- CleroliDoyen
Troihé de Foncinq a écrit:Et en tant qu'enseignant, j'ai un exemple flagrant cette année : Un gamin en seconde qui a deux ans d'avance. Non seulement il est complètement isolé par rapport au groupe (à 13 ans avec des camarades de 15 ou 16 ans, il y a un sacré décalage), et ça le dessert au niveau scolaire également. Culturellement ou autre il est armé, mais au niveau maturité ce n'est pas ça, et au niveau de l'analyse, du raisonnement ou de l'organisation de travail, c'est très superficiel. Résultat il est dans la moyenne basse du groupe.
Cela rejoint ce que j'écrivais, en début de post, au sujet d'un de mes anciens élèves qui avait 3 ans d'avance.
Blablatrice, sans chercher à faire des généralités, et pour te montrer que non, les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour savoir ce qui est le mieux pour leurs enfants, j'ai régulièrement des élèves en Term S qui viennent me dire combien ils regrettent d'avoir demandé cette filière. Quand je les interroge sur la raison de leur choix d'alors (fin de 2de), ils me répondent que c'était la demande des parents, non la leur. Et naturellement, ces élèves ne poursuivent pas en sciences (par manque d'intérêt et aussi parce que les résultats dans ces matières ne sont pas bons -ce qui peut les amener à douter d'eux-mêmes).
Par moments (et je m'inclus dans ce groupe) nous projetons nos propres aspirations, ambitions, blessures, sur nos enfants ... et ce n'est pas toujours facile à porter pour eux ensuite.
- Troihé de FoncinqNiveau 2
Cléroli a écrit:
Blablatrice, sans chercher à faire des généralités, et pour te montrer que non, les parents ne sont pas forcément les mieux placés pour savoir ce qui est le mieux pour leurs enfants, j'ai régulièrement des élèves en Term S qui viennent me dire combien ils regrettent d'avoir demandé cette filière. Quand je les interroge sur la raison de leur choix d'alors (fin de 2de), ils me répondent que c'était la demande des parents, non la leur. Et naturellement, ces élèves ne poursuivent pas en sciences (par manque d'intérêt et aussi parce que les résultats dans ces matières ne sont pas bons -ce qui peut les amener à douter d'eux-mêmes).
J'ai régulièrement ces cas, d'autant plus cette année où je suis PP en seconde.
Cléroli a écrit:Par moments (et je m'inclus dans ce groupe) nous projetons nos propres aspirations, ambitions, blessures, sur nos enfants ... et ce n'est pas toujours facile à porter pour eux ensuite.
C'est humain, je ne voulais du coup pas entendre parler de saut de classe pour mes enfants, à tort étant donné que ça a fonctionné pour eux.
C'est toujours délicat de savoir rester à sa place en tant que parent, même (et j'ai envie de dire surtout) lorsqu'on est soi-même enseignant.
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"Et qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse à la paperasse, moi ? Vous me prenez pour un serre-livre ?"
"Moi, après deux heures de retard, j'ai passé le cap de l'agacement. Le peu de volonté que j'avais de me farcir une réunion avec ce débile de Dagonet a définitivement disparu. Je suis une sorte de meuble."
"Euh, "Vous êtes là.", c'est-à-dire qu'il est surpris lui-même, ça lui viendrait pas à l'idée de raccorder le fait qu'on est là avec le fait qu'il nous l'a demandé."
"Non, moi j'crois qu'il faut qu’vous arrêtiez d'essayer d'dire des trucs. Ça vous fatigue, déjà, et pour les autres, vous vous rendez pas compte de c'que c'est. Moi quand vous faites ça, ça me fout une angoisse... j'pourrais vous tuer, j'crois. De chagrin, hein ! J'vous jure c'est pas bien. Il faut plus que vous parliez avec des gens."
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Malaga a écrit:J'ai vraiment du mal à croire que sauter une classe empêche l'ennui.
Ça dépend des enfants! Et aussi de ce que l'on souhaite développer, il n'y a pas un unique modèle d'individu "idéal" au bout.Hermione0908 a écrit:Mais s'ennuyer, ça développe l'imagination, la créativité. Ce n'est pas "peu structurant".
Je connais beaucoup d'adultes avec deux ans d'avance qui ont réussi (avec un an, je n'en parle même pas): la plupart sont ambivalents dans le jugement rétrospectif de leurs sauts et ne les considèrent ni comme une nécessité absolue ni comme un poids insurmontable, mais semblent être des adultes très épanouis. J'en connais aussi trois avec 4 ans d'avance, et... je ne le ferais pas pour mes enfants (s'ils en avaient les capacités, ce qui n'est de toute façon pas le cas): pour moi c'est une question de juste milieu.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Quand on est enseignant, la moindre des choses c'est d'avoir un minimum d'esprit critique avant de citer tout ce qui traine en ligne: sur les 200 000 petits français précoces, je ne doute pas qu'on en trouve 300 en difficulté, on peut toujours interroger leurs parents .Ajupouet a écrit:Je comprends les points de vue de tout le monde. Le saut de classe n'est pas la panacée, le problème étant qu'on ne propose ne général pas la moindre alternative.
Voici un petit tableau intéressant :
Comment peut-on en arriver là, laisser les enfants qui ont le plus haut potentiel qui comprennent vite et adorent apprendre, échouer dans notre système? plus qu'un débat sur les sauts de classe en général (qui ne peuvent se régler qu'au cas par cas, évidemment), ma question serait donc : Il y a dans les classes des enfants différents, que faire pour les faire réussir? Parce que là, pour le coup 43% des EIP qui n'ont qu'un BEP ou CAP, il n'y a pas de quoi être fier.
- henrietteMédiateur
Merci d'éviter le ton narquois, pour donner une chance aux échanges de rester constructifs.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Ça dépend vraiment des enfants, elle a l'air heureuse comme ça.Aliceinwonderland a écrit:Je suis tout à fait d'accord Hermione quand tu parles de ta petite 6ème et du fait qu'il vaut mieux qu'elle soit en 6ème et prenne un livre une fois sa rédaction terminée.
Oui il y a un problème d'inégalité d'accès à une éducation de qualité, qui se greffe sur ce débat.Aliceinwonderland a écrit:Le problème comme le disait Vivi je crois c'est que dans certaines écoles tu peux avoir deux ans d'écart en fait en termes de niveau, et là un enfant en avance qui sait lire risque non de s'ennuyer sainement si je puis dire mais de perdre son temps. Je vois des écoles où en fin de CE1 on commence à étudier la graphie "g" et parfois même on la revoit en CE2 car la majorité de la classe maîtrise mal les bases de la lecture et que tout ce qui est trigraphes et graphies contextuelles est encore instable. Dans des conditions pareilles je comprends qu'on préfère un saut, même si moi personnellement j'aurais essayé de changer mon enfant d'école (mais certains me diront que ce n'est pas possible partout, que le privé est parfois pire selon les endroits).
La médicalisation est un problème différent. Non, elle n'est pas excessive en France (comparons aux Etats-Unis...), il y a vraiment des prises en charge utiles et pas toujours encore mises en place.Aliceinwonderland a écrit:
En même temps on en est arrivé là parce que justement on a donné du pouvoir aux parents et médicalisé à l'excès (le test de QI ou le PAI priment sur l'évaluation de l'enseignant) donc donner encore plus de pouvoir aux parents pour les sauts ne me semble pas forcément la solution non plus. Mais dans certaines écoles la situation est effrayante.
Le problème est plutôt son rapport à l'évaluation: si les dys doivent bénéficier d'une notation plus clémente, les QI élevés devraient quant à eux être notés plus sévèrement (après tout le QI est tout aussi inné que les dys), les enfants de divorcés devraient avoir un enseignement allégé pour cause de traumatisme affectif (ce n'est pas de leur faute si les parents divorcent), et ainsi de suite.
