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- User25965Niveau 6
Question bête : depuis l'annonce de cette réforme, c'est le sauve-qui-peut dans l'école publique et certains collègues de Paris VI de ma femme évoquent une inscription dans le privé. Je ne peux pas m'y résoudre car mes enfants sont scolarisés dans un établissement public où j'enseigne et dont je sais que l'équipe éducative est au top. Mais on ne peut pas lutter contre un système qui a décidé de s'auto-détruire, en plein vol, façon Docteur Folamour aux commandes d'un bombardier, dans un immense feu d'artifice. Aussi, nous avons convenu que si la réforme passait, nos enfants pourraient être scolarisés dans le privé d'ici un ou deux ans. C'est quand même un comble et j'ai bien honte de l'avouer, mais c'est ainsi.
L'enseignement privé est-il tenu à ce projet de réforme ou est-ce uniquement pour l'enseignement public ?
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L'enseignement privé est-il tenu à ce projet de réforme ou est-ce uniquement pour l'enseignement public ?
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- MamousseHabitué du forum
Oui, les écoles privées sous contrat seront tenues de respecter cette réforme.
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"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- pulcinellaNiveau 5
J'enseigne dans un collège public dans le 93. J'ai moi-même été élève dans le public. Je scolarise cependant mes enfants dans le privé. Non seulement cela représente pour nous un réel sacrifice financier mais en plus j'avoue que j'ai des scrupules de mettre mes enfants dans le privé alors que je travaille dans le public. C'est aussi frustrant de payer (cher !) pour que mes enfants reçoivent une instruction que mes élèves reçoivent gratuitement. Mais j'ai été traumatisée par ce que j'ai vu et vécu dans mon collège (incivilités et agressivité de la part des élèves, impossibilité de faire un cours normal, etc.)
Maintenant, quant à la réforme, je pense que certains collèges privés sous contrat trouveront peut-être des moyens "détournés" de continuer à enseigner deux langues dès la sixième, à faire des Lettres Classiques, etc.
Mais je me trompe peut-être...
Maintenant, quant à la réforme, je pense que certains collèges privés sous contrat trouveront peut-être des moyens "détournés" de continuer à enseigner deux langues dès la sixième, à faire des Lettres Classiques, etc.
Mais je me trompe peut-être...
- LefterisEsprit sacré
Non tu ne te trompes pas. Je suis aussi dans une zone REP à collègues aussi difficiles que le 93, aucun enseignant ne met ses gosses dans le public, on voit de trop près comment ça se passe. Oui, le privé sélectif , exactement comme il contourne les lubies actuelles, mettra le paquet pour conserver les vrais enseignements, que veulent les parents, quitte à faire payer un peu plus cher pour embaucher les enseignants idoines. De même que déjà, ils esquivent les projets , font très peu d'informatique, mettent une note de comportement, virent les élèves indésirables ou refusant de travailler, etc.pulcinella a écrit:J'enseigne dans un collège public dans le 93. J'ai moi-même été élève dans le public. Je scolarise cependant mes enfants dans le privé. Non seulement cela représente pour nous un réel sacrifice financier mais en plus j'avoue que j'ai des scrupules de mettre mes enfants dans le privé alors que je travaille dans le public. C'est aussi frustrant de payer (cher !) pour que mes enfants reçoivent une instruction que mes élèves reçoivent gratuitement. Mais j'ai été traumatisée par ce que j'ai vu et vécu dans mon collège (incivilités et agressivité de la part des élèves, impossibilité de faire un cours normal, etc.)
Maintenant, quant à la réforme, je pense que certains collèges privés sous contrat trouveront peut-être des moyens "détournés" de continuer à enseigner deux langues dès la sixième, à faire des Lettres Classiques, etc.
Mais je me trompe peut-être...
