- LeilapieNiveau 5
Phylia a écrit:Et que pensez-vous de l'élision de "que" dans les complétives ? Comme, par exemple, dans : "Je crois je l'ai pas vu" ou encore " Il va dire je suis folle de faire ça".
Cela fait quelques années que j'entends cela et je commence à le lire dans les copies. Selon vous, d'où vient cet usage ? Pensez-vous qu'il perdurera et finira par être toléré et intégré dans les usages corrects de la langue ?
Imitation de l'anglais? d'une autre langue étrangère?
- CatalunyaExpert spécialisé
Cela va de pair avec "je sais pas c'est qui" :| Et souvent, ces personnes-là n'utilisent plus le subjonctif (exemple, "c'est dommage qu'il ne vient pas").Phylia a écrit:Et que pensez-vous de l'élision de "que" dans les complétives ? Comme, par exemple, dans : "Je crois je l'ai pas vu" ou encore " Il va dire je suis folle de faire ça".
Cela fait quelques années que j'entends cela et je commence à le lire dans les copies. Selon vous, d'où vient cet usage ? Pensez-vous qu'il perdurera et finira par être toléré et intégré dans les usages corrects de la langue ?
Tout cela m'arrache les oreilles.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Leilapie a écrit:Phylia a écrit:Et que pensez-vous de l'élision de "que" dans les complétives ? Comme, par exemple, dans : "Je crois je l'ai pas vu" ou encore " Il va dire je suis folle de faire ça".
Cela fait quelques années que j'entends cela et je commence à le lire dans les copies. Selon vous, d'où vient cet usage ? Pensez-vous qu'il perdurera et finira par être toléré et intégré dans les usages corrects de la langue ?
Imitation de l'anglais? d'une autre langue étrangère?
Un metteur en scène (Jean Vilar ?) avait traduit "I think I hear them" par "Je crois, je les entends", parce qu'il voulait traduire le rythme de la phrase.
L'élision du "que" ne me dérange absolument pas, sauf quand je suis professeur de français et qu'il s'agit de corriger mes élèves.
- CeladonDemi-dieu
"Ces personnes-là" n'utilisent pas la négation non plus...Catalunya a écrit:Cela va de pair avec "je sais pas c'est qui" :| Et souvent, ces personnes-là n'utilisent plus le subjonctif (exemple, "c'est dommage qu'il ne vient pas").Phylia a écrit:Et que pensez-vous de l'élision de "que" dans les complétives ? Comme, par exemple, dans : "Je crois je l'ai pas vu" ou encore " Il va dire je suis folle de faire ça".
Cela fait quelques années que j'entends cela et je commence à le lire dans les copies. Selon vous, d'où vient cet usage ? Pensez-vous qu'il perdurera et finira par être toléré et intégré dans les usages corrects de la langue ?
Tout cela m'arrache les oreilles.
- IphigénieProphète
Je ne pense pas: je crois qu’il s’agit simplement du remplacement du discours indirect par le discours direct donc de la transcription à l’écrit d’un langage parlé et de la disparition de l’usage des ponctuations, donc du rythme des phrases:« il m’a dit(: ) t’as tort . »Leilapie a écrit:Phylia a écrit:Et que pensez-vous de l'élision de "que" dans les complétives ? Comme, par exemple, dans : "Je crois je l'ai pas vu" ou encore " Il va dire je suis folle de faire ça".
Cela fait quelques années que j'entends cela et je commence à le lire dans les copies. Selon vous, d'où vient cet usage ? Pensez-vous qu'il perdurera et finira par être toléré et intégré dans les usages corrects de la langue ?
Imitation de l'anglais? d'une autre langue étrangère?
- zigmag17Guide spirituel
"Je crois j'l'ai pas vu", "Je sais pas c'est qui", sont comme le "trop pas" (qui a disparu des radars on ne sait pourquoi): des fautes intégrales de français, faites par des personnes qui ne maîtrisent pas la langue. Nombre de mes élèves s'expriment de cette façon. Par ailleurs ils ne s'expriment QUE comme cela et c'est là que le bât blesse.
