- InvitéInvité
C'est une coïncidence, je me suis lancé dans QCMcam (équivalent gratuit de Plickers) cette semaine et je comptais tester demain... J'ai déjà adopté la phrase du jour, même si je garde une certaine souplesse, selon le temps dont je dispose par ailleurs.
Encore merci pour ton point de vue.
Je leur lance des défis hebdomadaires ou biens ils en proposent eux-mêmes, etc.
Certains s'amusent de constater qu'à force de répétition, ils finissent par utiliser ces mots sans s'en rendre compte. "Chuis dépité" a détrôné "j'ai le seum".
Encore merci pour ton point de vue.
Rien de sensationnel : une liste de mots glânés au fil des textes et que je fais réviser régulièrement, soit en leur faisant écrire des phrases (complètes et c'est une aubaine pour un travail répété de la ponctuation ou de l'orthographe du verbe), soit à l'aide de diaporamas interactifs (images, sons, vidéos, pour épaissir leur imaginaire mental autour de ces mots). En fin de journée, quand je les sens démobilisés, j'ai essayé quelques pantomimes lexicales... De façon générale, je valorise l'utilisation du lexique en classe, pour peu qu'elle soit pertinente, à l'écrit comme à l'oral. Moi-même, je veille à intégrer ces mots le plus régulièrement possible dans mes phrases d'illustration ou d'exercice.C'est formidable. Quelle organisation as-tu adoptée ?
Je leur lance des défis hebdomadaires ou biens ils en proposent eux-mêmes, etc.
Certains s'amusent de constater qu'à force de répétition, ils finissent par utiliser ces mots sans s'en rendre compte. "Chuis dépité" a détrôné "j'ai le seum".
- HermionyGuide spirituel
*Ombre* a écrit:
Pour l'apprentissage, je fais le même constat que toi. C'est une vraie catastrophe, et c'est grave, parce que cela empêche massivement de progresser. Je me suis résignée à consacrer (encore) une partie hélas non négligeable du cours à cet apprentissage : reformuler en fin d'heure ce qu'il faut retenir et interroger systématiquement sur le cours en début d'heure suivante (enfin, d'heure consacrée au même domaine). Et franchement, même si je n'ai rien d'une sectatrice du numérique, je dois dire que, dans ce domaine, ces outils m'ont sauvée. J'ai fini par acheter un smartphone juste pour installer plickers, et, franchement, cela change la vie : tu peux interroger non pas un ou deux élèves, mais toute la classe, en quelques minutes. Tu peux le faire pour le vocabulaire, la grammaire, ce que tu veux. Comme c'est très rapide, je peux refaire exactement la même évaluation quelques jours plus tard et dire aux élèves que je ne transformerai en note que la dernière : cela en motive certains et, peu à peu, on avance. Et la répétition ayant les vertus que l'on sait, c'est efficace.
*Ombre*, pour Plickers, tu fais des cartons pour chaque évaluation ou tu réutilises les mêmes ? Pardon si ma question semble idiote, mais j'ai plusieurs collègues qui utilisent ce système et cela m'intrigue (comme toi, je suis à la recherche d'outils pour tester rapidement les leçons...).
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- *Ombre*Grand sage
Ce sont toujours les mêmes cartons, Hermiony. Ce sont même les mêmes pour toutes tes classes. Tu peux donc garder un jeu sur ton bureau pour le cas où un élève aurait oublié le sien.
Franchement, je ne regrette pas mon investissement dans le smartphone, car même si les évals de cours se corrigent vite, quand tu en fais souvent dans toutes tes classes, c'est lourd quand même. Avec plickers (ou un programme équivalent), ça ne prend pas plus de temps de faire l'éval, tu scannes la classe, et tout est instantanément corrigé.
J'attends avec impatience qu'on puisse faire la même chose avec les rédactions...
Franchement, je ne regrette pas mon investissement dans le smartphone, car même si les évals de cours se corrigent vite, quand tu en fais souvent dans toutes tes classes, c'est lourd quand même. Avec plickers (ou un programme équivalent), ça ne prend pas plus de temps de faire l'éval, tu scannes la classe, et tout est instantanément corrigé.
J'attends avec impatience qu'on puisse faire la même chose avec les rédactions...
- egometDoyen
Tangleding a écrit:Je trouve que c'est source de confusion.
En outre cela donne une fausse impression d'homogénéïté des personnes entre le singulier et le pluriel, ce qui ne correspond pas à la réalité.
1ere du pluriel donne l'impression que nous = plusieurs je, alors que comme vous le rappelez toutes deux, c'est je+il(s) (soit la P1+P3 ou P6).
Nous peut aussi être je + tu ou je + vous. Soit P1 + P2 ou P3 ou P5 ou P6. Ex: "Il n'y a pas de nous!" "Allons-y!"
Vous peut très bien être tu + tu, pas seulement tu + il.
