De l'avenir des langues anciennes au collège en 2016: sortez vos mouchoirs.

Bon, ça avance on est deux, trois, quatre...

V.Marchais a écrit:Bien sûr que je vous soutiendrai. Mais je préférerais écrire : Je nous soutiendrai.

Je pense que, vu le mal que nous allons avoir à faire réagir, il serait suicidaire de protester discipline par discipline. Cette réforme est un coup terrible porté à l'ensemble des disciplines, noyées dans un fourre-tout inepte qui relève davantage des activités péri-scolaires que de l'enseignement. Ce n'est pas pour rien que les programmes se vident soudainement. Attendez un peu de les lire : il ne reste rien.
En Français, plus de grammaire ou presque, plus de littérature digne de ce nom.
En maths, exit Pythagore et Thalès, la géométrie qui fait réfléchir, le calcul sans calculatrices (et tant pis pour les conséquences). En HG, des pans entiers du programme disparaissent, notamment tout le monde chrétien au Moyen-âge (l'Islam, c'est open, le christianisme, c'est coupable, on gomme), avec des entrées par thèmes qui vont encore réduire et fractionner la vision historique.
Alors bien sûr, il y aura toujours les perpétuels réjouis, les thuriféraires de la pédagogie de projet et de l'interdisciplinarité pour elle-même, mais il y aura aussi des mécontents. Y compris chez les parents, si on les informe du contenu RÉEL de cette réforme, que la ministre se garde bien d'évoquer dans les détails.
C'est ensemble qu'il faut réagir.
Les grèves ne donnent plus rien depuis longtemps. Je redis que je pense qu'il faut conjuguer deux actions :
- le blocage des notes et des examens. Sans notes, plus d'orientation possible via le serveur en fin de 3e - et je doute que les parents ne réagissent pas s'ils n'ont plus aucun retour sur le travail de leurs loulous. Et médiatiquement, le blocage des examens, ça s'entendrait, au moins.
- des actions spectaculaires : d'accord pour une manif des élèves latinistes, clamant des slogans en latin ; d'accord pour embouser les Ministère, les IA, le SGEN...
Mais TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, TOUS ! 

Les sources sont fiables? Si cela se confirme c'est effarant, je ne me vois pas traiter de de la période médiévale sans parler de la place du Christianisme!! J'espère vraiment que cela ne sera pas le cas... Ca me donne envie de rendre mon tablier des choses comme cela...

V. Marchais : puisque tu as les programmes, tu dois savoir exactement ce qu'il en est de l'option latin ?!

Edit : Je viens de lire les propos de F. Robine. J'en étais resté au flou très suggestif d'hier. Bon...

Moi je commence déjà à râler à l'hôpital. Je passe pour un emmerdeur, comme d'hab, mais au moins je râle et je les informe que l'égalité des chances pour leurs gosses...

V.Marchais a écrit:Bien sûr que je vous soutiendrai. Mais je préférerais écrire : Je nous soutiendrai.

Je pense que, vu le mal que nous allons avoir à faire réagir, il serait suicidaire de protester discipline par discipline. Cette réforme est un coup terrible porté à l'ensemble des disciplines, noyées dans un fourre-tout inepte qui relève davantage des activités péri-scolaires que de l'enseignement. Ce n'est pas pour rien que les programmes se vident soudainement. Attendez un peu de les lire : il ne reste rien.
En Français, plus de grammaire ou presque, plus de littérature digne de ce nom.
En maths, exit Pythagore et Thalès, la géométrie qui fait réfléchir, le calcul sans calculatrices (et tant pis pour les conséquences). En HG, des pans entiers du programme disparaissent, notamment tout le monde chrétien au Moyen-âge (l'Islam, c'est open, le christianisme, c'est coupable, on gomme), avec des entrées par thèmes qui vont encore réduire et fractionner la vision historique.
Alors bien sûr, il y aura toujours les perpétuels réjouis, les thuriféraires de la pédagogie de projet et de l'interdisciplinarité pour elle-même, mais il y aura aussi des mécontents. Y compris chez les parents, si on les informe du contenu RÉEL de cette réforme, que la ministre se garde bien d'évoquer dans les détails.
C'est ensemble qu'il faut réagir.
Les grèves ne donnent plus rien depuis longtemps. Je redis que je pense qu'il faut conjuguer deux actions :
- le blocage des notes et des examens. Sans notes, plus d'orientation possible via le serveur en fin de 3e - et je doute que les parents ne réagissent pas s'ils n'ont plus aucun retour sur le travail de leurs loulous. Et médiatiquement, le blocage des examens, ça s'entendrait, au moins.
- des actions spectaculaires : d'accord pour une manif des élèves latinistes, clamant des slogans en latin ; d'accord pour embouser les Ministère, les IA, le SGEN...
Mais TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, TOUS ! 

