- Hugo78Niveau 10
Bonsoir,
Où en êtes-vous en sixième ? J'ai l'impression d'être hyper en retard.
J'ai fait "une seule humanité, la révolution néolithique", "Premiers Etats, premières écritures", "Les métropoles et leurs habitants" et "Habiter la ville de demain". Rien en EMC et j'ai perdu beaucoup de temps à revoir les bases que les élèves ne maîtrisaient pas : chiffres romains, se repérer sur une frise, etc.
J'ai honte car je pense ne jamais réussir à combler mon retard !
Où en êtes-vous en sixième ? J'ai l'impression d'être hyper en retard.
J'ai fait "une seule humanité, la révolution néolithique", "Premiers Etats, premières écritures", "Les métropoles et leurs habitants" et "Habiter la ville de demain". Rien en EMC et j'ai perdu beaucoup de temps à revoir les bases que les élèves ne maîtrisaient pas : chiffres romains, se repérer sur une frise, etc.
J'ai honte car je pense ne jamais réussir à combler mon retard !
- AlykiGrand sage
T'inquiète pas, j'ai des demi groupes, une semaine sur deux pour l'AP, je finis les premiers États la semaine de la rentrée. Par contre j'ai fais un peu d'EMC.
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Ἐρωτηθεὶς δὲ τί δεῖ μάλιστα μανθάνειν τοὺς ἐλευθέρους παῖδας, « Ταῦτ´ » ἔφη « ὅσαπερ ἂν αὐτοὺς ὠφελήσειεν ἄνδρας γενομένους. »
Interrogé sur ce qu'il valait mieux apprendre à des enfants libres, (Léotychidas) dit "ce qui pourra leur servir lorsqu'ils seront devenus des hommes" - Apophtegme laconien.
- ElyasEsprit sacré
J'en suis au monde des cités grecques. Je démarre à la rentrée habiter un espace de faible densité. J'ai déjà fait un projet en EMC.
- Docteur OXGrand sage
Hugo78 a écrit:Bonsoir,
Où en êtes-vous en sixième ? J'ai l'impression d'être hyper en retard.
J'ai fait "une seule humanité, la révolution néolithique", "Premiers Etats, premières écritures", "Les métropoles et leurs habitants" et "Habiter la ville de demain". Rien en EMC et j'ai perdu beaucoup de temps à revoir les bases que les élèves ne maîtrisaient pas : chiffres romains, se repérer sur une frise, etc.
J'ai honte car je pense ne jamais réussir à combler mon retard !
Pour moi, ce n'est pas du temps perdu. Je préfère 1000 fois travailler (surtout avec les 6e) les bases qu'étudier en détails une ville ou un espace quelconque alors que les élèves ne savent même pas faire la différence entre une mer et un fleuve, ou entre un siècle et un millénaire.
Avoir honte d'être en retard ? Vu la nouveauté et la taille des programmes, le niveau des élèves, la Réforme à la c.... et le grignotage toujours plus grand de nos heures pour des sorties ou autres interventions... Franchement, don't worry.
- ElyasEsprit sacré
Docteur OX a écrit:Hugo78 a écrit:Bonsoir,
Où en êtes-vous en sixième ? J'ai l'impression d'être hyper en retard.
J'ai fait "une seule humanité, la révolution néolithique", "Premiers Etats, premières écritures", "Les métropoles et leurs habitants" et "Habiter la ville de demain". Rien en EMC et j'ai perdu beaucoup de temps à revoir les bases que les élèves ne maîtrisaient pas : chiffres romains, se repérer sur une frise, etc.
J'ai honte car je pense ne jamais réussir à combler mon retard !
Pour moi, ce n'est pas du temps perdu. Je préfère 1000 fois travailler (surtout avec les 6e) les bases qu'étudier en détails une ville ou un espace quelconque alors que les élèves ne savent même pas faire la différence entre une mer et un fleuve, ou entre un siècle et un millénaire.
Avoir honte d'être en retard ? Vu la nouveauté et la taille des programmes, le niveau des élèves, la Réforme à la c.... et le grignotage toujours plus grand de nos heures pour des sorties ou autres interventions... Franchement, don't worry.
