- IlseÉrudit
banou95 a écrit:Je répondais par rapport au niveau 4ème...
Je sais. Ma collègue de français a travaillé sur "Carmen" avec l aprof d'espagnol l'an dernier. Et la prof de musique l'étudie aussi (l'opéra).
Elles étaient absentes, on verra si elles veulent continuer.
- banou95Niveau 9
Ok, je pensais que c'était collectif et donc un peu imposé...
- IlseÉrudit
banou95 a écrit:Ok, je pensais que c'était collectif et donc un peu imposé...
Non, ce sont nos propositions, et ce sont des choses que l'on fait déjà et les collègues aussi.
- LeclochardEmpereur
V.Marchais a écrit:Non, Mutis, il n'y aura pas quatre volumes cette année.
Nathan a bien proposé de mettre des nègres à notre disposition, mais je me sens incapable de travailler en sous-traitant. Pour moi, faire une leçon de grammaire, c'est pas juste pondre 6 ou 8 exos sur le COD, par exemple. On se met à 3 sur chaque leçon, et on réfléchit chaque exercice un par un. Par quel travail entrons-nous dans la leçon ? dans les exercices ? Un travail sur les pronoms objet est indispensable, mais nous voulons en outre que ce travail permette aux élèves de réfléchir à la distinction la / l'a, les / l'ai ; que cela fasse travailler l'accord sujet-verbe avec pronom intercalé (je les aime(s?), ils les aiment ou aimes, etc.) ; la syntaxe, si hasardeuse dès qu'il faut mettre en oeuvre un pronom dans une phrase interrogative ou négative, surtout aux temps composés. Ça ne se voit peut-être pas, mais chaque exercice, aussi imparfait soit-il encore, est pensé au millimètre. Je ne vois pas comment je pourrais donner toutes les consignes à un nègre pour qu'il fasse ce travail à ma place. Ça me prendrait tellement de temps, en explications, vérifications, corrections, que j'ai sans doute aussi vite de faire les choses moi-même, avec mon équipe, qui a l'habitude. D'autant que c'est exactement la même chose avec les textes, le travail d'écriture et de vocabulaire.
Je ne veux pas faire pleurer sur mon sort, car tout ce que je fais, je le fais librement, mais depuis bientôt un an, ma vie, et celle de mes collaboratrices, est bien peu de chose. Perso, j'appelle ça la vie de c-o-n : travailler, bouffer, travailler, dormir (un tout petit peu), travailler... Honnêtement, là, j'en peux plus. Mes enfants en ont marre, et ça me crève le coeur de les négliger à ce point. Nous essayons de nous réorganiser, avec les filles, car je ne me sens pas prête à vivre une deuxième année comme ça. Je ne dis pas ça pour déclencher encouragements ou compliments, mais parce que c'est une question que je me pose chaque jour depuis des mois : je me demande si tout ça en vaut vraiment la peine, si un manuel, quels que soient sa qualité et son rayonnement, mérite d'y laisser deux ans de sa vie et de celle de ses proches.
Pardon, c'était le coup du blues du creux de l'hiver, sans doute.
Le manuel est un outil précieux. Je suis très reconnaissant aux collègues qui réfléchissent au programme et nous proposent leur vision. Ils me rendent bien service quand je ne sais pas comment aborder tel ou tel point. J'ai eu plusieurs l'occasion de m'appuyer sur le tien en 4ème.
Maintenant, cet outil mérite-t-il qu'on sacrifie sa vie de famille ? Cette question est trop personnelle pour qu'on réponde à ta place.
Bien entendu, les manuels ne sont pas des oeuvres d'art, ni des brillants essais. Ils sont destinés à disparaître des mémoires (sauf peut-être les Lagarde et Michard) Je conserve précieusement ceux de la collection Hatier que j'utilisais au lycée car elle est absolument remarquable mais je n'ai eu un tel coup de coeur pour ceux du collège.
Aujourd'hui, j'ai hâte de découvrir ce que votre équipe fera du programme casse-gueule qu'on nous impose. J'ai confiance en vous.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AmaliahEmpereur
Véro, je lis ton coup de blues et je le comprends vu le rythme infernal que ces changements vous imposent.
Voici des pour vous encourager et vous dire à quel point vos manuels sont précieux!
Voici des pour vous encourager et vous dire à quel point vos manuels sont précieux!