Entièrement d'accord avec toi, V. Marchais.
+
Il faut aussi une résistance officieuse en Français, une résistance passive, comme faire circuler une pétition, une lettre ouverte ou autre, appelant à suivre les (bons) programmes actuels. Une désobéissance-obéissance parallèle constructive d'une certaine manière... Mais qui soit visible, en recueillant plein de signatures. Je pense très honnêtement, vu ce que je lis sur le Trouble ou ici, que tu as ton rôle à jouer, V. Marchais...

Pour la latin, honnêtement, à part alerter quelques personnalités, je ne vois pas... A ce stade, comme l'a dit Gryphe (?), il faut demander à ce que l'EPI LCA soit obligatoirement poursuivi pendant tout le cycle (5è, 4è, 3è) avec maintien du nombre d'heures, nombre défini au niveau national. Même ça, ça va être difficile à obtenir...

Iphigénie a écrit:Bon, ça avance on est deux, trois, quatre...

Sur facebook, on est une tripotée de jeunes profs de lettres classiques, pour la plupart (ex- ?)sympathisants de gauche (misère !!!) remontés comme des pendules. La résistance s'organise petit à petit...

Oui une lettre ouverte pour la défense des humanités me paraît une excellente idée, Bouli.

V. Marchais , les programmes c'était logique. Au regard de ceux expurgés du primaire, et des mentions de report sur le collège, il était évident que celui-ci devenait un primaire +, et le lycée général un collège...
Et j'adhère tout à fait au regroupement des disciplines et pas seulement des humanités. Parce que calculer le périmètre d'un carré, décrété comme trop difficile en primaire, il y a de quoi fulminer aussi. Et certains patrons peuvent avoir peur que leurs employés, déjà dysorthographiques et incapables de rendre la monnaie, ne deviennent carrément inemployables ...

C'est déjà le cas...

Mais on peut encore faire pire, malheureusement ....

Ah ça, on continue à creuser...

V.Marchais a écrit:

Hermiony a écrit:
   
Super. Je vois d'ici ce que feront étudier certains...  Et après on viendra nous parler de l'égalité des chances.

Est-ce que tu sais quand nous pourrons les voir, ces fameux programmes ?

Je ne sais pas quand ils seront publiés.

Dans le fascicule "mieux apprendre pour mieux réussir", on nous annonce leur publication pour consultation (?!!!) entre le 8/04 et le 22/05.
Le nouveau socle, quant à lui, c'est pour aujourd'hui.

V.Marchais a écrit:

Iphigénie a écrit:Véronique a raison: il faut se bouger maintenant. Ne faites pas comme les collègues de lycée qui ne se rendent compte des désastres qu'une fois la réforme entérinée.
Et se bouger massivement, collège et lycée réunis: tout le monde sans exception est concerné par ce tournant désastreux.
Je suis un peu inquiète de l'inaudibilité syndicale pour l'instant...

Iphigénie a raison (puisqu'elle dit que j'ai raison :lol: ). Et c'est pour ça que, sans vouloir attaquer tel ou tel syndicat (sauf le SGEN et l'UNSA, bien sûr, mais ça, c'est tout naturel), je m'inquiète de voir notre honnête lapin dire qu'il faut attendre pour réagir.
Depuis des années maintenant, les réformes nous arrivent par petits bouts pour éviter justement les réactions massives. Cela prend la forme d'établissements pilotes çà et là, d'expérimentations étendues du jour au lendemain sur la base de bilans juge et partie, de calendriers savamment étalés (d'abord le Primaire, puis le lycée, enfin le collège, une discipline, puis une autre...), d'annonce en plusieurs temps, dont on vote le cadre avant même d'en connaître le contenu exact. Et quand on prend conscience du cauchemar que forment toutes les pièces du puzzle assemblées, c'est trop tard, tout est acté.
Il est urgent de pointer tous les problèmes posés par cette réforme. Là, maintenant, tout de suite. Et mieux vaut être rassuré a posteriori sur des alarmes qui s'avéreraient infondées que de se réveiller trop tard.

Septimus, oui, c'est du fiable. Mais je suis au regret de ne pouvoir citer ces sources, encore moins les textes eux-mêmes.

Salius, il n'y a pas une ligne sur le latin, dans ces nouveaux programmes. Ou peut-être une vague mention, dans une des "compétences" à travailler, de culture antique. Mais pas de programme de Grec ni de Latin, ça, j'en suis certaine.