Ce qui se travaille tout en faisant les programmes. Évidemment qu'il faut que les élèves sachent leurs continents, leurs océans, faire la différence entre un siècle et un millénaire mais croire que faire spécifiquement une leçon sur siècle/millénaire sans contenus qui fasse exemple et conceptualisation, c'est perdre du temps.
Ensuite, on constate une réalité : le curriculum réel (càd ce que les élèves apprennent réellement) se creuse entre les élèves dans les bons établissements ou avec des professeurs exigeants que dans les autres établissements ou avec des professeurs qui, croyant bien faire, font des cours qui ont peut d'enjeux cognitifs et scientifiques.
Au final, en voulant aider les élèves, on creuse les écarts de plus en plus.
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
La seule solution : donner du contenu, donner de la complexité et travailler avec les élèves pour qu'ils se saisissent de mieux en mieux de tout cela, quitte à faire dans l'année des leçons de conceptualisation qui reviennent sur tout ce qui a été enseigné depuis le début de l'année. Ensuite, c'est faire manipuler les connaissances par écrit, par oral préparé, par cartographie, encore et toujours de façon la moins segmentée possible. Faire une leçon sur la frise chronologique et les différences entre siècle et millénaire sans avoir un contenu qui donne de la chair à des notions, cela ne sert à rien sauf à une minorité et pas celle qui en a le plus besoin. Toutes les études actuelles, que ce soit au niveau international (PISA, TIMSS) ou française (CEDRE, DEPP, études de Bonnéry, Bautier, Rochex, Charlot etc) le disent encore et toujours. Les thuriféraires du déclin applaudissent mais peu de choses changent dans les classes.
On peut prendre son temps pour bien faire passer un chapitre mais prendre son temps sur des objets décontextualisés, ça ne sert à rien car seule la contextualisation permet aux élèves de comprendre l'objet et de le manipuler. Pour faire comprendre la chronologie, les siècles, les millénaires, il faut que les élèves aient étudié des tas de choses et qu'ensuite, on leur fasse manipuler cette masse érudite et qu'on les fasse réfléchir pour comprendre ces concepts avec des trucs simples mais quasi absent des pratiques.
Evidemment, en ce moment, le truc est de donner moins de connaissances et moins de complexité. On n'est pas sorti de l'auberge. Et oui, c'est dur et cela engendre une frustration terrible chez l'enseignant car il faut bosser sur tous les fronts et, parfois, on se décourage.
- Philomène87Grand sage
Je suis en retard également : révolution néolithique, premières écritures, les métropoles, la ville de demain, un peu d'emc. A la rentrée j'attaque la Grèce mais je viens de terminer de préparer mon chapitre et je me rends compte que ça va prendre des heures en classe (minimum 6 heures, et encore j'ai élagué).
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
- ElyasEsprit sacré
Isis39 a écrit:Elyas a écrit:
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:Isis39 a écrit:Elyas a écrit:
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
C'est ce que je fais mais pour certains cela ne fonctionne pas. J'ai des élèves relevant de la SEGPA, ne maîtrisant pas du tout le français, ne sachant pas construire une phrase simple à l'oral. Pour ceux-là je suis en échec et je ne sais pas comment faire.
- kiwiGuide spirituel
Elyas a écrit:Isis39 a écrit:Elyas a écrit:
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
Ce que tu proposes là est bien pour 5-6 élèves qui présentent seulement des difficultés de compréhension et de rédaction "basiques" que l'on sait prendre en charge. Mais que faire pour les élèves qui ne savent ni lire ni écrire? J'en ai deux cette année qui ne savent pas écrire leur nom en lettres capitales. Ils ne relèvent même pas de l'Ulis pour déficience cognitive : je leur donne les mêmes évaluations ultra aménagées qu'aux ULIS, et ils n'y arrivent pas, ils ne savent pas écrire leur nom.
Il est bien évident que je ne vais pas baser mon cours pour qu'il leur soit accessible : on n'en est pas là avec eux. Je ne suis ni instit de CP, ni orthophoniste. Je n'ai aucune idée des mécanismes de la lecture et de l'écriture, n'ai pas passé les concours pour ça. Idem pour mes collègues de lettres. Il faut juste admettre notre impuissance face aux difficultés considérables de ces élèves. Et ils sont de plus en plus nombreux.
