- BalthamosDoyen
holderfar a écrit:Au lieu de se moquer, on pourrait tout bêtement demander comment les profs d'EPS font, non?
tetelleriv a écrit:
Je suis prof d'EPS (...) on nous demande aussi de prendre les enfants inaptes partiels ou en situation de handicap. Certe cela fait du travail en plus. Par exemple lorsque je fais de la course en durée, je prépare en plus un programme de marche. Cela permet ainsi à ces élèves de faire une activité sportive. En badminton, je peux proposer des raquettes à manche plus court, diminuer la taille du terrain. En sport co, limiter la distance de défense ( j'ai une élève qui ne peut se servir de sa main droite, sa main est atrophiée, donc joue seulement d'une main)... Le plus difficile pour moi est de me souvenir de leurs difficultés qui sont différentes d'un élève à un autre. Et j'avoue qu'il m'arrive parfois d'oublier.
tetelleriv a écrit:
Depuis qq années, l'évaluation en course au lycée ne se fait plus sur la performance mais sur le savoir s'entraîner, ils doivent programmer leur entraînement de 30' en fonction des objectifs à atteindre, doivent faire la séance puis repérer les sensations ressenties et programmer un entraînement en fonction des sensations ressenties pour la séance suivante. Je les évalue donc sur quasiment les mêmes compétences sauf qu'ils ne courent pas.
Après pour ce qui est du socle ou des compétences, c'est un autre débat.
Pour la moquerie, je ne l'ai pas lu. Ai je peut être une autre lecture...
- InvitéInvité
Si, il y a eu moquerie, c'est net, même si je pense que ce n'est pas forcément conscient. On est passé du sujet d'évaluations différenciées avec les inconvénients qu'elles peuvent présenter en terme de temps à une discussion sur les maladresses réelles ou supposées de tetelleriv à des quolibets sur la manière d'évaluer en EPS, ce qui fait qu'on a glissé sans s'en rendre compte dans l'ad personam (puisque tetelleriv est prof d'EPS). Et vu de l'extérieur, ça a de quoi mettre mal à l'aise.
Après, moi je ne trouve pas bête cette manière d'évaluer, ça permet de ne pas mettre le paquet sur les seules capacités physiques du gamin...
Et pour en revenir au sujet, s'il n'est clairement pas imaginable de pouvoir tout aménager tout le temps pour les élèves dys ou autres, ce que dit tetelleriv n'est pas forcément à balayer d'un revers de la main pour autant.
Après, moi je ne trouve pas bête cette manière d'évaluer, ça permet de ne pas mettre le paquet sur les seules capacités physiques du gamin...
Et pour en revenir au sujet, s'il n'est clairement pas imaginable de pouvoir tout aménager tout le temps pour les élèves dys ou autres, ce que dit tetelleriv n'est pas forcément à balayer d'un revers de la main pour autant.
- JohnMédiateur
Quelques remarques :
1 - il y a un fil rempli de messages où des profs se souviennent de l'époque où l'EPS n'évaluait que les performances physiques. C'est rarement pour chanter les louanges de cette manière de faire.
2 - les profs de français évaluent leurs élèves de plein de manières différentes (orthographe, grammaire, conjugaison, rédaction, commentaire, dissertation, etc.). Il en va de même pour les profs de toutes les matières. Pourquoi seuls les profs d'EPS devraient-ils évaluer leurs élèves d'une seule manière ?
3 - La "course" en particulier, et l'EPS en général, ce n'est pas juste "courir vite".
1 - il y a un fil rempli de messages où des profs se souviennent de l'époque où l'EPS n'évaluait que les performances physiques. C'est rarement pour chanter les louanges de cette manière de faire.
2 - les profs de français évaluent leurs élèves de plein de manières différentes (orthographe, grammaire, conjugaison, rédaction, commentaire, dissertation, etc.). Il en va de même pour les profs de toutes les matières. Pourquoi seuls les profs d'EPS devraient-ils évaluer leurs élèves d'une seule manière ?
3 - La "course" en particulier, et l'EPS en général, ce n'est pas juste "courir vite".
