Tenter les campagnes MCF et obtenir un poste tout en travaillant dans le privé?

Bonjour à tou·te·s,

Je lance la discussion autour d'un sujet qui me tient à coeur depuis quelques jours.
Titulaire d'une thèse en socio (soutenue "récemment" = bientôt 2 ans) et avec quelques publis et heures de cours en poche, les offres de post-doc deviennent de plus en plus rares et l'issue des campagnes MCF pas toujours très positive. Je m'apprête à passer dans quelques jours un entretien dans une boîte privée, sur un poste avec une composante recherche importante (poste de chargé de mission) et sur des sujets pas très éloignés de mes champs d'investigation. Si jamais ma candidature était retenue et que j'acceptais le poste, serait-ce renoncer à devenir plus tard MCF?
Bonne journée à tou·te·s,
Encore un chercheur sans poste fixe

Bonjour,
Je ne sais pas quelles sont les spécificités de ta discipline, donc ce que je vais dire est très général et tu gagneras à prendre des renseignements plus solides auprès d’enseignants chercheurs en sociologie - notamment ton directeur ou ta directrice de thèse, dont le rôle est aussi (au moins tacitement) de te conseiller dans ton parcours post thèse immédiat.
Déjà, même si je comprends que le temps te paraisse long, tu n’as pas soutenu « récemment », tu as soutenu récemment, sans guillemets. 2 ans, c’est peu pour se faire un dossier, et c’est normal de ne pas avoir de poste tout de suite, certains attendent 5,6,7 ans… c’est malheureux mais c’est la réalité. Entre temps, il faut bien manger, donc si tu n’as pas d’autre solution que de prendre ce poste dans le privé, je te dirais de foncer. Par contre, sans forcément renoncer totalement à être MCF (bien malin qui saurait prévoir), si ce poste ne te laisse pas de temps suffisamment pour publier, communiquer et donner des cours régulièrement, ça parait compliqué d’espérer un poste. En effet, la pénurie a pour conséquence une inflation spectaculaire des dossiers et il est attendu des aspirants MCF qu’ils aient en fait déjà quasiment un CV de MCF.
En conséquence de tout cela, je pense qu’il ne faut pas se poser la question en ces termes mais plutôt de façon suivante : combien de temps suis prêt(e) à attendre avant d’avoir un poste, en m’y mettant à fond (donc avec publi, colloques, cours…), puis-je financièrement m’y autoriser et comment ? Si la réponse à la 2e question est « non » alors autant laisser tomber et prendre sans scrupule ce poste qui te permet en plus de garder un pied dans les recherches qui t’intéressent, si j’ai bien compris. Rien, absolument rien ne garantit d’avoir un poste un jour, et cela ne vaut pas la peine de se mettre en danger. Si la réponse est « oui » alors il faut se donner à fond mais là aussi se mettre une limite de durée, sans quoi on devient fou.
Je termine sur une note plus optimiste : j’ai eu un poste de MCF (en 9e section) au bout de trois ans post thèse, mais vraiment en travaillant de manière acharnée et avec des conditions « favorables » (des postes d’ATER notamment). Ces trois ans ont été les plus eprouvants de ma vie. Ça a payé, mais ça aurait très bien pu ne pas…

J’ajoute aussi que cela dépend du résultat de tes premières campagnes : si tu as eu quelques auditions et classements, ça vaut sans doute la peine de s’acharner, sinon… c’est plus compliqué.

Merci beaucoup pour ta réponse, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! Effectivement, c'est un peu ce que me disais: le plus important, quel que soit le poste, c'est de parvenir à construire un CV de MCF (avec publis, cours, comm, etc.). Lors de ma première campagne j'ai été auditionné, mais cela n'a pas été le cas cette année (après demande des rapports, c'est surtout une question de manque d'adéquation au profil du poste). Donc, comme tu dis, peut-être que "ça vaut la peine de s'acharner"...

Oui, tout est une question d’arbitrage entre ce qui est matériellement possible pour toi et le niveau de ta motivation pour devenir MCF - pour ma part, je sais que c’était LE métier que je voulais faire et si je n’avais pas tout tenté, j’aurais regretté (et au final j’ai bien fait). Ce qui m’a déterminée à poursuivre, c’est le fait d’avoir des auditions et donc de me dire que mon dossier était « dans la course » et qu’il fallait attendre que les planètes s’alignent. Bon courage à toi dans ton projet en tout cas! Ce sont des décisions et des choix difficiles qui impliquent souvent de repenser toute l’organisation de sa vie…

Autre chose : si c’est la recherche qui t’intéresse, pense aussi au CNRS!