Le très officiel C.A.S. se penche sur l'évaluation des enseignants et propose l'évaluation par les élèves + le coaching

Les auteurs proposent en revanche, pour tous les enseignants, de durcir les conditions de la titularisation (tenure), attribuée aujourd’hui quasi systématiquement après deux ou trois ans d’expérience en tant qu’enseignant certifié. Le quart des enseignants certifiés ayant démontré la moins
grande valeur ajoutée durant leurs deux premières années d’enseignement se la verrait refuser, sauf avis motivé du chef d’établissement (responsable aux États-Unis de la décision de certification).
Quel serait l’impact d’une telle révolution ? Selon les auteurs, une progression des scores des élèves chaque année de 1,2 centile soit, si l’impact se cumule toute la scolarité (hypothèse forte, voir le développement supra sur la cumulativité de l’effet enseignant), une amélioration des résultats
moyens des élèves en fin de scolarité obligatoire de 14 centiles. Ainsi, le score de l’élève moyen progresserait de telle sorte qu’il atteindrait celui qu’obtenait avant la réforme un élève situé au 64e centile, soit 14 places sur 100 devant lui.
Dans le même esprit, Goldhaber et Hansen, en exploitant des données administratives de l’État de Caroline du Nord, estiment que si l’on avait refusé la titularisation au quart des enseignants débutants avec la moins bonne valeur ajoutée, le score moyen des élèves serait plus élevé, chaque année, de 0,03 écart-type. Voir Goldhaber D. et Hansen M. (2010), “Using performance on the job to inform teacher tenure decisions”, American Economic Review, vol. 100, n° 2, p. 250-255.

Dans cet esprit, on pourrait envisager de proposer aux
enseignants qui le souhaitent différents types d’évaluation
de leurs pratiques, sans conséquence en matière de
notation ou d’avancement. Ces évaluations pourraient
être d’au moins trois types.
Pour les enseignants dont les élèves passent des épreuves
nationales, un indicateur de valeur ajoutée, semblable à
celui que la direction de l’évaluation, de la prospective
et de la performance (DEPP) produit déjà pour les lycées,
permettrait aux enseignants de situer l’efficacité de leurs
pratiques par rapport aux enseignants ayant des élèves
comparables en termes d’âge, d’origine sociale et de
niveau scolaire initial. Ce premier élément d’évaluation,
malgré son intérêt, présente deux limites importantes :
d’une part, il ne peut concerner l’ensemble des enseignants
; d’autre part, s’il met en évidence des différences
d’efficacité, il ne permet pas d’en diagnostiquer les causes.
Un deuxième élément d’évaluation pourrait être constitué
par des questionnaires remplis par les élèves. On prétend
souvent que les élèves ne sont pas capables de juger de
la qualité d’un enseignant. Cela est inexact. Dans le cadre
du projet MET (encadré 4), les chercheurs ont expérimenté
l’utilisation d’un questionnaire reposant sur 27
questions précises touchant à divers aspects du travail de
l’enseignant. Il en ressort plusieurs faits intéressants.
Premièrement, la perception des forces et faiblesses d’un
enseignant par ses élèves tend à être la même d’une
classe à l’autre lorsque celui-ci enseigne dans plusieurs
classes. Deuxièmement, cette perception est corrélée
avec la mesure de la valeur ajoutée de l’enseignant(42).
Autrement dit, à partir du moment où on leur pose les
bonnes questions, les élèves, même au primaire,
sont capables de reconnaître les enseignants qui les font
progresser. Troisièmement, certains éléments de pratique
évalués par les élèves apparaissent plus corrélés que
d’autres aux résultats de l’enseignant en termes de
valeur ajoutée. Sont particulièrement déterminants la
capacité à “tenir” sa classe et le fait d’avoir un niveau
élevé d’exigence(43).
Le troisième élément d’évaluation envisageable pourrait
prendre la forme d’un “coaching” reposant sur une observation
de l’enseignant en situation. Cette observation
pourrait se faire via l’enregistrement vidéo de séquences
de cours, qui seraient par la suite analysées, commentées
et discutées par l’enseignant et son coach, sur le modèle
de ce que l’Institut français de l’éducation a mis en place
avec la plateforme NéoPass@ction (encadré 5). Les
coachs, eux-mêmes enseignants ou ex-enseignants,
seraient sélectionnés après avoir démontré une excellente
capacité à faire progresser leurs élèves. Ils devraient en
outre avoir été formés spécifiquement à ce type d’analyse.

John a écrit:"L'effet enseignant" est analysé ici : http://le-mammouth-dechaine.fr/Ndj/files/2011-07-12-effetenseignant-na-qsociales-232.pdf

Des études américaines, citées en termes élogieux, conseillent de virer chaque année un quart des nouveaux enseignants.

Daphné a écrit:

John a écrit:"L'effet enseignant" est analysé ici : http://le-mammouth-dechaine.fr/Ndj/files/2011-07-12-effetenseignant-na-qsociales-232.pdf

Des études américaines, citées en termes élogieux, conseillent de virer chaque année un quart des nouveaux enseignants.

Pas la peine qu'ils se fatiguent à le faire, la baisse des inscriptions et le manque d'attractivité du métier vont saigner la profession de manière bien plus importante

John a écrit:"Selon les auteurs, une progression des scores des élèves chaque année de 1,2 centile soit, si l’impact se cumule toute la scolarité (hypothèse forte, voir le développement supra sur la cumulativité de l’effet enseignant), une amélioration des résultats
moyens des élèves en fin de scolarité obligatoire de 14 centiles. Ainsi, le score de l’élève moyen progresserait de telle sorte qu’il atteindrait celui qu’obtenait avant la réforme un élève situé au 64e centile, soit 14 places sur 100 devant lui.

Nestya a écrit: Cette année, en France, plus de 80% des lycéens ont leur BAC: ça montre bien l'excellence des professeurs français, non? :diable:

ysabel a écrit:Et pourquoi on ne nous offre pas une prime de 9000€/an pour nous motiver à faire notre travail ?

Ln a écrit:Le coaching, c'est les inspections nouvelles générations ???

A Tuin a écrit:C'est assez révoltant leur expression" la moins grande valeur ajoutée".

Selon où on tombe pour enseigner parfois, on peut être reconnu à tel endroit et pas du tout à tel autre, tout en faisant un travail sérieux et de qualité équivalente dans les deux cas : c'est ce qui ressortait une fois d'une discussion avec des anciens, déjà bien avancés dans leur carrière.
C'est tellement subjectif en termes de critères, cette notion de valeur ajoutée.

teutonette a écrit:

Nestya a écrit: Cette année, en France, plus de 80% des lycéens ont leur BAC: ça montre bien l'excellence des professeurs français, non? :diable:

excellent critère d'évaluation

ysabel a écrit:Et pourquoi on ne nous offre pas une prime de 9000€/an pour nous motiver à faire notre travail ?

+ 1000

ysabel a écrit:c'est pratique leurs résultats : même si on paie les prof des queues de cerise ça revient au même...
Ils ont fait la même étude avec d'autres métiers ?

Le troisième élément d’évaluation envisageable pourrait
prendre la forme d’un “coaching” reposant sur une observation
de l’enseignant en situation. Cette observation
pourrait se faire via l’enregistrement vidéo de séquences
de cours, qui seraient par la suite analysées, commentées
et discutées par l’enseignant et son coach, sur le modèle
de ce que l’Institut français de l’éducation a mis en place
avec la plateforme NéoPass@ction (encadré 5). Les
coachs, eux-mêmes enseignants ou ex-enseignants,
seraient sélectionnés après avoir démontré une excellente
capacité à faire progresser leurs élèves. Ils devraient en
outre avoir été formés spécifiquement à ce type d’analyse.

loup des steppes a écrit:La pression qu'on met sur les enseignants et la compétitivité, ça a abouti à un scandale de tricherie à Atlanta déjà..

http://www.nytimes.com/2011/07/22/opinion/l22cheat.html

frankenstein a écrit:

...c'est de l'IUFM en plus fascho...On aura une petite caste qui prétendra faire progresser les élèves et qui enverra les enseignants de terrain dans un mur avec la bénédiction d'on ne sait quelle autorité ...

Loubdalou a écrit:

frankenstein a écrit:

...c'est de l'IUFM en plus fascho...On aura une petite caste qui prétendra faire progresser les élèves et qui enverra les enseignants de terrain dans un mur avec la bénédiction d'on ne sait quelle autorité ...

Oui !
À ce rythme, j'aurais été vite éliminée ! Il ne faut jamais contredire le formateur, ni le tuteur, ni la réforme, ni le CECRL, ni le LPC... :colere:

Comment évaluer un travail qui consiste à faire progresser des élèves quand ils sont dans une phase où ils n'ont pas forcément envie d'apprendre ? Et puis si l'on doit comparer les profs en fonction de leurs élèves, le prof qui a une classe qui bosse quoi qu'il arrive, lui il est sûr d'être tranquille, celui qui est face à des dindes, il marche sur des œufs Oh, et si c'est le même prof ?