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- User5899Demi-dieu
Je vais redire ce que j'ai écrit plus haut. Dans ma discipline, ce que vous demandez me semble très accessible sans coûter des efforts démesurés. Ca me ferait bien suer de priver un élève capable de suivre de cours qui sont à sa portée au prétexte qu'il a un handicap quand tant de mes valides ne font aucun effort pour en saisir 10%. Bien sûr, il est déplaisant que le ministère ait décidé voilà presque dix ans de se débarrasser du problème en scolarisant sans aide des adolescents handicapés et je m'irrite moi-même du comportement consumériste et autoritaire de certains parents qui vous jettent leur PAI au visage (et par parenthèse, ils peuvent aller se faire habiller pour l'hiver où ils veulent). Mais là, honnêtement, je ne comprends pas (pour les lettres du moins) en quoi l'adaptation nous poserait un problème réel.tetelleriv a écrit:mon fils a une intelligence normale, là où il ne peut pas rattraper son retard, cela concerne la lecture, l'écriture, le repérage dans l'espace. Il sait lire, il sait écrire mais cela lui demande un effort et une attention tels qu'il ne peut pas maintenir son effort suffisamment longtemps. Si en plein milieu des vacances, je lui demande de faire exercice de 10 minutes tous les jours où il doit écrire à la main et lire, il en sera capable car il pige tout et retient bien, MAIS lui demander de faire ces exercices en cours pendant 1 heure est pour lui de l'ordre de l'impossible, où s'il y arrive, il sera épuisé pour le reste de la journée. Grâce à l'ordi et un minimum d'adaptation, il est en réussite et s'il est en difficulté cette année, c'est parce qu'il n'a pas l'AVS dont il devrait avoir droit pour pouvoir suivre les cours. Je suis en attente d'une audience au tribunal administratrice à ce sujet.
Euh, alors là, désolé, mais celui qui applique ce que dit le toubib, c'est l'infirmier, hein. Je n'ai pas à exécuter l'ordre d'un docteur. Je peux discuter d'une demande avec des parents, mais ce sera tout.Al a écrit:Heu... personnellement, j'applique ce que disent les toubibs. Je ne suis personne pour décréter qu'ils ne savent pas ce qu'ils font et/ou qu'ils agissent malhonnêtement. Je n'aimerais pas qu'on me fasse le même procès.
Surtout que pour une fois, il semble s'agir véritablement d'EPS et non de sport ou de performance : on ne s'en plaindra pas.holderfar a écrit:Si, il y a eu moquerie, c'est net, même si je pense que ce n'est pas forcément conscient. On est passé du sujet d'évaluations différenciées avec les inconvénients qu'elles peuvent présenter en terme de temps à une discussion sur les maladresses réelles ou supposées de tetelleriv à des quolibets sur la manière d'évaluer en EPS, ce qui fait qu'on a glissé sans s'en rendre compte dans l'ad personam (puisque tetelleriv est prof d'EPS). Et vu de l'extérieur, ça a de quoi mettre mal à l'aise.
Après, moi je ne trouve pas bête cette manière d'évaluer, ça permet de ne pas mettre le paquet sur les seules capacités physiques du gamin...
- CelebornEsprit sacré
John a écrit:
3 - La "course" en particulier, et l'EPS en général, ce n'est pas juste "courir vite".
Tout à fait d'accord. Mais la course, c'est quand même courir, à un moment. Il ne s'agit pas de dire que ça se résume à la performance. Mais il se passe quand même de drôles de choses dans la didactique de cette discipline.
Mais il faudrait (r)ouvrir une discussion à ce sujet ailleurs. L'EPS est une discipline qui a eu une évolution très particulière, qui explique un rapport avec une certaine vision des "sciences de l'éducation". Je pense qu'on peut sortir de l'alternative "rien que la performance finale" VS "rien que l'investissement". C'est d'ailleurs, il me semble, ce que la plupart de mes collègues font dans leurs barèmes, et ils ont bien raison.
