- epekeina.tes.ousiasModérateur
Elaïna a écrit:Ce que je trouve cruel, c'est parfois ce que l'on fait subir comme questionnements à certains, en oubliant qu'à ce niveau on a des adultes, des professeurs de lycée, des gens qui ont passé des concours et soutenu une thèse, qui sont pères/mères de famille... et que les traiter comme des collégiens est affligeant.
Ce en quoi tu as tout à fait raison! J'ai vu ça une fois dans un COS: et j'ai menacé (il n'y a pas d'autre termes) de partir… Le minimum requis, c'est, pour les membres du jury, de dire bonjour, de se présenter — et de poser des questions honnêtes, relatives aux travaux présentés, aux futurs travaux, aux enseignements envisagés: des questions “utiles” et permettant de classer les personnes sur des critères à la fois ouverts et clairs. Mais les rustres et les goujats (car c'est de cela qu'il s'agit), ça existe bel et bien! Et dès qu'ils ont un peu de “pouvoir”, ça les rend comme fous…
Mais remarque bien que l'inverse existe aussi, même si c'est bien plus rare… Une (seule!) fois je me suis fait engueuler par une candidate, parce que je lui demandais ce qu'elle envisageait comme cours — pour les niveaux et diplômes inscrits dans le profil d'enseignement, sachant que tous les documents disponibles, maquettes, horaires, etc. étaient transmis aux candidats auditionnés, et qu'en fin de compte, les 3 premiers classés étaient des externes: mais même là, il n'y a pas de raison de s'énerver (le stress fait faire beaucoup de choses parfois).
Cdlt Mais remarque bien que l'inverse existe aussi, même si c'est bien plus rare… Une (seule!) fois je me suis fait engueuler par une candidate, parce que je lui demandais ce qu'elle envisageait comme cours — pour les niveaux et diplômes inscrits dans le profil d'enseignement, sachant que tous les documents disponibles, maquettes, horaires, etc. étaient transmis aux candidats auditionnés, et qu'en fin de compte, les 3 premiers classés étaient des externes: mais même là, il n'y a pas de raison de s'énerver (le stress fait faire beaucoup de choses parfois).
- GuiguesNiveau 8
Bonsoir à tous,
Je m'incruste dans ce sujet même si ma question ne colle pas tout à fait. Petit résumé de ma situation : soutenance il y a 3 ans 1/2, depuis j'ai complètement lâché la recherche (2 ans à me consacrer à l'agreg puis PPCR/stage, et surtout le besoin de couper un peu) et je n'ai quasi plus de contacts avec ma directrice. Je n'ai aucune ambition pour un poste de MCF par contre j'aimerais refaire de la recherche, par plaisir mais pas non plus seul dans mon coin (je dis cela car mon sujet de thèse m'a été en partie imposé et je ne suis rattaché à aucun labo, donc zéro réseau ou contact), sur un tout autre sujet que ma thèse (mais sur la même période - je précise que je suis en histoire).
Désolé si ma question parait stupide mais comment faire dans ce cas ? Je me dis qu'après la thèse on est censé être "fini" et autonome mais j'ai l'impression d'être ni l'un ni l'autre. Du coup je ne sais pas trop comment procéder et je ne me sens pas trop légitime pour me lancer là dedans, contacter des personnes qui ne me connaissent ni d'Adam ni d'Eve...
Merci d'avance pour vos conseils et pardon pour le HS
Je m'incruste dans ce sujet même si ma question ne colle pas tout à fait. Petit résumé de ma situation : soutenance il y a 3 ans 1/2, depuis j'ai complètement lâché la recherche (2 ans à me consacrer à l'agreg puis PPCR/stage, et surtout le besoin de couper un peu) et je n'ai quasi plus de contacts avec ma directrice. Je n'ai aucune ambition pour un poste de MCF par contre j'aimerais refaire de la recherche, par plaisir mais pas non plus seul dans mon coin (je dis cela car mon sujet de thèse m'a été en partie imposé et je ne suis rattaché à aucun labo, donc zéro réseau ou contact), sur un tout autre sujet que ma thèse (mais sur la même période - je précise que je suis en histoire).
Désolé si ma question parait stupide mais comment faire dans ce cas ? Je me dis qu'après la thèse on est censé être "fini" et autonome mais j'ai l'impression d'être ni l'un ni l'autre. Du coup je ne sais pas trop comment procéder et je ne me sens pas trop légitime pour me lancer là dedans, contacter des personnes qui ne me connaissent ni d'Adam ni d'Eve...
Merci d'avance pour vos conseils et pardon pour le HS
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Guigues a écrit:Bonsoir à tous,
Je m'incruste dans ce sujet même si ma question ne colle pas tout à fait. Petit résumé de ma situation : soutenance il y a 3 ans 1/2, depuis j'ai complètement lâché la recherche (2 ans à me consacrer à l'agreg puis PPCR/stage, et surtout le besoin de couper un peu) et je n'ai quasi plus de contacts avec ma directrice. Je n'ai aucune ambition pour un poste de MCF par contre j'aimerais refaire de la recherche, par plaisir mais pas non plus seul dans mon coin (je dis cela car mon sujet de thèse m'a été en partie imposé et je ne suis rattaché à aucun labo, donc zéro réseau ou contact), sur un tout autre sujet que ma thèse (mais sur la même période - je précise que je suis en histoire).
Désolé si ma question parait stupide mais comment faire dans ce cas ? Je me dis qu'après la thèse on est censé être "fini" et autonome mais j'ai l'impression d'être ni l'un ni l'autre. Du coup je ne sais pas trop comment procéder et je ne me sens pas trop légitime pour me lancer là dedans, contacter des personnes qui ne me connaissent ni d'Adam ni d'Eve...
