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Contestation d'affectation pour stagiaire - Page 7 Empty Re: Contestation d'affectation pour stagiaire

par amour Jeu 9 Juil 2015 - 10:17
Il faut un recrutement national si l'on veut que l'éducation demeure nationale.

Après même si l'on peut comprendre que Liyliy soit un peu surprise, je suis moi aussi parfaitement d'accord avec le raisonnement d'Audrey, qui me semble, à moi, très bienveillant.
Devenir enseignant à l'EN implique de vouloir prendre des responsabilités. Celle de vivre, éventuellement, une année de stage inconfortable n'est que l'une d'elles. Alors en toute bienveillance, celles et ceux qui se plaignent avant même d'avoir commencé, je m'inquiète pour eux. Des différences entre ce à quoi on s'attend et ce que l'on vit effectivement, il y en a tous les jours dans notre métier, dans le positif comme dans le négatif.
Il y a effectivement des problèmes de recrutement à l'EN, qu'il faut interroger en revalorisant les métiers, pour tous, pas en faisant plaisir à l'un ou l'autre parce qu'il a chouiné pour son petit confort.
Là, j'ai l'impression (et je compare avec des élèves parce que c'est que je connais le mieux) de voir un élève recevoir un sujet de devoir, ne pas le lire, mais décider au nombre de pages, que ce sera trop dur et qu'il va s'en aller avant d'avoir composé et s'inscrire dans un autre bahut. Soit. On sait bien que certains établissements qui ont du mal à recruter le brosseront dans le sens du poil pour le retenir à tous prix. Ca ne rendra pas l'élève plus heureux ni meilleur, et l'établissement non plus.
Et ce n'est pas comme ça que l'on maintiendra une EN digne de ce nom.
dita
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Neoprof expérimenté

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par dita Jeu 9 Juil 2015 - 14:51
Eden1505 a écrit:
Joco a écrit:Je comprends votre position et tout l'int�r�t d'un m�canisme au niveau national.

Toujours est-il que quand on voit que 23% des postes ne sont pas pourvus dans le secondaire, la question du mode de recrutement se pose.

Bien s�r la r�mun�ration est probl�matique mais la proc�dure et le lieu d'affectation �galement.
Comment attirer plus de candidats notamment ceux en reconversion quand on leur dit : "vous pouvez �tre nomm� n'importe o� (et l'ann�e prochaine aussi). Et vous ne le saurez que fin juillet ..."

Doit-on garder le process d'affectation en l'�tat ?? franchement j'ai envie de dire non.

Moi je partage ton avis je pense que ces affectations nationales, freinent aussi un certain nombres de potentiels candidats qui pourraient être intéressé par le métier d'enseignant mais ne veulent pas prendre un tel risque...

Car ca va quand les gens ont pas d'attaches mais des qu'il y a conjoint et enfants...

J'espère que c'est une blague !
N'y a-t-il pas d'autres attaches tout aussi valables ?
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Jeu 9 Juil 2015 - 16:00
Eden1505 a écrit:
Cripure a écrit:
Eden1505 a écrit:Moi j'ai surtout le sentiment qu'ils devraient réformer le truc en en faisant comme pour les administratifs, soit un recrutement académique... Besoin de X profs de telle matière dans l'académie de A.... l'académie de A ouvre X postes au concours et ces X profs seront tous affectés dans l'académie A.
Eh oui, yakafokon... Et comment fait-on quand dans une académie qui a besoin de 1.000 profs, il y a 200 candidats, et le contraire ailleurs ? Tous les profs de Créteil et de Lille sont originaires de Créteil et de Lille ?
Le recrutement national n'est pas là pour embêter le monde, il est là pour tenter de recruter les gens dont on a besoin nationalement.
Après, quand un régime politique vient tout saborder (en diminuant drastiquement le nombre de postes pendant n années, et en ajoutant deux années d'études pour être recruté, sans toucher à la grille des salaires), remettre de l'huile dans la machine devient très dur, parce que 1) il y aura moins de candidats avec bac+5 qu'avec bac +3 pour un salaire de misère et que 2) il n'y aura pas assez de candidats avec un niveau correct si on ouvre grand les portes l'année où l'on souhaiterait corriger les aberrations politiques anciennes.

Et en même temps le problème de Créteil se situe principalement sur la Seine Saint Denis... ou finalement le problème dépasse largement la problématique du recrutement des enseignants...

Après oui le recrutement bac + 5 a été une erreur... pour le salaire de misère... pour un bac + 5 oui c'est sous payé pour le diplôme... mais de la a parler de misère...
1,2 smic en région parisienne, oui, j'appelle ça un salaire de misère.
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Chertea
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par Chertea Jeu 9 Juil 2015 - 19:44
Quand on a le CAPES on est généralement affecté en collège et très rarement en lycée, ou c'est une légende urbaine?
Jenny
Jenny
Médiateur

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par Jenny Jeu 9 Juil 2015 - 19:48
Cripure a écrit:1,2 smic en région parisienne, oui, j'appelle ça un salaire de misère.

+1
C'est difficile de se loger avec ce salaire à Paris ou en proche banlieue.
Ce n'est même pas 3 fois le montant du loyer de la chambre de bonne que j'occupais quand j'étais étudiante…

Chertea : pour les stagiaires, ça dépend… Dans mon académie, je n'ai pas l'impression que c'était tellement respecté. Par contre, en tant que titulaires, les agrégés ont plus de points sur les lycées.
Dimka
Dimka
Vénérable

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par Dimka Jeu 9 Juil 2015 - 22:20
amour a écrit:Là, j'ai l'impression (et je compare avec des élèves parce que c'est que je connais le mieux) de voir un élève recevoir un sujet de devoir, ne pas le lire, mais décider au nombre de pages, que ce sera trop dur et qu'il va s'en aller avant d'avoir composé et s'inscrire dans un autre bahut. Soit.
Je trouve la comparaison douteuse, mais après tout, pourquoi pas : c’est bien à la mode, à l’éducation nationale, d’infantiliser les personnels, et de traiter leurs demandes avec mépris. Les exigences de responsabilités, de loyauté, etc., c’est toujours à sens unique : demandera-t-on à un supérieur hiérarchique de faire preuve de loyauté à l’égard des personnels qu’il gère ? Demandera-t-on à l’État de prendre ses responsabilités à propos de sa gestion des fonctionnaires ?

