- User5899Demi-dieu
Moi, tout ce que j'i à dire, c'est que dans mon bahut, on punit à tour de bras, on passe en conseil de discipline (j'ai fait le 9e mercredi, une nouvelle fois pour des problèmes extérieurs à la classe) et qu'on a des classes calmes, très calmes. Ca marche, la sanction.
- InvitéInvité
Cripure a écrit:Moi, tout ce que j'i à dire, c'est que dans mon bahut, on punit à tour de bras, on passe en conseil de discipline (j'ai fait le 9e mercredi, une nouvelle fois pour des problèmes extérieurs à la classe) et qu'on a des classes calmes, très calmes. Ca marche, la sanction.
Donne-nous l'adresse qu'on y demande notre mut !
- JPhMMDemi-dieu
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- vivi1982Niveau 10
Cripure a écrit:Moi, tout ce que j'i à dire, c'est que dans mon bahut, on punit à tour de bras, on passe en conseil de discipline (j'ai fait le 9e mercredi, une nouvelle fois pour des problèmes extérieurs à la classe) et qu'on a des classes calmes, très calmes. Ca marche, la sanction.
J'y demande ma mut tout de suite! Nous c'est exactement le contraire! On ne punit pas et c'est le foutoir! Et quand je pense que le CDE m'a stigmatisé "comme celle qui ne tient pas ses classes" alors que j'ai entendu des élèves raconter ce que certains faisaient dans tel et tel cours. Et mes 5ème latinistes, soi-disant que je ne motive pas, me répètent souvent que l'heure de latin est celle qui passe la plus vite pour eux car ils apprennent plein de choses nouvelles!
Mais non, le CDE préfère écouter les petits cons et leurs parents! Forcément, les élèves pour qui ça roule n'ont pas les parents qui viennent se plaindre à l'administration!
Merci Mezza Voce pour les fleurs et le nut!!!
- InvitéInvité
Cripure a écrit:Moi, tout ce que j'i à dire, c'est que dans mon bahut, on punit à tour de bras, on passe en conseil de discipline (j'ai fait le 9e mercredi, une nouvelle fois pour des problèmes extérieurs à la classe) et qu'on a des classes calmes, très calmes. Ca marche, la sanction.
Tout le monde sait que la sanction et la rigueur marchent, le privé d'ailleurs s'en saisit et en fait son produit d'appel en direction des parents blasés du public ... Faut croire que dans de nombreux établissements, dont celui où exerce peut-être MezzoVoce, le système n'a aucun intérêt à ce que les élèves travaillent et réussissent. Brider les profs à coups de recadrages infantilisants et d'injonctions paradoxales contribue efficacement à l'abrutissement des masses.
- t3-Niveau 5
"Or, comme on m'a imposé d'envoyer les élèves chez la PA lorsqu'ils étaient exclus, moi, grande sotte, je l'ai fait, pensant en outre que cela aurait tout son poids."
C'était pour mieux te fliquer il faut croire...
"en fait j'ai la quatrième de la mort qui tue à dos, qu'elle fait bloc contre moi."
Et même si c'était vrai, ce ne serait pas d'anormal car 1 : c'est la quatrième de la mort par définition, 2 : la direction ne tient pas la route, 3 : tu arrives dans l'établissement donc élèves plus pénibles, 4 : tu arrives dans le métier, donc tes cours ne sont pas parfaitement rodés (et ce n'est pas une critique, c'est juste normal. D'ailleurs même avec des cours parfaitement rodés, je doute qu'on puisse faire parfaitement en étant pénalisé par les idées 1,2 et 3).
"Et une couche de plus: le PP a fait son maximum, maintenant stop, débrouillez-vous pour que patati et patata!"
Tout est normal là encore : certains chefs ne veulent pas de travail en plus (ou sont incompétents) ! Certains chefs préfèrent rester dans leur bureau plutôt que d'aller au contact du terrain et soutenir les professeurs. Ils apprécient les professeurs qui ferment bien leur porte et ne font pas de vague.