Si le privé s'alignait sur le public, il fermerait immédiatement. Toute la demande vient justement du fait qu'il ne le fait pas. Il fera donc semblant, en y mettant juste le formalisme.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- pulcinellaNiveau 5
Lefteris a écrit:Non tu ne te trompes pas. Je suis aussi dans une zone REP à collègues aussi difficiles que le 93, aucun enseignant ne met ses gosses dans le public, on voit de trop près comment ça se passe. Oui, le privé sélectif , exactement comme il contourne les lubies actuelles, mettra le paquet pour conserver les vrais enseignements, que veulent les parents, quitte à faire payer un peu plus cher pour embaucher les enseignants idoines. De même que déjà, ils esquivent les projets , font très peu d'informatique, mettent une note de comportement, virent les élèves indésirables ou refusant de travailler, etc.pulcinella a écrit:J'enseigne dans un collège public dans le 93. J'ai moi-même été élève dans le public. Je scolarise cependant mes enfants dans le privé. Non seulement cela représente pour nous un réel sacrifice financier mais en plus j'avoue que j'ai des scrupules de mettre mes enfants dans le privé alors que je travaille dans le public. C'est aussi frustrant de payer (cher !) pour que mes enfants reçoivent une instruction que mes élèves reçoivent gratuitement. Mais j'ai été traumatisée par ce que j'ai vu et vécu dans mon collège (incivilités et agressivité de la part des élèves, impossibilité de faire un cours normal, etc.)
Maintenant, quant à la réforme, je pense que certains collèges privés sous contrat trouveront peut-être des moyens "détournés" de continuer à enseigner deux langues dès la sixième, à faire des Lettres Classiques, etc.
Mais je me trompe peut-être...
Si le privé s'alignait sur le public, il fermerait immédiatement. Toute la demande vient justement du fait qu'il ne le fait pas. Il fera donc semblant, en y mettant juste le formalisme.
Merci : ce témoignage me conforte dans mon idée et m'ôte quelque peu mes scrupules. Le privé n'est certes pas parfait mais je ne voulais absolument pas que mes enfants se retrouvent dans des classes comme dans celles où j'enseigne et où insulter son professeur et refuser de travailler sont devenus monnaie courante.
En outre, je conserve l'espoir que le collège privé de mes enfants trouvera un moyen de conserver sa classe bilangue et ses groupes de latin.
Notre ministre dit vouloir lutter contre l'élitisme : elle le renforce et je suis sûre qu'elle en est consciente. Si elle ne l'est pas, c'est encore pire !
Il faut vraiment avoir de la persévérance (ou de la résignation, je ne sais pas....) pour continuer à enseigner dans le public. Et j'ai vraiment choisi ce métier par vocation !
- jujuEsprit éclairé
Je fais le même triste constat que vous.
Toute ma scolarité dans le public, prof en REP désormais, j'envisage régulièrement la possibilité de mettre mon fils (petit pour l'instant) dans le privé. Jamais je n'aurais cru cela il y a quelques années.
Toute ma scolarité dans le public, prof en REP désormais, j'envisage régulièrement la possibilité de mettre mon fils (petit pour l'instant) dans le privé. Jamais je n'aurais cru cela il y a quelques années.
- roxanneOracle
Puais. Ils sont tenus à beaucoup de choses mais ils ne le font pas. Les rythmes scolaires, c'est au choix, donc dans ma commune, ils ne les font pas (tout en bénéficiant des aides), donc plein de nouveaux élèves. Ils ne font aucun rattrapagede ponts et ils les font tous(et c'est confirmé par quelqu'un qui bosse chez eux). Et le collège à côté de chez nous ouvre une bilangue anglais-chinois en 6e...Bien-sûr que c'est une aubaine pour eux, dont ils auraient d'ailleurs tort de se priver. Et ma nounou dont le fils allait à l'école maternelle privée payait 48 euros par mois, donc c'est loin d'être inabordable.Mamousse a écrit:Oui, les écoles privées sous contrat seront tenues de respecter cette réforme.
