- SeiGrand Maître
Bon, je n'ai aucune expérience, donc je ne fais pas de mon avis une certitude, loin de là. Ma démarche intuitive est inverse à la tienne : il ne me serait pas venu à l'esprit de faire lire aux élèves certains passages. Les entretiens que j'ai menés au Bac blanc étaient fondés sur des questions très générales, qui amenaient à convoquer d'autres textes, sans entrer dans le détail nécessairement. Je n'avais pas l'impression d'être en cours dans la mesure où, pour les entretiens réussis, je posais très, très peu de questions, laissant réfléchir l'élève à partir de ses connaissances et développer une réponse qui pouvait être longue.
D'ailleurs, j'ai appris par la suite que les élèves avec des connaissances avaient adoré la partie entretien de l'épreuve. (Je dis ça seulement pour dire que cette épreuve les met à l'honneur, pas pour dire que la méthode "sans les textes" est la meilleure.)
D'ailleurs, j'ai appris par la suite que les élèves avec des connaissances avaient adoré la partie entretien de l'épreuve. (Je dis ça seulement pour dire que cette épreuve les met à l'honneur, pas pour dire que la méthode "sans les textes" est la meilleure.)
- OrlandaFidèle du forum
Je n'interroge pas sur les textes complémentaires en entretien. Il ne s'agit pas de leur faire faire un second exposé! Je pose une question générale sur le genre littéraire concerné pour ouvrir la discussion, à eux de la nourrir de références, puisées - ou non - dans les textes complémentaires.
Je n'ai jamais compris ces collègues qui préparent les questions de l'entretien à l'avance. Ce que je vais dire pour l'amorcer, je l'invente pendant que l'élève fait son exposé.
Je n'ai jamais compris ces collègues qui préparent les questions de l'entretien à l'avance. Ce que je vais dire pour l'amorcer, je l'invente pendant que l'élève fait son exposé.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- User5899Demi-dieu
On a déjà cité le BO. Les OI doivent être apportées en double exemplaire. Rien d'officiel n'est dit à propos des textes complémentaires.nlm76 a écrit:Ah bon. Où avez-vous vu qu'il le fallait ?Al a écrit:Bon ben ça se confirme : un seul roman lu dans l'année, c'est un peu du f... de gu... surtout quand les élèves ne sont "pas au courant" (reste à prouver!!) qu'il faut emmener les livres lus / textes complémentaires.
Et l'entretien, je le fais sur quoi moi ??
Moi j'apporte mes livres, y compris en double quand j'en ai plusieurs exemplaires. Al, l'entretien, c'est aussi sur l’objet d'étude en général, pas forcément sur les documents complémentaires. Ça peut être aussi sur l'OI dont un extrait a été lu juste avant.Al a écrit:Et que dire du droit que l'on a de demander un exposé "hors liste" comme Cripure le fait ? là ce serait impossible. Je n'ai pas à photocopier des textes d'oeuvres qu'ils doivent avoir.
"Dans quel cadre avez-vous étudié ce livre ? Vous avez étudié cet objet d'étude en deux séquences, comment cela s'est-il passé ? Qu'avez-vous lu ? Ah ? Vous pouvez m'en parler un peu ? Vraiment ? Mais quel dommage ! Un autre texte alors ? Des photos ? Mais oui ! Alors ? Rien ? Oh Mais vous savez que c'est vous qui devez parler ? Hum ? Oui, vous pouvez vous essuyer les yeux, bien sûr, enfin ! Mais cessez de renifler, ça m'énerve "
Attention, Al, regardez bien le texte officiel, Notre Bible A Tous.Al a écrit:Je ne comprends pas vos propos. Pour moi l'entretien est un dialogue avec l'examinateur, prenant appui sur des textes ("complémentaires"et/ou des oeuvres intégrales en lien avec l'OE de la séquence). Ca n'a pas à être un recrachage d'une quelconque mémorisation en amont (même si bien sûr il faut travailler les textes avant l'oral). Parfois dans l'entretien, nous relisons tel ou tel extrait, pour orienter notre dialogue. Et que dire d'un entretien sur une oeuvre plastique "invisible" au moment où on en parle ? :shock: bref je tombe des nues mais je comprends mieux pourquoi les élèves sont arrivés avec 3 L.A se battant en duel dans leur sac et qu'eux mêmes ne savaient pas ce qu'ils auraient dû emmener entre le manuel, les textes, les livres...
Les entretiens ont été pour bien des élèves impossibles à mener, ne pouvant prendre appui sur rien, j'ai essayé de ne pas trop les pénaliser puisqu'ils semblaient de bonne foi, ce que vous venez de me confirmer. C'est magique!
BO de 2011 (c'est moi qui graisse) a écrit:Les objectifs de l'entretien
L'examinateur ne se livre pas à un « corrigé » de la première partie de l'épreuve. Il veille à ne pas exiger du candidat la récitation pure et simple d'une question de cours. Il cherche au contraire :
- à ouvrir des perspectives ;
- à approfondir et à élargir la réflexion, en partant du texte qui vient d'être étudié pour aller vers :
. l'oeuvre intégrale ou le groupement d'où ce texte a été extrait,
. l'une des lectures cursives proposées en relation avec le texte qui vient d'être étudié,
. l'objet d'étude ou les objets d'étude en relation avec le texte qui vient d'être étudié ;
- à évaluer les connaissances du candidat sur l'oeuvre ou l'objet d'étude ;
- à apprécier l'intérêt du candidat pour les textes qu'il a étudiés ou abordés en lecture cursive ;
- à tirer parti des lectures et activités personnelles du candidat.