Merci d'avance pour vos conseils et pardon pour le HS
(Pourquoi ne te sentirais-tu pas légitime? Tu es déjà docteur: tu as fait des preuves. Alors OK, il reste encore un diplôme à passer après la thèse (mais je peux te dire qu'après le dernier, il n'y en a plus et qu'on se sent, l'espace d'un instant, tout bête à chantonner: “et maintenant, que vais-je faire tout ce temps que sera ma vie” )… Bref, je comprends bien ce que tu veux dire, mais il y a une autre manière de voir les choses: quand on a le permis, on peut conduire, pareil avec une thèse — c'est factuellement établi.)
Sinon: une chose possible, par exemple, serait de reprendre contact avec ta directrice de thèse; elle est, pour sa part, forcément dans un labo, probablement PU — or, il existe, dans les labo, le statut de “membre associé”, qui permet d'accueillir des chercheurs sans avoir besoin qu'ils soient membres “statutaires” (c'est même fait pour selon moi). Je ne la connais pas, je ne sais pas comment elle fonctionne, mais normalement, elle devrait au minimum te conseiller.
Je me permets d'ajouter une suggestion: est-ce que tu pourrais, éventuellement, te fendre d'un papier (en taille standard: 30000 signes), justement sur un autre sujet? — Ça pourrait te servir d'entrée en matière…
Et puis tu sais, “être fini et autonome”… Ça ne veut pas dire grand chose en réalité — ça veut seulement dire qu'on est capable de se prendre en main et de décider soi-même de pondre un truc. Par ex., si quelque chose t'intéresse, tu écris un article et tu l'envoies au comité de lecture d'une revue: de toute façon, si c'est une revue sérieuse, tu as droit à deux lectures en anonymisé (et si ça n'est pas une revue sérieuse: il ne faut pas y publier). J'incite toujours les thésards et les docteurs récents à le faire pour la revue à laquelle je participe, voire, je discute de leur papier avec eux, mais alors, évidemment, je n'expertise pas: ça arrange tout le monde, vu qu'une revue a besoin de publier et de renouveler raisonnablement ses auteurs, et eux, ils ont besoin de publier.
Même chose pour les appels à communiquer dans les colloques (mais là, il faut pouvoir trouver le renseignement — je sais qu'en lettres, il y a fabula.org qui relaie pas mal de choses: ça existe peut-être en histoire?). Ce sont, à chaque fois, des occasions de rencontrer des gens et de discuter avec eux.
Car mine de rien, s'il est vrai qu'il y a, dans les Universités, autant de pignoufs que partout ailleurs, j'y ai aussi croisé des gens très bien — y compris des “grands profs” de Sorbonne, dont je me suis aperçu qu'ils pouvait “m'avoir à la bonne” (alors que franchement, je n'étais absolument pas issu de la bonne filière ni placé sur la bonne trajectoire). Au début, ça surprend, et après on se rend compte qu'il y a toujours, dans l'Université, des vrais profs, à la fois bienveillants et accueillants. En général, ce sont ceux qui sont les plus brillants, voire plus. Quant aux autres, les pignoufs, on en croise aussi dans ces lieux là: mais ils ne valent pas la peine qu'on leur réponde ni qu'on leur cause.
Cdlt Sinon: une chose possible, par exemple, serait de reprendre contact avec ta directrice de thèse; elle est, pour sa part, forcément dans un labo, probablement PU — or, il existe, dans les labo, le statut de “membre associé”, qui permet d'accueillir des chercheurs sans avoir besoin qu'ils soient membres “statutaires” (c'est même fait pour selon moi). Je ne la connais pas, je ne sais pas comment elle fonctionne, mais normalement, elle devrait au minimum te conseiller.
Je me permets d'ajouter une suggestion: est-ce que tu pourrais, éventuellement, te fendre d'un papier (en taille standard: 30000 signes), justement sur un autre sujet? — Ça pourrait te servir d'entrée en matière…
Et puis tu sais, “être fini et autonome”… Ça ne veut pas dire grand chose en réalité — ça veut seulement dire qu'on est capable de se prendre en main et de décider soi-même de pondre un truc. Par ex., si quelque chose t'intéresse, tu écris un article et tu l'envoies au comité de lecture d'une revue: de toute façon, si c'est une revue sérieuse, tu as droit à deux lectures en anonymisé (et si ça n'est pas une revue sérieuse: il ne faut pas y publier). J'incite toujours les thésards et les docteurs récents à le faire pour la revue à laquelle je participe, voire, je discute de leur papier avec eux, mais alors, évidemment, je n'expertise pas: ça arrange tout le monde, vu qu'une revue a besoin de publier et de renouveler raisonnablement ses auteurs, et eux, ils ont besoin de publier.
Même chose pour les appels à communiquer dans les colloques (mais là, il faut pouvoir trouver le renseignement — je sais qu'en lettres, il y a fabula.org qui relaie pas mal de choses: ça existe peut-être en histoire?). Ce sont, à chaque fois, des occasions de rencontrer des gens et de discuter avec eux.
Car mine de rien, s'il est vrai qu'il y a, dans les Universités, autant de pignoufs que partout ailleurs, j'y ai aussi croisé des gens très bien — y compris des “grands profs” de Sorbonne, dont je me suis aperçu qu'ils pouvait “m'avoir à la bonne” (alors que franchement, je n'étais absolument pas issu de la bonne filière ni placé sur la bonne trajectoire). Au début, ça surprend, et après on se rend compte qu'il y a toujours, dans l'Université, des vrais profs, à la fois bienveillants et accueillants. En général, ce sont ceux qui sont les plus brillants, voire plus. Quant aux autres, les pignoufs, on en croise aussi dans ces lieux là: mais ils ne valent pas la peine qu'on leur réponde ni qu'on leur cause.
- GuiguesNiveau 8
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre. Pour tout dire je ne me sens même pas légitime sur mon propre sujet de thèse ! Du coup ton message, en plus de me donner des pistes, me motive à tenter l'expérience et on verra bien !
Bonne soirée
Bonne soirée
- PoupoutchModérateur
Sur Calenda il y a des appels répertoriés dans pas mal de disciplines. Il faut effectivement commencer par répondre à des appels et tu peux également solliciter le statut de chercheur associé dans un labo (si on t'y connaît c'est mieux).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Guigues a écrit:Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre. Pour tout dire je ne me sens même pas légitime sur mon propre sujet de thèse ! Du coup ton message, en plus de me donner des pistes, me motive à tenter l'expérience et on verra bien !