Au demeurant, je suis d'accord sur le principe de considérer que moins on en demande aux élèves, moins ils en font. On ne peut pas s'étonner que les élèves ne savent pas écrire des textes argumentés s'ils n'en rédigent jamais, qu'ils ne maîtrisent pas le croquis s'ils n'en réalisent pas. Toutefois, tout est une question de dosage, d'équilibre, surtout pour les connaissances. Et quand je regarde les programmes de cycle 3, je me dis qu'on est à côté de la plaque.
- ElyasEsprit sacré
Isis39 a écrit:Elyas a écrit:Isis39 a écrit:Elyas a écrit:
J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
C'est ce que je fais mais pour certains cela ne fonctionne pas. J'ai des élèves relevant de la SEGPA, ne maîtrisant pas du tout le français, ne sachant pas construire une phrase simple à l'oral. Pour ceux-là je suis en échec et je ne sais pas comment faire.
Pour ces élèves, ce n'est pas toi qui est responsable, c'est l'institution qui, par soucis d'économie, ne forme pas, ferme les structures et ne recrute pas d'AVS et ne crée par des classes à effectifs réduits pour prendre soin d'eux.
On ne nous forme pas à enseigner à ces élèves (normal, c'est de l'enseignement spécialisé et même la formation pour les volontaires se réduit avec de nombreuses personnes qui reçoivent en fin de formation un refus de certification pour des histoires assez ahurissantes).
Edit : messages croisés avec Kiwi.
- kiwiGuide spirituel
Elyas a écrit:Isis39 a écrit:Elyas a écrit:Isis39 a écrit:
Que faire avec ces 5-6 élèves ?
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
C'est ce que je fais mais pour certains cela ne fonctionne pas. J'ai des élèves relevant de la SEGPA, ne maîtrisant pas du tout le français, ne sachant pas construire une phrase simple à l'oral. Pour ceux-là je suis en échec et je ne sais pas comment faire.
Pour ces élèves, ce n'est pas toi qui est responsable, c'est l'institution qui, par soucis d'économie, ne forme pas, ferme les structures et ne recrute pas d'AVS et ne crée par des classes à effectifs réduits pour prendre soin d'eux.
On ne nous forme pas à enseigner à ces élèves (normal, c'est de l'enseignement spécialisé et même la formation pour les volontaires se réduit avec de nombreuses personnes qui reçoivent en fin de formation un refus de certification pour des histoires assez ahurissantes).
Edit : messages croisés avec Kiwi.
Voilà. De fait, nous sommes obligés de les abandonner ces élèves. Mais l'administration brandit ses PPRE magiques, pansements sur jambe en mousse, c'est super.
- Docteur OXGrand sage
Ah les PPRE... Maintenant, avec le LSU, les parents font marche arrière. Comme les élèves seront fichés (le mot n'est vraiment pas trop fort) de la maternelle jusqu'à la mort (puisque que le LSU aura une continuité dans la vie professionnelle avec le CPF et le CPA) , les parents (ça commence chez nous) n'osent plus demander de PAP, de PAI de PPRE et même de PPS !
Ah, au fait, autre sujet, les manuels Hatier de ma classe de sixième partent en c...... Les feuilles se détachent petit à petit ! Obsolescence programmée ????
Ah, au fait, autre sujet, les manuels Hatier de ma classe de sixième partent en c...... Les feuilles se détachent petit à petit ! Obsolescence programmée ????
- Isis39Enchanteur
kiwi a écrit:Elyas a écrit:Isis39 a écrit:Elyas a écrit:
Le fait de baisser le niveau pour eux équivaut à ne pas leur offrir ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas idiots, ils ont souvent intériorisé qu'ils sont considérés comme "en difficulté" et qu'on n'attend pas beaucoup d'eux.
Pour les aider, les choses sont simples en fait :
- expliciter clairement les enjeux de chaque pratique et de chaque cours.
- les faire écrire (pour réfléchir, préparer un oral, poser leur savoir etc).
- les laisser faire puis leur donner un retour immédiat et sécurisant de leur travail.
