- LédisséEsprit sacré
Donc imparfait = qui est dans le passé, mais considéré comme non entièrement accompli (je faisais la vaisselle, quand le téléphone sonna : par rapport à l'action de référence, au parfait, "sonna", l'action de faire la vaisselle n'est pas finie ; elle l'a peut-être été depuis, mais peu importe, au moment dont je parle, elle est "en train").
Plus-que-parfait = antérieur à une action déjà accomplie (quand le téléphone sonna, j'avais fait toute la vaisselle).
Plus-que-parfait = antérieur à une action déjà accomplie (quand le téléphone sonna, j'avais fait toute la vaisselle).
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- NLM76Grand Maître
Je pense qu'il faut expliquer un peu, pour qui n'est pas latiniste. @Maikreeeesse : pense au verbe "parfaire". Ce qui est par-fait, c'est ce qui est fait entièrement (d'un bout à l'autre), achevé; ce qui est imparfait, c'est ce qui n'est pas fait entièrement, pas achevé.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- maikreeeesseGrand sage
Merci beaucoup. Parfaire, parachever.
Ce qui est parfait ne nécessite aucune modification ni ajout, contrairement à ce qui est perfectible.
Ce qui est parfait ne nécessite aucune modification ni ajout, contrairement à ce qui est perfectible.
- Hardy-LaclosNiveau 9
Je remonte ce sujet car j'aimerais faire travailler la conjugaison de manière pérenne à mes élèves. J'ai testé pendant une période l'interrogation hebdomadaire : les élèves avaient un verbe à apprendre à tous les temps de l'indicatif et j'en sélectionnais seulement quatre. Cela a plutôt bien fonctionné mais je me suis rendu compte en passant dans les rangs qu'ils oubliaient de bien savoir conjuguer lorsqu'ils passaient à la rédaction. Cet exercice est peut-être trop déconnecté mais au bout d'un moment cela doit se transformer en mécanisme.. J'ai galéré à leur faire comprendre le principe des temps composés alors que c'est simple comme bonjour tout de même (LES TEMPS SONT EN COUPLE !). Comment faites-vous ? J'en ai assez des horreurs du type "il réussisa", "je peut".. Je leur ai déjà fait remarquer les régularités en termes de personne mais bon.
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- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- InvitéInvité
Interrogation plus ou moins hebdomadaire, sur la base d'une grille studiométrique. En rédaction, je torpille les erreurs d'accord verbe-sujet dès qu'on a revu le principe (première semaine).ThomCarver a écrit:Je remonte ce sujet car j'aimerais faire travailler la conjugaison de manière pérenne à mes élèves. J'ai testé pendant une période l'interrogation hebdomadaire : les élèves avaient un verbe à apprendre à tous les temps de l'indicatif et j'en sélectionnais seulement quatre. Cela a plutôt bien fonctionné mais je me suis rendu compte en passant dans les rangs qu'ils oubliaient de bien savoir conjuguer lorsqu'ils passaient à la rédaction. Cet exercice est peut-être trop déconnecté mais au bout d'un moment cela doit se transformer en mécanisme.. J'ai galéré à leur faire comprendre le principe des temps composés alors que c'est simple comme bonjour tout de même (LES TEMPS SONT EN COUPLE !). Comment faites-vous ? J'en ai assez des horreurs du type "il réussisa", "je peut".. Je leur ai déjà fait remarquer les régularités en termes de personne mais bon.
Pas de miracle cette année (en 3e) mais de nets progrès quand même.
- *Ombre*Grand sage
ThomCarver a écrit:Je remonte ce sujet car j'aimerais faire travailler la conjugaison de manière pérenne à mes élèves. J'ai testé pendant une période l'interrogation hebdomadaire : les élèves avaient un verbe à apprendre à tous les temps de l'indicatif et j'en sélectionnais seulement quatre. Cela a plutôt bien fonctionné mais je me suis rendu compte en passant dans les rangs qu'ils oubliaient de bien savoir conjuguer lorsqu'ils passaient à la rédaction. Cet exercice est peut-être trop déconnecté mais au bout d'un moment cela doit se transformer en mécanisme.. J'ai galéré à leur faire comprendre le principe des temps composés alors que c'est simple comme bonjour tout de même (LES TEMPS SONT EN COUPLE !). Comment faites-vous ? J'en ai assez des horreurs du type "il réussisa", "je peut".. Je leur ai déjà fait remarquer les régularités en termes de personne mais bon.