Bonne soirée
C'était quoi ton sujet, l'as-tu traité et que t'as dit ton jury une fois que tu as eu soutenu? Tu as déjà les réponses à ces questions, dont tu es légitime: je t'assure que c'est pas plus compliqué que ça!
De plus, à l'issue de la soutenance, ton jury t'as donné l'autorisation de publier ton travail (la plupart du temps, on ne s'en aperçoit même pas: sauf, évidemment, quand le jury ne la donne pas!). Or, ça, c'est un principe de réalité: mettons encore que le candidat thésard ne puisse pas savoir tout seul si oui ou non son travail vaut quelque chose (c'est évidemment faux dans 99,99% des cas, mais admettons), le jury est justement là pour certifier la chose.
Et puis bon, un “chercheur”, c'est quoi (je veux dire dans nos matières non scientifiques), à part quelqu'un qui travaille et qui écrit…… Donc…
Cdlt De plus, à l'issue de la soutenance, ton jury t'as donné l'autorisation de publier ton travail (la plupart du temps, on ne s'en aperçoit même pas: sauf, évidemment, quand le jury ne la donne pas!). Or, ça, c'est un principe de réalité: mettons encore que le candidat thésard ne puisse pas savoir tout seul si oui ou non son travail vaut quelque chose (c'est évidemment faux dans 99,99% des cas, mais admettons), le jury est justement là pour certifier la chose.
Et puis bon, un “chercheur”, c'est quoi (je veux dire dans nos matières non scientifiques), à part quelqu'un qui travaille et qui écrit…… Donc…
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Si tu vales valeo.
- GlyptodonNiveau 3
Bonsoir à tous,
Je m'incruste aussi. Etant thésarde et visant un poste à la fac, ce fil m'intéresse beaucoup.
Je réagis par rapport à plusieurs choses qui ont été dites plus haut :
- Comment certains EC arrivent-ils à parachuter quelqu'un ? Je veux dire, tous les collègues se rendent compte une fois le résultat connu qu'il y a eu magouille, mais comment se fait-il que le CA valide le recrutement s'il peut s’étonner du vote ? Influence des magouilleurs ? En quoi consiste exactement leur toute-puissance ?
- A découvrir plutôt de loin ce monde où les EC ne sont pas aussi vertueux que je le pensais, je me demande parfois si ça vaut le coup de les rejoindre. Personnellement, avant même d'être vacataire, j'ai subi quelques attaques ad hominem venant d'EC et d'une doctorante, sans avoir rien fait ! A posteriori, j’ai compris que c'était de la jalousie. Ca ne me réjouit pas de penser que je pourrais subir ça pendant une partie voire toute ma carrière si j’arrivais à être recrutée. Parmi ceux qui sont en fac, comment vivez-vous la mauvaise ambiance constante ?
- Aux thésards : pour comparer, qu’est-ce qui vous fait suer quand vous rédigez, très concrètement ?
Je m'incruste aussi. Etant thésarde et visant un poste à la fac, ce fil m'intéresse beaucoup.
Je réagis par rapport à plusieurs choses qui ont été dites plus haut :
- Comment certains EC arrivent-ils à parachuter quelqu'un ? Je veux dire, tous les collègues se rendent compte une fois le résultat connu qu'il y a eu magouille, mais comment se fait-il que le CA valide le recrutement s'il peut s’étonner du vote ? Influence des magouilleurs ? En quoi consiste exactement leur toute-puissance ?
- A découvrir plutôt de loin ce monde où les EC ne sont pas aussi vertueux que je le pensais, je me demande parfois si ça vaut le coup de les rejoindre. Personnellement, avant même d'être vacataire, j'ai subi quelques attaques ad hominem venant d'EC et d'une doctorante, sans avoir rien fait ! A posteriori, j’ai compris que c'était de la jalousie. Ca ne me réjouit pas de penser que je pourrais subir ça pendant une partie voire toute ma carrière si j’arrivais à être recrutée. Parmi ceux qui sont en fac, comment vivez-vous la mauvaise ambiance constante ?
- Aux thésards : pour comparer, qu’est-ce qui vous fait suer quand vous rédigez, très concrètement ?
- ZagaraGuide spirituel
Ben c'est le mandarinat quoi.
C'est moins de la "magouille" qu'un grand réseau coutumier de dons-contredons.
C'est moins de la "magouille" qu'un grand réseau coutumier de dons-contredons.
- GlyptodonNiveau 3
D'accord. Je pensais naïvement que le CA conservait une certaine impartialité.
- PoupoutchModérateur
Absolument pas, et dans tous les sens (que ce soit pour aller dans le sens de la commission ou contre elle).
Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Glyptodon a écrit: Parmi ceux qui sont en fac, comment vivez-vous la mauvaise ambiance constante?
Mais c'est que, justement, elle n'est pas constante. OK, ça n'est pas un monde parfait, loin de là… Mais ce dont on parle là, ce sont des “cas” (parfois pathologiques) — et dont, en réalité, tout le monde ou presque se plaint.
Mais, d'une part, rien n'interdit, au contraire, de répliquer: à ce petit jeu, on peut très bien être deux.
D'autre part, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ceux qui se livrent à ce petit rituel de “l'humiliation symbolique” le font avec tout le monde: ce qui veut dire qu'ils sont unanimement détestés (y compris de leurs soutiens, qui ne sont de leur côté que par intérêt, et surtout par faiblesse: ils ne défendront pas le tyran). Donc, on n'a strictement rien à gagner à leur céder, au contraire: il ne s'agit que de “trouver son style” et de contrattaquer sans état d'âme.
Et enfin, c'est très curieux comme il suffit de piquer la baudruche pour qu'elle se dégonfle! Avec une autre réaction très fréquente: ceux qui, jusqu'alors, ne “disaient rien”, tout à coup se réveillent et prennent parti (ils n'attendaient que la possibilité de le faire).
