- IgniatiusGuide spirituel
Dr Raynal a écrit:Au sujet des pseudosciences de l'éducation:
Il y a bien longtemps, j'ai envoyé ma candidature au DEA de "didactique des disciplines scientifiques" de l'université de Toulouse (je venais d'obtenir ma maîtrise). C'était une formation on ne peut plus dans la droite ligne du Mérieutisme.
La réponse du comité de sélection m'a éclairé immédiatement sur l'interêt et la rigueur de ces disciplines. Je la cite:
"Dans le cadre de cette formation, nous ne souhaitons pas recruter des scientifiques".
C'est vrai ?
- OlympiasProphète
Donc la didactique n'est pas une science ?? :shock:Igniatius a écrit:Dr Raynal a écrit:Au sujet des pseudosciences de l'éducation:
Il y a bien longtemps, j'ai envoyé ma candidature au DEA de "didactique des disciplines scientifiques" de l'université de Toulouse (je venais d'obtenir ma maîtrise). C'était une formation on ne peut plus dans la droite ligne du Mérieutisme.
La réponse du comité de sélection m'a éclairé immédiatement sur l'interêt et la rigueur de ces disciplines. Je la cite:
"Dans le cadre de cette formation, nous ne souhaitons pas recruter des scientifiques".
C'est vrai ?
- BalthazaardVénérable
En tous cas pour Feynman dans son célèbre article que je crois tout le monde connait, le statut des sciences de l'éducation est clair
Allez une fois de plus, ça fait du bien après la tribune...et en plus là c'est vraiment brillant
https://www.neoprofs.org/t59835-les-sciences-de-l-education-ou-le-culte-du-cargo
Allez une fois de plus, ça fait du bien après la tribune...et en plus là c'est vraiment brillant
https://www.neoprofs.org/t59835-les-sciences-de-l-education-ou-le-culte-du-cargo
- ZenxyaGrand sage
Mais alors, qui s'inscri(vai)t en DEA de "didactique des disciplines scientifiques" ? (Il existe toujours ce DEA ?)
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- Dr RaynalHabitué du forum
Igniatius a écrit:
C'est vrai ?
Tout a fait vrai. C'était en 1991 ou 92. Je pense même avoir gardé la lettre dans mes archives...
- Dr RaynalHabitué du forum
Zenxya a écrit:Mais alors, qui s'inscri(vai)t en DEA de "didactique des disciplines scientifiques" ? (Il existe toujours ce DEA ?)
Ce DEA a été assez éphémère (mais il dépendait directement du président de l'université, à l'époque Daniel Martin, je pense). Je suppose que l'on désirait recruter en priorité des étudiants venant de psycho, ou des étudiants de formation littéraire.
- AshtrakFidèle du forum
Cripure a écrit:Dans quelle édition ?Ashtrak a écrit:PSG Chelsea 1-1
Les éditions "Grassement payés" ; collection "Opium du peule"
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- NielNiveau 5
Ramanujan974 a écrit:Pourquoi ne pas faire une "anti-tribune" et voir laquelle aura le plus de signataires ?!
- Spinoza1670Esprit éclairé
ycombe a écrit:Problème ouvert, ça ne veut pas dire grand chose. C'est à priori pour les mathématiciens un problème non résolu, comme la conjecture de Syracuse par exemple. Pour l'enseignement des mathématiques, il s'agit en général de problèmes non rattachés à une méthode vue en cours, sur lesquels les élèves doivent essayer plusieurs méthodes avant de trouver comment l'aborder.doctor who a écrit:Je ne parlais pas des formules, mais de méthodes toute faite pour résoudre les problèmes, ou de "séquences" pédagogiques censées permettre d'y arriver.
Peut-être les problèmes ouvertes ont-ils justement pour intérêt de permettre de remobiliser des savoir-faire maîtrisés, et non de travailler sur des concepts nouveaux ou encore difficiles à manier ?
Sinon, la multiplication a des racines intuitives, notamment dans la langue : l'expression "plusieurs fois", "deux fois", etc. implique une idée élémentaire de la multiplication.
Tout l'art est de trouver ce qui peut "embrayer" avec les connaissances préalables de l'élève.
