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- LevincentNiveau 9
Bonjour à tous,
J'ai 29 ans, je suis ingénieur, et cela fait environ 8 ans que je m'intéresse à la philosophie beaucoup plus qu'à mon travail. Aujourd'hui, j'envisage de passer le CAPES pour devenir professeur de philosophie en terminale, même si je n'ai suivi aucun cursus dans cette matière. Je me demande si ce projet est illusoire ou si j'ai mes chances.
Je passe environ 3 heures par jour à lire, en particulier de la philosophie, mais aussi beaucoup de littérature classique, d'histoire, et de spiritualité. Après avoir passé quelques années à découvrir les grands auteurs, j'ai maintenant une vision beaucoup plus claire de la philosophie, des grands concepts qui sont utilisés, ainsi que des courants principaux qui traversent son histoire. Je me suis aperçu que je peux soutenir une conversation philosophique avec des gens bien formés en philosophie; j'ai notamment un ami, ingénieur comme moi, qui fait une licence de philo par correspondance, avec qui j'aime discuter pendant des heures sur des grands concepts. Le déclic est venu récemment, alors que je participais à un café philo qui a lieu tous les mois dans ma ville. Cela fait quelques mois que je me rends régulièrement à ces rendez-vous et que j'y prends la parole quand l'inspiration me vient. L'animateur de ces rencontres, qui est un professeur de lycée tout juste retraité, m'a d'abord demandé si je suivais un cursus, et s'est montré très enthousiaste en apprenant que j'étais autodidacte : "c'est ce qu'il y a de mieux, ça. Vous êtes libre !". Au dernier café philo, alors que je discutais en privé avec lui, il m'a dit que je devrais quand même faire une démarche, car il me verrait bien enseignant, d'après la manière dont je m'exprime à l'oral. Ça a été le déclic. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Ma femme m'avait également fait cette réflexion, mais dans mon esprit je ne pouvais qu'être professeur de maths ou de physique, ce qui ne m'enthousiasmait que modérément. La possibilité d'enseigner la philosophie ne m'avait même pas effleuré. Depuis, je tourne et retourne la chose dans ma tête, et j'aboutis toujours à la conclusion que professeur de philo serait vraiment une profession qui m'irait très bien, beaucoup mieux que mon activité actuelle. Il est vrai que j'aime bien transmettre, que je sais expliquer clairement des choses complexes, et en plus je suis passionné par cette discipline.
J'envisage donc de plus en plus sérieusement de m'inscrire au concours externe du CAPES pour devenir enseignant. Comme il est trop tard pour m'inscrire cette année, ce sera pour l'année prochaine, ce qui me laisse du temps pour me préparer. En tant qu'autodidacte, j'ai bien sûr des lacunes, mais en revanche j'ai l'impression d'avoir bien assimilé certaines notions, de me les être approprié. Il faudra travailler, davantage "rentrer dans le dur" de certaines théories, bien approfondir certains concepts, et bien sûr, m'entraîner à la dissertation et au commentaire de texte. Ça représente énormément de boulot mais ma motivation est telle que je me sens capable de fournir une grosse quantité d'énergie pour aller vers mon but.
J'aimerais savoir si, d'après ce que je dis là, mon ambition vous semble purement chimérique ou bien si elle vous paraît réaliste. J'ajoute, car ce n'est pas négligeable, que j'ai deux enfants (2 ans et demie et 15 mois).
J'ai 29 ans, je suis ingénieur, et cela fait environ 8 ans que je m'intéresse à la philosophie beaucoup plus qu'à mon travail. Aujourd'hui, j'envisage de passer le CAPES pour devenir professeur de philosophie en terminale, même si je n'ai suivi aucun cursus dans cette matière. Je me demande si ce projet est illusoire ou si j'ai mes chances.