- SibylleNeoprof expérimenté
Véronique, certes, les élèves n'ont qu'une scolarité dans leur vie et nous souhaitons qu'elle soit la plus réussie possible, mais nous n'avons également tous qu'une seule vie et tu n'as qu'une seule occasion d'être une maman qui passe du temps irremplaçable avec ses enfants.
Mille mercis pour toi pour tout ce que tu fais mais sache déguster toutes les saveurs de ta vie de maman ! Carpe diem !
(dixit Sibylle qui a souvent aussi besoin de se le dire à elle-même ;-) en général en se répétant qu'elle ne veut pas être une mamie gâteau et envahissante parce qu'elle n'a pas su profiter à temps de ses propres enfants !)
Mille mercis pour toi pour tout ce que tu fais mais sache déguster toutes les saveurs de ta vie de maman ! Carpe diem !
(dixit Sibylle qui a souvent aussi besoin de se le dire à elle-même ;-) en général en se répétant qu'elle ne veut pas être une mamie gâteau et envahissante parce qu'elle n'a pas su profiter à temps de ses propres enfants !)
- DinaaaExpert spécialisé
V. Marchais, oui, tu le sais bien, nous sommes nombreux à faire des leçons de qualité à nos élèves grâce à tes manuels, mais franchement, je ne sais pas non plus si l'EN mérite de tels sacrifices. En tout cas, j'espère que tu pourras rapidement te reposer et te consacrer aux tiens.
L'aventure TDL est formidable et c'est une réussite, mais tu auras encore 30 bonnes années devant toi pour rédiger des manuels quand tes enfants seront plus grands. Ou peut-être peux-tu superviser et déléguer davantage... Je ne sais pas !
Merci en tout cas. Franchement.
L'aventure TDL est formidable et c'est une réussite, mais tu auras encore 30 bonnes années devant toi pour rédiger des manuels quand tes enfants seront plus grands. Ou peut-être peux-tu superviser et déléguer davantage... Je ne sais pas !
Merci en tout cas. Franchement.
- henrietteMédiateur
Pour info, Nathan propose une analyse des nouveaux programmes de Français ici : http://t.newsletters.nathan.fr/r/?id=h2d975ecb,347b5bb,347bc01
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- DicloniaExpert
bonjour !
Et au niveau "langue", comment se dépatouille-t-on ?
On garde la progression actuelle par niveau ?
Et au niveau "langue", comment se dépatouille-t-on ?
On garde la progression actuelle par niveau ?
- SergeMédiateur
En formation, on nous a rappelé que la langue ne devait pas être enseignée par progression autonome, mais à nouveau incluse dans les séquences, que c'était la doxa, même si -ponctuellement- quelques notions pouvaient être vues de façon indépendante des textes, mais que ça devrait être des exceptions. Ce à quoi certains ont demandé ce qui se passerait si on enseignait la grammaire de façon progressive et autonome ...
Les élèves s'écrouleraient-ils par terre en écumant ?
Les élèves s'écrouleraient-ils par terre en écumant ?
- V.MarchaisEmpereur
Et les formateurs ont répondu... ?
- tannatHabitué du forum
Pour nous, l'IPR présent lors de la formation a semblé dire exactement le contraire, je n'ai pas dû bien comprendre ou bien ils ne sont pas tous d'accord sur la lecture des textes.Serge a écrit:En formation, on nous a rappelé que la langue ne devait pas être enseignée par progression autonome, mais à nouveau incluse dans les séquences, que c'était la doxa, même si -ponctuellement- quelques notions pouvaient être vues de façon indépendante des textes, mais que ça devrait être des exceptions. Ce à quoi certains ont demandé ce qui se passerait si on enseignait la grammaire de façon progressive et autonome ...
Les élèves s'écrouleraient-ils par terre en écumant ?
La formation s'est étalée sur deux journées et il nous en reste encore 3 (nous a-t-on annoncé). On nous a proposé de travailler en atelier mais personne n'a pris de notes sur ce qui a été produit sur place. En revanche, les formateurs ont partagé les outils qu'ils avaient (tableaux de progression, idées de séquence ou de séance)...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- IsidoriaDoyen
Et tu partagerais ces documents?
- tannatHabitué du forum
Si je n'en suis pas l'auteur, en ai-je le droit ?
Je veux bien réfléchir à comment mettre en forme quelque chose qui s'en inspire ou les résume et, éventuellement, je t'enverrai la chose (si tu me donnes ton mail) mais pas avant une semaine au moins (donc pendant les vacances scolaires)...