"Par rapport à l'an passé, j'ai énormément progressé par rapport à ça."
Voilà, c'est ce qu'il faut voir ! Et l'an prochain sera encore mieux. Et tu auras peut-être un chef qui te soutiendra, et un nouvel établissement dans lequel tu vas faire ta place.
"Et me voilà interdite d'exclusion: "vous n'avez plus le droit d'exclure Kevinou, qui a besoin d'avoir ses cours de français!""
Et ce qui est dramatique avec leur chantage, c'est que tous les choix sont mauvais pour nous professeurs :
- si tu dis "vous ne me soutenez pas et je ne peux pas exclure, donc j'arrête de fliquer et je lâche l'affaire", et qu'effectivement tu arrêtes de fliquer, les élèves vont être encore plus infects, et ça se répercutera sur ton moral et ta réputation.
- si tu te plies à leur règle "ok, je ne suis pas soutenu par la direction", ça va aussi être difficile, puisqu'on ne peut pas agir sans soutien de la hiérarchie.
Bon courage...
C'était pour mieux te fliquer il faut croire...
"en fait j'ai la quatrième de la mort qui tue à dos, qu'elle fait bloc contre moi."
Et même si c'était vrai, ce ne serait pas d'anormal car 1 : c'est la quatrième de la mort par définition, 2 : la direction ne tient pas la route, 3 : tu arrives dans l'établissement donc élèves plus pénibles, 4 : tu arrives dans le métier, donc tes cours ne sont pas parfaitement rodés (et ce n'est pas une critique, c'est juste normal. D'ailleurs même avec des cours parfaitement rodés, je doute qu'on puisse faire parfaitement en étant pénalisé par les idées 1,2 et 3).
"Et une couche de plus: le PP a fait son maximum, maintenant stop, débrouillez-vous pour que patati et patata!"
Tout est normal là encore : certains chefs ne veulent pas de travail en plus (ou sont incompétents) ! Certains chefs préfèrent rester dans leur bureau plutôt que d'aller au contact du terrain et soutenir les professeurs. Ils apprécient les professeurs qui ferment bien leur porte et ne font pas de vague.
"Par rapport à l'an passé, j'ai énormément progressé par rapport à ça."
Voilà, c'est ce qu'il faut voir ! Et l'an prochain sera encore mieux. Et tu auras peut-être un chef qui te soutiendra, et un nouvel établissement dans lequel tu vas faire ta place.
"Et me voilà interdite d'exclusion: "vous n'avez plus le droit d'exclure Kevinou, qui a besoin d'avoir ses cours de français!""
Et ce qui est dramatique avec leur chantage, c'est que tous les choix sont mauvais pour nous professeurs :
- si tu dis "vous ne me soutenez pas et je ne peux pas exclure, donc j'arrête de fliquer et je lâche l'affaire", et qu'effectivement tu arrêtes de fliquer, les élèves vont être encore plus infects, et ça se répercutera sur ton moral et ta réputation.
- si tu te plies à leur règle "ok, je ne suis pas soutenu par la direction", ça va aussi être difficile, puisqu'on ne peut pas agir sans soutien de la hiérarchie.
Bon courage...
- sabrina101Niveau 2
Oui, l'équipe pédagogique est parfois inexistante ...Je suis nouvelle aussi mais un seul conseil : never explain never complain.Normandyx a écrit:tous mes encouragements, c'est là qu'on sent que la notion "d'équipe pédagogique" n'est pas intégrée par tout le monde. Quand on voit cela, on comprend mieux que des parents choisissent le privé parce qu'au moins la plupart du temps, il y a un consensus entre l'administration et les parents pour faire travailler les élèves qui savent ce que l'on attend d'eux. Outre les programmes crétins et les prescriptions pédagogiques débiles, ce sont ces renoncements quotidiens qui détruisent le plus l'école publique dont aurait besoin les enfants des milieux les plus modestes.