Je passe environ 3 heures par jour à lire, en particulier de la philosophie, mais aussi beaucoup de littérature classique, d'histoire, et de spiritualité. Après avoir passé quelques années à découvrir les grands auteurs, j'ai maintenant une vision beaucoup plus claire de la philosophie, des grands concepts qui sont utilisés, ainsi que des courants principaux qui traversent son histoire. Je me suis aperçu que je peux soutenir une conversation philosophique avec des gens bien formés en philosophie; j'ai notamment un ami, ingénieur comme moi, qui fait une licence de philo par correspondance, avec qui j'aime discuter pendant des heures sur des grands concepts. Le déclic est venu récemment, alors que je participais à un café philo qui a lieu tous les mois dans ma ville. Cela fait quelques mois que je me rends régulièrement à ces rendez-vous et que j'y prends la parole quand l'inspiration me vient. L'animateur de ces rencontres, qui est un professeur de lycée tout juste retraité, m'a d'abord demandé si je suivais un cursus, et s'est montré très enthousiaste en apprenant que j'étais autodidacte : "c'est ce qu'il y a de mieux, ça. Vous êtes libre !". Au dernier café philo, alors que je discutais en privé avec lui, il m'a dit que je devrais quand même faire une démarche, car il me verrait bien enseignant, d'après la manière dont je m'exprime à l'oral. Ça a été le déclic. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Ma femme m'avait également fait cette réflexion, mais dans mon esprit je ne pouvais qu'être professeur de maths ou de physique, ce qui ne m'enthousiasmait que modérément. La possibilité d'enseigner la philosophie ne m'avait même pas effleuré. Depuis, je tourne et retourne la chose dans ma tête, et j'aboutis toujours à la conclusion que professeur de philo serait vraiment une profession qui m'irait très bien, beaucoup mieux que mon activité actuelle. Il est vrai que j'aime bien transmettre, que je sais expliquer clairement des choses complexes, et en plus je suis passionné par cette discipline.
J'envisage donc de plus en plus sérieusement de m'inscrire au concours externe du CAPES pour devenir enseignant. Comme il est trop tard pour m'inscrire cette année, ce sera pour l'année prochaine, ce qui me laisse du temps pour me préparer. En tant qu'autodidacte, j'ai bien sûr des lacunes, mais en revanche j'ai l'impression d'avoir bien assimilé certaines notions, de me les être approprié. Il faudra travailler, davantage "rentrer dans le dur" de certaines théories, bien approfondir certains concepts, et bien sûr, m'entraîner à la dissertation et au commentaire de texte. Ça représente énormément de boulot mais ma motivation est telle que je me sens capable de fournir une grosse quantité d'énergie pour aller vers mon but.
J'aimerais savoir si, d'après ce que je dis là, mon ambition vous semble purement chimérique ou bien si elle vous paraît réaliste. J'ajoute, car ce n'est pas négligeable, que j'ai deux enfants (2 ans et demie et 15 mois).
- AspasieNiveau 10
Bonjour,
l'enthousiasme dans ce message fait plaisir à lire !!
Ma réaction est très simple : il ne faut pas hésiter, il faut se lancer !
L'envie et la volonté font un cocktail très efficace, et si l'on ajoute à cela le sérieux (c'est-à-dire les lectures, le souci réaliste), je ne vois vraiment pas pourquoi ça ne marcherait pas. Ca n'a rien de chimérique à mon sens. D'autant que la fin du message met le doigt sur un élément en effet essentiel : l'entraînement aux épreuves. Je suggère donc
Si l'on ajoute à cela le suivi de ce qui va "tomber" aux concours, celui des éventuelles discussions sur des points précis qui ont lieu sur ce forum, et bien sûr l'audace d'y participer, de risquer sa prise de parole, sans complexe, parce que c'est comme cela que l'on aiguise ses analyses, je ne vois pas du tout ce qui pourrait t'empêcher de présenter une candidature parfaitement réaliste.
Enfin, il faut se souvenir qu'un concours n'est pas un examen : cela se passe et se repasse ; il faut parfois le temps de "s'ajuster" aux exigences (évidemment, si cela dure 10 ans, il faut se poser des questions, mais ça, c'est une autre histoire).
En tout cas, bravo pour cet enthousiasme, et au plaisir de te lire dans les discussions (et peut-être, comme le veut je crois la règle de ce forum, dans le topic de présentation déjà )
l'enthousiasme dans ce message fait plaisir à lire !!
Ma réaction est très simple : il ne faut pas hésiter, il faut se lancer !