Ce n'est pas la même chose que de ne pas utiliser la négation alors que l'on sait très bien qu'elle existe ("je sais pas") ou certaines expressions empruntées à l'oral ("ben ouais"), qui même à l'écrit s'intercalent fort bien avec un langage plus châtié.
Ce n'est pas la même chose que de ne pas utiliser la négation alors que l'on sait très bien qu'elle existe ("je sais pas") ou certaines expressions empruntées à l'oral ("ben ouais"), qui même à l'écrit s'intercalent fort bien avec un langage plus châtié.
- IphigénieProphète
et ça ne va pas s'arranger puisque la décision devant ces difficultés de l'écrit visent à ...privilégier l'oral (voir les "déclencheurs d'oral: alors qu'à un tel niveau d'ignorance de la langue, c'est l'écrit qui peut améliorer l'oral, mais pas l'inverse ): la fuite en avant continue.zigmag17 a écrit:"Je crois j'l'ai pas vu", "Je sais pas c'est qui", sont comme le "trop pas" (qui a disparu des radars on ne sait pourquoi): des fautes intégrales de français, faites par des personnes qui ne maîtrisent pas la langue. Nombre de mes élèves s'expriment de cette façon. Par ailleurs ils ne s'expriment QUE comme cela et c'est là que le bât blesse.
Ce n'est pas la même chose que de ne pas utiliser la négation alors que l'on sait très bien qu'elle existe ("je sais pas") ou certaines expressions empruntées à l'oral ("ben ouais"), qui même à l'écrit s'intercalent fort bien avec un langage plus châtié.
- zigmag17Guide spirituel
Je sais bien. En LP la réforme nous rend impossible une progression digne de ce nom. Les élèves déjà en difficulté avec la langue ne vont pas pouvoir s'améliorer j'en ai peur (j'ai fait le calcul pour l'année à venir: la moitié de mon edt est consacré aux co-interventions ou autres "co" quelque chose, fatalement l'autre moitié seulement est liée aux enseignements de spécialité). Je suis fatiguée...
- AscagneGrand sage
Je ne retrouve plus l'autre sujet (je crois qu'il existe) qui concernait plutôt les fautes des élèves ou dans mon cas des étudiants... Tant pis, je poste ici.
Dans un paquet de L1, je vois que cinq ou six étudiants (pas des Erasmus) ont des problèmes d'accord de genre : un texte narrative (sic), par exemple, voire m'inventent une adjective. Je me demande d'où ça peut venir. Dans un autre genre, deux étudiants écrivent historie au lieu d'histoire, mais là encore, ils ne sont pas étrangers !
Dans un paquet de L1, je vois que cinq ou six étudiants (pas des Erasmus) ont des problèmes d'accord de genre : un texte narrative (sic), par exemple, voire m'inventent une adjective. Je me demande d'où ça peut venir. Dans un autre genre, deux étudiants écrivent historie au lieu d'histoire, mais là encore, ils ne sont pas étrangers !
- LédisséEsprit sacré
C'est consternant...
Je veux dire, et que fait l'Université ? Où sont les cours de remédiation, hm ? les PAP dont ces apprenants ont visiblement besoin ?
Je veux dire, et que fait l'Université ? Où sont les cours de remédiation, hm ? les PAP dont ces apprenants ont visiblement besoin ?
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- trompettemarineMonarque
Ascagne a écrit:Je ne retrouve plus l'autre sujet (je crois qu'il existe) qui concernait plutôt les fautes des élèves ou dans mon cas des étudiants... Tant pis, je poste ici.
Dans un paquet de L1, je vois que cinq ou six étudiants (pas des Erasmus) ont des problèmes d'accord de genre : [i]un texte narrative[/i] (sic), par exemple, voire m'inventent une adjective. Je me demande d'où ça peut venir. Dans un autre genre, deux étudiants écrivent historie au lieu d'histoire, mais là encore, ils ne sont pas étrangers !