La conduite de l'entretien
En liaison avec l'objet ou les objets d'étude, l'examinateur cherche à évaluer un ensemble de connaissances et de compétences issu des lectures de l'année. Il ouvre le plus possible cet entretien aux lectures et aux activités personnelles du candidat, telles qu'elles sont mentionnées sur le descriptif.
Pour cette raison, l'examinateur s'appuie sur les propos du candidat et conduit un dialogue ouvert. Il évite les questions pointillistes.
Je connais encore la totalité des textes de ma liste de bac de 1982. Bon, j'hésite un peu sur certains termes des extraits de De l'esprit des lois, mais c'est tout. On a un cerveau bien avant l'agreg, et je compte bien moi aussi adopter certains conseils de nlm76 dans ma S de l'an prochain.Al a écrit:Non mais ça ne me viendrait pas à l'esprit d'attendre des qualités d'agrégés chez les candidats que j'interroge (et avoir parfaitement en mémoire 20 LA + 30 textes complémentaires, pour moi, c'est l'agreg. Au moins.).
Il n'est écrit nulle part qu'ils y ont droit. Je les leur laisse s'ils sont sous forme de fascicule que je peux feuilleter rapidement pour vérifier qu'il n'y a rien d'écrit et qu'il n'y a pas de cours. Sinon, s'il y a des pochettes plastique ou autres nids à pompes, c'est niet, tout dans le sac. Mais c'est très compatible avec la "philosophie" (pardon PY) de l'entretien citée supra par moiAl a écrit:Par contre je me demande pourquoi les candidats ont droit aux textes complémentaires pendant l'entretien s'ils ne doivent pas les emmener... en fait, vous leur interdisez de les consulter s'ils les ont ?
+1000Orlanda a écrit:Je n'interroge pas sur les textes complémentaires en entretien. Il ne s'agit pas de leur faire faire un second exposé! Je pose une question générale sur le genre littéraire concerné pour ouvrir la discussion, à eux de la nourrir de références, puisées - ou non - dans les textes complémentaires.
Je n'ai jamais compris ces collègues qui préparent les questions de l'entretien à l'avance. Ce que je vais dire pour l'amorcer, je l'invente pendant que l'élève fait son exposé.
- trompettemarineMonarque
Voilà, c'est le bordel, surtout pour les professeurs.
On ferait une épreuve de 10 minutes sur une LA avec une reprise si nécessaire et basta ! plus aucune lecture cursive ou texte complémentaire !
Les élèves seraient évalués de façon plus juste, étudieraient davantage de textes (on en arrive difficilement à une vingtaine aujourd'hui) et les professeurs seraient plus sereins.
En trois jours au lieu de quatre ou cinq aujourd'hui, tous les oraux seraient finis avec des résultats tout à fait comparables, voire meilleurs.
Malheureusement, au train où vont les choses, je crains que les LA finissent par disparaître au profit de textes complémentaires dans un gloubi-boulga indigeste.
Et tant pis, si je parais réac. !
EDIT : je refais un peu l'EAF et le monde parce que je viens de boire un verre de rosé, mais je ne pense pas avoir tout à fait tort !
EDIT 2 : encore un verre, et je supprime carrément l'EAF ! :abk:
On ferait une épreuve de 10 minutes sur une LA avec une reprise si nécessaire et basta ! plus aucune lecture cursive ou texte complémentaire !
Les élèves seraient évalués de façon plus juste, étudieraient davantage de textes (on en arrive difficilement à une vingtaine aujourd'hui) et les professeurs seraient plus sereins.
En trois jours au lieu de quatre ou cinq aujourd'hui, tous les oraux seraient finis avec des résultats tout à fait comparables, voire meilleurs.
Malheureusement, au train où vont les choses, je crains que les LA finissent par disparaître au profit de textes complémentaires dans un gloubi-boulga indigeste.
Et tant pis, si je parais réac. !
EDIT : je refais un peu l'EAF et le monde parce que je viens de boire un verre de rosé, mais je ne pense pas avoir tout à fait tort !
EDIT 2 : encore un verre, et je supprime carrément l'EAF ! :abk:
- User5899Demi-dieu
Non, vous êtes dans le vrai. C'est d'ailleurs l'épreuve que les vieux ont fait passer jusqu'en 2001 : une explication de texte et une question d'ensemble (GT ou OI) à préparer en même temps en 20 minutes, et 20 minutes de passage.
