Contestation d'affectation pour stagiaire

+1

Dita, je comprends ce que tu dis, mais il faut parfois un peu de temps pour digérer la pilule. L'année dernière, j'ai réagi vivement face aux résultats d'affectation. La priorité donnée aux M1 a rendu inutile mes points de classement et ma situation familiale. Je n'ai pas été en mesure de prendre le poste pour des raisons personnelles. Ayant pu reporter d'un an l'entrée dans le métier, je dois partir en laissant des enfants en très bas-âge, mais mon état d'esprit est beaucoup plus positif. Passée la phase d'amertume, on relativise beaucoup, on accepte la séparation, on s'organise et maintenant, je suis pressée de commencer, en acceptant les conditions.

Je maintiens quand même que :
- La réforme, avec le maintien des M1 dans leur académie de formation fausse la donne et le barème perd de son utilité (je ne dis pas que ça me choque, juste que c'est un fait).
- Avec la multiplication des frais, partir en laissant derrière soi un emprunt, des frais de garde supplémentaires, des frais d'essence... pour un salaire à 1300 €, ça peut être vraiment compliqué
- Envoyer des personnes vivant dans les DOM en métropole pour une année de stage est inhumain.
- Franchement, si l'objectif de l'année de stage est vraiment de former les profs, il faudra m'expliquer l'avantage de bazarder des enseignants : loin de chez eux, avec des soucis logistiques et matériels, parfois tout seul en établissement, sans tuteur, loin en plus de l'établissement de formation. Si c'est un stage, on arrive en doublon, pas en bouche-trou.
- Parfois, quand on passe un concours, on accepte les règles de mutation et le déménagement qui va avec à partir du moment où le poste est fixe (en tout cas, c'est ce qu'on avait décidé avec mon mari avant l'inscription au concours). Tout lâcher pour une année provisoire, où la titularisation n'est même pas assurée, peut poser, raisonnablement, question.

Je l'ai déjà dit, mais pour tous ceux qui ont besoin d'arguments pour relativiser l'éloignement : l'année d'éloignement donne un maximum de points de séparation, même pour les stagiaires. Vous en verrez peut être des avantages rapidement.

lalilala a écrit:Personnellement je trouve parfaitement normal de préférer un "confort" à son travail et j'admire ceux qui ont le courage d'abandonner. Toi tu en as bavé et tu es restée (moi aussi au passage), mais d'autres feront d'autres choix et je ne vois pas pourquoi leurs choix seraient plus critiquables.

Le problème étant que pour vivre on a besoin de son travail.
Alors privilégier l'un par rapport à l'autre, OK, mais encore faut-il en avoir les moyens.

En fait, ce qui est extrêmement nouveau dans les posts qui se succèdent, c'est l'âge des nouveaux recrutés. C'est vrai que ce système d'affectations et de mutations a été pensé à une époque où quasiment 100% des lauréats du CAPES ou de l'agrégation (externe) avaient entre 21 et 23 ans (concours passés dans la foulée des études). On est en général plus mobile à ces âges-là et avoir poussé des études jusqu'en maîtrise, DEA ou thèse il y a dix ou vingt ans impliquait bien souvent qu'il n'y ait aucune vie familiale à côté. Une bonne partie des difficultés (et des incompréhensions des générations comme la mienne par exemple) proviennent, je pense, de ces changements de situations familiales.

J'ai contacté un syndicat: le Ministère m'a "oublié" 300 points, ceux de rapprochement de conjoint et ceux pour enfants à charge...
J'ai une petite chance de voir ma révision d'affectation acceptée...
Le hic, c'est qu'à cause de cela, je récupèrerai un poste que certains ont refusé alors qu'il y avait un collège et un lycée qui m'intéressaient à 12 km de chez moi...

Cripure a écrit:En fait, ce qui est extrêmement nouveau dans les posts qui se succèdent, c'est l'âge des nouveaux recrutés. C'est vrai que ce système d'affectations et de mutations a été pensé à une époque où quasiment 100% des lauréats du CAPES ou de l'agrégation (externe) avaient entre 21 et 23 ans (concours passés dans la foulée des études). On est en général plus mobile à ces âges-là et avoir poussé des études jusqu'en maîtrise, DEA ou thèse il y a dix ou vingt ans impliquait bien souvent qu'il n'y ait aucune vie familiale à côté. Une bonne partie des difficultés (et des incompréhensions des générations comme la mienne par exemple) proviennent, je pense, de ces changements de situations familiales.