ThomCarver, le passé simple, pour la plupart des élèves, c'est devenu une montagne, parce que ne lisant jamais, les élèves ne rencontrent jamais ce temps. J'ai renoncé à essayer de l'enseigner en une leçon : entre le nombre de terminaisons possibles et les exceptions, c'est insurmontable. Du coup, maintenant, ma progression dans l'apprentissage hebdomadaire des conjugaisons est organisé autour du passé simple.
Je fais d'abord apprendre à tous les temps les verbes réguliers en -er (et j'insiste sur l'identité des terminaisons entre le passé simple et le futur) ;
- puis jeter et appeler
- puis les verbes en -yer
- puis les verbes en -ir(e) en insistant sur le passé simple en i
- puis les verbes en -uire
- puis les verbes en -dre (hors soudre et indre) et en -tre.
- puis faire
- puis venir et tenir
- puis les verbes qui font le passé simple en u.
J'ai une progression plus fine que j'avais postée quelque part sur le forum (bizarre que ce ne soit pas ici). Je peux essayer de la retrouver si tu veux, mais tu as déjà l'idée.
Je commence ce travail hebdomadaire vers octobre, quand j'ai fait la leçon sur temps simples, temps composés. Avec ça, jusqu'en avril, on apprend en fait le passé simple petit bout par petit bout. Quand la vraie leçon sur le sujet arrive, elle me sert en fait à faire la synthèse et à aborder les verbes irréguliers.
C'est tout de même beaucoup moins la cata comme ça.
Pour le réinvestissement dans l'écriture (parce que c'est nécessaire), je trouve que deux types d'exercices marchent bien :
- les transpositions de temps (en veillant à ne donner que des verbes travaillés)
- de petits textes très cadrés (sujets créés ad hoc) avec une liste de verbes imposés (idem, pour être sûr qu'on restera dans les conjugaisons connues).
Et aussi, faire écrire de petits dialogues avec les verbes introducteurs au passé simple. Au début, on impose des verbes en -er (ce qui fournit l'occasion de travailler le vocabulaire : héler, bégayer, tonner, vociférer...) ; puis on ajoute dire, répondre, promettre, gémir, prétendre...
Voilà quelques pistes, à défaut d'une recette miracle pour faire entrer les conjugaisons dans le crâne des élèves.
- marjoDoyen
*Ombre* a écrit:ThomCarver a écrit:Je remonte ce sujet car j'aimerais faire travailler la conjugaison de manière pérenne à mes élèves. J'ai testé pendant une période l'interrogation hebdomadaire : les élèves avaient un verbe à apprendre à tous les temps de l'indicatif et j'en sélectionnais seulement quatre. Cela a plutôt bien fonctionné mais je me suis rendu compte en passant dans les rangs qu'ils oubliaient de bien savoir conjuguer lorsqu'ils passaient à la rédaction. Cet exercice est peut-être trop déconnecté mais au bout d'un moment cela doit se transformer en mécanisme.. J'ai galéré à leur faire comprendre le principe des temps composés alors que c'est simple comme bonjour tout de même (LES TEMPS SONT EN COUPLE !). Comment faites-vous ? J'en ai assez des horreurs du type "il réussisa", "je peut".. Je leur ai déjà fait remarquer les régularités en termes de personne mais bon.
ThomCarver, le passé simple, pour la plupart des élèves, c'est devenu une montagne, parce que ne lisant jamais, les élèves ne rencontrent jamais ce temps. J'ai renoncé à essayer de l'enseigner en une leçon : entre le nombre de terminaisons possibles et les exceptions, c'est insurmontable. Du coup, maintenant, ma progression dans l'apprentissage hebdomadaire des conjugaisons est organisé autour du passé simple.
Je fais d'abord apprendre à tous les temps les verbes réguliers en -er (et j'insiste sur l'identité des terminaisons entre le passé simple et le futur) ;
- puis jeter et appeler
- puis les verbes en -yer
- puis les verbes en -ir(e) en insistant sur le passé simple en i
- puis les verbes en -uire
- puis les verbes en -dre (hors soudre et indre) et en -tre.
- puis faire
- puis venir et tenir
- puis les verbes qui font le passé simple en u.