- NLM76Grand Maître
Chère Al,
je crois que vous n'imaginez pas du tout quelles peuvent être nos pratiques. Le gros problème vient de votre "sur du vide avec nos élèves actuels". Les élèves actuels n'ont pas subi de mutation génétique. Ils peuvent apprendre. Si on les y force un peu. Le problème, c'est qu'ils apprennent les cours des profs plutôt que les textes des auteurs, en particulier parce que les professeurs de français s'occupent trop des notions prétendument littéraires, et pas assez des textes. Faites confiance aux élèves. Ils sont capables d'apprendre. Et c'est ce qui leur permet de pouvoir réfléchir.
je crois que vous n'imaginez pas du tout quelles peuvent être nos pratiques. Le gros problème vient de votre "sur du vide avec nos élèves actuels". Les élèves actuels n'ont pas subi de mutation génétique. Ils peuvent apprendre. Si on les y force un peu. Le problème, c'est qu'ils apprennent les cours des profs plutôt que les textes des auteurs, en particulier parce que les professeurs de français s'occupent trop des notions prétendument littéraires, et pas assez des textes. Faites confiance aux élèves. Ils sont capables d'apprendre. Et c'est ce qui leur permet de pouvoir réfléchir.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- totoroMonarque
J'interroge de façon très générale sur les textes complémentaires et en effet, ceux qui n'ont pas fait un minimum d'effort de mémorisation ne peuvent RIEN dire. Je les laisse regarder les documents (parfois, c'est moi qui leur montre le texte tellement je suis affligée) : s'ils ont fait le boulot, il leur faut deux secondes pour dire un truc intéressant, s'ils n'ont rien fait, ils commentent vaguement la première phrase...
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- AlExpert spécialisé
Ok, bref, c'est sûr que mes entretiens ne ressemblent pas à une question générale qui les lance et ensuite à eux de faire une mini disserte orale en convoquant les textes de leur choix. D'ailleurs pour moi lancer les candidats et les écouter parler ben... c'est quasi la même chose que l'exposé. Alors que pour vous c'est les faire parler des textes complémentaires qui serait "un second exposé". On se comprend vraiment pas
Je ne comprends pas du tout (en toute bonne foi) vos remarques. Finalement vous parlez de vos exploits à l'EAF pour m'objecter des exemples...comment dire... J'avais l'impression d'être très exigeante mais là je ne peux plus suivre, c'est clair. Vos exemples m'ont donné envie de vous demander si, en plus d'une connaissance par coeur de tous les textes, vos candidats doivent faire le poirier ou jongler pendant leurs exploits mnésiques... c'est pas du tout que je trouve ça inutile, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas ma conception de l'enseignement, de l'échange (puisqu'on parle de l'entretien), ce que j'aime faire avec les candidats et surtout de ce que j'ai l'impression de pouvoir décemment attendre d'eux, je m'exprime là sans aucune démagogie.
Que le futur agrégé de lettres me ponde un exposé à tomber et puisse ensuite disserter oralement à partir de la moindre de mes remarques sans regarder le moindre texte, ben c'est super, je suis ravie, je mets 20, mais je ne vois pas le rapport avec la majorité des candidats. Or, un candidat moyen peut tout à fait offrir de belles choses à entendre si on lui donne un appui. Mais c'est sûr que s'il ne connait pas ses textes / ne les a pas emmenés pour qu'on les regarde ensemble, ben... c'est tout de suite compliqué.
Précisément, je ne "calcule" pas mes questions durant l'entretien : elles peuvent être générales ou "rebondir" sur une remarque, tout cela est d'ailleurs parfaitement stipulé par le BO que Cripure a cité. Il s'agit de "construire" un "dialogue" (et je dirais aussi : construire ou reconstruire du sens, selon le cas), deux termes desquels la mini-dissertation dont vous parlez me parait très éloignée.
Je ne comprends pas du tout (en toute bonne foi) vos remarques. Finalement vous parlez de vos exploits à l'EAF pour m'objecter des exemples...comment dire... J'avais l'impression d'être très exigeante mais là je ne peux plus suivre, c'est clair. Vos exemples m'ont donné envie de vous demander si, en plus d'une connaissance par coeur de tous les textes, vos candidats doivent faire le poirier ou jongler pendant leurs exploits mnésiques... c'est pas du tout que je trouve ça inutile, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas ma conception de l'enseignement, de l'échange (puisqu'on parle de l'entretien), ce que j'aime faire avec les candidats et surtout de ce que j'ai l'impression de pouvoir décemment attendre d'eux, je m'exprime là sans aucune démagogie.
Que le futur agrégé de lettres me ponde un exposé à tomber et puisse ensuite disserter oralement à partir de la moindre de mes remarques sans regarder le moindre texte, ben c'est super, je suis ravie, je mets 20, mais je ne vois pas le rapport avec la majorité des candidats. Or, un candidat moyen peut tout à fait offrir de belles choses à entendre si on lui donne un appui. Mais c'est sûr que s'il ne connait pas ses textes / ne les a pas emmenés pour qu'on les regarde ensemble, ben... c'est tout de suite compliqué.