Je ne crois pas que « les jeunes » soient plus capricieux, plus consuméristes, plus stupides ou plus je-ne-sais-quoi que leurs aînés. Simplement, on est dans un rapport d’offre et de demande comme on l’a toujours été, à la différence que maintenant, il n’y a pas grand chose à proposer, et que l’on se raccroche à ce qu’on peut. Les grands discours moralisateurs que j’ai pu entendre de la part d’inspecteurs, sur le fait d’être fonctionnaire, de prendre ses responsabilités, mais également sur la sainte vocation et nos pères les hussards noirs de la république… c’est parce qu’en fait, ils n’ont rien d’autre à dire.

Que la hiérarchie use de ce discours, c’est normal : c’est un moyen de pression comme un autre, il faut bien faire tourner la machine. Et comme on n’a pas de sous pour proposer des salaires qui en jettent, bah… morale, morale, morale. Infantiliser les gens, ridiculiser leurs demandes et leurs plaintes en les faisant passer pour des caprices ou de l’égoïsme, nier la souffrance, la présenter comme normale, comme habituelle, comme faisant partie du job, leur dire que s’ils ne sont pas contents, c’est de leur faute, entièrement de leur faute, rien que de leur faute. Bien insister sur l’attitude du fonctionnaire, sur la vocation, sur la gloire du métier : c’est comme les médailles, ça ne mange pas de pain, et il y a même des gens pour y croire.

Par contre, que des profs eux-mêmes tiennent ces discours… ça me laissera toujours sceptique. Une sorte de maintien de l’ordre et de contrainte par la base elle-même. La base qui intègre et diffuse les discours qui font que ses propres conditions ne s’amélioreront jamais. On se drape dans sa dignité, en attendant on se fait traiter en paillasson par son ministre sur tous les sujets.

Quelqu’un qui pense démissionner parce qu’au niveau des affectations, ça ne lui convient pas, il n’est pas en train de faire un caprice, il est juste en train de constater que ce n’est pas rentable pour lui : on ne bosse pas pour l’honneur, on bosse pour bouffer, en cherchant une bonne qualité de vie. Autrement dit, moi, payé 5000€ nets par mois, je bouge où tu veux, comme tu veux, je déménage tous les ans, j’achète une voiture et de l’essence sans problème… par contre, si t’as que 1500 bruts par mois à me proposer, et qu’en plus tu exiges cinq années d’études… bah, évidemment, il y a un moment où on finit par aller voir ailleurs si on y est. L’État a-t-il du mal à imposer des mutations compliquées à ses préfets, recteurs, ou diplomates ? Non ? Comme c’est bizarre… L’idée que les anciens profs ont accepté d’en baver alors que les jeunes protesteraient de plus en plus… bah oui, et alors ? Ça ne signifie pas que les anciens étaient plus moraux, mais juste que pour eux, c’était encore rentable (pas forcément qu’au niveau économique : si j’ai un métier génial, je peux accepter d’en baver économiquement), le jeu en valait la chandelle.

Quant au fait de se renseigner… mouhaha… Si les gens se renseignaient complètement et étaient par principe prêts à accepter les pires configurations possibles, il y aurait deux candidats par discipline. Mais c’est sûr que tout irait bien dans le meilleur des mondes : ce serait des candidats éthiques.  professeur  Sans blague, évidemment qu’on joue un peu, qu’on s’attend à certaines choses… Si on ne faisait que les choses dont on accepte toutes les conséquences possibles, on ne ferait rien (on ne se ferait pas opérer, on ne prendrait pas le volant, on ne traverserait pas la rue, etc.). Par contre, systématiquement renvoyer les gens à leurs responsabilités individuelles, dans le contexte, je trouve que c’est juste une façon de balayer tout ce qui cloche dans l’éducation nationale.

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par amour Jeu 9 Juil 2015 - 22:47
Dimka a écrit:
amour a écrit:Là, j'ai l'impression (et je compare avec des élèves parce que c'est que je connais le mieux) de voir un élève recevoir un sujet de devoir, ne pas le lire, mais décider au nombre de pages, que ce sera trop dur et qu'il va s'en aller avant d'avoir composé et s'inscrire dans un autre bahut. Soit.
Je trouve la comparaison douteuse, mais après tout, pourquoi pas : c’est bien à la mode, à l’éducation nationale, d’infantiliser les personnels, et de traiter leurs demandes avec mépris. Les exigences de responsabilités, de loyauté, etc., c’est toujours à sens unique : demandera-t-on à un supérieur hiérarchique de faire preuve de loyauté à l’égard des personnels qu’il gère ? Demandera-t-on à l’État de prendre ses responsabilités à propos de sa gestion des fonctionnaires ?

Je ne crois pas que « les jeunes » soient plus capricieux, plus consuméristes, plus stupides ou plus je-ne-sais-quoi que leurs aînés. Simplement, on est dans un rapport d’offre et de demande comme on l’a toujours été, à la différence que maintenant, il n’y a pas grand chose à proposer, et que l’on se raccroche à ce qu’on peut. Les grands discours moralisateurs que j’ai pu entendre de la part d’inspecteurs, sur le fait d’être fonctionnaire, de prendre ses responsabilités, mais également sur la sainte vocation et nos pères les hussards noirs de la république… c’est parce qu’en fait, ils n’ont rien d’autre à dire.

Que la hiérarchie use de ce discours, c’est normal : c’est un moyen de pression comme un autre, il faut bien faire tourner la machine. Et comme on n’a pas de sous pour proposer des salaires qui en jettent, bah… morale, morale, morale. Infantiliser les gens, ridiculiser leurs demandes et leurs plaintes en les faisant passer pour des caprices ou de l’égoïsme, nier la souffrance, la présenter comme normale, comme habituelle, comme faisant partie du job, leur dire que s’ils ne sont pas contents, c’est de leur faute, entièrement de leur faute, rien que de leur faute. Bien insister sur l’attitude du fonctionnaire, sur la vocation, sur la gloire du métier : c’est comme les médailles, ça ne mange pas de pain, et il y a même des gens pour y croire.

Par contre, que des profs eux-mêmes tiennent ces discours… ça me laissera toujours sceptique. Une sorte de maintien de l’ordre et de contrainte par la base elle-même. La base qui intègre et diffuse les discours qui font que ses propres conditions ne s’amélioreront jamais. On se drape dans sa dignité, en attendant on se fait traiter en paillasson par son ministre sur tous les sujets.

