J'en ai plus que marre!

Oudemia, comment écrit-on à un inspecteur? La lettre doit-elle passer par la hiérarchie pour marquer le coup? Et que dire, sans risquer de mettre en route tous les faisceaux dans ma direction?

Mezzo voce a écrit:Et je trouve, ycombe, ta proposition judicieuse, dans le sens où, même si vous le savez tous, je suis anxieuse et n'ai pas toujours une grande confiance en moi, je n'ai rien à me reprocher et je ne peux pas me laisser briser ainsi au moment où mes élèves progressent et où j'en éprouvais une réelle fierté. Puis-je me permettre de vous demander de m'aider à rédiger ce courrier à l'attention de l'inspecteur, car, étant très en colère, je ne pense pas être en mesure de trouver la meilleur voie de "communication" possible, et je souhaiterais déposer cette lettre lundi sans faute, avant les conseils de classe qui approchent.

Quelque chose comme ça?

à M. L'Inspecteur Pédagogique Régionnal de .......,
s/c de M. le Principal du collège de XXXXXX

Monsieur,

Je tiens à vous faire connaitre les faits suivants.

J'enseigne au collège de XXXX dans des classes de (liste de tes classes). Une des classes, la quatrième ..., bien que progressant de manière régulière et satisfaisante à mon goût, me pose un problème de discipline, au point que le cours en est fréquemment perturbé et que je me suis sentie obligée de recourir à l'exclusion ponctuelle d'un élève. Bien que mes collègues subissent une situation similaire, l'équipe de direction  estime que la situation que je subis est entièrement de ma faute et que je ne dois pas agir ainsi. Je ne vois pour ma part pas, lorsqu'un élève dépasse les bornes et ignore mes injonctions, comment je pourrais faire autrement que d'en passer par l'exclusion pour pouvoir permettre à ses camarades de continuer à progresser.

Compte tenu des faits que je viens de décrire, j'ai l'honneur par la présente de solliciter de votre part une inspection, pendant un cours avec cette classe, afin de me permettre d'avoir un regard extérieur éclairé sur ma pratique et de me permettre, si c'est possible, de mieux aborder ce problème.

Pour information les horaires avec cette classe sont: .............................

Je vous prie de recevoir, M. l'Inspecteur, mes respectueuses salutations.

WW tu es très forte et tu as tellement raison

les filles

Mezzo voce a écrit:Oudemia, comment écrit-on à un inspecteur? La lettre doit-elle passer par la hiérarchie pour marquer le coup? Et que dire, sans risquer de mettre en route tous les faisceaux dans ma direction?

En général, tu peux écrire à ton IPR directement. Il n'est pas dans la voie hiérarchique au-dessus du principal. Mais ici, il faut passer par la voie hiérarchique, parce que ça va mettre la pression sur la direction et lui montrer que tu es sûre de toi au point de faire venir l'IPR pour te conforter (c'est le but).

Et ne donne pas la lettre au secrétariat. Donne la en main propre au CdE dans son bureau. Il comprendra le message beaucoup mieux.

Je trouve d'ailleurs qu'il serait temps que ce CDE s'implique. Va le voir, c'est quand même lui ton supérieur.

De nouveau merci à tous pour vos messages. Merci ycombe pour ton aide. Êtes-vous tous certains que ce courrier ne va pas me créer des ennuis supplémentaires et que c'est bien la meilleure option? Je suis neuve dans le métier. Je vais en rédiger un premier jet. Acceptes-tu, ycombe, que je t'envoie ce premier "jet" en privé?

Non, tu envoies le courrier directement, et tu fais passer le double par la voie hiérarchique, en le signalant. Ton CDE ne pourra pas truander ! Ça s'est déjà vu ( délais énormes, lettre non envoyée, avec les minables, tout est envisageable !
Et il faut gueuler plus fort qu'eux, ensuite, ils cessent de t'enquiquiner (durs avec les faibles, doux avec les forts, c'est classique !) Contacte aussi les syndicats, et si ce n'est pas le cas, syndique-toi.

Mezzo voce a écrit:De nouveau merci à tous pour vos messages. Merci ycombe pour ton aide. Êtes-vous tous certains que ce courrier ne va pas me créer des ennuis supplémentaires et que c'est bien la meilleure option? Je suis neuve dans le métier. Je vais en rédiger un premier jet. Acceptes-tu, ycombe, que je t'envoie ce premier "jet" en privé?