Précisément, je ne "calcule" pas mes questions durant l'entretien : elles peuvent être générales ou "rebondir" sur une remarque, tout cela est d'ailleurs parfaitement stipulé par le BO que Cripure a cité. Il s'agit de "construire" un "dialogue" (et je dirais aussi : construire ou reconstruire du sens, selon le cas), deux termes desquels la mini-dissertation dont vous parlez me parait très éloignée.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- AlExpert spécialisé
NLM : Précisément, je préfère que les élèves apprennent à réfléchir / penser les textes. Il me semble que tout ce que j'ai écrit allait dans ce sens là.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- AlExpert spécialisé
Il se trouve qu'un dialogue avec l'examinateur (où bien sûr on s'efface un peu) avec un candidat excellent est également un moment de pur régal. Tout comme je ne vois pas pourquoi interrompre forcément une réponse longue et brillante, je ne vois pas pourquoi s'interdire l'échange. Qu'est-ce qui empêche d'être à la fois dans une perspective générale (parce qu'on a envie, parce que le propos de l'élève s'y prête, parce que voilà quoi!) et de prendre du plaisir à citer un vers, une phrase ? ou à poser une question précise... parce qu'elle nous traverse l'esprit ? (précis n'est pas "pointilliste"). Pour les textes complémentaires, ça peut être dans plein de perspectives différentes : littérature comparée ; histoire de la littérature / des arts / des idées ; élargissements de la L.A vers un ou plusieurs autres textes, de toute façon c'est infini...Sei a écrit:Bon, je n'ai aucune expérience, donc je ne fais pas de mon avis une certitude, loin de là. Ma démarche intuitive est inverse à la tienne : il ne me serait pas venu à l'esprit de faire lire aux élèves certains passages. Les entretiens que j'ai menés au Bac blanc étaient fondés sur des questions très générales, qui amenaient à convoquer d'autres textes, sans entrer dans le détail nécessairement. Je n'avais pas l'impression d'être en cours dans la mesure où, pour les entretiens réussis, je posais très, très peu de questions, laissant réfléchir l'élève à partir de ses connaissances et développer une réponse qui pouvait être longue.
D'ailleurs, j'ai appris par la suite que les élèves avec des connaissances avaient adoré la partie entretien de l'épreuve. (Je dis ça seulement pour dire que cette épreuve les met à l'honneur, pas pour dire que la méthode "sans les textes" est la meilleure.)
BON !! moi j'ai l'impression d'être en plein théâtre de l'absurde là, je me retire de la conversation avant d'en perdre définitivement mon latin!... déjà que sur Ionesco ils ont pas été très bons... :lol:
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- PonocratesExpert spécialisé
Sans vouloir défendre l'épreuve actuelle, il me semble que le but des documents complémentaires est de fournir les éléments d'une culture littéraire qui fait cruellement défaut à la plupart des élèves, de leur procurer de quoi réfléchir aux objets d'études et mettre en perspective LA et OI. L'entretien est donc bien un dialogue, pour peu que les élèves aient fait leur travail, à savoir lire et analyser ces documents et les mettre en rapport avec les textes vus plus finement en classe. Il ne s'agit pas d'une épreuve d'agrégation, mais il est évident que l'on ne peut réfléchir quand on ne sait rien, quand on n'a rien compris ou appris de ces documents. Et comme d'autres collègues ici, mes questions, dans la deuxième partie, étaient plutôt générales et ne devenaient plus précises que si le candidat semblait en mesure d'affiner son propos. Mon intention était de voir à quel point il s'était approprié les textes et pouvait "penser avec" eux. A charge pour moi, dans le dialogue, de le pousser les plus loin possible dans la réflexion - pour les meilleurs bien sûr. Et nul besoin des doc complémentaires sous les yeux pour cela...
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- ysabelDevin
Entièrement d'accord avec toi.
Et cette après-midi, avec ma dernière candidate, j'ai eu un entretien très fructueux sur Roberto Zucco, de réflexion en réflexion elle a abouti à une interprétation à laquelle elle n'aurait pas pensé.
Nul besoin d'avoir la pièce sous les yeux, elle l'avait lue à plusieurs reprises et je voyais bien qu'elle la connaissait très bien, ce qui lui a permis d'avancer dans la réflexion.
Et cette après-midi, avec ma dernière candidate, j'ai eu un entretien très fructueux sur Roberto Zucco, de réflexion en réflexion elle a abouti à une interprétation à laquelle elle n'aurait pas pensé.
Nul besoin d'avoir la pièce sous les yeux, elle l'avait lue à plusieurs reprises et je voyais bien qu'elle la connaissait très bien, ce qui lui a permis d'avancer dans la réflexion.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- stenchMonarque
Cripure a écrit:+1000Orlanda a écrit:Je n'interroge pas sur les textes complémentaires en entretien. Il ne s'agit pas de leur faire faire un second exposé! Je pose une question générale sur le genre littéraire concerné pour ouvrir la discussion, à eux de la nourrir de références, puisées - ou non - dans les textes complémentaires.
Je n'ai jamais compris ces collègues qui préparent les questions de l'entretien à l'avance. Ce que je vais dire pour l'amorcer, je l'invente pendant que l'élève fait son exposé.
Sur nos descriptifs, il y a bien deux parties différentes dans chaque séquence : l'une qui comprend les LA et qui est réservée à l'exposé, l'autre qui comprend les doc complémentaires et qui est réservée à l'entretien. Je vous copie / colle le descriptif vierge proposé sur le site académique :
SÉQUENCE N° …… : étude d’une œuvre intégrale
(TITRE DE LA SÉQUENCE)
Problématique : «………. » (à distinguer du titre)
éventuellement Explicitation de la problématique : (de 2 à 5 lignes)
Objet(s) d'étude : reprendre l’intitulé des objets d’étude du programme de septembre 2011
Pour l’exposé :
Lectures analytiques retenues pour l’épreuve orale : (merci d’indiquer avec précision les références exactes du passage, début, fin, édition si nécessaire, etc.)
1.
2.
3.
4.