L'envie et la volonté font un cocktail très efficace, et si l'on ajoute à cela le sérieux (c'est-à-dire les lectures, le souci réaliste), je ne vois vraiment pas pourquoi ça ne marcherait pas. Ca n'a rien de chimérique à mon sens. D'autant que la fin du message met le doigt sur un élément en effet essentiel : l'entraînement aux épreuves. Je suggère donc
- une inscription au CNED par exemple, pour avoir la possibilité de rendre des devoirs et de se les faire corriger
- l'investissement dans une méthodologie des exercices (il y en a beaucoup sur le marché - Tinland chez ellipses par exemple ; le cned en fournit une à l'inscription, mais c'est bien d'avoir plusieurs éléments)
- la consultation des textes du BO pour "coller" au programme d'une part, et aux objectifs d'autre part, du concours de recrutement
- and last but not least, la consultation de 2 ou 3 rapport des jurys des années précédentes, pour avoir une idée précise de ce qu'il y a à faire.
Si l'on ajoute à cela le suivi de ce qui va "tomber" aux concours, celui des éventuelles discussions sur des points précis qui ont lieu sur ce forum, et bien sûr l'audace d'y participer, de risquer sa prise de parole, sans complexe, parce que c'est comme cela que l'on aiguise ses analyses, je ne vois pas du tout ce qui pourrait t'empêcher de présenter une candidature parfaitement réaliste.
Enfin, il faut se souvenir qu'un concours n'est pas un examen : cela se passe et se repasse ; il faut parfois le temps de "s'ajuster" aux exigences (évidemment, si cela dure 10 ans, il faut se poser des questions, mais ça, c'est une autre histoire).
En tout cas, bravo pour cet enthousiasme, et au plaisir de te lire dans les discussions (et peut-être, comme le veut je crois la règle de ce forum, dans le topic de présentation déjà )
- eckhartusNiveau 1
Bonjour, il faut bien comprendre les règles du jeu de ce concours. Ce qu'on évalue ce n'est pas un cursus, une somme de connaissances mais c'est une manière de faire ou un manière d'être(il faut penser, s'interroger, diviser les problèmes, etc). Tu es peut-être plus armé que ceux qui ont un master en philo et qui n'ont fait que "recracher" le contenu des enseignements.
2 remarques :
1. on parle d'explication de texte pas de commentaire car, justement, ce n'est pas une question d’érudition. Il s'agit d'expliquer que le texte et tout le texte.
2. N'oublie pas qu’être professeur c'est parfois être devant des élèves réfractaires à la philosophie, cela n'a rien à voir avec les cafés philos ! Dès le premier jour, dans certains classes technos, ils te disent que c'est du bidon avant même que tu aies ouvert la bouche, et là ce n'est pas toujours une partie de plaisir car c'est très difficile de penser et de les amener à la pensée...
Bon courage.
2 remarques :
1. on parle d'explication de texte pas de commentaire car, justement, ce n'est pas une question d’érudition. Il s'agit d'expliquer que le texte et tout le texte.
2. N'oublie pas qu’être professeur c'est parfois être devant des élèves réfractaires à la philosophie, cela n'a rien à voir avec les cafés philos ! Dès le premier jour, dans certains classes technos, ils te disent que c'est du bidon avant même que tu aies ouvert la bouche, et là ce n'est pas toujours une partie de plaisir car c'est très difficile de penser et de les amener à la pensée...
Bon courage.
- LevincentNiveau 9
Bonjour Aspasie,
Merci pour cet encouragement qui me conforte dans mon projet. Pour tout dire, même si je viens ici pour demander un avis, je me sens capable de réussir, car j'ai confiance en mes capacités et que j'ai acquis un bon bagage avec toutes les lectures que j'ai faites. Je pense donc partir avec de bons atouts, et je dispose d'une marge de progression assez large.
J'ai déjà commencé à explorer ce forum, sur lequel j'ai déjà détecté des sujets intéressants et qui pourraient m'être très utiles. Toutefois, je ne sais pas encore quelle utilisation je vais en faire, car je sais d'expérience que ce genre de site peut être très chronophage. Modération en toute chose, donc.
Pour ce qui est de la présentation, il me semble avoir déjà donné les grandes lignes dans mon premier post. Je vais tout de même essayer de rédiger quelque chose de plus détaillé, si la tradition l'exige.