Quelqu’un qui pense démissionner parce qu’au niveau des affectations, ça ne lui convient pas, il n’est pas en train de faire un caprice, il est juste en train de constater que ce n’est pas rentable pour lui : on ne bosse pas pour l’honneur, on bosse pour bouffer, en cherchant une bonne qualité de vie. Autrement dit, moi, payé 5000€ nets par mois, je bouge où tu veux, comme tu veux, je déménage tous les ans, j’achète une voiture et de l’essence sans problème… par contre, si t’as que 1500 bruts par mois à me proposer, et qu’en plus tu exiges cinq années d’études… bah, évidemment, il y a un moment où on finit par aller voir ailleurs si on y est. L’État a-t-il du mal à imposer des mutations compliquées à ses préfets, recteurs, ou diplomates ? Non ? Comme c’est bizarre… L’idée que les anciens profs ont accepté d’en baver alors que les jeunes protesteraient de plus en plus… bah oui, et alors ? Ça ne signifie pas que les anciens étaient plus moraux, mais juste que pour eux, c’était encore rentable (pas forcément qu’au niveau économique : si j’ai un métier génial, je peux accepter d’en baver économiquement), le jeu en valait la chandelle.

Quant au fait de se renseigner… mouhaha… Si les gens se renseignaient complètement et étaient par principe prêts à accepter les pires configurations possibles, il y aurait deux candidats par discipline. Mais c’est sûr que tout irait bien dans le meilleur des mondes : ce serait des candidats éthiques.  professeur  Sans blague, évidemment qu’on joue un peu, qu’on s’attend à certaines choses… Si on ne faisait que les choses dont on accepte toutes les conséquences possibles, on ne ferait rien (on ne se ferait pas opérer, on ne prendrait pas le volant, on ne traverserait pas la rue, etc.). Par contre, systématiquement renvoyer les gens à leurs responsabilités individuelles, dans le contexte, je trouve que c’est juste une façon de balayer tout ce qui cloche dans l’éducation nationale.

Dimka il est fatiguant de te lire et c'est touffu mais je vais faire l'effort de te répondre quand même point par point, par respect pour toi.

Je fais une comparaison. c'est celle que j'établis et prévoyant la classique attaque que tu m'opposes , je précise que je compare avec ce que je connais. Tu trouves ça douteux. OK. En quoi? Une mode dis-tu? Ce qui est à la mode, c'est de comparer le service public à l'économie de marché, ce dont tu ne te prives pas, avec les présupposés politiques dont je suppose, tu assumes les tenants et les aboutissants. Ce ne sont pas les miens, et c'est pourquoi je travaille à l'EN.

Etre professeur à l'EN, ce n'est pas un "job" c'est une fonction. D'ailleurs nous ne touchons pas de salaire, mais un traitement. En cas de rupture de "contrat" (il n'y en a pas, en fait, c'est un engagement réciproque), nous n'avons pas droit aux indemnités de chômage.

Ce n'est pas se draper dans sa dignité qu'en avoir conscience. Il faut bien que certains d'entre nous aient envie de croire en l'école de la république (d'ailleurs sans nous, si du moins tu travailles à l'EN, tu n'aurais pas le poste ou la fonction, ou l'emploi, ou même le "job" que tu occupes).

Quelqu'un pense démissionner avant d'avoir travaillé? Peut-être que c'est une bonne idée, l'institution n'est pas parfaite, mais alors pourquoi avoir passé le concours? Effectivement, un "job" qui ne convient pas on le quitte. je ne connais pas de forums de travail de droit privé où l'on s'en plaigne ceci dit.

Je ne suis pas l'Etat , ni un employeur, mais si tu veux un emploi qui te paye 5000 euros par mois, je te conseille de penser à une reconversion. Simplement, je m'étonne que cela ne soit pas déjà fait.

"Avec des si on mettait Paris en bouteille" Vois par toi-même: "Si Dimka était cohérent il serait déjà à 5000 balles/mois dans une multinationale". Si l'on a pas les compétences pour supporter une mobilité de fonctionnaire, peut-être faut-il en avoir d'autres.

Je ne balaye rien, je dis juste qu'il faut assumer ses choix, ce n'est facile ni pour les stagiaires, ni pour les profs, ni sûrement pour les gens qui gagnent 5000 euros du fruit de leur travail.
SandyVeg
SandyVeg
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par SandyVeg Jeu 9 Juil 2015 - 23:14
Dimka a écrit:
amour a écrit:Là, j'ai l'impression (et je compare avec des élèves parce que c'est que je connais le mieux) de voir un élève recevoir un sujet de devoir, ne pas le lire, mais décider au nombre de pages, que ce sera trop dur et qu'il va s'en aller avant d'avoir composé et s'inscrire dans un autre bahut. Soit.
Je trouve la comparaison douteuse, mais après tout, pourquoi pas : c’est bien à la mode, à l’éducation nationale, d’infantiliser les personnels, et de traiter leurs demandes avec mépris. Les exigences de responsabilités, de loyauté, etc., c’est toujours à sens unique : demandera-t-on à un supérieur hiérarchique de faire preuve de loyauté à l’égard des personnels qu’il gère ? Demandera-t-on à l’État de prendre ses responsabilités à propos de sa gestion des fonctionnaires ?

Je ne crois pas que « les jeunes » soient plus capricieux, plus consuméristes, plus stupides ou plus je-ne-sais-quoi que leurs aînés. Simplement, on est dans un rapport d’offre et de demande comme on l’a toujours été, à la différence que maintenant, il n’y a pas grand chose à proposer, et que l’on se raccroche à ce qu’on peut. Les grands discours moralisateurs que j’ai pu entendre de la part d’inspecteurs, sur le fait d’être fonctionnaire, de prendre ses responsabilités, mais également sur la sainte vocation et nos pères les hussards noirs de la république… c’est parce qu’en fait, ils n’ont rien d’autre à dire.

Que la hiérarchie use de ce discours, c’est normal : c’est un moyen de pression comme un autre, il faut bien faire tourner la machine. Et comme on n’a pas de sous pour proposer des salaires qui en jettent, bah… morale, morale, morale. Infantiliser les gens, ridiculiser leurs demandes et leurs plaintes en les faisant passer pour des caprices ou de l’égoïsme, nier la souffrance, la présenter comme normale, comme habituelle, comme faisant partie du job, leur dire que s’ils ne sont pas contents, c’est de leur faute, entièrement de leur faute, rien que de leur faute. Bien insister sur l’attitude du fonctionnaire, sur la vocation, sur la gloire du métier : c’est comme les médailles, ça ne mange pas de pain, et il y a même des gens pour y croire.

Par contre, que des profs eux-mêmes tiennent ces discours… ça me laissera toujours sceptique. Une sorte de maintien de l’ordre et de contrainte par la base elle-même. La base qui intègre et diffuse les discours qui font que ses propres conditions ne s’amélioreront jamais. On se drape dans sa dignité, en attendant on se fait traiter en paillasson par son ministre sur tous les sujets.