Bref, c'est idiot. Mais ça ne me choque pas qu'on dispense les dys lourds de la part de travail qu'ils ne peuvent pas faire, on ne demande pas handicapés moteurs de faire du sport. C'est un autre débat.
Tout dépend de ce que réclament les parents...Aliceinwonderland a écrit:
donc donner encore plus de pouvoir aux parents pour les sauts ne me semble pas forcément la solution non plus
Je suis un peu ambivalente, je trouve que la plupart des enseignants évaluent correctement les enfants, mais ils peuvent se tromper. Pour mon 5e, avant sont second saut il s'ennuyait ferme mais l'instit ne lui trouvait rien d'extraordinaire et était contre le saut, que nous avons obtenu en équipe éducative. Après le saut, il était toujours en tête de classe mais en travaillant, le niveau était adapté, voire exigeant: au premier signe d'impatience passagère, nous avons été convoqués pour vérifier si par hasard il était bien assez stimulé, parce que "ah oh il comprend teeeeellement vite". Comme quoi sa seule date de naissance a suffi pour changer le regard des enseignants. D'après moi, dans les deux cas, ils projetaient: d'abord le mythe des parents pousseurs, ensuite le mythe du petit génie.
Moi, je vois le gamin au quotidien aux prises avec ses devoirs, et je revendique le droit à une opinion sur la question. Je projette sans doute aussi, mais je ne suis pas la seule.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Au fond, les parents les pires sont parfois les enseignants .Blablatrice occasionnelle a écrit:Ça dépend vraiment des enfants, elle a l'air heureuse comme ça.Aliceinwonderland a écrit:Je suis tout à fait d'accord Hermione quand tu parles de ta petite 6ème et du fait qu'il vaut mieux qu'elle soit en 6ème et prenne un livre une fois sa rédaction terminée.Oui il y a un problème d'inégalité d'accès à une éducation de qualité, qui se greffe sur ce débat.Aliceinwonderland a écrit:Le problème comme le disait Vivi je crois c'est que dans certaines écoles tu peux avoir deux ans d'écart en fait en termes de niveau, et là un enfant en avance qui sait lire risque non de s'ennuyer sainement si je puis dire mais de perdre son temps. Je vois des écoles où en fin de CE1 on commence à étudier la graphie "g" et parfois même on la revoit en CE2 car la majorité de la classe maîtrise mal les bases de la lecture et que tout ce qui est trigraphes et graphies contextuelles est encore instable. Dans des conditions pareilles je comprends qu'on préfère un saut, même si moi personnellement j'aurais essayé de changer mon enfant d'école (mais certains me diront que ce n'est pas possible partout, que le privé est parfois pire selon les endroits).La médicalisation est un problème différent. Non, elle n'est pas excessive en France (comparons aux Etats-Unis...), il y a vraiment des prises en charge utiles et pas toujours encore mises en place.Aliceinwonderland a écrit:
En même temps on en est arrivé là parce que justement on a donné du pouvoir aux parents et médicalisé à l'excès (le test de QI ou le PAI priment sur l'évaluation de l'enseignant) donc donner encore plus de pouvoir aux parents pour les sauts ne me semble pas forcément la solution non plus. Mais dans certaines écoles la situation est effrayante.
Le problème est plutôt son rapport à l'évaluation: si les dys doivent bénéficier d'une notation plus clémente, les QI élevés devraient quant à eux être notés plus sévèrement (après tout le QI est tout aussi inné que les dys), les enfants de divorcés devraient avoir un enseignement allégé pour cause de traumatisme affectif (ce n'est pas de leur faute si les parents divorcent), et ainsi de suite.
Bref, c'est idiot. Mais ça ne me choque pas qu'on dispense les dys lourds de la part de travail qu'ils ne peuvent pas faire, on ne demande pas handicapés moteurs de faire du sport. C'est un autre débat.Tout dépend de ce que réclament les parents...Aliceinwonderland a écrit:
donc donner encore plus de pouvoir aux parents pour les sauts ne me semble pas forcément la solution non plus
Je suis un peu ambivalente, je trouve que la plupart des enseignants évaluent correctement les enfants, mais ils peuvent se tromper. Pour mon 5e, avant sont second saut il s'ennuyait ferme mais l'instit ne lui trouvait rien d'extraordinaire et était contre le saut, que nous avons obtenu en équipe éducative. Après le saut, il était toujours en tête de classe mais en travaillant, le niveau était adapté: au premier signe d'impatience passagère, nous avons été convoqués pour vérifier si par hasard il était bien assez stimulé, parce que "ah oh il comprend teeeeellement vite". Comme quoi sa seule date de naissance a suffi pour changer le regard des enseignants. D'après moi, dans les deux cas, ils projetaient: d'abord le mythe des parents pousseurs, ensuite le mythe du petit génie.
Moi, je vois le gamin au quotidien aux prises avec ses devoirs, et je revendique le droit à une opinion sur la question. Je projette sans doute aussi, mais je ne suis pas la seule.
- User5899Demi-dieu
Blablatrice annonce la couleur avec son pseudo. Laissons-la dans son monde où on passe tous le Bac à 13 ans.
Car le problème, ce n'est pas d'être ouvert à 5 ans, mais bien de ne pas être une moule à 14.
Car le problème, ce n'est pas d'être ouvert à 5 ans, mais bien de ne pas être une moule à 14.
- fraisedesboisNiveau 9
Ce n'est pas aux parents d'affecter leur bambin dans une classe. Je n'imaginais même pas que la question puisse se poser en ces termes car dans les écoles primaires que j'ai connues, le frein au saut de classe venait de l'IEN (et ce dans différentes circo).
Je ne crois pas aux généralités. Je n'ai rencontré qu'une enseignante « opposée aux sauts de classe ». Elle a accueilli ma grande en CE2 précisément après son saut de CE1 (saut porté par son enseignante de CP et celle de CE1 qui l'avait accueillie au dernier trimestre sur les créneaux de français puis de maths).
Le contact entre cette enseignante de CE2 et moi a été glacial au départ, et j'ai frémi de la gestion de classe décrite en réunion de rentrée.
Mais j'ai respiré un grand coup et j'ai fait confiance à ma fille. Je n'ai pas le droit de restreindre mes gamins à mes limites, ni de les enfermer entre mes peurs.
Peut être que nous avons eu de la chance, en tous cas, c'est ainsi au final que ma fille m'a appris son savoir-faire avec les.. dragons qui ne sourient pas aux parents !
L'ennui... un peu d'exigence d'abord pour que l'ennui chasse la paresse (écrire mieux, relire et corriger, traquer les fautes d'inattention), et ensuite, quelle aubaine pour faire naître des rêveurs, des penseurs, des inventeurs !
Quelle plaie que la stimulation permanente.
Je me demande si intervenir avant la réelle demande de l'enfant, ce n'est pas le priver d'une partie de ses capacités d'adaptation. Stimuler davantage, en particulier en abordant le programme de l'année d'après pour ceux qui avancent vite, ça ne fait qu'accentuer les décalages et générer du déjà-vu.
Un enfant qui veut savoir n'a pas besoin que l'école lui livre le programme de l'année suivante. Il trouvera un livre, une revue, une activité, chez lui ou à l'école.
Ma grande (lectrice compulsive) qui a lu d'elle-même la version intégrale de l'Odyssée quand elle étudiait l'abrégée en classe, a pris l'habitude de demander conseils à ses profs de lettres pour enrichir sa pile à lire des auteurs du programme qui ne seront pas vus, ou des œuvres non abordées ou simplement en abrégé. Elle s'est même régalée de quelques tomes de Harry Potter (qu'elle connaît par cœur)... en espagnol :lol:
Pour dire que face à un enfant curieux, en tant que parents, il suffit presque de ne pas lâcher sur les efforts (là me paraît être le numéro d'équilibriste). Le reste leur vient si souvent spontanément...