J'ai une progression plus fine que j'avais postée quelque part sur le forum (bizarre que ce ne soit pas ici). Je peux essayer de la retrouver si tu veux, mais tu as déjà l'idée.
Je commence ce travail hebdomadaire vers octobre, quand j'ai fait la leçon sur temps simples, temps composés. Avec ça, jusqu'en avril, on apprend en fait le passé simple petit bout par petit bout. Quand la vraie leçon sur le sujet arrive, elle me sert en fait à faire la synthèse et à aborder les verbes irréguliers.
C'est tout de même beaucoup moins la cata comme ça.
Pour le réinvestissement dans l'écriture (parce que c'est nécessaire), je trouve que deux types d'exercices marchent bien :
- les transpositions de temps (en veillant à ne donner que des verbes travaillés)
- de petits textes très cadrés (sujets créés ad hoc) avec une liste de verbes imposés (idem, pour être sûr qu'on restera dans les conjugaisons connues).
Et aussi, faire écrire de petits dialogues avec les verbes introducteurs au passé simple. Au début, on impose des verbes en -er (ce qui fournit l'occasion de travailler le vocabulaire : héler, bégayer, tonner, vociférer...) ; puis on ajoute dire, répondre, promettre, gémir, prétendre...
Voilà quelques pistes, à défaut d'une recette miracle pour faire entrer les conjugaisons dans le crâne des élèves.
Sur quel niveau fais-tu cela ?
- *Ombre*Grand sage
Tous. J'inclus les difficultés propres à chaque niveau, c'est tout.
- InvitéInvité
Tous les temps à chaque fois ? J'ai été moins ambitieux (deux couples de temps par semaine) et ça ne les a pas empêchés de tout mélanger, si bien que j'ai dû changer mon fusil d'épaule à mi-trimestre...
- PointàlaligneExpert
*Ombre* a écrit:ThomCarver a écrit:Je remonte ce sujet car j'aimerais faire travailler la conjugaison de manière pérenne à mes élèves. J'ai testé pendant une période l'interrogation hebdomadaire : les élèves avaient un verbe à apprendre à tous les temps de l'indicatif et j'en sélectionnais seulement quatre. Cela a plutôt bien fonctionné mais je me suis rendu compte en passant dans les rangs qu'ils oubliaient de bien savoir conjuguer lorsqu'ils passaient à la rédaction. Cet exercice est peut-être trop déconnecté mais au bout d'un moment cela doit se transformer en mécanisme.. J'ai galéré à leur faire comprendre le principe des temps composés alors que c'est simple comme bonjour tout de même (LES TEMPS SONT EN COUPLE !). Comment faites-vous ? J'en ai assez des horreurs du type "il réussisa", "je peut".. Je leur ai déjà fait remarquer les régularités en termes de personne mais bon.
ThomCarver, le passé simple, pour la plupart des élèves, c'est devenu une montagne, parce que ne lisant jamais, les élèves ne rencontrent jamais ce temps. J'ai renoncé à essayer de l'enseigner en une leçon : entre le nombre de terminaisons possibles et les exceptions, c'est insurmontable. Du coup, maintenant, ma progression dans l'apprentissage hebdomadaire des conjugaisons est organisé autour du passé simple.
Je fais d'abord apprendre à tous les temps les verbes réguliers en -er (et j'insiste sur l'identité des terminaisons entre le passé simple et le futur) ;
- puis jeter et appeler
- puis les verbes en -yer
- puis les verbes en -ir(e) en insistant sur le passé simple en i
- puis les verbes en -uire
- puis les verbes en -dre (hors soudre et indre) et en -tre.
- puis faire
- puis venir et tenir
- puis les verbes qui font le passé simple en u.
J'ai une progression plus fine que j'avais postée quelque part sur le forum (bizarre que ce ne soit pas ici). Je peux essayer de la retrouver si tu veux, mais tu as déjà l'idée.
Je commence ce travail hebdomadaire vers octobre, quand j'ai fait la leçon sur temps simples, temps composés. Avec ça, jusqu'en avril, on apprend en fait le passé simple petit bout par petit bout. Quand la vraie leçon sur le sujet arrive, elle me sert en fait à faire la synthèse et à aborder les verbes irréguliers.
C'est tout de même beaucoup moins la cata comme ça.
Pour le réinvestissement dans l'écriture (parce que c'est nécessaire), je trouve que deux types d'exercices marchent bien :
- les transpositions de temps (en veillant à ne donner que des verbes travaillés)
- de petits textes très cadrés (sujets créés ad hoc) avec une liste de verbes imposés (idem, pour être sûr qu'on restera dans les conjugaisons connues).
Et aussi, faire écrire de petits dialogues avec les verbes introducteurs au passé simple. Au début, on impose des verbes en -er (ce qui fournit l'occasion de travailler le vocabulaire : héler, bégayer, tonner, vociférer...) ; puis on ajoute dire, répondre, promettre, gémir, prétendre...
Voilà quelques pistes, à défaut d'une recette miracle pour faire entrer les conjugaisons dans le crâne des élèves.
@*Ombre* , c'est là :
Post d'*Ombre* sur les verbes dans le fil dictées /orthographe
- *Ombre*Grand sage
Merci, Point, mais soit je suis vraiment fatiguée, soit ce n'est pas cela : je vois une progression de grammaire, mais pas de conjugaison.
Mais ce n'est pas grave : c'était juste un peu plus détaillé que ce que j'ai exposé plus haut.
Mais ce n'est pas grave : c'était juste un peu plus détaillé que ce que j'ai exposé plus haut.
- PointàlaligneExpert
*Ombre* a écrit:Merci, Point, mais soit je suis vraiment fatiguée, soit ce n'est pas cela : je vois une progression de grammaire, mais pas de conjugaison.
Mais ce n'est pas grave : c'était juste un peu plus détaillé que ce que j'ai exposé plus haut.
Oh là là, c'est moi qui suis fatiguée... Désolée...
Je me souviens pourtant très bien du post dont tu parles, il m'avait beaucoup inspirée par la suite !
Bon, je vais me coucher !
- *Ombre*Grand sage
Un immense merci à Point qui a retrouvé les échanges de l'an dernier, ce qui me permet de les remettre à un endroit plus logique.
Voici donc, grâce à Point :
En tout début d'année, je vois les marques régulières de personne (s, s, t, e, es, e, ons, ez, ent, ai, as, a) pour montrer que c'est toujours la même chose qu'on retrouve derrière la difficulté apparente des conjugaisons. Ensuite, j'insiste sur temps simples, temps composé, les notions de verbe (parfois en deux éléments - prière de ne pas en oublier la moitié), auxiliaire et participe passé. Et à partir de là, je montre la correspondance temps simples / temps composés et tout le système de l'indicatif. Et je fais apprendre :
1. être et avoir aux 4 temps simples
2. être et avoir à tous les temps
3. aimer à tous les temps - et j'insiste sur les terminaisons du passé simple en faisant le rapprochement, pour le singulier, avec les terminaisons du futur : ai, as, a, ainsi que sur le participe passé des verbes en -er.
4. aller et les verbes difficiles en -er (verbes en -yer, en -eler et -eter...) à tous les temps simples et tous les temps composés
Ensuite, j'organise mes conjugaisons à partir du passé simple, parce que c'est le temps qui pose le plus de problèmes aux élèves. Le présent en pose pour l'orthographe, mais à part quelques "ils croivent" ou "ils voyent", les élèves savent conjuguer au présent au moins à l'oral, et c'est surtout l'orthographe qu'il va falloir travailler progressivement (et donc ces fameuses marques régulières de personne qui sont justement les mêmes à tous les temps ou presque). Par contre, pour ces élèves qui ne lisent plus, ou plus assez, le passé simple est totalement étranger. Donc je l'aborde comme en FLE :
Les verbes en -er ayant été vus (avec leur proximité avec le futur) - D'abord tous les verbes qui ont leur passé simple en [i] :
5. finir à tous les temps (modèle des verbes du 2e groupe)
6. dormir, dire, partir (toujours à tous les temps, je ne le précise plus)
7. verbes en -uire : conduire, construire
8. verbe en -dre : prendre et descendre + à partir de la 5e verbes en -indre et en -soudre : peindre et résoudre (sauf le passé simple pour ce dernier verbe)
9. faire et être (on insiste à nouveau sur être pour la distinction fut / fit)
10. venir et tenir (passé simple en [in]
Puis on passe aux passés simples en [u] :
11. vouloir et pouvoir
12. devoir et boire
13. connaître et apparaître
14. Quelques verbes irréguliers courants : naître, vivre, mourir et courir
15. voir, lire, écrire
Je ne commence, comme je le disais, que lorsque j'ai traité les marques de personnes et temps simples et composés, donc vers la Toussaint, pas avant. En faisant ce travail régulièrement (toutes les semaines), on arrive à Pâques. Au fur et à mesure que, parallèlement, nous avançons dans notre programme de langue, j'ajoute, selon les niveaux, l'impératif, le conditionnel, le subjonctif. Le troisième trimestre sert à consolider et à réviser.
