucide : http://www.politique-autrement.org/actu/2013/LeDebat-LeGoff.pdf
(À moins qu'il ne faille aussi considérer que Jean-Pierre Le Goff est un facho xénophobe qui flirt avec le FN pour être un bon et honnête citoyen de gauche.)
- Ingeborg B.Esprit éclairé
C'est dingue, j'ai aussi des racines bretonnesCripure a écrit:Attention, hein... Le Goff, Le Pen... JDCJDR
- User17706Bon génie
Ah oui, tiens, ma distinction ad personam / ad hominem est obsolète ou fausse. Je ne faisais pas passer ça du tout par les mêmes critères. Pour le reste, ma foi, d'une part je maintiendrais une définition beaucoup plus stricte que ça de la logique (qui n'équivaut pas à la théorie de l'argumentation, laquelle prend en compte les personnes et éventuellement les comportements); et autant je peux comprendre la réserve sur le caractère lacunaire de l'argument, autant je trouve un peu... comment dire? assez artificiel, en fait, de considérer que ce caractère lacunaire (ou plutôt le fait qu'il ait une part d'implicite) l'invalide.Celeborn a écrit:PauvreYorick a écrit:D'accord avec l'analyse de Ruthven p. 6. Ce qui frappe au fond dans les prises de position de Brighelli, c'est qu'on ne voit pas quel effet elles pourraient avoir (et que, mais je me trompe peut-être, personne n'imagine vraiment qu'elles pourraient avoir un effet quelconque).
Pour l'argument d'Elyas qui a fait couler un peu d'encre, il est ad hominem, nul doute, ou plus précisément ad personam si l'on tient à être précis (NB. ce n'est pas de la logique). Mais je ne vois pas en quoi relever ce fait disqualifierait l'argument, qui me paraît pertinent dans son contexte et pour l'usage qu'Elyas souhaitait en faire (c'est-à-dire simplement souligner que JPB bénéficie d'une indulgence particulière, ce qui est à la fois vrai et correctement souligné par l'argument, et par la suite justifié, par plusieurs, au nom des nécessités de l'union).
Il n'est pas ad personam, mais bien ad hominem, puisqu'il s'agit ici de mettre les interlocuteurs en face de leurs contradictions afin de montrer que ce qu'ils sont ne leur permet pas de raisonner comme ils le font. Ad personam, c'est par exemple quand on balance comme ça au débotté qu'untel est proche de l'extrême-droite.
C'est effectivement de la rhétorique, mais ça nécessite de s'intéresser à l'assemblage des propositions qui, lui, relève de la logique, qui soutient toujours ce type d'argumentation (A dit ça, mais A se comporte comme-ci à un autre moment, donc le propos de A n'est pas tenable).
L'argument est disqualifié car on ne sait pas de quels homines il est question ici (on a englobé un peu tout ce qu'on a trouvé), ce qui empêche de vérifier que ce qui leur est reproché repose sur quoi que ce soit de tangible. À partir de là, on peut bien reprocher n'importe quoi à des interlocuteurs imaginaires.
M'enfin, nous sommes d'accord sur l'essentiel: ce n'est certainement pas qu'il soit ad hominem qui fait qu'un argument est invalide. C'est tout ce que j'entendais souligner, en fait.
- User17706Bon génie
Incidemment, et pour toucher à un autre problème apparu dans ce fil, le contexte des autres déclarations de Brighelli est sûrement pertinent pour interpréter la pensée de Brighelli, mais ça n'intéressera qu'une poignée de personnes. Ce qu'il écrit ponctuellement sur l'école peut parfaitement être vrai, et approuvable, indépendamment de la place que ça occupe dans sa représentation à lui du monde (laquelle, encore une fois, ne me paraît pas être un objet d'intérêt public).
Cela dit, je suis sensible au fait que l'ardeur qu'il met à brouiller son propre message le rend de moins en moins propre à jouer le rôle de porte-parole ─ mais de toute façon il s'agit d'un porte-parolat imaginaire, encore une fois; d'une satisfaction purement symbolique. C'est taper du poing sur le zinc. Ah, ils verraient ce qu'ils verraient, si j'étais aux commandes. Oui, sûrement. Évidemment que ça chatouille agréablement ceux qui sont d'accord et souffrent de ne pas entendre davantage ce genre de discours, et plus encore de ne jamais le voir traduit en actes. Mais bon, c'est peu de chose.