edit : pour apporter une précision, ce n'est pas tant l'adaptation qui me paraît gênante — au contraire, s'il y a moyen de faire faire une activité adaptée aux élèves plutôt que de les dispenser à la chaîne, c'est tout bénéfice — que les questions d'évaluation (et de diplômes) qui se posent en bout de chaîne. Et ça ne vaut pas que pour l'EPS. Je crois qu'on ne s'est pas trop posé la question de la valeur des diplômes que l'on octroyait ainsi, notamment en termes de poursuites d'études et de choix de carrière.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- roxanneOracle
Pour ma part, çe n'était pas une moquerie mais un constat, une interrogation. Nos ipr, notre adjointe citent l'eps comme matière innovante et exemplaire en matière de socle et de compétences, c'est aussi le cas dans le document officiel du ministère. Et, je subis au quotidien dans mon établissement le diktat de certains de ces collègues qui pour certains viennent m'explique comment enseigner les lettres. Mais effectivement, c'est un autre débat, même si c'est tetellriv qui a abordé la question en citant l'évaluation de la course ( çe qui m'a ramenée à des discussions avec des collègues d'eps qui raisonnent ainsi et voudraient que chacun fasse de même).holderfar a écrit:Si, il y a eu moquerie, c'est net, même si je pense que ce n'est pas forcément conscient. On est passé du sujet d'évaluations différenciées avec les inconvénients qu'elles peuvent présenter en terme de temps à une discussion sur les maladresses réelles ou supposées de tetelleriv à des quolibets sur la manière d'évaluer en EPS, ce qui fait qu'on a glissé sans s'en rendre compte dans l'ad personam (puisque tetelleriv est prof d'EPS). Et vu de l'extérieur, ça a de quoi mettre mal à l'aise.
Après, moi je ne trouve pas bête cette manière d'évaluer, ça permet de ne pas mettre le paquet sur les seules capacités physiques du gamin...
Et pour en revenir au sujet, s'il n'est clairement pas imaginable de pouvoir tout aménager tout le temps pour les élèves dys ou autres, ce que dit tetelleriv n'est pas forcément à balayer d'un revers de la main pour autant.
- HélipsProphète
Attention quand même, tetellriv nous a fait part de sa pratique parce que je lui ai demandé.
Je reconnais volontiers que je lui ai demandé pour avoir une idée de ce que pouvait lui demander comme investissement les aménagements. Et que je suis arrivée à la conclusion que ça doit lui demander 15 minutes par cycle, mais elle confirmera ou pas.
On va reprendre donc sur les aménagements si simples à faire qui demandent quelques minutes seulement :
1) un ordinateur en classe pour l'élève : ça, je m'en fiche un peu, j'ai d'ailleurs des élèves qui prennent des notes sur ordi sans raison particulière. J'ai juste un problème de prises dans mes salles : il n'y en pas 36, et elles ne sont pas forcément placées de façon pratique.
2) donner le cours sur support informatique : quand mon cours est effectivement sur support informatique (souvent) et utilisable par les élèves (moins souvent), il est à disposition des élèves sur Pronote, il suffit de le télécharger.
Ceux qui ne sont pas utilisables par un élève, c'est parce que c'est juste une trame sur laquelle on construit ensemble des exemples, des questions etc... ou que je n'ai pas eu le temps de les mettre en un beau diaporama. Dans les deux cas, je ne peux pas le donner.
3) les tiers temps : je ne peux pas. J'ai cours avant, après, les élèves aussi, et si je n'avais pas cours après, je ne reste pas. J'ai moi aussi une vie à l'extérieur.
4) les tableaux : il y en a dans plus de la moitié de mes contrôles, et alterner les couleurs :
a) ça me demande plus de temps
b) avec une photocopieuse noir et blanc, seule à laquelle j'ai accès, pour un élève, je vais rendre le tableau plus difficilement lisible pour les 35 autres.
5) rendre les évaluations sur ordi : je m'en fiche, mais à condition que l'élève sache me fournir un pdf et pas un document dans un format peu portable. Mes élèves de terminales ont fini par comprendre que quand elles m'envoyaient leur devoir maison par mail en word, je n'avais plus que le texte et pas une seule formule.
Je reconnais volontiers que je lui ai demandé pour avoir une idée de ce que pouvait lui demander comme investissement les aménagements. Et que je suis arrivée à la conclusion que ça doit lui demander 15 minutes par cycle, mais elle confirmera ou pas.
On va reprendre donc sur les aménagements si simples à faire qui demandent quelques minutes seulement :
1) un ordinateur en classe pour l'élève : ça, je m'en fiche un peu, j'ai d'ailleurs des élèves qui prennent des notes sur ordi sans raison particulière. J'ai juste un problème de prises dans mes salles : il n'y en pas 36, et elles ne sont pas forcément placées de façon pratique.
