- IgniatiusGuide spirituel
kiwi a écrit:Ignatius: je parlais des corps d'inspection d'HG. Je n'ai pas la prétention de connaître et de commenter les discours des IPR d'autres matières.
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
OK, je ne comprenais pas le "LES corps d'inspection" : il n'y en a qu'un par discipline non ?
- IgniatiusGuide spirituel
Tamerlan a écrit:Merci Céléborn, deux remarques :
- ce qui est préconisé depuis quand même quelque temps c'est un ensemble équilibré où le travail autonome sur document cohabite avec des temps d'apports magistraux (ou dans un cadre dialogué)
- les professeurs ont été marqués par un moment "tout document" dans les années 80 et 90 souvent avec présence de fiches d'activités. Cette tendance a été largement relayé par les formateurs Iufm et une partie des corps d'inspection. On a pu reprocher à cette démarche le temps passé sur le simple prélèvement de l'information et un certain émiettement. Avec aussi la production d'une trace écrite peu claire.
- on trouve aussi encore, en partie en conséquence de cette période, souvent dans les cours d'histoire géographie une utilisation très fortes de documents. Mais dans de nombreux cas il s'agit de documents prétextes ou l'apport de connaissances est fait par l'enseignant, le temps de travail laissé à l'élève étant quasi-nul ou très limité.
PS : Elyas, ce sont effectivement des choses déjà dites, mais si on ne veut pas les entendre...
A te lire, je vois qu'en effet, c'est cet enseignement que j'ai reçu en collège mais, par un effet qui me conforte dans la confiance que je donne aux collègues, je pense que les profs que j'ai eus, dans leur grande majorité, cédaient aux instructions officielles pour l'introduction d'un chapitre, puis nous balançaient un cours solide (mais parfois indigeste par sa taille) qu'ils devaient estimer plus sérieux.
Ce qui explique pourquoi je n'ai pas l'impression d'avoir vécu l'aspect négatif dont vous parlez tant.
Et je pense au passage que l'EN est souvent sauvée par la résistance des collègues aux réformes jugées indigentes.
Prions pour qu'il en soit toujours ainsi...
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- InvitéInvité
Igniatius a écrit:
OK, je ne comprenais pas le "LES corps d'inspection" : il n'y en a qu'un par discipline non ?
Inspections générale et régionales.
- CondorcetOracle
Tamerlan a écrit:DerMax a écrit:
C'est juste les finalités de l'histoire qui ont changé. Quand j'étais au collège/lycée on apprenait par coeur les phases de la 1GM. Maintenant les élèves voient Verdun et à partir de là ils connaissent le concept de guerre de tranchées/mouvement/position tout en ne sachant pas trop la date de Verdun.
On nous a rabattu en formation qu'il fallait bosser la méthode et que les connaissances étaient annexes.
Pour donner un exemple c'est un peu comme quand j'enseignais les lettres en LP et qu'on se faisait taper sur les doigts quand on faisait des cours de grammaire (avec des élèves ne sachant pas la différence entre phrase impérative et une phrase exclamative).
Ce que vous dites n'est absolument pas clair. Je crois que l'utilisation du mot "connaissances" pose problème, en particulier quand on dit qu'en formation on apprend que "les connaissances étaient annexes". Soit vous n'avez pas compris, soit c'est le formateur... Des connaissances sur la 1 GM il y en a à différentes échelles :
- des connaissances ponctuelles : déroulements, grandes batailles, type de combats...
- des connaissances plus notionnelles : débats sur la contrainte et le consentement (la désormais célèbre "culture de guerre"), patriotisme et nationalisme, caractère des conflits dans une société moderne post révolution industrielle (guerre totale, violence de masse...)
Longtemps la Première guerre mondiale a été traitée dans une perspective de description du conflit selon ses modalités et ses phases (la valse en 3 temps et l'énumération des grandes batailles). Avec comme points positifs une mémorisation d'évènements et de lieux patrimoniaux (La Marne, La Somme, Verdun, le Chemin des dames...) mais comme faiblesse une réflexion limitée sur la compréhension du pourquoi et du comment une société moderne s'engage, conduit et supporte un tel conflit. Pour caricaturer un peu on en ressortait avec le simple message : une telle violence c'est barjot et pas bien du tout, et on l'expliquait à minima par la propagande et la censure.