Après, malheureusement, tout n'est pas toujours rose ni simple.
Il arrive qu'après un contact glacial et une tentative sincère, les choses aillent mal.
Mais alors on est bien loin du saut de classe « de confort ».
Je ne comprends pas le saut de classe « pour harcèlement ». Je peine à accepter que l'école soit dans un tel état de délabrement pour qu'il ne soit pas possible de protéger un enfant sans déplacer l'un des deux. (je sais que cela existe, je le sais même d'expérience du côté de ma petite).
Parent, ce n'est pas à moi de dire à un enseignant comment il doit faire son travail. Comme je ne souhaite pas que l'on me dise comment je dois être la mère de mes enfants.
J'aimerai juste qu'il soit possible de discuter autour de l'enfant (mon enfant, son élève) sans qu'aucun ne se sente remis en cause dans sa fonction.
Quelque fois, c'est simple, d'autres fois (plus rares !!) c'est impossible.
En même temps, vu ce que les enseignants reçoivent d'une part non négligeable (et non muette ) des parents et de la société dans son ensemble, c'est pas en bonne voie pour s'arranger
Dans l'histoire, ce n'est pas à moi parent qu'il faut simplifier la vie, c'est à l'enfant, et même en l'occurrence à l'élève qu'il est.
Aujourd'hui et demain.
Je ne crois pas aux généralités. Je n'ai rencontré qu'une enseignante « opposée aux sauts de classe ». Elle a accueilli ma grande en CE2 précisément après son saut de CE1 (saut porté par son enseignante de CP et celle de CE1 qui l'avait accueillie au dernier trimestre sur les créneaux de français puis de maths).
Le contact entre cette enseignante de CE2 et moi a été glacial au départ, et j'ai frémi de la gestion de classe décrite en réunion de rentrée.
Mais j'ai respiré un grand coup et j'ai fait confiance à ma fille. Je n'ai pas le droit de restreindre mes gamins à mes limites, ni de les enfermer entre mes peurs.
Peut être que nous avons eu de la chance, en tous cas, c'est ainsi au final que ma fille m'a appris son savoir-faire avec les.. dragons qui ne sourient pas aux parents !
L'ennui... un peu d'exigence d'abord pour que l'ennui chasse la paresse (écrire mieux, relire et corriger, traquer les fautes d'inattention), et ensuite, quelle aubaine pour faire naître des rêveurs, des penseurs, des inventeurs !
Quelle plaie que la stimulation permanente.
Je me demande si intervenir avant la réelle demande de l'enfant, ce n'est pas le priver d'une partie de ses capacités d'adaptation. Stimuler davantage, en particulier en abordant le programme de l'année d'après pour ceux qui avancent vite, ça ne fait qu'accentuer les décalages et générer du déjà-vu.
Un enfant qui veut savoir n'a pas besoin que l'école lui livre le programme de l'année suivante. Il trouvera un livre, une revue, une activité, chez lui ou à l'école.
Ma grande (lectrice compulsive) qui a lu d'elle-même la version intégrale de l'Odyssée quand elle étudiait l'abrégée en classe, a pris l'habitude de demander conseils à ses profs de lettres pour enrichir sa pile à lire des auteurs du programme qui ne seront pas vus, ou des œuvres non abordées ou simplement en abrégé. Elle s'est même régalée de quelques tomes de Harry Potter (qu'elle connaît par cœur)... en espagnol :lol:
Pour dire que face à un enfant curieux, en tant que parents, il suffit presque de ne pas lâcher sur les efforts (là me paraît être le numéro d'équilibriste). Le reste leur vient si souvent spontanément...
Après, malheureusement, tout n'est pas toujours rose ni simple.
Il arrive qu'après un contact glacial et une tentative sincère, les choses aillent mal.
Mais alors on est bien loin du saut de classe « de confort ».
Je ne comprends pas le saut de classe « pour harcèlement ». Je peine à accepter que l'école soit dans un tel état de délabrement pour qu'il ne soit pas possible de protéger un enfant sans déplacer l'un des deux. (je sais que cela existe, je le sais même d'expérience du côté de ma petite).
Parent, ce n'est pas à moi de dire à un enseignant comment il doit faire son travail. Comme je ne souhaite pas que l'on me dise comment je dois être la mère de mes enfants.
J'aimerai juste qu'il soit possible de discuter autour de l'enfant (mon enfant, son élève) sans qu'aucun ne se sente remis en cause dans sa fonction.
Quelque fois, c'est simple, d'autres fois (plus rares !!) c'est impossible.
En même temps, vu ce que les enseignants reçoivent d'une part non négligeable (et non muette ) des parents et de la société dans son ensemble, c'est pas en bonne voie pour s'arranger
Dans l'histoire, ce n'est pas à moi parent qu'il faut simplifier la vie, c'est à l'enfant, et même en l'occurrence à l'élève qu'il est.
Aujourd'hui et demain.
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:lecteur: Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre -
Georges Bernanos, Les enfants humiliés, 1949
- Hermione0908Modérateur
Blablatrice occasionnelle a écrit:Ça dépend vraiment des enfants, elle a l'air heureuse comme ça.Aliceinwonderland a écrit:Je suis tout à fait d'accord Hermione quand tu parles de ta petite 6ème et du fait qu'il vaut mieux qu'elle soit en 6ème et prenne un livre une fois sa rédaction terminée.
Je parlais de moi dans ma remarque.
Je me suis reconnue dans l'élève évoquée par Malaga.
Je n'ai pas sauté de classe, mais je suis rentrée en maternelle à 2 ans et trois semaines, et je n'y ai passé que trois ans, quand bien même au début ils ont voulu me garder une année de plus.
J'ai toujours été avec des gens plus âgés, avec des considérations de gens plus âgés. Et je me sens plus à l'aise dans ce contexte (ça se lisse avec l'âge, mais c'était flagrant durant mon adolescence, je passais ma vie avec des gens qui avaient deux, trois, quatre ans de plus que moi, et on sait combien ça compte à 14 ou 15 ans ce décalage).
Je n'ai pas été regardée comme une "bête curieuse", sauf à partir de la fac, je me souviens de la tête d'un de mes profs apprenant que j'étais en fin de licence à 19 ans...
Fin du HS perso.
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- LeclochardEmpereur
Ajupouet a écrit:Je comprends les points de vue de tout le monde. Le saut de classe n'est pas la panacée, le problème étant qu'on ne propose ne général pas la moindre alternative.
Voici un petit tableau intéressant :
Comment peut-on en arriver là, laisser les enfants qui ont le plus haut potentiel qui comprennent vite et adorent apprendre, échouer dans notre système? plus qu'un débat sur les sauts de classe en général (qui ne peuvent se régler qu'au cas par cas, évidemment), ma question serait donc : Il y a dans les classes des enfants différents, que faire pour les faire réussir? Parce que là, pour le coup 43% des EIP qui n'ont qu'un BEP ou CAP, il n'y a pas de quoi être fier.
Le tableau dit qu'en troisième, on ne peut plus distinguer les enfants précoces des autres. Je ne vois pas en quoi il s'agit d'un échec de l'école. L'intelligence mesurée précocement ne garantit pas la réussite scolaire (si tant est qu'obtenir un cap soit un échec). Il y a beaucoup d'événements qui nous influencent ou nous changent. Notre personnalité évolue aussi.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AjupouetFidèle du forum
Blablatrice occasionnelle a écrit:
Quand on est enseignant, la moindre des choses c'est d'avoir un minimum d'esprit critique avant de citer tout ce qui traine en ligne: sur les 200 000 petits français précoces, je ne doute pas qu'on en trouve 300 en difficulté, on peut toujours interroger leurs parents .