Quelqu’un qui pense démissionner parce qu’au niveau des affectations, ça ne lui convient pas, il n’est pas en train de faire un caprice, il est juste en train de constater que ce n’est pas rentable pour lui : on ne bosse pas pour l’honneur, on bosse pour bouffer, en cherchant une bonne qualité de vie. Autrement dit, moi, payé 5000€ nets par mois, je bouge où tu veux, comme tu veux, je déménage tous les ans, j’achète une voiture et de l’essence sans problème… par contre, si t’as que 1500 bruts par mois à me proposer, et qu’en plus tu exiges cinq années d’études… bah, évidemment, il y a un moment où on finit par aller voir ailleurs si on y est. L’État a-t-il du mal à imposer des mutations compliquées à ses préfets, recteurs, ou diplomates ? Non ? Comme c’est bizarre… L’idée que les anciens profs ont accepté d’en baver alors que les jeunes protesteraient de plus en plus… bah oui, et alors ? Ça ne signifie pas que les anciens étaient plus moraux, mais juste que pour eux, c’était encore rentable (pas forcément qu’au niveau économique : si j’ai un métier génial, je peux accepter d’en baver économiquement), le jeu en valait la chandelle.

Quant au fait de se renseigner… mouhaha… Si les gens se renseignaient complètement et étaient par principe prêts à accepter les pires configurations possibles, il y aurait deux candidats par discipline. Mais c’est sûr que tout irait bien dans le meilleur des mondes : ce serait des candidats éthiques.  professeur  Sans blague, évidemment qu’on joue un peu, qu’on s’attend à certaines choses… Si on ne faisait que les choses dont on accepte toutes les conséquences possibles, on ne ferait rien (on ne se ferait pas opérer, on ne prendrait pas le volant, on ne traverserait pas la rue, etc.). Par contre, systématiquement renvoyer les gens à leurs responsabilités individuelles, dans le contexte, je trouve que c’est juste une façon de balayer tout ce qui cloche dans l’éducation nationale.

Je suis plutôt d'accord.
Ce n'est pas un caprice de vouloir démissionner. On peut être tout à fait au courant des contraintes du fonctionnariat, mais ne pas accepter de sacrifier sa vie privée. J'ai moi-même passé le CAPES à 34 ans, mariée, propriétaire de ma maison, au courant des règles des mutations... J'ai été contractuelle avant. J'avais connu d'autres contractuels de maths qui avaient réussi le CAPES et avaient pu rester dans le coin pour leur stage puis en tant que titulaires. Donc, j'ai tenté le coup en connaissance de cause en me disant que si j'avais de la chance et bien tant mieux et que si je n'obtenais pas un poste dans le coin, je démissionnerais. Ce n'était pas un caprice, c'était mûrement réfléchi, avant même de commencer mes révisions pour le CAPES.
C'est à chacun de faire ses choix et de savoir ce qui est le plus important pour soi-même.


Dernière édition par SandyVeg le Ven 10 Juil 2015 - 9:40, édité 1 fois

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par amour Jeu 9 Juil 2015 - 23:23
SandyVeg a écrit:
Dimka a écrit:
amour a écrit:Là, j'ai l'impression (et je compare avec des élèves parce que c'est que je connais le mieux) de voir un élève recevoir un sujet de devoir, ne pas le lire, mais décider au nombre de pages, que ce sera trop dur et qu'il va s'en aller avant d'avoir composé et s'inscrire dans un autre bahut. Soit.
Je trouve la comparaison douteuse, mais après tout, pourquoi pas : c’est bien à la mode, à l’éducation nationale, d’infantiliser les personnels, et de traiter leurs demandes avec mépris. Les exigences de responsabilités, de loyauté, etc., c’est toujours à sens unique : demandera-t-on à un supérieur hiérarchique de faire preuve de loyauté à l’égard des personnels qu’il gère ? Demandera-t-on à l’État de prendre ses responsabilités à propos de sa gestion des fonctionnaires ?

Je ne crois pas que « les jeunes » soient plus capricieux, plus consuméristes, plus stupides ou plus je-ne-sais-quoi que leurs aînés. Simplement, on est dans un rapport d’offre et de demande comme on l’a toujours été, à la différence que maintenant, il n’y a pas grand chose à proposer, et que l’on se raccroche à ce qu’on peut. Les grands discours moralisateurs que j’ai pu entendre de la part d’inspecteurs, sur le fait d’être fonctionnaire, de prendre ses responsabilités, mais également sur la sainte vocation et nos pères les hussards noirs de la république… c’est parce qu’en fait, ils n’ont rien d’autre à dire.

Que la hiérarchie use de ce discours, c’est normal : c’est un moyen de pression comme un autre, il faut bien faire tourner la machine. Et comme on n’a pas de sous pour proposer des salaires qui en jettent, bah… morale, morale, morale. Infantiliser les gens, ridiculiser leurs demandes et leurs plaintes en les faisant passer pour des caprices ou de l’égoïsme, nier la souffrance, la présenter comme normale, comme habituelle, comme faisant partie du job, leur dire que s’ils ne sont pas contents, c’est de leur faute, entièrement de leur faute, rien que de leur faute. Bien insister sur l’attitude du fonctionnaire, sur la vocation, sur la gloire du métier : c’est comme les médailles, ça ne mange pas de pain, et il y a même des gens pour y croire.

Par contre, que des profs eux-mêmes tiennent ces discours… ça me laissera toujours sceptique. Une sorte de maintien de l’ordre et de contrainte par la base elle-même. La base qui intègre et diffuse les discours qui font que ses propres conditions ne s’amélioreront jamais. On se drape dans sa dignité, en attendant on se fait traiter en paillasson par son ministre sur tous les sujets.

Quelqu’un qui pense démissionner parce qu’au niveau des affectations, ça ne lui convient pas, il n’est pas en train de faire un caprice, il est juste en train de constater que ce n’est pas rentable pour lui : on ne bosse pas pour l’honneur, on bosse pour bouffer, en cherchant une bonne qualité de vie. Autrement dit, moi, payé 5000€ nets par mois, je bouge où tu veux, comme tu veux, je déménage tous les ans, j’achète une voiture et de l’essence sans problème… par contre, si t’as que 1500 bruts par mois à me proposer, et qu’en plus tu exiges cinq années d’études… bah, évidemment, il y a un moment où on finit par aller voir ailleurs si on y est. L’État a-t-il du mal à imposer des mutations compliquées à ses préfets, recteurs, ou diplomates ? Non ? Comme c’est bizarre… L’idée que les anciens profs ont accepté d’en baver alors que les jeunes protesteraient de plus en plus… bah oui, et alors ? Ça ne signifie pas que les anciens étaient plus moraux, mais juste que pour eux, c’était encore rentable (pas forcément qu’au niveau économique : si j’ai un métier génial, je peux accepter d’en baver économiquement), le jeu en valait la chandelle.