Merci pour cet encouragement qui me conforte dans mon projet. Pour tout dire, même si je viens ici pour demander un avis, je me sens capable de réussir, car j'ai confiance en mes capacités et que j'ai acquis un bon bagage avec toutes les lectures que j'ai faites. Je pense donc partir avec de bons atouts, et je dispose d'une marge de progression assez large.
J'ai déjà commencé à explorer ce forum, sur lequel j'ai déjà détecté des sujets intéressants et qui pourraient m'être très utiles. Toutefois, je ne sais pas encore quelle utilisation je vais en faire, car je sais d'expérience que ce genre de site peut être très chronophage. Modération en toute chose, donc.
Pour ce qui est de la présentation, il me semble avoir déjà donné les grandes lignes dans mon premier post. Je vais tout de même essayer de rédiger quelque chose de plus détaillé, si la tradition l'exige.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- LevincentNiveau 9
Bonjour Eckhartus,
Merci pour ta réponse. Effectivement, c'est bien "explication" de texte que j'aurais dû écrire, et non "commentaire".
Je pense que mon principal effort consistera à me fondre dans le moule en vue de passer les examens. Je vais sans doute perdre ma liberté actuelle qui m'autorise à papillonner d'un auteur à l'autre, à manier les concepts avec légèreté, mais la récompense à la clé m'intéresse vraiment. Et puis cela me donnera peut-être un cadre qui me permettra de faire des progrès. Combien de fois ne me suis-je pas dit "ce texte est très intéressant, il faudra que je revienne dessus pour l'étudier à fond", pour passer à autre chose ensuite ? Là c'est l'occasion. Gagner en profondeur davantage qu'en extension.
Pour ce qui est de la difficulté à enseigner devant des classes démotivées, j'y ai évidemment déjà pensé, mais je me sens prêt à courir le risque. Je conçois que cela doive être très dur pour le moral, mais en cas de succès la satisfaction doit être grande.
Merci pour ta réponse. Effectivement, c'est bien "explication" de texte que j'aurais dû écrire, et non "commentaire".
Je pense que mon principal effort consistera à me fondre dans le moule en vue de passer les examens. Je vais sans doute perdre ma liberté actuelle qui m'autorise à papillonner d'un auteur à l'autre, à manier les concepts avec légèreté, mais la récompense à la clé m'intéresse vraiment. Et puis cela me donnera peut-être un cadre qui me permettra de faire des progrès. Combien de fois ne me suis-je pas dit "ce texte est très intéressant, il faudra que je revienne dessus pour l'étudier à fond", pour passer à autre chose ensuite ? Là c'est l'occasion. Gagner en profondeur davantage qu'en extension.
Pour ce qui est de la difficulté à enseigner devant des classes démotivées, j'y ai évidemment déjà pensé, mais je me sens prêt à courir le risque. Je conçois que cela doive être très dur pour le moral, mais en cas de succès la satisfaction doit être grande.
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- OudemiaBon génie
Une remarque, non pas à "devenir prof de philo", ce pour quoi je ne suis pas compétente, mais "devenir prof" tout court : il faut avoir à l'esprit qu'après le concours on est envoyé à peu près n'importe où, c'est la règle ; un débutant n'a que peu de points pour choisir, et si on habite dans une académie "chère", on ne peut espérer y travailler. Quand on a une famille, c'est un point à ne pas négliger.
Il y a eu plusieurs cas ici de gens en pleine déconvenue après la réussite au concours, mieux vaut bien examiner la situation d'abord.
Il y a eu plusieurs cas ici de gens en pleine déconvenue après la réussite au concours, mieux vaut bien examiner la situation d'abord.
- LevincentNiveau 9
Bonjour Oudemia,
Je prends en compte votre remarque. Ma sœur est professeur en fac est a toujours été réticente à enseigner en lycée à cause de ce que vous décrivez. Il est vrai que c'est un point à ne pas négliger.
Je prends en compte votre remarque. Ma sœur est professeur en fac est a toujours été réticente à enseigner en lycée à cause de ce que vous décrivez. Il est vrai que c'est un point à ne pas négliger.
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Leszek Kolakowski
- OudemiaBon génie
Je viens de voir dans la présentation "région parisienne" : dans ce cas, je crois qu'il sera facile d'avoir un poste dans l'académie de Créteil ou celle de Versailles (à vérifier quand même).
- philopoussinNiveau 8
Je n’ai rien à ajouter aux conseils et réserves éventuelles des autres participants. J’ajoute en revanche un remerciement pour votre message plein de fraîcheur et d'enthousiasme, qu’il est bon de se souvenir que la philosophie est une gaie recherche!
Au capes il y a quelques années était proposé aux candidats le beau sujet suivant : le désir de connaissance. Puissiez vous le faire croître encore.
Au capes il y a quelques années était proposé aux candidats le beau sujet suivant : le désir de connaissance. Puissiez vous le faire croître encore.
- Mr_ZNiveau 5
salut, deux choses :
c'est un travail difficile, la majorité des élèves de terminale ne peut pas comprendre un texte littéraire, alors imagine quand il faut lire de la philosophie...
même en philosophie il y a une reproduction sociale, alors si tu veux avoir le concours je te conseille de passer par la fac (tu peux avoir sans doute une équivalence pour une L3), il y a peu de chance pour qu'on reconnaisse ton savoir autodidacte (malheureusement).
tu n'imaginais pas être professeur de philosophie (c'est quoi un "prof" de "philo" ?), demande-toi si finalement ce n'est pas de la philosophie que tu veux faire, dans ce cas il vaut peut-être mieux rester ingénieur (à temps partiel).
c'est un travail difficile, la majorité des élèves de terminale ne peut pas comprendre un texte littéraire, alors imagine quand il faut lire de la philosophie...
même en philosophie il y a une reproduction sociale, alors si tu veux avoir le concours je te conseille de passer par la fac (tu peux avoir sans doute une équivalence pour une L3), il y a peu de chance pour qu'on reconnaisse ton savoir autodidacte (malheureusement).
tu n'imaginais pas être professeur de philosophie (c'est quoi un "prof" de "philo" ?), demande-toi si finalement ce n'est pas de la philosophie que tu veux faire, dans ce cas il vaut peut-être mieux rester ingénieur (à temps partiel).
- User14996Niveau 10
Levincent a écrit:(...) et s'est montré très enthousiaste en apprenant que j'étais autodidacte : "c'est ce qu'il y a de mieux, ça. Vous êtes libre !".
(C'est tellement vrai... Enfin libre, je n'en sais rien, mais les études, peu importe la discipline, ont parfois le don d'étouffer l'enthousiasme)
- LevincentNiveau 9
Bonjour Mr_Z,
Quand tu dis : "il y a peu de chance pour qu'on reconnaisse ton savoir autodidacte (malheureusement)", est-ce que tu parles du jury de l'examen ou bien des futurs collègues professeurs ?
Quand tu dis : "il y a peu de chance pour qu'on reconnaisse ton savoir autodidacte (malheureusement)", est-ce que tu parles du jury de l'examen ou bien des futurs collègues professeurs ?
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Leszek Kolakowski
- NitaEmpereur
Avant de te lancer dans un aussi radical changement d'orientation, je te suggère d'essayer d'assister à des cours de philo en lycée, de préférence dans plusieurs lycées, dont un "difficile", pour voir vraiment ce qu'est ce métier. Il est impératif de voir si tu peux éventuellement déménager (même si, comme il l'a été dit plutôt, la Région Parisienne, est le point de convergence des nouveaux entrants).
Je te suggère aussi de consulter l'échelle de rémunération des enseignants, là aussi, il ne faut pas s'engager à la légère...
Enfin, si ce que tu aimes vraiment, c'est faire de / réfléchir à la philo, ce n'est pas en enseignant en lycée que tu pourras vraiment le faire.
Je te suggère aussi de consulter l'échelle de rémunération des enseignants, là aussi, il ne faut pas s'engager à la légère...
Enfin, si ce que tu aimes vraiment, c'est faire de / réfléchir à la philo, ce n'est pas en enseignant en lycée que tu pourras vraiment le faire.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- User17706Bon génie
Il n'y a pas de raison de se décourager a priori ni de considérer qu'on ne puisse être instruit en étant autodidacte ; ce qui peut poser le plus aisément difficulté pour l'obtention d'un concours, ce sont les habitus liés aux exercices (dissertation/leçon, et explication de texte). Mais à s'exercer, il n'y a pas de raison : si le savoir autodidacte est un savoir, qu'importe qu'il soit autodidacte ou non.