- IlseÉrudit
roxanne a écrit:Puais. Ils sont tenus à beaucoup de choses mais ils ne le font pas. Les rythmes scolaires, c'est au choix, donc dans ma commune, ils ne les font pas (tout en bénéficiant des aides), donc plein de nouveaux élèves. Ils ne font aucun rattrapagede ponts et ils les font tous(et c'est confirmé par quelqu'un qui bosse chez eux). Et le collège à côté de chez nous ouvre une bilangue anglais-chinois en 6e...Bien-sûr que c'est une aubaine pour eux, dont ils auraient d'ailleurs tort de se priver. Et ma nounou dont le fils allait à l'école maternelle privée payait 48 euros par mois, donc c'est loin d'être inabordable.Mamousse a écrit:Oui, les écoles privées sous contrat seront tenues de respecter cette réforme.
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Il faudrait peut-être le faire savoir (dans les médias) ?
- roxanneOracle
Pour leur faire plus de pub? L'année dernière, il me semble que le Canard avait publié un article sur l'argent donné pur les rythmes à des écoles qui ne les appliquaient pas. Mais, ils étaient dans les clous légalement.
- GiginetteNiveau 2
Je suis prof dans un petit collège rural privé sous contrat, et je peux vous garantir que nous sommes soumis aux mêmes obligations que le public : DHG, mêmes programmes, mêmes inspections...
Nous ne faisons absolument aucune sélection à l'entrée !
Nous ne faisons absolument aucune sélection à l'entrée !
- HestiaNiveau 10
Je bosse dans le privé. Nous ne faisons qu'un pont, celui de l’ascension que nous avons rattrapé mercredi dernier en plus de mercredi prochain. Les réformes sont appliquées car nos chefs aiment ce genre de lubies. J'ai déjà expliqué que nous avions expérimenté des choses de ce genre sans grand succès. Chez nous aussi, des classes sans notes, etc. Et on garde même les pénibles! Donc, je ne dois pas être dans le même genre de privé que vous évoquez, sans doute pcq je suis dans une petite ville.
- GiginetteNiveau 2
Exactement ! nous avons un établissement privé dans le coin qui est hors contrat et là évidemment ça n'a rien à voir !
Les établissements sous contrat sont tenus de respecter les règles.
Les établissements sous contrat sont tenus de respecter les règles.
- HestiaNiveau 10
Après, certains bahuts de ma connaissance dans les grands villes avec des centre-ville très huppés font un peu ce qu'ils veulent, c'est sûr mais ni plus ni moins que certains étbts publics huppés aussi. Je suis contre cette réforme et je manifesterai le 19 mai avec mes collègues, privé et public confondus, car pour moi, c'est bien plus important.
- MusyneNiveau 10
Bien sûr que le privé devra appliquer la réforme. On est sous contrat avec l'État, cela veut bien dire ce que ça veut dire : nous faisons la même chose que vous, nous avons les mêmes programmes, les mêmes inspecteurs.
Notre marge de manœuvre est dans le volume horaire : le privé peut répartir ses heures différemment tant que le volume se retrouve en fin de cursus. Là où je bosse, cela fait deux ans que les élèves font espagnol dès la 5e (et donc 2h de LV2 par an sur 3 ans au lieu de 3h sur 2 ans, vous voyez le principe).
D'ailleurs, on ouvre une européenne à la rentrée 2015. Jaloux hein ? Bien sûr... On la refermera en 2016 avec l'application de la réforme.
Et je perdrai mes heures de latin en 2016 aussi, comme mes collègues de LC. Ah, peut-être qu'on nous proposera de faire un atelier de latin entre midi et deux, ou à la fin de cours. Rémunéré en remerciements, ou en bon d'achats ?
Quant aux ponts, ils sont rattrapés. Roxanne, je pense que ta collègue ne le sait juste pas, car nous pouvons rattraper autrement que sur des mercredis AM. Si je me trompe, et qu'elle ne les rattrape vraiment pas, je veux bien postuler dans son bahut. Ce doit être sympa là-bas. Toujours la marge de manœuvre dont je parlais au-dessus.