A partir du moment, où dans le cadre de l'introduction d'autres champs d'études, de réductions d'horaires et de la nécessité de terminer les programmes, on veut aussi introduire des éléments de connaissances plus conceptuels et plus largement explicatif il faut à l'évidence renoncer à une description factuelle poussée du conflit. En clair on choisit une bataille emblématique (Verdun) et pour le reste une simple frise chronologique suffit.
Mais en aucun cas on ne peut dire qu'on renonce à enseigner des connaissances.
D'autre part je crois qu'il y également une confusion sur la "méthode". On ne peut travailler sur des éléments méthodologiques sans manipuler en même temps des connaissances. Sinon on travaille sur quoi ?
A ceci près que la connaissance approfondie de la chronologie permet ensuite d'aller vers les sources et de réfléchir avec précision sur les cadres d'analyse alors que la maîtrise des cadres d'analyse est impossible sans une connaissance événementielle que ne permet pas une frise chronologique. Et l'histoire événementielle encore enseignée à la fin des années 1980 est loin d'être sotte que tu le dépeins ici. Elle est seulement tributaire de la lente imprégnation des acquis historiographiques par les programmes scolaires comme le remarquait Collier de Barbe dans un autre fil.
- ElyasEsprit sacré
Tamerlan a écrit:Elyas a écrit:Tu oublies de préciser, Tamerlan, que cette pratique du tout document, du document prétexte et de la fiche d'activité provoquant un émiettement du savoir est toujours très prégnant dans les pratiques. Il faudra encore 5 ans pour en sortir. Soit dans 2 programmes à ce rythme. Oui, j'ai confiance dans l'avenir.
Oui... Peut-être plus en l'absence de formation continue...
Même avec (oui mais là, je suis cynique).
Un exemple parfait des dérives du tout-document fut l'usage de ce document :
Ce document était utilisé en long et en large pour expliquer le régime de Vichy. Petit souci : cette affiche n'était pas une affiche officielle, cette affiche n'a jamais été placardée et n'est jamais probablement sortie des réserves de l'imprimerie où elle a été fabriquée... On ne connaît même pas sa date de fabrication. En revanche, dans la pratique du tout-document, elle était bien pratique, elle résumait le cours avec un peu de prélèvement d'informations.
Des exemples comme ça, il y en a des centaines. On peut parler de l'almanach présentant les travaux paysans, par exemple.
Le tout-document a amené les enseignants à utiliser des documents en les décontextualisant et, parfois, en les tordant à mort pour s'insérer dans le dispositif didactique voulu pour l'heure de cours. Bref, on avait oublié que le document avait une histoire et qu'il est partial et partiel. On avait aussi oublié que le document n'est qu'une trace.
Actuellement, avec la pratique du document unique, on revient à un truc plus rigoureux où on étudie le document comme une trace du passé qui a une histoire et qu'on analyse en le situant, en le décrivant et en l'expliquant (ainsi, sa portée et son impact sont aussi étudiés).
- InvitéInvité
kiwi a écrit:
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
Il me semble que l'expression "à la mord-moi-le-nœud" n'est pas satisfaisante pour décrire ce qui s'est passé. La tendance au "tout document" s'est créée en réaction à un" tout magistral" et donc de manière parfois caricaturale aussi. Sans parler de l'influence du béhaviourisme. Mais tout n'a pas été négatif négatif dans cette période, c'était peut-être un passage inévitable. Le fait de dire qu'on en revient à un enseignement "plus classique" me semble également un peu réducteur. L'introduction de l'étude de cas, de la notion de tâche complexe... s'éloignent totalement du "classique".
- CondorcetOracle
L'analyse rigoureuse des conditions de production iconographique et de la réception rendent délicates le recours au tout-document sans virer à l'uchronie, à l'anachronisme, aux contre-sens.
- InvitéInvité
Condorcet a écrit:L'analyse rigoureuse des conditions de production iconographique et de la réception rendent délicates le recours au tout-document sans virer à l'uchronie.
Pourquoi l'uchronie ?
- CondorcetOracle
Parce que si l'affiche n'a pas été placardée, l'étudier comme si elle l'était relève de l'uchronie.
- CelebornEsprit sacré
Elyas a écrit:
Un exemple parfait des dérives du tout-document fut l'usage de ce document :
Oh ! Mais je l'ai étudié, celui-là ! Je m'en souviens très bien !
Me voilà tout bouleversé d'apprendre ce que tu me révèles, Elyas !