Je suis d'accord avec Cripure.
Quand j'étais stagiaire en 2012, j'estime qu'on devait être environ 20 % à avoir plus de 30 ans. Ce ne sont pas juste quelques cas isolés.
En arriver au surendettement ou au divorce pour un boulot, ben forcément ça fait réfléchir.

inouk a écrit:J'ai contacté un syndicat: le Ministère m'a "oublié" 300 points, ceux de rapprochement de conjoint et ceux pour enfants à charge...
J'ai une petite chance de voir ma révision d'affectation acceptée...
Le hic, c'est qu'à cause de cela, je récupèrerai un poste que certains ont refusé alors qu'il y avait un collège et un lycée qui m'intéressaient à 12 km de chez moi...

J'espère sincèrement que cela aboutira ! Parce que "oui", il y a des règles pour les mutations, mais quand l'EN ne les respecte pas, comment peut-on accepter une mutation loin de sa famille ?!

Je le répète: je ne veux pas démissionner, j'en ai assez bavé cette année pour le concours, mais je trouve parfois les propos de certain(e)s désobligeants...

Oui, à mon âge, on se fait à tout... Reims, c'est la patrie du champagne!!
Mais qui dit double domicile, dit frais supplémentaires que les 1 400euro de salaire vont difficilement comblés...

Ah, ces jeunes qui pensent détenir la science infuse...
Evidemment, mes enfants et mon mari vont s'y faire et moi aussi, mais quand on fonde une vie de famille, c'est pas à mi-temps!

Je trouve seulement injuste qu'à la suite d'une erreur du Ministère, je dois en assumer les frais...

inouk a écrit:Je le répète: je ne veux pas démissionner, j'en ai assez bavé cette année pour le concours, mais je trouve parfois les propos de certain(e)s désobligeants...

Oui, à mon âge, on se fait à tout... Reims, c'est la patrie du champagne!!
Mais qui dit double domicile, dit frais supplémentaires que les 1 400euro de salaire vont difficilement comblés...

Ah, ces jeunes qui pensent détenir la science infuse...
Evidemment, mes enfants et mon mari vont s'y faire et moi aussi, mais quand on fonde une vie de famille, c'est pas à mi-temps!

Je trouve seulement injuste qu'à la suite d'une erreur du Ministère, je dois en assumer les frais...

Si tu es un lycée avec internat essaye de voir si ils ne louent pas des chambres ? Ou dans lycée voisin...
Ou je bosse on loue la chambre 28€ la semaine on a un monde fou car financièrement c'est très intéressant... même si le confort est pas exceptionnel... pour 1 an bcp le font...

inouk a écrit:J'ai contacté un syndicat: le Ministère m'a "oublié" 300 points, ceux de rapprochement de conjoint et ceux pour enfants à charge...
J'ai une petite chance de voir ma révision d'affectation acceptée...
Le hic, c'est qu'à cause de cela, je récupèrerai un poste que certains ont refusé alors qu'il y avait un collège et un lycée qui m'intéressaient à 12 km de chez moi...

je suis dans le même cas que toi, marié, 3 enfants. Le ministère a fait une erreur de calcul et m'a oublié 375 points ! du coup, je dois quitter mon aca pour aller à 400km.
j'ai fait une demande de révision d'affectation depuis une semaine (j'ai eu les résultats le 02/07) et toujours aucune réponse...

Mais, franchement, il y a de bons messages d'encouragements de la part des collègues, ici sur ce forum, et ailleurs... et je commence à me faire à l'idée, progressivement, de partir à 400 km en voyant les bons cotés (apport de points d’éloignement du conjoint par exemple...).

Mais il est vrai que vivre une année difficile alors qu'on n'y est pour rien, c'est pas marrant

D'ailleurs ceux qui disent que c'est la regle et qu'il fallait s'attendre à partir ne pourront plus rien dire quand on sait maintenant que c'est à la suite d'une erreur. Ils devraient même crier au scandale.

Haydens a écrit:D'ailleurs ceux qui disent que c'est la regle et qu'il fallait s'attendre à partir ne pourront plus rien dire quand on sait maintenant que c'est à la suite d'une erreur. Ils devraient même crier au scandale.

Pour le message initial de Liyliy, il n'est aucunement question d'erreur.

jonjon71 a écrit:

Haydens a écrit:D'ailleurs ceux qui disent que c'est la regle et qu'il fallait s'attendre à partir ne pourront plus rien dire quand on sait maintenant que c'est à la suite d'une erreur. Ils devraient même crier au scandale.

Pour le message initial de Liyliy, il n'est aucunement question d'erreur.