Ceci dit, il y a bien une chose qui est vraie : c'est que les gens pensent que le privé sera la solution. Perso, je ne suis pas certaine qu'on pourra manœuvrer comme vous avez l'air de le croire. Mais si c'est le cas, finalement, je ferais mieux de me calmer et d'arrêter de m'alerter au sujet d'une réforme qui ne me concerne peut-être pas.
:gratte:
Notre marge de manœuvre est dans le volume horaire : le privé peut répartir ses heures différemment tant que le volume se retrouve en fin de cursus. Là où je bosse, cela fait deux ans que les élèves font espagnol dès la 5e (et donc 2h de LV2 par an sur 3 ans au lieu de 3h sur 2 ans, vous voyez le principe).
D'ailleurs, on ouvre une européenne à la rentrée 2015. Jaloux hein ? Bien sûr... On la refermera en 2016 avec l'application de la réforme.
Et je perdrai mes heures de latin en 2016 aussi, comme mes collègues de LC. Ah, peut-être qu'on nous proposera de faire un atelier de latin entre midi et deux, ou à la fin de cours. Rémunéré en remerciements, ou en bon d'achats ?
Quant aux ponts, ils sont rattrapés. Roxanne, je pense que ta collègue ne le sait juste pas, car nous pouvons rattraper autrement que sur des mercredis AM. Si je me trompe, et qu'elle ne les rattrape vraiment pas, je veux bien postuler dans son bahut. Ce doit être sympa là-bas. Toujours la marge de manœuvre dont je parlais au-dessus.
Ceci dit, il y a bien une chose qui est vraie : c'est que les gens pensent que le privé sera la solution. Perso, je ne suis pas certaine qu'on pourra manœuvrer comme vous avez l'air de le croire. Mais si c'est le cas, finalement, je ferais mieux de me calmer et d'arrêter de m'alerter au sujet d'une réforme qui ne me concerne peut-être pas.
:gratte:
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Plus tard, peut-être !
Muse Inn : un bout de chez moi.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je pense que ça dépendra beaucoup des établissements. C'est sûr qu'il faudra être vigilant, le privé a d'autres impératifs (parfois c'est une usine à sous) et il peut aussi choisir d'appliquer la réforme pour faire des économies.
Après, je me rappelle que quand il y a bien longtemps on a changé les programmes de français au lycée, mis de l'écriture d'invention, j'ai été triste et j'ai eu peur pour mes enfants plus tard.
Or en fait, mon fils en seconde, dans son lycée privé, travaille mieux en français que moi-même en seconde au même âge ; certes il a rendu une fois une longue nouvelle rédigée avec un copain pendant les vacances, mais je crois que ça a dû être la seule écriture d'invention. Sinon sa prof lui fait lire plein de classiques (bien plus que moi en seconde), il apprend à rendre des devoirs argumentés, à disserter. Tout dépend du prof, du profil de l'établissement.
Ce qui est clair, c'est que le système devient de plus en plus un système extrêmement opaque, à plusieurs vitesses.
Après, je me rappelle que quand il y a bien longtemps on a changé les programmes de français au lycée, mis de l'écriture d'invention, j'ai été triste et j'ai eu peur pour mes enfants plus tard.
Or en fait, mon fils en seconde, dans son lycée privé, travaille mieux en français que moi-même en seconde au même âge ; certes il a rendu une fois une longue nouvelle rédigée avec un copain pendant les vacances, mais je crois que ça a dû être la seule écriture d'invention. Sinon sa prof lui fait lire plein de classiques (bien plus que moi en seconde), il apprend à rendre des devoirs argumentés, à disserter. Tout dépend du prof, du profil de l'établissement.
Ce qui est clair, c'est que le système devient de plus en plus un système extrêmement opaque, à plusieurs vitesses.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- ysabelDevin
Tout dépend de l'établissement privé comme il a déjà été dit.
Le collège/lycée où sont les filles de Chéri, c'est une catastrophe...