Armide a écrit:

V.Marchais a écrit:

Hermiony a écrit:
   
Super. Je vois d'ici ce que feront étudier certains...  Et après on viendra nous parler de l'égalité des chances.

Est-ce que tu sais quand nous pourrons les voir, ces fameux programmes ?

Je ne sais pas quand ils seront publiés.

Dans le fascicule "mieux apprendre pour mieux réussir", on nous annonce leur publication pour consultation (?!!!) entre le 8/04 et le 22/05.
Le nouveau socle, quant à lui, c'est pour aujourd'hui.

Armide, de toutes façons leurs consultations ne servent à rien : celle pour la maternelle n'a rien changé et les éditeurs avaient les programmes en main avant cette consultation...

Et puis je vous rappelle que pour la première fois, les 800 000 enseignants ont contribué à l'élaboration de ces programmes.

coindeparadis a écrit:

Armide a écrit:

V.Marchais a écrit:
Je ne sais pas quand ils seront publiés.

Dans le fascicule "mieux apprendre pour mieux réussir", on nous annonce leur publication pour consultation (?!!!) entre le 8/04 et le 22/05.
Le nouveau socle, quant à lui, c'est pour aujourd'hui.

Armide, de toutes façons leurs consultations ne servent à rien : celle pour la maternelle n'a rien changé et les éditeurs avaient les programmes en main avant cette consultation...

Je ne le sais que trop bien. Malheureusement...

B.o.u.l.i a écrit:Il faut aussi une résistance officieuse en Français, une résistance passive, comme faire circuler une pétition, une lettre ouverte ou autre, appelant à suivre les (bons) programmes actuels. Une désobéissance-obéissance parallèle constructive d'une certaine manière... Mais qui soit visible, en recueillant plein de signatures. Je pense très honnêtement, vu ce que je lis sur le Trouble ou ici, que tu as ton rôle à jouer, V. Marchais...

Merci, je le prends comme un encouragement. Effectivement, je n'ai pas l'intention de baisser les bras, de me contenter de prendre acte du marasme. Tout ce qu'il sera possible de faire, j'y contribuerai volontiers.
Pour moi, la première bataille va se jouer du côté des manuels. Plus que jamais, TDL sera un manuel combattant ou ne sera pas. Mais il est hors de question de céder sur la qualité, sur la manière d'aborder les textes, ni même sur la grammaire !

V.Marchais a écrit:

Iphigénie a écrit:Véronique a raison: il faut se bouger maintenant. Ne faites pas comme les collègues de lycée qui ne se rendent compte des désastres qu'une fois la réforme entérinée.
Et se bouger massivement, collège et lycée réunis: tout le monde sans exception est concerné par ce tournant désastreux.
Je suis un peu inquiète de l'inaudibilité syndicale pour l'instant...

Iphigénie a raison (puisqu'elle dit que j'ai raison :lol: ). Et c'est pour ça que, sans vouloir attaquer tel ou tel syndicat (sauf le SGEN et l'UNSA, bien sûr, mais ça, c'est tout naturel), je m'inquiète de voir notre honnête lapin dire qu'il faut attendre pour réagir.
Depuis des années maintenant, les réformes nous arrivent par petits bouts pour éviter justement les réactions massives. Cela prend la forme d'établissements pilotes çà et là, d'expérimentations étendues du jour au lendemain sur la base de bilans juge et partie, de calendriers savamment étalés (d'abord le Primaire, puis le lycée, enfin le collège, une discipline, puis une autre...), d'annonce en plusieurs temps, dont on vote le cadre avant même d'en connaître le contenu exact. Et quand on prend conscience du cauchemar que forment toutes les pièces du puzzle assemblées, c'est trop tard, tout est acté.
Il est urgent de pointer tous les problèmes posés par cette réforme. Là, maintenant, tout de suite. Et mieux vaut être rassuré a posteriori sur des alarmes qui s'avéreraient infondées que de se réveiller trop tard.

Moi je suis prête à participer à toute action qui promeuve les disciplines. Je suis avec vous.

C'est toute la refondation qu'il faut pointer, y compris la réforme des rythmes scolaires. Ainsi les parents nous suivront.

mais comment faire acheter ces manuels? Quand on voit que certains collègues trouvent TDL trop ambitieux pour notre public de banlieue, et l plus naïvement du monde pense que ce n'est pas pour nous...

Il faut réfléchir posément, et être efficace, j'ai très peur que nous ne soyons pas assez nombreux...

