- BoubouleDoyen
ycombe a écrit:Mettre une note basse n'est pas pénaliser: c'est informer qu'il y a un problème. Si tu laisses passer, il y a le risque que tes élèves ne fassent pas d'effort en orthographe, jugeant que ce n'est pas important. Il faut noter l'orthographe et donner des pistes pour l'améliorer par le travail personnel.Thalie a écrit:
Comment pénaliser de bons élèves qui font des phrases plutôt correctes (mais assez simples et sans ponctuation) mais dont l'orthographe est problématique ?
J'ai du mal car ce n'est pas de leur faute ! Ils n'ont pas eu les cours d'orthographe qu'ils auraient dus avoir en primaire. D'ailleurs, je suis souvent agacée par les parents de ces bons élèves qui veulent me voir alors que je n'ai rien de spécial à leur dire mais les plus conscients d'entre eux ne me parlent que d'orthographe.
Je suis d'accord avec ycombe. On note une production, il y a des prérequis indispensables. Plus on attend, plus ce sera difficile.
- BoubouleDoyen
ysabel a écrit:
Je ne suis même pas étonnée. A chaque fois que je fais de la conjugaison en AP avec les secondes, les gamins se battent presque pour aller au tableau
Je crois qu'effectivement l'AP peut être un lieu où on travaille ces bases-là.
- AlexJobNiveau 2
Cependant, je me permets de m'interroger... Si les enseignants sont tous aussi conscients du problème et des ravages du pédagogisme, pourquoi reconduisent ils des syndicats totalement acquis à toutes les nouvelles lubies du moment ?
Je pose vraiment la question naïvement car je ne connais pas bien les rapports de force syndicaux. Mais tout de même, il y a des moyens d'expression qui permettraient de pousser une gueulante et de freiner le soin que mettent certaines personnes en haut à casser ce à quoi nous sommes attachés ?
Je pose vraiment la question naïvement car je ne connais pas bien les rapports de force syndicaux. Mais tout de même, il y a des moyens d'expression qui permettraient de pousser une gueulante et de freiner le soin que mettent certaines personnes en haut à casser ce à quoi nous sommes attachés ?
- RendashBon génie
Je pense que le mot clef dans ta phrase est "tous". D'après les témoignages des collègues PE ici, il semblerait que ça ne soit pas vraiment le cas, et que les partisans des méthodes actuelles et/ou ceux qui considèrent que ne pas maîtriser l'orthographe et la grammaire n'est pas vraiment un problème, soient en fait légion. Entre ceux qui se sont détournés des syndicats, ceux qui votent pour d'autres raisons, et ceux qui sont convaincus qu'il n'y a pas vraiment de problème (ou qu'il est nécessaire de poursuivre dans la même voie pour les résoudre), il y a de quoi donner une large part à ces syndicats-là. Je crois.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RoninMonarque
AlexJob a écrit:Cependant, je me permets de m'interroger... Si les enseignants sont tous aussi conscients du problème et des ravages du pédagogisme, pourquoi reconduisent ils des syndicats totalement acquis à toutes les nouvelles lubies du moment ?
Je pose vraiment la question naïvement car je ne connais pas bien les rapports de force syndicaux. Mais tout de même, il y a des moyens d'expression qui permettraient de pousser une gueulante et de freiner le soin que mettent certaines personnes en haut à casser ce à quoi nous sommes attachés ?
Dans le primaire il y a pas du tout consensus sur le sujet, au contraire, beaucoup de collègues considèrent que ce n'est pas un problème, voire ce qui a été écrit plus haut par les PE du forum.
- AlexJobNiveau 2
Et du coup avec les super réseaux "ECLAIR" vous n'arrivez pas à faire passer quelques messages aux PE ? :flower: (ne me tapez pas, je suis jeune et insouciant ...)
- JohnMédiateur
Bentolila et le fondateur du projet voltaire étaient en débat sur ce sujet vers 13h20. Mais je n'ai pas su si c'était RTL ou Europe 1 !