Je veux bien réfléchir à comment mettre en forme quelque chose qui s'en inspire ou les résume et, éventuellement, je t'enverrai la chose (si tu me donnes ton mail) mais pas avant une semaine au moins (donc pendant les vacances scolaires)...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- IsidoriaDoyen
Je t'envoie mon mail en MP. Je t'y expliquerai aussi pourquoi ça pourrait m'intéresser.
Merci, tu fais ça quand tu peux.
Merci, tu fais ça quand tu peux.
- AnaroreNiveau 9
Bon je sors de formation et c'était, étonamment, pas mal du tout ! Notre IPR avait lu les programmes, travaillé dessus etc. Il a répondu à pas mal de questions et donné beaucoup de documents utiles qui résument les cycles et les nouveautés. Il en ressort les choses suivantes :
- L'oral va être une préoccupation majeure
- La littérature de jeunesse doit entrer dans nos considérations
- Nous avons une grande liberté dans le choix de nos textes, il faut en profiter
- Effectivement les genres sont "comme" gommés. Il nous a traduit ça comme une volonté, d'après des études scientifiques, de laisser le temps aux élèves de s'épanouir. Apparemment, la Lecture Analytique arrive trop tôt. Donc la réforme met l'accent sur la compréhension du texte : il faut d'abord qu'ils en saisissent le sens à la lecture, qu'ils comprennent les tenants et aboutissants de l'action, des personnages. Ensuite on peut s'attaquer à la forme et au genre, mais ce ne doit plus être notre moyen d'entrée dans les textes et ce n'est donc pas capital de leur faire une Histoire Littéraire COMPLETE. Selon ses mots, on passe du lecteur expert au lecteur attentionné : celui qui aura le goût de la lecture, et avec qui on pourra ensuite décortiquer les textes à la fin du cycle 4 puis au lycée.
- Il faut être moderne et utiliser le multimédia (en fonction de nos moyens c'est évident)
- Il faut travailler avec les collègues. En ce qui concerne les PE ils est évident qu'on ne pourra pas tout savoir. Un livret unique va dorénavant suivre l'élève jusqu'à la fin du collège et sera accessible numériquement pour nous aider. Mais selon lui le seul point intelligent est de se consulter pour ne pas faire ressortir toujours les mêmes bouquins.
- Pour la langue, il nous a décrypté les programmes : en cycle 3 il est attendu que les élèves rédigent une page complète de texte maintenant, sachent faire tous les accords (sujet/verbe/complément et les morphologies verbales de base), et qu'ils aient une bonne base de vocabulaire. En cycle 4, on arrive à deux pages, et à un approfondissement de la langue de façon à enrichir la construction de la phrase, du texte et du vocabulaire. Mais il a bien insisté sur le fait que l'on parlait là de la FIN des cycles et qu'il n'y avait plus de recommandation par niveau. A nous donc de nous entendre, ou alors de réagir en fonction des élèves après une évaluation diagnostique en début d'année.
- Les "leçons" de grammaire peuvent exister, de la même façon qu'on peut aussi faire des séances moitié texte, moitié point de grammaire. Selon lui il faut faire comme nous on le sent par rapport à nos savoirs et à nos classes.
- Enfin il a conclu par le fait que tout ça, nous le faisions déjà en grande partie. Qu'il ne s'agissait en fait que de nuancer certaines pratiques et d'essayer de s'adapter au rythme des élèves du point de vue de l'apprentissage (et de la société - ça il ne l'a pas dit mais on l'a tous compris).
Une seconde formation aura lieu en Mars, et nous travaillerons sur du concret.
- L'oral va être une préoccupation majeure
- La littérature de jeunesse doit entrer dans nos considérations
- Nous avons une grande liberté dans le choix de nos textes, il faut en profiter
- Effectivement les genres sont "comme" gommés. Il nous a traduit ça comme une volonté, d'après des études scientifiques, de laisser le temps aux élèves de s'épanouir. Apparemment, la Lecture Analytique arrive trop tôt. Donc la réforme met l'accent sur la compréhension du texte : il faut d'abord qu'ils en saisissent le sens à la lecture, qu'ils comprennent les tenants et aboutissants de l'action, des personnages. Ensuite on peut s'attaquer à la forme et au genre, mais ce ne doit plus être notre moyen d'entrée dans les textes et ce n'est donc pas capital de leur faire une Histoire Littéraire COMPLETE. Selon ses mots, on passe du lecteur expert au lecteur attentionné : celui qui aura le goût de la lecture, et avec qui on pourra ensuite décortiquer les textes à la fin du cycle 4 puis au lycée.