Pour l’entretien :
Études d’ensemble ou éléments de synthèse :
Autres lectures :
Autres travaux et activités personnelles (par exemple TPE, sorties culturelles, étude d’images fixes et mobiles, liens avec l’histoire des arts, les langues et cultures de l’antiquité) :
…
…
…
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- totoroMonarque
Al a écrit:Ok, bref, c'est sûr que mes entretiens ne ressemblent pas à une question générale qui les lance et ensuite à eux de faire une mini disserte orale en convoquant les textes de leur choix. D'ailleurs pour moi lancer les candidats et les écouter parler ben... c'est quasi la même chose que l'exposé. Alors que pour vous c'est les faire parler des textes complémentaires qui serait "un second exposé". On se comprend vraiment pas
Je ne comprends pas du tout (en toute bonne foi) vos remarques. Finalement vous parlez de vos exploits à l'EAF pour m'objecter des exemples...comment dire... J'avais l'impression d'être très exigeante mais là je ne peux plus suivre, c'est clair. Vos exemples m'ont donné envie de vous demander si, en plus d'une connaissance par coeur de tous les textes, vos candidats doivent faire le poirier ou jongler pendant leurs exploits mnésiques... c'est pas du tout que je trouve ça inutile, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas ma conception de l'enseignement, de l'échange (puisqu'on parle de l'entretien), ce que j'aime faire avec les candidats et surtout de ce que j'ai l'impression de pouvoir décemment attendre d'eux, je m'exprime là sans aucune démagogie.
Que le futur agrégé de lettres me ponde un exposé à tomber et puisse ensuite disserter oralement à partir de la moindre de mes remarques sans regarder le moindre texte, ben c'est super, je suis ravie, je mets 20, mais je ne vois pas le rapport avec la majorité des candidats. Or, un candidat moyen peut tout à fait offrir de belles choses à entendre si on lui donne un appui. Mais c'est sûr que s'il ne connait pas ses textes / ne les a pas emmenés pour qu'on les regarde ensemble, ben... c'est tout de suite compliqué.
Précisément, je ne "calcule" pas mes questions durant l'entretien : elles peuvent être générales ou "rebondir" sur une remarque, tout cela est d'ailleurs parfaitement stipulé par le BO que Cripure a cité. Il s'agit de "construire" un "dialogue" (et je dirais aussi : construire ou reconstruire du sens, selon le cas), deux termes desquels la mini-dissertation dont vous parlez me parait très éloignée.
Il ne s'agit pas de connaitre par coeur, il s'agit de pouvoir parler d'un texte, de façon générale, même en paraphrase, de façon à faire des liens. Si je donne en LA un texte sur les relations maître-valet, je vois dans le descriptif qu'ils ont travaillé sur un GT "maîtres et valets", j'interroge les points communs, les différences et j'attends une réponse qui s'appuie sur des exemples. Pas d'analyse, pas de nouvel exposé. Et ils peuvent même avoir les textes sous les yeux, ça ne favorise que ceux qui ont vraiment bossé.
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- SeiGrand Maître
Al a écrit:Il se trouve qu'un dialogue avec l'examinateur (où bien sûr on s'efface un peu) avec un candidat excellent est également un moment de pur régal. Tout comme je ne vois pas pourquoi interrompre forcément une réponse longue et brillante, je ne vois pas pourquoi s'interdire l'échange. Qu'est-ce qui empêche d'être à la fois dans une perspective générale (parce qu'on a envie, parce que le propos de l'élève s'y prête, parce que voilà quoi!) et de prendre du plaisir à citer un vers, une phrase ? ou à poser une question précise... parce qu'elle nous traverse l'esprit ? (précis n'est pas "pointilliste"). Pour les textes complémentaires, ça peut être dans plein de perspectives différentes : littérature comparée ; histoire de la littérature / des arts / des idées ; élargissements de la L.A vers un ou plusieurs autres textes, de toute façon c'est infini...Sei a écrit:Bon, je n'ai aucune expérience, donc je ne fais pas de mon avis une certitude, loin de là. Ma démarche intuitive est inverse à la tienne : il ne me serait pas venu à l'esprit de faire lire aux élèves certains passages. Les entretiens que j'ai menés au Bac blanc étaient fondés sur des questions très générales, qui amenaient à convoquer d'autres textes, sans entrer dans le détail nécessairement. Je n'avais pas l'impression d'être en cours dans la mesure où, pour les entretiens réussis, je posais très, très peu de questions, laissant réfléchir l'élève à partir de ses connaissances et développer une réponse qui pouvait être longue.
D'ailleurs, j'ai appris par la suite que les élèves avec des connaissances avaient adoré la partie entretien de l'épreuve. (Je dis ça seulement pour dire que cette épreuve les met à l'honneur, pas pour dire que la méthode "sans les textes" est la meilleure.)
BON !! moi j'ai l'impression d'être en plein théâtre de l'absurde là, je me retire de la conversation avant d'en perdre définitivement mon latin!... déjà que sur Ionesco ils ont pas été très bons... :lol:
Ah, mais je ne critique pas la méthode dite "du regard sur les textes", je défends l'autre. Nul doute qu'il y a des avantages à procéder autrement.
La seule chose avec laquelle je ne suis pas d'accord dans ton propos, c'est l'idée que l'entretien qui se déroulerait en limitant l'intervention de l'examinateur serait un redoublement de la partie 1 de l'épreuve. La partie 1 de l'épreuve est la vérification que le cours, la pensée offerte par le professeur sur un texte, a été comprise. La 2e partie de l'épreuve est l'occasion pour le candidat de prendre la parole pour mettre en relation tout ce qu'il a appris de manière à produire une pensée personnelle, ou, tout du moins, de produire l'effort de réfléchir. J'ai mis d'excellentes notes parce que j'ai vu un effort de ce type, même si, évidemment, le résultat aurait été insuffisant pour obtenir l'agrégation.