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ThalieGrand sage
Euh...comment dire, moi je ne suis pas en ECLAIR mais je suis convoquée au conseil école/collège qui se déroule entre un IEN et deux (comment appelle-t-on leur prof formateur déjà ? J'ai oublié, encore un sigle). Difficile de parler sans décodeur (formule préférée de mon cde)AlexJob a écrit:Et du coup avec les super réseaux "ECLAIR" vous n'arrivez pas à faire passer quelques messages aux PE ? :flower: (ne me tapez pas, je suis jeune et insouciant ...)
- RoninMonarque
Beaucoup de PE ( j'ai dit beaucoup, pas tous, hein...) sont convaincus par les sciencelédukation ou s'en tapent comme de leur premier livret de compétences, ou plus grave, cherchent surtout à ne pas être trop emmerdés par leur hiérarchie. Je rappelle à toutes fins utiles que le contrôle de la hiérarchie est beaucoup plus présent dans le primaire que dans le secondaire. D'ailleurs, les IEN se caractérisent par leur soumission et leur suivisme aux instructions officielles, c'est comme cela qu'ils sont recrutés. Une des caractéristiques du catéchisme du primaire c'est la critique du disciplinaire et donc l'idée que le primaire sait "écouter" et "accompagner" les enfants alors que les méchants profs de collège-lycée font rien qu'à emmerder les élèves avec leurs connaissances mortes toutes pourries.
Or, l'orthographe, Evelyne Charmeux a bien dit ( demi-déesse du primaire, c'est dire le niveau intellectuel...) c'est la science des ânes, ça ne sert qu'à discriminer ceux qui n'ont pas la culture bourgeoise. Toujours les vieux restes de Bourdieu mélangés à la sauce compassionnelle. On ( MCF Histoire, MCF géographie, IUFM de province ) m'a doctement expliqué, que, "même quand on travaille l'orthographe, ils font des erreurs", et puis "ils ont jusqu'au bac pour travailler la langue".
Alors, le primaire....
Or, l'orthographe, Evelyne Charmeux a bien dit ( demi-déesse du primaire, c'est dire le niveau intellectuel...) c'est la science des ânes, ça ne sert qu'à discriminer ceux qui n'ont pas la culture bourgeoise. Toujours les vieux restes de Bourdieu mélangés à la sauce compassionnelle. On ( MCF Histoire, MCF géographie, IUFM de province ) m'a doctement expliqué, que, "même quand on travaille l'orthographe, ils font des erreurs", et puis "ils ont jusqu'au bac pour travailler la langue".
Alors, le primaire....
- Thalia de GMédiateur
J'ai eu l'occasion de rencontrer des IEN dans le cadre de rencontres CM2-6eet c'estexactement ce que j'ai pu analyser : du catéchisme. Ils, ou plutôt elle, crampée sur un dogme et totalement fermée à toute discussion alors que dans mon bassin certains PE, horreur et damnation, restent adeptes de l'apprentissage de l'orthographe et des conjugaisons.Ronin a écrit:Beaucoup de PE ( j'ai dit beaucoup, pas tous, hein...) sont convaincus par les sciencelédukation ou s'en tapent comme de leur premier livret de compétences, ou plus grave, cherchent surtout à ne pas être trop emmerdés par leur hiérarchie. Je rappelle à toutes fins utiles que le contrôle de la hiérarchie est beaucoup plus présent dans le primaire que dans le secondaire. D'ailleurs, les IEN se caractérisent par leur soumission et leur suivisme aux instructions officielles, c'est comme cela qu'ils sont recrutés. Une des caractéristiques du catéchisme du primaire c'est la critique du disciplinaire et donc l'idée que le primaire sait "écouter" et "accompagner" les enfants alors que les méchants profs de collège-lycée font rien qu'à emmerder les élèves avec leurs connaissances mortes toutes pourries.
Or, l'orthographe, Evelyne Charmeux a bien dit ( demi-déesse du primaire, c'est dire le niveau intellectuel...) c'est la science des ânes, ça ne sert qu'à discriminer ceux qui n'ont pas la culture bourgeoise. Toujours les vieux restes de Bourdieu mélangés à la sauce compassionnelle. On ( MCF Histoire, MCF géographie, IUFM de province ) m'a doctement expliqué, que, "même quand on travaille l'orthographe, ils font des erreurs", et puis "ils ont jusqu'au bac pour travailler la langue".
Alors, le primaire....