Et encore, quand on voit certains problèmes qualifiés d'ouverts, ce sont juste des problèmes concrets dans lesquels il faut reconnaître la méthode à appliquer:
http://mathix.org/video/problemes_ouverts/PB_DUDU/PBDUDU1.mp4.mp4
Le problème de l'approche intuitive (qui peut être une bonne approche), c'est que ce qui nous semble intuitif est parfois le résultat de l'enseignement reçu. De mémoire, une étude sur la représentation des nombres chez les enfants non scolarisés de certains bidonvilles montrait que pour eux, la multiplication n'était pas commutative, autrement dit que 50$ × 40 n'est pas le même chose que 40$×50. Il faut être extrêmement progressif si on veut enseigner en s'appuyant sur l'intuition. Cela demande du temps, et le temps, c'est ce qui nous a été retiré.
L'approche intuitive peut s'appuyer sur des grandeurs. Le calcul mathématique est une abstraction dans laquelle, par exemple, pour calculer 4m fois 3 on va transformer la grandeur 4m en nombre abstrait 4. Le passage n'est peut-être pas si simple et un des problèmes de l'enseignement des mathématiques au primaire est certainement dans un passage trop rapide à cette abstraction. On a abandonné l'enseignement par les grandeurs (nombres concrets) avec le passage aux mathématiques modernes, il y a des textes de Michel Delord sur la question qui sont intéressants.
Brissiaud en parle souvent. Par exemple, dans ce passage de "Les mathématiques à l’école : programmes, liberté pédagogique et réussite scolaire" (février 2008) :
R. Brissiaud a écrit:Maîtrise des opérations et résolution de problèmes
Dans le préambule du projet concernant les mathématiques, on lit que : « la première maîtrise des opérations est nécessaire pour la résolution de problèmes ». Une telle phrase est potentiellement lourde de conséquences car elle peut conduire au retour d’une conception de la résolution de problèmes totalement dépassée pour des raisons scientifiques et pédagogiques.
Du côté de la recherche scientifique, Schliemann et ses collègues[6] (1998), par exemple, ont proposé à des enfants brésiliens qui n’avaient jamais fréquenté l’école (des « enfants de la rue ») le problème suivant : « Quel est le prix de 3 objets à 50 cruzeiros l’un ? » Le taux de réussite est de 75% alors que ces enfants de dix ans environ n’avaient jamais entendu parler de multiplication. Le même phénomène s’observe en France et en contexte scolaire. Par exemple, en début de CE2, c’est-à-dire avant tout enseignement explicite de la division, le problème : « Me Durand a 152 gâteaux et avec ces gâteaux, elle fait des paquets de 50 gâteaux. Combien de paquets peut-elle faire ? » conduit à un taux de réussite de 53% : il n’est pas nécessaire d’avoir étudié la division pour réussir un problème de division[7].
Mais dans le même temps, il est essentiel de remarquer qu’avec les mêmes enfants et dans les mêmes conditions, le problème « Quel est le prix de 50 objets à 3 cruzeiros l’un ? » et le problème « Me Durand a 152 gâteaux et avec ces gâteaux, elle fait des paquets de 3 gâteaux. Combien de paquets peut-elle faire ? » conduisent à… 0% de réussite !
Il est donc faux de dire que « la première maîtrise des opérations est nécessaire pour la résolution de problèmes » parce qu’il est bien établi que le taux de réussite à certains problèmes peut être très élevé avant tout enseignement de l’opération arithmétique qui semble en jeu dans le problème. C’est scientifiquement faux et c’est pédagogiquement improductif parce que le message qu’il conviendrait de délivrer aux maîtres est le suivant : « Sachez distinguer les problèmes que les élèves savent résoudre avant tout enseignement de ceux qui, au même moment, sont massivement échoués. En effet, la première sorte de problèmes peut constituer le point de départ d’une progression, mais il faut bien savoir que c’est la réussite à la deuxième sorte de problèmes qui constituera le critère de réussite de l’enseignement ».