2) donner le cours sur support informatique : quand mon cours est effectivement sur support informatique (souvent) et utilisable par les élèves (moins souvent), il est à disposition des élèves sur Pronote, il suffit de le télécharger.
Ceux qui ne sont pas utilisables par un élève, c'est parce que c'est juste une trame sur laquelle on construit ensemble des exemples, des questions etc... ou que je n'ai pas eu le temps de les mettre en un beau diaporama. Dans les deux cas, je ne peux pas le donner.
3) les tiers temps : je ne peux pas. J'ai cours avant, après, les élèves aussi, et si je n'avais pas cours après, je ne reste pas. J'ai moi aussi une vie à l'extérieur.
4) les tableaux : il y en a dans plus de la moitié de mes contrôles, et alterner les couleurs :
a) ça me demande plus de temps
b) avec une photocopieuse noir et blanc, seule à laquelle j'ai accès, pour un élève, je vais rendre le tableau plus difficilement lisible pour les 35 autres.
5) rendre les évaluations sur ordi : je m'en fiche, mais à condition que l'élève sache me fournir un pdf et pas un document dans un format peu portable. Mes élèves de terminales ont fini par comprendre que quand elles m'envoyaient leur devoir maison par mail en word, je n'avais plus que le texte et pas une seule formule.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- CelebornEsprit sacré
Hélips a écrit:Attention quand même, tetellriv nous a fait part de sa pratique parce que je lui ai demandé.
En même temps, notre collègue s'occupant visiblement de la façon dont il faut enseigner et évaluer dans toutes les autres disciplines, je ne vois pas où était le problème de discuter de sa façon d'adapter et évaluer dans la sienne.
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- mathmaxExpert spécialisé
Ma petite contribution bêtement technique du matin : si un de vos élèves bénéficie d'un tiers temps et que vous ne pouvez lui accorder plus de temps qu'aux autres, vous ne devez pas lui supprimer un tiers des questions, mais un quart !
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- AlExpert spécialisé
Cripure, personnellement c'est l'inverse : je n'accède pas aux demandes parentales. Je leur dis que sans confirmation médicale officielle, je ne peux/veux rien faire. Après j'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose : j'ai eu déjà deux élèves mal voyants dans mes classes, dont l'une en fauteuil, avec AVS. Je n'ai pas pensé une seule seconde que ces élèves voyaient en fait très bien et que je pouvais ne pas tenir compte de leur handicap! :shock: j'avais des indications précises de professionnels (pas des parents), notamment sur la taille de police qu'ils pouvaient lire à peu près correctement. Ca ne me serait pas venu à l'idée de dire "ah non, moi je n'obéis pas aux ordres des médecins, pour ça y a les infirmiers!" :shock: Je réagissais au message disant que la personne avait balancé au conseil de classe que l'évaluation différenciée était une bêtise... je me mets à la place de cette élève en fauteuil avec de graves troubles de l'élocution et de la vision... au-delà de ses difficultés, elle avait un bon niveau, est passée en L et a eu un très bon bac (ben oui, avec tiers temps).
Sinon, cas plus "quotidien", j'ai trois "dys" quelque chose dans ma classe, surcroit de temps = 0 minutes, et pourtant j'évalue de façon différenciée et je mets en place des choses. Au tableau c'est écrit très gros (pour tout le monde donc). Pas de photocopie, nous travaillons avec manuel qu'ils arrivent à peu près à lire. Pour les évaluations soit je différencie, soit non, mais si je différencie c'est juste qu'ils ont moins de choses à faire dans le même temps puisque chaque réponse leur demande plus d'efforts. C'est surtout en dictées que j'évalue différemment. Je ne me prends pas la tête plus que ça et quand je vois que l'un arrive sans la différenciation, je ne l'applique pas.
Sinon, cas plus "quotidien", j'ai trois "dys" quelque chose dans ma classe, surcroit de temps = 0 minutes, et pourtant j'évalue de façon différenciée et je mets en place des choses. Au tableau c'est écrit très gros (pour tout le monde donc). Pas de photocopie, nous travaillons avec manuel qu'ils arrivent à peu près à lire. Pour les évaluations soit je différencie, soit non, mais si je différencie c'est juste qu'ils ont moins de choses à faire dans le même temps puisque chaque réponse leur demande plus d'efforts. C'est surtout en dictées que j'évalue différemment. Je ne me prends pas la tête plus que ça et quand je vois que l'un arrive sans la différenciation, je ne l'applique pas.