Dans la Grade Ville, de même, on trouve de tout : établissement d'excellence avec élèves triés et virés si les résultats ne suivent pas (un bonheur d'interroger leurs élèves à l'EAF) et des établissements plutôt poubelles.
Je pense que la politique n'est pas et continuera à ne pas être la même.
Le collège/lycée où sont les filles de Chéri, c'est une catastrophe...
Dans la Grade Ville, de même, on trouve de tout : établissement d'excellence avec élèves triés et virés si les résultats ne suivent pas (un bonheur d'interroger leurs élèves à l'EAF) et des établissements plutôt poubelles.
Je pense que la politique n'est pas et continuera à ne pas être la même.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- LefterisEsprit sacré
pulcinella a écrit:Lefteris a écrit:Non tu ne te trompes pas. Je suis aussi dans une zone REP à collègues aussi difficiles que le 93, aucun enseignant ne met ses gosses dans le public, on voit de trop près comment ça se passe. Oui, le privé sélectif , exactement comme il contourne les lubies actuelles, mettra le paquet pour conserver les vrais enseignements, que veulent les parents, quitte à faire payer un peu plus cher pour embaucher les enseignants idoines. De même que déjà, ils esquivent les projets , font très peu d'informatique, mettent une note de comportement, virent les élèves indésirables ou refusant de travailler, etc.pulcinella a écrit:J'enseigne dans un collège public dans le 93. J'ai moi-même été élève dans le public. Je scolarise cependant mes enfants dans le privé. Non seulement cela représente pour nous un réel sacrifice financier mais en plus j'avoue que j'ai des scrupules de mettre mes enfants dans le privé alors que je travaille dans le public. C'est aussi frustrant de payer (cher !) pour que mes enfants reçoivent une instruction que mes élèves reçoivent gratuitement. Mais j'ai été traumatisée par ce que j'ai vu et vécu dans mon collège (incivilités et agressivité de la part des élèves, impossibilité de faire un cours normal, etc.)
Maintenant, quant à la réforme, je pense que certains collèges privés sous contrat trouveront peut-être des moyens "détournés" de continuer à enseigner deux langues dès la sixième, à faire des Lettres Classiques, etc.
Mais je me trompe peut-être...
Si le privé s'alignait sur le public, il fermerait immédiatement. Toute la demande vient justement du fait qu'il ne le fait pas. Il fera donc semblant, en y mettant juste le formalisme.
Merci : ce témoignage me conforte dans mon idée et m'ôte quelque peu mes scrupules. Le privé n'est certes pas parfait mais je ne voulais absolument pas que mes enfants se retrouvent dans des classes comme dans celles où j'enseigne et où insulter son professeur et refuser de travailler sont devenus monnaie courante.
En outre, je conserve l'espoir que le collège privé de mes enfants trouvera un moyen de conserver sa classe bilangue et ses groupes de latin.
Notre ministre dit vouloir lutter contre l'élitisme : elle le renforce et je suis sûre qu'elle en est consciente. Si elle ne l'est pas, c'est encore pire !
Il faut vraiment avoir de la persévérance (ou de la résignation, je ne sais pas....) pour continuer à enseigner dans le public. Et j'ai vraiment choisi ce métier par vocation !
Bien sûr qu'elle en est consciente : cette réforme est une réforme économique, dans la droite ligne de ce que veulent les autorités européennes, la troïka, l'OCDE. L'éducation coûte cher, il faut en baisser le coût de l'enseignement pour la majorité, tout en dispensant une enseignement de plus en plus utilitariste pour permettre l"employabilité" et la "mobilité" de 90% de la population dans des métiers moins qualifiés.
L'idéal républicain de la formation humaniste du citoyen disparaît, puisqu'il s'agit de fondre les nations dans une entité jugée supérieure, le vaste "marché" , dont la philosophie essentielle réside dans la "concurrence libre et non faussée".