Et, comme l’exemple des gâteaux à mettre en paquets le montre, un message complémentaire pourrait être : « Méfiez-vous des fausses évidences, un problème de division par 50 peut être plus facile que par 3. La progression pédagogique des maîtres concernant la division peut très bien commencer par la division par un nombre à 2 chiffres dans des cas simples ». Malheureusement, dans le projet de programmes qui nous est proposé, la division par les nombres à 1 chiffre se fait au CE1 et au CE2 et celle par les nombres à 2 chiffres se fait… au CM1.
extrait : http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/pages/2008/programmes_brissiaud.aspx
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- évolutionsNiveau 6
Il est évident que Rémi Brissiaud a fondé sa méthode d'enseignement des mathématiques sur un travail de recherche poussé. Je l'ai rencontré lors d'une animation pédagogique et il a exposé les raisons qui l'ont amené à diriger la série "J'appends les maths" que j'utilise depuis quelques années au CP et au CE1. Il a commencé par observé, si ma mémoire est bonne les différents styles d'enseignement de la numération décimale et a opposé ce qu'il appelle les "Etats-uniens" aux Asiatiques. Dans le premier, le recours au surcomptage est de mise pour effectuer les premières opérations comme l'addition ou la soustraction. Dans le deuxième, le recours aux décompositions des nombres avec passage de la dizaine ou les deux styles de soustractions mentales : l'un où l'on retire le nombre à la fin et l'autre où l'on retire au début par exemple, permettent de comprendre pourquoi les jeunes élèves asiatiques ont deux voire trois ans d'avance sur leurs homologues "états-uniens" dans le domaine du calcul.
Dans le manuel que j'utilise au CE1, on trouve justement le problème faisant appel à la commutativité de la multiplication dans un problème de découverte d'une situation multiplicative : Il y a 50 rangées de 3 voitures qui attendent sur le quai avant de monter dans un ferry boat. Combien y a-t-il de voitures sur le quai ? J'ai proposé ce problème il y a juste un mois et de mémoire, j'ai 4 ou 5 élèves qui ont trouvé la solution de façon autonome. Je pouvais être content car la situation leur permettait de développer le raisonnement de calcul nécessaire à la résolution du problème : 3 fois 50 et non 50 fois 3. Les autres élèves ont pu comprendre cette stratégie grâce aux explications des premiers et avec une schématisation. Brissiaud propose même des stratégies didactiques intermédiaires pour amener les élèves à découvrir par eux-mêmes la solution.
Dans le manuel que j'utilise au CE1, on trouve justement le problème faisant appel à la commutativité de la multiplication dans un problème de découverte d'une situation multiplicative : Il y a 50 rangées de 3 voitures qui attendent sur le quai avant de monter dans un ferry boat. Combien y a-t-il de voitures sur le quai ? J'ai proposé ce problème il y a juste un mois et de mémoire, j'ai 4 ou 5 élèves qui ont trouvé la solution de façon autonome. Je pouvais être content car la situation leur permettait de développer le raisonnement de calcul nécessaire à la résolution du problème : 3 fois 50 et non 50 fois 3. Les autres élèves ont pu comprendre cette stratégie grâce aux explications des premiers et avec une schématisation. Brissiaud propose même des stratégies didactiques intermédiaires pour amener les élèves à découvrir par eux-mêmes la solution.
- Pr_WhoNiveau 6
Bonjour à tous,
Pour information, Alain Beitone a rédigé ce texte en réaction à cette tribune.
http://www.eloge-des-ses.fr/copie-de-testes-en-ligne-ab/refondons-l27ecole-def.pdf
Pour information, Alain Beitone a rédigé ce texte en réaction à cette tribune.
http://www.eloge-des-ses.fr/copie-de-testes-en-ligne-ab/refondons-l27ecole-def.pdf
- ElyasEsprit sacré
Pr_Who a écrit:Bonjour à tous,
Pour information, Alain Beitone a rédigé ce texte en réaction à cette tribune.
http://www.eloge-des-ses.fr/copie-de-testes-en-ligne-ab/refondons-l27ecole-def.pdf
Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par la vulgate des années 30 qui est devenue la norme
- keroGrand sage
Elyas a écrit:Pr_Who a écrit:Bonjour à tous,
Pour information, Alain Beitone a rédigé ce texte en réaction à cette tribune.
http://www.eloge-des-ses.fr/copie-de-testes-en-ligne-ab/refondons-l27ecole-def.pdf
Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par la vulgate des années 30 qui est devenue la norme
J'hésite aussi mais je suppose qu'il veut dire que la doxa pédagogique actuelle, défendue par les signataires de la tribune, remonte en fait aux années 30 (référence à Piaget ?).