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- HélipsProphète
+1 je savais que quelque chose me faisait tiquer mais je ne retrouvai plusmathmax a écrit:Ma petite contribution bêtement technique du matin : si un de vos élèves bénéficie d'un tiers temps et que vous ne pouvez lui accorder plus de temps qu'aux autres, vous ne devez pas lui supprimer un tiers des questions, mais un quart !
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- Isis39Enchanteur
Cripure a écrit:
Je vais redire ce que j'ai écrit plus haut. Dans ma discipline, ce que vous demandez me semble très accessible sans coûter des efforts démesurés. Ca me ferait bien suer de priver un élève capable de suivre de cours qui sont à sa portée au prétexte qu'il a un handicap quand tant de mes valides ne font aucun effort pour en saisir 10%. Bien sûr, il est déplaisant que le ministère ait décidé voilà presque dix ans de se débarrasser du problème en scolarisant sans aide des adolescents handicapés et je m'irrite moi-même du comportement consumériste et autoritaire de certains parents qui vous jettent leur PAI au visage (et par parenthèse, ils peuvent aller se faire habiller pour l'hiver où ils veulent). Mais là, honnêtement, je ne comprends pas (pour les lettres du moins) en quoi l'adaptation nous poserait un problème réel.
Vous n'avez jamais eu de PAI vous demandant de n'utiliser que la liste de vocabulaire jointe ?
- CelebornEsprit sacré
Isis39 a écrit:
Vous n'avez jamais eu de PAI vous demandant de n'utiliser que la liste de vocabulaire jointe ?
Pour ma part, je n'ai jamais vu ça ; ça a l'air particulier, non ?
(Bon, en même temps, chez nous, le médecin scolaire ne signant plus les PAI pour dyslexie, il n'y en a donc plus ^^).
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- tetellerivNiveau 5
Hélips a écrit:Attention quand même, tetellriv nous a fait part de sa pratique parce que je lui ai demandé.
Je reconnais volontiers que je lui ai demandé pour avoir une idée de ce que pouvait lui demander comme investissement les aménagements. Et que je suis arrivée à la conclusion que ça doit lui demander 15 minutes par cycle, mais elle confirmera ou pas.
On va reprendre donc sur les aménagements si simples à faire qui demandent quelques minutes seulement :
1) un ordinateur en classe pour l'élève : ça, je m'en fiche un peu, j'ai d'ailleurs des élèves qui prennent des notes sur ordi sans raison particulière. J'ai juste un problème de prises dans mes salles : il n'y en pas 36, et elles ne sont pas forcément placées de façon pratique.
2) donner le cours sur support informatique : quand mon cours est effectivement sur support informatique (souvent) et utilisable par les élèves (moins souvent), il est à disposition des élèves sur Pronote, il suffit de le télécharger.
Ceux qui ne sont pas utilisables par un élève, c'est parce que c'est juste une trame sur laquelle on construit ensemble des exemples, des questions etc... ou que je n'ai pas eu le temps de les mettre en un beau diaporama. Dans les deux cas, je ne peux pas le donner.
3) les tiers temps : je ne peux pas. J'ai cours avant, après, les élèves aussi, et si je n'avais pas cours après, je ne reste pas. J'ai moi aussi une vie à l'extérieur.
4) les tableaux : il y en a dans plus de la moitié de mes contrôles, et alterner les couleurs :
a) ça me demande plus de temps
b) avec une photocopieuse noir et blanc, seule à laquelle j'ai accès, pour un élève, je vais rendre le tableau plus difficilement lisible pour les 35 autres.
5) rendre les évaluations sur ordi : je m'en fiche, mais à condition que l'élève sache me fournir un pdf et pas un document dans un format peu portable. Mes élèves de terminales ont fini par comprendre que quand elles m'envoyaient leur devoir maison par mail en word, je n'avais plus que le texte et pas une seule formule.
