De l'avenir des langues anciennes au collège en 2016: sortez vos mouchoirs.

Le gouvernement tâtonne un peu sur le latin et le grec... Soyons optimistes, nous allons peut-être récupérer des heures & un programme !! Un EPI national, spécial et viable en somme.

Point pessimiste : je crois qu'il va falloir faire une croix sur le latin + le grec ; la dénomination LCA est un fond : on va devoir faire de l'ECLA pour faire du grec...

Tu as des rumeurs précises à ce sujet, ou sont-ce des suppositions suite au tweet d'hier, Bouli ?

Ah non, de simples suppositions ! Mais si même l'UNSA commence à nous défendre, même Polony, même Ockrent, c'est dire !, m'est avis que nous pouvons rogner un peu sur notre taux de pessimisme. Tout en étant réalistes : 2h max. grec inclus.

Morgared a écrit:

Luigi_B a écrit:

Laurent Fillion (CRAP-Cahiers pédagogiques a écrit:Depuis les annonces concernant la future réforme du collège, le sujet principal du débat semble être pour certains le sort réservé à l’enseignement du latin. Aujourd’hui, ce sont Le Figaro par une tribune de Anne-Sophie Letac, professeur en classes préparatoires et Europe 1 par la bouche de Natacha Polony qui ont voulu alerter à ce sujet. Les grandes voix pourfendeuses de l’école démocratique s’agitent donc.

Je n'ai pas la force de rire de ce texte, que je trouve profondément choquant, en tant qu'enfant de famille modeste à qui on a proposé une école exigeante et de qualité. Certes, c'était il y a longtemps. Pour le CRAP, les contenus, ce n'est pas fait pour le peuple, forcément et par nature incapable d'en tirer le moindre profit.

C'est tr-ès très vexant.. il prend vraiment les enfants des classes populaires pour de grands grands abrutis incapables de vouloir savoir et apprendre.. il oublie aussi visiblement que parmi les enseignants qu'il insulte ainsi nombreux sont eux mêmes les purs produits de cet ascenseur social qu'est l'école. Pour ma part j'estime que je me dois d'apporter à mes élèves ce que mes enseignants m'ont offert. Flûte à la fin, ce n'est pas de l'élitisme que de vouloir le meilleur pour nos élèves, c'est juste notre travail. Rien ne les empêche de construire une cabane en bois avec les gamins de la MJC si ils y tiennent, mais nous notre devoir c'est d'enseigner.

Pour info, la vision du SE-UNSA concernant les LCA en fonction de la réunion d'hier.

le site du SE a écrit:
(...) Mais de manière claire, les Langues vivantes les Langues et Cultures de l’Antiquité (avec un impact potentiel sur les horaires de Français) ne s’y retrouveront pas avec cette grille horaire. Le SE-Unsa ne s’en satisfait pas et demande de mieux les prendre en considération.

le site du SE a écrit:
   Que devient le latin-grec?

Les collèges qui proposaient l’option facultative de latin pourront l’inclure dans l’EPI dédié aux Langues et Culture de l’Antiquité (LCA), de la 5ème à la 3ème.

La proposition du ministère pose question : combien d’heures concrètement ? Les élèves pourront-ils participer à d’autres EPI ? Pour l’heure, le ministère n’apporte pas de réponse concrète, si ce n’est que l’EPI de LCA aura un statut dérogatoire, doté d’un programme et assuré par un seul professeur, au contraire des autres EPI.

Pour le SE-Unsa, un enseignement de ces langues et cultures de l’antiquité doit être dispensé à tous les élèves, dans le cours de Français. Les professeurs de lettres classiques doivent s’y retrouver en menant l’EPI pour des élèves, sur le cycle 4, et en participant à des modules d’EPI LCA pour tous les élèves.

Source:

on doit "s'y retrouver", c'est beau... mais ça ne veut rien dire.

Provence a écrit:

e-Wanderer a écrit:Le soutien ne vient pas toujours d'où on l'attend : surprenante mais sympathique prise de position du journaliste sportif Pascal Praud sur RTL : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/03/18/97001-20150318FILWWW00173-pascal-praud-regrette-la-dispariton-du-latin-au-college.php

Le lien est invalide.

Effectivement, il semble que Le Figaro l'ait supprimé. Voici un autre lien : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/vive-le-latin-clame-pascal-praud-7777035105

Moi, je suis pour un "enseignement du latin pour tous" pris sur les heures de français, mais si et seulement si le total de ces heures de français est porté au moins à 6h et s'il est possible de faire du "vrai" latin/grec en plus de ces six heures. Parce que seulement trois heures de français hebdomadaires pour I., K., M., E., J., Y., V., R., et j'en passe, rien que sur mon unique classe de 5e de cette année, c'est profondément criminel, et je pèse mes mots. Déjà qu'avec quatre... ils seraient sûrement ravis de faire un petit peu de mythologie et d'étymologie de temps à autre, parce que c'est rigolo, et que c'est un fond de culture qui leur manque, mais ça ne remplace pas un horaire décent en français. Et ça n'a rien d'un cours de latin (qu'ils seraient de toutes façons incapables de suivre). Donc toute proposition autre que 4h hebdo minimum de français et rien que du français + du soutien en petits groupes + 2 à 3h de langues anciennes pour ceux qui veulent et peuvent (ajoutez à ça tous les EPI vernis culturel et quizz mythologique que vous voulez, du moment que c'est en plus, je m'en fiche) ne saurait être satisfaisante. Et c'est pareil pour les autres matières. Maintenant, si on veut lancer un club sciences, ce sera forcément en réduisant les SPC et SVT pour tous ? C'est complètement délirant. Il faut absolument exiger le maintien des horaires actuels : leurs clubs pratiques interbidules peuvent très bien se faire en plus, pendant que les uns font latin, les autres font autre chose. Seulement ça veut dire des postes en plus, bien entendu...

doctor who a écrit:Tweet d'UNSA

Collège SE-Unsa ‏@college_2016
non le latin aura un statut dérogatoire dans les EPI avec programmes et horaire. Plus de détails demain.