- ElyasEsprit sacré
kero a écrit:Elyas a écrit:Pr_Who a écrit:Bonjour à tous,
Pour information, Alain Beitone a rédigé ce texte en réaction à cette tribune.
http://www.eloge-des-ses.fr/copie-de-testes-en-ligne-ab/refondons-l27ecole-def.pdf
Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par la vulgate des années 30 qui est devenue la norme
J'hésite aussi mais je suppose qu'il veut dire que la doxa pédagogique actuelle, défendue par les signataires de la tribune, remonte en fait aux années 30 (référence à Piaget ?).
Alors, si c'est ça, la formulation est incompréhensible car ce n'est absolument pas clair. Je ne vois absolument pas de quoi il parle. Autant il a développé sa pensée dans tout son texte, multipliant les explications, les contextes et les références, autant il a jeté cette idée comme ça. Incompréhensible pour moi et pourtant, ça aurait mérité plus amples développement car c'est, en partie, sa conclusion.
- Presse-puréeGrand sage
Elyas a écrit:kero a écrit:Elyas a écrit:
Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par la vulgate des années 30 qui est devenue la norme
J'hésite aussi mais je suppose qu'il veut dire que la doxa pédagogique actuelle, défendue par les signataires de la tribune, remonte en fait aux années 30 (référence à Piaget ?).
Alors, si c'est ça, la formulation est incompréhensible car ce n'est absolument pas clair. Je ne vois absolument pas de quoi il parle. Autant il a développé sa pensée dans tout son texte, multipliant les explications, les contextes et les références, autant il a jeté cette idée comme ça. Incompréhensible pour moi et pourtant, ça aurait mérité plus amples développement car c'est, en partie, sa conclusion.
Je pense qu'il évoque plutôt Dewey voire Gentile (mais là je suis polémique...).
En tout cas, merci pour le lien. Je ne connaissais pas Bentoine, et il vient de sortir deux articles importants à mon sens.
Je remets le précédent:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article190
Le débat ne tourne pas autour des pratiques pédagogiques, c'est bien cela qu'il faut comprendre, mais autour du statut que l'on donne aux connaissances à faire acquérir. Et c'est pour cela que certains "pédagos" s'étonnent de recevoir des coups venus de leur gauche, parce que de ce côté-là, certains se rendent bien compte que l'abandon des connaissances au profit des compétences se fait au détriment des défavorisés et in fine de la démocratisation à laquelle tout le monde aspire. Nico Hirtt ne disait pas autre chose en 2005 sur l'inversion de la logique constructiviste. Le constructiviste veut faire acquérir des connaissances (connaissances qui s'accompagnent de capacités à les utiliser, mais je déteste enfoncer des portes ouvertes). Celui qui y renonce, au profit de savoirs-être, qui deviennent le coeur du processus pédagogique, laisse ceux qui ne peuvent pas acquérir les connaissances ailleurs qu'à l'école sur le carreau.
Donc si en plus on s'amuse à assimiler travail sur l'histoire et la littérature à identité nationale et en sourdine, racisme et fascisme... Les signataires de cette tribune décrochent un gros lot.
PS.: il faudrait que je remette la main sur un article que j'ai vu passer récemment, qui explique que si la pédagogie telle qu'elle est conçue par certains ne se développe pas autant en France, c'est du fait du statut des lettres et de l'histoire, et qu'il faut donc abattre ces forteresses pour pouvoir enfin avancer. Si quelqu'un voit de quel article je parle
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Luigi_BGrand Maître
J'y vois plutôt la référence à "l'éducation nouvelle" et au GFEN par exemple.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ElyasEsprit sacré
Donc, en clair, tout le monde y lit quelque chose de différent. Il y a donc un véritable problème, il aurait dû développer
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
- doctor whoDoyen
Il parle sans doute de la doxa qu'il décrit ainsi :
1921 : premier congrès de l’Éducation nouvelle (avec Clarapède, Ferrière,Décroly, Piaget, Montessori, excusez du peu !)
