Michel Guillou : supprimer photocopieuses et manuels imprimés pour "rendre le numérique obligatoire"

Et là, je raconte juste un jour ordinaire (enfin, des jours ordinaires) dans mon collège ordinaire...
Jeudi, un technicien du Conseil Général bosse sur notre réseau. Il ajoute une barrette mémoire au serveur, et boum: plus de réseau. Vendredi, toujours pas de réseau... aujourd'hui, je ne sais pas, ce sera la surprise quand j'arriverai au collège dans 30 minutes!

J'ai régulièrement des sautes de réseau dans mon collège, qui m'empêchent de remplir l'appel sur pronote (chiant), le cahier de texte (rhhhhhooo, quel dommage...) et de me servir ne serait-ce que d'une petite vidéo...le pc met 20 minutes dans ce cas à créer un profil d'utilisateur provisoire et tout fonctionne au ralenti.
Si encore je pouvais amener mon propre ordi, bosser ne wifi, tout ça, ce serait génial, mais non: l'état ne participe pas au financement de l'équipement perso des profs, ne couvre pas la casse de notre matos s'il subit des dommages dans le cadre de notre travail, et notre admin réseau dit que connecter nos ordis fout la merdouille sur le réseau....encore plus quand c'est un mac.

Alors bon, le Michel, il me fait marrer jaune, hein.

Lux_ a écrit:

coindeparadis a écrit:Un manuel numérique se lit de manière linéaire (et finalement peu critique). Comme Dr Who, j'aime comparer, fouiner, revenir, associer, picorer...

Un rouleau de papyrus se lisait aussi de manière linéaire : on le déroulait progressivement pour lire.
La révolution qui a tout changé dans la manière de lire, ce n'est pas l'imprimerie de la mi XVe comme parfois on peut le penser, mais l'invention du codex (fin Ier siècle ap JC) qui a fait évoluer la manière de lire, permettant alors de "comparer, fouiner, revenir, associer, picorer" (je cite Coindeparadis   ). L'homme a appris à feuilleter le livre.
La révolution numérique avec le fait d'imposer le tout numérique (manuel   ) va-t-elle à nouveau transformer la manière de lire de l'être humain ?

Et les manuels scolaires ont commencé à donner des exemples de ce que peut donner cette exploitation de la forme codex à partir des années 30, jusqu'aux années 60.

Dans les manuels d'histoire, de géo, de sciences, on constate une standardisation de la présentation des leçons, un usage plus systématique de l'association une double page/une leçon, qui permet d'avoir une approche non linéaire du manuel. Je pense principalement aux leçons d'histoire où l'on demandait de comparer l'illustration d'une leçon avec celle d'une leçon antérieure, ce qui permettait de voir très rapidement des changements et des évolutions.

Après cela, on s'est perdu dans un fouillis de documents, encadrés, divers, le tout étant d'en faire rentrer le plus possible dans le manuel.
Sur ce plan-là, la régression est patente.

(Je précise que ce constat est fondé sur des impressions personnelles et qu'il faudrait confirmer par des études systématiques.)

doctor who a écrit:Après cela, on s'est perdu dans un fouillis de documents, encadrés, divers, le tout étant d'en faire rentrer le plus possible dans le manuel.
Sur ce plan-là, la régression est patente.

Ajoutons que cette boulimie (quel pourcentage est réellement utilisé ?) est précisément responsable du poids des manuels imprimés, argument récurrent pour le passage aux tablettes.

Autre hasard de l'actualité dans mon lycée.

Lundi dernier panne de réseau. Absences impossibles à rentrer.

Ce lundi matin pas de réseau non plus (problème au rectorat, m'a-t-on dit) et cet après-midi coupure générale de courant. Horreur : mon conseil s'est tenu... avec du papier.

Une craie, un tableau. On craint dégun.

Réseau en panne en chez nous depuis septembre.
Et il ne faut surtout rien dire. Ce qui ne signifie pas que les collègues adorent cette m…

Audrey a écrit:
Si encore je pouvais amener mon propre ordi, bosser ne wifi, tout ça, ce serait génial, mais non: l'état ne participe pas au financement de l'équipement perso des profs, ne couvre pas la casse de notre matos s'il subit des dommages dans le cadre de notre travail, et notre admin réseau dit que connecter nos ordis fout la merdouille sur le réseau....encore plus quand c'est un mac.