- Il faut être moderne et utiliser le multimédia (en fonction de nos moyens c'est évident)
- Il faut travailler avec les collègues. En ce qui concerne les PE ils est évident qu'on ne pourra pas tout savoir. Un livret unique va dorénavant suivre l'élève jusqu'à la fin du collège et sera accessible numériquement pour nous aider. Mais selon lui le seul point intelligent est de se consulter pour ne pas faire ressortir toujours les mêmes bouquins.
- Pour la langue, il nous a décrypté les programmes : en cycle 3 il est attendu que les élèves rédigent une page complète de texte maintenant, sachent faire tous les accords (sujet/verbe/complément et les morphologies verbales de base), et qu'ils aient une bonne base de vocabulaire. En cycle 4, on arrive à deux pages, et à un approfondissement de la langue de façon à enrichir la construction de la phrase, du texte et du vocabulaire. Mais il a bien insisté sur le fait que l'on parlait là de la FIN des cycles et qu'il n'y avait plus de recommandation par niveau. A nous donc de nous entendre, ou alors de réagir en fonction des élèves après une évaluation diagnostique en début d'année.
- Les "leçons" de grammaire peuvent exister, de la même façon qu'on peut aussi faire des séances moitié texte, moitié point de grammaire. Selon lui il faut faire comme nous on le sent par rapport à nos savoirs et à nos classes.
- Enfin il a conclu par le fait que tout ça, nous le faisions déjà en grande partie. Qu'il ne s'agissait en fait que de nuancer certaines pratiques et d'essayer de s'adapter au rythme des élèves du point de vue de l'apprentissage (et de la société - ça il ne l'a pas dit mais on l'a tous compris).
Une seconde formation aura lieu en Mars, et nous travaillerons sur du concret.
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- RoninMonarque
C'est une exception celui-là !
_________________
- AnaroreNiveau 9
Ronin a écrit:C'est une exception celui-là !
C'est exactement ce qu'on s'est dit. On est tous arrivés la mine renfrognée, et au bout d'une heure on s'est tous regardé très surpris !
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- DalvaVénérable
Oui, enfin, il a juste parlé comme quelqu'un de bien élevé et non fanatisé. Parce qu'entre les points qui ne justifient en rien un changement de programme, et ceux qui, même s'ils sont gentiment tournés, relèvent de , je ne vois pas trop de quoi on pourrait se réjouir.
- AnaroreNiveau 9
Dalva a écrit:Oui, enfin, il a juste parlé comme quelqu'un de bien élevé et non fanatisé. Parce qu'entre les points qui ne justifient en rien un changement de programme, et ceux qui, même s'ils sont gentiment tournés, relèvent de , je ne vois pas trop de quoi on pourrait se réjouir.
D'avoir passé la journée à discuter avec quelqu'un d'ouvert et d'intelligent, au lieu du dernier formateur que j'ai eu sur l'AP qui ne savait même pas ce qu'était un PAP, et qui nous a fait travailler en groupes pour nous dire : vous voyez, vous faites plein de choses ! Faites pareil l'an prochain !
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- DalvaVénérable
Je suis bien d'accord : ce devait être plus agréable.
En quoi cela rend-il les programmes positifs et la réforme acceptable ?
Et, pour tout dire, les gens qui sont capables, étant ouverts et intelligents, de transformer la grogne contre quelque chose d'inique en satisfaction sont bien les plus dangereux.
Les bons commerciaux sont comme ça aussi : ils vendent de la m***, mais on est satisfait et fier de l'acheter. Et content d'avoir rencontré en plus quelqu'un de sympathique, ouvert, souriant et intéressant.