Je pense que nous sommes face à un malentendu, Helips, face à ce que tu dis, tu semblent adapter déjà beaucoup de choses et faire de ton mieux, je n'en demande pas plus pour mon fils. Ma lettre est peut-être trop longue mais je rappelle qu'à la fin de ma lettre, il est noté que je suis prête à être reçue par les enseignants dont ces adaptations posent problème afin de discuter ensemble d'une autre solution que l'enseignant peut proposer ou que je peut suggérer. Les professeurs de mon fils essayent de faire de leur mieux grâce à cette lettre et même si ce n'est pas totalement adapté, je ne leur en tiens pas rigueur en jetant le PAI de mon fils à la figure.
Il y a eu le problème il y a peu de temps avec le professeur de physiques dont l'évaluation était totalement inadapté, il a eu 1,5/20. Réponses sous forme de mots croisés, document hypercompacté. Nous avions travaillé 2 heures sur ce contrôle, j'avais fait une carte mentale, cherché des exercices sur internet pour qu'il s'entraîne. En aucun cas je suis allée l'agresser même si j'étais effondrée pour mon fils qui avait tant travaillé pour un tel résultat. Je lui ai envoyé un message via l'ENT pour le rencontrer, il m'a demander s'il était possible de communiquer par telephone, ce que nous avons fait et nous avons trouvé des solutions pour les prochains contrôles, sans problème.
Ce que je demande est bien évidemment un idéal, c'est à dire ce dont mon fils a besoin pour qu'il puisse exploiter tout son potentiel et contourner son handicap, après le plus important est la bienveillance des enseignants, qu'ils fassent de leur mieux avec les moyens qu'ils ont et ne reproche pas à mon fils de ne pas faire ce qu'il est tout simplement incapable de faire.
- tetellerivNiveau 5
Isis39 a écrit:Cripure a écrit:
Je vais redire ce que j'ai écrit plus haut. Dans ma discipline, ce que vous demandez me semble très accessible sans coûter des efforts démesurés. Ca me ferait bien suer de priver un élève capable de suivre de cours qui sont à sa portée au prétexte qu'il a un handicap quand tant de mes valides ne font aucun effort pour en saisir 10%. Bien sûr, il est déplaisant que le ministère ait décidé voilà presque dix ans de se débarrasser du problème en scolarisant sans aide des adolescents handicapés et je m'irrite moi-même du comportement consumériste et autoritaire de certains parents qui vous jettent leur PAI au visage (et par parenthèse, ils peuvent aller se faire habiller pour l'hiver où ils veulent). Mais là, honnêtement, je ne comprends pas (pour les lettres du moins) en quoi l'adaptation nous poserait un problème réel.
Vous n'avez jamais eu de PAI vous demandant de n'utiliser que la liste de vocabulaire jointe ?
Peux tu préciser? Car je ne comprends pas non plus, est-ce un dysphasique?
- Isis39Enchanteur
Non. Le médecin qui signe les PAI du coin photocopie le même à longueur d'années. Un truc incompréhensible, illisible et inadapté à chaque élève. Et dedans il y a une liste de mots qu'il faut utiliser impérativement.
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
- tetellerivNiveau 5
Al a écrit:Cripure, personnellement c'est l'inverse : je n'accède pas aux demandes parentales. Je leur dis que sans confirmation médicale officielle, je ne peux/veux rien faire.
Ca peut en effet se comprendre Cripure, après libre à toi de constater ce que tu ressens en cours pour l'aider en attendant un diagnostic et pourquoi pas mettre un PPRE en place si çà te semble nécessaire.
Je ne sais pas si tu parles de ma lettre, ce n'est pas une simple demande parentale mais un rappel et une explication de ce qui est inscrit dans le PAI.
- tetellerivNiveau 5
Isis39 a écrit:Non. Le médecin qui signe les PAI du coin photocopie le même à longueur d'années. Un truc incompréhensible, illisible et inadapté à chaque élève. Et dedans il y a une liste de mots qu'il faut utiliser impérativement.
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
Il y a, en effet, ici un problème. C'est inacceptable ces PAI standards, çà n'a pas de sens. LE mieux dans ce cas est de communiquer avec les parents, l'orthophoniste de l'élève ou le médecin scolaire, désolée çà prend en effet un peu de temps.