Autrement dit, oui, ça m'est arrivé un certain nombre de fois de me faire insulter, agresser, etc. Mais non seulement ceux qui ont essayé l'ont immédiatement regretté (j'ai le don de faire rire aux dépens des autres et de me rendre redoutable), mais de plus, ça n'est vraiment ni constant ni systématique. La réalité, c'est qu'il y a des gens avec qui on s'entend, avec qui on travaille, voire avec qui on a des atomes crochus, et puis il y a ceux qu'on ne fait que croiser. À mon avis, ça, ça représente 95% des gens…
Cdlt
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Si tu vales valeo.
- GlyptodonNiveau 3
Je n'en doute pas. Il y a des EC sympas dans ma fac.Poupoutch a écrit:Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
epekeina.tes.ousias a écrit:
Mais c'est que, justement, elle n'est pas constante. OK, ça n'est pas un monde parfait, loin de là… Mais ce dont on parle là, ce sont des “cas” (parfois pathologiques) — et dont, en réalité, tout le monde ou presque se plaint.
Je crois qu'il y en a, justement, dans ma fac.Je n'ai pas le caractère pour ça. Je préfère éviter les conflits. Ma réponse serait l'indifférence.epekeina.tes.ousias a écrit:Mais, d'une part, rien n'interdit, au contraire, de répliquer: à ce petit jeu, on peut très bien être deux.Pas dans ma fac apparemment. Il paraît qu'il faut choisir son clan...epekeina.tes.ousias a écrit:D'autre part, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ceux qui se livrent à ce petit rituel de “l'humiliation symbolique” le font avec tout le monde: ce qui veut dire qu'ils sont unanimement détestés (y compris de leurs soutiens, qui ne sont de leur côté que par intérêt, et surtout par faiblesse: ils ne défendront pas le tyran).Voilà une confirmation qui me rassure.epekeina.tes.ousias a écrit:Autrement dit, oui, ça m'est arrivé un certain nombre de fois de me faire insulter, agresser, etc. Mais non seulement ceux qui ont essayé l'ont immédiatement regretté (j'ai le don de faire rire aux dépens des autres et de me rendre redoutable), mais de plus, ça n'est vraiment ni constant ni systématique. La réalité, c'est qu'il y a des gens avec qui on s'entend, avec qui on travaille, voire avec qui on a des atomes crochus, et puis il y a ceux qu'on ne fait que croiser. À mon avis, ça, ça représente 95% des gens…
- tony sopranoNiveau 1
Poupoutch a écrit:Absolument pas, et dans tous les sens (que ce soit pour aller dans le sens de la commission ou contre elle).
Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
Je te rejoins sur les postes ouverts... J'ai été recruté sachant qu'en face il y avait un candidat "local".
Néanmoins, le népotisme n'est jamais très loin.
Un bon moyen pour connaître la philosophie du recrutement avant de se rendre à une audition et savoir si le poste n'est pas écrit pour quelqu'un (recrutement MCF parce que Pr ça c'est encore une autre paire de manches) est d'avoir un bon (euphémisme) réseau. Je sais c'est con mais les communautés, les membres, travaillant sur nos thématiques sont généralement bien identifiés. A un jury MCF c'est quand même très très probable de se retrouver devant une voire plusieurs personnes que l'on a déjà rencontré en congrès etc..
- epekeina.tes.ousiasModérateur
tony soprano a écrit:A un jury MCF c'est quand même très très probable de se retrouver devant une voire plusieurs personnes que l'on a déjà rencontré en congrès etc..
Oui: bien évidemment, et cela m'est arrivé, mais une fois seulement. Et selon le profil du poste, il n'est pas rare non plus de se dire: “Ah tiens! untel/unetelle a candidaté, c'est bien”… Et heureusement qu'on profile des postes pour des candidats dont on sait qu'ils existent réellement, car cela implique qu'on pourra les pourvoir — ce qui ne veut pas dire qu'on le leur “réserve”.
Le problème n'existe que dans certaines conditions: mais les obligations fixées pour le fonctionnement des commissions rendent cela de plus en plus difficile. Les cas qui se produisent posent aussi un autre problème, celui de faire potentiellement passer les autres, ceux qui travaillent normalement, pour des pignoufs…
Cdlt Le problème n'existe que dans certaines conditions: mais les obligations fixées pour le fonctionnement des commissions rendent cela de plus en plus difficile. Les cas qui se produisent posent aussi un autre problème, celui de faire potentiellement passer les autres, ceux qui travaillent normalement, pour des pignoufs…
- ElaïnaDevin
Guigues a écrit:Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre. Pour tout dire je ne me sens même pas légitime sur mon propre sujet de thèse ! Du coup ton message, en plus de me donner des pistes, me motive à tenter l'expérience et on verra bien !
Bonne soirée
oui, tente !
Calenda, Fabula, en effet... et les réseaux sociaux te permettent de te tenir au courant. Et le hasard des choses aussi : tu apprends que Machin fait un colloque sur bidule, etc.
Actuellement mon DR est à la retraite donc même s'il s'occupe encore de moi (enfin, de mon boulot) pendant les vacances, il n'est plus dans la course. Donc les recherches dans lesquelles je me lancerai après la publi de ma thèse (gniiiiiiii) se feront en indépendance totale même si je compte bien aller taper à la porte des gens.