Si tu attends tout de l'état, tu seras en retraite avant de le voir bouger. J'ai toujours utilisé mon macbook (avant même lorsque c'était un powerbook, bien avant les réseaux établissement...) et maintenant mon ipad, que je branche sur les videoprojecteurs.
Connecter une machine ne pose AUCUN problème sur un réseau, que ce soit un mac, un linux ou winwin, il suffit que l'admin soit un minimum compétent. Pour le réseau, une nouvelle:machine, ordi, ipad, smartphone, est juste une adresse IP en plus. Malheureusement, le plus souvent, l'admin est un collègue payé au lance-pierre, qui a été assez fou pour se porter volontaire pour entretenir le réseau... Comme "on" se refuse à payer un responsable compétent et professionnel au prix du marché, on cumule les problèmes...

Je partage toutefois ton avis : plutôt que de repenser des fortunes en équipements m..diques, l'état ferait bien de remplacer ces "dotations" par une prime d'équipement numérique personnelle des profs, disons 1000 euros tous les 5 ans. Au final, tout le monde y gagnerait. Mais ce serait sans doute bien trop simple...

Dr Raynal a écrit:

Audrey a écrit:
Si encore je pouvais amener mon propre ordi, bosser ne wifi, tout ça, ce serait génial, mais non: l'état ne participe pas au financement de l'équipement perso des profs, ne couvre pas la casse de notre matos s'il subit des dommages dans le cadre de notre travail, et notre admin réseau dit que connecter nos ordis fout la merdouille sur le réseau....encore plus quand c'est un mac.

Si tu attends tout de l'état, tu seras en retraite avant de le voir bouger. J'ai toujours utilisé mon macbook (avant même lorsque c'était un powerbook, bien avant les réseaux établissement...) et maintenant mon ipad, que je branche sur les videoprojecteurs.
Connecter une machine ne pose AUCUN problème sur un réseau, que ce soit un mac, un linux ou winwin, il suffit que l'admin  soit un minimum compétent. Pour le réseau, une nouvelle:machine, ordi, ipad, smartphone, est juste une adresse IP en plus. Malheureusement, le plus souvent, l'admin est un collègue payé au lance-pierre, qui a été assez fou pour se porter volontaire pour entretenir le réseau... Comme "on" se refuse à payer un responsable compétent et professionnel au prix du marché, on cumule les problèmes...

Je partage toutefois ton avis : plutôt que de repenser des fortunes en équipements m..diques, l'état ferait bien de remplacer ces "dotations" par une prime d'équipement numérique personnelle des profs, disons 1000 euros tous les 5 ans. Au final, tout le monde y gagnerait. Mais ce serait sans doute bien trop simple...

Ca c'est une bonne idée. Depuis 2005 j'en suis à mon quatrième portable...

Qu'est-ce que tu leur fais à ces malheureux portables ?

Audrey a écrit:Et là, je raconte juste un jour ordinaire (enfin, des jours ordinaires) dans mon collège ordinaire...
Jeudi, un technicien du Conseil Général bosse sur notre réseau. Il ajoute une barrette mémoire au serveur, et boum: plus de réseau. Vendredi, toujours pas de réseau... aujourd'hui, je ne sais pas, ce sera la surprise quand j'arriverai au collège dans 30 minutes!

J'ai régulièrement des sautes de réseau dans mon collège, qui m'empêchent de remplir l'appel sur pronote (chiant), le cahier de texte (rhhhhhooo, quel dommage...) et de me servir ne serait-ce que d'une petite vidéo...le pc met 20 minutes dans ce cas à créer un profil d'utilisateur provisoire et tout fonctionne au ralenti.
Si encore je pouvais amener mon propre ordi, bosser ne wifi, tout ça, ce serait génial, mais non: l'état ne participe pas au financement de l'équipement perso des profs, ne couvre pas la casse de notre matos s'il subit des dommages dans le cadre de notre travail, et notre admin réseau dit que connecter nos ordis fout la merdouille sur le réseau....encore plus quand c'est un mac.

Alors bon, le Michel, il me fait marrer jaune, hein.

Mais même sans tout ça, Audrey ! Là, on entre quasiment dans son jeu !