Tu étais prête à démissionner...
Il faudrait revoir le passage "la direction estime que c'est de ma faute", ça c'est à garder pour l'entretien, mais en gros oui, je pense que c'est jouable. Et justement parce que tu es neuve et qu'il ne faudrait pas que soit gaspillés ton talent et ton énergie.
Edit : te syndiquer, oui, très important !

Mezzo voce a écrit:De nouveau merci à tous pour vos messages. Merci ycombe pour ton aide. Êtes-vous tous certains que ce courrier ne va pas me créer des ennuis supplémentaires et que c'est bien la meilleure option? Je suis neuve dans le métier. Je vais en rédiger un premier jet. Acceptes-tu, ycombe, que je t'envoie ce premier "jet" en privé?

Oui, mais je ne suis pas le meilleur pour en juger la forme. Je suis très peu littéraire et mon style est à***.

Pour les risques supplémentaires: le CdE peut te prendre en grippe et te pourrir la vie. Il ne peut pas te menacer d'une inspection, vu ta lettre. Et si l'IPR vient et refuse de te donner tort, il sera embêté. L'attitude la plus sage consisterait à te proposer de boire un thé calmement dans son bureau en lui racontant les frasques de Kevinou, et à temporiser: une commission éducative maintenant puis un CD en janvier si kevinou ne s'est pas calmé, avec bien sûr autorisation de l'exclure au moindre débordement. Mais tous les CdE ne sont pas capables de sagesse. Il peut transmettre et se contenter d'attendre la réponse de l'IPR, en songeant que ton prochain emploi du temps sera plein de trous partout sur 9 demi-journées.

Je suis partisan de crever les abcès le plus rapidement possible. Le problème est de trouver le bon moyen. La demande d'inspection place la pression sur la direction, qui ne peut plus te menacer, mais c'est vrai qu'elle peut être mal prise. C'est toi qui va subir les conséquences, alors ne te contente pas de mon avis.

retraitée a écrit:Non, tu envoies le courrier directement, et tu fais passer le double par la voie hiérarchique, en le signalant. Ton CDE ne pourra pas truander !

J'attendrais après l'entretien avec le CdE pour envoyer le double.

ycombe a écrit:

Mezzo voce a écrit:Et je trouve, ycombe, ta proposition judicieuse, dans le sens où, même si vous le savez tous, je suis anxieuse et n'ai pas toujours une grande confiance en moi, je n'ai rien à me reprocher et je ne peux pas me laisser briser ainsi au moment où mes élèves progressent et où j'en éprouvais une réelle fierté. Puis-je me permettre de vous demander de m'aider à rédiger ce courrier à l'attention de l'inspecteur, car, étant très en colère, je ne pense pas être en mesure de trouver la meilleur voie de "communication" possible, et je souhaiterais déposer cette lettre lundi sans faute, avant les conseils de classe qui approchent.

Quelque chose comme ça?

à M. L'Inspecteur Pédagogique Régionnal de .......,
s/c de M. le Principal du collège de XXXXXX

Monsieur,

Je tiens à vous faire connaitre les faits suivants.

J'enseigne au collège de XXXX dans des classes de (liste de tes classes). Une des classes, la quatrième ..., bien que progressant de manière régulière et satisfaisante à mon goût, me pose un problème de discipline, au point que le cours en est fréquemment perturbé et que je me suis sentie obligée de recourir à l'exclusion ponctuelle d'un élève. Bien que mes collègues subissent une situation similaire, l'équipe de direction  estime que la situation que je subis est entièrement de ma faute et que je ne dois pas agir ainsi. Je ne vois pour ma part pas, lorsqu'un élève dépasse les bornes et ignore mes injonctions, comment je pourrais faire autrement que d'en passer par l'exclusion pour pouvoir permettre à ses camarades de continuer à progresser.

Compte tenu des faits que je viens de décrire, j'ai l'honneur par la présente de solliciter de votre part une inspection, pendant un cours avec cette classe, afin de me permettre d'avoir un regard extérieur éclairé sur ma pratique et de me permettre, si c'est possible, de mieux aborder ce problème.

Pour information les horaires avec cette classe sont: .............................

Je vous prie de recevoir, M. l'Inspecteur, mes respectueuses salutations.

Mon mari vient de lire et ce passage lui pose problème car il semble souligner que je ne gère pas la classe. Je réfléchis.

Tu peux parfaitement demander une inspection (et couper l'herbe sous le pied de ton CdE) sans faire référence à des difficultés.