Je trouve la description de pseudo-intello plus claire et plus juste. Nous = je + quelqu'un d'autre. Vous = tu + quelqu'un d'autre (qui n'est pas je).
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- NLM76Grand Maître
Je réfléchis à la question des marques de personne. Et je la mets en relation avec l'articulation entre l'oral et l'écrit. Nous présentons généralement ces marques de personne (-s, -s, -t...) comme des phénomènes essentiellement écrits. De même, la plupart des linguistes aujourd'hui présentent la conjugaison "orale" comme quasi dépourvue de marques de personne : (je) chante = (tu) chante(s) = (il) chante = (ils) chantent.
J'ai idée que réarticuler les marques de personne avec l'oral pourrait être une bonne chose. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'il faut écrire, mais il s'agit aussi de sentir un phénomène fondamental, qu'on peut entendre dans la langue parlée, en particulier à travers les liaisons. Est-ce que c'est une analyse irréaliste, inutile et désespérée ?
[Tiens aujourd'hui, à l'oral du bac, j'en ai eu un ou deux qui m'ont lu "j'étai-t-épuisé"]
J'ai idée que réarticuler les marques de personne avec l'oral pourrait être une bonne chose. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'il faut écrire, mais il s'agit aussi de sentir un phénomène fondamental, qu'on peut entendre dans la langue parlée, en particulier à travers les liaisons. Est-ce que c'est une analyse irréaliste, inutile et désespérée ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Monsieur ErnestoNiveau 2
NLM76 a écrit:Je réfléchis à la question des marques de personne. Et je la mets en relation avec l'articulation entre l'oral et l'écrit. Nous présentons généralement ces marques de personne (-s, -s, -t...) comme des phénomènes essentiellement écrits. De même, la plupart des linguistes aujourd'hui présentent la conjugaison "orale" comme quasi dépourvue de marques de personne : (je) chante = (tu) chante(s) = (il) chante = (ils) chantent.
J'ai idée que réarticuler les marques de personne avec l'oral pourrait être une bonne chose. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'il faut écrire, mais il s'agit aussi de sentir un phénomène fondamental, qu'on peut entendre dans la langue parlée, en particulier à travers les liaisons. Est-ce que c'est une analyse irréaliste, inutile et désespérée ?
[Tiens aujourd'hui, à l'oral du bac, j'en ai eu un ou deux qui m'ont lu "j'étai-t-épuisé"]
Je ne me retrouve pas dans cette façon d'aborder les choses... Dire que les marques de personnes sont des phénomènes essentiellement écrits me semble une vision erronée, car il n'y a pas d'essence de l'écrit. L'orthographe est, à la base, un codage de l'oral, une convention. Il n'y pas d'essence là-dedans (au sens où l'essence serait une vérité profonde), il n'y a que de l'arbitraire.
Je suis toutefois, autant que toi, confronté aux difficultés récurrentes des élèves pour mémoriser, voire parfois accepter, ces marques de personnes. Ce que je fais, c'est que je reviens toujours à la base (je sais que ça n'est pas toujours suffisant, mais ça a tout de même son effet en général):
1/ L'écriture des mots, à la base, repose sur une correspondance entre un son (à l'oral) et une lettre (à l'écrit)
2/ L'écrit s'est développé notamment pour garder des traces qui traversent le temps. Il est donc logique que l'écrit évolue peu.
3/ A l'inverse, une langue (orale) évolue fortement, et ce de manière naturelle.
4/ Il est donc inévitable que des divergences entre oral et écrit apparaissent avec le temps.
5/ A partir de là, deux options se présentent: réformer l'écrit (l'orthographe) pour le faire "rattraper" l'oral (c'est, pour prendre un exemple, plutôt le cas de l'espagnol), ou garder une écriture qui correspond à des états de prononciation de la langue antérieurs (c'est plutôt le cas du français). Mais comme rien n'est simple en ce bas monde, la plupart des langues oscillent entre ces deux possibilités.
Dès lors, pour donner du sens aux marques de personne du français, il faudrait idéalement s'appuyer sur l'ancien français. Hélas, nous n'en gardons aucun enregistrement sonore .. Alors, je m'appuie sur le latin ou l'espagnol.
Parfois, je me prends à rêver: dans trois siècles, la prononciation du français aura fortement évolué. L'orthographe de certains mots (si elle est maintenue) apparaîtra encore plus incompréhensible ! Mais les professeurs du XXIVe siècle feront écouter à leurs élèves les matinales de France Inter de 2024, et alors tout sera plus clair ...
- NLM76Grand Maître
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu dis là. Pour moi, évidemment que l'orthographe est fondamentalement un codage de l'oral. Mais quant à dire que ce n'est que de l'arbitraire, je ne comprends pas. Les règles qui définissent les façons dont on code l'oral, dont on décode l'écrit sont un système structuré qui ne relève pas seulement de l'arbitraire.Monsieur Ernesto a écrit:NLM76 a écrit:Je réfléchis à la question des marques de personne. Et je la mets en relation avec l'articulation entre l'oral et l'écrit. Nous présentons généralement ces marques de personne (-s, -s, -t...) comme des phénomènes essentiellement écrits. De même, la plupart des linguistes aujourd'hui présentent la conjugaison "orale" comme quasi dépourvue de marques de personne : (je) chante = (tu) chante(s) = (il) chante = (ils) chantent.