Beitone énonce une idée que je partage : les années 60 ont vu l'adoption progressive par le système d'un paradigme (je préfère ce mot à doxa) nouveau, issu de l’Éducation nouvelle. Ce paradigme est devenu le paradigme dominant; dans la pratique, l'application a été plus longue, plus mouvementée et incomplète (on est encore dans cette phase).
Cet article est amusant parce qu'on y voit rejouée la guéguerre que se livrent les "pédagogues" et les "didacticiens" (conflit à mon avis plus crucial que celui entre les "pédagos" et les "républicains").
Beitone avait déjà publié un papier contre la démarche inductive dans l'enseignement des SES : http://skhole.fr/sciences-%C3%A9conomiques-et-sociales-et-p%C3%A9dagogie-invisible-par-alain-beitone
A mon avis, son plaquage de la notion d'induction sur l’Éducation nouvelle et son rejet radical est une erreur.
Alain Beitone a écrit:Ce qui s’est imposé c’est une « doxa pédagogique » (J.-Y. Rochex) selon laquelle les "enfants" doivent être les acteurs de leurs apprentissages, l’enseignant est un "facilitateur", l’accent est mis sur l’apprentissage du vivre ensemble, etc.
1921 : premier congrès de l’Éducation nouvelle (avec Clarapède, Ferrière,Décroly, Piaget, Montessori, excusez du peu !)
Beitone énonce une idée que je partage : les années 60 ont vu l'adoption progressive par le système d'un paradigme (je préfère ce mot à doxa) nouveau, issu de l’Éducation nouvelle. Ce paradigme est devenu le paradigme dominant; dans la pratique, l'application a été plus longue, plus mouvementée et incomplète (on est encore dans cette phase).
Cet article est amusant parce qu'on y voit rejouée la guéguerre que se livrent les "pédagogues" et les "didacticiens" (conflit à mon avis plus crucial que celui entre les "pédagos" et les "républicains").
Beitone avait déjà publié un papier contre la démarche inductive dans l'enseignement des SES : http://skhole.fr/sciences-%C3%A9conomiques-et-sociales-et-p%C3%A9dagogie-invisible-par-alain-beitone
A mon avis, son plaquage de la notion d'induction sur l’Éducation nouvelle et son rejet radical est une erreur.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- doctor whoDoyen
Elyas a écrit:Donc, en clair, tout le monde y lit quelque chose de différent. Il y a donc un véritable problème, il aurait dû développer
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
Dewey : http://skhole.fr/l-education-chez-dewey-conversion-ou-adaptation-par-michel-fabre
Gentile : fasciste italien pro-pédagogie nouvelle. Exemplum souvent utilisé dans l'argumentaire "républicain", en opposition avec Gramsci.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Presse-puréeGrand sage
Elyas a écrit:Donc, en clair, tout le monde y lit quelque chose de différent. Il y a donc un véritable problème, il aurait dû développer
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
Sur Gentile, tu as cela:
http://michel.delord.free.fr/ricin
http://michel.delord.free.fr/dixi1.pdf
Comme je le disais, ce sont des textes polémiques.
Edit: je les remets par ordre de publication.
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- ElyasEsprit sacré
Ah, je vois bien mieux. Merci, DoctorWho. Je partage pleinement ton analyse sur la pseudo-guerre Pédagogiste - Républicain (je ne donnerai jamais mon avis car il serait vraiment méchant pour les Républicains) et je te confirme pour la lutte, très feutrée, entre didacticiens et pédagogistes.
- Presse-puréeGrand sage
doctor who a écrit:Elyas a écrit:Donc, en clair, tout le monde y lit quelque chose de différent. Il y a donc un véritable problème, il aurait dû développer
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
Dewey : http://skhole.fr/l-education-chez-dewey-conversion-ou-adaptation-par-michel-fabre
Gentile : fasciste italien pro-pédagogie nouvelle. Exemplum souvent utilisé dans l'argumentaire "républicain", en opposition avec Gramsci.
Gentile fut ministre de l'éducation nationale.