Remets l'élève insupportable à sa place, ignore-le ou isole-le. Use d'ironie, s'il le faut. Quand il verra ses camarades travailler, quand il commencera à accumuler les mauvaises notes, cela le calmera...J'ai vu une cpe mettre un point d'honneur à exclure pour 3 jours des 6èmes pour contenter ses "copines" tandis que je me débattais avec des 3èmes dont certains affreux me dépassaient d'une bonne tête. Une cpe insistait pour que je reçoive un père de famille outré pour une histoire de poignée de porte ( " accuser mon pauvre fils innocent etc", un sixième assez vicieux, ce qui est très rare) et bien sûr, j'ai refusé. J'ai reçu la mère d'un 4ème insupportable, qui profite d'une soi-disant dyslexie pour faire et dire n'importe quoi ! J'ai vu une collègue écouter des élèves qui se plaignaient d'une autre élève, "une fayotte...on va la taper etc". Tout cela c'est du blabla. Concentre-toi sur le cours, dès le début de la séance, écris un exercice au tableau. N'hésite pas à vouvoyer pour mettre de la distance. Tu es payée pour faire cours, pas pour donner de l'amour (Même avec les élèves adorables, il faut rester assez neutre ). N'attends rien des administratifs.
- ycombeMonarque
Et si tu demandais une inspection, en spécifiant à l'inspecteur que tu veux être inspectée dans cette classe de pénibles dont la direction refuse d'admettre le comportement «limite» ? En faisant partir la lettre par la voie hiérarchique, juste pour rire de la tête du CdE quand tu la lui donneras en main propre pour qu'il transmette...
Rien que ça, ça couperait l'herbe sous le pied de ton chef.
Rien que ça, ça couperait l'herbe sous le pied de ton chef.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
Alors, tranquille Basile, tu te prépares de jolies feuilles d'exclusions à l'avance en laissant en blanc la date et l'heure: un truc ostensible, imprimé, et que tu rends avec date et heure remplie à la main.Mezzo voce a écrit:Et me voilà interdite d'exclusion: "vous n'avez plus le droit d'exclure Kevinou, qui a besoin d'avoir ses cours de français!"
Kevinou Duchmoll est exclu. Il empêche, par son comportement, le cour de se dérouler normalement et ses camarades de profiter de l'apprentissage auquel ils ont droit.
Tu en donnes systématiquement une copie au CdE en main propre.
Ainsi tu rappelles au PA et au CdE qu'ils n'ont pas le pouvoir de t'interdire les exclusions, et tu opposes le droit de Kevinou à celui de ses camarades. Je l'ai fait une fois («si vous voulez que je le garde, je le garde, mais il n'y a plus de cours de mathématiques pour cette classe») et j'ai obtenu gain de cause.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- DinosauraHabitué du forum
Mezzo voce (joli pseudo !)
Je te lis depuis longtemps et je voulais te dire qu'on était nombreux à ressentir ce que tu décris dans tes posts. Moi aussi j'en ai marre. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à quitter ce métier (mais je me demande si l'herbe sera plus verte ailleurs), ou bien à espérer qu'un changement de poste pourrait améliorer mes conditions de travail (mais je finis aussi par ne plus y croire, j'ai bien peur que les problèmes de bavardages et de baisse de niveau ne soient généralisés). Il y a trop de choses qui me dégoûtent dans ce métier : l'idéologie qui fait de nous des éducateurs et non des transmetteurs, le fait que l'on doive tenir au chaud les perturbateurs et les élèves insolents et ne pas faire de vagues, le manque de soutien de la hiérarchie (au contraire même), les parents consommateurs que l'on écoute plutôt que nous, le manque de respect et de travail des élèves au quotidien alimenté par l'idéologie et l'environnement que j'ai cités plus haut.