En effet, comme cela a été dit, il y a des tas de gens très sympas à la fac qui sont très contents de travailler avec des gens qui viennent d'ailleurs et qui ont des idées un peu nouvelles, indépendantes.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- PoupoutchModérateur
Après, trop bien connaître les gens peut avoir l'effet inverse... Ma discipline ne s'enseigne que dans une petite dizaine de facs en France et je connais à peu près tout le monde à force de colloques, conférences, auditions et chargés de cours. J'ai souvent eu des échos bien avant les commissions et également après. Et parfois, quand tu connais trop bien les gens, eh bien tu te heurtes aussi à leurs bons sentiments (on va essayer de lui décrocher une audition parce qu'on l'aime bien ; on ne va pas lui dire ce qu'on a pensé de sa prestation pour ne pas la décourager et même-du vécu aussi, oui, oui- on va lui mentir et l'enfoncer pour la déstabiliser parce qu'on ne l'aime pas). En fait, quand on galère à trouver un poste, la gentillesse de certains peut devenir notre plus grand ennemi (l'enfer est pavé de bonnes intentions n'est-ce pas ?) et se faire un réseau signifie aussi composer avec les personnes qui vous connaissent et qui pour d'obscures raisons, ne veulent pas bosser avec vous.tony soprano a écrit:Poupoutch a écrit:Absolument pas, et dans tous les sens (que ce soit pour aller dans le sens de la commission ou contre elle).
Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
Je te rejoins sur les postes ouverts... J'ai été recruté sachant qu'en face il y avait un candidat "local".
Néanmoins, le népotisme n'est jamais très loin.
Un bon moyen pour connaître la philosophie du recrutement avant de se rendre à une audition et savoir si le poste n'est pas écrit pour quelqu'un (recrutement MCF parce que Pr ça c'est encore une autre paire de manches) est d'avoir un bon (euphémisme) réseau. Je sais c'est con mais les communautés, les membres, travaillant sur nos thématiques sont généralement bien identifiés. A un jury MCF c'est quand même très très probable de se retrouver devant une voire plusieurs personnes que l'on a déjà rencontré en congrès etc..
Et je ne suis pas en train de dire que je n'ai pas eu de poste parce que les jurys étaient cro méchants... Sur le poste le plus ouvert ou j'ai candidaté, j'ai juste totalement foiré mon audition. Ça arrive aussi, et avec mon mental de tennisman français, ça m'est arrivé souvent (mes meilleures auditions étant souvent celles des postes perdus d'avance).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ElleDriverNiveau 6
Glyptodon a écrit:Bonsoir à tous,
Je m'incruste aussi. Etant thésarde et visant un poste à la fac, ce fil m'intéresse beaucoup.
Je réagis par rapport à plusieurs choses qui ont été dites plus haut :
- Comment certains EC arrivent-ils à parachuter quelqu'un ? Je veux dire, tous les collègues se rendent compte une fois le résultat connu qu'il y a eu magouille, mais comment se fait-il que le CA valide le recrutement s'il peut s’étonner du vote ? Influence des magouilleurs ? En quoi consiste exactement leur toute-puissance ?
- A découvrir plutôt de loin ce monde où les EC ne sont pas aussi vertueux que je le pensais, je me demande parfois si ça vaut le coup de les rejoindre. Personnellement, avant même d'être vacataire, j'ai subi quelques attaques ad hominem venant d'EC et d'une doctorante, sans avoir rien fait ! A posteriori, j’ai compris que c'était de la jalousie. Ca ne me réjouit pas de penser que je pourrais subir ça pendant une partie voire toute ma carrière si j’arrivais à être recrutée. Parmi ceux qui sont en fac, comment vivez-vous la mauvaise ambiance constante ?
- Aux thésards : pour comparer, qu’est-ce qui vous fait suer quand vous rédigez, très concrètement ?
- Les COS peuvent en effet être plus ou moins joués d'avance parfois, il peut y avoir des pressions à l'intérieur même des comités entre collègues et parfois les CA n'ont pas de visibilité sur ce qu'il s'y joue, parfois des membres des COS siègent au CA mais il est aussi arrivé que des CA cassent la décision des COS (parfois pour illégalité de la procédure, parfois parque les COS n'avaient pas classé premier le candidat espéré).
Mais attention: il y a aussi des recrutements qui se passent de manière fluide, sans "magouilles", il arrive que des recrutements jugés joués d'avance ne se déroulent pas comme prévu et il arrive aussi que des recrutements locaux soient tout à fait légitimes, bref, tout est possible, même le positif! Mais avec la pression sur les postes, il y a concurrence dans l'excellence et cela peut-être très difficile (et c'est tout à fait normal) et frustrant pour ceux qui ne sont pas recrutés.
- Non, le monde des EC n'est pas vertueux, il y a des conflits, du mépris, des incompétents etc. mais il y a aussi énormément de gens bien. A titre personnel, j'ai vécu les tensions et les conflits dans l'une des universités où j'ai enseigné en tant qu'ATER (mais toutes les salles des profs dans le secondaire ne sont pas non plus des havres de paix ), mais dans l'université où j'ai été recrutée MCF, tout se passe très bien, dans mon département mais aussi dans ma composante et j'ai même des relations purement amicales avec des collègues d'autres composantes. Les tensions personnelles qui peuvent apparaître se cristallisent autour des difficultés structurelles: gestion de la pénurie, charges administratives massives etc.
Pour ma part, je suis vraiment très heureuse (pour l'instant) et ne voudrais pas laisser un tableau trop noir: je mesure la chance immense que j'ai eue d'avoir été recrutée (ie: qu'il y ait des postes). Lorsque j'enseignais dans le secondaire, j'ai hésité à arrêter ma thèse car je m'épanouissais pleinement en tant qu'enseignante. Finalement j'ai achevée et aujourd'hui je suis quand même très satisfaite de faire de la recherche en plus des cours, malgré les difficultés, qui sont multiples et réelles, j'apprécie infiniment les avantages de ma position (les rencontres, la gestion du temps de travail mais aussi de pouvoir avoir du temps libre, la liberté pédagogique et scientifique...)