Je dirais même que, dans 90% des cas, il ne s'agit pas d'une erreur.

jonjon71 a écrit:

Haydens a écrit:D'ailleurs ceux qui disent que c'est la regle et qu'il fallait s'attendre à partir ne pourront plus rien dire quand on sait maintenant que c'est à la suite d'une erreur. Ils devraient même crier au scandale.

Pour le message initial de Liyliy, il n'est aucunement question d'erreur.

Sauf qu'elle parle d'un conjoint. Après elle n'a pas répondu à nos messages, donc on ne sait pas si c'est l'EN qui n'a pas tenu compte de son conjoint ou si c'est elle qui n'a pas demandé le rapprochement de conjoint.

amour a écrit:Ce que tu dis est sans doute vrai pour les préfets et les diplomates, après si leur sort est si enviable, hé bien faut y aller!

Ça, c’est une position politique intéressante. Pourquoi se préoccuper de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ? S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à devenir préfets ou diplomates, sinon qu’ils la ferment… On ne va quand même pas accorder des conditions décentes à tout le monde.

En fait, ça m’impressionne de voir que la dégringolade de statut de prof, dans l’échelle sociale est un fait complètement intégré et justifié par pas mal de profs eux-mêmes. La première étape vers un peu de changement, ce serait un minimum de solidarité entre profs, au moins d’un point de vue des mentalités, mais même ça, c’est mal barré : il y a trop de gens prêts à décrédibiliser l’individu pour défendre le système, son inertie, et donc pour contribuer à rendre acceptables les contraintes. Genre, c’est normal d’en baver, c’est normal de se trouver en difficultés financières simplement pour exercer son boulot, c’est normal que l’employeur exige de ses personnels une mobilité et une disponibilité totale sans les payer de la même manière que tous les autres bac+5 mobiles et disponibles, et c’est limite indécent de se comparer avec ces derniers. Bientôt, les profs se consoleront en se disant qu’ils ont des conditions de vie un peu meilleures que quand ils bossaient à McDo pour financer leurs études.

(oui, mais on a un traitement, nous. Wahou !)

Au passage, dire aux gens : vous n’aviez qu’à mieux vous renseigner, avant de vous présenter, c’est aussi acter et normaliser le fait que l’éducation nationale ne recrute que des gens prêts à se faire exploiter. Quelqu’un de très bon dans son domaine ou qui aurait beaucoup d’expérience (ce qui pourrait en particulier être intéressant pour les profs de matières professionnelles) n’intéresse pas l’éducation nationale, puisqu’elle n’est pas prête à y mettre le prix (et la vocation pure et désintéressée ne remplira pas tous les postes). Je pense vraiment que le discours qui consiste à taper sur l’individu (en le traitant d’irresponsable, d’individualiste, etc. et donc en exerçant une pression morale sur lui) plutôt que sur le système a de grosses implications sur le fond : sur le statut social de l’individu, sur la responsabilité du système, sur le prix que l’État accorde à l’éducation et à ceux qui travaillent pour lui.

amour a écrit:Du reste ça n'a rien à voir avec les revenus (et oui, un traitement ce n'est pas un salaire). Va demander aux gens qui ont trouvé (ou retrouvé) du travail dans le privé et qui gagnent 3000 ou 4000 ou même 5000 euros s'ils avaient vraiment envie de prendre le TGV tous les jours ou d'emmener leurs familles en Région parisienne. Tu vois les comparaisons, avec d'autres métiers, c'est si facile...

C’est sûr que ne pas avoir envie de prendre le TGV ou de déménager, c’est exactement pareil que se retrouver économiquement dans la mouise pour son travail. Si on paye cher les gens, c’est justement pour qu’ils fassent des trucs qu’ils n’ont pas envie de faire. L’éducation nationale, elle, s’imagine qu’on peut exiger autant en payant les gens avec de la morale et des médailles en chocolat.

Tout à fait d'accord avec toutes vos interventions.

+1 dimka, comme d'habitude

J'ai enfin le fin mot de l'histoire!!!!!
Si je suis affectée dans l'aca de Reims, c'est parce que le siège social de la boite pour laquelle bosse mon mari se trouve à Nanterre!!!!!!!
Donc, pour le Ministère via le serveur SIAL, pas de bonifications pour rapprochement de conjoint ni pour mes enfants à charge!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

On marche sur la tête: bien sûr que le serveur informatique ne peut pas distinguer siège social et travail en home office!!!!
Je voudrais quoi, que l'EN ait une once de bon sens? d'humanité? de logique??????