C'est une faute très fréquente (même les journalistes la font). Elle est courante dans le nord de la France où l'on a tendance à assourdir les finales. La distinction -ive/-if n'est pas perçue et la terminaison -ive est entendue comme -if. Comme pour le son "é", les élèves choisissent une seule orthographe pour le masculin et le féminin.
Il faut leur apprendre le masculin et le féminin... c'est un combat incessant que de corriger cette erreur. Je compatis et la combats aussi au lycée. La trouver chez des étudiants peut effectivement agacer... mais "une adjective"... quand même !
- ErgoDevin
Rigole pas, hein... parce que bon... ici, ils ont une UE d'expression française à plusieurs semestres de leur licence.Lédissé a écrit:C'est consternant...
Je veux dire, et que fait l'Université ? Où sont les cours de remédiation, hm ? les PAP dont ces apprenants ont visiblement besoin ?
- Spoiler:
- Ça n'empêche pas les nombreux « Il s'asseya » en version, qui donnent des envies d'éviscérer des pandas roux. Je préfère presque tout le temps lire leur anglais que leur français.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Lédissé a écrit:C'est consternant...
Je veux dire, et que fait l'Université ? Où sont les cours de remédiation, hm ? les PAP dont ces apprenants ont visiblement besoin ?
Les cours de remédiation, à l'Université, sont au fond, à droite, derrière le local poubelle: à l'endroit où se trouvent d'ailleurs tous les besoins et toutes les demandes qu'il est impossible de satisfaire, faute de crédits et faute de volonté.
Remédier, mais remédier à quoi? Une orthographe, une syntaxe, une grammaire défaillantes? “Ça n'est pas le rôle de l'université”. Mais tant mieux, car ça tombe bien, vu que le peu de moyens qui restaient est investi ailleurs. Par ex. dans le plan Licence (depuis bientôt 20 ans sous diverses formes), lequel propose d'un tutorat entre étudiants (toujours par ex.).
Ça doit être efficace, car, depuis 20 ans que je vois ça dans mon U., le taux d'échec en licence est resté identique. Alors que le nombre d'étudiants à augmenté: c'est donc une victoire typiquement française.
_________________
Si tu vales valeo.
- ErgoDevin
epekeina.tes.ousias a écrit:Lédissé a écrit:C'est consternant...
Je veux dire, et que fait l'Université ? Où sont les cours de remédiation, hm ? les PAP dont ces apprenants ont visiblement besoin ?
Les cours de remédiation, à l'Université, sont au fond, à droite, derrière le local poubelle: à l'endroit où se trouvent d'ailleurs tous les besoins et toutes les demandes qu'il est impossible de satisfaire, faute de crédits et faute de volonté.
Remédier, mais remédier à quoi? Une orthographe, une syntaxe, une grammaire défaillantes? “Ça n'est pas le rôle de l'université”. Mais tant mieux, car ça tombe bien, vu que le peu de moyens qui restaient est investi ailleurs. Par ex. dans le plan Licence (depuis bientôt 20 ans sous diverses formes), lequel propose d'un tutorat entre étudiants (toujours par ex.).
Ça doit être efficace, car, depuis 20 ans que je vois ça dans mon U., le taux d'échec en licence est resté identique. Alors que le nombre d'étudiants à augmenté: c'est donc une victoire typiquement française.
- Spoiler:
- epekeina.tes.ousiasModérateur
- AscagneGrand sage
@trompettemarine : Cela m'étonne car je suis très au sud depuis l'an dernier, mais que c'est la première fois que je la trouve. Au lycée, j'étais quasiment à la frontière avec les (bizarrement nommés) Hauts-de-France et même mes élèves (bizarres eux aussi) ne la faisaient pas.
Il y a de la remédiation ici et des ressources pour l'orthographe. Il y a aussi les "Oui si" pour un nombre restreint d'étudiants, mais précisément, la remédiation, ce n'est pas l'affaire de deux-trois cours (à part pour certains cas particuliers). En revanche, en comparaison avec la moyenne nationale, il y a plus d'étudiants défavorisés et plus de boursiers, ici, et je parlais de L1 dans mon message. Je n'ai passé que deux ans pour enseigner au lycée, mais j'ai bien vu quelles difficultés on rencontre de ce côté-là.