Oudemia a écrit:

Mezzo voce a écrit:De nouveau merci à tous pour vos messages. Merci ycombe pour ton aide. Êtes-vous tous certains que ce courrier ne va pas me créer des ennuis supplémentaires et que c'est bien la meilleure option? Je suis neuve dans le métier. Je vais en rédiger un premier jet. Acceptes-tu, ycombe, que je t'envoie ce premier "jet" en privé?

Tu étais prête à démissionner...
Il faudrait revoir le passage "la direction estime que c'est de ma faute", ça c'est à garder pour l'entretien, mais en gros oui, je pense que c'est jouable. Et justement parce que tu es neuve et qu'il ne faudrait pas que soit gaspillés ton talent et ton énergie.
Edit : te syndiquer, oui, très important !

Il faut dire d'une façon ou d'une autre dans la lettre que tu demandes une inspection parce que la direction met en cause ta façon de faire. Pour qu'il soit bien clair pour la direction et pour l'IPR que le problème n'est pas juste un problème de gestion de classe.

Nita a écrit:Tu peux parfaitement demander une inspection (et couper l'herbe sous le pied de ton CdE) sans faire référence à des difficultés.

Si elle demande juste une inspection l'IPR se contentera de regarder la date de sa dernière inspection pour décider s'il vient ou pas. Si elle parle des difficultés avec la classe et avec l'attitude de la direction, l'IPR cernera mieux la question et la direction sera sous pression, même si l'IPR ne vient pas.

Il vaut mieux être honnête et en dire suffisamment.

Mezzo voce a écrit:
Mon mari vient de lire et ce passage lui pose problème car il semble souligner que je ne gère pas la classe. Je réfléchis.

Oui. J'ai hésité. Une autre possibilité est de parler juste de l'élève fautif et de son comportement, en soulignant que tu as été obligée de recourir à l'exclusion ponctuelle pour permettre aux autres élèves de continuer à progresser.

Ce que me reproche la PA, c'est - et c'est faux - d'avoir un mauvais rapport avec les élèves (tous les élèves, quand même: elle n'y va pas de main morte - je dois en brûler vif quelques-uns dans un coin du collège) par excès de fermeté.

Mezzo voce a écrit:Ce que me reproche la PA, c'est - et c'est faux - d'avoir un mauvais rapport avec les élèves (tous les élèves, quand même: elle n'y va pas de main morte - je dois en brûler vif quelques-uns dans un coin du collège) par excès de fermeté.

Ce que pense le PA de ton rapport avec les élèves n'a pas d'importance. C'est ce qu'elle dit sur les exclusions ponctuelles qui en a.

Eh bien dis lui qu'elle se trompe complètement, et que tu demandes bien d'où une idée aussi saugrenue peut venir.
Et si elle te dit que "quelqu'un lui a dit", tu demandes qui, et quand.
Monter les crocs, Mezzo !

regarde :

Ah, oui, en effet, Nita, de plus près, c'est plus clair. Bon, à vous lire, j'ai fait montre de trop peu d'assurance et de "crocs". Je vais m'empresser d'aller tailler mes incisives en pointe. Quand je pense à moi, parfois je vois une gourde.

Ceci n'est pas une gourde
http://s.plurielles.fr/mmdia/i/29/3/gourde-pour-halloween-de-sigg-10538293gnvkl.jpg?v=1:

Mezzo voce a écrit:Ah, oui, en effet, Nita, de plus près, c'est plus clair. Bon, à vous lire, j'ai fait montre de trop peu d'assurance et de "crocs". Je vais m'empresser d'aller tailler mes incisives en pointe. Quand je pense à moi, parfois je vois une gourde.

Ceci n'est pas une gourde
http:

Tu n'es pas une gourde, Mezzo, tu es confrontée à la lâcheté et à la mesquinerie de gens qui sont supposés t'aider et te soutenir, et qui t'enfoncent et te mettent les bâtons dans les roues. Il faut se faire à l'idée, quand on entre dans l'EN, qu'on doit souvent travailler contre les autres, et non avec eux...

Oui alors par contre, tu te relis 4 fois avant de lui envoyer le papier car je suis tombé sur deux coquilles dès un rapide coup d'oeil.
- "régional" avec un seul "n"
- "connaître" avec un circonflexe

Si tu écorches sa fonction, tu pars d'un mauvais pied.  