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- InvitéInvité
OK, mais c'est un cas très particulier. Le truc sur les documents c'est une fois de plus qu'il faut être très clair sur les conditions de leur utilisation, en n'oubliant pas bien sûr que nous somme dans un artéfact pédagogique et pas dans de la recherche. Il est important que les professeurs déterminent bien les situations d'usage :
- un document d'accroche ou d'illustration support d'un discours du prof sur lequel on passe très vite
- un ensemble documentaire d'étude de cas où il ne sera pas possible de rentrer dans une analyse critique poussée de chaque document
- l'étude d'un ou deux documents où on va pouvoir faire essayer de faire formuler aux élèves des éléments d'analyse et de recul critique.
- un document d'accroche ou d'illustration support d'un discours du prof sur lequel on passe très vite
- un ensemble documentaire d'étude de cas où il ne sera pas possible de rentrer dans une analyse critique poussée de chaque document
- l'étude d'un ou deux documents où on va pouvoir faire essayer de faire formuler aux élèves des éléments d'analyse et de recul critique.
- JohnMédiateur
Moi je ne jure que par les documents authentiques : j'ai par exemple récemment étudié un document passionnant sur le concile de Constance, vu par le secrétaire du chancelier Gerson, et...
http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/05/23/21211004.html
http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/05/23/21211004.html
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AnaxagoreGuide spirituel
Tamerlan a écrit:kiwi a écrit:
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
Il me semble que l'expression "à la mord-moi-le-nœud" n'est pas satisfaisante pour décrire ce qui s'est passé. La tendance au "tout document" s'est créée en réaction à un" tout magistral" et donc de manière parfois caricaturale aussi. Sans parler de l'influence du béhaviourisme. Mais tout n'a pas été négatif négatif dans cette période, c'était peut-être un passage inévitable. Le fait de dire qu'on en revient à un enseignement "plus classique" me semble également un peu réducteur. L'introduction de l'étude de cas, de la notion de tâche complexe... s'éloignent totalement du "classique".
En effet c'est du sous-classique sous certains aspects comme le faisait remarquer Elyas. La dissertation n'est pas revenue en grâce.
- InvitéInvité
Celeborn a écrit:Elyas a écrit:
Un exemple parfait des dérives du tout-document fut l'usage de ce document :
Oh ! Mais je l'ai étudié, celui-là ! Je m'en souviens très bien !
Me voilà tout bouleversé d'apprendre ce que tu me révèles, Elyas !
Je ne suis pas un féroce adversaire de ce document. Le principal problème est qu'il a été présenté souvent comme un document officiel de la propagande de Vichy ce qu'il n'est pas puisque venant d'une initiative locale (ainsi probablement jamais affiché). Il suffit de le dire. Par contre il reste très représentatif des valeurs de la révolution nationale. Un autre problème est qu'il est tellement "parlant" et faciel comme support pour faire rédiger les élèves qu'on l'a retrouvé partout. Il est devenu un peu scolairement "patrimonial" en quelque sorte
- kiwiGuide spirituel
Igniatius a écrit:kiwi a écrit:Ignatius: je parlais des corps d'inspection d'HG. Je n'ai pas la prétention de connaître et de commenter les discours des IPR d'autres matières.
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
OK, je ne comprenais pas le "LES corps d'inspection" : il n'y en a qu'un par discipline non ?
Dans différentes academies.
- InvitéInvité
Anaxagore a écrit:
En effet c'est du sous-classique sous certains aspects comme le faisait remarquer Elyas. La dissertation n'est pas revenue en grâce.
Le "sous-classique" est un jugement de valeur que l'on n'est pas obligé de partager.
- InvitéInvité
John a écrit:Moi je ne jure que par les documents authentiques : j'ai par exemple récemment étudié un document passionnant sur le concile de Constance, vu par le secrétaire du chancelier Gerson, et...
http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/05/23/21211004.html
Quand les gens font les choses à la va-vite ...
- kiwiGuide spirituel
Tamerlan a écrit:kiwi a écrit:
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
Il me semble que l'expression "à la mord-moi-le-nœud" n'est pas satisfaisante pour décrire ce qui s'est passé. La tendance au "tout document" s'est créée en réaction à un" tout magistral" et donc de manière parfois caricaturale aussi. Sans parler de l'influence du béhaviourisme. Mais tout n'a pas été négatif négatif dans cette période, c'était peut-être un passage inévitable. Le fait de dire qu'on en revient à un enseignement "plus classique" me semble également un peu réducteur. L'introduction de l'étude de cas, de la notion de tâche complexe... s'éloignent totalement du "classique".