Cela dit, je suis sensible au fait que l'ardeur qu'il met à brouiller son propre message le rend de moins en moins propre à jouer le rôle de porte-parole ─ mais de toute façon il s'agit d'un porte-parolat imaginaire, encore une fois; d'une satisfaction purement symbolique. C'est taper du poing sur le zinc. Ah, ils verraient ce qu'ils verraient, si j'étais aux commandes. Oui, sûrement. Évidemment que ça chatouille agréablement ceux qui sont d'accord et souffrent de ne pas entendre davantage ce genre de discours, et plus encore de ne jamais le voir traduit en actes. Mais bon, c'est peu de chose.
- RoninMonarque
Ne faisons rien ? laissons le navire sombrer ?
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- User17706Bon génie
Mon propos est quasi inverse: ne nous racontons pas que nous faisons quelque chose au moment même où, justement, nous ne faisons rien.
- RoninMonarque
Euh, un nous général, un nous les néos, un nous pour Brighelli ?
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- User17706Bon génie
Ben comme tu veux, ça ne change rien au propos, il me semble.
- RoninMonarque
Ben si, on est qqn à se mobiliser contre cette réforme. Ce ne sera jamais assez mais ce n'est pas rien.
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- User17706Bon génie
Ah mais ça je sais bien et n'entendais pas le contester, ni l'oublier.
- RoninMonarque
Bon ben alors j'ai rien compris à ton propos. C'est la faute à Bacchus, je vais relire demain.
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- User17706Bon génie
Je dis juste qu'écrire ou relayer ce type d'édito clivant est probablement peu utile, comme tout ce qui convainc les convaincus. Ça ne préjuge pas d'autres actions.
- AnaxagoreGuide spirituel
PauvreYorick a écrit:Je dis juste qu'écrire ou relayer ce type d'édito clivant est probablement peu utile, comme tout ce qui convainc les convaincus. Ça ne préjuge pas d'autres actions.
Que ce soit l'aiguillon qui nous évitera à tous de crever dans la torpeur et la résignation.
- CelebornEsprit sacré
PauvreYorick a écrit:Pour le reste, ma foi, d'une part je maintiendrais une définition beaucoup plus stricte que ça de la logique (qui n'équivaut pas à la théorie de l'argumentation, laquelle prend en compte les personnes et éventuellement les comportements); et autant je peux comprendre la réserve sur le caractère lacunaire de l'argument, autant je trouve un peu... comment dire? assez artificiel, en fait, de considérer que ce caractère lacunaire (ou plutôt le fait qu'il ait une part d'implicite) l'invalide.
M'enfin, nous sommes d'accord sur l'essentiel: ce n'est certainement pas qu'il soit ad hominem qui fait qu'un argument est invalide. C'est tout ce que j'entendais souligner, en fait.
La logique n'est pas une théorie de l'argumentation (ça, c'est la rhétorique, au sens grec), mais c'est elle qui
1- aide à classer ;
2- permet de vérifier la validité de l'argument en question.
En effet, un ad hominem peut parfaitement être valide (quand il est bien fait, il l'est, contrairement à un ad personam, qui est par nature invalide). Là, il est invalide, y'a pas à tortiller du fondement pour essayer de le rattraper : il y a des gens auquel il est adressé qui ne correspondent pas au portrait qui est tracé d'eux, point barre. Ça suffit à le rendre non seulement inopérant, mais de surcroît à laisser penser qu'il ne va pas aider à faire avancer la discussion (non pas que cette dernière soit d'une grande nouveauté ici ^^). En encore, je n'ai pas parlé de la sous routine "raisonnement par analogie" qui y est employée, et qui met d'autorité sur le même plan un polémiste s'exprimant à destination du grand public, un élève en situation d'apprentissage et un collègue en situation d'on ne sait pas trop bien quoi.
Une fois tout cela dit, je préfère l'exactitude dans les propos : j'essaie d'ailleurs de me tenir à cela lorsque j'interviens publiquement. Et, d'autre part, je crois qu'il est extrêmement compliqué de juger de l'impact d'un tel texte sur un public qui n'est clairement pas nous, professionnels qui nous intéressons et qui maîtrisons plutôt bien le sujet. Au mieux peut-on dire que le fait de le mettre sur Néoprofs ne va pas changer grand chose. Mais l'impact hors Néoprofs, voire hors profs, je ne me prononcerais pas : ce que dit Ruthven me semble très pertinent, mais je ne mettrais pas non plus ma main à couper sur le fait que c'est exact.