PS : Je schématise parce que l'idéal est que le candidat ne fasse pas le perroquet dans la partie 1, mais l'idée y est.
- User5899Demi-dieu
Je plussoie, Al. Si au lieu de deux heures de cours sur un mouvement, vous en profitez pour faire lire/étudier/écrire, ils retiennent mieux, en tout cas comprennent mieux, pour peu que le texte/l'exercice ait été mieux choisi. Sur ce point, pour une fois, je suis d'accord avec mes IPR : les cours d'étiquettes, bof, bof et rebof.nlm76 a écrit:Chère Al,
je crois que vous n'imaginez pas du tout quelles peuvent être nos pratiques. Le gros problème vient de votre "sur du vide avec nos élèves actuels". Les élèves actuels n'ont pas subi de mutation génétique. Ils peuvent apprendre. Si on les y force un peu. Le problème, c'est qu'ils apprennent les cours des profs plutôt que les textes des auteurs, en particulier parce que les professeurs de français s'occupent trop des notions prétendument littéraires, et pas assez des textes. Faites confiance aux élèves. Ils sont capables d'apprendre. Et c'est ce qui leur permet de pouvoir réfléchir.
- User5899Demi-dieu
Il n'y a pas de dissertation orale. Un entretien est un jeu de questions-réponses. En 10 minutes, il devrait y avoir au moins 5 questions et 5 réponses. Un dialogue n'est ni un monologue, ni une tirade. Enfin, si les mots ont un sens.Al a écrit:Ok, bref, c'est sûr que mes entretiens ne ressemblent pas à une question générale qui les lance et ensuite à eux de faire une mini disserte orale en convoquant les textes de leur choix. D'ailleurs pour moi lancer les candidats et les écouter parler ben... c'est quasi la même chose que l'exposé. Alors que pour vous c'est les faire parler des textes complémentaires qui serait "un second exposé". On se comprend vraiment pas
Je ne comprends pas du tout (en toute bonne foi) vos remarques. Finalement vous parlez de vos exploits à l'EAF pour m'objecter des exemples...comment dire... J'avais l'impression d'être très exigeante mais là je ne peux plus suivre, c'est clair. Vos exemples m'ont donné envie de vous demander si, en plus d'une connaissance par coeur de tous les textes, vos candidats doivent faire le poirier ou jongler pendant leurs exploits mnésiques... c'est pas du tout que je trouve ça inutile, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas ma conception de l'enseignement, de l'échange (puisqu'on parle de l'entretien), ce que j'aime faire avec les candidats et surtout de ce que j'ai l'impression de pouvoir décemment attendre d'eux, je m'exprime là sans aucune démagogie.
Que le futur agrégé de lettres me ponde un exposé à tomber et puisse ensuite disserter oralement à partir de la moindre de mes remarques sans regarder le moindre texte, ben c'est super, je suis ravie, je mets 20, mais je ne vois pas le rapport avec la majorité des candidats. Or, un candidat moyen peut tout à fait offrir de belles choses à entendre si on lui donne un appui. Mais c'est sûr que s'il ne connait pas ses textes / ne les a pas emmenés pour qu'on les regarde ensemble, ben... c'est tout de suite compliqué.
Précisément, je ne "calcule" pas mes questions durant l'entretien : elles peuvent être générales ou "rebondir" sur une remarque, tout cela est d'ailleurs parfaitement stipulé par le BO que Cripure a cité. Il s'agit de "construire" un "dialogue" (et je dirais aussi : construire ou reconstruire du sens, selon le cas), deux termes desquels la mini-dissertation dont vous parlez me parait très éloignée.
NB "Le BO que Cripure a cité" est le seul texte réglementaire qui nous soit opposable, face à la déferlante des "chartes" (pas signées par les deux parties : mouahaha), "directives zacadémiques" et autres foutaises.
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57488
- NLM76Grand Maître
Non, pas une question générale qui amène une mini dissert. orale, ni un second exposé. Mais :Al a écrit:Ok, bref, c'est sûr que mes entretiens ne ressemblent pas à une question générale qui les lance et ensuite à eux de faire une mini disserte orale en convoquant les textes de leur choix. D'ailleurs pour moi lancer les candidats et les écouter parler ben... c'est quasi la même chose que l'exposé. Alors que pour vous c'est les faire parler des textes complémentaires qui serait "un second exposé". On se comprend vraiment pas
— Alors je vois que vous avez lu ... de .... Qu'est-ce que vous avez retenu de cette lecture/ Qu'est-ce que ce texte dit d'intéressant?...
— Ceci et cela
— Ah d'accord. Pourquoi ?
etc.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- AlExpert spécialisé
Ben oui... c'est exactement ce que je fais... visiblement on ne se comprend pas, mais finalement on fait la même chose, donc tout va bien :lol:
La seule différence est que j'aime bien avec les bouquins / texte sous les yeux pour l'entretien, et c'est là que vous vous êtes indignés parce que selon vous les candidats doivent connaitre tous leurs textes sans les confondre, avec des exemples précis, mais sans forcément les regarder. Mes cours sont ceux que vous décrivez avec le "lire/étudier/écrire", ce qui est parfaitement cohérent avec le fait d'organiser l'entretien sur des questions convoquant les textes, car les réponses obtenues me satisfont bien davantage que si je restais seulement sur des questions abstraites de littérature générale.