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"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
doctor who a écrit:
Cet article est amusant parce qu'on y voit rejouée la guéguerre que se livrent les "pédagogues" et les "didacticiens" (conflit à mon avis plus crucial que celui entre les "pédagos" et les "républicains").
+1.
Le débat pédagogues/républicains est obsolète, mais régulièrement ressorti par les uns et les autres pour rassembler ses partisans...
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- doctor whoDoyen
Elyas a écrit:Ah, je vois bien mieux. Merci, DoctorWho. Je partage pleinement ton analyse sur la pseudo-guerre Pédagogiste - Républicain (je ne donnerai jamais mon avis car il serait vraiment méchant pour les Républicains) et je te confirme pour la lutte, très feutrée, entre didacticiens et pédagogistes.
D'aucuns disent que c'est avant tout une histoire de prébendes...
Je ne résiste pas à une brillante et polémique citation de Pedro Cordoba :
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2013/07/01/limbroglio-des-espe-2-le-choix-de-la-canaillerie/On voit peut-être mieux, au terme de cette réflexion, ce qui sépare pédagogues et didacticiens : les premiers sont en retrait par rapport à un savoir dont ils se méfient, les seconds sont des imposteurs qui prétendent s’installer à la place du savoir et dire le vrai sur le vrai. Enseigner à enseigner, apprendre à apprendre, disent les didacticiens. Enseigner est un métier qui s’apprend, disent les pédagogues. Les uns font usage du métalangage, les autres causent par proverbes et tautologies. Les premiers sont méchants, les seconds sont bêtes. A eux deux, ils font le couple de la bêtise et de la méchanceté qui règne sur la formation des maîtres et qui suppose une double dévalorisation du savoir : par surplomb métalinguistique dans un cas, par déconnexion (ou déconnage) dans l’autre. Les didacticiens prétendent que le savoir ne peut pas s’enseigner (sans leur médiation). Les pédagogues prétendent que le savoir ne doit pas s’enseigner parce que « le savoir est élitiste », « exerce une violence symbolique », « contribue à la reproduction », etc. : autant de citations prélevées dans un rousseauisme de pacotille et un marxisme vulgarisé.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- CarnyxNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:doctor who a écrit:Elyas a écrit:Donc, en clair, tout le monde y lit quelque chose de différent. Il y a donc un véritable problème, il aurait dû développer
Je ne connais ni Dewey ni Gentile mais, je suis un padawan en histoire de la pédagogie
Dewey : http://skhole.fr/l-education-chez-dewey-conversion-ou-adaptation-par-michel-fabre
Gentile : fasciste italien pro-pédagogie nouvelle. Exemplum souvent utilisé dans l'argumentaire "républicain", en opposition avec Gramsci.
Gentile fut ministre de l'éducation nationale.
Expression « Éducation nationale » que nous devons à l'Italie fasciste !
Voir les remarques de Gramsci sur cette pédagogie prisée des fascistes.
Voir Huile de ricin et Coca-Cola : aux sources troubles de la pédagogie de projet
http://www.sauv.net/ricin.htm
- doctor whoDoyen
Presse-purée a écrit:doctor who a écrit:
Cet article est amusant parce qu'on y voit rejouée la guéguerre que se livrent les "pédagogues" et les "didacticiens" (conflit à mon avis plus crucial que celui entre les "pédagos" et les "républicains").
+1. Et rappelons, si je ne m'abuse, que Bentoine est au GFEN.
Le débat pédagogues/républicains est obsolète, mais régulièrement ressorti par les uns et les autres pour rassembler ses partisans...
Quant au didacticien Beitone, il fait la même erreur que tout le monde sur la pédagogie d'avant les années 60. C'est à pleurer.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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- Bloquons Blanquer : conférence de presse et tribune dans Libé
- Tribune de Jérémie Lefebvre dans "Libé" : "Parmi les enseignants, un tiers aime les élèves dans la désolation, un tiers s’en fout, un tiers les déteste ouvertement".
- F. Dubet dans "La Tribune": « L'école est en péril »
- Sgen/Unsa/Terra Nova/Obin : "Associer l’école primaire et le collège dans la même gestion locale" (Libé)
- Orthographe et SMS : un article dans Libé
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