Primo, je ne suis plus prof.
Deuxio, quand on est prof, on évite les préjugés...Une absence de doute ne pèse pas lourd face à la réalité...
Un enfant à haut potentiel n'a rien d'un petit génie bon partout. Et, que ça te plaise ou non, 1/3 d'entre eux n'auront jamais le bac. Ce n'est pas moi qui le dit, mais plusieurs études, et pas seulement en France.
Un enfant à haut potentiel est un enfant qui pense différemment, ni plus ni moins.
C'est sûr, il est plus confortable de se dire que l'école n'est en rien responsable. Et pourtant.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
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- Bonnie BlueNiveau 9
fraisedesbois a écrit:Ce n'est pas aux parents d'affecter leur bambin dans une classe. Je n'imaginais même pas que la question puisse se poser en ces termes car dans les écoles primaires que j'ai connues, le frein au saut de classe venait de l'IEN (et ce dans différentes circo).
Je ne crois pas aux généralités. Je n'ai rencontré qu'une enseignante « opposée aux sauts de classe ». Elle a accueilli ma grande en CE2 précisément après son saut de CE1 (saut porté par son enseignante de CP et celle de CE1 qui l'avait accueillie au dernier trimestre sur les créneaux de français puis de maths).
Le contact entre cette enseignante de CE2 et moi a été glacial au départ, et j'ai frémi de la gestion de classe décrite en réunion de rentrée.
Mais j'ai respiré un grand coup et j'ai fait confiance à ma fille. Je n'ai pas le droit de restreindre mes gamins à mes limites, ni de les enfermer entre mes peurs.
Peut être que nous avons eu de la chance, en tous cas, c'est ainsi au final que ma fille m'a appris son savoir-faire avec les.. dragons qui ne sourient pas aux parents !
L'ennui... un peu d'exigence d'abord pour que l'ennui chasse la paresse (écrire mieux, relire et corriger, traquer les fautes d'inattention), et ensuite, quelle aubaine pour faire naître des rêveurs, des penseurs, des inventeurs !
Quelle plaie que la stimulation permanente.
Je me demande si intervenir avant la réelle demande de l'enfant, ce n'est pas le priver d'une partie de ses capacités d'adaptation. Stimuler davantage, en particulier en abordant le programme de l'année d'après pour ceux qui avancent vite, ça ne fait qu'accentuer les décalages et générer du déjà-vu.
Un enfant qui veut savoir n'a pas besoin que l'école lui livre le programme de l'année suivante. Il trouvera un livre, une revue, une activité, chez lui ou à l'école.
Ma grande (lectrice compulsive) qui a lu d'elle-même la version intégrale de l'Odyssée quand elle étudiait l'abrégée en classe, a pris l'habitude de demander conseils à ses profs de lettres pour enrichir sa pile à lire des auteurs du programme qui ne seront pas vus, ou des œuvres non abordées ou simplement en abrégé. Elle s'est même régalée de quelques tomes de Harry Potter (qu'elle connaît par cœur)... en espagnol :lol:
Pour dire que face à un enfant curieux, en tant que parents, il suffit presque de ne pas lâcher sur les efforts (là me paraît être le numéro d'équilibriste). Le reste leur vient si souvent spontanément...
Après, malheureusement, tout n'est pas toujours rose ni simple.
Il arrive qu'après un contact glacial et une tentative sincère, les choses aillent mal.
Mais alors on est bien loin du saut de classe « de confort ».
Je ne comprends pas le saut de classe « pour harcèlement ». Je peine à accepter que l'école soit dans un tel état de délabrement pour qu'il ne soit pas possible de protéger un enfant sans déplacer l'un des deux. (je sais que cela existe, je le sais même d'expérience du côté de ma petite).
Parent, ce n'est pas à moi de dire à un enseignant comment il doit faire son travail. Comme je ne souhaite pas que l'on me dise comment je dois être la mère de mes enfants.
J'aimerai juste qu'il soit possible de discuter autour de l'enfant (mon enfant, son élève) sans qu'aucun ne se sente remis en cause dans sa fonction.
Quelque fois, c'est simple, d'autres fois (plus rares !!) c'est impossible.
En même temps, vu ce que les enseignants reçoivent d'une part non négligeable (et non muette ) des parents et de la société dans son ensemble, c'est pas en bonne voie pour s'arranger
Dans l'histoire, ce n'est pas à moi parent qu'il faut simplifier la vie, c'est à l'enfant, et même en l'occurrence à l'élève qu'il est.
Aujourd'hui et demain.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Un gamin avance plus vite ? En s'ennuyant, il sera plus créatif ! Qu'on lui donne un peu de quoi assouvir sa soif de connaissances (option latin, grec, musique, propositions de lecture...). Deux ans d'avance, c'est trop. Une de mes amies en prépa me disait qu'elle avait un an d'avance et que ses parents avaient envisagé de la mettre dans un collège où on fait 6ème et 5ème en un an, 4ème et 3ème l'année d'après : un collège en deux ans, 32h de cours par semaine avec des mômes généralement déjà en avance d'un an ou même deux. Ca fait des gamins qui sont en seconde à 12 ans. B*del, si le collège et le lycée sont deux établissements différents et que le collège se fait en 4 ans, c'est pas pour rien ! Pour cette amie, il a été décidé que c'était complètement con (en plus, elle aurait été obligée de vivre toute seule à 12 ans vu qu'elle habitait loin de cet établissement). Tenez, dans ce même collège, une autre de mes connaissances y est allée : elle a fait un an, elle n'a pas été ré-admise parce que ses parents ne pouvaient pas payer (les 900€ par mois que ça coûtait). Donc la voilà qui se retrouve dans mon collège, en quatrième avec deux ans d'avance. Le principal lui a fait passer des examens pour voir si elle avait le niveau, elle ne l'avait pas, elle aurait dû retourner en sixième (elle avait 16 de moyenne dans son collège), il l'a laissée en quatrième pour lui faire plaisir. En Terminale L, elle était dans ma classe. Son bac, elle l'a eu avec mention AB ou pas de mention du tout, je sais plus. Ensuite, elle a fait psycho,, elle a raté sa L1, elle est allée en médecine, elle a encore raté (bien entendu !). C'était quoi l'intérêt de ce saut de classe ? Surtout qu'elle n'avait pas la maturité nécessaire et essayait de se la donner en étant hyper sexualisée (cuissardes et maquillage pot de peinturesque à 11 ans !).
Le saut de classe pour harcèlement, c'était complètement con de la part du collège : zut quoi, il fallait mettre ce môme dans la classe CHAM qui avait allemand LV1, pas lui faire sauter une classe et le faire redoubler en le pénalisant fortement sur la langue vivante.
Donc franchement, pour ma part, ça ne change pas ma vie qu'on fasse sauter une classe, ou deux, ou trois, ou cinq à un gosse. Mais si on me demande mon avis et que je veux agir dans l'intérêt de l'enfant, je privilégierais l'ennui, c'est quand même plus formateur.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Curieusement, je suis assez d'accord avec ça, pour beaucoup d'enfants. Je ne l'ai pas dit, mais je ne souhaite pas (forcément) de sauts pour tous mes enfants, en tout cas pas trop de sauts.fraisedesbois a écrit:Ce n'est pas aux parents d'affecter leur bambin dans une classe. Je n'imaginais même pas que la question puisse se poser en ces termes car dans les écoles primaires que j'ai connues, le frein au saut de classe venait de l'IEN (et ce dans différentes circo).