On se retrouve donc tout seuls, nous profs, à devoir gérer les carences éducatives des élèves et tous les dysfonctionnements de la société, avec notre seule "autorité naturelle" comme moyen de pression (parfois les notes pour les élèves encore suivis, mais même ça on tend à nous l'enlever), face à l'injonction contradictoire de sanctionner un niveau en baisse tout en devant assurer le SAV auprès des parents (donc en devant leur cacher en partie la réalité du désastre, et cela explique toute la politique de surnotation valorisante que l'on peut tous observer et/ou subir insidieusement). Le but ultime, c'est de garder la paix sociale, et pas grave si on ment aux élèves, pas grave si on y laisse notre santé parce qu'on veut juste faire notre métier.
En attendant, je te conseille de garder en tête tout ce macro-système dans lequel on évolue, qui fait que tu n'es pas en faute, mais que tu en es victime en fait, victime de la démission, du renoncement de l'institution et de la société.
En pratique, à ta place, je continuerai d'exclure les élèves perturbateurs (pas dans le bureau de la PA par contre) vu que de toute façon l'administration t'a dans son collimateur et t'en tiendra rigueur. Mais bon je ne suis pas à ta place, alors je ne sais pas si cela est possible pour toi. En tout cas, pour ma part, j'assume de plus en plus mes décisions, même si elles me rangent irrémédiablement du côté des mauvais profs (du genre, avoir des moyennes de classe faibles - quand la classe est faible et agitée -, coller beaucoup...), et tant pis si je me fais mal voir, de toute façon je suis déjà mal notée, et du coup "on" m'a offert une sacrée liberté de la sorte et je dis merci à mon inspecteur paradoxalement, désormais je fais ce que je veux, je pourrai pas être plus mal notée lol !
Je te souhaite beaucoup de courage, et surtout c'est ta santé avant tout. Laisse les mauvaises langues et les hiérarques lâches et serviles (mais éminemment carriéristes, jdçjdr...) de côté, et fais ton petit bonhomme de chemin selon ta conscience.
Je te lis depuis longtemps et je voulais te dire qu'on était nombreux à ressentir ce que tu décris dans tes posts. Moi aussi j'en ai marre. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à quitter ce métier (mais je me demande si l'herbe sera plus verte ailleurs), ou bien à espérer qu'un changement de poste pourrait améliorer mes conditions de travail (mais je finis aussi par ne plus y croire, j'ai bien peur que les problèmes de bavardages et de baisse de niveau ne soient généralisés). Il y a trop de choses qui me dégoûtent dans ce métier : l'idéologie qui fait de nous des éducateurs et non des transmetteurs, le fait que l'on doive tenir au chaud les perturbateurs et les élèves insolents et ne pas faire de vagues, le manque de soutien de la hiérarchie (au contraire même), les parents consommateurs que l'on écoute plutôt que nous, le manque de respect et de travail des élèves au quotidien alimenté par l'idéologie et l'environnement que j'ai cités plus haut.
On se retrouve donc tout seuls, nous profs, à devoir gérer les carences éducatives des élèves et tous les dysfonctionnements de la société, avec notre seule "autorité naturelle" comme moyen de pression (parfois les notes pour les élèves encore suivis, mais même ça on tend à nous l'enlever), face à l'injonction contradictoire de sanctionner un niveau en baisse tout en devant assurer le SAV auprès des parents (donc en devant leur cacher en partie la réalité du désastre, et cela explique toute la politique de surnotation valorisante que l'on peut tous observer et/ou subir insidieusement). Le but ultime, c'est de garder la paix sociale, et pas grave si on ment aux élèves, pas grave si on y laisse notre santé parce qu'on veut juste faire notre métier.
En attendant, je te conseille de garder en tête tout ce macro-système dans lequel on évolue, qui fait que tu n'es pas en faute, mais que tu en es victime en fait, victime de la démission, du renoncement de l'institution et de la société.