Dr Raynal a écrit:plutôt que de repenser des fortunes en équipements m..diques, l'état ferait bien de remplacer ces "dotations" par une prime d'équipement numérique personnelle des profs, disons 1000 euros tous les 5 ans. Au final, tout le monde y gagnerait. Mais ce serait sans doute bien trop simple...

Je suis d'accord. Toutefois, un ordi peut actuellement être en partie compté sur les frais réels.

Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citez :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

Maria Téguy a écrit:Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citer :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

:shock: :shock: :shock:

Maria Téguy a écrit:Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citez :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

Elle promet, la jeune collègue
Une belle tête à gifles.
Et par parenthèse, comment sait-elle ce que font ses collègues ?

Vous croyez vraiment qu'elle existe IRL, cette jeune collègue ? :Descartes:

En tout cas, le Guillou, il ne passe pas les commentaires, dans son blog

Cripure a écrit:En tout cas, le Guillou, il ne passe pas les commentaires, dans son blog

Je ne sais pas pourquoi cela ne m'étonne pas outre mesure.... :diable:

Dr Raynal a écrit:

Cripure a écrit:En tout cas, le Guillou, il ne passe pas les commentaires, dans son blog

Je ne sais pas pourquoi cela ne m'étonne pas outre mesure.... :diable:

C'est le web 0.0 :lol:

Oui mais au moins c'est totalement numérique : il a jeté ton commentaire à la poubelle sans gâcher de papier.

Comment osez-vous ne pas être d'accord avec lui ?
Il est la Vérité.
Tout commentaire serait sacrilège de sa parole Lui-divine.

Prosternez-vous et fermez-la.

Cripure a écrit:

Maria Téguy a écrit:Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citez :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

Elle promet, la jeune collègue
Une belle tête à gifles.
Et par parenthèse, comment sait-elle ce que font ses collègues ?

Je suis jeune, (enfin, je crois), et je n'ai qu'une envie, la mordre, j'aimerai bcp croiser cette jeune fille, pour voir si ses merveilleux cours portent leurs fruits...

JPhMM a écrit:Comment osez-vous ne pas être d'accord avec lui ?
Il est la Vérité.
Tout commentaire serait sacrilège de sa parole Lui-divine.

Prosternez-vous et fermez-la.

Euh...

T'as vu à qui tu parles, là ?

Tu me poseras trois patères

Je pourrai y suspendre trois guignols ?
J'ai mon premier nom

Maria Téguy a écrit:Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citez :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

Ah non, hein, il faut citer avec exactitude : le guignol a écrit "professeure", pas "professeuse".

Ce qu'il y a de bien, là, c'est que je vais pouvoir lui conseiller aussi d'aller chez le coiffeur (il y a sa photo en bas de l'article, on dirait Pollux !), et cette fois on ne pourra pas m'accuser d'être sexiste !

Provence a écrit:

Maria Téguy a écrit:Merci monsieur Guillou, conférencier et consultant, de nous supprimer nos photocopieuses pour nous obliger à nous désintoxiquer ! Merci de nous aider à prendre conscience de nos insuffisances professionnelles ; heureusement que quelques-uns d'entre nous arrivent à remonter la pente, telle cette collègue que vous citer :

"C’est ainsi, avec ces mêmes mots, que s’exprime à juste titre une jeune professeuse de français enthousiaste mais lasse de la paresse et des reculades de ses collègues. Elle s’appelle ******** puisqu’elle m’a autorisé à donner son nom. Les équipes pédagogiques sont ainsi fragilisées, me dit-elle aussi, dans son collège des Yvelines pourtant bien connecté et équipé, par l’attitude froide et et les pratiques pédagogiques particulièrement désuètes d’une partie de leurs membres. Ces derniers continuent à dispenser des cours magistraux lénifiants sans jamais utiliser Internet ou l’espace numérique de travail dont disposent le collège et donc les élèves. Ces derniers, comme leurs parents, s’en trouvent désemparés, ne sachant à quel saint se vouer."

:shock: :shock: :shock:

J'avais aussi repéré le cas de cette jeune professeure. La pauvre, elle ne peut pas travailler en équipe, si j'ai bien compris. Plaignons-la.

En tout cas il a à la parfin publié certains commentaires.