Je ne suis évidemment pas contre le document, qui reste et doit rester je pense la base de notre enseignement. Mais l'étude doit être guidée par le professeur, d'une manière ou d'une autre. Ce qui m'a toujours hérissé le poil, c'est les démarches du style : doc d'accroche en intro, les élèves regardent, grande question du professeur : " que nous apprend ce document? ( sur le thème dont on vient de noter le titre)". Je caricature à peine, jouer aux devinettes avec des élèves qui n'ont pas la science infuse, c'est pas une démarche.
- InvitéInvité
kiwi a écrit:Tamerlan a écrit:kiwi a écrit:
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
Il me semble que l'expression "à la mord-moi-le-nœud" n'est pas satisfaisante pour décrire ce qui s'est passé. La tendance au "tout document" s'est créée en réaction à un" tout magistral" et donc de manière parfois caricaturale aussi. Sans parler de l'influence du béhaviourisme. Mais tout n'a pas été négatif négatif dans cette période, c'était peut-être un passage inévitable. Le fait de dire qu'on en revient à un enseignement "plus classique" me semble également un peu réducteur. L'introduction de l'étude de cas, de la notion de tâche complexe... s'éloignent totalement du "classique".
Je ne suis évidemment pas contre le document, qui reste et doit rester je pense la base de notre enseignement. Mais l'étude doit être guidée par le professeur, d'une manière ou d'une autre. Ce qui m'a toujours hérissé le poil, c'est les démarches du style : doc d'accroche en intro, les élèves regardent, grande question du professeur : " que nous apprend ce document? ( sur le thème dont on vient de noter le titre)". Je caricature à peine, jouer aux devinettes avec des élèves qui n'ont pas la science infuse, c'est pas une démarche.
Tout à fait d'accord, le document d'accroche doit être un truc qui fait réagir les élèves (s'il n'interpelle pas ça n'a strictement aucune utilité et il n'en faut pas). Cela focalise l'attention des élèves et le prof reprend la main très vite. Ce n'est que ça et si c'est plus alors ça doit devenir autre chose selon d'autres modalités.
- kiwiGuide spirituel
Tamerlan a écrit:Celeborn a écrit:Elyas a écrit:
Un exemple parfait des dérives du tout-document fut l'usage de ce document :
Oh ! Mais je l'ai étudié, celui-là ! Je m'en souviens très bien !
Me voilà tout bouleversé d'apprendre ce que tu me révèles, Elyas !
Je ne suis pas un féroce adversaire de ce document. Le principal problème est qu'il a été présenté souvent comme un document officiel de la propagande de Vichy ce qu'il n'est pas puisque venant d'une initiative locale (ainsi probablement jamais affiché). Il suffit de le dire. Par contre il reste très représentatif des valeurs de la révolution nationale. Un autre problème est qu'il est tellement "parlant" et faciel comme support pour faire rédiger les élèves qu'on l'a retrouvé partout. Il est devenu un peu scolairement "patrimonial" en quelque sorte
+1. Je continue à l'utiliser en précisant bien l'origine du document.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Pour l'humour, on repasseraIsis39 a écrit:Celeborn a écrit:Tamerlan a écrit:
Je ne suis pas sûr que nous ayons envie de jouer...
Sauf passage de cette charade dans une dimension parallèle, je pense que Leperenoelnoir dit qu'il est agrégé d'histoire.
Comme quoi tout fout le camp !
- ShajarVénérable
John a écrit:Moi je ne jure que par les documents authentiques : j'ai par exemple récemment étudié un document passionnant sur le concile de Constance, vu par le secrétaire du chancelier Gerson, et...
http://clioweb.canalblog.com/archives/2011/05/23/21211004.html
:lol: :lol: :lol:
C'était mon année, en plus
- CondorcetOracle
Tamerlan a écrit:OK, mais c'est un cas très particulier. Le truc sur les documents c'est une fois de plus qu'il faut être très clair sur les conditions de leur utilisation, en n'oubliant pas bien sûr que nous sommes dans un artéfact pédagogique et pas dans de la recherche. Il est important que les professeurs déterminent bien les situations d'usage :
- un document d'accroche ou d'illustration support d'un discours du prof sur lequel on passe très vite
- un ensemble documentaire d'étude de cas où il ne sera pas possible de rentrer dans une analyse critique poussée de chaque document
- l'étude d'un ou deux documents où on va pouvoir faire essayer de faire formuler aux élèves des éléments d'analyse et de recul critique.