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RoninMonarque
Il n'y a pas de discussion dans le primaire. Les IEN ordonnent, ceux qui s'opposent se font taper dessus, point barre.
_________________
- IphigénieProphète
'était sur RTL mais je n'ai pas écoutéJohn a écrit:Bentolila et le fondateur du projet voltaire étaient en débat sur ce sujet vers 13h20. Mais je n'ai pas su si c'était RTL ou Europe 1 !
- IphigénieProphète
John a écrit:Bentolila et le fondateur du projet voltaire étaient en débat sur ce sujet vers 13h20. Mais je n'ai pas su si c'était RTL ou Europe 1 !
Il y a tellement de strates de dysfonctionnement dans l'apprentissage de l'orthographe que c'en est décourageant.
- SapotilleEmpereur
Je ne sais plus où j'ai lu, , dans ce fil, que des parents payaient 60 euros de l'heure des cours de soutien pour que leurs enfants fassent du Bled !!!
Dois-je réviser mes tarifs, moi qui ne demande que 10 euros pour le même genre de prestations ? :|
Dois-je réviser mes tarifs, moi qui ne demande que 10 euros pour le même genre de prestations ? :|
- doctor whoDoyen
Je ne sais pas si cela a été signalé : http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/301214/la-question-de-lorthographe-luniversite-une-nouveaute
C'est l'habituel argument leliévrien du "Mais on s'est toujours plaint du niveau en orthographe !"
Un extrait pour rire :
20 fautes dans une dissert de Terminales ! Fichtre ! Ca fait envie. Aujourd'hui, c'est 100.
(Et puis, il faut voir la longueur des dissertations actuelles...)
C'est l'habituel argument leliévrien du "Mais on s'est toujours plaint du niveau en orthographe !"
Un extrait pour rire :
Claude Lelièvre a écrit:« La décadence est réelle, elle n’est pas une chimère : il est banal de trouver vingt fautes d’orthographe dans une même dissertation littéraire de classes terminales. Le désarroi de l’école ne date réellement que de la IV° République » ( Noël Deska, « Un gachis qui défie les réformes : l’enseignement secondaire », 1956 ).
20 fautes dans une dissert de Terminales ! Fichtre ! Ca fait envie. Aujourd'hui, c'est 100.
(Et puis, il faut voir la longueur des dissertations actuelles...)
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- IphigénieProphète
On a longtemps nié le problème avec "le niveau monte", la "science des ânes" et les méthodes "intelligentes"...
Pas étonnant qu'après quarante ans d'aveuglement le problème explose à la figure des universitaires.
Mais pas sûr qu'on puisse le corriger: tant d'étudiants ont été mal formés qu'il va devenir très difficile de trouver des PE capables de tenir cet enseignement ( je connais nombre de certifiés de lettres qui ne maîtrisent aujourd'hui vraiment ni orth ni grammaire, si tant est que la "nouvelle" grammaire soit maîtrisable, d'ailleurs).
Pas étonnant qu'après quarante ans d'aveuglement le problème explose à la figure des universitaires.
Mais pas sûr qu'on puisse le corriger: tant d'étudiants ont été mal formés qu'il va devenir très difficile de trouver des PE capables de tenir cet enseignement ( je connais nombre de certifiés de lettres qui ne maîtrisent aujourd'hui vraiment ni orth ni grammaire, si tant est que la "nouvelle" grammaire soit maîtrisable, d'ailleurs).
- GrypheMédiateur
Merci pour les conseils.Rendash a écrit:Gryphe a écrit:Avec quels ouvrages ? Parce que tu m'impressionnes.Rendash a écrit: Je me suis remis à la grammaire et à la conjugaison cette année, parce qu'il m'était insupportable qu'un professeur d'histoire-géographie ne maîtrisât pas à fond sa propre langue.
Alors je m'entraîne quand et comme je peux
Bon, pour commencer, j'ai lu quelques pages de mon vieux Bescherelle cet aprèm... :lol:
- Spoiler:
Moi aussi ze veux savoir parler au subjonctif.
Le problème n'étant pour moi pas seulement de le conjuguer que de savoir maîtriser correctement les concordances des temps.
- Spoiler:
Et ne parlons pas de la différence futur/conditionnel...