Quant au fait de se renseigner… mouhaha… Si les gens se renseignaient complètement et étaient par principe prêts à accepter les pires configurations possibles, il y aurait deux candidats par discipline. Mais c’est sûr que tout irait bien dans le meilleur des mondes : ce serait des candidats éthiques.  professeur  Sans blague, évidemment qu’on joue un peu, qu’on s’attend à certaines choses… Si on ne faisait que les choses dont on accepte toutes les conséquences possibles, on ne ferait rien (on ne se ferait pas opérer, on ne prendrait pas le volant, on ne traverserait pas la rue, etc.). Par contre, systématiquement renvoyer les gens à leurs responsabilités individuelles, dans le contexte, je trouve que c’est juste une façon de balayer tout ce qui cloche dans l’éducation nationale.

Je suis plutôt d'accord.
Ce n'est pas un caprice de vouloir démissionner. On peut être tout à fait au courant des contraintes du fonctionnariat, mais ne pas accepter de sacrifier sa vie privée. J'ai moi-même passé le CAPES à 34 ans, mariée, propriétaire de ma maison, au courant des règles des mutations... J'ai été contractuelle avant. J'avais connu d'autres contractuels de maths qui avaient réussi le CAPES et avaient pu rester dans le coin pour leur stage puis en tant que titulaires. Donc, j'ai tenté le coup en connaissance de cause en me disant que si j'avais de la chance et bien tant mieux et que si je n'obtenais pas un poste dans le coin, je démissionnerais. Ce n'était pas un caprice, c'était mûrement réfléchi, avant même de commencer mes révisions pour le CAPES.
C'est à chacun de faire ses choix et de savoir ce qui est le plus important pour soit-même.

Bah oui , c'est à chacun d'être responsable pour soi-même. Les postes de contractuels ne sont déjà, en l'espèce, qu'une anomalie du système (il devrait y avoir assez de TZR pour éviter de créer des postes de contractuels souples, mais trop précaires). Qu'on soit contractuel pour payer ses études, je le conçois, par confort pour pas bouger, beaucoup moins, d'autant que ça a permis pendant des années à l'Etat de ne pas créer de postes. Quand on construit les conditions de la précarité en y contribuant on ne peut qu'être d'accord avec une éducation nationale économie de marché. Et dans 10 ou 20 ans, si les retraites existent encore, j'espère que vous trouverez pas anormal de ne pas avoir la même chose que d'autres qui ont accepté les règles de la titularisation dès le départ.
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laupollo
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Contestation d'affectation pour stagiaire - Page 7 Empty Re: Contestation d'affectation pour stagiaire

par laupollo Jeu 9 Juil 2015 - 23:32
Bonsoir,

pas mieux que Sandyveg !...

Comme je l'ai indiqué page 4 ou 5 de ce post, je considère avoir moi aussi réfléchi un minimum avant de me "lancer" dans ma prépa Capes (anglais) :
au final je suis admise, viens d'avoir mon report de stage pour 1 an pour tenter l'agrég.
Mais en juin prochain, agrég ou pas, je ferai mes 6 voeux comme tous les lauréats "candidats libres" (déjà titulaires d'un M2) : et là 2 options soit il y a plus de postes de stagiaires dans mon académie visée que de reçus venant du M1 de l'Espe de la région et j'ai alors une chance d'avoir un des postes restants, soit c'est quasi à coup sûr la dém...
Tout ça alors que les M1 qui prennent les postes de stagiaire seront derrière aux points pour le poste fixe à la titu...
Alors si certains peuvent trouver qu'on râle en ne trouvant pas ça très logique, alors dans ce cas respectez ceux qui ont :
-révisé alors qu'ils ont enfants + taf à côté
-obtenu le Capes externe
-et risquent au final en toute connaissance de cause de démissionner car ils ne veulent pas ne pas voir leur famille ne serait-ce que pour 1 an...
Sachez bien que c'est mûrement réfléchi et que nous serions les premiers dégoutés, obligés à faire 1,5an en tant que contractuel pour être surs de commencer dans notre région puis de passer à nouveau le concours pour également dans ce cas être sur de rester pour le stage...
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Contestation d'affectation pour stagiaire - Page 7 Empty Re: Contestation d'affectation pour stagiaire

par Dimka Ven 10 Juil 2015 - 0:11
amour a écrit:Je fais une comparaison. c'est celle que j'établis et prévoyant la classique attaque que tu m'opposes , je précise que je compare avec ce que je connais. Tu trouves ça douteux. OK. En quoi? Une mode dis-tu? Ce qui est à la mode, c'est de comparer le service public à l'économie de marché, ce dont tu ne te prives pas, avec les présupposés politiques dont je suppose, tu assumes les tenants et les aboutissants. Ce ne sont pas les miens, et c'est pourquoi je travaille à l'EN.
C’est la mode d’infantiliser les personnels et leurs plaintes, c’est un moyen de coercition parmi d’autres. C’est dingue, quand même : un type dit que déménager ou travailler loin, ça ne va pas être possible, ça va le mettre dans la mouise, ça le contraint à démissionner. Au lieu d’avoir un minimum de solidarité entre travailleurs, au lieu de se demander qu’est-ce que c’est que ce ministère qui exige une telle mobilité pour ses personnels sans leur en donner les moyens, on préfère enfoncer le collègue en lui disant que c’est de sa faute, qu’il n’avait qu’à lire le manuel, et moi d’mon temps…

Quant à la logique de marché… je ne dis pas cela par idéologie, ce sont simplement des faits.Proposer un job (ou une fonction, si tu veux… c’est clair que ça change tout Rolling Eyes ), en exigeant de la personne qu’elle ait un haut niveau d’études, qu’elle accepte d’être très mobile, des conditions difficiles, le tout pour un salaire médiocre, ça ne peut pas marcher. Et d’ailleurs, ça ne marche pas, il suffit de voir les problèmes de recrutements, en particulier dans les disciplines où il y a beaucoup d’autres débouchés. Par rapport à cela, deux solutions : soit on défend le système en tapant sur les gens, soit on tape sur le système en défendant les gens. Je te laisse assumer les présupposés politiques de la première solution.

amour a écrit:Etre professeur à l'EN, ce n'est pas un "job" c'est une fonction. D'ailleurs nous ne touchons pas de salaire, mais un traitement. En cas de rupture de "contrat" (il n'y en a pas, en fait, c'est un engagement réciproque), nous n'avons pas droit aux indemnités de chômage.