- PonocratesExpert spécialisé
Y compris en philosophie - c'est une vraie question, parce que la dernière fois que j'ai discuté avec des collègues de cette matière c'était un peu plus compliqué pour ceux qui voulaient la R.P.Nita a écrit:(même si, comme il l'a été dit plutôt, la Région Parisienne, est le point de convergence des nouveaux entrants).
Et il me semble aussi qu'il vaut mieux savoir où l'on met les pieds à l'heure actuelle. L'enseignement ce n'est pas que les élèves...
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- LevincentNiveau 9
Bonjour Nita,
Je ne sais pas si c'est possible d'assister à un cours de lycée comme ça. Je me vois mal m'asseoir au fond de la classe pendant que le professeur me présente : "c'est juste un monsieur qui vient voir".
Ce serait difficile pour moi de déménager, car je viens juste d'acheter une maison. Cependant le salaire de professeur me permettrait toujours de rembourser mon crédit. L'argent n'a d'ailleurs pas une grande importance pour moi : je suis déjà à temps partiel pour m'occuper de mes enfants le mercredi, donc je ne touche que 80% de mon salaire, et je n'en suis que plus heureux. Le vrai luxe ce n'est pas l'argent, c'est le temps.
Mais pour ce qui est de la prise de poste, je ne sais pas très bien comment ça se passe. L'académie nous désigne un poste dans un lycée sans qu'on puisse choisir ?
Pour finir, j'ai bien conscience que ce n'est pas en étant professeur que je pourrai faire de la philosophie à fond. Mais ça me permettra de l'enseigner, et je crois que ça me plairait beaucoup d'enseigner une chose que j'aime. Pour le reste j'aurai mon temps libre.
Je ne sais pas si c'est possible d'assister à un cours de lycée comme ça. Je me vois mal m'asseoir au fond de la classe pendant que le professeur me présente : "c'est juste un monsieur qui vient voir".
Ce serait difficile pour moi de déménager, car je viens juste d'acheter une maison. Cependant le salaire de professeur me permettrait toujours de rembourser mon crédit. L'argent n'a d'ailleurs pas une grande importance pour moi : je suis déjà à temps partiel pour m'occuper de mes enfants le mercredi, donc je ne touche que 80% de mon salaire, et je n'en suis que plus heureux. Le vrai luxe ce n'est pas l'argent, c'est le temps.
Mais pour ce qui est de la prise de poste, je ne sais pas très bien comment ça se passe. L'académie nous désigne un poste dans un lycée sans qu'on puisse choisir ?
Pour finir, j'ai bien conscience que ce n'est pas en étant professeur que je pourrai faire de la philosophie à fond. Mais ça me permettra de l'enseigner, et je crois que ça me plairait beaucoup d'enseigner une chose que j'aime. Pour le reste j'aurai mon temps libre.
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Leszek Kolakowski
- NitaEmpereur
C'est justement à cause des idées reçues, celle du temps libre, par exemple, que je te suggérais de te renseigner de plus près.
Si tu es certifié, tu devras 18h devant tes classes, ce qui te demandera au moins 18h de préparation de cours (au moins au début), et, en plus des réunions diverses, non rémunérées, d'ailleurs.
Je crois qu'il y en a moins en lycée qu'au collège, qui est le niveau que je connais le mieux, mais il y en a encore.
Il faut ajouter à cela des temps de correction, qui varient suivant les correcteurs, il serait intéressant de savoir combien de temps des collègues expérimentés passent à corriger, ce qui est une tâche épouvantablement ennuyeuse. La notion de "week end de farniente" est très éloignée de la réalité de la plupart des enseignants.
Donc, nous avons une grande flexibilité et une liberté quasi totale d'organisation du temps de travail, mais nous faisons beaucoup de travail à domicile (et avec des enfants en bas-âge, c'est plus compliqué : il arrive souvent que des enfants d'enseignants soient gardés alors que leurs parents n'ont pas cours, pour qu'ils puissent travailler sans être dérangés).