Je ne crois pas aux généralités. Je n'ai rencontré qu'une enseignante « opposée aux sauts de classe ». Elle a accueilli ma grande en CE2 précisément après son saut de CE1 (saut porté par son enseignante de CP et celle de CE1 qui l'avait accueillie au dernier trimestre sur les créneaux de français puis de maths).
Le contact entre cette enseignante de CE2 et moi a été glacial au départ, et j'ai frémi de la gestion de classe décrite en réunion de rentrée.
Mais j'ai respiré un grand coup et j'ai fait confiance à ma fille. Je n'ai pas le droit de restreindre mes gamins à mes limites, ni de les enfermer entre mes peurs.
Peut être que nous avons eu de la chance, en tous cas, c'est ainsi au final que ma fille m'a appris son savoir-faire avec les.. dragons qui ne sourient pas aux parents !
L'ennui... un peu d'exigence d'abord pour que l'ennui chasse la paresse (écrire mieux, relire et corriger, traquer les fautes d'inattention), et ensuite, quelle aubaine pour faire naître des rêveurs, des penseurs, des inventeurs !
Quelle plaie que la stimulation permanente.
Je me demande si intervenir avant la réelle demande de l'enfant, ce n'est pas le priver d'une partie de ses capacités d'adaptation. Stimuler davantage, en particulier en abordant le programme de l'année d'après pour ceux qui avancent vite, ça ne fait qu'accentuer les décalages et générer du déjà-vu.
Un enfant qui veut savoir n'a pas besoin que l'école lui livre le programme de l'année suivante. Il trouvera un livre, une revue, une activité, chez lui ou à l'école.
Ma grande (lectrice compulsive) qui a lu d'elle-même la version intégrale de l'Odyssée quand elle étudiait l'abrégée en classe, a pris l'habitude de demander conseils à ses profs de lettres pour enrichir sa pile à lire des auteurs du programme qui ne seront pas vus, ou des œuvres non abordées ou simplement en abrégé. Elle s'est même régalée de quelques tomes de Harry Potter (qu'elle connaît par cœur)... en espagnol :lol:
Pour dire que face à un enfant curieux, en tant que parents, il suffit presque de ne pas lâcher sur les efforts (là me paraît être le numéro d'équilibriste). Le reste leur vient si souvent spontanément...
Après, malheureusement, tout n'est pas toujours rose ni simple.
Il arrive qu'après un contact glacial et une tentative sincère, les choses aillent mal.
Mais alors on est bien loin du saut de classe « de confort ».
Je ne comprends pas le saut de classe « pour harcèlement ». Je peine à accepter que l'école soit dans un tel état de délabrement pour qu'il ne soit pas possible de protéger un enfant sans déplacer l'un des deux. (je sais que cela existe, je le sais même d'expérience du côté de ma petite).
Parent, ce n'est pas à moi de dire à un enseignant comment il doit faire son travail. Comme je ne souhaite pas que l'on me dise comment je dois être la mère de mes enfants.
J'aimerai juste qu'il soit possible de discuter autour de l'enfant (mon enfant, son élève) sans qu'aucun ne se sente remis en cause dans sa fonction.
Quelque fois, c'est simple, d'autres fois (plus rares !!) c'est impossible.
En même temps, vu ce que les enseignants reçoivent d'une part non négligeable (et non muette ) des parents et de la société dans son ensemble, c'est pas en bonne voie pour s'arranger
Dans l'histoire, ce n'est pas à moi parent qu'il faut simplifier la vie, c'est à l'enfant, et même en l'occurrence à l'élève qu'il est.
Aujourd'hui et demain.
Je me rends compte que j'ai été excessive ou imprécise dans ma formulation, en parlant de saut de classe "de confort". Disons qu'il arrive que tout aille à peu près bien, mais qu'on sent que l'enfant ne s'adapte pas si bien que ça à un rythme trop lent, qu'il ne gère pas l'attente si bien que ça, qu'il n'est pas si créatif que ça, que même si l'école ne le stimule pas assez, il ne sait pas forcément dénicher les livres intéressants, et se structurer en créant son monde propre. Alors ça reste du confort dans la mesure où il ne va pas mal et n'est pas en échec, mais ce n'est pas tout à fait ça quand même. La stimulation permanante est sans doute une plaie, mais elle peut être aussi un moindre mal, il ne faut pas oubler qu'elle est le lot de beaucoup d'enfants, pour qui tout le monde la trouve normale.
Mais tout cela, les enseignants ne peuvent pas vraiment s'en rendre compte. Après c'est aussi une question de limite "raisonnable" que chacun pose intuitivement en fonction de ses expérences et de ses rencontres. Pour moi un saut ça va, trois sauts bonjour les dégats. Deux, ça dépend.
- fraisedesboisNiveau 9
Blablatrice occasionnelle a écrit: Disons qu'il arrive que tout aille à peu près bien, mais qu'on sent que l'enfant ne s'adapte pas si bien que ça à un rythme trop lent, qu'il ne gère pas l'attente si bien que ça, qu'il n'est pas si créatif que ça, que même si l'école ne le stimule pas assez, il ne sait pas forcément dénicher les livres intéressants, et se structurer en créant son monde propre. Alors ça reste du confort dans la mesure où il ne va pas mal et n'est pas en échec, mais ce n'est pas tout à fait ça quand même. Et ça, les enseignants ne peuvent pas vraiment s'en rendre compte.
alors je ne vois pas bien où est la logique d'alors leur "demander" d'y remédier (et avec un saut de classe qui plus est)
j'ai rarement rencontré des enseignants qui se ferment quand on leur demande leur avis et leur aide.
et puis il y a d'autres interlocuteurs qui peuvent travailler certains blocages (je pense à un enfant qui n'oserait pas dessiner/danser/... par peur/timidité/...),
et quelques lieux virtuels où il est possible de trouver des pistes et de l'aide pour laisser discrètement quelques propositions à hauteur de l'enfant en question.
Bonnie Blue je n'ai pas d'avis tranché sur 2 sauts de classe. je peux tout à fait imaginer que pour certains enfants c'est une solution plus adaptée que pas de saut de classe du tout. c'est évidemment du cas par cas, le collège en deux ans, ça ne me parle pas du tout.
par contre, je crois très volontiers à l'expérience d'Hermione (=qu'il existe un pourcentage non négligeable d'enfants qui se plaisent avec des gens plus âgés).
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:lecteur: Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre -
Georges Bernanos, Les enfants humiliés, 1949
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Si... voici un lien avec des staristiques sérieuses sur le QI et le saut de classe:Leclochard a écrit:
Le tableau dit qu'en troisième, on ne peut plus distinguer les enfants précoces des autres. Je ne vois pas en quoi il s'agit d'un échec de l'école. L'intelligence mesurée précocement ne garantit pas la réussite scolaire (si tant est qu'obtenir un cap soit un échec). Il y a beaucoup d'événements qui nous influencent ou nous changent. Notre personnalité évolue aussi.
http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=BUPSY_485_0439
On y trouve en partioculier les résultats des enquêtes INED et INETOP, 1969, 1973, 1978 qui me semblent solides et dont j'ignore si elles sont accessibles en ligne autrement que dans ce texte par ailleurs fort intéressant.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
C'est peut-être une fuite en avant, mais dans l'incertitude je choisis la meilleure option à court terme. Je ne pense pas que l'ennui soit inévitable pour mes enfants, les deux sauts de mon 5e lui ont suffi, le rythme est bon, il bosse. Pour des enfants plus demandeurs, je n'ai pas de solution, 3 sauts de classe ça me semble vraiment trop au vu des parcours de ma connaissance.fraisedesbois a écrit:Blablatrice occasionnelle a écrit: Disons qu'il arrive que tout aille à peu près bien, mais qu'on sent que l'enfant ne s'adapte pas si bien que ça à un rythme trop lent, qu'il ne gère pas l'attente si bien que ça, qu'il n'est pas si créatif que ça, que même si l'école ne le stimule pas assez, il ne sait pas forcément dénicher les livres intéressants, et se structurer en créant son monde propre. Alors ça reste du confort dans la mesure où il ne va pas mal et n'est pas en échec, mais ce n'est pas tout à fait ça quand même. Et ça, les enseignants ne peuvent pas vraiment s'en rendre compte.
alors je ne vois pas bien où est la logique d'alors leur "demander" d'y remédier (et avec un saut de classe qui plus est)
Moi aussi.fraisedesbois a écrit:
j'ai rarement rencontré des enseignants qui se ferment quand on leur demande leur avis et leur aide.