Ce n'est pas se draper dans sa dignité qu'en avoir conscience. Il faut bien que certains d'entre nous aient envie de croire en l'école de la république (d'ailleurs sans nous, si du moins tu travailles à l'EN, tu n'aurais pas le poste ou la fonction, ou l'emploi, ou même le "job" que tu occupes).
C’est jouer sur les mots : on travaille pour manger, sinon on ferait du bénévolat. Si ta fonction est si belle, pourquoi ton traitement est si ridicule ? Du temps de l’école de la République, l’instit’ était un notable − et je ne parle pas du professeur −, aujourd’hui c’est limite un smicard. Un notable peut déménager à 400 km, un smicard sera nettement moins motivé.

Ce que je reproche (ou constate, parce qu’en fait, maintenant je m’en fiche un peu), c’est que certains profs intègrent complètement des beaux discours qui justifient leur oppression ou la dégradation de leur position socio-économique, et qu’ils s’en glorifient, au lieu d’en décortiquer les aspects totalement rhétoriques. La vocation, au service du citoyen, la fonction publique, la responsabilité, c’est beau, très beau : c’est juste dommage que ça ne soit que des injonctions pour faire passer un mauvais salaire, de mauvaises conditions de travail, et pas mal de couleuvres à avaler.

amour a écrit:Je ne suis pas l'Etat , ni un employeur, mais si tu veux un emploi qui te paye 5000 euros par mois, je te conseille de penser à une reconversion. Simplement, je m'étonne que cela ne soit pas déjà fait.
C’est déjà fait, pour ma part.

Et je ne voulais pas 5000€ par mois. Par contre, à 5000€ par mois, les gens ne se plaindraient pas qu’on exige d’eux d’être mobiles et disponibles : un préfet ne démissionne pas quand il est muté loin de chez sa maman, sauf qu’un préfet n’a pas un salaire de prof.

C’est une façon de voir le monde : soit on estime que l’individu est capricieux/mauvais/pas responsable. Soit on estime que le système demande trop à l’individu en ne lui donnant pas assez (pas que d’un point de vue économique, mais on ne pourra pas faire l’impasse sur ce point), et que l’individu a raison de renâcler.


Dernière édition par Dimka le Ven 10 Juil 2015 - 3:37, édité 1 fois

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par lalilala Ven 10 Juil 2015 - 0:37
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par User5899 Ven 10 Juil 2015 - 0:47
Dimka a écrit:Quelqu’un qui pense démissionner parce qu’au niveau des affectations, ça ne lui convient pas, il n’est pas en train de faire un caprice, il est juste en train de constater que ce n’est pas rentable pour lui : on ne bosse pas pour l’honneur, on bosse pour bouffer, en cherchant une bonne qualité de vie. Autrement dit, moi, payé 5000€ nets par mois, je bouge où tu veux, comme tu veux, je déménage tous les ans, j’achète une voiture et de l’essence sans problème… par contre, si t’as que 1500 bruts par mois à me proposer, et qu’en plus tu exiges cinq années d’études… bah, évidemment, il y a un moment où on finit par aller voir ailleurs si on y est. L’État a-t-il du mal à imposer des mutations compliquées à ses préfets, recteurs, ou diplomates ? Non ? Comme c’est bizarre…
Oui, c'est probablement la bonne analyse.
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par onefineday Ven 10 Juil 2015 - 3:29
Eden1505 a écrit:
Liyliy a écrit:Bonjour,

je suis lauréate du CAPES de documentation 2015. Lors de la saisie des vœux j'ai demandé l'académie de Créteil et l'académie de Paris. Je suis 110e sur 235, titulaire d'un master 2 et contractuelle depuis plus d'un an dans l'académie. Or ce soir j'ai eu la très mauvaise surprise de voir que je suis envoyée dans l'académie d'Orléans. Il m'est IMPOSSIBLE d'envisager aller la-bas.
Comment puis-je contester cette affectation et être renvoyée sur Créteil (l'académie la plus déficitaire en professeur quand même!!!!!!) ?

merci à vous.

Une hypothétique stagiaire démolie qui envisage de tout quitter....

Tu seras stagiaire 9h ou 18h ?
En fonction d'ou tu tombes tu pourras peut être rentrer tous les soirs chez toi... essaye de relativiser tu es dans une académie limitrophe, tu aurais pu tomber bien plus loin et ce n'est que pour 1an...

Je te met le liste des postes supports stagiaire : https://www.orleans.snes.edu/IMG/pdf/liste_supports_stagiaires_21-05-15_fichier_os_-_par_disciplines.pdf

Voilà, pense aux gens comme moi, envoyés à 7000 km de chez eux...Je compatis ceci dit (vraiment) et j'espère que tu trouveras une solution.
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Joco
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par Joco Ven 10 Juil 2015 - 8:52
Bonjour à tous,

j'ai apprécié les posts de Dimka et je suis en phase avec elle ou lui.

J'ai du mal avec le discours qui consiste à dire :
1-tu te renseignes sur les conditions d'embauche
2- si tu es d'accord, ok passe le concours mais surtout après ne dis rien, tu es tenu d'accepter le système tel qu'il est.
3- si cela ne te convient pas, passe ton chemin

Quelles raisons empêchent une personne de passer le concours puis d'accepter son affectation que sous certaines conditions ?
Dans le privé, un candidat peut passer 1, 2, 3 entretiens et à un moment de dire stop si les conditions ne sont pas réunies. Il n'y a rien à redire à ça. Je suis convaincu que dans le plupart des cas, les admis qui "démissionnent" le font à contre-coeur après un investissement souvent important lors de cette année de concours.

Je suis curieux de savoir ce que vous pensez de mon cas :
- Pas de poste dispo lors de la saisie des vœux dans l'académie de Lille
- après échanges avec les syndicats le rectorat, il s'avère qu'un poste est dispo
- au final je suis affecté à Créteil, le poste à Lille n'est pas pourvu ...
- NB1 : j'avais saisi Lille en voeux 1
- NB2 : je suis dans une situation familiale particulière

J'ai informé le ministère de ma situation personnelle. A priori, cela n'entre pas en compte et il a décidé de privilégier je ne sais quelle raison et de m'affecter à Créteil.

Soit... j'ai contacté le ministère pour demander une révision de mon affectation. S'il le faut j'irais à Créteil (j'aurais pu avoir une affectation bien pire) mais non sans une certaine amertume.

En tout cas je reste convaincu que le mode de recrutement des enseignants doit évoluer et qu'en l'état la "crise" du recrutement va se poursuivre.