Oui enfin, le lieu d'exercice était-il précisé dans les pièces justificatives ?

lalilala a écrit:Personnellement je trouve parfaitement normal de préférer un "confort" à son travail et j'admire ceux qui ont le courage d'abandonner. Toi tu en as bavé et tu es restée (moi aussi au passage), mais d'autres feront d'autres choix et je ne vois pas pourquoi leurs choix seraient plus critiquables.

Je plains de tout mon coeur celui ou celle qui tient mordicus à son confort. Car la vie n'est pas "confortable", en général.

Mme Prof, j'ai bien envoyé les documents au Ministère mais il m'a été répondu que c'est l"ordinateur" qui effectue les affectations...

On ne lui a donc pas demandé de réfléchir... mais alors, me rétorquera-t-on, pourquoi envoyer des pièces justificatives???

Aucune amorce d'un petit bout de chiquette de réponse.....


P.S.: Dita, tu veux que je te dise? Pauvre petite chose....

Pour une fois que tu dis quelque chose de sensé...
Hélas oui, la vie n'est pas confortable...
Je sais de quoi je parle: mon fils aîné est décédé depuis 13 ans et je termine - si tout va bien- ma période de rémission pour une p***** de maladie...

Alors, tu sais quoi? Pars en vacances et oublie-nous un peu...
A moins que cela pimente un peu ta vie de "fonctionnaire corvéable à merci"?, je ne sais pas...mais si tu ne montres pas plus d'humanité dans tes rapports humains, que les années d'enseignement avec un "maigre tratement" et face à des classes qui ne sont pas toutes dignes d'être des classes d'excellence vont te sembler difficiles!!!

Grâce à toi, je m'aperçois que je ne suis pas la plus à plaindre...

Désolée, je voulais écrire "traitement", l'émotion, sans doute...

inouk a écrit: Désolée, je voulais écrire "traitement", l'émotion, sans doute...

D'où l'existence de ce bouton :

inouk a écrit:Mme Prof, j'ai bien envoyé les documents au Ministère mais il m'a été répondu que c'est l"ordinateur" qui effectue les affectations...

On ne lui a donc pas demandé de réfléchir... mais alors, me rétorquera-t-on, pourquoi envoyer des pièces justificatives???

Aucune amorce d'un petit bout de chiquette de réponse.....


P.S.: Dita, tu veux que je te dise? Pauvre petite chose....

Pour une fois que tu dis quelque chose de sensé...
Hélas oui, la vie n'est pas confortable...
Je sais de quoi je parle: mon fils aîné est décédé depuis 13 ans et je termine - si tout va bien- ma période de rémission pour une p***** de maladie...

Alors, tu sais quoi? Pars en vacances et oublie-nous un peu...
A moins que cela pimente un peu ta vie de "fonctionnaire corvéable à merci"?, je ne sais pas...mais si tu ne montres pas plus d'humanité dans tes rapports humains, que les années d'enseignement avec un "maigre tratement" et face à des classes qui ne sont pas toutes dignes d'être des classes d'excellence vont te sembler difficiles!!!

Grâce à toi, je m'aperçois que je ne suis pas la plus à plaindre...

 Voici des attaques ad hominem fort déplaisantes.

Ce n'étais pas à toi que je m'adressais, mais aux personnes en général qui répugnent à faire la moindre concession en début de carrière.

Je précise une nouvelle fois: OUI! je répugne "à faire la moindre concession en début de carrière"!!
Qui plus est lorsque je ne suis pas responsable, ni coupable!

Petite précision, j'ai quand même un peu moins de 8 ans de carrière en tant que contractuelle...

Mais, comme ce sont encore les femmes qui portent les enfants, j'ai dû m'interrompre 3 fois...
Et comme les règles pour passer l'interne sont devenues défavorables pour moi - le délai d'exercice était de 3 ans à temps complet dans les 9 dernières années il y a encore 13 ans-, j'ai accepté la règle du concours: repasser l'externe et je n'ai pas râlé!!!!

Je ne râle pas pour le plaisir, mais pour que JUSTICE soit respectée./

inouk a écrit:Mme Prof, j'ai bien envoyé les documents au Ministère mais il m'a été répondu que c'est l"ordinateur" qui effectue les affectations...

Je ne comprends pas, les justificatifs étaient à envoyer au rectorat d'affectation, après les résultats, non ? Je suppose que vous avez donné le SIRET/SIREN de l'entreprise de votre mari sur SIAL, et que SIAL a, du coup, obtenu l'adresse du siège social. Honnêtement, j'ai été étonné par les options à remplir pour le rapprochement de conjoint sur SIAL, je ne suis d'ailleurs toujours pas sûr d'avoir compris ce qui a été vérifié ou non.