Si tu reprends la liste des points que tu nous rapportes, cet inspecteur en effet :
- incite à délaisser davantage l'écrit pour consacrer davantage de temps à l'oral ;
- incite à étudier de la littérature de jeunesse et ne serait pas loin d'en faire la promotion, mais sans le dire car il est évident que cela provoquerait des réactions de rejet ;
- cautionne le "tout se vaut" en matière de textes étudiés, mais également l'abandon d'un parcours chronologique progressif ;
- oublie que les programmes actuels incitent déjà les enseignants à ne pas se focaliser sur la typologie des discours ni sur la forme et la technicité pour privilégier le sens et la compréhension, tout en insérant dans son discours les thèmes à la mode ("s'épanouir") et en incitant au renoncement, à céder à la facilité (cf. l'abandon de la "lecture analytique", que nous sommes loin de pratiquer réellement actuellement au collège...), fait semblant de croire que nous "entrons dans les textes" par le genre alors que, de la 6e à la 3e, nous nous préoccupons d'abord du sens premier - et du vocabulaire... - etc.
- il faut être moderne et utiliser le multimédia (en fonction de nos moyens c'est évident) (ça je le laisse tel quel, ça se passe de commentaire, multimédia = moderne, et "c'est évident" lui permet d'empêcher toute protestation de s'élever) (on peut cependant relever l'injection "il faut") ;
- Il faut travailler avec les collègues. (encore une injonction) : comment imposer ce qu'il n'est pas légal de nous imposer sans intégrer d'heures de concertation dans notre VS. En ce qui concerne les PE ils est évident qu'on ne pourra pas tout savoir. (encore une évidence propre à couper l'herbe sous le pied à toute objection.) Un livret unique va dorénavant suivre l'élève jusqu'à la fin du collège et sera accessible numériquement pour nous aider. (je l'ai vu, le projet de livret unique, ce n'est pas grâce à lui qu'on saura ce qui a été lu ou étudié) Mais selon lui le seul point intelligent est de se consulter pour ne pas faire ressortir toujours les mêmes bouquins. (Alors qu'une progressivité dans les notions grammaticales, orthographiques et lexicales, ça, ce ne serait vraiment pas intelligent.)
- Pour la langue, il nous a décrypté les programmes : en cycle 3 il est attendu que les élèves rédigent une page complète de texte maintenant, sachent faire tous les accords (sujet/verbe/complément et les morphologies verbales de base), et qu'ils aient une bonne base de vocabulaire. En cycle 4, on arrive à deux pages, et à un approfondissement de la langue de façon à enrichir la construction de la phrase, du texte et du vocabulaire. Mais il a bien insisté sur le fait que l'on parlait là de la FIN des cycles et qu'il n'y avait plus de recommandation par niveau. A nous donc de nous entendre, ou alors de réagir en fonction des élèves après une évaluation diagnostique en début d'année.
- Les "leçons" de grammaire peuvent exister, de la même façon qu'on peut aussi faire des séances moitié texte, moitié point de grammaire. Selon lui il faut faire comme nous on le sent par rapport à nos savoirs et à nos classes.
- Enfin il a conclu par le fait que tout ça, nous le faisions déjà en grande partie. (D'où l'intérêt de tout bouleverser.) Qu'il ne s'agissait en fait que de nuancer certaines pratiques (donc, de trop nombreux collègues font mal, et cette réforme est là pour les remettre dans le droit chemin, car si ces "certaines pratiques" étaient peu répandues, on ne s'embêterait pas avec une réforme d'une telle ampleur et un remaniement total des programmes et de la manière d'appréhender l'enseignement de la littérature, qui n'est plus envisagée comme littérature mais comme support de l'apprentissage du vivrensemble et du développement personnel) et d'essayer de s'adapter au rythme des élèves du point de vue de l'apprentissage (en obligeant quasi 100% d'une classe d'âge à apprendre en même temps les mêmes choses, quoi qu'on en dise, y compris les élèves qui étaient jusqu'à présent orientés en SEGPA. Ou en obligeant les enseignants à préparer 15 cours différents pour chaque heure de cours, afin de respecter le rythme d'apprentissage des élèves.).
Non, je n'arrive pas à lire tout cela avec satisfaction.
En quoi cela rend-il les programmes positifs et la réforme acceptable ?
Et, pour tout dire, les gens qui sont capables, étant ouverts et intelligents, de transformer la grogne contre quelque chose d'inique en satisfaction sont bien les plus dangereux.
Les bons commerciaux sont comme ça aussi : ils vendent de la m***, mais on est satisfait et fier de l'acheter. Et content d'avoir rencontré en plus quelqu'un de sympathique, ouvert, souriant et intéressant.