- tony sopranoNiveau 1
Poupoutch a écrit:Après, trop bien connaître les gens peut avoir l'effet inverse... Ma discipline ne s'enseigne que dans une petite dizaine de facs en France et je connais à peu près tout le monde à force de colloques, conférences, auditions et chargés de cours. J'ai souvent eu des échos bien avant les commissions et également après. Et parfois, quand tu connais trop bien les gens, eh bien tu te heurtes aussi à leurs bons sentiments (on va essayer de lui décrocher une audition parce qu'on l'aime bien ; on ne va pas lui dire ce qu'on a pensé de sa prestation pour ne pas la décourager et même-du vécu aussi, oui, oui- on va lui mentir et l'enfoncer pour la déstabiliser parce qu'on ne l'aime pas). En fait, quand on galère à trouver un poste, la gentillesse de certains peut devenir notre plus grand ennemi (l'enfer est pavé de bonnes intentions n'est-ce pas ?) et se faire un réseau signifie aussi composer avec les personnes qui vous connaissent et qui pour d'obscures raisons, ne veulent pas bosser avec vous.tony soprano a écrit:Poupoutch a écrit:Absolument pas, et dans tous les sens (que ce soit pour aller dans le sens de la commission ou contre elle).
Ceci étant il existe aussi des postes vraiment ouverts et des facs où les gens s'entendent (si, si...).
Je te rejoins sur les postes ouverts... J'ai été recruté sachant qu'en face il y avait un candidat "local".
Néanmoins, le népotisme n'est jamais très loin.
Un bon moyen pour connaître la philosophie du recrutement avant de se rendre à une audition et savoir si le poste n'est pas écrit pour quelqu'un (recrutement MCF parce que Pr ça c'est encore une autre paire de manches) est d'avoir un bon (euphémisme) réseau. Je sais c'est con mais les communautés, les membres, travaillant sur nos thématiques sont généralement bien identifiés. A un jury MCF c'est quand même très très probable de se retrouver devant une voire plusieurs personnes que l'on a déjà rencontré en congrès etc..
Et je ne suis pas en train de dire que je n'ai pas eu de poste parce que les jurys étaient cro méchants... Sur le poste le plus ouvert ou j'ai candidaté, j'ai juste totalement foiré mon audition. Ça arrive aussi, et avec mon mental de tennisman français, ça m'est arrivé souvent (mes meilleures auditions étant souvent celles des postes perdus d'avance).
petite spécificité de ce milieu, un mystère... :diable:
- GlyptodonNiveau 3
Je sais que la concurrence est rude, donc je me prépare d’avance à l’échec. J’ai plusieurs plans B. Je crois que le métier d’EC est ce qui me conviendrait le mieux, mais je pourrais tout aussi bien me plaire dans un travail très différent, si je n’ai pas d’autre choix.ElleDriver a écrit:- Les COS peuvent en effet être plus ou moins joués d'avance parfois, il peut y avoir des pressions à l'intérieur même des comités entre collègues et parfois les CA n'ont pas de visibilité sur ce qu'il s'y joue, parfois des membres des COS siègent au CA mais il est aussi arrivé que des CA cassent la décision des COS (parfois pour illégalité de la procédure, parfois parque les COS n'avaient pas classé premier le candidat espéré).
Mais attention: il y a aussi des recrutements qui se passent de manière fluide, sans "magouilles", il arrive que des recrutements jugés joués d'avance ne se déroulent pas comme prévu et il arrive aussi que des recrutements locaux soient tout à fait légitimes, bref, tout est possible, même le positif! Mais avec la pression sur les postes, il y a concurrence dans l'excellence et cela peut-être très difficile (et c'est tout à fait normal) et frustrant pour ceux qui ne sont pas recrutés.
- Non, le monde des EC n'est pas vertueux, il y a des conflits, du mépris, des incompétents etc. mais il y a aussi énormément de gens bien. A titre personnel, j'ai vécu les tensions et les conflits dans l'une des universités où j'ai enseigné en tant qu'ATER (mais toutes les salles des profs dans le secondaire ne sont pas non plus des havres de paix Wink ), mais dans l'université où j'ai été recrutée MCF, tout se passe très bien, dans mon département mais aussi dans ma composante et j'ai même des relations purement amicales avec des collègues d'autres composantes. Les tensions personnelles qui peuvent apparaître se cristallisent autour des difficultés structurelles: gestion de la pénurie, charges administratives massives etc.
Pour ma part, je suis vraiment très heureuse (pour l'instant) et ne voudrais pas laisser un tableau trop noir: je mesure la chance immense que j'ai eue d'avoir été recrutée (ie: qu'il y ait des postes). Lorsque j'enseignais dans le secondaire, j'ai hésité à arrêter ma thèse car je m'épanouissais pleinement en tant qu'enseignante. Finalement j'ai achevée et aujourd'hui je suis quand même très satisfaite de faire de la recherche en plus des cours, malgré les difficultés, qui sont multiples et réelles, j'apprécie infiniment les avantages de ma position (les rencontres, la gestion du temps de travail mais aussi de pouvoir avoir du temps libre, la liberté pédagogique et scientifique...)
Oh, je ne veux pas voir le mal partout. Disons que comme il y a des EC qui décident de retourner dans le secondaire ou d’entrer en prépa, je m'interroge. Même s'ils ne partent pas forcément à cause de leurs collègues, je préfère être bien informée et prendre la mesure de ce que je suis capable de supporter.
Mais je ne compte pas abandonner la thèse. Même sans perspective de carrière dans le supérieur, j’ai tout intérêt à la finir. Elle m’offre une stimulation intellectuelle que je ne trouve pas dans le secondaire.
- tony sopranoNiveau 1
Peut être faut-il y voir une motivation pour aller jusqu'au bout et ne pas rester avec des regrets.Glyptodon a écrit:Je sais que la concurrence est rude, donc je me prépare d’avance à l’échec. J’ai plusieurs plans B. Je crois que le métier d’EC est ce qui me conviendrait le mieux, mais je pourrais tout aussi bien me plaire dans un travail très différent, si je n’ai pas d’autre choix.ElleDriver a écrit:- Les COS peuvent en effet être plus ou moins joués d'avance parfois, il peut y avoir des pressions à l'intérieur même des comités entre collègues et parfois les CA n'ont pas de visibilité sur ce qu'il s'y joue, parfois des membres des COS siègent au CA mais il est aussi arrivé que des CA cassent la décision des COS (parfois pour illégalité de la procédure, parfois parque les COS n'avaient pas classé premier le candidat espéré).