- offrir s'ils le veulent ou non, sur des activités très complexes, des coups de pouce (accessibles à tous en fait) mais en explicitant clairement ce que ce coup de pouce gomme comme étape dans l'élaboration du savoir.
- leur faire conscientiser ce qu'ils ont appris.
C'est ce que je fais mais pour certains cela ne fonctionne pas. J'ai des élèves relevant de la SEGPA, ne maîtrisant pas du tout le français, ne sachant pas construire une phrase simple à l'oral. Pour ceux-là je suis en échec et je ne sais pas comment faire.
Pour ces élèves, ce n'est pas toi qui est responsable, c'est l'institution qui, par soucis d'économie, ne forme pas, ferme les structures et ne recrute pas d'AVS et ne crée par des classes à effectifs réduits pour prendre soin d'eux.
On ne nous forme pas à enseigner à ces élèves (normal, c'est de l'enseignement spécialisé et même la formation pour les volontaires se réduit avec de nombreuses personnes qui reçoivent en fin de formation un refus de certification pour des histoires assez ahurissantes).
Edit : messages croisés avec Kiwi.
Voilà. De fait, nous sommes obligés de les abandonner ces élèves. Mais l'administration brandit ses PPRE magiques, pansements sur jambe en mousse, c'est super.
Pourtant on nous explique que ces élèves doivent être pris en charge grâce aux miraculeux PPRE et à la différenciation pédagogique. Et j'avoue que je me sens vraiment mal à l'aise de ne rien pouvoir faire pour eux.
Un élève de 4e, pénible depuis la 6e, a obtenu un PAP pour difficulté de concentration. Les recommandations révolutionnaires du médecin : ne pas le laisser avec ses amis, le rappeler à l'ordre quand il décroche en l'appelant par son prénom... Ce qu'évidemment on avait jamais fait depuis sa 6e ! Mieux vaut en rire...
- Philomène87Grand sage
Ca c'est clair, qu'on baisse le niveau. Je me fais souvent accuser, en 6e, de donner des contrôles de niveau lycée, juste parce que je mets 1 ou 2 pts pour une question de réflexion un peu plus compliquée que les autres, histoire de les tirer vers le haut. Parce que, également, je donne trop de "synthèses" (ils appellent "synthèse" les fameux récits ou développements construits), surtout en 3e, où là ils me disent qu'ils n'en ont jamais fait de leur vie. Quand j'ai dit aux déléguées de ma 3e pénible que les récits, je commençais en 6e, elles m'ont ouvert de grands-grands yeux d'un air de dire : ah ouais...
J'ai même eu droit à des parents de 6e qui me demandent rdv pour me dire que mes contrôles sont infaisables et que leur aîné, lorsqu'il était passé en 6e, avait des contrôles beaucoup plus faciles (genre QCM, cases à remplir... donc forcément). Je n'ai rien lâché, leur gamine a continué de bouffer des "synthèses", parfois je lui faisais réécrire certaines phrases qui étaient incompréhensibles, elle ne voyait pas où était le problème (manque un verbe, par exemple), bref, malheureusement, je n'avais pas le temps de m'occuper d'elle à temps complet mais ce sont des cours particuliers qu'il lui aurait fallu... Les lacunes étaient trop profondes, et si les parents étaient persuadés que le problème venait de moi, c'est qu'en primaire on a dû leur mentir sur le niveau de leur fille. Ou alors, ils étaient juste de mauvaise foi (possible aussi vu le genre de personne).
Avec ça, je comprends les professeurs qui n'en peuvent plus et décident de simplifier leurs contrôles pour ne plus avoir à se justifier en conseil de classe et en rdv de parents.
Je trouve juste dommage de céder pour des gens qui n'ont aucune compétence dans notre métier et qui n'ont que le droit de se taire quant à nos méthodes pédagogiques.
J'ai même eu droit à des parents de 6e qui me demandent rdv pour me dire que mes contrôles sont infaisables et que leur aîné, lorsqu'il était passé en 6e, avait des contrôles beaucoup plus faciles (genre QCM, cases à remplir... donc forcément). Je n'ai rien lâché, leur gamine a continué de bouffer des "synthèses", parfois je lui faisais réécrire certaines phrases qui étaient incompréhensibles, elle ne voyait pas où était le problème (manque un verbe, par exemple), bref, malheureusement, je n'avais pas le temps de m'occuper d'elle à temps complet mais ce sont des cours particuliers qu'il lui aurait fallu... Les lacunes étaient trop profondes, et si les parents étaient persuadés que le problème venait de moi, c'est qu'en primaire on a dû leur mentir sur le niveau de leur fille. Ou alors, ils étaient juste de mauvaise foi (possible aussi vu le genre de personne).