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- PabloPEExpert
Cripure a écrit:
_______Ce serait une idée intéressante, mais n'oubliez pas que ceux qui s'en prennent à Brighelli sont, pour une part, absolument favorables et à la réforme et à NVB (et qu'ils font partie de sa clique). Suivre Mila Saint-Anne, Laurent Fillion, Lionnel Jeanjau, Guillaume Caron, Claire Creper, par exemple, sur Twitter (en sachant que dans la liste, il y en a au moins un qui n'a plus d'élèves depuis dix ans). Ca éclaire un peu les débats, parfois (je ne parle pas de ce fil).VanGogh59 a écrit:Je préfère garder mon fiel pour NVB et sa clique à la rentrée.
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- PabloPEExpert
Olympias a écrit:Lefteris a écrit:Désolé d’arriver comme un cheveu sur la soupe (m’enfin, la connexion au réseau est une rareté ici ), mais je crois que ceux qui en ont assez de lire du Brighelli sur l’éducation, au motif que sa verve heurte leur bienpensance n’ont qu’à lire le cauteleux Meirieu et le vipérin Dubet, hommes de qualité qui savent tout sur l’EN sans rien avoir appris , comme les gens du bel-air. Ils auront aussi très bientôt le loisir de discutailler sans fin en propos mesurés avec la bouche en cul-de-poule dans une des interminables réunions qu’on leur concocte sur des projets et des EPI, au lieu de pouvoir faire leur travail.
Il y a quand même des moments où il faudrait ne pas se tromper d’adversaire. Le propos de Brighelli est juste dans son ensemble, juste dans les deux sens du terme, et il s’exprime là où on lui donne une tribune, ce dont on ne peut lui faire grief.
Quand aux propos insultants, même s’ils sont moins gaillards que ceux de Brighelli qui à juste titre distribue les gnons, j’en ai entendu plus en quelques mois dans la bouche de nos derniers ministres.
Waow...on a fait la grasse matinée et en me connectant...que de messages à lire sur ce fil...
Je n'ai pas grand chose à ajouter mais...j'ai fait du collège pendant plusieurs années et tous les types (centre ville, péri-urbain, rural, rural profond, ZEP), dix ans de TZR, et je suis dans un lycée "moyen" depuis plusieurs années. Je constate :
- que chaque ministre veut laisser sa réforme et que chaque réforme est mise en place sans tenir réellement compte de ce qui existe déjà et surtout sans procéder à un audit sérieux : ce qui marche, on le conserve ; ce qui ne marche pas du tout, on ne le change (mais après avoir compris ce qui ne marche pas, et pourquoi) ; ce qui marche moyen...on regarde ce qu'on peut modifier. Mais uniquement après avoir réfléchi avec ceux qui ont les élèves et non pas avec des pré-supposés établis par des gens qui n'enseignent pas mais croient tout savoir mieux que nous...alors qu'ils ne supporteraient pas de rester trois jours dans une classe ! Que nos matières ne sont jamais défendues par ceux qui devraient les promouvoir (ne serait-ce que parce qu'elles sont culturellement essentielles) ...leurs objectifs de carrière sont visiblement plus importants que la critique d'une partie d'une réforme qui est stupide.
- que chaque réforme a pour objectif premier de la communication dans la novlangue ministérielle et pour objectif second des économies. Une partie de la droite est clairement pour la privatisation de l'enseignement. La gauche me désespère en ne remettant pas en question des réformes stupides de droite et en y rajoutant une couche ! Autrement dit ... La droite en a rêvé, la gauche l'a fait !
- qu'à chaque fois que je vais au ministère, je vois les mêmes metteurs en musique : la Dgesco est le vaisseau amiral du ministère et c'est de là que viennent les initiatives et les inspirateurs sont les mêmes que le ministre soit de droite ou de gauche. Sauf qu'aucun n'a eu le courage de mettre un coup de pied dans cette fourmilière et de gouverner en imposant ses vues...or c'est une question de volonté politique. Nombreux sont ceux qui sont acquis à la cause " apprenons toujours moins et mettons les compétences en avant pour avoir une école normée comme la veulent l'OCDE et l'UE". On nous gargarise avec " donner du sens", " favoriser l'esprit critique"... Comment est-ce possible quand on ne sait rien ? Et qu'on n'apprend rien ??
- que depuis six/sept ans, il y a une dégradation du niveau des élèves que j'accueille en seconde. De plus en plus d'élèves incapables de faire du calcul mental, de rédiger correctement dix lignes, de se concentrer pour travailler, de fournir des efforts. Certains ont champ lexical très faible...je dois expliquer un mot sur quatre dans certains textes. Comment des élèves peuvent-ils réussir sans maîtriser convenablement la langue orale et écrite ? Pourquoi continuer à apprendre à lire avec des méthodes absurdes ? Est-il normal qu'un élève de lycée bute sur pratiquement tous les mots en lisant à haute voix ? Qu'il rédige des devoirs au contenu confus (on ne comprend rien tant c'est mal écrit) ?