En histoire, on peut aller au général au particulier, jamais l'inverse : autant l'étude de cas est scientifiquement valable en géographie, autant elle peut poser problème en histoire.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Le problème étant que l ' utilisation du document illustratif perdure (je ne parle même pas des documentaires du genre Apocalypse pour meubler le cours).Certains collègues s' étonnent qu'on puisse par exemple utiliser des archives filmées de maniére rigoureuse. Cela demande bien plus de contenu qu'un cours magistral pur. Il est évident que l'élève ne peut pas inventer son savoir. Il faut un équilibre. Cela passe aussi par des programmes plus cohérents qui n'incitent pas au zapping. Mes élèves de seconde sont étonnés de devoir écrire plus de deux lignes pour répondre à une question ou décrire un document. Le problème vient aussi de là. On enseigne plus aux élèves la rigueur. Réfléchir plus de dix secondes sur un exercice est devenu insurmontable pour une majorité d'éléves.Igniatius a écrit:Tamerlan a écrit:Merci Céléborn, deux remarques :
- ce qui est préconisé depuis quand même quelque temps c'est un ensemble équilibré où le travail autonome sur document cohabite avec des temps d'apports magistraux (ou dans un cadre dialogué)
- les professeurs ont été marqués par un moment "tout document" dans les années 80 et 90 souvent avec présence de fiches d'activités. Cette tendance a été largement relayé par les formateurs Iufm et une partie des corps d'inspection. On a pu reprocher à cette démarche le temps passé sur le simple prélèvement de l'information et un certain émiettement. Avec aussi la production d'une trace écrite peu claire.
- on trouve aussi encore, en partie en conséquence de cette période, souvent dans les cours d'histoire géographie une utilisation très fortes de documents. Mais dans de nombreux cas il s'agit de documents prétextes ou l'apport de connaissances est fait par l'enseignant, le temps de travail laissé à l'élève étant quasi-nul ou très limité.
PS : Elyas, ce sont effectivement des choses déjà dites, mais si on ne veut pas les entendre...
A te lire, je vois qu'en effet, c'est cet enseignement que j'ai reçu en collège mais, par un effet qui me conforte dans la confiance que je donne aux collègues, je pense que les profs que j'ai eus, dans leur grande majorité, cédaient aux instructions officielles pour l'introduction d'un chapitre, puis nous balançaient un cours solide (mais parfois indigeste par sa taille) qu'ils devaient estimer plus sérieux.
Ce qui explique pourquoi je n'ai pas l'impression d'avoir vécu l'aspect négatif dont vous parlez tant.
Et je pense au passage que l'EN est souvent sauvée par la résistance des collègues aux réformes jugées indigentes.
Prions pour qu'il en soit toujours ainsi...
Il faut donc naviguer entre des phases d'explication, de cours magistral pur et d'autres pendant lesquelles on met les élèves en situation de réflexion et de rédaction. Malheureusement, cela devient compliqué quand on a 4 heures pour étudier la Seconde Guerre mondiale
Je remarque par ailleurs que nos programmes nous donnent de moins en moins de libertés en lycée puisque tout est chronométré et les exemples quasi imposés. Quand j'ai débuté, il n'y avait pas de fiches eduscol et les programmes tenaient en quelques lignes.
Enfin, les épreuves de TS sont un non-sens pour la réflexion. Une épreuve de 3 heures avec des sujets de compositions qui consistent à recracher le cours et 5 croquis appris pendant l'année me semble discutable. Là, on est vraiment tombé dans le tonneau du par coeur, vite avalé, vite recraché.
- CondorcetOracle
Fifi et Ingeborg, vous écrivez d'or.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Merci, je me sens moins bêteCondorcet a écrit:Fifi et Ingeborg, vous écrivez d'or.
- Le Conseil supérieur des programmes a adopté la charte nationale des programmes (de la maternelle au baccalauréat).
- Programmes du Primaire : le Conseil Supérieur des Programmes demande un report à la rentrée 2016.
- Perdu(e) dans les programmes de cycle 3 et 4 : le Snalc vous propose des programmes annuels !
- Programmes d'histoire-géographie : les Clionautes reçus par le conseil supérieur des programmes - compte rendu.
- Contribution à la réécriture des programmes d'histoire : "La fin de la soumission des programmes à la chronologie".
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum