- IgniatiusGuide spirituel
Iphigénie a écrit:Ouf, Ignatius: au moins les profs de maths, eux, savent lire.Igniatius a écrit:Iphigénie a écrit:
Moi qui connaîs les programmes de français je peux vous assurer qu'on n'enseigne pas "la question de l'homme" ni "la quête du sens" qui sont bien inscrites au programme.
Pourquoi?
parce qu'écrire ces vastitudes ne fait pas de mal, les enseigner dans la discontinuité des corpus, c'est plus coton.
SI tout ce que vous avez à dire c'est: "les programmes, les programmes, les programmes"et " tout va bien, circulez, les élèves sont excellemment bien formés en histoire, contrairement à ce qu'affirment sans savoir les non-historiens", on ne peut que conclure que vous êtes aveugles et sourds.
Mais bon, j'arrête là de discutailler, c'est un mur infranchissable apparemment que vous dressez autour de vos pratiques. Tout en en vantant l'excellence: c'est donc un acte de foi. Amen.
Non mais c'est clair : je ne sais pas pourquoi tout le monde feint de ne pas te comprendre.
Il est clair que les programmes n'ont rien à voir avec ce qui est réellement enseigné : en maths au lycée c'est pareil. Les programmes sont boursouflés de prétention et, à la fin, on est content quand toute une classe de TS réussit à additionner correctement deux fractions algébriques...
Ce n'est quand même pas insulter les profs d'HG dans leur ensemble que de dire que nos élèves n'ont plus de connaissances solides en histoire quand même ? Ils savent peut-être plein d'autres trucs, mais ce doit être très nouveau alors.
De même, je partage le constat des pbs en français des très bons élèves : il n'existe plus de copies sans une seule faute.
Et en maths, c'est pareil, sans surprise.
Ce n'est pas la faute des collègues, mais des programmes et des fontes horaires.
Ouais mais attention, je suis un pur produit de l'école d'avant, celle qui enseignait n'importe comment.
- InvitéInvité
DerMax a écrit:
C'est juste les finalités de l'histoire qui ont changé. Quand j'étais au collège/lycée on apprenait par coeur les phases de la 1GM. Maintenant les élèves voient Verdun et à partir de là ils connaissent le concept de guerre de tranchées/mouvement/position tout en ne sachant pas trop la date de Verdun.
On nous a rabattu en formation qu'il fallait bosser la méthode et que les connaissances étaient annexes.
Pour donner un exemple c'est un peu comme quand j'enseignais les lettres en LP et qu'on se faisait taper sur les doigts quand on faisait des cours de grammaire (avec des élèves ne sachant pas la différence entre phrase impérative et une phrase exclamative).
Ce que vous dites n'est absolument pas clair. Je crois que l'utilisation du mot "connaissances" pose problème, en particulier quand on dit qu'en formation on apprend que "les connaissances étaient annexes". Soit vous n'avez pas compris, soit c'est le formateur... Des connaissances sur la 1 GM il y en a à différentes échelles :
- des connaissances ponctuelles : déroulements, grandes batailles, type de combats...
- des connaissances plus notionnelles : débats sur la contrainte et le consentement (la désormais célèbre "culture de guerre"), patriotisme et nationalisme, caractère des conflits dans une société moderne post révolution industrielle (guerre totale, violence de masse...)
Longtemps la Première guerre mondiale a été traitée dans une perspective de description du conflit selon ses modalités et ses phases (la valse en 3 temps et l'énumération des grandes batailles). Avec comme points positifs une mémorisation d'évènements et de lieux patrimoniaux (La Marne, La Somme, Verdun, le Chemin des dames...) mais comme faiblesse une réflexion limitée sur la compréhension du pourquoi et du comment une société moderne s'engage, conduit et supporte un tel conflit. Pour caricaturer un peu on en ressortait avec le simple message : une telle violence c'est barjot et pas bien du tout, et on l'expliquait à minima par la propagande et la censure.
A partir du moment, où dans le cadre de l'introduction d'autres champs d'études, de réductions d'horaires et de la nécessité de terminer les programmes, on veut aussi introduire des éléments de connaissances plus conceptuels et plus largement explicatif il faut à l'évidence renoncer à une description factuelle poussée du conflit. En clair on choisit une bataille emblématique (Verdun) et pour le reste une simple frise chronologique suffit.
Mais en aucun cas on ne peut dire qu'on renonce à enseigner des connaissances.
D'autre part je crois qu'il y également une confusion sur la "méthode". On ne peut travailler sur des élément méthodologiques sans manipuler en même temps des connaissances. Sinon on travaille sur quoi ?
- ycombeMonarque
Les programmes d'HG snobent complètement Hégésippe Simon, éducateur de la démocratie né le 31 mars 1813 à Poil, dans la Nièvre.Isis39 a écrit:Leperenoelnoir a écrit:Au risque de passer pour une vieille noix, la disparition ou relégation au rang d'option de certaines figures et événements de l'histoire nationale me pose problème.
Du Guesclin, cet inconnu.
De Gaulle et son petit rôle au XXème s.
Jeanne d'Arc en option dans un dossier de documents.
Et c'est reparti pour un tour.
De Gaulle, on le fait : Seconde Guerre, Ve République.
Jeanne d'Arc, on fait aussi.
Du Guesclin : tiens, c'est nouveau cette revendication.
Ce qui, politiquement, montre bien de quel côté penchent les gens qui rédigent ces programmes.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- InvitéInvité
ycombe a écrit:
Les programmes d'HG snobent complètement Hégésippe Simon, éducateur de la démocratie né le 31 mars 1813 à Poil, dans la Nièvre.
Ce qui, politiquement, montre bien de quel côté penchent les gens qui rédigent ces programmes.
- MrHabitué du forum
ycombe a écrit:
Les programmes d'HG snobent complètement Hégésippe Simon, éducateur de la démocratie né le 31 mars 1813 à Poil, dans la Nièvre.
Ce qui, politiquement, montre bien de quel côté penchent les gens qui rédigent ces programmes.
Détendons... le sujet!
- MrHabitué du forum
Ingeborg B. a écrit:
Vous enseignez quelle matière ?
Mon premier est un début d'histrion.
Mon second est toi.
Mon troisième commence deux fois.
Et mon statut n'est pas certifié, mais bien assemblé.
- InvitéInvité
Leperenoelnoir a écrit:Ingeborg B. a écrit:
Vous enseignez quelle matière ?
Mon premier est un début d'histrion.
Mon second est toi.
Mon troisième commence deux fois.
Et mon statut n'est pas certifié, mais bien assemblé.
Je ne suis pas sûr que nous ayons envie de jouer...
- AnaxagoreGuide spirituel
Et le ludique alors?
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- ElyasEsprit sacré
Anaxagore a écrit:Et le ludique alors?
Bon, apparemment, les trolls triomphent. C'est lassant.
- CelebornEsprit sacré
Tamerlan a écrit:Leperenoelnoir a écrit:Ingeborg B. a écrit:
Vous enseignez quelle matière ?
Mon premier est un début d'histrion.
Mon second est toi.
Mon troisième commence deux fois.
Et mon statut n'est pas certifié, mais bien assemblé.
Je ne suis pas sûr que nous ayons envie de jouer...
Sauf passage de cette charade dans une dimension parallèle, je pense que Leperenoelnoir dit qu'il est agrégé d'histoire.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- AnaxagoreGuide spirituel
Elyas a écrit:Anaxagore a écrit:Et le ludique alors?
Bon, apparemment, les trolls triomphent. C'est lassant.
Allons, allons.
- Isis39Enchanteur
Celeborn a écrit:Tamerlan a écrit:Leperenoelnoir a écrit:
Mon premier est un début d'histrion.
Mon second est toi.
Mon troisième commence deux fois.
Et mon statut n'est pas certifié, mais bien assemblé.
Je ne suis pas sûr que nous ayons envie de jouer...
Sauf passage de cette charade dans une dimension parallèle, je pense que Leperenoelnoir dit qu'il est agrégé d'histoire.
Comme quoi tout fout le camp !
- kiwiGuide spirituel
Iphigénie a écrit:ça fait pas mal d'année qu'apprendre par coeur est une forme d'enseignement "dépassée" et pas qu'en histoire.
Il suffit de demander en seconde à des élèves d'apprendre une récitation: aucun n'arrive à retenir 10 vers sans s'arrêter trois ou quatre fois. Arrêtez de penser, les profs d'histoire, que c'est vous qu'on remet en cause: c'est tout l'ensemble!
Le problème, et c'est à chaque fois la même chose, c'est que tout ce que vous affirmez ( les commentateurs des programmes d'histoire-geo et des démarches didactiques en HG), est soit erroné soit plus d'actualité.
NON, l'apprentissage par cœur n'a pas été abandonné en histoire-géo, et l'élève n'est pas seul bâtisseur de son savoir. Cette époque où l'élève était censé extraire du document la substantifique moelle de la connaissance, tout seul, tel un historien, est révolue. Les IPR insistent, Dieu merci, sur le rôle de l'enseignant, non pas comme animateur, mais comme passeur de savoirs et savoir-faire. L'apprentissage par coeur n'est pas interdit, par contre, on essaie d'apporter plus de sens à la mémorisation par coeur.
- IgniatiusGuide spirituel
Anaxagore a écrit:Elyas a écrit:Anaxagore a écrit:
La question est de savoir si ces connaissances font "bloc", c'est-à-dire se renforcent, ou bien éparpillent la réflexion. Dans le premier cas elles peuvent être nombreuses sans que cela soit un problème, au contraire.
Tout à fait mais là, c'est le boulot du professeur de créer des liens pour former un bloc.
Tu sais, lorsque tu dois enseigner le théorème de Moivre-Laplace en TS, effectivement si tu veux l'inscrire dans un cadre complet et cohérent, tu dois te lever tôt le matin.
Tu m'étonnes.
J'appréhende déjà lorsqu'il va falloir que je dise à mes TS : "bon là, on admet, parce que ce n'est pas à notre niveau de le démontrer"
(et en plus, je ne sais pas le faire ! )
C'est tout ce que je déteste en tant que prof, et avant je n'avais pas besoin de le faire.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- InvitéInvité
Celeborn a écrit:
Sauf passage de cette charade dans une dimension parallèle, je pense que Leperenoelnoir dit qu'il est agrégé d'histoire.
Merci Celeborn, même si ça me fait du mal ...
- kiwiGuide spirituel
Igniatius a écrit:Iphigénie a écrit:Moi qui connaîs les programmes de français je peux vous assurer qu'on n'enseigne pas "la question de l'homme" ni "la quête du sens" qui sont bien inscrites au programme.Fesseur Pro a écrit:
Qui corrigent juste à propos de ce qui s'enseigne ou non car eux connaissent les programmes.
Pourquoi?
parce qu'écrire ces vastitudes ne fait pas de mal, les enseigner dans la discontinuité des corpus, c'est plus coton.
SI tout ce que vous avez à dire c'est: "les programmes, les programmes, les programmes"et " tout va bien, circulez, les élèves sont excellemment bien formés en histoire, contrairement à ce qu'affirment sans savoir les non-historiens", on ne peut que conclure que vous êtes aveugles et sourds.
Mais bon, j'arrête là de discutailler, c'est un mur infranchissable apparemment que vous dressez autour de vos pratiques. Tout en en vantant l'excellence: c'est donc un acte de foi. Amen.
Non mais c'est clair : je ne sais pas pourquoi tout le monde feint de ne pas te comprendre.
Il est clair que les programmes n'ont rien à voir avec ce qui est réellement enseigné : en maths au lycée c'est pareil. Les programmes sont boursouflés de prétention et, à la fin, on est content quand toute une classe de TS réussit à additionner correctement deux fractions algébriques...
Ce n'est quand même pas insulter les profs d'HG dans leur ensemble que de dire que nos élèves n'ont plus de connaissances solides en histoire quand même ? Ils savent peut-être plein d'autres trucs, mais ce doit être très nouveau alors.
De même, je partage le constat des pbs en français des très bons élèves : il n'existe plus de copies sans une seule faute.
Et en maths, c'est pareil, sans surprise.
Ce n'est pas la faute des collègues, mais des programmes et des fontes horaires.
Les programmes ne sont pas parfaits, c'est clair. Toutefois, ils ne sont pas si différents d'il y a 15ans, sauf en géo, puisqu'ils ont été serieusement dépoussiérés. Donc imputer les ignorances de nos élèves d'aujourd'hui aux seuls programmes? Je n'y crois pas.
Les démarches? Il est certains que l'époque du tout document, que l'élève devait, tel un apprenti historien, commenter de lui-même et questionner, deviner les problématiques, n'a pas fait que du bien. Tout comme l'abandon de l'exigence de l'écrit en HG. Mais cette époque est révolue. Je vous enjoints de vous renseigner sur les discours depuis 5ans de tous les corps d'inspection.
Je constate une chose : mes élèves de 6eme sont meilleurs que mes 3èmes. J'obtiens beaucoup plus d'un petit que d'un grand. Pourquoi? C'est très simple : le 6eme n'est pas blasé de tout; le 6eme se met au travail quand je lui demande et apprend ses leçons. De sorte que mes 6emes maîtrisent davantage les repères qu'un 3ème.
Je pense qu'on peut tous s'entendre sur cet énorme problème qu'est la mise au travail, en classe et à la maison. Plus aucune volonté, plus aucun goût de l'effort chez 90% de nos élèves.
Je terminerai en disant qu'on peut s'insurger du niveau de nos élèves. Oui, c'est pas glorieux. Toutefois, j'émets quelques réserves sur le fait que nos aînés maîtrisaient davantage les repères historiques ou géographiques. En lettres ou en HG, on maîtrise ces connaissances qu'on juge indispensables parce qu'on les utilise tous les jours. Mais interrogez des collègues en salle des profs (a priori donc d'anciens bons élèves qui n'ont pas connu ces démarches didactiques ni ces programmes) pour voir s'ils maîtrisent les repères de base sur l'Antiquité, le MA, les temps modernes ou le XIXeme... Je pense que ça serait éloquent.
- CelebornEsprit sacré
Pour nourrir un peu la réflexion, voici ce que l'on trouve dans un rapport de l'Inspection Générale sur l'enseignement de l'HG au primaire, en cycle 3, 2005 (c'est moi qui graisse):
Et dans les conclusions :
Aussi, dans Les Pratiques d'enseignement en histoire-géographie (DEPP, 2007) :
Ceci ne remet en rien en cause ce qui est dit au-dessus de l'évolution des discours de l'inspection ces dernières années. Mais ça me semblait intéressant de montrer la perception institutionnelle des pratiques et la pédagogie majoritairement employées il y a à peine 10 ans.
Les limites des démarches centrées sur l’étude de documents
Bien que la quasi totalité des séances d’histoire et de géographie observées soient construites autour
de documents et que leur étude soit un peu plus rigoureuse que par le passé (leur nature est le plus
souvent définie ; leur auteur est systématiquement précisé) ; on en analyse trop rarement le sens par
une recherche précise d’indices : le vocabulaire, le temps des verbes et les connecteurs logiques ne
sont, par exemple, qu’exceptionnellement étudiés pour comprendre la portée d’un texte, source
d’histoire ou analyse d’historien.
Sans contester l’utilité du document dans une pédagogie active qui ambitionne de former les élèves à
une démarche s’apparentant à celle de l’historien et du géographe, sans minimiser l’intérêt du
document outil pour formuler des hypothèses et rechercher des preuves ou pour exercer son esprit
critique, l’histoire et la géographie ne peuvent être enseignées uniquement par l’étude du document.
À force de vouloir tout découvrir et démontrer par l’analyse de documents, les enseignants
construisent des séquences certes riches, mais très longues qui peuvent lasser les élèves et ne
permettent de construire que quelques îlots de connaissances peut-être précises mais ponctuelles et
sans relations entre elles. On perd ainsi de vue une des ambitions majeure des programmes.
Comment construire, en histoire, « une intelligence du temps historique fait de simultanéité et de
continuité, d’irréversibilité et de rupture, de courte et de longue durée » ? On s’interdit en même
temps d’aider l’élève à atteindre la première compétence énoncée : « être capable de distinguer les
grandes périodes historiques, pouvoir les situer chronologiquement, commencer à connaître pour
chacune d’entre elle, différentes formes de pouvoir, des groupes sociaux et quelques productions, en
particulier dans le domaine artistique ».
L’omniprésence du document en histoire et en géographie résulte vraisemblablement de la
conjonction d'une part de l’ambition louable, mais traduite de manière un peu excessive, de faire
comprendre aux élèves le travail de l’historien ou du géographe et d'autre part de l’héritage d’une
démarche d’éveil : on nous parle encore fréquemment, dans les classes visitées, des disciplines
d’éveil.
Et dans les conclusions :
La pédagogie générale
Le manque de rigueur des enseignants constitue une donnée essentielle. Tout se passe
comme si ces derniers, peut-être déstabilisés dans leur culture professionnelle par certaines
méthodes mal assimilées (telles que, par exemple, les dérives observées sur la pratique des
activités d’éveil), avaient abandonné leur rôle traditionnel de modèle, de porteurs de
connaissances et de valeurs pour leurs élèves et s’accommodaient désormais d’un faible
niveau d’exigence.
Ils doivent se montrer à la fois plus directifs, ne pas craindre de transmettre des savoirs et
des valeurs, et plus soucieux de prendre en compte la diversité de leurs élèves.
Si leur polyvalence ne permet pas d’attendre d’eux des compétences disciplinaires
identiques à celles que pourraient manifester des professeurs monovalents, elle doit
exprimer les savoirs et les savoir-faire de base de l’enseignant du premier degré : clarté,
simplicité, méthode, sens de l’organisation, rigueur et connaissances fondamentales, tant
épistémologiques que scientifiques.
Aussi, dans Les Pratiques d'enseignement en histoire-géographie (DEPP, 2007) :
Le choix de démarches adaptées
Il apparaît qu’enseigner, pour les professeurs d’histoire-géographie, éducation civique, c’est mettre les élèves en situation de recherche. En effet, très massivement, en histoire pour 91 % des enseignants, comme en géographie pour 87 % d’entre eux, la démarche la plus fréquemment utilisée en cours consiste à mettre les élèves en situation d’élaborer leur savoir à partir de l’analyse de documents (tableau 2). En cela les professeurs vont dans le sens des préconisations officielles pour lesquelles les documents doivent participer du processus d’apprentissage en étant à la fois objets d’enseignement et aides à la mémorisation et à la compréhension : « les documents, les cartes et les images […] font partie intégrante des programmes ». Cela correspond à l’objectif de rendre l’élève à la fois actif et acteur de son apprentissage, ce qui est préconisé par l’institution et largement répandu en sciences de l’éducation.
Entre cinq et six professeurs sur dix transmettent des méthodes que les élèves s’approprient (55 % en histoire et 60 % en géographie) et, dans une moindre mesure (alors que c’est ce qui les guide prioritairement pour préparer une séquence d’enseignement) des connaissances qu’ils doivent acquérir (43 % en histoire, et 39 % en géographie).
Ceci ne remet en rien en cause ce qui est dit au-dessus de l'évolution des discours de l'inspection ces dernières années. Mais ça me semblait intéressant de montrer la perception institutionnelle des pratiques et la pédagogie majoritairement employées il y a à peine 10 ans.
_________________
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Mon Blog
- ElyasEsprit sacré
Quand je dis la même chose sur les ravages du tout document et sur le changement de paradigme actuel, j'en prends plein la poire et on me traite de pas mal de choses pas très sympathiques. Merci, Celeborn pour cette mise au point.
- IgniatiusGuide spirituel
kiwi a écrit:Igniatius a écrit:Iphigénie a écrit:
Moi qui connaîs les programmes de français je peux vous assurer qu'on n'enseigne pas "la question de l'homme" ni "la quête du sens" qui sont bien inscrites au programme.
Pourquoi?
parce qu'écrire ces vastitudes ne fait pas de mal, les enseigner dans la discontinuité des corpus, c'est plus coton.
SI tout ce que vous avez à dire c'est: "les programmes, les programmes, les programmes"et " tout va bien, circulez, les élèves sont excellemment bien formés en histoire, contrairement à ce qu'affirment sans savoir les non-historiens", on ne peut que conclure que vous êtes aveugles et sourds.
Mais bon, j'arrête là de discutailler, c'est un mur infranchissable apparemment que vous dressez autour de vos pratiques. Tout en en vantant l'excellence: c'est donc un acte de foi. Amen.
Non mais c'est clair : je ne sais pas pourquoi tout le monde feint de ne pas te comprendre.
Il est clair que les programmes n'ont rien à voir avec ce qui est réellement enseigné : en maths au lycée c'est pareil. Les programmes sont boursouflés de prétention et, à la fin, on est content quand toute une classe de TS réussit à additionner correctement deux fractions algébriques...
Ce n'est quand même pas insulter les profs d'HG dans leur ensemble que de dire que nos élèves n'ont plus de connaissances solides en histoire quand même ? Ils savent peut-être plein d'autres trucs, mais ce doit être très nouveau alors.
De même, je partage le constat des pbs en français des très bons élèves : il n'existe plus de copies sans une seule faute.
Et en maths, c'est pareil, sans surprise.
Ce n'est pas la faute des collègues, mais des programmes et des fontes horaires.
Les programmes ne sont pas parfaits, c'est clair. Toutefois, ils ne sont pas si différents d'il y a 15ans, sauf en géo, puisqu'ils ont été serieusement dépoussiérés. Donc imputer les ignorances de nos élèves d'aujourd'hui aux seuls programmes? Je n'y crois pas.
Les démarches? Il est certains que l'époque du tout document, que l'élève devait, tel un apprenti historien, commenter de lui-même et questionner, deviner les problématiques, n'a pas fait que du bien. Tout comme l'abandon de l'exigence de l'écrit en HG. Mais cette époque est révolue. Je vous enjoints de vous renseigner sur les discours depuis 5ans de tous les corps d'inspection.
Je constate une chose : mes élèves de 6eme sont meilleurs que mes 3èmes. J'obtiens beaucoup plus d'un petit que d'un grand. Pourquoi? C'est très simple : le 6eme n'est pas blasé de tout; le 6eme se met au travail quand je lui demande et apprend ses leçons. De sorte que mes 6emes maîtrisent davantage les repères qu'un 3ème.
Je pense qu'on peut tous s'entendre sur cet énorme problème qu'est la mise au travail, en classe et à la maison. Plus aucune volonté, plus aucun goût de l'effort chez 90% de nos élèves.
Je terminerai en disant qu'on peut s'insurger du niveau de nos élèves. Oui, c'est pas glorieux. Toutefois, j'émets quelques réserves sur le fait que nos aînés maîtrisaient davantage les repères historiques ou géographiques. En lettres ou en HG, on maîtrise ces connaissances qu'on juge indispensables parce qu'on les utilise tous les jours. Mais interrogez des collègues en salle des profs (a priori donc d'anciens bons élèves qui n'ont pas connu ces démarches didactiques ni ces programmes) pour voir s'ils maîtrisent les repères de base sur l'Antiquité, le MA, les temps modernes ou le XIXeme... Je pense que ça serait éloquent.
"Tous" les corps d'inspection ?
Je me suis fait reprocher par un IPR jeune et très pro-machins nouveaux de corriger les fautes de français dans mes copies de maths (je ne les sanctionne même pas ! ). Bon, faut dire que son rapport comportait 3 fautes, ça fait un peu mal à ce niveau...
Globalement, nous on nous demande de ne plus insister sur la rédaction et la rigueur, donc bon, c'est peut-être vrai en sciences humaines, mais en sciences tout court, bof.
Sur l'éternel débat du niveau d'avant : il y a au moins une chose que je crois pouvoir affirmer, c'est que les repères historiques sont nettement plus mal maîtrisés par les meilleurs élèves. Ca, ça pose question.
Pour le reste, je suis d'accord avec ton constat en SDP, mais je ne pense guère que cela changera avec de nouvelles méthodes : 20 ans plus tard, tu oublies beaucoup, ça me paraît normal.
D'accord enfin avec ton constat sur la mise au travail, mais pourquoi cela a-t-il changé ? Les 3èmes d'aujourd'hui n'ont pas de raison a priori d'être différents de ceux d'il y a 20 ans.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
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- InvitéInvité
Merci Céléborn, deux remarques :
- ce qui est préconisé depuis quand même quelque temps c'est un ensemble équilibré où le travail autonome sur document cohabite avec des temps d'apports magistraux (ou dans un cadre dialogué)
- les professeurs ont été marqués par un moment "tout document" dans les années 80 et 90 souvent avec présence de fiches d'activités. Cette tendance a été largement relayé par les formateurs Iufm et une partie des corps d'inspection. On a pu reprocher à cette démarche le temps passé sur le simple prélèvement de l'information et un certain émiettement. Avec aussi la production d'une trace écrite peu claire.
- on trouve aussi encore, en partie en conséquence de cette période, souvent dans les cours d'histoire géographie une utilisation très fortes de documents. Mais dans de nombreux cas il s'agit de documents prétextes ou l'apport de connaissances est fait par l'enseignant, le temps de travail laissé à l'élève étant quasi-nul ou très limité.
PS : Elyas, ce sont effectivement des choses déjà dites, mais si on ne veut pas les entendre...
- ce qui est préconisé depuis quand même quelque temps c'est un ensemble équilibré où le travail autonome sur document cohabite avec des temps d'apports magistraux (ou dans un cadre dialogué)
- les professeurs ont été marqués par un moment "tout document" dans les années 80 et 90 souvent avec présence de fiches d'activités. Cette tendance a été largement relayé par les formateurs Iufm et une partie des corps d'inspection. On a pu reprocher à cette démarche le temps passé sur le simple prélèvement de l'information et un certain émiettement. Avec aussi la production d'une trace écrite peu claire.
- on trouve aussi encore, en partie en conséquence de cette période, souvent dans les cours d'histoire géographie une utilisation très fortes de documents. Mais dans de nombreux cas il s'agit de documents prétextes ou l'apport de connaissances est fait par l'enseignant, le temps de travail laissé à l'élève étant quasi-nul ou très limité.
PS : Elyas, ce sont effectivement des choses déjà dites, mais si on ne veut pas les entendre...
- ElyasEsprit sacré
Tu oublies de préciser, Tamerlan, que cette pratique du tout document, du document prétexte et de la fiche d'activité provoquant un émiettement du savoir est toujours très prégnant dans les pratiques. Il faudra encore 5 ans pour en sortir. Soit dans 2 programmes à ce rythme. Oui, j'ai confiance dans l'avenir.
- InvitéInvité
Elyas a écrit:Tu oublies de préciser, Tamerlan, que cette pratique du tout document, du document prétexte et de la fiche d'activité provoquant un émiettement du savoir est toujours très prégnant dans les pratiques. Il faudra encore 5 ans pour en sortir. Soit dans 2 programmes à ce rythme. Oui, j'ai confiance dans l'avenir.
Oui... Peut-être plus en l'absence de formation continue...
- kiwiGuide spirituel
Ignatius: je parlais des corps d'inspection d'HG. Je n'ai pas la prétention de connaître et de commenter les discours des IPR d'autres matières.
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:Tu oublies de préciser, Tamerlan, que cette pratique du tout document, du document prétexte et de la fiche d'activité provoquant un émiettement du savoir est toujours très prégnant dans les pratiques. Il faudra encore 5 ans pour en sortir. Soit dans 2 programmes à ce rythme. Oui, j'ai confiance dans l'avenir.
Il faut bien voir que une bonne partie des profs en poste en ce moment ont été formés à ça et on ne les a jamais formés à autre chose. Donc, s'ils n'ont pas évolué par eux-mêmes, ils en sont encore e à ça. Ma collègue en est un parfait exemple : sa pédagogie repose sur des fiches d'activité qu'elle fait remplir à la maison aux élèves.
- AnaxagoreGuide spirituel
Celeborn, grâce à qui et à quelle époque la fin des méthodes à la mords-moi-le-noeud comme dit Kiwi?
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"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- IgniatiusGuide spirituel
kiwi a écrit:Ignatius: je parlais des corps d'inspection d'HG. Je n'ai pas la prétention de connaître et de commenter les discours des IPR d'autres matières.
Merci Celeborn : les documents cités mettent bien en évidence ce qu'on se tue à dire, à savoir que les démarches à la mord-moi-le-nœud, en HG, c'est fini. On revient à un enseignement plus classique (si l'on excepte l'edc, mais cette démarche peut être pertinente sur certaines notions).
OK, je ne comprenais pas le "LES corps d'inspection" : il n'y en a qu'un par discipline non ?
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
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- Programmes du Primaire : le Conseil Supérieur des Programmes demande un report à la rentrée 2016.
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