- Isis39Enchanteur
Je viens de voir passer ça sur Twitter http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-médicalisation-léchec-scolaire-stanislas-morel
Le transfert de la légitimité pédagogique vers les professionnels du soin se traduit par un élargissement de leur domaine de compétences sur la question de l’échec scolaire. Auparavant mobilisées pour expliquer une frange très réduite de cas d’échec (1 à 2 %), les interprétations médico-psychologiques seraient aujourd’hui applicables à 10 à 20 % de ces cas. Certains médecins prétendent même que la quasi-totalité des cas d’échec comporteraient une dimension médico-psychologique.
- Isis39Enchanteur
tetelleriv a écrit:Isis39 a écrit:Non. Le médecin qui signe les PAI du coin photocopie le même à longueur d'années. Un truc incompréhensible, illisible et inadapté à chaque élève. Et dedans il y a une liste de mots qu'il faut utiliser impérativement.
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
Il y a, en effet, ici un problème. C'est inacceptable ces PAI standards, çà n'a pas de sens. LE mieux dans ce cas est de communiquer avec les parents, l'orthophoniste de l'élève ou le médecin scolaire, désolée çà prend en effet un peu de temps.
Quand les parents suivent leur enfant, c'est ce qui se passe. Pas de médecin scolaire dans mon secteur. Les orthophonistes sont débordés et je n'en ai jamais vu un. En gros, on a rien.
- tetellerivNiveau 5
Hélips a écrit:Attention quand même, tetellriv nous a fait part de sa pratique parce que je lui ai demandé.
Je reconnais volontiers que je lui ai demandé pour avoir une idée de ce que pouvait lui demander comme investissement les aménagements. Et que je suis arrivée à la conclusion que ça doit lui demander 15 minutes par cycle, mais elle confirmera ou pas.
Je confirme que les aménagements en EPS prennent sûrement moins de temps que pour vous, en aucun cas je ne dirais le contraire. Je suis cependant chargée d'évaluer mes élèves aux examens en CCF, une surcharge de travail énorme depuis les nouvelles réformes, surtout en lycée pro où nous les évaluons en CCF en seconde, première et terminale, çà ne faisait pas partie de mon contrat au début de ma carrière mais je le fais quand même, çà fait partie de mon métier. Je pense que l'on a tous et dans tous les métiers des avantages et des inconvénients. Je ne suis pas certaine que comparer pour dire que pour moi c'est plus facile soit nécessaire. J'ai tout à fait conscience de la surcharge de travail, chacun fait comme il peut et adapte comme il peut. Ce qui me dérange, ce sont les collègues qui refusent les adaptations par principe même les adaptations qui ne prennent que peu de temps.
- tetellerivNiveau 5
Isis39 a écrit:tetelleriv a écrit:Isis39 a écrit:Non. Le médecin qui signe les PAI du coin photocopie le même à longueur d'années. Un truc incompréhensible, illisible et inadapté à chaque élève. Et dedans il y a une liste de mots qu'il faut utiliser impérativement.
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
Il y a, en effet, ici un problème. C'est inacceptable ces PAI standards, çà n'a pas de sens. LE mieux dans ce cas est de communiquer avec les parents, l'orthophoniste de l'élève ou le médecin scolaire, désolée çà prend en effet un peu de temps.
Quand les parents suivent leur enfant, c'est ce qui se passe. Pas de médecin scolaire dans mon secteur. Les orthophonistes sont débordés et je n'en ai jamais vu un. En gros, on a rien.
Quelle horreur!
- nicolinNiveau 5
Isis39 a écrit:Je viens de voir passer ça sur Twitter http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-médicalisation-léchec-scolaire-stanislas-morel
Le transfert de la légitimité pédagogique vers les professionnels du soin se traduit par un élargissement de leur domaine de compétences sur la question de l’échec scolaire. Auparavant mobilisées pour expliquer une frange très réduite de cas d’échec (1 à 2 %), les interprétations médico-psychologiques seraient aujourd’hui applicables à 10 à 20 % de ces cas. Certains médecins prétendent même que la quasi-totalité des cas d’échec comporteraient une dimension médico-psychologique.
Comment les professionnels que nous sommes expliquent-ils l'échec scolaire ?