Des "gens qui viennent nous voir", il y en a beaucoup : tu peux essayer de contacter des collègues, ici ou dans ta ville en expliquant ton projet. Je ne sais pas si tu auras des réponses positives, mais ce serait instructif. Il y a un monde entre ce que nous souhaitons faire, et ce que nos élèves peuvent faire (je t'accorde que c'est très gratifiant quand ça fonctionne).
Pour ce qui est de l'argent :
Cale tes prévisions sur les minima de rémunération, c'est plus sûr !
Nominations : tu as le concours : tu es affecté comme fonctionnaire stagiaire dans une académie et dans un lycée.
Tu fais un stage : tu as des classes et une formation (sur laquelle je ne m'exprimerai pas...). Tu es évalué.
Tu es titularisé.
Tu participe aux mutations des profs : on te nomme dans une académie, puis dans un poste fixe (si tu es chanceux), ou si tu l'es moins, tu deviens remplaçant...
Tu n'as pas le choix réel de ton établissement.
Si tu es certifié, tu devras 18h devant tes classes, ce qui te demandera au moins 18h de préparation de cours (au moins au début), et, en plus des réunions diverses, non rémunérées, d'ailleurs.
Je crois qu'il y en a moins en lycée qu'au collège, qui est le niveau que je connais le mieux, mais il y en a encore.
Il faut ajouter à cela des temps de correction, qui varient suivant les correcteurs, il serait intéressant de savoir combien de temps des collègues expérimentés passent à corriger, ce qui est une tâche épouvantablement ennuyeuse. La notion de "week end de farniente" est très éloignée de la réalité de la plupart des enseignants.
Donc, nous avons une grande flexibilité et une liberté quasi totale d'organisation du temps de travail, mais nous faisons beaucoup de travail à domicile (et avec des enfants en bas-âge, c'est plus compliqué : il arrive souvent que des enfants d'enseignants soient gardés alors que leurs parents n'ont pas cours, pour qu'ils puissent travailler sans être dérangés).
Des "gens qui viennent nous voir", il y en a beaucoup : tu peux essayer de contacter des collègues, ici ou dans ta ville en expliquant ton projet. Je ne sais pas si tu auras des réponses positives, mais ce serait instructif. Il y a un monde entre ce que nous souhaitons faire, et ce que nos élèves peuvent faire (je t'accorde que c'est très gratifiant quand ça fonctionne).
Pour ce qui est de l'argent :
Cale tes prévisions sur les minima de rémunération, c'est plus sûr !
Nominations : tu as le concours : tu es affecté comme fonctionnaire stagiaire dans une académie et dans un lycée.
Tu fais un stage : tu as des classes et une formation (sur laquelle je ne m'exprimerai pas...). Tu es évalué.
Tu es titularisé.
Tu participe aux mutations des profs : on te nomme dans une académie, puis dans un poste fixe (si tu es chanceux), ou si tu l'es moins, tu deviens remplaçant...
Tu n'as pas le choix réel de ton établissement.
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- NitaEmpereur
Prenons mon cas (c'est celui que je connais le mieux !)
Fonctionnaire stagiaire à Bordeaux. Après mon stage, comme Bordeaux est inaccessible (l'académie entière, hein, 5 départements, pas la ville), je pars un nombre d'années certain dans l'Est de la France.
Je suis d'abord sur des postes de remplacement (lis les fils "TZR" du forum, c'est instructif).
J'ai un poste fixe (youhou).
Ensuite, je tente de revenir à Bordeaux : ma demande de mutation ne sera acceptée qu'au bout de 4 ans (et une ancienneté respectable).
Je n'ai pas de poste fixe : je me promène en Gironde, de temps en temps pour toute une année scolaire, de temps en temps pour 15 jours...
J'ai été nommée à 75km de chez moi (et il y bien pire...)
Je fais des voeux de mutation pour avoir un poste fixe : mes demandes n'aboutissent toujours pas, et des postes que je convoitais sont attribués à d'autres (c'est le jeu, ma pauv'lucette).
Sept ans plus tard, j'ai un poste fixe : pas celui de mes rêves, mais certainement pas un cauchemar, bien au contraire...
Fonctionnaire stagiaire à Bordeaux. Après mon stage, comme Bordeaux est inaccessible (l'académie entière, hein, 5 départements, pas la ville), je pars un nombre d'années certain dans l'Est de la France.
Je suis d'abord sur des postes de remplacement (lis les fils "TZR" du forum, c'est instructif).
J'ai un poste fixe (youhou).
Ensuite, je tente de revenir à Bordeaux : ma demande de mutation ne sera acceptée qu'au bout de 4 ans (et une ancienneté respectable).
Je n'ai pas de poste fixe : je me promène en Gironde, de temps en temps pour toute une année scolaire, de temps en temps pour 15 jours...
J'ai été nommée à 75km de chez moi (et il y bien pire...)
Je fais des voeux de mutation pour avoir un poste fixe : mes demandes n'aboutissent toujours pas, et des postes que je convoitais sont attribués à d'autres (c'est le jeu, ma pauv'lucette).
Sept ans plus tard, j'ai un poste fixe : pas celui de mes rêves, mais certainement pas un cauchemar, bien au contraire...
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- LevincentNiveau 9
Ok, merci Nita pour tous ces renseignements.
J'avais déjà consulté la fiche des salaires, mais je le répète, l'argent n'a pas beaucoup d'importance. Ma femme aussi est ingénieur et gagne bien sa vie, donc pas de souci de ce côté là.
J'étais également au courant pour le temps de travail, car ma sœur et mon beau-frère, enseignants en fac, n'arrêtent pas de se plaindre de ne jamais avoir de temps pour eux.
Mais je prends tout cela en considération. De toute manière j'ai encore presque un an avant de m'inscrire, il me reste beaucoup de temps pour peser le pour et le contre.
J'avais déjà consulté la fiche des salaires, mais je le répète, l'argent n'a pas beaucoup d'importance. Ma femme aussi est ingénieur et gagne bien sa vie, donc pas de souci de ce côté là.
J'étais également au courant pour le temps de travail, car ma sœur et mon beau-frère, enseignants en fac, n'arrêtent pas de se plaindre de ne jamais avoir de temps pour eux.
Mais je prends tout cela en considération. De toute manière j'ai encore presque un an avant de m'inscrire, il me reste beaucoup de temps pour peser le pour et le contre.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- NitaEmpereur
Loin de moi l'idée de vouloir te décourager, mais il faut connaître exactement ce dans quoi on s'engage pour ne pas être déçu...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- LevincentNiveau 9
Nita,
As-tu une compagne ou un compagnon ? Est-ce qu'il, ou elle, te suit à chacune de tes mutations ?
As-tu une compagne ou un compagnon ? Est-ce qu'il, ou elle, te suit à chacune de tes mutations ?
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- NitaEmpereur
Nous sommes séparés, et c'est moi qui l'ai suivi, (il enseignait aussi) avec plusieurs années de retard à chaque fois (et une fois deux départements d'écart :lol: ).
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A clean house is a sign of a broken computer.
- LevincentNiveau 9
Mais si je comprends bien, on ne peut proposer de poste à un professeur que dans l'académie où il habite déjà, n'est-ce pas ? Ou bien un professeur peut-il être envoyé arbitrairement en province ?
Excusez-moi de poser des questions de base, mais je débarque complètement.
Excusez-moi de poser des questions de base, mais je débarque complètement.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- NasopiBon génie
Tu peux être envoyé n'importe où en France.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- User17706Bon génie
Levincent a écrit:Mais si je comprends bien, on ne peut proposer de poste à un professeur que dans l'académie où il habite déjà, n'est-ce pas ? Ou bien un professeur peut-il être envoyé arbitrairement en province ?
Excusez-moi de poser des questions de base, mais je débarque complètement.
L'académie dans laquelle exercera le professeur une fois titularisé, c'est celle qu'il aura réussi à obtenir au mouvement inter-académique (première phase du mouvement des personnels). En philosophie, la région parisienne est quasi inaccessible à un débutant, et même les points de rapprochement de conjoint (et d'enfants) ne garantissent pas à tous les coups un résultat. Il faudrait regarder les barres des années récentes pour Créteil et Versailles.
(Un professeur est agent de l'État, il va là où l'État a décidé qu'il avait besoin de lui.)
En général, l'année de stage se déroule en revanche dans l'académie où l'agent s'est inscrit pour le concours. Sauf dans tous les cas où ça ne se passe pas ainsi
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