- Singing in The RainHabitué du forum
Il y a aussi des aménagements qui prennent "peu de temps" en apparence mais qui sont chronophages. Prenons l'exemple des agrandissements de documents.
Personnellement, j'ai 5h de cours par semaine avec certaines classes, si pour chaque cours, je dois faire des agrandissements de chaque document (un exercice, un texte, un questionnaire, pour 3 ou 4 élèves par classe, soit 12 à 16 documents adaptés à chaque cours pour 4 classes ), je passe mon temps à la photocopieuse....
Donc ce que je fais, j'agrandis les évaluations finales. Si les documents intermédiaires sont trop petits, j'autorise l'élève à aller faire une photocopie au secrétariat mais cela arrive peu finalement. J'applique la police de caractère de la plupart des manuels (qui ne sont pas en version agrandie mais pourtant lisibles par les élèves).
Mais je me répète : j'ai des aménagements PAI clairs qui aident déjà bien (neutralisation de l'orth dans le barème, non pénalisation des phrases non rédigées dans les questionnaires, exercices en moins dans le calcul final...)
Malgré cela, il m'arrive de mettre en dessous de la moyenne à un élève dyslexique car la compréhension de textes reste problématique ou encore les rédactions partent dans le hors-sujet (bien que les consignes soient expliquées collectivement en classe) et là je ne peux pas y faire grand chose... Or dès qu'une note en dessous de la moyenne tombe, les parents veulent souvent me rencontrer, négocier, s'expliquer alors qu'il suffirait de lire la copie.
Personnellement, j'ai 5h de cours par semaine avec certaines classes, si pour chaque cours, je dois faire des agrandissements de chaque document (un exercice, un texte, un questionnaire, pour 3 ou 4 élèves par classe, soit 12 à 16 documents adaptés à chaque cours pour 4 classes ), je passe mon temps à la photocopieuse....
Donc ce que je fais, j'agrandis les évaluations finales. Si les documents intermédiaires sont trop petits, j'autorise l'élève à aller faire une photocopie au secrétariat mais cela arrive peu finalement. J'applique la police de caractère de la plupart des manuels (qui ne sont pas en version agrandie mais pourtant lisibles par les élèves).
Mais je me répète : j'ai des aménagements PAI clairs qui aident déjà bien (neutralisation de l'orth dans le barème, non pénalisation des phrases non rédigées dans les questionnaires, exercices en moins dans le calcul final...)
Malgré cela, il m'arrive de mettre en dessous de la moyenne à un élève dyslexique car la compréhension de textes reste problématique ou encore les rédactions partent dans le hors-sujet (bien que les consignes soient expliquées collectivement en classe) et là je ne peux pas y faire grand chose... Or dès qu'une note en dessous de la moyenne tombe, les parents veulent souvent me rencontrer, négocier, s'expliquer alors qu'il suffirait de lire la copie.
- Singing in The RainHabitué du forum
Et on arrive donc à un dilemme (pour le cas des élèves en grandes difficultés) :
- ou mentir aux parents et à l'élève en surnotant.
- ou finir par ne plus mettre de notes (et là pour les dys, je serais d'accord sur le fait que les notes sont traumatisantes donc peuvent être suspendues).
- ou mentir aux parents et à l'élève en surnotant.
- ou finir par ne plus mettre de notes (et là pour les dys, je serais d'accord sur le fait que les notes sont traumatisantes donc peuvent être suspendues).
- CathEnchanteur
On apprend chez nous par l'infirmière que certains élèves ont demandé un 1/3 temps alors qu'on les connait depuis un an ou deux et qu'on n'avait rien remarqué en classe... Et quand on leur demande s'ils veulent des docs imprimés en plus gros (je n'utilise que des docs que je tape, donc en imprimer un écrit plus gros ne me demanderait que quelques secondes), c'est toujours "non". L'autre jour, même cas avec une élève que j'ai depuis un an 1/2 et qui m'a demandé de façon véhémente comment je comptais faire pour le 1/3 temps... J'ai dit que je lui laisserai du temps en plus, temps qu'elle n'a jamais utilisé.
- Isis39Enchanteur
Comment faites-vous pour les tiers temps ?