En pratique, à ta place, je continuerai d'exclure les élèves perturbateurs (pas dans le bureau de la PA par contre) vu que de toute façon l'administration t'a dans son collimateur et t'en tiendra rigueur. Mais bon je ne suis pas à ta place, alors je ne sais pas si cela est possible pour toi. En tout cas, pour ma part, j'assume de plus en plus mes décisions, même si elles me rangent irrémédiablement du côté des mauvais profs (du genre, avoir des moyennes de classe faibles - quand la classe est faible et agitée -, coller beaucoup...), et tant pis si je me fais mal voir, de toute façon je suis déjà mal notée, et du coup "on" m'a offert une sacrée liberté de la sorte et je dis merci à mon inspecteur paradoxalement, désormais je fais ce que je veux, je pourrai pas être plus mal notée lol !
Je te souhaite beaucoup de courage, et surtout c'est ta santé avant tout. Laisse les mauvaises langues et les hiérarques lâches et serviles (mais éminemment carriéristes, jdçjdr...) de côté, et fais ton petit bonhomme de chemin selon ta conscience.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Mezzo voceNiveau 9
ycombe a écrit:Et si tu demandais une inspection, en spécifiant à l'inspecteur que tu veux être inspectée dans cette classe de pénibles dont la direction refuse d'admettre le comportement «limite» ? En faisant partir la lettre par la voie hiérarchique, juste pour rire de la tête du CdE quand tu la lui donneras en main propre pour qu'il transmette...
Rien que ça, ça couperait l'herbe sous le pied de ton chef.
Merci à tous pour vos messages. J'ai peu dormi cette nuit. Mon mari, lui-même enseignant, m'explique que mon seul problème est un problème de communication. J'ai fait l'erreur de faire remonter systématiquement les problèmes au PP, laissant entendre que je ne m'en sortais pas, alors que la classe est infernale du fait d'un lot de garçons insolents et provocateurs dans tous les cours. Autre erreur: j'ai écouté la PA et lui ai envoyé les élèves qui se sont plaints, pour se défendre, en disant que je leur parlais mal (ils me font rire, sincèrement). Je suis à même de reconnaître mes erreurs quand j'en fais, mais je sais que je ne parle pas mal aux élèves. Parmi ces élèves, l'un a réussi à monter ses parents contre l'une de mes collègues qui l'aurait insulté, soi disant. C'est un jeu, les élèves savent visiblement qu'il n'y a aucune possibilité de vérification et que c'est ensuite la parole de l'enseignant contre celle de l'élève. Il est clair que trois garçons font bloc contre certains professeurs dont moi-même, mais ce n'est pas encore le cas de la classe. Donc, en me plaignant trop, en collant beaucoup, en excluant, je suis entrée dans l'oeil de sauron. Ce qui est fait est fait. J'ai la chance d'avoir des collègues qui acceptent de recevoir les élèves perturbateurs: je continuerai donc à exclure. Et je trouve, ycombe, ta proposition judicieuse, dans le sens où, même si vous le savez tous, je suis anxieuse et n'ai pas toujours une grande confiance en moi, je n'ai rien à me reprocher et je ne peux pas me laisser briser ainsi au moment où mes élèves progressent et où j'en éprouvais une réelle fierté. Puis-je me permettre de vous demander de m'aider à rédiger ce courrier à l'attention de l'inspecteur, car, étant très en colère, je ne pense pas être en mesure de trouver la meilleur voie de "communication" possible, et je souhaiterais déposer cette lettre lundi sans faute, avant les conseils de classe qui approchent. J'eus souhaité que les parents d'élèves qui font mes éloges, aux dires du PP, contactent eux aussi la PA. Comment un chef peut-il se permettre de juger un enseignant sur la base de rumeurs, et notamment de rumeurs d'élèves pénibles et de parents d'élèves pénibles?
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Kevinou a besoin de ses cours de français ? Pas de problèmes! Installe Kevinou à une petite table collée à ton bureau ou face au mur. Il sera ainsi aux premières loges pour suivre le cours et surtout neutralisé.
Dame Tartine
Dame Tartine
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J'peux pas, j'ai piscine !
- Mezzo voceNiveau 9
C'est ce que j'ai prévu de faire. Une table, seule, juste sous mon nez.