J'ai idée que réarticuler les marques de personne avec l'oral pourrait être une bonne chose. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'il faut écrire, mais il s'agit aussi de sentir un phénomène fondamental, qu'on peut entendre dans la langue parlée, en particulier à travers les liaisons. Est-ce que c'est une analyse irréaliste, inutile et désespérée ?
[Tiens aujourd'hui, à l'oral du bac, j'en ai eu un ou deux qui m'ont lu "j'étai-t-épuisé"]
Je ne me retrouve pas dans cette façon d'aborder les choses... Dire que les marques de personnes sont des phénomènes essentiellement écrits me semble une vision erronée, car il n'y a pas d'essence de l'écrit. L'orthographe est, à la base, un codage de l'oral, une convention. Il n'y pas d'essence là-dedans (au sens où l'essence serait une vérité profonde), il n'y a que de l'arbitraire.
D'autre part, si le français n'était pas aussi une langue écrite — hypothèse farfelue, je te l'accorde —, je pense que le système des liaisons aurait tendance à disparaître complètement, et assez rapidement. C'est parce qu'on sait que "je suis" s'écrit avec un -s qu'on prononce, dans la langue parlée tenue, "je suis-Z-arrivé".
D'après ce que tu dis là, je crois comprendre ta position, qui me semble être la position dominante, qui n'est pas exactement la mienne. J'essaie de la clarifier. Si tu as raison, et que les marques écrites de personne sont arbitraires, se contentant d'enregistrer un état antérieur de la langue, et ne correspondant à rien dans la langue naturelle, eh bien il est naturel que les élèves ne parviennent pas à les retenir : ce n'est qu'un pénible artefact réactionnaire. Dans ce cas, je me range du côté des réformateurs radicaux de l'orthographe, ou, plus pragmatiquement, du côté des tolératistes qui ont cours dans l'éducation nationale : laissons les gens être indifférents à l'orthographe ; c'est un problème secondaire.Je suis toutefois, autant que toi, confronté aux difficultés récurrentes des élèves pour mémoriser, voire parfois accepter, ces marques de personnes. Ce que je fais, c'est que je reviens toujours à la base (je sais que ça n'est pas toujours suffisant, mais ça a tout de même son effet en général):
1/ L'écriture des mots, à la base, repose sur une correspondance entre un son (à l'oral) et une lettre (à l'écrit)
2/ L'écrit s'est développé notamment pour garder des traces qui traversent le temps. Il est donc logique que l'écrit évolue peu.
3/ A l'inverse, une langue (orale) évolue fortement, et ce de manière naturelle.
4/ Il est donc inévitable que des divergences entre oral et écrit apparaissent avec le temps.
5/ A partir de là, deux options se présentent: réformer l'écrit (l'orthographe) pour le faire "rattraper" l'oral (c'est, pour prendre un exemple, plutôt le cas de l'espagnol), ou garder une écriture qui correspond à des états de prononciation de la langue antérieurs (c'est plutôt le cas du français). Mais comme rien n'est simple en ce bas monde, la plupart des langues oscillent entre ces deux possibilités.
Dès lors, pour donner du sens aux marques de personne du français, il faudrait idéalement s'appuyer sur l'ancien français. Hélas, nous n'en gardons aucun enregistrement sonore .. Alors, je m'appuie sur le latin ou l'espagnol.
En revanche, si les marques écrites de la personne du verbe ont une existence réelle dans la langue parlée, si elles se réalisent parfois dans la bouche dans l'oreille des francophones, si elles prennent corps, si elles participent du caractère charnel de la parole humaine, alors il vaut que je les enseigne avec sérieux, alors je puis envisager de les transmettre à mes élèves assez sereinement, de sorte qu'ils aient le sentiment de posséder leur langue, et non seulement d'acquérir un code abstrait qui permet d'être considéré comme quelqu'un de bien, parce qu'il respecte les codes.
Autrement dit, je pense qu'en tant que pédagogue, je me dois d'entretenir les liens entre le codage écrit et la langue parlée : je pense qu'il faut absolument travailler la question des liaisons très tôt, dès la grande section et le CP. En fait, je pense qu'à renoncer au lien entre l'oral et l'écrit on condamne l'enseignement de l'orthographe à l'échec, le réduisant à une espèce de dressage artificiel, de persécution. En maintenant, en travaillant ce lien, à travers le travail sur les liaisons, je me donne les moyens que l'orthographe soit articulée à la vie de la langue, à la langue en tant qu'elle est vivante.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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