Avec ça, je comprends les professeurs qui n'en peuvent plus et décident de simplifier leurs contrôles pour ne plus avoir à se justifier en conseil de classe et en rdv de parents.
Je trouve juste dommage de céder pour des gens qui n'ont aucune compétence dans notre métier et qui n'ont que le droit de se taire quant à nos méthodes pédagogiques.
- Fesseur ProGuide spirituel
C'est malheureusement ce qu'on se dit ici vu le niveau de plus en plus faible chaque année et les "particularités" de plus en plus incroyables des élèves, surtout en 6e.Isis39 a écrit:Mieux vaut en rire...
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Pourvu que ça dure...
- JennyMédiateur
Elyas a écrit:J'ai bien conscience que ça ne va pas plaire ce que je dis et qu'on va encore dire "C'est du Elyas" mais tant pis. C'est une réalité de plus en plus profondément enracinée dans les classes de France. Je vois énormément de leçons avec très peu de contenus scientifiques car ce serait trop compliqué et les élèves n'auraient pas le niveau. La réalité est qu'on baisse le niveau général pour cinq-six élèves qui, en plus, bénéficient rarement de cet abaissement de niveau.
Mais par contre, j'ai des élèves avec lesquels je ne sais plus quoi faire.
Certains savent à peine lire, mais je ne sais pas les aider... et je ne peux pas baisser le niveau à ce point. J'essaie d'adapter, mais ce n'est pas gagné, certains en 5e ont déjà baissé les bras.
Certains sont beaucoup plus en difficulté que mes élèves d'ULIS et d'UP2A. Je suis en colère contre l'institution qui ne fait rien pour ces élèves...
Philomène : j'ai parfois les mêmes réflexions, en général, je prends le temps d'expliquer aux parents ce que je fais et pourquoi. J'ai beaucoup plus de remerciements de la part des familles que de critiques. Beaucoup de parents voient aussi les progrès de leurs enfants.
Je suis PP d'une classe de 4e difficile, beaucoup de parents dont les enfants m'ont eue l'an dernier, sont venus me voir pour me demander si j'allais travailler avec leux comme l'an dernier. Je les ai rassurés en leur expliquant que le cours était le même et que j'adaptais juste les exigences pour les élèves les plus en difficulté.
- GalliaNiveau 9
Pour ma part, j'ai fait :
- histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures
- géographie : espaces à fortes contraintes, espaces à vocation agricole
- EMC : collégien
J'attaque sur habiter une métropole à la rentrée.
- histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures
- géographie : espaces à fortes contraintes, espaces à vocation agricole
- EMC : collégien
J'attaque sur habiter une métropole à la rentrée.
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On nous apprend à désapprendre.
- anoukis59Fidèle du forum
Quant à moi, j'ai fait
*en histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures et je suis dans le monde grec
*en géographie : habiter une métropole, la ville de demain
*en EMC : le collégien (en liaison avec les PP de 6ème)
*en histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures et je suis dans le monde grec
*en géographie : habiter une métropole, la ville de demain
*en EMC : le collégien (en liaison avec les PP de 6ème)
- Philomène87Grand sage
"Le collégien", ça c'est le chapitre que je saute parce qu'ils le font, sans s'en apercevoir, le jour de la rentrée avec leur PP.
D'une façon générale, je trouve que l'emc en 6e c'est surtout de la parlotte, j'ai du mal à trouver la réelle plus-value intellectuelle. Alors j'insiste sur la laïcité, ça permet de donner du contenu et de faire travailler des compétences comme le récit.
D'une façon générale, je trouve que l'emc en 6e c'est surtout de la parlotte, j'ai du mal à trouver la réelle plus-value intellectuelle. Alors j'insiste sur la laïcité, ça permet de donner du contenu et de faire travailler des compétences comme le récit.