- Mezzo voceNiveau 9
Mais l'envie de démissionner ne me quitte pas. Ce doit être l'effet de la colère. Je veux bien que l'on me remette à ma place si je suis en tort. Mais quand je fais mon travail consciencieusement, non. Je n'ai pas trois ans.
- Mezzo voceNiveau 9
Le CDE me sourit dans les couloirs, me dit bonjour, mais rien de plus.
- DinosauraHabitué du forum
Mezzo voce a écrit:Mais l'envie de démissionner ne me quitte pas. Ce doit être l'effet de la colère. Je veux bien que l'on me remette à ma place si je suis en tort. Mais quand je fais mon travail consciencieusement, non. Je n'ai pas trois ans.
C'est justement parce que tu es consciencieuse que tu réagis aussi mal. Comme quoi, le lent travail de sape de l'estime de soi et de dénigrement fonctionne très bien à l'éducation nationale (et c'est quasi du harcèlement ce que tu vis).
Essaie d'ignorer ces malfaisants, qui ne pensent eux qu'à leur confort personnel et à leur carrière, et préserve-toi. Rappelle-toi qu'en toutes choses, tu essaies de faire au mieux, alors que tu n'es pas aidée. De toute façon, concrètement, les malfaisants ne peuvent rien contre toi.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- CleroliDoyen
Normandyx a écrit:tous mes encouragements, c'est là qu'on sent que la notion "d'équipe pédagogique" n'est pas intégrée par tout le monde. Quand on voit cela, on comprend mieux que des parents choisissent le privé parce qu'au moins la plupart du temps, il y a un consensus entre l'administration et les parents pour faire travailler les élèves qui savent ce que l'on attend d'eux.
Je dirais plutôt qu'il en va de leur survie même que les "cas" les plus désespérants soient sortis définitivement du circuit "école privée". Ils ont cet avantage sur le public.
Je t'envoie tout mon courage, MV. Des collègues de la section pro de mon établissement vivent actuellement une situation comparable à la tienne car "il ne faut pas faire de vagues" et le CDE refuse tout conseil de discipline ..... il préfère compter les profs arrêtés pour dépression
- Mezzo voceNiveau 9
Mais je ne veux pas que l'on me brise et finir dépressive.
- DinosauraHabitué du forum
Mezzo voce a écrit:Mais je ne veux pas que l'on me brise et finir dépressive.
N'hésite pas à te faire arrêter avant de craquer. Et peut-être faudra-t-il envisager la mutation à la fin de l'année, non ?
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- RellNiveau 6
Cela me fait penser que ce n'est pas un métier qu'il faut faire si on a envie de se sentir aimé, comme c'est souvent le cas au début. Il y a des gens qui ont besoin de reconnaissance et de marques d'approbation en permanence : l'enseignement n'est pas pour eux. C'est assez ingrat, on obtient très rarement les fruits de son labeur. Je ne parle pas de l'initiatrice de ce topic, mais en général. Il vaut mieux ne pas avoir de carences affectives trop lourdes.
Je compatis.
Je compatis.
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- Mezzo voceNiveau 9
L'arrêt donnerait raison à la PA et ne m'attirerait, je pense, que des ennuis supplémentaires. Tout irait très bien si la direction me soutenait. Visiblement, je ne sais pas me faire apprécier, c'est un fait. Même si ma quatrième est infernale, il y a des progrès notables, ça fonctionne quand même, et avoir à gérer cette classe est déjà un souci en soi et une fatigue au quotidien, sans avoir à subir ce type de convocation infantilisant et déstabilisant. L'administration me semble coupée du monde de la classe. Je ne vois pas en quoi compatir avec des élèves perturbateurs va aider ces derniers.
- vivi1982Niveau 10
Mezzo voce a écrit:ycombe a écrit:Et si tu demandais une inspection, en spécifiant à l'inspecteur que tu veux être inspectée dans cette classe de pénibles dont la direction refuse d'admettre le comportement «limite» ? En faisant partir la lettre par la voie hiérarchique, juste pour rire de la tête du CdE quand tu la lui donneras en main propre pour qu'il transmette...