Quand je regarde le cahier d'histoire-géo de mon fils, je vois que le travail est fait, et bien fait par le professeur. Il a terminé sa 4ème.
Sauf qu'une partie des élèves ne mémorise rien, parce que la paresse a remplacé l'effort...et quand je pose des questions à mes élèves de seconde, j'ai la sensation que les connaissances du collège se sont en grande partie évanouies. Cela ne concerne heureusement pas l'ensemble d'une classe...seulement un groupe mais qui grossit d'année en année.
- que je suis fatiguée de lire et d'entendre toutes les critiques dont nous faisons l'objet. De tous ces anathèmes lancés quand on discute de méthodes pédagogiques. Je pratique un peu de tout. Je n'empêche personne d'utiliser telle ou telle méthode mais je refuse qu'on m'impose une manière de travailler ou de traiter tel chapitre obligatoirement sous tel angle. Notre liberté pédagogique sera de plus en plus attaquée.
- que comme nous passons déjà beaucoup de temps dans l'établissement (environ 30h pour moi entre les cours et les heures libres durant lesquelles je ne rentre pas chez moi ...je bosse), que notre point d'indice est gelé, que la majorité des professeurs a une grande conscience professionnelle, je supporte mal le mépris dans lequel notre institution nous tient ET que certains œuvrent à la dégradation de nos conditions de travail : travailler toujours plus pour gagner moins.
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- PabloPEExpert
Moi ça me semble cuit dès cette année. Regarde le programme d'HDA applicable dès septembre et publié le 9 juillet ... il parle bien des cycles 3 et 4.Ronin a écrit:Ben si, on est qqn à se mobiliser contre cette réforme. Ce ne sera jamais assez mais ce n'est pas rien.
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- RoninMonarque
Je reste convaincu que l'on ne sait pas se battre/ Regardons les agriculteurs, les entrepreneurs ( pigeons ), les bonnets rouges et autres...mais nous, nous préférons disserter à l'infini sur la pureté des uns et des autres, sur le sexe des anges, quand une bonne partie de la profession s'en fout purement et simplement. Tant que l'on ne touche pas aux vacances....
Mais je refuse de m'avouer vaincu face à ces bureaucrates de merde et autres idéologues qui acceptent voire défendent la dégradation de l'Ecole. Et si je dois crever professionnellement, au moins je vais les faire chier un maximum. Si on était plus nombreux à accepter de passer pour des sales cons et à s'opposer à ces tigres de papier, ils ne pourraient pas faire ce qu'ils veulent. Mais comme, à la louche, 90 % de la profession s'en moque peu ou prou, effectivement c'est mal engagé. Pour moi c'est une question de principe, accompagner le désastre sans rien dire c'est pas mon truc.
Mais je refuse de m'avouer vaincu face à ces bureaucrates de merde et autres idéologues qui acceptent voire défendent la dégradation de l'Ecole. Et si je dois crever professionnellement, au moins je vais les faire chier un maximum. Si on était plus nombreux à accepter de passer pour des sales cons et à s'opposer à ces tigres de papier, ils ne pourraient pas faire ce qu'ils veulent. Mais comme, à la louche, 90 % de la profession s'en moque peu ou prou, effectivement c'est mal engagé. Pour moi c'est une question de principe, accompagner le désastre sans rien dire c'est pas mon truc.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je suis assez d'accord avec ta position Ronin. Mais, pour des raisons pragmatiques, un tel combat passe nécessairement par la grève, les organisations syndicales, et pas par les médias ou des pamphlets. Si on répond sur le terrain politique à Brighelli, c'est qu'il a lui-même investi le champ des médias et de la politique, plutôt que celui du débat corporatif (et pas "corporatiste") qui me semble le seul à même de mener à bien ces combats nécessaires.
- Comment peut-on être prof ? / Jean-Paul Brighelli
- Brighelli - Réforme du collège : les manuels de la résistance
- « Le vrai collège unique, il est dans les ZEP… » Entretien avec Jean-Paul Brighelli
- Brighelli : qui a vraiment écrit les programmes du collège ? (Le Point, 27.04.2015)
- Jean-Paul Brighelli : "Faire tout ce que l'on peut pour ne pas apprendre à lire, ni à calculer, ni…" : Une inspection pédagogique ordinaire au primaire.
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