Par ailleurs je me souviens déjà avoir été dans l'incompréhension l'an dernier quand Ysabel (je crois, de mémoire) avait dit que les textes complémentaires (dont les lectures cursives font partie) n'avaient pas spécialement à être étudiés en cours. Donc les candidats doivent connaitre tout par coeur au sujet d'oeuvres et de textes qui ont au mieux été "discutés" rapidement pendant le cours ET être capable de mettre ces oeuvres/textes en perspective sans les avoir sous les yeux. Ouah ils sont bons vos élèves/candidats!! En tout cas perso c'est loin de me convenir, et de me convaincre. Mais bien sûr j'ai le droit d'avoir une opinion différente et de procéder différemment, dans le respect du BO cité par Cripure.
La seule différence est que j'aime bien avec les bouquins / texte sous les yeux pour l'entretien, et c'est là que vous vous êtes indignés parce que selon vous les candidats doivent connaitre tous leurs textes sans les confondre, avec des exemples précis, mais sans forcément les regarder. Mes cours sont ceux que vous décrivez avec le "lire/étudier/écrire", ce qui est parfaitement cohérent avec le fait d'organiser l'entretien sur des questions convoquant les textes, car les réponses obtenues me satisfont bien davantage que si je restais seulement sur des questions abstraites de littérature générale.
Par ailleurs je me souviens déjà avoir été dans l'incompréhension l'an dernier quand Ysabel (je crois, de mémoire) avait dit que les textes complémentaires (dont les lectures cursives font partie) n'avaient pas spécialement à être étudiés en cours. Donc les candidats doivent connaitre tout par coeur au sujet d'oeuvres et de textes qui ont au mieux été "discutés" rapidement pendant le cours ET être capable de mettre ces oeuvres/textes en perspective sans les avoir sous les yeux. Ouah ils sont bons vos élèves/candidats!! En tout cas perso c'est loin de me convenir, et de me convaincre. Mais bien sûr j'ai le droit d'avoir une opinion différente et de procéder différemment, dans le respect du BO cité par Cripure.
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- User5899Demi-dieu
Disons objectivement que les cursives, apparues avec la réforme de 2000, ont été pensées exclusivement comme des lectures autonomes obligatoires. Nos élèves ne sachant plus lire en sortant de 3e, il a bien fallu aménager, en catastrophe et contre l'esprit du programme, quelques séances de dégrossissage. Qui, pour certains, deviennent au fil des ans le gros morceau de l'année. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le BO, pourtant récent, précise bien qu'il faut un document concis et lisible. Moi, les tableaux descriptifs de 10 pages avec 8 séquences rachitiques (2 textes étudiés, 92 machins notés dont 5 mentionnés un jour de grève en cours), ça ne me sert à rien. Je préférerais discuter de l'objet d'étude et entendre le candidat me faire la surprise de mentionner ceci ou cela. Bref, comme avant
- OrlandaFidèle du forum
Si vous saviez le nombre de candidats qui ont été désarçonnés par mes questions d'entretien, pourtant simples à anticiper!
Hier (quelques éléments et questions ont été modifiés pour des raisons d'anonymat!)
Moi: Pouvez-vous me dire ce qui fait la spécificité de "l'écriture poétique" que le programme vous incite à étudier? En quoi l'écriture "poétique" est-elle particulière?
Lui: Ben, il y a des rimes, des vers.
Moi: Vraiment? Toutes les oeuvres poétiques sont versifiées?
Lui: Non, c'est vrai, il y a aussi des poèmes en prose. [Silence]
Moi: C'est-à-dire?
Lui: Ben, c'est un poème sans rimes, sans vers. Par exemple, on a vu "Aube" de Rimbaud. [Silence]
Moi: Eh bien prenons cet exemple. En quoi "Aube" de Rimbaud est bel et bien un poème? Après tout, il n'en a pas l'apparence.
Lui: Parce qu'il parle de sa Muse? ( Je précise que ces élèves ont travaillé sur une séquence "Le Poète et sa Muse".).
Moi: Donc si j'écris un roman qui parle de mes rapports avec ma Muse, j'écris en fait un poème?
Lui: Non, c'est sûr...[Long silence].
Moi: Pensez bien à l'expression employée: "ECRITURE poétique". Vous évoquez davantage le sujet du poème que son écriture.
Lui: Il y a un jeu sur les sonorités?
Moi: [J'attends]
Lui: Il y a des allitérations?
Moi: [J'attends]
Lui: Je ne me rappelle plus très bien du texte, en fait. [Air penaud]
Moi: Alors, vous pouvez peut-être me parler d'un autre texte dont l'écriture vous a semblé particulièrement poétique et m'expliquer pourquoi elle l'est selon vous.
Lui: Ben, c'est-à-dire qu'on a surtout vu le rôle de la femme et de la muse. Je peux parler de Ronsard?
Moi: Mais je vous en prie...
Etc.