Mais attention: il y a aussi des recrutements qui se passent de manière fluide, sans "magouilles", il arrive que des recrutements jugés joués d'avance ne se déroulent pas comme prévu et il arrive aussi que des recrutements locaux soient tout à fait légitimes, bref, tout est possible, même le positif! Mais avec la pression sur les postes, il y a concurrence dans l'excellence et cela peut-être très difficile (et c'est tout à fait normal) et frustrant pour ceux qui ne sont pas recrutés.
- Non, le monde des EC n'est pas vertueux, il y a des conflits, du mépris, des incompétents etc. mais il y a aussi énormément de gens bien. A titre personnel, j'ai vécu les tensions et les conflits dans l'une des universités où j'ai enseigné en tant qu'ATER (mais toutes les salles des profs dans le secondaire ne sont pas non plus des havres de paix Wink ), mais dans l'université où j'ai été recrutée MCF, tout se passe très bien, dans mon département mais aussi dans ma composante et j'ai même des relations purement amicales avec des collègues d'autres composantes. Les tensions personnelles qui peuvent apparaître se cristallisent autour des difficultés structurelles: gestion de la pénurie, charges administratives massives etc.
Pour ma part, je suis vraiment très heureuse (pour l'instant) et ne voudrais pas laisser un tableau trop noir: je mesure la chance immense que j'ai eue d'avoir été recrutée (ie: qu'il y ait des postes). Lorsque j'enseignais dans le secondaire, j'ai hésité à arrêter ma thèse car je m'épanouissais pleinement en tant qu'enseignante. Finalement j'ai achevée et aujourd'hui je suis quand même très satisfaite de faire de la recherche en plus des cours, malgré les difficultés, qui sont multiples et réelles, j'apprécie infiniment les avantages de ma position (les rencontres, la gestion du temps de travail mais aussi de pouvoir avoir du temps libre, la liberté pédagogique et scientifique...)
Oh, je ne veux pas voir le mal partout. Disons que comme il y a des EC qui décident de retourner dans le secondaire ou d’entrer en prépa, je m'interroge. Même s'ils ne partent pas forcément à cause de leurs collègues, je préfère être bien informée et prendre la mesure de ce que je suis capable de supporter.
Mais je ne compte pas abandonner la thèse. Même sans perspective de carrière dans le supérieur, j’ai tout intérêt à la finir. Elle m’offre une stimulation intellectuelle que je ne trouve pas dans le secondaire.
Etant dans les sciences exactes, l'enseignement seul ne m'aurait pas satisfait en tant qu'appétit intellectuel à long terme. J'adore enseigner, mais la recherche me procure un tel épanouissement, satisfaction pour ma matière grise...
- e-WandererGrand sage
On ne peut pas parler d'une mauvais ambiance constante. Il y a des luttes d'influence et des jeux de pouvoir, forcément, mais la morosité actuelle dans les universités tient plutôt à des préoccupations d'un autre ordre (financement des recherches sur le modèle des appels à projets, évaluationite permanente, dérive administrative et managériale, gel de postes et groupes d'étudiants de plus en plus nombreux, niveau en nette baisse des étudiants de licence…). En tout cas, jusqu'à la réforme Pécresse, je me suis senti dans mon université comme un poisson dans l'eau, j'avais l'impression d'exercer un métier de rêve. C'est moins le cas aujourd'hui, mais les relations avec les collègues ne sont pas la cause de ce changement d'ambiance.Glyptodon a écrit:Bonsoir à tous,
Je m'incruste aussi. Etant thésarde et visant un poste à la fac, ce fil m'intéresse beaucoup.
Je réagis par rapport à plusieurs choses qui ont été dites plus haut :
- Comment certains EC arrivent-ils à parachuter quelqu'un ? Je veux dire, tous les collègues se rendent compte une fois le résultat connu qu'il y a eu magouille, mais comment se fait-il que le CA valide le recrutement s'il peut s’étonner du vote ? Influence des magouilleurs ? En quoi consiste exactement leur toute-puissance ?
- A découvrir plutôt de loin ce monde où les EC ne sont pas aussi vertueux que je le pensais, je me demande parfois si ça vaut le coup de les rejoindre. Personnellement, avant même d'être vacataire, j'ai subi quelques attaques ad hominem venant d'EC et d'une doctorante, sans avoir rien fait ! A posteriori, j’ai compris que c'était de la jalousie. Ca ne me réjouit pas de penser que je pourrais subir ça pendant une partie voire toute ma carrière si j’arrivais à être recrutée. Parmi ceux qui sont en fac, comment vivez-vous la mauvaise ambiance constante ?
Depuis le temps que je tourne dans les comités de sélection, je dois avoir participé à une bonne trentaine. J'ai vu UN cas vraiment limite (profil pas clair du tout, collègues locaux qui ne répondaient pas avec franchise aux questions sur les attentes du poste, modalités de vote qui ont changé en cours de route, et finalement un candidat élu au détriment de concurrents incontestablement plus forts) : inutile de dire que j'étais furieux et que plus jamais je ne remettrai les pieds dans un COS de cette université. J'ai vu un autre cas qui m'a franchement déplu (le poste était a priori ouvert, mais on a découvert sur place qu'il y avait une préférence en termes de période qui ne figurait pas dans le profil officiel, et comme par hasard il y avait un moniteur local qui était le seul spécialiste de la période en question. Bon, il se trouve que c'était sans doute le meilleur dossier, donc ça ne m'a pas trop dérangé, mais j'aurais préféré davantage de transparence).
Pour TOUS les autres comités auxquels j'ai participé (ce qui en fait tout de même un bon paquet !), les choses ont vraiment été très correctes. Cela n'empêche pas qu'il y ait parfois des candidats pressentis, mais je veux dire que les questions posées et les discussions post-audition ont été totalement libres, et que c'est le meilleur (ou l'un des tout meilleurs) qui a été élu. Il peut y avoir des coteries et des luttes d'influence assez sensibles, j'ai connu des contextes un peu tendus, mais même quand le résultat final n'était pas celui que j'aurais souhaité, je ne peux pas dire qu'il y ait eu d'irrégularité ou d'injustice.