Les avantages que je trouve à cette démarche :
- les élèves revoyant tous les temps à chaque fois (et ayant travaillé en amont sur les régularités), ils finissent par intégrer, à la longue, que l'imparfait c'est ce qui fait èèèèè, le passé simple l'autre temps simple du passé (celui qui se conjugue chelou), ils se familiarisent avec les temps composés cent fois vus et revus et finissent par les intégrer ;
- comme on voit des temps composés à chaque fois, on retravaille à chaque fois la formation et l'accord du participe passé ;
- quand j'arrive à la leçon sur le passé simple, beaucoup de choses ont déjà été vues de façon progressive et cette leçon, si difficile auparavant pour les élèves, parce que trop d'infos d'un coup, passe beaucoup mieux.
Voici donc, grâce à Point :
En tout début d'année, je vois les marques régulières de personne (s, s, t, e, es, e, ons, ez, ent, ai, as, a) pour montrer que c'est toujours la même chose qu'on retrouve derrière la difficulté apparente des conjugaisons. Ensuite, j'insiste sur temps simples, temps composé, les notions de verbe (parfois en deux éléments - prière de ne pas en oublier la moitié), auxiliaire et participe passé. Et à partir de là, je montre la correspondance temps simples / temps composés et tout le système de l'indicatif. Et je fais apprendre :
1. être et avoir aux 4 temps simples
2. être et avoir à tous les temps
3. aimer à tous les temps - et j'insiste sur les terminaisons du passé simple en faisant le rapprochement, pour le singulier, avec les terminaisons du futur : ai, as, a, ainsi que sur le participe passé des verbes en -er.
4. aller et les verbes difficiles en -er (verbes en -yer, en -eler et -eter...) à tous les temps simples et tous les temps composés
Ensuite, j'organise mes conjugaisons à partir du passé simple, parce que c'est le temps qui pose le plus de problèmes aux élèves. Le présent en pose pour l'orthographe, mais à part quelques "ils croivent" ou "ils voyent", les élèves savent conjuguer au présent au moins à l'oral, et c'est surtout l'orthographe qu'il va falloir travailler progressivement (et donc ces fameuses marques régulières de personne qui sont justement les mêmes à tous les temps ou presque). Par contre, pour ces élèves qui ne lisent plus, ou plus assez, le passé simple est totalement étranger. Donc je l'aborde comme en FLE :
Les verbes en -er ayant été vus (avec leur proximité avec le futur) - D'abord tous les verbes qui ont leur passé simple en [i] :
5. finir à tous les temps (modèle des verbes du 2e groupe)
6. dormir, dire, partir (toujours à tous les temps, je ne le précise plus)
7. verbes en -uire : conduire, construire
8. verbe en -dre : prendre et descendre + à partir de la 5e verbes en -indre et en -soudre : peindre et résoudre (sauf le passé simple pour ce dernier verbe)
9. faire et être (on insiste à nouveau sur être pour la distinction fut / fit)
10. venir et tenir (passé simple en [in]
Puis on passe aux passés simples en [u] :
11. vouloir et pouvoir
12. devoir et boire
13. connaître et apparaître
14. Quelques verbes irréguliers courants : naître, vivre, mourir et courir
15. voir, lire, écrire
Je ne commence, comme je le disais, que lorsque j'ai traité les marques de personnes et temps simples et composés, donc vers la Toussaint, pas avant. En faisant ce travail régulièrement (toutes les semaines), on arrive à Pâques. Au fur et à mesure que, parallèlement, nous avançons dans notre programme de langue, j'ajoute, selon les niveaux, l'impératif, le conditionnel, le subjonctif. Le troisième trimestre sert à consolider et à réviser.