L'élève a été incapable de définir, à la fin, ce qu'était l'écriture poétique (alors entendons-nous bien, au fond moi non plus, c'est une question redoutable, dont j'attendais simplement la version édulcorée de réponse).
Je ne pense pas que s'il avait eu les textes complémentaires sous les yeux, cela l'aurait aidé à répondre. Le problème venait du fait que cet élève n'a tout simplement jamais réfléchi ne serait-ce qu'à l'intitulé de ce point du programme, et qu'il n'a travaillé en cours que sur du thématique. La femme, la Muse. Voilà le problème! D'écriture, on ne leur parle jamais assez!
Hier (quelques éléments et questions ont été modifiés pour des raisons d'anonymat!)
Moi: Pouvez-vous me dire ce qui fait la spécificité de "l'écriture poétique" que le programme vous incite à étudier? En quoi l'écriture "poétique" est-elle particulière?
Lui: Ben, il y a des rimes, des vers.
Moi: Vraiment? Toutes les oeuvres poétiques sont versifiées?
Lui: Non, c'est vrai, il y a aussi des poèmes en prose. [Silence]
Moi: C'est-à-dire?
Lui: Ben, c'est un poème sans rimes, sans vers. Par exemple, on a vu "Aube" de Rimbaud. [Silence]
Moi: Eh bien prenons cet exemple. En quoi "Aube" de Rimbaud est bel et bien un poème? Après tout, il n'en a pas l'apparence.
Lui: Parce qu'il parle de sa Muse? ( Je précise que ces élèves ont travaillé sur une séquence "Le Poète et sa Muse".).
Moi: Donc si j'écris un roman qui parle de mes rapports avec ma Muse, j'écris en fait un poème?
Lui: Non, c'est sûr...[Long silence].
Moi: Pensez bien à l'expression employée: "ECRITURE poétique". Vous évoquez davantage le sujet du poème que son écriture.
Lui: Il y a un jeu sur les sonorités?
Moi: [J'attends]
Lui: Il y a des allitérations?
Moi: [J'attends]
Lui: Je ne me rappelle plus très bien du texte, en fait. [Air penaud]
Moi: Alors, vous pouvez peut-être me parler d'un autre texte dont l'écriture vous a semblé particulièrement poétique et m'expliquer pourquoi elle l'est selon vous.
Lui: Ben, c'est-à-dire qu'on a surtout vu le rôle de la femme et de la muse. Je peux parler de Ronsard?
Moi: Mais je vous en prie...
Etc.
L'élève a été incapable de définir, à la fin, ce qu'était l'écriture poétique (alors entendons-nous bien, au fond moi non plus, c'est une question redoutable, dont j'attendais simplement la version édulcorée de réponse).
Je ne pense pas que s'il avait eu les textes complémentaires sous les yeux, cela l'aurait aidé à répondre. Le problème venait du fait que cet élève n'a tout simplement jamais réfléchi ne serait-ce qu'à l'intitulé de ce point du programme, et qu'il n'a travaillé en cours que sur du thématique. La femme, la Muse. Voilà le problème! D'écriture, on ne leur parle jamais assez!
- IphigénieProphète
En fait je pense que beaucoup d'élèves seraient plus capables de commencer à comprendre ce qu'est la littérature après les révisions du bac de français où ils prennent souvent pour la première fois conscience qu'il y a des choses à apprendre en français et des choses à comprendre. Malheureusement c'est alors qu'on arrête leurs humanités en considérant qils ont parachevé leur éducation....
- ysabelDevin
Iphigénie a écrit:En fait je pense que beaucoup d'élèves seraient plus capables de commencer à comprendre ce qu'est la littérature après les révisions du bac de français où ils prennent souvent pour la première fois conscience qu'il y a des choses à apprendre en français et des choses à comprendre. Malheureusement c'est alors qu'on arrête leurs humanités en considérant qils ont parachevé leur éducation....
+1
J'ai de plus en plus d'élèves qui ne comprennent pas pourquoi il n'y a pas de français en terminale car ils pensent qu'ils en auraient encore grandement besoin.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- OrlandaFidèle du forum
ysabel a écrit:Iphigénie a écrit:En fait je pense que beaucoup d'élèves seraient plus capables de commencer à comprendre ce qu'est la littérature après les révisions du bac de français où ils prennent souvent pour la première fois conscience qu'il y a des choses à apprendre en français et des choses à comprendre. Malheureusement c'est alors qu'on arrête leurs humanités en considérant qils ont parachevé leur éducation....
+1
J'ai de plus en plus d'élèves qui ne comprennent pas pourquoi il n'y a pas de français en terminale car ils pensent qu'ils en auraient encore grandement besoin.
Sans parler de mes première L qui ne comprenaient pas pourquoi en terminale ils allaient faire davantage d'anglais que de littérature!
- NLM76Grand Maître
Ou s'il avait appris par cœur quelques poèmes. Ce qui est la moindre des choses.Orlanda a écrit:Je ne pense pas que s'il avait eu les textes complémentaires sous les yeux, cela l'aurait aidé à répondre.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User5899Demi-dieu
Ah ça ! Dira-t-on un jour les ravages du thématique...Orlanda a écrit:cet élève n'a tout simplement jamais réfléchi ne serait-ce qu'à l'intitulé de ce point du programme, et il n'a travaillé en cours que sur du thématique. La femme, la Muse. Voilà le problème! D'écriture, on ne leur parle jamais assez!
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