Anne, ma sœur Anne...

Rdv à 20h, comme hier...

Ce n'est pas très respectueux à notre égard de donner les informations de cette façon, au compte-gouttes, vous ne trouvez pas ?
Enfin, si elles sont rassurantes, je veux bien attendre...

Je ne le prends pas comme cela. J'ai beaucoup de choses à reprocher à ce syndicat ( je n'ai pas oublié la campagne des élections pro ou encore le tweet du 8 janvier) ou à certains de leurs membres, mais là, ils font leur taff. Ils informent (de manière globale) au fur et à mesure de leurs infos et analyses.
Je pense que, comme beaucoup, ils ont été surpris par l'ampleur de la réaction et ils ajustent leur comm'.
Mais bon, je suis étonné que tout ce beau monde soit étonné: on était en train dd montrer la porte à tout un corps de métier. Du moins, c'est ainsi que ça a été perçu.

Quand je pense que le sort d'un enseignement séculaire est (peut-être) en train de se régler quelque part sur un coin de table du ministère...

Presse-purée a écrit:Je ne le prends pas comme cela. J'ai beaucoup de choses à reprocher à ce syndicat ( je n'ai pas oublié la campagne des élections pro ou encore le tweet du 8 janvier) ou à certains de leurs membres, mais là, ils font leur taff. Ils informent (de manière globale) au fur et à mesure de leurs infos et analyses.
Je pense que, comme beaucoup, ils ont été surpris par l'ampleur de la réaction et ils ajustent leur comm'.
Mais bon, je suis étonné que tout ce beau monde soit étonné: on était en train dd montrer la porte à tout un corps de métier. Du moins, c'est ainsi que ça a été perçu.

C'est cela que je critique, pas ce syndicat, que je ne connais pas. Cela ressemble à du bricolage : non pas une idée cohérente, construite, mais des revirements, des ajustements, des contradictions... Sommes-nous à ce point quantité négligeable ?

Luigi_B a écrit:Quand je pense que le sort d'un enseignement séculaire est (peut-être) en train de se régler quelque part sur un coin de table du ministère...

Cela donne le vertige...

@ hypermnestre: ça, c'est le ministère... je pense qu'ils "réajustent".

Question : quid du latin et du grec au lycée, ensuite ? Parce qu'il faudra bien "harmoniser" les choses (l'emploi de ce terme est fort ironique dans la situation)...

Ascagne a écrit:Question : quid du latin et du grec au lycée, ensuite ? Parce qu'il faudra bien "harmoniser" les choses...

Si la réforme est maintenue, nous récupérerons des élèves aux niveaux encore plus hétérogènes que maintenant... c'est dire !

C'est vrai que la réforme des programmes en général pose question pour le lycée : si les élèves arrivent en seconde sans connaître Pythagore, Balzac, Hugo ou le Christianisme ça va être dur dur...

Yaka réformer le lycée ! Yaka mettre en place des heures d'accompagnement personnalisé en classe complète et des modules de découvertes-zapping, des EPI-lycée qui compteraient pour le bac, pour palier ça, et roule ma poule !


Ah, comment ? On me glisse dans l'oreillette que ce serait déjà le cas ?

Voilà, on les a réformés par anticipation...

D'ailleurs vous avez du nouveau ce soir ?
J'ai transmis à l'ensemble de mon collège le message de Celeborn et le rapport de la semaine fait par Luigi (cela m'a bien amusée). Une collègue m'a fait remarquer que ce qui est dit dans l'article du SNALC mentionne tout, sauf la suppression des langues régionales (elle enseigne l'occitan). Et c'est vrai après relecture de l'article.
Sinon j'ai découvert Twitter depuis une semaine, je tweete et du coup, je me suis dit qu'un EPI tweeter en latin et grec, ça le ferait pour plaire à notre Najat. lol bien sûr !

Oui, simple oubli pour les langues régionales dans le communiqué du snalc, pas du tout omission volontaire...

J'ai vu Celeborn aujourd'hui en congrès syndical académique. Je savais déjà quasiment tout ce qu'il a dit, mais voir, entendre tout mis bout à bout est affligeant de connerie et donne la rage...
je ne vous dis pas les réactions des collègues qui, eux, découvraient la chose...

Ascagne a écrit:Je suis un gros lâche, mais avec tout ça, j'ai encore plus de mal à me concevoir en enseignant dans le secondaire (je suis doctorant contractuel à l'université et la dernière fois que je suis passé dans le secondaire, c'était en tant qu'élève).

N'aie pas honte, Ascagne

On reste donc sur 1h de langue ancienne par semaine, prise sur l'enseignement du français ?