Bon courage à tous

SandyVeg
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par SandyVeg Ven 10 Juil 2015 - 8:58
amour a écrit:
SandyVeg a écrit:
Ce n'est pas un caprice de vouloir démissionner. On peut être tout à fait au courant des contraintes du fonctionnariat, mais ne pas accepter de sacrifier sa vie privée. J'ai moi-même passé le CAPES à 34 ans, mariée, propriétaire de ma maison, au courant des règles des mutations... J'ai été contractuelle avant. J'avais connu d'autres contractuels de maths qui avaient réussi le CAPES et avaient pu rester dans le coin pour leur stage puis en tant que titulaires. Donc, j'ai tenté le coup en connaissance de cause en me disant que si j'avais de la chance et bien tant mieux et que si je n'obtenais pas un poste dans le coin, je démissionnerais. Ce n'était pas un caprice, c'était mûrement réfléchi, avant même de commencer mes révisions pour le CAPES.
C'est à chacun de faire ses choix et de savoir ce qui est le plus important pour soi-même.

Bah oui , c'est à chacun d'être responsable pour soi-même. Les postes de contractuels ne sont déjà, en l'espèce, qu'une anomalie du système (il devrait y avoir assez de TZR pour éviter de créer des postes de contractuels souples, mais trop précaires). Qu'on soit contractuel pour payer ses études, je le conçois, par confort pour pas bouger, beaucoup moins, d'autant que ça a permis pendant des années à l'Etat de ne pas créer de postes. Quand on construit les conditions de la précarité en y contribuant on ne peut qu'être d'accord avec une éducation nationale économie de marché. Et dans 10 ou 20 ans, si les retraites existent encore, j'espère que vous trouverez pas anormal de ne pas avoir la même chose que d'autres qui ont accepté les règles de la titularisation dès le départ.  

Je suis d'accord que le statut de contractuel ne devrait pas exister et qu'il devrait y avoir suffisamment de TZR pour assurer les remplacements. Les contractuels sont vraiment exploités et maltraités par l'EN (je ne vois pas en quoi c'est confortable d'enchainer des temps très partiels de quelques semaines ou quelques mois, des périodes de chômage, des affectations sur 2 ou 3 établissements...).
Sauf qu'en maths en tout cas, ce n'est pas "à cause" des contractuels qu'on n'arrive pas à recruter puisque les postes au CAPES et à l'agreg sont loin d'être tous pourvus. Et je dirais même plus : si il n'y avait pas les contractuels, on recruterait encore moins... Je m'explique : sans avoir "essayé" l'enseignement en étant contractuelle, je n'aurais jamais tenté le CAPES car trop peur des mutations en RP et de la gestion de classe. Ça m'a permis de savoir que j'étais faite pour l'enseignement et les encouragements de mes collègues m'ont permis de croire que je pourrais décrocher le CAPES avec seulement un DEUG de maths (+ une maitrise d'informatique).
Et je suis loin d'être un cas isolé : je connais pas mal d'ex-ingénieurs comme moi qui sont d'abord passés par la case contractuel avant de passer (et de réussir) le CAPES ou l'agreg de math. Changer de job à 30, 40 ou 50 ans, quand on a une vie de famille avec toutes les contraintes qui y sont liées n'est pas un choix anodin. On n'abandonne pas un CDI pour se lancer dans la prépa d'un concours si on n'est pas sûr d'être fait pour le job.
Si on se passe de ce vivier de recrutement (qui en maths est loin d'être négligeable), on court encore plus vite à la catastrophe.
Quant à la retraite, que ce soit dans le privé ou dans le public, ça fait belle lurette que je ne me fais plus d'illusion...

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par amour Ven 10 Juil 2015 - 9:28
Dimka a écrit:
amour a écrit:Je fais une comparaison. c'est celle que j'établis et prévoyant la classique attaque que tu m'opposes , je précise que je compare avec ce que je connais. Tu trouves ça douteux. OK. En quoi? Une mode dis-tu? Ce qui est à la mode, c'est de comparer le service public à l'économie de marché, ce dont tu ne te prives pas, avec les présupposés politiques dont je suppose, tu assumes les tenants et les aboutissants. Ce ne sont pas les miens, et c'est pourquoi je travaille à l'EN.
C’est la mode d’infantiliser les personnels et leurs plaintes, c’est un moyen de coercition parmi d’autres. C’est dingue, quand même : un type dit que déménager ou travailler loin, ça ne va pas être possible, ça va le mettre dans la mouise, ça le contraint à démissionner. Au lieu d’avoir un minimum de solidarité entre travailleurs, au lieu de se demander qu’est-ce que c’est que ce ministère qui exige une telle mobilité pour ses personnels sans leur en donner les moyens, on préfère enfoncer le collègue en lui disant que c’est de sa faute, qu’il n’avait qu’à lire le manuel, et moi d’mon temps…

Quant à la logique de marché… je ne dis pas cela par idéologie, ce sont simplement des faits.Proposer un job (ou une fonction, si tu veux… c’est clair que ça change tout Rolling Eyes ), en exigeant de la personne qu’elle ait un haut niveau d’études, qu’elle accepte d’être très mobile, des conditions difficiles, le tout pour un salaire médiocre, ça ne peut pas marcher. Et d’ailleurs, ça ne marche pas, il suffit de voir les problèmes de recrutements, en particulier dans les disciplines où il y a beaucoup d’autres débouchés. Par rapport à cela, deux solutions : soit on défend le système en tapant sur les gens, soit on tape sur le système en défendant les gens. Je te laisse assumer les présupposés politiques de la première solution.

amour a écrit:Etre professeur à l'EN, ce n'est pas un "job" c'est une fonction. D'ailleurs nous ne touchons pas de salaire, mais un traitement. En cas de rupture de "contrat" (il n'y en a pas, en fait, c'est un engagement réciproque), nous n'avons pas droit aux indemnités de chômage.

Ce n'est pas se draper dans sa dignité qu'en avoir conscience. Il faut bien que certains d'entre nous aient envie de croire en l'école de la république (d'ailleurs sans nous, si du moins tu travailles à l'EN, tu n'aurais pas le poste ou la fonction, ou l'emploi, ou même le "job" que tu occupes).
C’est jouer sur les mots : on travaille pour manger, sinon on ferait du bénévolat. Si ta fonction est si belle, pourquoi ton traitement est si ridicule ? Du temps de l’école de la République, l’instit’ était un notable − et je ne parle pas du professeur −, aujourd’hui c’est limite un smicard. Un notable peut déménager à 400 km, un smicard sera nettement moins motivé.

