Le cours magistral, c'est...
- ElyasEsprit sacré
Bonnie Blue a écrit:Isis39 a écrit:
Le "problème" avec le cours décrit par TDK2 n'est pas la densité de ce cours mais la difficulté des notions abordées qui en fait un cours de niveau universitaire.
Tous les collègues d'histoire ici semblent d'accord avec moi sur ce point.
Simple exemple : quand j'ai vu avec mes élèves l'augmentation du prix du blé en 1788-89, l'un d'eux a rétorqué : "Si le pain est trop cher, ils n'ont qu'a manger des pâtes." Plusieurs élèves ont été estomaqués d'apprendre que les pâtes n'étaient pas des légumes et fabriquées avec de la farine. Voilà le niveau d'une partie de mes élèves. Sans parler de celui qui ne sait presque pas parler français, celui qui n'est pas en segpa et ne comprend pas le concept de désert, etc.
Alors les notions abordées par TDK2 dans ses cours ? J'en ai peut-être 4 qui pourraient les comprendre.
"s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche !"
Autant, qu'ils ne sachent pas que les pâtes, c'est fait avec du blé, admettons...
Mais ne pas comprendre ce qu'est un désert...
Je leur ai donné la définition du fantastique selon Todorov : "ce qui fait hésiter un être". Question : "madame, que les humains, ou les animaux aussi ?" Je leur ai répondu que les chats ne savaient pas lire. "Mais alors, est-ce que Le Royaume des chats, c'est du fantastique ?"
(si quelqu'un sait répondre à ça, je ne connais pas cette série ^^)
Non, c'est plus du Merveilleux ou, pour vraiment faire dans la typologie de l'Imaginaire tel qu'il se définit aujourd'hui, de l'urban fantasy à la sauce steampunk made in Japan
- Bonnie BlueNiveau 9
Mouahaha, merci
L'argument de mon élève est qu'on hésite, on ne sait pas si c'est réel parce qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des chats.
L'argument de mon élève est qu'on hésite, on ne sait pas si c'est réel parce qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des chats.
- sansaraModérateur
Bonnie Blue a écrit:Mouahaha, merci
L'argument de mon élève est qu'on hésite, on ne sait pas si c'est réel parce qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des chats.
Imparable. Remarque, parfois, on ne sait pas non plus ce qui se passe dans la tête de nos élèves...
- Bonnie BlueNiveau 9
Ben c'est pas si bête, ça veut dire qu'elle a compris au moins une caractéristique du fantastique.
Seulement "parfois" ?
Seulement "parfois" ?
- sansaraModérateur
Bonnie Blue a écrit:Ben c'est pas si bête, ça veut dire qu'elle a compris au moins une caractéristique du fantastique.
Seulement "parfois" ?
Souvent !
- boris vassilievGrand sage
nlm76 a écrit:J'entends et je lis ici et là l'expression "cours magistral" prononcée comme s'il s'agissait d'un gros mot, du repoussoir pédagogique par excellence. Or je pense qu'il n'y a rien de plus moderne que le cours magistral. La magistralité d'un cours magistralement prodigué est ce dont les élèves d'aujourd'hui ont besoin. Evidemment un cours magistral, au sens de ex cathedra peut être très mauvais — parce qu'il est mauvais, de même qu'un cours dialogué, organisé sous formes de travaux dirigés peut être très magistral et excellent. Cependant, je pense que si nos élèves sont si mauvais — par rapport à ce que nous souhaiterions, par rapport à leurs capacités, par rapport à l'énergie que nous dépensons — c'est parce qu'ils manquent de cours magistraux.
Autrement dit, nos élèves manquent de connaissances structurées et denses parce que nous ne leur avons pas transmis assez de connaissances structurées et denses, ce pourquoi le cours magistral, avec le livre et les travaux de composition, est le meilleur outil. Nos élèves, en particulier en histoire, en sciences naturelles, en physique et en grammaire manquent de cours magistraux denses et structurés, qu'il faut apprendre intelligemment, tout au long de leur scolarité secondaire, parce que nous ne lui accordons pas suffisamment d'importance.
Voilà, tout est dit. Et les élèves en sont parfaitement conscients, de leur propre aveu ou de celui de leurs parents. C'est pour beaucoup ce qui leur donne enfin envie d'écouter et de travailler en histoire-géo.
Ce qui ne veut pas dire, évidemment, ne pas faire d'entraînement à l'analyse de docs, à la composition et au croquis, pour apprendre... à apprendre, à réutiliser ces connaissances et à exercer ainsi son esprit critique face à un document.
Et bien sûr s'adapter à la classe (1h en magistral avec des STMG ou certaines 2ndes, ça passe difficilement, il faut prévoir autre chose).
_________________
On a beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose : ça serait pas des fois de la betterave, hein ? Si, y'en a aussi... (Jean Lefebvre / Lino Ventura, Les Tontons flingueurs, 1963, Michel Audiard évidemment, à propos du... "bizarre").
- eleonore69Érudit
+1boris vassiliev a écrit:nlm76 a écrit:J'entends et je lis ici et là l'expression "cours magistral" prononcée comme s'il s'agissait d'un gros mot, du repoussoir pédagogique par excellence. Or je pense qu'il n'y a rien de plus moderne que le cours magistral. La magistralité d'un cours magistralement prodigué est ce dont les élèves d'aujourd'hui ont besoin. Evidemment un cours magistral, au sens de ex cathedra peut être très mauvais — parce qu'il est mauvais, de même qu'un cours dialogué, organisé sous formes de travaux dirigés peut être très magistral et excellent. Cependant, je pense que si nos élèves sont si mauvais — par rapport à ce que nous souhaiterions, par rapport à leurs capacités, par rapport à l'énergie que nous dépensons — c'est parce qu'ils manquent de cours magistraux.
Autrement dit, nos élèves manquent de connaissances structurées et denses parce que nous ne leur avons pas transmis assez de connaissances structurées et denses, ce pourquoi le cours magistral, avec le livre et les travaux de composition, est le meilleur outil. Nos élèves, en particulier en histoire, en sciences naturelles, en physique et en grammaire manquent de cours magistraux denses et structurés, qu'il faut apprendre intelligemment, tout au long de leur scolarité secondaire, parce que nous ne lui accordons pas suffisamment d'importance.
Voilà, tout est dit. Et les élèves en sont parfaitement conscients, de leur propre aveu ou de celui de leurs parents. C'est pour beaucoup ce qui leur donne enfin envie d'écouter et de travailler en histoire-géo.
Ce qui ne veut pas dire, évidemment, ne pas faire d'entraînement à l'analyse de docs, à la composition et au croquis, pour apprendre à utiliser ces connaissances.
Et bien sûr s'adapter à la classe (1h en magistral avec des STMG ou certaines 2ndes, ça passe difficilement, il faut prévoir autre chose).
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