Je suis d'accord.fraisedesbois a écrit: je n'ai pas d'avis tranché sur 2 sauts de classe. je peux tout à fait imaginer que pour certains enfants c'est une solution plus adaptée que pas de saut de classe du tout. c'est évidemment du cas par cas, le collège en deux ans, ça ne me parle pas du tout.
par contre, je crois très volontiers à l'expérience d'Hermione (=qu'il existe un pourcentage non négligeable d'enfants qui se plaisent avec des gens plus âgés).
- lilith888Grand sage
Je ne sais plus qui a écrit cette phrase, que je trouve très très juste : "les parents ont des enfants, nous (professeurs) avons des élèves".
C'est aussi ce que je pense.
C'est aussi ce que je pense.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Je voudrais encore citer un extrait du lien cité plus haut, qui dit étaie mon propos, concernant le saut de classe:
"Ces mesures sont en diminution régulière depuis une vingtaine d’années. Pour l’entrée à moins de six ans en cours primaire, l’évolution des pourcentages est la suivante : 1980 : 2,1 % ; 1990 : 1,8 % ; 1999 : 1,2 % ; pour l’entrée à moins de dix ans en cours moyen 2, elle est la suivante : 1980 : 3,4 % ; 1990 : 2,8 % ; 1999 : 2,6 %. Bien sûr, l’interprétation de ces données est délicate du fait de l’évolution du système scolaire et des modes de scolarisation. Cette diminution doit-elle être mise en relation avec l’augmentation des réticences du corps enseignant et des décideurs envers ces mesures ? Ceci serait d’autant plus regrettable que les statistiques, publiées par le ministère de l’Éducation nationale, montrent un effet plutôt positif de l’accélération. Parmi les études réalisées par le département de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère, le suivi longitudinal, pendant dix ans, d’une cohorte d’élèves, permet d’avoir des informations sur le devenir des élèves en avance, comparé à celui des élèves d’âge normal (Note d’information, 99-36). Les élèves en avance obtiennent, en moyenne, un score de 7 % supérieur à celui des élèves d’âge normal aux épreuves d’évaluation nationale en français et mathématiques passées à l’entrée en sixième. Le baccalauréat est obtenu après sept ans de scolarité (c’est-à-dire sans redoubler) chez 44 % des élèves admis au cours préparatoire à cinq ans, contre 25 % chez les élèves admis à six ans. Ces éléments statistiques doivent être interprétés avec prudence : 1o il ne s’agit pas seulement d’enfants intellectuellement précoces (on ne dispose pas d’évaluation de leur développement intellectuel), mais d’enfants ayant une excellence scolaire et/ou ayant réalisé les apprentissages fondamentaux plus tôt que la moyenne des jeunes de leur classe d’âge ; 2o ces statistiques ne permettent pas d’apprécier réellement l’effet de l’accélération, car un dispositif fiable méthodologiquement, pour répondre à cette question, devrait s’appuyer sur la comparaison entre une population d’élèves accélérés avec une population équivalente ayant, elle, suivi un cursus à un rythme normal. On peut, néanmoins, inférer, de ces éléments statistiques, que l’accélération n’a, en général, pas porté préjudice aux élèves auxquels elle a été accordée."
"Ces mesures sont en diminution régulière depuis une vingtaine d’années. Pour l’entrée à moins de six ans en cours primaire, l’évolution des pourcentages est la suivante : 1980 : 2,1 % ; 1990 : 1,8 % ; 1999 : 1,2 % ; pour l’entrée à moins de dix ans en cours moyen 2, elle est la suivante : 1980 : 3,4 % ; 1990 : 2,8 % ; 1999 : 2,6 %. Bien sûr, l’interprétation de ces données est délicate du fait de l’évolution du système scolaire et des modes de scolarisation. Cette diminution doit-elle être mise en relation avec l’augmentation des réticences du corps enseignant et des décideurs envers ces mesures ? Ceci serait d’autant plus regrettable que les statistiques, publiées par le ministère de l’Éducation nationale, montrent un effet plutôt positif de l’accélération. Parmi les études réalisées par le département de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère, le suivi longitudinal, pendant dix ans, d’une cohorte d’élèves, permet d’avoir des informations sur le devenir des élèves en avance, comparé à celui des élèves d’âge normal (Note d’information, 99-36). Les élèves en avance obtiennent, en moyenne, un score de 7 % supérieur à celui des élèves d’âge normal aux épreuves d’évaluation nationale en français et mathématiques passées à l’entrée en sixième. Le baccalauréat est obtenu après sept ans de scolarité (c’est-à-dire sans redoubler) chez 44 % des élèves admis au cours préparatoire à cinq ans, contre 25 % chez les élèves admis à six ans. Ces éléments statistiques doivent être interprétés avec prudence : 1o il ne s’agit pas seulement d’enfants intellectuellement précoces (on ne dispose pas d’évaluation de leur développement intellectuel), mais d’enfants ayant une excellence scolaire et/ou ayant réalisé les apprentissages fondamentaux plus tôt que la moyenne des jeunes de leur classe d’âge ; 2o ces statistiques ne permettent pas d’apprécier réellement l’effet de l’accélération, car un dispositif fiable méthodologiquement, pour répondre à cette question, devrait s’appuyer sur la comparaison entre une population d’élèves accélérés avec une population équivalente ayant, elle, suivi un cursus à un rythme normal. On peut, néanmoins, inférer, de ces éléments statistiques, que l’accélération n’a, en général, pas porté préjudice aux élèves auxquels elle a été accordée."
- dandelionVénérable
On peut donc conclure de cette étude que le saut de classe n'a, en général pas porté préjudice scolairement aux élèves auquel il a été accordé.
Militer pour le saut de classe est contre-productif. Il serait bien plus opportun de militer pour que l'on propose réellement aux élèves un choix scolaire adapté à leurs capacités et même à leurs goûts (parce qu'on peut être très intelligent et adorer dessiner, ou sculpter, ou réparer des robinets ou des voitures, ou n'être pas très intelligent et adorer la finance, chacun son truc en somme).
Militer pour le saut de classe est contre-productif. Il serait bien plus opportun de militer pour que l'on propose réellement aux élèves un choix scolaire adapté à leurs capacités et même à leurs goûts (parce qu'on peut être très intelligent et adorer dessiner, ou sculpter, ou réparer des robinets ou des voitures, ou n'être pas très intelligent et adorer la finance, chacun son truc en somme).
- fraisedesboisNiveau 9
dandelion a écrit: On peut donc conclure de cette étude que le saut de classe n'a, en général pas porté préjudice scolairement aux élèves auquel il a été accordé.
Militer pour le saut de classe est contre-productif. Il serait bien plus opportun de militer pour que l'on propose réellement aux élèves un choix scolaire adapté à leurs capacités et même à leurs goûts (parce qu'on peut être très intelligent et adorer dessiner, ou sculpter, ou réparer des robinets ou des voitures, ou n'être pas très intelligent et adorer la finance, chacun son truc en somme).