- celitianSage
tetelleriv a écrit:Je pense vraiment qu'il y a malentendu sur certains points, en aucun cas je me permets de dire qu'accompagner ces enfants est facile, et j'ai d'ailleurs déjà noté que pour que les choses marchent il faut une participation de tous les acteurs accompagnants, chacun a son rôle à jouer, parents, thérapeutes, médecin scolaire et enseignant. S'il n'y a pas ce partenariat de mis en place, la personne seule qui décide d'accompagner ces enfants tombe vite dans l'épuisement dont l'enseignant et je pense que la colère de certains enseignants envers moi vient de là, hors je ne le nie en aucun cas.
On est tous d'accord avec ça mais par rapport aux partenaires évoqués, seuls les enseignants font du bénévolat et ce n'est pas normal ; les parents devraient s'en rendre compte et militer contre.
- ycombeMonarque
Seulement pour les dys reconnus handicapés par la MDH. On peut même carrément supprimer une matière. Par contre les autres dys ne peuvent avoir que des adaptations.Singing in The Rain a écrit:Et on arrive donc à un dilemme (pour le cas des élèves en grandes difficultés) :
- ou mentir aux parents et à l'élève en surnotant.
- ou finir par ne plus mettre de notes (et là pour les dys, je serais d'accord sur le fait que les notes sont traumatisantes donc peuvent être suspendues).
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- CathEnchanteur
(C'est moi que tu vouvoies ? )
En fait par expérience*, ces élèves n'utilisent jamais le temps supplémentaire. Ils finissent en même temps que les autres, voire avant, d'où mon scepticisme.
*Faux, j'en ai connu une, une seule. Je lui permettais de finir chez elle, le français n'étant pas une matière où il est aisé de tricher.
En fait par expérience*, ces élèves n'utilisent jamais le temps supplémentaire. Ils finissent en même temps que les autres, voire avant, d'où mon scepticisme.
*Faux, j'en ai connu une, une seule. Je lui permettais de finir chez elle, le français n'étant pas une matière où il est aisé de tricher.
- Isis39Enchanteur
Je demandais à tout le monde. Quand le contrôle prend toute l'heure, comment faire ?
Et si cela prend moins d'une heure, tu reprends le cours pendant que l'élève continue son contrôle ?
Et si cela prend moins d'une heure, tu reprends le cours pendant que l'élève continue son contrôle ?
- tetellerivNiveau 5
Singing in The Rain a écrit:Et on arrive donc à un dilemme (pour le cas des élèves en grandes difficultés) :
- ou mentir aux parents et à l'élève en surnotant.
- ou finir par ne plus mettre de notes (et là pour les dys, je serais d'accord sur le fait que les notes sont traumatisantes donc peuvent être suspendues).
Pour moi, si on veut rester juste, il n'est pas question de surnoter un élève en lui rajoutant des points mais ne pas évaluer ce qui sollicite son handicap ou , et c'est l'idéal, trouver des moyens pour contourner le trouble (adaptations, AVS).
Je redis, mes propos ne sont pas des yacafoquons, c'est dans l'idéal, après on fait ce qu'on peut avec les moyens que l'on a et on reste bienveillant.
Il faut aussi faire en fonction de ce qui sera possible aux examens et les décisions sont en lien avec ce qui est mis en place en classe.
A partir de là, tout est possible, utilisation de l'ordinateur, d'un secrétaire lecteur, scripteur, sujet au format numérique, texte agrandi...
Une chose est clair, comme dit "singing in the rain", noter un élève sur son handicap est traumatisant surtout si l'enfant a travaillé dur à la maison et que l'enseignant note en commentaire "il faut apprendre tes leçons" .
- JohnMédiateur
Ma réflexion sur le sujet :Isis39 a écrit:Comment faites-vous pour les tiers temps ?
https://www.neoprofs.org/t85401-tiers-temps-une-solution-pratique-pour-les-mettre-en-place#2868373
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En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- InvitéInvité
Isis39 a écrit:Comment faites-vous pour les tiers temps ?
J'enlève soit un exo, soit certaines questions.
- tetellerivNiveau 5
ecogest a écrit:tetelleriv a écrit:Je pense vraiment qu'il y a malentendu sur certains points, en aucun cas je me permets de dire qu'accompagner ces enfants est facile, et j'ai d'ailleurs déjà noté que pour que les choses marchent il faut une participation de tous les acteurs accompagnants, chacun a son rôle à jouer, parents, thérapeutes, médecin scolaire et enseignant. S'il n'y a pas ce partenariat de mis en place, la personne seule qui décide d'accompagner ces enfants tombe vite dans l'épuisement dont l'enseignant et je pense que la colère de certains enseignants envers moi vient de là, hors je ne le nie en aucun cas.