Les avantages que je trouve à cette démarche :
- les élèves revoyant tous les temps à chaque fois (et ayant travaillé en amont sur les régularités), ils finissent par intégrer, à la longue, que l'imparfait c'est ce qui fait èèèèè, le passé simple l'autre temps simple du passé (celui qui se conjugue chelou), ils se familiarisent avec les temps composés cent fois vus et revus et finissent par les intégrer ;
- comme on voit des temps composés à chaque fois, on retravaille à chaque fois la formation et l'accord du participe passé ;
- quand j'arrive à la leçon sur le passé simple, beaucoup de choses ont déjà été vues de façon progressive et cette leçon, si difficile auparavant pour les élèves, parce que trop d'infos d'un coup, passe beaucoup mieux.
- KalliopéNiveau 8
Merci Ombre pour toutes ces explications et cette proposition de progression très stimulante !
Concrètement, comment s'organise ton point hebdomadaire sur la conjugaison ? Fiche avec les verbes concernés conjugués et exercices ? Ça te prend combien de temps ? Pour mes élèves j'imagine mal pouvoir traiter chaque point en moins d'une heure *soupir* mais du coup j'ai peur de ne pas m'y tenir sur l'année...
Concrètement, comment s'organise ton point hebdomadaire sur la conjugaison ? Fiche avec les verbes concernés conjugués et exercices ? Ça te prend combien de temps ? Pour mes élèves j'imagine mal pouvoir traiter chaque point en moins d'une heure *soupir* mais du coup j'ai peur de ne pas m'y tenir sur l'année...
- NLM76Grand Maître
*Ombre* a écrit:Un immense merci à Point qui a retrouvé les échanges de l'an dernier, ce qui me permet de les remettre à un endroit plus logique.
Voici donc, grâce à Point :
En tout début d'année, je vois les marques régulières de personne (s, s, t, e, es, e, ons, ez, ent, ai, as, a) pour montrer que c'est toujours la même chose qu'on retrouve derrière la difficulté apparente des conjugaisons.
J'aurais tendance à être très d'accord avec ça. En somme, tu insistes sur les désinences personnelles, que tu appelles, très explicitement, "marques régulières de personne".
La question que je me pose, c'est celle de l'articulation avec l'analyse "traditionnelle" de la forme verbale en [radical+terminaison], où la "terminaison" comprend aussi bien la marque de personne que le suffixe temporel (-r- pour le futur, -a/i/u/in- pour le passé simple). Ainsi la terminaison dans "je paierai" est "-erai", dans "nous finissions" est "-issions", et les terminaisons sont différentes selon les groupes de verbe.
Quel vocabulaire proposer aux élèves ? Radical + terminaison ? Radical + suffixe temporel + désinence personnelle ?
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Sites du grip :
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- OudemiaBon génie
Je procédais comme Ombre, et pour la terminologie j'adoptais la dernière solution de NLM.
J'avais même conçu un récapitulatif de l'indicatif (temps simples ) pour tous les groupes sur une seule page, mais je crois bien ne pas l'avoir distribué très souvent
J'avais même conçu un récapitulatif de l'indicatif (temps simples ) pour tous les groupes sur une seule page, mais je crois bien ne pas l'avoir distribué très souvent
- TangledingGrand Maître
Ça doit être un boulot monstre ce que tu fais, @*Ombre*... Tu me démoralises chaque fois que tu présentes ce que tu fais avec tes classes.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
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Point et grille.
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- NLM76Grand Maître
Alors, comment appelais-tu "-ai, -as,-a", qu'on retrouve aussi bien dans "j'aimai, tu aimas" que dans "j'aimerai, tu aimeras" ? Pour l'instant, dans mes fiches, je tends à dire "désinences personnelles".Oudemia a écrit:Je procédais comme Ombre, et pour la terminologie j'adoptais la dernière solution de NLM.
J'avais même conçu un récapitulatif de l'indicatif (temps simples ) pour tous les groupes sur une seule page, mais je crois bien ne pas l'avoir distribué très souvent
D'autre part, je dis que la "terminaison" du futur est "-rai, -ras"... et non "irai, iras...; erai, eras...".
- Décorticage "complet" d'une forme verbale:
Disons que si je veux être précis, et poser le vocabulaire en soi, avant de me demander ce que je dirais aux élèves, je dirais que dans une forme verbale comme "aimerais", il y a : [radical (aim-)]+[voyelle thématique (-e-)]+[suffixe temporel(-r-)]+[désinence (modo-)personnelle (-ais)], où :- [radical]+[voyelle thématique]+[suffixe temporel]= {base} (aimer- pour le futur; aim- pour le présent; aima- pour le passé)
- [suffixe]+[désinence personnelle] = {terminaison} : (-rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront), etc.
- [radical (court)]+[voyelle thématique]= {radical long} : (aime-, fini-)
Les désinences personnelles pouvant même être isolées de la partie modale de la désinence :- Désinences personnelles :[(voyelle)+(-s), (voyelle)+(-s), (voyelle)+(-t); (voyelle)+-ns, (voyelle)+ -ts, (voyelle) + -nt)], où [ns~mes], et [ts~tes/z]
- Suffixe modal : -i- pour l'imaginatif (imparfait "de l'indicatif" + conditionnel); -(ss)e/i- pour le subjonctif.
Ce qui permet d'apercevoir en passant que ce qu'on s'est mis à appeler P1, P2... P6, méritaient bien leur nom plus traditionnel de première personne du singulier, du pluriel, etc.- [radical]+[voyelle thématique]+[suffixe temporel]= {base} (aimer- pour le futur; aim- pour le présent; aima- pour le passé)
Maintenant, la question est de savoir quoi dire de précis et clair aux élèves pour qu'ils s'y retrouvent.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- OudemiaBon génie
D'où l'importance du cours devant les élèves, la transmission qu'on fait en parlant, en reprenant, en écrivant au tableau...NLM76 a écrit:Maintenant, la question est de savoir quoi dire de précis et clair aux élèves pour qu'ils s'y retrouvent.
Rapidement, parce que je vais sortir : pour le futur, on le reconnait au -rai, qui vient du radical de l'infinitif, je n'ai jamais utilisé -erai/-irai... ; pour le pssé simple, eh bien je montrai que le 1er groupe, si facile d'habitude, est délicat à ce temps, avec le -a- de base qui n'est pas toujours là ; bien sûr je n'ai jamais utilisé P1 etc
Ombre, tu as écrit rapidement, certains des verbes que tu cites ne sont pas en -u- (naître et qq autres), nous le savons tous, mais imagine ça sous des yeux innocents
- NLM76Grand Maître
L'affirmation est vraie au plan étymologique; mais je suis dubitatif sur son intérêt pédagogique, à cause de "devrai, irai, serai, aurai, ferai, faudra, mourrai, courrai, saurai, tiendrai, viendrai, verrai, voudrai..."Oudemia a écrit:
Rapidement, parce que je vais sortir : pour le futur, on le reconnait au -rai, qui vient du radical de l'infinitif, je n'ai jamais utilisé -erai/-irai... ;
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- pseudo-intelloSage
Pour irai et serai, tu retombes sur tes pattes avec l'espagnol (infinitifs : ser et ir).
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- InvitéInvité
En latin comme en francais, aux élèves je dis "radical", "marques de temps (ou mode)" et "marques de personne" (ou terminaisons personnelles).
- henrietteMédiateur
Pareil.Nizab a écrit:En latin comme en francais, aux élèves je dis "radical", "marques de temps (ou mode)" et "marques de personne" (ou terminaisons personnelles).
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- OudemiaBon génie
On parle de collégiens, et ceux que j'avais venaient, en général, d'écoles qui les formaient bien (sauf l'emploi de P1...), et c'étaient des francophones qui savaient parler, donc les irrégularités venir/viendrai etc passaient sans problème (d'autant que venir/tenir, et j'avais une séance de vocabulaire avec les composés qui fonctionnait toujours très bien).NLM76 a écrit:L'affirmation est vraie au plan étymologique; mais je suis dubitatif sur son intérêt pédagogique, à cause de "devrai, irai, serai, aurai, ferai, faudra, mourrai, courrai, saurai, tiendrai, viendrai, verrai, voudrai..."Oudemia a écrit:
Rapidement, parce que je vais sortir : pour le futur, on le reconnait au -rai, qui vient du radical de l'infinitif, je n'ai jamais utilisé -erai/-irai... ;
Pour des écoliers c'est différent.
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