Si tu reprends la liste des points que tu nous rapportes, cet inspecteur en effet :
- incite à délaisser davantage l'écrit pour consacrer davantage de temps à l'oral ;
- incite à étudier de la littérature de jeunesse et ne serait pas loin d'en faire la promotion, mais sans le dire car il est évident que cela provoquerait des réactions de rejet ;
- cautionne le "tout se vaut" en matière de textes étudiés, mais également l'abandon d'un parcours chronologique progressif ;
- oublie que les programmes actuels incitent déjà les enseignants à ne pas se focaliser sur la typologie des discours ni sur la forme et la technicité pour privilégier le sens et la compréhension, tout en insérant dans son discours les thèmes à la mode ("s'épanouir") et en incitant au renoncement, à céder à la facilité (cf. l'abandon de la "lecture analytique", que nous sommes loin de pratiquer réellement actuellement au collège...), fait semblant de croire que nous "entrons dans les textes" par le genre alors que, de la 6e à la 3e, nous nous préoccupons d'abord du sens premier - et du vocabulaire... - etc.
- il faut être moderne et utiliser le multimédia (en fonction de nos moyens c'est évident) (ça je le laisse tel quel, ça se passe de commentaire, multimédia = moderne, et "c'est évident" lui permet d'empêcher toute protestation de s'élever) (on peut cependant relever l'injection "il faut") ;
- Il faut travailler avec les collègues. (encore une injonction) : comment imposer ce qu'il n'est pas légal de nous imposer sans intégrer d'heures de concertation dans notre VS. En ce qui concerne les PE ils est évident qu'on ne pourra pas tout savoir. (encore une évidence propre à couper l'herbe sous le pied à toute objection.) Un livret unique va dorénavant suivre l'élève jusqu'à la fin du collège et sera accessible numériquement pour nous aider. (je l'ai vu, le projet de livret unique, ce n'est pas grâce à lui qu'on saura ce qui a été lu ou étudié) Mais selon lui le seul point intelligent est de se consulter pour ne pas faire ressortir toujours les mêmes bouquins. (Alors qu'une progressivité dans les notions grammaticales, orthographiques et lexicales, ça, ce ne serait vraiment pas intelligent.)
- Pour la langue, il nous a décrypté les programmes : en cycle 3 il est attendu que les élèves rédigent une page complète de texte maintenant, sachent faire tous les accords (sujet/verbe/complément et les morphologies verbales de base), et qu'ils aient une bonne base de vocabulaire. En cycle 4, on arrive à deux pages, et à un approfondissement de la langue de façon à enrichir la construction de la phrase, du texte et du vocabulaire. Mais il a bien insisté sur le fait que l'on parlait là de la FIN des cycles et qu'il n'y avait plus de recommandation par niveau. A nous donc de nous entendre, ou alors de réagir en fonction des élèves après une évaluation diagnostique en début d'année.
- Les "leçons" de grammaire peuvent exister, de la même façon qu'on peut aussi faire des séances moitié texte, moitié point de grammaire. Selon lui il faut faire comme nous on le sent par rapport à nos savoirs et à nos classes.
- Enfin il a conclu par le fait que tout ça, nous le faisions déjà en grande partie. (D'où l'intérêt de tout bouleverser.) Qu'il ne s'agissait en fait que de nuancer certaines pratiques (donc, de trop nombreux collègues font mal, et cette réforme est là pour les remettre dans le droit chemin, car si ces "certaines pratiques" étaient peu répandues, on ne s'embêterait pas avec une réforme d'une telle ampleur et un remaniement total des programmes et de la manière d'appréhender l'enseignement de la littérature, qui n'est plus envisagée comme littérature mais comme support de l'apprentissage du vivrensemble et du développement personnel) et d'essayer de s'adapter au rythme des élèves du point de vue de l'apprentissage (en obligeant quasi 100% d'une classe d'âge à apprendre en même temps les mêmes choses, quoi qu'on en dise, y compris les élèves qui étaient jusqu'à présent orientés en SEGPA. Ou en obligeant les enseignants à préparer 15 cours différents pour chaque heure de cours, afin de respecter le rythme d'apprentissage des élèves.).
Non, je n'arrive pas à lire tout cela avec satisfaction.
- Invité ElExpert spécialisé
Ah, Dalva Tu te portes volontaire pour des formations au PAF sur la modalisation et le discours du marketing?
- DicloniaExpert
Merci pour vos retours de formation !