D'un autre côté, en L1, cette année, il me semble qu'il y a plus de cas de dyslexie et de dysorthographie que l'an dernier, mais ce sont des situations spécifiques.
Il y a de la remédiation ici et des ressources pour l'orthographe. Il y a aussi les "Oui si" pour un nombre restreint d'étudiants, mais précisément, la remédiation, ce n'est pas l'affaire de deux-trois cours (à part pour certains cas particuliers). En revanche, en comparaison avec la moyenne nationale, il y a plus d'étudiants défavorisés et plus de boursiers, ici, et je parlais de L1 dans mon message. Je n'ai passé que deux ans pour enseigner au lycée, mais j'ai bien vu quelles difficultés on rencontre de ce côté-là.
D'un autre côté, en L1, cette année, il me semble qu'il y a plus de cas de dyslexie et de dysorthographie que l'an dernier, mais ce sont des situations spécifiques.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Entendu mardi chez une étudiante (de M1): “je ne sais pas quoi c'est, mais…” Je ne l'avais jamais entendu ni lu — au point que je me suis demandé si ça n'était pas moi qui ignorais une tournure existant dans la langue (j'aurais tendance à donner pour correcte la tournure: “je ne sais pas ce que c'est, mais…”).
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Si tu vales valeo.
- pseudo-intelloSage
... et c'est heureux (pour la partie graissée).zigmag17 a écrit:"Je crois j'l'ai pas vu", "Je sais pas c'est qui", sont comme le "trop pas" (qui a disparu des radars on ne sait pourquoi): des fautes intégrales de français, faites par des personnes qui ne maîtrisent pas la langue. Nombre de mes élèves s'expriment de cette façon. Par ailleurs ils ne s'expriment QUE comme cela et c'est là que le bât blesse.
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Mais on est d'accord, ils n'ont aucun sens de la langue française.
Quid du "en vrai"", que j'entends partout à la place de "en réalité" ou "en fait" ?
- zigmag17Guide spirituel
epekeina.tes.ousias a écrit:Entendu mardi chez une étudiante (de M1): “je ne sais pas quoi c'est, mais…” Je ne l'avais jamais entendu ni lu — au point que je me suis demandé si ça n'était pas moi qui ignorais une tournure existant dans la langue (j'aurais tendance à donner pour correcte la tournure: “je ne sais pas ce que c'est, mais…”).
Mes élèves répètent à l'envi "Je sais pas c'est quoi"...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Dans cet ordre là, je l'avais déjà entendue, mais dans l'autre non — et encore moins chez une prof stagiaire… Bref…
_________________
Si tu vales valeo.
- Cléopatra2Guide spirituel
!!!!!!!
"Je ne sais pas c'est quoi" est oralisé, mais répandu (je ne sais si c'est correct, en revanche). "Je ne sais pas quoi c'est" est effrayant, j'espère que l'étudiante n'enseignera pas les lettres en tout cas.
"Je ne sais pas c'est quoi" est oralisé, mais répandu (je ne sais si c'est correct, en revanche). "Je ne sais pas quoi c'est" est effrayant, j'espère que l'étudiante n'enseignera pas les lettres en tout cas.
- zigmag17Guide spirituel
"Je ne sais pas c'est quoi" n'est pas correct
- OxfordNeoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:"Je ne sais pas c'est quoi" n'est pas correct
Il faut dire "Je sais pas c'est quoi"
:jesors:
_________________
Tutti i ghjorna si n'impara.
- zigmag17Guide spirituel
Ou "Je sais pas quoi qu'est-ce"
- maikreeeesseGrand sage
Dans mon petit coin de l'est de la France, on disait il y a 30 ans "je ne sais pas c'est quoi" comme on disait "j'ai mal les pieds, voire" j'ai mal les pieds les deux".
Une expansion du Franc Comtois ? .
Une expansion du Franc Comtois ? .
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