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- tetellerivNiveau 5
Je pense vraiment qu'il y a malentendu sur certains points, en aucun cas je me permets de dire qu'accompagner ces enfants est facile, et j'ai d'ailleurs déjà noté que pour que les choses marchent il faut une participation de tous les acteurs accompagnants, chacun a son rôle à jouer, parents, thérapeutes, médecin scolaire et enseignant. S'il n'y a pas ce partenariat de mis en place, la personne seule qui décide d'accompagner ces enfants tombe vite dans l'épuisement dont l'enseignant et je pense que la colère de certains enseignants envers moi vient de là, hors je ne le nie en aucun cas.
- Isis39Enchanteur
tetelleriv a écrit:Isis39 a écrit:tetelleriv a écrit:
Il y a, en effet, ici un problème. C'est inacceptable ces PAI standards, çà n'a pas de sens. LE mieux dans ce cas est de communiquer avec les parents, l'orthophoniste de l'élève ou le médecin scolaire, désolée çà prend en effet un peu de temps.
Quand les parents suivent leur enfant, c'est ce qui se passe. Pas de médecin scolaire dans mon secteur. Les orthophonistes sont débordés et je n'en ai jamais vu un. En gros, on a rien.
Quelle horreur!
Je ne pense pas que notre cas soit unique, malheureusement. J'ai adopté quelques "trucs" qui aident les enfants (et pas que les dys) : lecture des textes, des consignes à haute voix, explicitation, utilisation des cartes mentales, etc.
- Singing in The RainHabitué du forum
Il y a aussi des aménagements qui prennent "peu de temps" en apparence mais qui sont chronophages. Prenons l'exemple des agrandissements de documents.
Personnellement, j'ai 5h de cours par semaine avec certaines classes, si pour chaque cours, je dois faire des agrandissements de chaque document (un exercice, un texte, un questionnaire, pour 3 ou 4 élèves par classe, soit 12 à 16 documents adaptés à chaque cours pour 4 classes ), je passe mon temps à la photocopieuse....
Donc ce que je fais, j'agrandis les évaluations finales. Si les documents intermédiaires sont trop petits, j'autorise l'élève à aller faire une photocopie au secrétariat mais cela arrive peu finalement. J'applique la police de caractère de la plupart des manuels (qui ne sont pas en version agrandie mais pourtant lisibles par les élèves).
Mais je me répète : j'ai des aménagements PAI clairs qui aident déjà bien (neutralisation de l'orth dans le barème, non pénalisation des phrases non rédigées dans les questionnaires, exercices en moins dans le calcul final...)
Malgré cela, il m'arrive de mettre en dessous de la moyenne à un élève dyslexique car la compréhension de textes reste problématique ou encore les rédactions partent dans le hors-sujet (bien que les consignes soient expliquées collectivement en classe) et là je ne peux pas y faire grand chose... Or dès qu'une note en dessous de la moyenne tombe, les parents veulent souvent me rencontrer, négocier, s'expliquer alors qu'il suffirait de lire la copie.
Personnellement, j'ai 5h de cours par semaine avec certaines classes, si pour chaque cours, je dois faire des agrandissements de chaque document (un exercice, un texte, un questionnaire, pour 3 ou 4 élèves par classe, soit 12 à 16 documents adaptés à chaque cours pour 4 classes ), je passe mon temps à la photocopieuse....
Donc ce que je fais, j'agrandis les évaluations finales. Si les documents intermédiaires sont trop petits, j'autorise l'élève à aller faire une photocopie au secrétariat mais cela arrive peu finalement. J'applique la police de caractère de la plupart des manuels (qui ne sont pas en version agrandie mais pourtant lisibles par les élèves).
Mais je me répète : j'ai des aménagements PAI clairs qui aident déjà bien (neutralisation de l'orth dans le barème, non pénalisation des phrases non rédigées dans les questionnaires, exercices en moins dans le calcul final...)
Malgré cela, il m'arrive de mettre en dessous de la moyenne à un élève dyslexique car la compréhension de textes reste problématique ou encore les rédactions partent dans le hors-sujet (bien que les consignes soient expliquées collectivement en classe) et là je ne peux pas y faire grand chose... Or dès qu'une note en dessous de la moyenne tombe, les parents veulent souvent me rencontrer, négocier, s'expliquer alors qu'il suffirait de lire la copie.
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