Rien que ça, ça couperait l'herbe sous le pied de ton chef.
Merci à tous pour vos messages. J'ai peu dormi cette nuit. Mon mari, lui-même enseignant, m'explique que mon seul problème est un problème de communication. J'ai fait l'erreur de faire remonter systématiquement les problèmes au PP, laissant entendre que je ne m'en sortais pas, alors que la classe est infernale du fait d'un lot de garçons insolents et provocateurs dans tous les cours. Autre erreur: j'ai écouté la PA et lui ai envoyé les élèves qui se sont plaints, pour se défendre, en disant que je leur parlais mal (ils me font rire, sincèrement). Je suis à même de reconnaître mes erreurs quand j'en fais, mais je sais que je ne parle pas mal aux élèves. Parmi ces élèves, l'un a réussi à monter ses parents contre l'une de mes collègues qui l'aurait insulté, soi disant. C'est un jeu, les élèves savent visiblement qu'il n'y a aucune possibilité de vérification et que c'est ensuite la parole de l'enseignant contre celle de l'élève. Il est clair que trois garçons font bloc contre certains professeurs dont moi-même, mais ce n'est pas encore le cas de la classe. Donc, en me plaignant trop, en collant beaucoup, en excluant, je suis entrée dans l'oeil de sauron. Ce qui est fait est fait. J'ai la chance d'avoir des collègues qui acceptent de recevoir les élèves perturbateurs: je continuerai donc à exclure. Et je trouve, ycombe, ta proposition judicieuse, dans le sens où, même si vous le savez tous, je suis anxieuse et n'ai pas toujours une grande confiance en moi, je n'ai rien à me reprocher et je ne peux pas me laisser briser ainsi au moment où mes élèves progressent et où j'en éprouvais une réelle fierté. Puis-je me permettre de vous demander de m'aider à rédiger ce courrier à l'attention de l'inspecteur, car, étant très en colère, je ne pense pas être en mesure de trouver la meilleur voie de "communication" possible, et je souhaiterais déposer cette lettre lundi sans faute, avant les conseils de classe qui approchent. J'eus souhaité que les parents d'élèves qui font mes éloges, aux dires du PP, contactent eux aussi la PA. Comment un chef peut-il se permettre de juger un enseignant sur la base de rumeurs, et notamment de rumeurs d'élèves pénibles et de parents d'élèves pénibles?
Je me reconnais exactement dans tout cela, pareil innocemment j'ai cru bien faire en faisant remonter les observ, heures de colle etc
Lundi dernier quand je suis revenue, le CDE était franchement surpris de me voir, il me dit "je suis content que vous soyez revenue" et il me l'a dit de nouveau le mardi! Comme s'il était évident qu'après m'avoir dit tout ça je serais en arrêt (à se demander si ce n'était pas le but recherché). En plus contrairement à toi j'ai craqué dans son bureau et j'ai pleuré, faisant croire que la situation était bien pire que ce qu'elle est réellement. C'était juste la fatigue du vendredi avec des cours non stop jusqu'à 17h (juste 15 min pour manger le midi) et des élèves pénibles l'aprem.
Mais alors là, si l'inspecteur a le temps de revenir pour moi, je n'en reviens pas!!!!! Mes collègues n'ont pas été inspectées depuis 10 ans (soit depuis leur titularisation) et bien qu'il y ait eu des stagiaires tous les ans, pour elles, rien! Après, qu'il vienne, quoiqu'en pense la cde je suis sûre de mes cours et je dirais même que je suis sûre que ces petits saligauds se tiendraient très bien en sa présence. Donc raté si le but de l'inspection est de m'apprendre à les tenir!