En ce moment, la difficulté est surtout de devoir choisir entre des dossiers de tout premier plan, et il faudrait vraiment le faire exprès pour faire un mauvais recrutement ! Quand on a 60 candidatures pour un poste (qui ont déjà passé le filtre du CNU, lequel élimine 50% des dossiers dans une section comme la mienne), qu'il y a 40 très bons dossiers dont 10 qui font carrément rêver, on ne peut pas dire qu'il y ait scandale à choisir l'un plutôt que l'autre : ça se fait alors en fonction des besoins du laboratoire, de l'impression subjective du jury, des projets présentés etc.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- RuthvenGuide spirituel
e-Wanderer a écrit: je veux dire que les questions posées .
Par curiosité, de quels types sont les questions posées en audition ? Je me doute bien qu'il y a des questions sur les projets de recherche envisagés et sur les cours proposés pour tel ou tel niveau, mais y a-t-il aussi des questions de "spécialistes" (du type discussion de la dernière idée originale dans le domaine de compétence) ?
- e-WandererGrand sage
Oui, bien sûr, il peut y avoir des questions assez pointues. Tout dépend vraiment du dossier et du contexte (ce n'est pas du tout une réponse "langue de bois" de ma part). Globalement, on sait quand même beaucoup de choses avant l'audition car il y a eu deux rapports détaillés lors de la première réunion (celle où le comité choisit les personnes qui seront auditionnées), donc on évite de poser des questions sur le CV, les diplômes et le parcours professionnel (qu'on connaît déjà, sauf s'il y a une zone d'ombre quelque part).
Il y a une part de questions assez prévisibles sur la façon dont le candidat va pouvoir s'intégrer au contexte local (résidera-t-il sur place ? A-t-il des affinités avec les projets du laboratoire, ou des pistes de projets neufs ? Comment envisage-t-il l'organisation de ses cours ? – et on demande de plus en plus souvent de présenter un plan de cours pour une année particulière du cursus de licence, etc.). Mais les questions les plus intéressantes portent surtout sur le contenu des recherches ou la méthode adoptée. Il y a l'exposé du candidat auquel on a souvent envie de réagir, mais aussi les PDF (articles, thèse, rapports de soutenance…) qui ont été transmis au comité. Malheureusement, on n'a matériellement pas le temps de tout lire en détail : cette année, j'avais trois comités (dans trois domaines différents !), soit une vingtaine de dossiers à regarder, donc j'ai examiné en détail les dossiers relevant directement de ma spécialité, et pour les autres j'ai fait ce que j'ai pu. On ne peut pas lire 20 thèses, 20 rapports de soutenance et 100 articles en l'espace d'un mois en pleine période de corrections de partiels. Mais c'est aussi pour ça qu'on a des questions à poser !
Il y a une part de questions assez prévisibles sur la façon dont le candidat va pouvoir s'intégrer au contexte local (résidera-t-il sur place ? A-t-il des affinités avec les projets du laboratoire, ou des pistes de projets neufs ? Comment envisage-t-il l'organisation de ses cours ? – et on demande de plus en plus souvent de présenter un plan de cours pour une année particulière du cursus de licence, etc.). Mais les questions les plus intéressantes portent surtout sur le contenu des recherches ou la méthode adoptée. Il y a l'exposé du candidat auquel on a souvent envie de réagir, mais aussi les PDF (articles, thèse, rapports de soutenance…) qui ont été transmis au comité. Malheureusement, on n'a matériellement pas le temps de tout lire en détail : cette année, j'avais trois comités (dans trois domaines différents !), soit une vingtaine de dossiers à regarder, donc j'ai examiné en détail les dossiers relevant directement de ma spécialité, et pour les autres j'ai fait ce que j'ai pu. On ne peut pas lire 20 thèses, 20 rapports de soutenance et 100 articles en l'espace d'un mois en pleine période de corrections de partiels. Mais c'est aussi pour ça qu'on a des questions à poser !
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
J'ajoute, pour ma part: que le moment de l'exposé, en particulier des travaux à venir et de la corrélation avec les attendus du labo déterminent souvent des questions. À mon sens, quand on prépare une audition, c'est un point à travailler, car, dans la 15zaine de COS auxquels j'ai participé ça a souvent “fait la différence”.
Étant entendu que chaque discipline et chaque spécialité ont leurs attendus et leurs manières de faire.
Cdlt
Étant entendu que chaque discipline et chaque spécialité ont leurs attendus et leurs manières de faire.
Cdlt
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Si tu vales valeo.
- tony sopranoNiveau 1
Ruthven a écrit:e-Wanderer a écrit: je veux dire que les questions posées .
Par curiosité, de quels types sont les questions posées en audition ? Je me doute bien qu'il y a des questions sur les projets de recherche envisagés et sur les cours proposés pour tel ou tel niveau, mais y a-t-il aussi des questions de "spécialistes" (du type discussion de la dernière idée originale dans le domaine de compétence) ?
Trop "jeune" pour avoir été dans un comité, j'ai toutefois en tête les questions qui m'ont été posées :
(précision, je suis en physique et expérimentateur)
- partie enseignement : avez vous déjà construit des séances de TP ? that's all !
- recherche : publis ? lien entre thèse et mon post doc ? comment ton savoir faire peut s'insérer dans les thématiques et que peut il apporter de probant ?
quel projet de recherche individuel envisages tu de construire pour valoriser l'équipe ? perspectives à 10 ans ? Quels rapports as tu avec tes collabs'
Ca c'est pour ce qui est "général"
Après il y avait des questions très techniques et pointues sur mes compétences en tant qu'expérimentateur, sur mon savoir-faire.
J'ai eu 20 min d'oral + 30 min de questions
- RuthvenGuide spirituel
Merci pour les réponses. Cela me donne un éclairage sur la question.
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