Le privé, du moins celui qui est sélectif, et c'est le cas en RP, parce que la demande dépasse largement l'offre (tout tient là-dedans parce qu'il peut sélectionner, et ne plus ne pas faire payer cher), autant que je peux le voir de près, s'accroche encore à ce type d'enseignement. Evidemment, formellement, il suit les réformes, mais dans la pratique, on écrit beaucoup en cours , on fait peu d'écran , le mot "projet" y est inconnu, les devoirs à la maison sont nombreux, et il est évidemment hors de question d'insulter un enseignant ou même un autre élève, ou de bavarder en classe impunément.Ce qui me frappe, quand je vois les cahiers et classeurs, c'est le rythme. Il y a un fil là-dessus dans la section privée du forum, ça revient chez divers collègues.
Ce genre d'établissement va évidemment conserver les options culturelles, pour lesquelles les parents sont venus. Il n'y aura pas conflit entre EPI arts du cirque ou hip-hop et latin.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- NasopiBon génie
Idem pour mon fils, qui est pourtant dans un lycée public (et pas huppé de centre-ville).Aliceinwonderland a écrit:
Or en fait, mon fils en seconde, dans son lycée privé, travaille mieux en français que moi-même en seconde au même âge ; certes il a rendu une fois une longue nouvelle rédigée avec un copain pendant les vacances, mais je crois que ça a dû être la seule écriture d'invention. Sinon sa prof lui fait lire plein de classiques (bien plus que moi en seconde), il apprend à rendre des devoirs argumentés, à disserter.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- LefterisEsprit sacré
C'est tout à fait ça. A Paris, d'un quartier à l'autre, ce n'est pas la même école, et les excellents établissements publics ne sont pas contournés par les parents. Le problème, c'est qu'il faut être CSP+++ pour vivre dans ces quartiers, et les classes moyennes, dont les enseignants, vivent au mieux dans les quartiers scolairement très difficiles, ceux qui apparaissent fréquemment en rouge vif sur les fameux tableaux comparatifs et n'ont rien à envier au trop fameux 9-3 . Les dérogations sont très difficiles à obtenir, et sont souvent refusées aux enseignants (les journalistes y réussissent mieux ).Hestia a écrit:Après, certains bahuts de ma connaissance dans les grands villes avec des centre-ville très huppés font un peu ce qu'ils veulent, c'est sûr mais ni plus ni moins que certains étbts publics huppés aussi. Je suis contre cette réforme et je manifesterai le 19 mai avec mes collègues, privé et public confondus, car pour moi, c'est bien plus important.
Raison pour laquelle le privé sous contrat est rempli essentiellement d'élèves des classes moyennes voire modestes sélectionnés sur dossier mais non sur l'argent (1100€ l'année, ça reste faisable, et il y a des aides éventuelles) mais pour lesquelles l'instruction demeure une priorité. (les très riches, pas forcément bons élèves, peuvent aller dans des établissements hors-contrat, mais là, l'addition est salée :shock: ).
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- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Exactement ; si on avait plus d'argent on serait près d'un établissement public plus coté mais on n'est pas assez fortunés pour. Je suis d'accord sur le fait qu'il y a pas mal d'enfants de classes moyennes et d'enseignants dans le privé, pas forcément les CSP +++. Une amie qui pouvait se le permettre a déménagé pour mettre sa fille à Marcelin Berthelot par exemple (et si on avait pu je l'aurais fait).
Par contre le fait que l'EN dysfonctionne par en haut si je puis dire, si bien que les établissements publics qui maintiennent une certaine exigence vont se retrouver de plus en plus en infraction en quelque sorte, je me demande si ça ne va pas finir par pourrir à terme aussi les bons établissements publics (d'ailleurs le recrutement tarit, les candidats voient bien qu'on attend d'eux, en haut, de la garderie vaguement améliorée). Et la réforme va accélérer ce processus de dégradation du public.