- LefterisEsprit sacré
On ne te brisera pas si toi-même tu es convaincue que ce n'est pas ta faute, que c'est un milieu de menteurs et de faiseurs. La formation initiale fait des ravages. J'ai connu l'IUFM, et j'ai échappé à la culpabilisation, parce que je connaissais le monde du travail (c'est une reconversion) , les faux-semblants, et j'ai très rapidement compris à qui j'avais souvent affaire, surtout avec ce que j'avais vécu. J'ai vite compris que beaucoup de ces gens sont là parce que c'est bien plus confortable, et relaient la voix de leur maître. Ils n'ont aucune empathie réelle, ils se moquent même totalement de leurs collègues stagiaires qui ont des problèmes, ne lèvent pas le petit doigt comme je l'ai vu.Mezzo voce a écrit:Mais je ne veux pas que l'on me brise et finir dépressive.
Quant à la hiérarchie administrative, elle sait qu'elle n'a aucune prise sur ce qui arrive, ou qu'il est très difficile de redresser la barre, donc pur être tranquille elle fait rejaillir la faute du naufrage, lâchement, sur ceux qu'elle a sous la main et ne peuvent se défendre. On fusille les bons soldats pour l'exemple, et aussi pour servir de paratonnerre. Pendant que ça tombe sur un , les autres se sentent tranquilles. Phénomène managérial du monde du travail. Et c'est parfaitement cynique, parce qu'on se rue sur les consciencieux, les gens biens polis qui ne vont pas ruer dans les brancards, parce que c'est facile. Un peu comme les contrôleurs qui tournent la tête dans le métro quand quatre punks avec des clébards sont vautrés dans la rame, et se jettent à dix sur le touriste qui s'est trompé de zone.
Mais tout le monde sait parfaitement qu'un élève mal élevé et paresseux, incapable de prendre sur lui de se tenir tranquille parce qu'il "aime pas" , l'est déjà avant d'entrer dans la classe d'un enseignant. Que c'st un problème de société, national. C'est d'une hypocrisie sans nom ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- oxaNiveau 9
Avec un petit chefaillon de ce genre, il est urgent de prendre contact avec un syndicat.
Plus d'entretien seule (toujours un témoin!) et prendre des notes!
Un collègue l'année dernière a même été convoqué à la DRH du rectorat, en présence de son inspecteur, pour faire un "bilan de carrière". Je l'avais accompagné en tant que délégué syndical ce qui a fortement changé le ton de l'entretien....
Ne te laisse pas démolir: il faut montrer les dents!!
Tu y préserveras l'estime de toi et ta santé!
Bon courage.
Plus d'entretien seule (toujours un témoin!) et prendre des notes!
Un collègue l'année dernière a même été convoqué à la DRH du rectorat, en présence de son inspecteur, pour faire un "bilan de carrière". Je l'avais accompagné en tant que délégué syndical ce qui a fortement changé le ton de l'entretien....
Ne te laisse pas démolir: il faut montrer les dents!!
Tu y préserveras l'estime de toi et ta santé!
Bon courage.
- Mezzo voceNiveau 9
vivi, je compatis. Je suis sûre que tes cours sont très bien. Je ne comprends pas le système actuel de l'école publique et me pose la question aberrante de la scolarisation de mon fils en école privée. Je suis une adulte responsable, je travaille sans cesse, je corrige des copies à n'en plus finir pour que mes élèves progressent. En revanche, je ne sais pas faire valoir ce travail auprès de ma direction, et je ne m'en souciais guère jusque là. J'ai besoin que vous m'aidiez à rédiger la lettre à l'attention de l'inspecteur. L'an dernier, il avait fait mes éloges. Certes, je suis exigeante avec mes élèves. Mais est-ce là raison de me blâmer? Je souhaiterais voir cela avec l'inspecteur, précisément. Je sais que ce n'est pas un gage de réussite professorale, mais j'ai aussi été reçue dans les premières places au concours. Je ne pense pas aligner tout un tas de sottises en cours. J'aimerais que l'on respecte ma parole: des élèves sont pénibles, et je ne suis pas responsable de cela.
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