Pour le reste je trouve aussi qu'expliqué ainsi, on dirait qu'en fait, tu te fais bordéliser. Je présenterais plutôt la chose par une tournure du type "La classe comporte un nombre important d'élèves dont les comportements sont fortement perturbants, ce qui m'amène, en plus d'adapter ma leçon [blablabla], à une gestion particulièrement stricte de la classe, afin d'assurer un climat permettant à chaque élève de travailler dans le calme."

Je mettrais ensuite en avant d'abord et avant tout le fait qu'on te reproche d'être trop stricte de manière générale et seulement ensuite, la question particulière de l'exclusion. Si tu te plains seulement du point de l'exclusion, ça va faire léger. Ça va faire un peu genre "J'y arrive pas avec cette classe, la seule chose que je trouve à faire c'est d'exclure et on me l'interdit".

Annoncer à un IPR qu'on est en difficulté, c'est tendre des verges pour se faire battre.

Instinctivement j'ai vite compris que dans l'EN, on doit d'abord voir à qui on peut faire confiance avant de faire remonter quoi que ce soit comme info sur les classes. Pour toute nouvelle arrivée dans un établissement, il faut d'abord se faire ranger du côté des "bons profs" pour espérer obtenir un quelconque soutien (et ça marche du simple surveillant au CDE en passant par CPE). J'ai eu deux fois la réaction "mais cet élève n'est comme ça qu'avec vous, donc c'est qu'il a un problème avec vous et pas en tant qu'élève", alors que c'était juste que les collègues n'osaient pas en parler / étaient moins dans la communication ; ben j'ai arrêté de parler à ces personnes du jour au lendemain. Mais quand je dis arrêté... à part bonjour dans le couloir, rien. Je me débrouille autrement. Ces personnes ne sauront plus jamais rien de mon travail, c'est radical. Pour les traîtres de l'acabit de ta proviseur adjointe, c'est sourire rayonnant et "tout va bien merci, et vous?". Même si c'est un bordel sans nom dans ma classe.

Je ne travaille qu'avec les personnes de confiance, heureusement j'en trouve toujours. Ca peut être des collègues de la classe, pas forcément le PP, le CDE, un CPE...

Maintenant c'est fait, donc cette note, personnellement je refuserai qu'elle soit baissée (moi aussi j'ai eu du chantage à la note en mode "bizutage" et finalement j'ai été substantiellement augmentée ; attention aux effets des "petits chefs!" leur plaisir c'est aussi de nous inquiéter pour rien...). C'est un conseil parmi d'autres, oui on peut aussi s'en f... m'enfin ça conditionne le salaire dans une certaine mesure. C'est une chose d'avoir des réactions dégueus des collègues / supérieurs mais que ça reste des mots de personnes mesquines et minables, sans lien avec ta carrière ; c'en est une autre d'avoir à subir des brimades aussi à ce niveau là, ça entre dans le "réel" je trouve...

Je rejoins WW, je me demande souvent sur qui il faut faire plus forte impression au niveau de l'autorité : les élèves ou les CDE... dans les deux cas ils ne respectent que ceux qu'ils craignent vaguement.

Courage

Nita a écrit:Annoncer à un IPR qu'on est en difficulté, c'est tendre des verges pour se faire battre.

Oui, c'est juste. Il faut refaire cette partie en parlant juste de l'élève exclus ponctuellement et de la réaction de la direction.

Tout à fait d'accord avec Al.

kero a écrit:Oui alors par contre, tu te relis 4 fois avant de lui envoyer le papier car je suis tombé sur deux coquilles dès un rapide coup d'oeil.
- "régional" avec un seul "n"
- "connaître" avec un circonflexe

Si tu écorches sa fonction, tu pars d'un mauvais pied.  

Pour le reste je trouve aussi qu'expliqué ainsi, on dirait qu'en fait, tu te fais bordéliser. Je présenterais plutôt la chose par une tournure du type "La classe comporte un nombre important d'élèves dont les comportements sont fortement perturbants, ce qui m'amène, en plus d'adapter ma leçon [blablabla], à une gestion particulièrement stricte de la classe, afin d'assurer un climat permettant à chaque élève de travailler dans le calme."

Je mettrais ensuite en avant d'abord et avant tout le fait qu'on te reproche d'être trop stricte de manière générale et seulement ensuite, la question particulière de l'exclusion. Si tu te plains seulement du point de l'exclusion, ça va faire léger. Ça va faire un peu genre "J'y arrive pas avec cette classe, la seule chose que je trouve à faire c'est d'exclure et on me l'interdit".