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- fraisedesboisNiveau 9
Blablatrice occasionnelle a écrit:C'est peut-être une fuite en avant, mais dans l'incertitude je choisis la meilleure option à court terme. Je ne pense pas que l'ennui soit inévitable pour mes enfants, les deux sauts de mon 5e lui ont suffi, le rythme est bon, il bosse. Pour des enfants plus demandeurs, je n'ai pas de solution, 3 sauts de classe ça me semble vraiment trop au vu des parcours de ma connaissance.fraisedesbois a écrit:Blablatrice occasionnelle a écrit: Disons qu'il arrive que tout aille à peu près bien, mais qu'on sent que l'enfant ne s'adapte pas si bien que ça à un rythme trop lent, qu'il ne gère pas l'attente si bien que ça, qu'il n'est pas si créatif que ça, que même si l'école ne le stimule pas assez, il ne sait pas forcément dénicher les livres intéressants, et se structurer en créant son monde propre. Alors ça reste du confort dans la mesure où il ne va pas mal et n'est pas en échec, mais ce n'est pas tout à fait ça quand même. Et ça, les enseignants ne peuvent pas vraiment s'en rendre compte.
alors je ne vois pas bien où est la logique d'alors leur "demander" d'y remédier (et avec un saut de classe qui plus est)
ce que je voulais dire c'est que si vous pensez que les enseignants ne peuvent pas voir ce que vous voyez, n'est-ce pas un peu spécieux de leur demander de trouver une solution à finalement... votre problème.
et je ne partage pas votre volonté (me semble-t-il) d'éviter à tout prix l'ennui.
votre fils n'aurait-il pas gagné (en autonomie, mais pas uniquement) avec quelques billes pour créer ou pour dénicher des livres qui l'intéressent ?
(pour trouver un livre qui nous intéresse, ne suffit-il pas de le chercher ? certes, cela ne fait pas de mal de passer quelques minutes pour se faire expliciter les très grandes lignes du classement des livres dans une bibliothèque mais ce n'est même pas obligatoire pour fureter... avec quelques heures du week-end utilisé à ce genre d'activités totalement libres et même parfois gratuites en ce qui concerne les enfants, franchement, y'a très vite bien assez de devoirs finalement).
pour l'avoir eu facile bien longtemps, pour avoir joué mon joker "un an d'avance" au lycée pour repiquer gentiment ma 1ère, je crains que le court terme soit loin d'être toujours le meilleur coup à jouer.
mais les conseilleurs et les payeurs, toussah... je vous souhaite, à vous comme à votre fils, qu'il ne sature pas trop vite du système scolaire.
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Georges Bernanos, Les enfants humiliés, 1949
- InvitéInvité
Aujourd'hui on a reçu un appel de la professeur de GS et elle voulait dissiper le malentendu.
Au final elle veut de ma fille en GS mais avec un planning parce que sa collègue de MS aurait tendance à la garder comme élément moteur dans sa classe au lieu de la lui envoyer. On verra bien la suite.
Pour la lecture, c'est ce que je pensais : elle a un niveau CE1, voire fin de CE1 à 4 ans 1/2. Pour autant elle aime l'école, a des amis de tous les âges, est très sociable : aucun intérêt à la descolariser.
La question qu'on nous pose est celle d'un deuxième saut de classe (on ne peut pas sauter deux classes en même temps mais ça pourrait être CP/CE1 puis CE2). Nous ne sommes pas pour, en tout cas pas pour l'instant.
Dans mon cas comme dans celui de ma fille, l'expérience prouve qu'un enseignant sur deux environ a tiré la sonnette d'alarme ("il faut un saut de classe !") sans qu'on ne lui demande rien. Dans mon cas, pour mon deuxième saut de classe, ça a été "Votre fille saute une classe ou je la mets au fond de ma classe avec du scotch sur la bouche !" Mes parents étaient ouvriers, mes oncles, analphabètes, alors le saut de classe, personne ne l'a demandé : ils étaient tous plus habitués aux redoublements et à l'usine à 17 ans dans ma famille. J'étais dans une école super ZEP. Mais les enseignants ont fait leur boulot.
Donc si un saut de classe apparaît bénéfique à un enfant, peut-il tomber de la PS au CM2 sur 8 enseignants successifs, sans compter les remplaçants, incapables de se rendre compte de quoi que ce soit ? La probabilité n'est pas à exclure, mais tout de même...
Au final elle veut de ma fille en GS mais avec un planning parce que sa collègue de MS aurait tendance à la garder comme élément moteur dans sa classe au lieu de la lui envoyer. On verra bien la suite.
Pour la lecture, c'est ce que je pensais : elle a un niveau CE1, voire fin de CE1 à 4 ans 1/2. Pour autant elle aime l'école, a des amis de tous les âges, est très sociable : aucun intérêt à la descolariser.
La question qu'on nous pose est celle d'un deuxième saut de classe (on ne peut pas sauter deux classes en même temps mais ça pourrait être CP/CE1 puis CE2). Nous ne sommes pas pour, en tout cas pas pour l'instant.
Dans mon cas comme dans celui de ma fille, l'expérience prouve qu'un enseignant sur deux environ a tiré la sonnette d'alarme ("il faut un saut de classe !") sans qu'on ne lui demande rien. Dans mon cas, pour mon deuxième saut de classe, ça a été "Votre fille saute une classe ou je la mets au fond de ma classe avec du scotch sur la bouche !" Mes parents étaient ouvriers, mes oncles, analphabètes, alors le saut de classe, personne ne l'a demandé : ils étaient tous plus habitués aux redoublements et à l'usine à 17 ans dans ma famille. J'étais dans une école super ZEP. Mais les enseignants ont fait leur boulot.
Donc si un saut de classe apparaît bénéfique à un enfant, peut-il tomber de la PS au CM2 sur 8 enseignants successifs, sans compter les remplaçants, incapables de se rendre compte de quoi que ce soit ? La probabilité n'est pas à exclure, mais tout de même...
- dandelionVénérable
Je pense que les enseignants de primaire connaissent forcément très bien leurs élèves, qu'ils voient tout de même de nombreuses heures. Par contre, tous ne proposeront pas de prime abord le saut de classe. Par exemple, ma fille a eu une maîtresse de cp qui lui donnait des livres à lire ou des rédactions (qu'elle corrigeait, y compris les temps pas au programme avant longtemps) et une maîtresse de ce1 qui faisait des plans de travail en différenciant (petite classe, grande disparité de niveaux). On lui a aussi toujours demandé d'aider les autres. J'étais réservée sur ce dernier point mais c'est aussi quelque chose que je propose maintenant aux élèves anglophones natifs quelquefois, s'ils ont une attitude adaptée.
Le diagnostic est donc sans doute toujours établi, mais les réponses seront diverses suivant le contexte (petite classe, maître ou maîtresse expérimenté et capable de proposer des activités variées, IEN pour ou contre le saut de classe, enfant plus ou moins mature, attitude de la famille...). Il n'y a forcément pas une seule bonne réponse à la précocité.
Pour info, j'ai fait un test avec sans doute un IEN et une psychologue en...1979 ou 1980. Cela avait été une grande affaire de me faire sauter une classe (à la demande de ma maîtresse, je crois d'ailleurs).
Le diagnostic est donc sans doute toujours établi, mais les réponses seront diverses suivant le contexte (petite classe, maître ou maîtresse expérimenté et capable de proposer des activités variées, IEN pour ou contre le saut de classe, enfant plus ou moins mature, attitude de la famille...). Il n'y a forcément pas une seule bonne réponse à la précocité.