Au risque de passer pour défaitiste, je ne crois pas qu'une action spectaculaire puisse avoir un quelconque effet. La grève des LC ? :lol: (J'imagine bien 10 personnes en bas du ministère...) Un blocage des notes et examens ? Oh, allez, vous savez bien que ça ne sera pas suivi, il y a toujours une bonne raison.

Grande fan de la série Malcolm, j'ai depuis longtemps fait mienne cette maxime : "On ne peut pas contourner le système : mais on peut toujours le faire imploser".

Pour ceux qui ne connaissent pas cet épisode:

Or les EPI sont complètements flous ; on ne va surtout pas nous dire comment faire, puisque nous donner des indications, c'est reconnaître sa part de responsabilité en cas d'échec (cf. le socle) ; il faut pouvoir dire, dans 5 semaines, 5 mois ou 5 ans "c'est la faute de ces vilains rétrogrades !!" De fait, ils devraient être assez faciles à tordre, à détourner.
Au lieu de réunir mes légions pour attaquer en plaine, je vais me faire Hannibal. Après tout, le ministère ne répète-t-il pas notre inutilité autant de fois que Caton la nécessité de détruire Carthage ? Dans les semaines à venir, nous allons tous subir une grand-messe (si ce n'est plusieurs ) pour nous présenter la réforme, son "bien-fondé" :lol: , et nous enjoindre à former des équipes et présenter des projets d'EPI . Que le prof de LA, une fois n'est pas coutume, fasse sa p**e, mais cette fois-ci, pas pour recruter des 6e, pour être dans TOUS les EPI.
Nous sommes indispensables aux élèves : il faut que la hiérarchie en prenne conscience. Posons-lui des problèmes d'EdT (comme d'habitude).

Collègues d'autres disciplines, vous voulez nous aider ? Faites des EPI où un apprentissage des langues anciennes est nécessaire. Si vous ne voyez pas quoi, nous pourrons toujours ouvrir un fil pour vous donner des idées.
Et chaque fois que vous voyez votre CdE, dites : "J'ai un bon projet, mais il me faudrait un prof de LC." Répétez-le ad nauseam. Faites les candides dans les CA "Tiens, on n'a pas assez de prof de LC pour nos EPI, on ne pourrait pas ouvrir un poste ? :lol: "

Je suis navrée, je me doute que ce n'est pas ce que mes collègues de LC souhaiteraient lire. Je comprends votre colère et je la partage.
Je nous crois profondément plus malins que ceux qui souhaitent notre perte. Prouvons-le.

coindeparadis a écrit:C'est toute la refondation qu'il faut pointer, y compris la réforme des rythmes scolaires. Ainsi les parents nous suivront.

Ce doit être notre but ultime, parce que sans les parents, point de salut sur ce coup-là.

Et puis révéler clairement ce que dit la FCPE, beaucoup adhèrent sans savoir.

La Défense de toutes les disciplines, ok... Sauf que concrètement lors des présentations de dhg par exemple, quand on doit redonner leurs horaires légaux à plusieurs disciplines, comme on ne peut jamais tout obtenir et sauver en même temps, il y a toujours un perdant... Et ce perdant, c'est toujours le latin, c'est toujours le grec. Tout le monde s'en contrefout.
Je ne crois pas que La Défense et la sauvegarde des LA puisse totalement s'unir et se fondre avec celle des autres matières. C'est la seule discipline, le seul domaine disciplinaire que la plupart des gens, eleves, parents et meme collègues, méconnaissent grandement voire totalement, pour ne jamais pu en avoir découvert l'interet, la pertinence et la richesse...
Il faudrait faire une campagne de communication pour montrer concrètement ce que ça apporte, en termes de savoir et surtout, de plaisir intellectuel...

Clarianz a écrit:mais comment faire acheter ces manuels? Quand on voit que certains collègues trouvent TDL trop ambitieux pour notre public de banlieue, et l plus naïvement du monde pense que ce n'est pas pour nous...

Il faut réfléchir posément, et être efficace, j'ai très peur que nous ne soyons pas assez nombreux...

Le nombre de mes collègues qui dans les dernières consultations disaient que "nous, là où on est", il nous fallait des "programmes différents, allégés"...

Cowabunga: dans l'hypothèse très probable où les EPI vont passer comme une lettre à la poste, et étant moi-même une fan absolue de cet épisode, je te suis ! (Si je suis dans le secondaire à la rentrée 2016.)

Ma discipline ne s'enseigne qu'au lycée... Dommage parce qu'en langage médical, il y a de quoi faire du latin et du grec !!!