Pareil, je me suis plongé dans mon Bescherelle pour me remettre dans le bain, j'avais un BLED qui traînait dans ma bibliothèque ; et surtout je me suis entraîné, ici et ailleurs, d'abord sous la férule de M'âme Craquette, puis sans filet J'ai relu aussi avec un immense plaisir certains de mes livres favoris dans lesquels les tournures de phrases qui me posaient problème sont maniées avec une dextérité confondante.
Je ne sais pas si c'est pareil pour toi, mais quand j'étais môme je ne me posais aucune question, je savais comment écrire tel ou tel mot. Aujourd'hui... é_è
En ce qui me concerne, c'est une longue histoire...
- Spoiler:
- A l'école primaire, on faisait très très peu de grammaire, c'était une école "post-68" basée sur l'éveil. C'était très chouette, le maître nous lisait le Petit Nicolas quand on était sage.
Bref, j'ai passé cinq très belles années, mais n'ai pas appris grand chose côté grammaire. Pour l'orthographe en revanche, ça allait mieux car à l'époque j'étais grande lectrice et ai donc appris en fréquentant les mots régulièrement.
Changement de région, arrivée au collège, et là, c'est le drame : je me rends compte que mes copines étaient bien meilleures que moi, ce qui était tant mieux pour elle, en tant que tel ça ne me dérangeait pas, mais surtout, je me rends compte qu'elles avaient appris des tas de choses que je n'avais pas apprises.
Sur tout le collège, j'ai fait seulement deux ans de grammaire, en 5ème et en 3ème. Mme Penin, reconnaissance éternelle .
Je me suis alors mise à fluoter mon dictionnaire et ai appris la grammaire française en apprenant les grammaires allemande et grecque. En revanche, pour la conjugaison, je n'ai jamais réussi vraiment à me mettre à flot, notamment pour les temps et modes peu usités à l'oral. Je me débrouille en reformulant les phrases autrement, quand je sens que je vais tomber dansun piègeun passé simple que je ne sais pas conjuguer correctement.
Bref, si j'en crois tes remèdes, il n'y a finalement pas de secret : il faut juste bosser car ça ne rentrera pas tout seul...
- Spoiler:
- Et voilà comment j'ai fini par rejoindre un syndicat jugé "conservateur".
60, ça me paraît beaucoup, mais 10, pas beaucoup. Alors il me semble que oui, tu peux réviser tes tarifs !Sapotille a écrit:Je ne sais plus où j'ai lu, , dans ce fil, que des parents payaient 60 euros de l'heure des cours de soutien pour que leurs enfants fassent du Bled !!!
Dois-je réviser mes tarifs, moi qui ne demande que 10 euros pour le même genre de prestations ? :|
- ThalieGrand sage
60€ dans le supérieur.
- SapotilleEmpereur
Demander plus de 10 euros pour ce qui devrait être gratuit à l'école, je n'ose pas !!!
Et puis, j'ai tant de demandes que ma petite pochette se remplit vite !
En décembre, j'ai vidé mon bas de laine pour acheter un bouc, une chèvre, un bélier et une brebis pour une famille qui habite dans la brousse, au Burkina Faso.
Et la jeune fille de cette famille ne fait que très peu de fautes d'orthographe, elle !
Et puis, j'ai tant de demandes que ma petite pochette se remplit vite !
En décembre, j'ai vidé mon bas de laine pour acheter un bouc, une chèvre, un bélier et une brebis pour une famille qui habite dans la brousse, au Burkina Faso.
Et la jeune fille de cette famille ne fait que très peu de fautes d'orthographe, elle !
- SapotilleEmpereur
Thalie a écrit:60€ dans le supérieur.
Donc 10 euros pour mon bas de l'échelle, cela suffit !
- Presse-puréeGrand sage
C'est moi qui ai évoqué cela, puisque j'ai deux amis qui ont embrassé la profession de professeur particulier dans une grande ville et qui se félicitent cyniquement qu'on fasse mal notre boulot.
Je rebondis sur le post de Doctor Who. On ne peut nier l'existence de la rhétorique décliniste (c'est assez amusant, par exemple, de lire ce que disait Victor Bérard de ses étudiants au début du XIXème siècle).