Pour info, j'ai fait un test avec sans doute un IEN et une psychologue en...1979 ou 1980. Cela avait été une grande affaire de me faire sauter une classe (à la demande de ma maîtresse, je crois d'ailleurs).
- FlorettebataveNiveau 5
Je lis ce sujet avec beaucoup d'intérêt, m'étant posée la question pour ma seconde de mi-janvier, sachant lire en MS et commençant la cursive avec les bons GS de son double niveau. Mais je connaissais la maîtresse de GS qu'elle aurait l'année suivante, et j'étais très contente qu'elle ait un an de plus de maternelle, avec toute la richesse que ce niveau peut apporter. Découverte de la ville, de la nature, des arts... quel bonheur pour les enfants.
Ecole de centre ville de Province avec la particularité d'avoir presque que des CSP+ ou des primo-arrivants non francophones (parle-t-on de mixité quand il n'y a que des extrêmes?)
Nous sommes expatriés depuis 18 mois, avec la chance d'avoir eu accès à une école internationale anglophone. 55 nationalités en primaire, 90 en secondaire; la politique de l'école est très claire: chaque élève est dans sa classe d'âge du 1er septembre au 31 août. Pas de saut de classe ou de prise en compte des situations dans les pays d'origine. Mais une partie des apprentissages se fait par groupe de niveau.
Ainsi, mon fils de 10 ans est en year 6 (équivalent CM2 français). Il existe 3 classes de ce niveau. Ils fonctionnent avec leur "groupe classe" et leur enseignant référent pour les routines, l'IPC (International Primary Curriculum, sorte de tronc commun en sciences humaines, art et sciences), l'informatique, les arts et le sport (ces 3 dernières matières avec des enseignants spécifiques), mais basculent en groupe de niveaux pour la lecture dirigée, les maths et la langue (orthographe, grammaire, vocabulaire).
Les emplois du temps sont fait de telle sorte que les horaires sont identiques pour les 3 classes, donc les enfants peuvent changer d'enseignant pour les apprentissages fondamentaux.
Les groupes sont évalués en début d'année, mais ne sont pas figés; ainsi mon fils est passé du niveau 2 au niveau 5 en langue en janvier. En lecture guidée, il est en groupe intermédiaire, il lit le Royaume de Kensuke ou Mathilda, quand le niveau supérieur fait Le Hobbit ou Soldat Peaceful (ils sont fans de Morpurgo). Idem en maths: cette semaine, un groupe continue l'apprentissage des opérations, un autre des conversions de mesure, le troisième des décompositions de fractions en facteurs premiers et des opérations de fractions. En maths également, son niveau d'anglais s'étant considérablement amélioré, il vient de changer de groupe.
Ainsi, les élèves qui ont parfaitement compris une notion peuvent progresser rapidement, et ceux qui ont vraiment besoin de répéter prennent leur temps pour bien assimiler. Les petits Indiens biberonnés à la méthode de Singapour ou à la Khan Academy ne s'ennuient pas en attendant les petits Allemands qui ont découverts l'école à 6 ans.
L'école est également très équipée en numérique, et de nombreux exercice se font sur des sites internet d'apprentissage (Mathletics par exemple).
Dans ces conditions, la question du saut ce classe ne se pose pas, chaque enfant apprend à sa vitesse, et il est impossible de s'ennuyer parce qu'on attend les autres.
Nous sommes emballés par le mode de fonctionnement de l'école, en ayant pleinement conscience que nous sommes TRES privilégiés. Cela n'est absolument pas transposable à l'école française telle que nous la connaissons. Mais moi qui était plutôt traditionnelle dans ma façon de voir l'école, je trouve cette façon de procéder très intéressante.
J'avoue que notre retour sera rude!
Ecole de centre ville de Province avec la particularité d'avoir presque que des CSP+ ou des primo-arrivants non francophones (parle-t-on de mixité quand il n'y a que des extrêmes?)
Nous sommes expatriés depuis 18 mois, avec la chance d'avoir eu accès à une école internationale anglophone. 55 nationalités en primaire, 90 en secondaire; la politique de l'école est très claire: chaque élève est dans sa classe d'âge du 1er septembre au 31 août. Pas de saut de classe ou de prise en compte des situations dans les pays d'origine. Mais une partie des apprentissages se fait par groupe de niveau.
Ainsi, mon fils de 10 ans est en year 6 (équivalent CM2 français). Il existe 3 classes de ce niveau. Ils fonctionnent avec leur "groupe classe" et leur enseignant référent pour les routines, l'IPC (International Primary Curriculum, sorte de tronc commun en sciences humaines, art et sciences), l'informatique, les arts et le sport (ces 3 dernières matières avec des enseignants spécifiques), mais basculent en groupe de niveaux pour la lecture dirigée, les maths et la langue (orthographe, grammaire, vocabulaire).
Les emplois du temps sont fait de telle sorte que les horaires sont identiques pour les 3 classes, donc les enfants peuvent changer d'enseignant pour les apprentissages fondamentaux.
Les groupes sont évalués en début d'année, mais ne sont pas figés; ainsi mon fils est passé du niveau 2 au niveau 5 en langue en janvier. En lecture guidée, il est en groupe intermédiaire, il lit le Royaume de Kensuke ou Mathilda, quand le niveau supérieur fait Le Hobbit ou Soldat Peaceful (ils sont fans de Morpurgo). Idem en maths: cette semaine, un groupe continue l'apprentissage des opérations, un autre des conversions de mesure, le troisième des décompositions de fractions en facteurs premiers et des opérations de fractions. En maths également, son niveau d'anglais s'étant considérablement amélioré, il vient de changer de groupe.
Ainsi, les élèves qui ont parfaitement compris une notion peuvent progresser rapidement, et ceux qui ont vraiment besoin de répéter prennent leur temps pour bien assimiler. Les petits Indiens biberonnés à la méthode de Singapour ou à la Khan Academy ne s'ennuient pas en attendant les petits Allemands qui ont découverts l'école à 6 ans.
L'école est également très équipée en numérique, et de nombreux exercice se font sur des sites internet d'apprentissage (Mathletics par exemple).
Dans ces conditions, la question du saut ce classe ne se pose pas, chaque enfant apprend à sa vitesse, et il est impossible de s'ennuyer parce qu'on attend les autres.
Nous sommes emballés par le mode de fonctionnement de l'école, en ayant pleinement conscience que nous sommes TRES privilégiés. Cela n'est absolument pas transposable à l'école française telle que nous la connaissons. Mais moi qui était plutôt traditionnelle dans ma façon de voir l'école, je trouve cette façon de procéder très intéressante.
J'avoue que notre retour sera rude!
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Pas tout à fait, le lien montre qu'il n'y a pas de préjudice relationnel en CM2. Après, on n'en sait rien, mais il existe des études internationales qui montrent l'absence d'impact affectif d'un saut. Il y en a un petit en revanche avec 2 sauts.dandelion a écrit: On peut donc conclure de cette étude que le saut de classe n'a, en général pas porté préjudice scolairement aux élèves auquel il a été accordé.
Evidemment: une école comme celle de Florettebatave serait tellement plus chouette... En attendant la question est: que peut faire un enseignant isolé, pour ne pas en rajouter au dysfonctionnement d'un système très imparfait?dandelion a écrit: Militer pour le saut de classe est contre-productif. Il serait bien plus opportun de militer pour que l'on propose réellement aux élèves un choix scolaire adapté à leurs capacités et même à leurs goûts (parce qu'on peut être très intelligent et adorer dessiner, ou sculpter, ou réparer des robinets ou des voitures, ou n'être pas très intelligent et adorer la finance, chacun son truc en somme).
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