- HérodouteGrand sage
anoukis59 a écrit:Quant à moi, j'ai fait
*en histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures et je suis dans le monde grec
*en géographie : habiter une métropole, la ville de demain
*en EMC : le collégien (en liaison avec les PP de 6ème)
Tout pareil.
Par contre, j'ai l'impression qu'on est pas mal en retard... pas toi ?
_________________
"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- anoukis59Fidèle du forum
Hérodoute a écrit:anoukis59 a écrit:Quant à moi, j'ai fait
*en histoire : débuts humanité, révolution néolithique, 1er Etats-1ères écritures et je suis dans le monde grec
*en géographie : habiter une métropole, la ville de demain
*en EMC : le collégien (en liaison avec les PP de 6ème)
Tout pareil.
Par contre, j'ai l'impression qu'on est pas mal en retard... pas toi ?
Malheureusement si; je suis clairement en retard sur ce que j'avais prévu mais tant pis! Les élèves se sont notamment éclatés à réaliser une tâche complexe sur habiter Mumbai, ce qui est déjà une vraie victoire.
- Isis39Enchanteur
Alors moi je dois être très en retard...
Je dois encore faire la ville de demain avant de passer à la Grèce.
Par contre j'ai fait un peu plus d'EMC, avec 3h sur les droits des enfants avec l'assistante sociale. Ils ont fait des affiches :
Je dois encore faire la ville de demain avant de passer à la Grèce.
Par contre j'ai fait un peu plus d'EMC, avec 3h sur les droits des enfants avec l'assistante sociale. Ils ont fait des affiches :
- Fesseur ProGuide spirituel
Chapitre très délicat pour moi cette année, ayant dans chacune de mes classes des élèves dans des situations familiales plus que délicates et n'hésitant pas à en parler clairement devant les autres élèves qui ont été limite choqués.Isis39 a écrit:
Par contre j'ai fait un peu plus d'EMC, avec 3h sur les droits des enfants avec l'assistante sociale.
Je ne m'y attendais pas et ça n'a pas été évident à gérer.
_________________
Pourvu que ça dure...
- HérodouteGrand sage
@ Isis : Bravo aux bambins et aux adultes qui les ont accompagné !!
Tu as repris ton travail sur les droits de l'enfant si je comprends bien ?
Autre question : Avec un tel travail, tu ne fais pas de séquence classique sur les droits de l'enfant en général (à l'identité...) de l'ancien prog 6e ?
J'hésite entre faire la séquence classique tout en gardant le travail sur les affiches pour la fin ou bien juste faire les affiches (3 à 4 h de boulot en classe tout de même).
Tu as repris ton travail sur les droits de l'enfant si je comprends bien ?
Autre question : Avec un tel travail, tu ne fais pas de séquence classique sur les droits de l'enfant en général (à l'identité...) de l'ancien prog 6e ?
J'hésite entre faire la séquence classique tout en gardant le travail sur les affiches pour la fin ou bien juste faire les affiches (3 à 4 h de boulot en classe tout de même).
_________________
"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- Isis39Enchanteur
Hérodoute a écrit:@ Isis : Bravo aux bambins et aux adultes qui les ont accompagné !!
Tu as repris ton travail sur les droits de l'enfant si je comprends bien ?
Autre question : Avec un tel travail, tu ne fais pas de séquence classique sur les droits de l'enfant en général (à l'identité...) de l'ancien prog 6e ?
J'hésite entre faire la séquence classique tout en gardant le travail sur les affiches pour la fin ou bien juste faire les affiches (3 à 4 h de boulot en classe tout de même).
1ère heure : à partir des vidéos on a fait émerger les besoins des enfants pour bien vivre (vidéos : http://www.clg-du-plateau.ac-besancon.fr/spip.php?article707 )
2ème heure : on a vu la CIDE, collé les principaux droits des enfants sur une petite affiche et fait un tableau mettant en regard des droits et des devoirs.
3e heure : réalisation de l'affiche sur l'appli Pic Collage. Grâce à appli, une heure suffit largement.
Fesseur Pro, cela arrive parfois et la présence de l'assistante sociale est très intéressante pour cela.
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