Mais son existence est devenue un prétexte paresseux pour se dispenser de réfléchir à l'enseignement de ce qui est perçu comme rébarbatif (les "gammes", comme disent les pianistes), voire cela conduit à la négation de l'importance de ces notions (en gros, tout ce qui s'apprend par coeur, puisque le par-coeur est la négation de la pensée, c'est bien connu).
Je rebondis sur le post de Doctor Who. On ne peut nier l'existence de la rhétorique décliniste (c'est assez amusant, par exemple, de lire ce que disait Victor Bérard de ses étudiants au début du XIXème siècle).
Mais son existence est devenue un prétexte paresseux pour se dispenser de réfléchir à l'enseignement de ce qui est perçu comme rébarbatif (les "gammes", comme disent les pianistes), voire cela conduit à la négation de l'importance de ces notions (en gros, tout ce qui s'apprend par coeur, puisque le par-coeur est la négation de la pensée, c'est bien connu).
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- doctor whoDoyen
Mais l'existence d'une rhétorique décliniste n'exclut pas la possibilité d'un déclin.
Et puis, même sans parler de déclin, il faut admettre qu'il est possible de faire bien mieux que ce qu'on fait actuellement, et pour pas un rond.
Et puis, même sans parler de déclin, il faut admettre qu'il est possible de faire bien mieux que ce qu'on fait actuellement, et pour pas un rond.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Presse-puréeGrand sage
doctor who a écrit:Mais l'existence d'une rhétorique décliniste n'exclut pas la possibilité d'un déclin.
Oui, bien sûr. Sauf que c'est précisément l'inverse que disent ceux qui considèrent qu'il n'y a aucun problème dans l'enseignement de la langue française.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- RobinFidèle du forum
Presse-purée a écrit:C'est moi qui ai évoqué cela, puisque j'ai deux amis qui ont embrassé la profession de professeur particulier dans une grande ville et qui se félicitent cyniquement qu'on fasse mal notre boulot.
Je rebondis sur le post de Doctor Who. On ne peut nier l'existence de la rhétorique décliniste (c'est assez amusant, par exemple, de lire ce que disait Victor Bérard de ses étudiants au début du XIXème siècle).
Mais son existence est devenue un prétexte paresseux pour se dispenser de réfléchir à l'enseignement de ce qui est perçu comme rébarbatif (les "gammes", comme disent les pianistes), voire cela conduit à la négation de l'importance de ces notions (en gros, tout ce qui s'apprend par coeur, puisque le par-coeur est la négation de la pensée, c'est bien connu).
Je comprends qu'on "s'en félicite", mais en ce qui me concerne, ce n'est pas "cyniquement".
J'aurais préféré de loin continuer à enseigner après 60 ans dans des conditions correctes et dans le cadre de l’Éducation nationale, plutôt que d'enseigner maintenant dans un organisme privé. Mais ça n'a pas été possible. J'ai fait des efforts surhumains, essayé de tenir en serrant les dents, mais on ne peut pas tenir quasiment seul et remonter constamment à contre-courant comme les saumons, qui d'ailleurs en meurent.
J'ai renoncé à m'interroger sur cette idéologie et à la contester de l'intérieur. C'est irrémédiable. On ne s'attaque pas à une idéologie et à des idéologues, on ne les fait jamais changer d'avis et le réel n'a aucune prise sur eux (j'ai connu ça du temps de l'emprise des "maîtres penseurs : Hegel, Marx et Nietzsche (quelle bouillie !), à l'université notamment. Et puis tout ça s'est écroulé d'un seul coup. Je dirais plutôt envolé en fumée, sans bruit, comme une baudruche qui éclate. On est passé à autre chose. Peut-être qu'après moults ravages, le même phénomène d'exténuation par l'absurde se produira pour le pédagogisme.
Donc je travaille comme je sens qu'il faut le faire, je fais des dictées (avec le Bled et le Bescherelle), des cours de grammaires structurés avec un vieux manuel de chez Bordas, du vocabulaire, de l’étymologie gréco-latine, etc., avec des élèves qui en veulent et qui comprennent que "ça a du sens", comme on dit aujourd'hui.