Ne risque t-on pas, avec cette "liberté" (ou ce "flou artistique" dans les textes) de louper certains enseignements en langue en fin de cycle ?
Est-ce que ce sont les enseignants de fin de cycle qui vont devoir tout vérifier ?? Et compléter / rattraper le cas échéant ?
Ça me turlupine quand même pas mal de ne pas savoir quels points de langue étudier en 6e, 5e, 4e, 3e...
Ou alors, on garde la progression actuelle ? Ce qui serait le plus simple, non ?
Ne risque t-on pas, avec cette "liberté" (ou ce "flou artistique" dans les textes) de louper certains enseignements en langue en fin de cycle ?
Est-ce que ce sont les enseignants de fin de cycle qui vont devoir tout vérifier ?? Et compléter / rattraper le cas échéant ?
Ça me turlupine quand même pas mal de ne pas savoir quels points de langue étudier en 6e, 5e, 4e, 3e...
Ou alors, on garde la progression actuelle ? Ce qui serait le plus simple, non ?
- DalvaVénérable
Non.elpenor a écrit:Ah, Dalva Tu te portes volontaire pour des formations au PAF sur la modalisation et le discours du marketing?
Je suppose qu'on imagine vraiment qu'avec une évaluation diagnostique en début d'année, tu seras parée.Diclonia a écrit:Merci pour vos retours de formation !
Ne risque t-on pas, avec cette "liberté" (ou ce "flou artistique" dans les textes) de louper certains enseignements en langue en fin de cycle ?
Est-ce que ce sont les enseignants de fin de cycle qui vont devoir tout vérifier ?? Et compléter / rattraper le cas échéant ?
Ça me turlupine quand même pas mal de ne pas savoir quels points de langue étudier en 6e, 5e, 4e, 3e...
Ou alors, on garde la progression actuelle ? Ce qui serait le plus simple, non ?
Pour ta dernière ligne : c'est ce que je pense aussi.
- ProvenceEnchanteur
Dalva a écrit:Je suppose qu'on imagine vraiment qu'avec une évaluation diagnostique en début d'année, tu seras parée.Diclonia a écrit:Merci pour vos retours de formation !
Ne risque t-on pas, avec cette "liberté" (ou ce "flou artistique" dans les textes) de louper certains enseignements en langue en fin de cycle ?
Est-ce que ce sont les enseignants de fin de cycle qui vont devoir tout vérifier ?? Et compléter / rattraper le cas échéant ?
Ça me turlupine quand même pas mal de ne pas savoir quels points de langue étudier en 6e, 5e, 4e, 3e...
Ou alors, on garde la progression actuelle ? Ce qui serait le plus simple, non ?
Pour ta dernière ligne : c'est ce que je pense aussi.
Je suppose que pas grand monde, parmi les concepteurs des programmes, ne se soucie vraiment de l’apprentissage de la langue. Mais bon, tant que le jeune est épanoui et prend du plaisir à lire Cœur grenadine, tout va bien...
Comme vous, je suivrai l'actuel programme de grammaire.
- AnaroreNiveau 9
J'ai dit que ce n'était pas mal d'un point de vue global sur la journée, pas que nous étions ravis de la réforme
Pour la grammaire, certains collègues ont essayé de faire un progression sur cycle 3/cycle 4 et s'y sont cassés les dents en suivant les indications des nouveaux programmes (parce qu'il y a des trucs débiles visiblement genre "apprendre le passé-simple à la 3p.singulier uniquement" et que personne ne veut "partir des élèves"pour faire 30 cours de grammaire différents !!).
Donc la majorité d'entre-nous a décidé de reprendre la progression actuelle, quitte à bien mettre ça au point en début d'année pour vérifier que tout le monde sait que les compléments circonstanciels on les fait en 6e, et les modalisateurs en 3e.
Pour la grammaire, certains collègues ont essayé de faire un progression sur cycle 3/cycle 4 et s'y sont cassés les dents en suivant les indications des nouveaux programmes (parce qu'il y a des trucs débiles visiblement genre "apprendre le passé-simple à la 3p.singulier uniquement" et que personne ne veut "partir des élèves"pour faire 30 cours de grammaire différents !!).
Donc la majorité d'entre-nous a décidé de reprendre la progression actuelle, quitte à bien mettre ça au point en début d'année pour vérifier que tout le monde sait que les compléments circonstanciels on les fait en 6e, et les modalisateurs en 3e.
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
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