On est tous d'accord avec ça mais par rapport aux partenaires évoqués, seuls les enseignants font du bénévolat et ce n'est pas normal ; les parents devraient s'en rendre compte et militer contre.
Tu parles de ton cas ecogest, je peux te dire que ce n'est pas partout pareil et il y a énormément de parents investis dans mon groupe facebook dont les enseignants ne font rien. Tous les cas de figure existent, malheureusement.
Il faut aussi savoir que les parents d'un niveau social faible ou qui sont dys egalement sont totalement perdus face à tout çà et incapable d'aider leur enfant.
- Isis39Enchanteur
Will.T a écrit:Isis39 a écrit:Comment faites-vous pour les tiers temps ?
J'enlève soit un exo, soit certaines questions.
Mais parfois, le contrôle est un travail global auquel on ne peut rien enlever.
Merci John, je vais aller voir ça.
- InvitéInvité
Bonjour,
Je dois dire que je suis abasourdie par la teneur de certaines des réponses à ce post.
J'espère cependant ne pas faire de leçon de morale.
Nouvelle venue sur le forum, je m'aperçois avec ravissement qu'il comporte une section sur les dys.
Je m'y plonge avec un plaisir anticipé et que lis-je ?
Un post dans lequel on demande quelles sont les obligations légales afin de pouvoir les contourner parce que, quand même, c'est chiant tous ces élèves dys dont les parents sont allés voir des orthophonistes complaisants même pas médecins pour entretenir le poil dans la main de leur enfants tout en leur assurant de bonnes notes. D'autant qu'on est profs juste pour l'alimentaire.
Au départ, j'étais comme vous. Si, si, je vous assure. Et puis, j'ai eu des enfants. Dont un multi dys. Ca n'arrive pas qu'aux autres.
Au départ, on ne s'est douté de rien. Certes, il ne coloriait jamais et quand il le faisait, il dépassait allègrement. Il ne savait pas dessiner de beaux bonhommes et ses dessins étaient d'informes gribouillis. Il tombait tout le temps, partout, surtout dans les escaliers et j'ai eu plusieurs fois le plaisir de l'emmener à l'hôpital, contusionné comme un enfant battu, avec mon explication caricaturale "il est tombé dans l'escalier".
Après 2 semaines de CP, il est rentré en disant qu'il était nul à l'école et qu'il n'y arriverait jamais. J'ai pris rendez-vous avec la maîtresse et c'est là que notre parcours du combattant a commencé.
J'ai eu beaucoup de mal à trouver les médecins complaisants pour poser un diagnostic parce que nous habitons dans un désert médical.
Nous avons commencé les démarches en CP, nous avons eu un début de diagnostic en CM1. Pour chaque rendez-vous avec un spécialiste, nous avons un an d'attente. Pour avoir un suivi chez un ergothérapeute, un psychomotricien ou une orthophoniste, un an d'attente. Sachant que pour se rendre aux séances, nous faisons en général au minimum une trentaine de kilomètres aller.
Pendant toutes ces années, mon fils, qui a, entre autres, une dysgraphie impressionnante, a dû écrire en classe. Sauf que son écriture est illisible. Que le geste seul lui demande une concentration inouïe. Quand il écrit, il ne pense à rien d'autre qu'au geste : ni à l'orthographe, ni à la grammaire, ni à la ponctuation. Il oublie souvent d'écrire des mots.
Depuis qu'il a un ordinateur en classe, il fait des progrès énormes. Mais il a un retard incommensurable dès qu'il doit fournir une production écrite autonome.
Il a travaillé comme un dingue pour maîtriser le clavier. Il a des rendez-vous de suivi hebdomadaires. Il travaille comme un fou parce qu'il veut réussir.
Alors je remercie de tout coeur mes collègues parce que j'ai eu la chance de ne tomber que sur des collègues qui ont fait un travail formidable avec lui et qui lui ont permis de ne pas se décourager.
Avoir un enfant comme ça, forcément, ça fait réfléchir et ça sensibilise au problème.
Je suppose qu'on va me demander comment je fais concrètement pour adapter mes cours aux divers dys qui passent dans ma salle.
Je leur photocopie systématiquement les cours (ils les notent pendant la leçon, en grande partie pour être comme tout le monde, mais ils travaillent à la maison sur les photocopies).
J'agrandis les polices. Je suis prof de maths en collège, je pense que les mathématiques sont une des matières les plus pénibles pour l'agrandissement notamment à cause de l'éditeur d'équations.
J'ai un élève autiste qui a des devoirs conçus spécialement pour lui.
Je suis la main d'une de mes élèves handicapée qui utilise habituellement un ordinateur lorsque nous travaillons sur des chapitre pour lesquels l'utilisation de l'ordinateur est chronophage (comme celui sur les fractions, elle préfère me dicter et que j'écrive pour avoir le même devoir que tout le monde).
J'écris aussi (ou je fais écrire par un élève plus jeune) les devoirs pour un de mes élèves que je soupçonne être au moins dysgraphique dans la mesure où ses exercices sont justes lorsqu'il me les fait noter sous la dictée (sans aucune intervention de ma part) mais totalement illisibles et incompréhensibles lorsqu'il les écrit lui-même.
Cette année, un des élèves dont je suis le PP a été diagnostiqué multi dys grâce à l'attention de ma collègue de français. Ca a été un soulagement pour ce gamin de ne plus être considéré comme une grosse feignasse, image qui lui était renvoyée depuis l'école primaire.
Je dois dire que je suis abasourdie par la teneur de certaines des réponses à ce post.
J'espère cependant ne pas faire de leçon de morale.
Nouvelle venue sur le forum, je m'aperçois avec ravissement qu'il comporte une section sur les dys.
Je m'y plonge avec un plaisir anticipé et que lis-je ?
Un post dans lequel on demande quelles sont les obligations légales afin de pouvoir les contourner parce que, quand même, c'est chiant tous ces élèves dys dont les parents sont allés voir des orthophonistes complaisants même pas médecins pour entretenir le poil dans la main de leur enfants tout en leur assurant de bonnes notes. D'autant qu'on est profs juste pour l'alimentaire.
Au départ, j'étais comme vous. Si, si, je vous assure. Et puis, j'ai eu des enfants. Dont un multi dys. Ca n'arrive pas qu'aux autres.
Au départ, on ne s'est douté de rien. Certes, il ne coloriait jamais et quand il le faisait, il dépassait allègrement. Il ne savait pas dessiner de beaux bonhommes et ses dessins étaient d'informes gribouillis. Il tombait tout le temps, partout, surtout dans les escaliers et j'ai eu plusieurs fois le plaisir de l'emmener à l'hôpital, contusionné comme un enfant battu, avec mon explication caricaturale "il est tombé dans l'escalier".
Après 2 semaines de CP, il est rentré en disant qu'il était nul à l'école et qu'il n'y arriverait jamais. J'ai pris rendez-vous avec la maîtresse et c'est là que notre parcours du combattant a commencé.
J'ai eu beaucoup de mal à trouver les médecins complaisants pour poser un diagnostic parce que nous habitons dans un désert médical.
Nous avons commencé les démarches en CP, nous avons eu un début de diagnostic en CM1. Pour chaque rendez-vous avec un spécialiste, nous avons un an d'attente. Pour avoir un suivi chez un ergothérapeute, un psychomotricien ou une orthophoniste, un an d'attente. Sachant que pour se rendre aux séances, nous faisons en général au minimum une trentaine de kilomètres aller.
Pendant toutes ces années, mon fils, qui a, entre autres, une dysgraphie impressionnante, a dû écrire en classe. Sauf que son écriture est illisible. Que le geste seul lui demande une concentration inouïe. Quand il écrit, il ne pense à rien d'autre qu'au geste : ni à l'orthographe, ni à la grammaire, ni à la ponctuation. Il oublie souvent d'écrire des mots.
Depuis qu'il a un ordinateur en classe, il fait des progrès énormes. Mais il a un retard incommensurable dès qu'il doit fournir une production écrite autonome.
Il a travaillé comme un dingue pour maîtriser le clavier. Il a des rendez-vous de suivi hebdomadaires. Il travaille comme un fou parce qu'il veut réussir.
Alors je remercie de tout coeur mes collègues parce que j'ai eu la chance de ne tomber que sur des collègues qui ont fait un travail formidable avec lui et qui lui ont permis de ne pas se décourager.
Avoir un enfant comme ça, forcément, ça fait réfléchir et ça sensibilise au problème.
Je suppose qu'on va me demander comment je fais concrètement pour adapter mes cours aux divers dys qui passent dans ma salle.
Je leur photocopie systématiquement les cours (ils les notent pendant la leçon, en grande partie pour être comme tout le monde, mais ils travaillent à la maison sur les photocopies).
J'agrandis les polices. Je suis prof de maths en collège, je pense que les mathématiques sont une des matières les plus pénibles pour l'agrandissement notamment à cause de l'éditeur d'équations.
J'ai un élève autiste qui a des devoirs conçus spécialement pour lui.
Je suis la main d'une de mes élèves handicapée qui utilise habituellement un ordinateur lorsque nous travaillons sur des chapitre pour lesquels l'utilisation de l'ordinateur est chronophage (comme celui sur les fractions, elle préfère me dicter et que j'écrive pour avoir le même devoir que tout le monde).
J'écris aussi (ou je fais écrire par un élève plus jeune) les devoirs pour un de mes élèves que je soupçonne être au moins dysgraphique dans la mesure où ses exercices sont justes lorsqu'il me les fait noter sous la dictée (sans aucune intervention de ma part) mais totalement illisibles et incompréhensibles lorsqu'il les écrit lui-même.
Cette année, un des élèves dont je suis le PP a été diagnostiqué multi dys grâce à l'attention de ma collègue de français. Ca a été un soulagement pour ce gamin de ne plus être considéré comme une grosse feignasse, image qui lui était renvoyée depuis l'école primaire.
- BalthamosDoyen
tetelleriv a écrit:
Je suis cependant chargée d'évaluer mes élèves aux examens en CCF, une surcharge de travail énorme depuis les nouvelles réformes, surtout en lycée pro où nous les évaluons en CCF en seconde, première et terminale, çà ne faisait pas partie de mon contrat au début de ma carrière mais je le fais quand même, çà fait partie de mon métier. Je pense que l'on a tous et dans tous les métiers des avantages et des inconvénients.
C'est là que je ne suis pas d'accord.
Ca ne veut pas dire que je ne faisais pas d'aménagements, mais limités par rapport aux demandes (exigences! très peu pour moi), et non systématique (j'écris mon cours parfois de façon manuscrite, donc l'imprimer pour le gosse, c'est pas possible. Parfois avec la classe, on part dans du non préparé, donc pas possible d'anticiper).
Mais étant donné que je suis un travailleur et non bénévole, je refuse d'accepter une augmentation de ma tâche non rémunérée. Et je refuse qu'on me parle des avantages du métier pour me forcer en me culpabilisant à accepter certaines tâches.
Pour les tiers temps, j'enlevais certaines questions (très peu dans les faits).
_________________
- Spoiler:
- InvitéInvité
Isis39 a écrit:Will.T a écrit:Isis39 a écrit:Comment faites-vous pour les tiers temps ?
J'enlève soit un exo, soit certaines questions.
Mais parfois, le contrôle est un travail global auquel on ne peut rien enlever.
Oui, dans ce cas, je fais comme je peux, en tenant compte du fait que l'élève n'a pas eu le temps qu'il aurait du avoir : il n'y a pas de recette miracle.
- User5899Demi-dieu
Isis39 a écrit:Vous n'avez jamais eu de PAI vous demandant de n'utiliser que la liste de vocabulaire jointe ?Cripure a écrit:
Je vais redire ce que j'ai écrit plus haut. Dans ma discipline, ce que vous demandez me semble très accessible sans coûter des efforts démesurés. Ca me ferait bien suer de priver un élève capable de suivre de cours qui sont à sa portée au prétexte qu'il a un handicap quand tant de mes valides ne font aucun effort pour en saisir 10%. Bien sûr, il est déplaisant que le ministère ait décidé voilà presque dix ans de se débarrasser du problème en scolarisant sans aide des adolescents handicapés et je m'irrite moi-même du comportement consumériste et autoritaire de certains parents qui vous jettent leur PAI au visage (et par parenthèse, ils peuvent aller se faire habiller pour l'hiver où ils veulent). Mais là, honnêtement, je ne comprends pas (pour les lettres du moins) en quoi l'adaptation nous poserait un problème réel.
Je suis sûr que ça m'impressionnerait.
- User5899Demi-dieu
Ca doit venir de l'Arbois...Isis39 a écrit:Non. Le médecin qui signe les PAI du coin photocopie le même à longueur d'années. Un truc incompréhensible, illisible et inadapté à chaque élève. Et dedans il y a une liste de mots qu'il faut utiliser impérativement.
J'aimerais vraiment voir celui qui a pondu ce truc et lui demander concrètement comment il ferait en cours...
Edit : on a donc le même PAI pour tous les dys, sauf qu'on ne nous a jamais précisé quel type de dys. Ils sont tous "dyslexiques". Une vraie inflation par ici. Il parait que le département a le record de France...
- PrimuraNiveau 9
Par contre, je me pose une question. J'ai vu dans mes cours de psycho (et ils sont pas vieux hein ) que quand on parle de multi dys... en réalité ce n'est pas un dys, vu qu'un dys est un trouble *spécifique* et que pour le coup, bah il y a rien de spécifique quand on a une liste longue comme le bras...
- BalthamosDoyen
Chère mardi.antoinette,
l'idée principale ici n'est pas de condamner les dys à l'échec assuré, volonté de beaucoup d'enseignants. Le constat général est plus sur l'incapacité de l'enseignant seul avec les moyens actuels de changer le système entier.
Le système est imparfait et permet une difficile prise en charge de ces élèves, et on fait retomber la faute sur les profs.
Je refuse de sacrifier ma vie pour ce boulot qui me prend déjà beaucoup de temps. C'est tout.
l'idée principale ici n'est pas de condamner les dys à l'échec assuré, volonté de beaucoup d'enseignants. Le constat général est plus sur l'incapacité de l'enseignant seul avec les moyens actuels de changer le système entier.
Le système est imparfait et permet une difficile prise en charge de ces élèves, et on fait retomber la faute sur les profs.
Je refuse de sacrifier ma vie pour ce boulot qui me prend déjà beaucoup de temps. C'est tout.
_________________
- Spoiler:
- BalthamosDoyen
Ce débat m'interroge sur un point.
Savez vous ce que deviennent ces élèves dys, voire dys grave comme évoqués ici par nos collègues dans la société, après l'école?
C'est bien beau de s'adapter à l'école mais l'adaptation dans la vie professionnelle doit encore être plus compliquée.
Ont ils accès au statut de travailleur handicapé par ex.?
Savez vous ce que deviennent ces élèves dys, voire dys grave comme évoqués ici par nos collègues dans la société, après l'école?
C'est bien beau de s'adapter à l'école mais l'adaptation dans la vie professionnelle doit encore être plus compliquée.
Ont ils accès au statut de travailleur handicapé par ex.?
_________________
- Spoiler:
- BalthamosDoyen
mardi.antoinette a écrit:
Un post dans lequel on demande quelles sont les obligations légales afin de pouvoir les contourner parce que, quand même, c'est chiant tous ces élèves dys dont les parents sont allés voir des orthophonistes complaisants même pas médecins pour entretenir le poil dans la main de leur enfants tout en leur assurant de bonnes notes.
L'idée n'est pas de contourner la loi, mais de l'appliquer. Je sais que c'est long, mais il faut relire la teneur des posts. Et rappeler nos obligations de service ne fait pas de mal, surtout dans ce contexte, surtout dans ce post où on a tendance à vouloir surcharger les enseignants.
Puis pour la deuxième partie, personne n'a été si général et englobant. On a dénoncé les orthophonistes complaisants et le système de diagnostic, mais on n'a pas généralisé à tout les dys, les orthophonistes, les parents, ce qui serait une grosse bêtise.
mardi.antoinette a écrit:
D'autant qu'on est profs juste pour l'alimentaire.
Je suis prof, ce n'est pas juste alimentaire. C'est une vocation (pour le moment) et une conviction. Bref j'aime mon boulot. Ce n'est pas pour autant qu'il faut que j'y consacre mes soirées et mes week-ends. Ce propos (et ce discours) est détestable et ne contribue pas à un débat serein et posé.
- ysabelDevin
tetelleriv a écrit:Singing in The Rain a écrit:Et on arrive donc à un dilemme (pour le cas des élèves en grandes difficultés) :
- ou mentir aux parents et à l'élève en surnotant.
- ou finir par ne plus mettre de notes (et là pour les dys, je serais d'accord sur le fait que les notes sont traumatisantes donc peuvent être suspendues).
Pour moi, si on veut rester juste, il n'est pas question de surnoter un élève en lui rajoutant des points mais ne pas évaluer ce qui sollicite son handicap ou , et c'est l'idéal, trouver des moyens pour contourner le trouble (adaptations, AVS).
Je redis, mes propos ne sont pas des yacafoquons, c'est dans l'idéal, après on fait ce qu'on peut avec les moyens que l'on a et on reste bienveillant.
Il faut aussi faire en fonction de ce qui sera possible aux examens et les décisions sont en lien avec ce qui est mis en place en classe.
A partir de là, tout est possible, utilisation de l'ordinateur, d'un secrétaire lecteur, scripteur, sujet au format numérique, texte agrandi...
Une chose est clair, comme dit "singing in the rain", noter un élève sur son handicap est traumatisant surtout si l'enfant a travaillé dur à la maison et que l'enseignant note en commentaire "il faut apprendre tes leçons" .
Et tu fais comment quand il s'agit d'un commentaire de texte ou d'une dissertation ? Quand les phrases sont tellement incorrectes qu'on ne les comprend pas, on ne peut pas évaluer.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ysabelDevin
balthamos a écrit:Chère mardi.antoinette,
l'idée principale ici n'est pas de condamner les dys à l'échec assuré, volonté de beaucoup d'enseignants. Le constat général est plus sur l'incapacité de l'enseignant seul avec les moyens actuels de changer le système entier.
Le système est imparfait et permet une difficile prise en charge de ces élèves, et on fait retomber la faute sur les profs.
Je refuse de sacrifier ma vie pour ce boulot qui me prend déjà beaucoup de temps. C'est tout.
+1
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- tetellerivNiveau 5
balthamos a écrit:Ce débat m'interroge sur un point.
Savez vous ce que deviennent ces élèves dys, voire dys grave comme évoqués ici par nos collègues dans la société, après l'école?
C'est bien beau de s'adapter à l'école mais l'adaptation dans la vie professionnelle doit encore être plus compliquée.
Ont ils accès au statut de travailleur handicapé par ex.?
Le statut de travailleur handicapé est tout à fait possible lorsque le trouble est sévère, et en général, ces élèves s'orientent vers des métiers qui sollicitent le moins possible leur trouble.
Il ne faut pas oublié que de grandes personnalités sont ou étaient dys, donc ont réussi dans le monde professionnel. Ce n'est pas le monde professionnel qui est le plus handicapant pour les dys mais bien le système scolaire qui est bien trop rigide.
Einstein était dysphasique, Steeve Job dyslexique, Mika, Kennedy, Bush, Louis Pasteur...
https://sites.google.com/site/dixsurdys/pour-aller-plus-loin/celebrites-dites-dyslexiques
http://www.yves-lacroix.com/pages/Albert_Einstein_et_lecole-928811.html
- BalthamosDoyen
tetelleriv a écrit:balthamos a écrit:Ce débat m'interroge sur un point.
Savez vous ce que deviennent ces élèves dys, voire dys grave comme évoqués ici par nos collègues dans la société, après l'école?
C'est bien beau de s'adapter à l'école mais l'adaptation dans la vie professionnelle doit encore être plus compliquée.
Ont ils accès au statut de travailleur handicapé par ex.?
Le statut de travailleur handicapé est tout à fait possible lorsque le trouble est sévère, et en général, ces élèves s'orientent vers des métiers qui sollicitent le moins possible leur trouble.
Il ne faut pas oublié que de grandes personnalités sont ou étaient dys, donc ont réussi dans le monde professionnel. Ce n'est pas le monde professionnel qui est le plus handicapant pour les dys mais bien le système scolaire qui est bien trop rigide.
Einstein était dysphasique, Steeve Job dyslexique, Mika, Kennedy, Bush, Louis Pasteur...
https://sites.google.com/site/dixsurdys/pour-aller-plus-loin/celebrites-dites-dyslexiques
http://www.yves-lacroix.com/pages/Albert_Einstein_et_lecole-928811.html
Encore une fois, personne, encore moins moi, a remis en question les capacités intellectuelles des dys.
Certains abus ont été signalés, plus ou moins courant suivant le public, certains manque de suivi aussi. Qu'il y ait des dys célèbres, oui, et alors...
L'intérêt de ma question, c'est dans le milieu de tout les jours, car hélas pour eux, tout les dys ne termineront pas Einstein ou Steeve Job.
De plus, mettre Bush dans la liste des dys fameux, je ne suis pas sur que ca soit judicieux
Cependant merci pour ta réponse.
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