- IphigénieProphète
L'enseignement de l'orthographe a changé dans les années fin 70-80: c'était pile quand j'ai commencé à enseigner:
sous la pression de la critique de l'orthographe comme "science bourgeoise" par excellence (science des ânes) d'une part, et la révolution pédagogique générale consistant à refuser le par cœur pour le remplacer par l'étude raisonnée et intelligente de la langue d'autre part.
C'est là qu'on a introduit les dictées préparées,commentées, à trou, à corriger, à ne noter que sur un point particulier (voire sans noter, car la note est un traumatisme et la notion de "faute" un reliquat judéo-chrétien inadmissible voire fascisant), et toutes sortes de délires imaginatifs, en même temps qu'on s'est mis à faire de la grammaire intelligente, déductive, interrogeant les cas limites, remettant en question les dénominations antiques .
En même temps, enfin, qu'on a commencé de faire tous les efforts possibles pour tordre le cou aux langues anciennes , ces autres agents de l'élitisme bourgeois, pour préparer la massification de l'enseignement , avec des masses "par nature" incapables d'assimiler ces anciens savoirs (même pas la peine d'essayer).
Je dois dire que j'ai conscience douloureuse d'avoir appartenu à la génération des enseignants qui ont vécu sinon causé ce désastre éducatif.
Et aujourd'hui? ben, voilà.
Ah j'oubliais aussi: j'avais alors en collège( années 78 à 85) la possibilité de consacrer chaque semaine une heure à l'ortho, une à la grammaire, une à la récitation, une à la rédaction, et les autres (...) à la lecture. Et avec 24 élèves maxi. Quid aujourd'hui?
sous la pression de la critique de l'orthographe comme "science bourgeoise" par excellence (science des ânes) d'une part, et la révolution pédagogique générale consistant à refuser le par cœur pour le remplacer par l'étude raisonnée et intelligente de la langue d'autre part.
C'est là qu'on a introduit les dictées préparées,commentées, à trou, à corriger, à ne noter que sur un point particulier (voire sans noter, car la note est un traumatisme et la notion de "faute" un reliquat judéo-chrétien inadmissible voire fascisant), et toutes sortes de délires imaginatifs, en même temps qu'on s'est mis à faire de la grammaire intelligente, déductive, interrogeant les cas limites, remettant en question les dénominations antiques .
En même temps, enfin, qu'on a commencé de faire tous les efforts possibles pour tordre le cou aux langues anciennes , ces autres agents de l'élitisme bourgeois, pour préparer la massification de l'enseignement , avec des masses "par nature" incapables d'assimiler ces anciens savoirs (même pas la peine d'essayer).
Je dois dire que j'ai conscience douloureuse d'avoir appartenu à la génération des enseignants qui ont vécu sinon causé ce désastre éducatif.
Et aujourd'hui? ben, voilà.
Ah j'oubliais aussi: j'avais alors en collège( années 78 à 85) la possibilité de consacrer chaque semaine une heure à l'ortho, une à la grammaire, une à la récitation, une à la rédaction, et les autres (...) à la lecture. Et avec 24 élèves maxi. Quid aujourd'hui?
- SapotilleEmpereur
Robin a écrit:
Donc je travaille comme je sens qu'il faut le faire, je fais des dictées (avec le Bled et le Bescherelle), des cours de grammaires structurés avec un vieux manuel de chez Bordas, du vocabulaire, de l’étymologie gréco-latine, etc., avec des élèves qui en veulent et qui comprennent que "ça a du sens", comme on dit aujourd'hui.
C'est tout à fait cela, même s'ils sont encore à l'école primaire !
Et quand ils sont en 6 ème ou 5 ème, ils savent exactement ce qu'ils viennent chercher !
C'est très gratifiant.
- Les étudiants préfèrent les cours à l'ancienne >> article du Figaro Etudiant
- Un étudiant nigérian à Tokyo résout un problème mathématique posé depuis 30 ans [Le Figaro étudiant]
- Orthographe : Le Figaro Etudiant fait la promotion du Projet Voltaire
- [Le Figaro Étudiant] Le déclin alarmant de l'enseignement du latin et du grec
- [Le Figaro Etudiant] "Le niveau des diplômes a baissé, selon l’Insee"
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum