J'en ai marre de crier.

Et quand le claquage de porte marche pas ? Un crissement de craie

Je crie rarement (enfin pour de vrai) mais comme j'ai une voix qui porte très bien, très puissante, dès que j'élève la voix, les élèves pensent que je crie.
Ne criez pas Madame
Mais non, le jour où je crierai, vous partirez en courant et on m'entendra en VS (je suis bien à 75 m de la VS)

isabelle10 a écrit:Et quand le claquage de porte marche pas ? Un crissement de craie

Joli !!

Ce n'est pas forcément de la perte de contrôle me concernant : il m'arrive d'avoir des cours où j'ai le calme pendant toute l'heure et pas besoin de crier. Mais parfois, le cri est pour moi la seule façon de rapeller à l'ordre l'élève au fond de la salle. J'ai beaucoup progressé avec mes classes bavardes (merci tutrice !) mais le travail est long pour obtenir une classe silencieuse et qui travaille. (en fait, c'est surtout frustrant de voir que certains collègues obtiennent cela presque naturellement). Cela dit, je suis là pour apprendre !  
Merci pour les conseils ! L'évaluation en fin de séance me paraît intéressante : à tenter !

Je suis quelqu'un de souriant, un bon gros regard noir me suffit.

Jenny a écrit:Ne plus crier :lol:

J'ai beaucoup crié l'année dernière, j'ai arrêté.

Je trouve ça contreproductif, ça fonctionne si c'est très occasionnel (et là les élèves sursautent )
Moi je m'arrête, ça m'est arrivé de compter le temps avec des classes relous (et je rattrape une heure quand on arrive à 55 min, doublée par une 2e heure avec ma collègue PP   ), je les préviens que si ça dure, c'est travail en plus à la maison.

Pour les négociations, je ne m'énerve pas, je ne cède rien et je double pour l'élève qui insiste. Ca les calme.

J'aime bien ta méthode (que j'ai surligné), mais comment tu fais vis à vis de la direction et d'un point de vue légal?  
Tu le comptes comme une heure sup?
Tu fais cadeau de cette heure en plus à ton établissement?  mais dans ce cas, qu'est ce qui te couvre en cas de problèmes pendant cette heure?

EDIT: je viens de voir une réponse partielle à mes questions en changeant de page.

Mila Saint Anne a écrit:Bavardages parce qu'ils ne sont pas assez "en action" en cours => les faire travailler davantage en autonomie.

On n'est jamais déçu.

Ne plus crier; c'est tout à fait contreproductif, puisque plus tu hausses le ton, plus ils le haussent aussi. Il faut parler au contraire à la juste hauteur: suffisamment fort pour qu'ils puissent t'entendre, et suffisamment bas pour qu'ils doivent faire un effort pour t'entendre.
Ne jamais s'énerver non plus, afin de ne pas leur laisser de prise. Certains prennent un malin plaisir à faire sortir le prof de ses gonds: celui qui met le moins de temps a gagné. Donc quand on ne s'énerve pas, quand on ne crie pas, on y gagne en calme pour soi et en argent (plus besoin de pastilles pour s'adoucir la gorge).
Les carnets sont sur les bureaux, je ramasse sans sommation.

Cripure a écrit:

Mila Saint Anne a écrit:Bavardages parce qu'ils ne sont pas assez "en action" en cours => les faire travailler davantage en autonomie.

On n'est jamais déçu.

:lol!: D'autant que plus ils sont en action, et plus ils ont tendance à être pénibles (bah oui quoi, faut bien échanger avec le voisin, parler des activités de la pluie, du beau temps...).

simondu38 a écrit:

Jenny a écrit:Ne plus crier :lol:

J'ai beaucoup crié l'année dernière, j'ai arrêté.

Je trouve ça contreproductif, ça fonctionne si c'est très occasionnel (et là les élèves sursautent )
Moi je m'arrête, ça m'est arrivé de compter le temps avec des classes relous (et je rattrape une heure quand on arrive à 55 min, doublée par une 2e heure avec ma collègue PP   ), je les préviens que si ça dure, c'est travail en plus à la maison.

Pour les négociations, je ne m'énerve pas, je ne cède rien et je double pour l'élève qui insiste. Ca les calme.

J'aime bien ta méthode (que j'ai surligné), mais comment tu fais vis à vis de la direction et d'un point de vue légal?  
Tu le comptes comme une heure sup?
Tu fais cadeau de cette heure en plus à ton établissement?  mais dans ce cas, qu'est ce qui te couvre en cas de problèmes pendant cette heure?

EDIT: je viens de voir une réponse partielle à mes questions en changeant de page.

J'en fais cadeau, mais la direction était au courant.
Je préviens les parents par un mot du type : "Le cours de telle date ayant été perturbé par les élèves de 4e X, le cours sera rattrapé à telle date telle heure".
A réserver à des classes pénibles où les bavardages sont généralisés. En général, ça les calme pas mal quand ils voient que tu le fais vraiment.

Mila Saint Anne a écrit:C'est sûr que crier ne sert pas à grand chose, sauf à se lancer dans une escalade dans laquelle tu finiras par perdre.
Ce n'est pas sur l'effet qu'il faut réfléchir, mais sur les causes. Pourquoi les élèves ont un comportement gênant ?
Une fois les problèmes relativement identifiés, essayer de les gérer un par un.
Bavardages parce qu'ils ne sont pas assez "en action" en cours => les faire travailler davantage en autonomie.
Râleries sur les punitions ? => leur faire rédiger des règles de fonctionnement internes à la classe.
Comportement immature (à définir Quel âge ont-ils ? Cela concerne-t-il tous les élèves ? ) => les responsabiliser (des rôles, comme en primaire par exemple...)
Travailler avec les collègues pour harmoniser les exigences et les pratiques peut aussi être très productif.

C'est un sujet qui mériterait davantage de détails sur ta situation et le contexte.

Un peu dans le même cas : marre de crier.
Je réfléchis pour mettre en place à la rentrer un système de permis, comme chez Freinet, avec des libertés et des responsabilités accordées aux plus calmes, travailleurs, ou à ceux qui font visiblement des efforts de comportement. Je rêve d'une classe plus détendue.
On verra.

lumeeka a écrit:Je suis quelqu'un de souriant, un bon gros regard noir me suffit.

Je ne commence jamais le cours, si ils font le moindre bruit (y compris je touche ma chaise, je tapote avec le pied). Je n'autorise pas les affaires sur la table en début de cours, ils sortent et ils rangent quand ils en ont besoin. ça les perturbe mais ils comprennent vite que c'est plus agréable pour tout le monde.

Ensuite, s'ils bavardent, j’écris leur nom sur le tableau et ils doivent recopier les 170 verbes irréguliers pour le prochain cours. généralement ça les calme.

Mouais, se rajouter une heure avec des relous, très peu pour moi.

Cripure a écrit:

Mila Saint Anne a écrit:Bavardages parce qu'ils ne sont pas assez "en action" en cours => les faire travailler davantage en autonomie.

On n'est jamais déçu.

Oui, hein, c'est aussi ce que je me suis dis.

Marre de crier également (ou plutôt de parler plus haut qu'eux) sur mes secondes... Je suis presque aphone depuis jeudi dernier ! Ils ne sont pas méchants, mais hyper bavards et attendent que ça passe, portés par une excellente tête de classe... On perd surtout du temps lorsqu'ils doivent prendre en note la trace écrite : bavardages diffus, du coup, ça leur prend du temps...
Hier, j'ai pété un plomb : sermon pendant cinq minutes sur les exigences du lycée, sur le fait que certains se la coulaient douce en vivotant sur leurs acquis... et d'un coup, j'ai dérapé : "maintenant, il serait grand temps que certains se sortent les doigts du c***"... Arf, quelle élégance... Ça les a scotchés, je ne sais pas ce qui m'a pris car le sermon suffisait en soi... Depuis je ressasse...

Je ne crie pas...

Je haussais le ton l'année dernière et ça ne passait pas (ni pour eux, ni pour moi)... mais j'ai remarqué qu'en baissant la voix et en prenant un ton un peu blasé associé d'un "vous vous rendez compte le temps qu'on perd", ça me permet d'avoir plus le calme qu'en essayant de passer au-dessus de leur brouhaha.
Ils s'arrêtent d'eux-mêmes.

De plus j'utilise pas mal les vidéos pour certains points du programme, et je mets le son assez bas, comme ça ils se taisent.

Penser à travailler son oral pour mieux maîtriser les cris.

Fesseur Pro a écrit:Penser à travailler son oral pour mieux maîtriser les cris.

♥_♥

pitchounette a écrit:(bon j'avoue que je cherche un petit programme avec un chronomètre que je lancerai. Ils verraient comme ça au tableau le temps...)

http://www.online-stopwatch.com/french/full-screen-stopwatch.php

Jane a écrit:

Cripure a écrit:

Mila Saint Anne a écrit:Bavardages parce qu'ils ne sont pas assez "en action" en cours => les faire travailler davantage en autonomie.

On n'est jamais déçu.

:lol!: D'autant que plus ils sont en action, et plus ils ont tendance à être pénibles (bah oui quoi, faut bien échanger avec le voisin, parler des activités de la pluie, du beau temps...).

+1

Je les mets en"autonomie" : blabla continu assuré, et à un volume rapidement crescendo s'il vous plaît...
Je dicte froidement le cours : silence religieux, grattement des stylos sur les feuilles. Et ils sortent contents du cours.

Je fais vraiment un effort pour ne pas crier systématiquement (déjà qu'on me dit que je parle fort sans que je crie...) , au début je criais souvent et c'est vrai que cela ne sert à rien. Et  à un élève qui dit "mais pourquoi vous me criez toujours dessus?" faut que je me retienne pour ne pas lui dire "parce que tu me fais ch*** !"
Hier j'étais en sortie scolaire avec les 5e (qui étaient pénibles), j'ai l'impression d'avoir crier toute la journée !!!

Sphinx a écrit:

Jane a écrit:

Cripure a écrit:


On n'est jamais déçu.

:lol!: D'autant que plus ils sont en action, et plus ils ont tendance à être pénibles (bah oui quoi, faut bien échanger avec le voisin, parler des activités de la pluie, du beau temps...).

+1

Je les mets en"autonomie" : blabla continu assuré, et à un volume rapidement crescendo s'il vous plaît...
Je dicte froidement le cours : silence religieux, grattement des stylos sur les feuilles. Et ils sortent contents du cours.

L'autonomie, ça ne marche jamais, du moins avec mes "publics". En quelques minutes, le bruit de fond est insoutenable.  Le pire, c'st le travail de groupe, on atteint l'insupportable, juste devant celui  la salle informatique ( là, ils deviennent autistes, on ne peut même plus leur parler). La dictée ne marche pas très bien non plus, car ils demandent sans arrêt comment ça s'écrit, si on va à la ligne, d'aller moins vite, plus vite....
Le mieux, c'est le vidéo-projecteur , selon plusieurs modalités : avec une classe de fauves et de dingues agressifrs, comme j'avais l'an dernier,  un cours volumineux en restant dans leur dos, en circulant , la fiche de punitions dans la main (le moindre retournement au tableau pour écrire, c'était une trousse, une gomme qui volait, de cris d'animaux, aucune phrase d'explication ne permettait d'arriver jusqu'à la première pause sans être coupé...) . Avec des remuants, intempérants de la langue  mais  pas méchants comme j'ai cette année, je  prépare un canevas de questions, je les fais écrire des réponses  en silence (il faut en relever  quelques uns par tirage au sort) et synthèse au fur et à mesure sur l'écran (j'ai fait installer  l'ordi mon bureau en biais dans le coin avant droit, dans la diagonale du fou, je n'ai aucun angle mort).
Ceci dit, quand je hurle, ce n'est pas pour rien, c'est atroce paraît-il, j'ai une voix de stentor. Ca me fatigue , j'évite, mais au mois la punition est directe.

moi je ne sais pas crier... j'ai essayé, je n'arrive pas

Je m'améliore, la première année je criaillais tout le temps, maintenant je ne pousse plus qu'une gueulante de temps en temps. Encore trop souvent à mon goût. Par contre, quand j'en pousse une vraie de vraie (ça ne m'est arrivé qu'une fois en trois ans), on m'entend dans tout le couloir et les collègues me demandent après ce qui s'est passé

Mon année de néotitulaire, un jour, en rentrant de mon collège du moment, exténué nerveusement et physiquement, après avoir gueulé un bon après-midi contre des troisièmes complètement allumés, je me retrouve dans le RER B et je me promets de ne plus jamais crier et, au contraire, trouver des méthodes pour gérer toute situation sans m'esquinter les cordes vocales.

Après cela, j'ai encore beaucoup crié mais, à force de chercher des méthodes, ça devient de plus en plus rare, au point que je peux maintenant passer sans problème des journées entières sans ne jamais hausser le ton, tout en étant strict sur la discipline.

J'ai horreur de crier. Ça me pompe une énergie folle, ça me plonge dans une énergie négative, ça me rend nerveux, ce qui fait que je gère mal les situations (c'est un cercle vicieux, je trouve). C'est contre-productif avec les gosses (ce moment de solitude lorsque tu gueules un bon coup, mais sous le coup de la colère tes mots s'emmèlent et la classe rigole ...)

Maintenant encore, je dois m'imposer chaque matin, en allant dans mes collèges, de rester posé et ne pas me laisser aller à la colère. Lorsque j'y arrive sans discontinuer, c'est juste excellent de voir à quel point le simple fait de tout gérer sans jamais perdre le contrôle permet de faire face aux situations les plus hallucinantes.