Ce que je reproche (ou constate, parce qu’en fait, maintenant je m’en fiche un peu), c’est que certains profs intègrent complètement des beaux discours qui justifient leur oppression ou la dégradation de leur position socio-économique, et qu’ils s’en glorifient, au lieu d’en décortiquer les aspects totalement rhétoriques. La vocation, au service du citoyen, la fonction publique, la responsabilité, c’est beau, très beau : c’est juste dommage que ça ne soit que des injonctions pour faire passer un mauvais salaire, de mauvaises conditions de travail, et pas mal de couleuvres à avaler.

amour a écrit:Je ne suis pas l'Etat , ni un employeur, mais si tu veux un emploi qui te paye 5000 euros par mois, je te conseille de penser à une reconversion. Simplement, je m'étonne que cela ne soit pas déjà fait.
C’est déjà fait, pour ma part.

Et je ne voulais pas 5000€ par mois. Par contre, à 5000€ par mois, les gens ne se plaindraient pas qu’on exige d’eux d’être mobiles et disponibles : un préfet ne démissionne pas quand il est muté loin de chez sa maman, sauf qu’un préfet n’a pas un salaire de prof.

C’est une façon de voir le monde : soit on estime que l’individu est capricieux/mauvais/pas responsable. Soit on estime que le système demande trop à l’individu en ne lui donnant pas assez (pas que d’un point de vue économique, mais on ne pourra pas faire l’impasse sur ce point), et que l’individu a raison de renâcler.

Bah non, mais passer un concours national pour affectation possible sur tout le territoire et s'émouvoir avant même d'avoir travaillé d'être affecté sur un département limitrophe de celui qu'on visait n'inspire pas ma compréhension. Les situations qui durent depuis des années, oui.

Ce que tu dis est sans doute vrai pour les préfets et les diplomates, après si leur sort est si enviable, hé bien faut y aller! Du reste ça n'a rien à voir avec les revenus (et oui, un traitement ce n'est pas un salaire). Va demander aux gens qui ont trouvé (ou retrouvé) du travail dans le privé et qui gagnent 3000 ou 4000 ou même 5000 euros s'ils avaient vraiment envie de prendre le TGV tous les jours ou d'emmener leurs familles en Région parisienne. Tu vois les comparaisons, avec d'autres métiers, c'est si facile...
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par lisette83 Ven 10 Juil 2015 - 9:33
La motivation , pour l'avoir vécu, n'est pas la même : lorsqu'un emploi vous propose des possibilités d'évolution, la région n'a que peu d'importance. Il s'agit d'un plan de carrière, ce qui n'est pas le cas dans l'EN.
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par amour Ven 10 Juil 2015 - 9:38
lisette83 a écrit:La motivation , pour l'avoir vécu, n'est pas la même : lorsqu'un emploi vous propose des possibilités d'évolution, la région n'a que peu d'importance. Il s'agit d'un plan de carrière, ce qui n'est pas le cas dans l'EN.

C'est vrai que quand on est au chômage depuis plus de deux ans, avoir à nouveau des revenus peut être vu comme un "plan de carrière". Et c'est du vécu aussi. Du reste, des carriéristes à l'EN il y en a.
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par lisette83 Ven 10 Juil 2015 - 9:41
L'EN comme refuge contre le chômage et la précarité de l'emploi pousse encore un grand nombre à tout accepter, c'est une façon de se rassurer et une motivation comme une autre...
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inouk
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par inouk Ven 10 Juil 2015 - 9:54
Bonjour,

J'ai bientôt 43 ans et viens d'obtenir le CAPES de LM.
Je suis mariée et j'ai 2 enfants, la dernière vient d'avoir 7 ans.
Originaire de Lille, je suis affectée dans l'académie de Reims!!!
Je ne veux pas démissionner mais des problèmes financiers vont se poser si j'accepte cette affectation.
Alors, je sais que certains ont des discours tout faits mais tant qu'on ne se trouve pas dans la situation des stagiaires concernés, eh ben, on se tait et on les laisse prendre leurs décisions sans critiquer...
Je sais qu'un établissement à 12 km de chez moi ne sera pas demandé et moi, je dois changer d'académie pendant un an, tout en sachant que j'y reviendrai après.
Le seul petit hic, ce sera ma vie de famille...
Pensez-vous vraiment que ce soit si facile à accepter?
dita
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par dita Ven 10 Juil 2015 - 9:55
Si on est célibataire sans enfant et qu'on voit l'avenir tout en gris parce qu'à cause du manque de points, on va rester longtemps à moisir dans un endroit qu'on n'aime pas, O.K, la démission peut être une option.

Sinon, on attend longtemps et on finit par obtenir un super poste et là, une nouvelle vie commence. Pour moi, cela a valu la peine.


Mais sacrifier un poste où l'on a la sécurité de l'emploi à vie parce qu'on ne veut pas quitter sa famille pendant un an, j'ai du mal à comprendre. On peut voir sa famille le week-end. Comment font les personnels navigants dans le secteur de l'aviation ? Et eux, c'est plus longtemps qu'un an !
Ou alors, c'est parce que c'est trop pénible de se taper de longs trajets pour retrouver sa famille le week-end.


J'imagine que payer son loyer ou son emprunt pour sa résidence principale et sae payer un petit meublé en plus, c'est dur. En plus de l'essence, et de l'abonnement de train. J'imagine que c'est dur de ne pas voir ses jeunes enfants tous les soirs.
Mais c'est provisoire, au vu des points pour séparation de conjoints et pour les enfants.

Mais si on démissionne et qu'on bazarde son capes ou son agrégation, c'est qu'on n'accorde pas une grande importance à ces diplômes de haut niveau et qu'on leur préfère un "confort."
Je ne juge pas les gens durement, même si je peux en avoir l'air. C'est juste que je ne comprends pas bien.
Ma mère s'était saignée aux quatre veines pour me payer des études, il était hors de question que j'envisage de partir. Même si au début, ça a été l'enfer.
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par inouk Ven 10 Juil 2015 - 9:57
J'ai oublié de préciser que mon mari travaille 15 jours par mois en Finlande...
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lisette83
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par lisette83 Ven 10 Juil 2015 - 10:00
La notion de "haut niveau" des concours (et non des diplômes) est remise en cause non tant par le niveau disciplinaire que par le statut conféré avec une rémunération qui permet difficilement de financer, même pendant un an, une double résidence, les frais de garde supplémentaires quand on est seul avec des enfants, les trajets...
Le problème ne se pose pas en ces termes pour d'autres professions qui demandent un bac + 5 et rémunèrent à la hauteur.
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par lalilala Ven 10 Juil 2015 - 10:05
Personnellement je trouve parfaitement normal de préférer un "confort" à son travail et j'admire ceux qui ont le courage d'abandonner. Toi tu en as bavé et tu es restée (moi aussi au passage), mais d'autres feront d'autres choix et je ne vois pas pourquoi leurs choix seraient plus critiquables.

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lisette83
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par lisette83 Ven 10 Juil 2015 - 10:09
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