Par contre le fait que l'EN dysfonctionne par en haut si je puis dire, si bien que les établissements publics qui maintiennent une certaine exigence vont se retrouver de plus en plus en infraction en quelque sorte, je me demande si ça ne va pas finir par pourrir à terme aussi les bons établissements publics (d'ailleurs le recrutement tarit, les candidats voient bien qu'on attend d'eux, en haut, de la garderie vaguement améliorée). Et la réforme va accélérer ce processus de dégradation du public.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- LefterisEsprit sacré
Oui, le délabrement de l'EN a une influence directe sur le recrutement. D'une part parce que le niveau à la sortie du lycée baissant, celui des universités baisse aussi , d'autre part parce que le métier d'enseignant n'attire plus. Là aussi , le gouvernement le sait, ou ne peut pas ne pas le savoir, puisque même dans les matières littéraires, ça se vide désormais en fac pour éviter d'être obligé de rentrer dans l'EN. Et une des dernières "communications" ministérielles se vantait de pouvoir convertir les heures de professeurs manquants en heures de contractuels.Aliceinwonderland a écrit:Exactement ; si on avait plus d'argent on serait près d'un établissement public plus coté mais on n'est pas assez fortunés pour. Je suis d'accord sur le fait qu'il y a pas mal d'enfants de classes moyennes et d'enseignants dans le privé, pas forcément les CSP +++. Une amie qui pouvait se le permettre a déménagé pour mettre sa fille à Marcellin Berthelot par exemple (et si on avait pu je l'aurais fait).
Par contre le fait que l'EN dysfonctionne par en haut si je puis dire, si bien que les établissements publics qui maintiennent une certaine exigence vont se retrouver de plus en plus en infraction en quelque sorte, je me demande si ça ne va pas finir par pourrir à terme aussi les bons établissements publics (d'ailleurs le recrutement tarit, les candidats voient bien qu'on attend d'eux, en haut, de la garderie vaguement améliorée). Et la réforme va accélérer ce processus de dégradation du public.
Je crois pourtant que le plus longtemps possible, il y aura des établissement protégés (quelle proportion ? ), où les textes seront appliqués de manière uniquement formelle mais où dans la pratique, tout le monde se débrouillera à préparer à l’enseignement supérieur, aux concours, aux classes prépas.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- celitianSage
Lefteris a écrit:Le privé, du moins celui qui est sélectif, et c'est le cas en RP, parce que la demande dépasse largement l'offre (tout tient là-dedans parce qu'il peut sélectionner, et ne plus ne pas faire payer cher), autant que je peux le voir de près, s'accroche encore à ce type d'enseignement. Evidemment, formellement, il suit les réformes, mais dans la pratique, on écrit beaucoup en cours , on fait peu d'écran , le mot "projet" y est inconnu, les devoirs à la maison sont nombreux, et il est évidemment hors de question d'insulter un enseignant ou même un autre élève, ou de bavarder en classe impunément.Ce qui me frappe, quand je vois les cahiers et classeurs, c'est le rythme. Il y a un fil là-dessus dans la section privée du forum, ça revient chez divers collègues.
Ce genre d'établissement va évidemment conserver les options culturelles, pour lesquelles les parents sont venus. Il n'y aura pas conflit entre EPI arts du cirque ou hip-hop et latin.
Tout à fait d'accord ce sont des différences primordiales, dans le collège privé (en province) de mon enfant pas de tablettes, de PC mais beaucoup de travail à la maison, des épreuves comme au brevet dès la 6ème et peu d'élèves difficiles à gérer.
Par contre, aucune différence, et c'est logique on passe tous le même concours, sur la qualité des cours.
- AncolieExpert spécialisé
Cela dépend vraiment des privés, qui offrent de multiples visages donc le terme "enseignement privé" pour le cas de la réforme (et un tas d'autres choses) ne fonctionne pas.
- Une passanteEsprit éclairé
Enfin, le privé n'ayant pas été obligé d'appliquer la réforme des rythmes scolaires en primaire, on peut supposer qu'il bénéficiera de moyens détournés pour ne pas appliquer complètement la réforme du collège...
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