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Parménide
Neoprof expérimenté

Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par Parménide Lun 15 Sep 2014 - 18:11
C'était ça que j'avais demandé :

Parménide a écrit:

Donc il est aussi important de lire des ouvrages type Muglioni ou Kambouchner que les philosophes directement on est bien d'accord?


(je me doute que la réponse est oui, mais je me demande quand même, histoire d'être sur, s'il n'y aurait pas une démarche qui soit un peu plus fondamentale que l'autre...)

Parménide a écrit:

Comment pourrais-je ne pas me soucier de la mémorisation?

Ce n'est pas moi pourtant, c'est bien le jury qui dit que les textes sollicités doivent être connus en détails ! Cela signifie bien que les textes philosophiques doivent être connus quasiment par cœur, sinon sur quoi va t on s'appuyer?

Moi je veux bien essayer de faire confiance en ma mémoire sur la base de la simple lecture mais ça parait vraiment étrange comme pratique...

Il faut savoir en effet que le seul et unique livre que j'ai travaillé de façon approfondie jusque- là (recueil de terminale de 300 textes), j'ai essayé de retenir quasiment par cœur les textes. Evidemment je n'y suis jamais arrivé. Ce que j'ai fait c'est souvent me les passer en boucle avec mon dictaphone, mais j'avais encore du mal même avec ça.

Et le problème se posera quelque soit le livre que je travaillerai de toute façon, que ce soit l'œuvre d'un philosophe, le cours d'un enseignant comme Muglioni ou un recueil d'extraits. Donc je dois faire ça , vraiment, lire et un point c'est tout (entrainements mis à part évidemment) ?

Et je voudrais ton avis aussi sur la projet suivant :

Il y a déjà un moment que j'ai en tête l'idée suivante et je vais peut être réaliser un mixte de cette idée et de tes conseils (Kambouchner + Muglioni +  lire les philosophes directement sans trop se disperser ). Donc mon idée c'était : je prends les 5 plus grands philosophes de la tradition (Platon, Aristote, Descartes, Kant, Hegel) et pour chacun je choisis seulement 10 grands extraits dans une anthologie (évidemment le critère de choix reste à définir...), que cette anthologie soit de terminale ou pas, peu importe... Et je bosse à fond tous ces textes . Au total 50 textes à bien posséder. C'est beaucoup bien sur, mais c'est quand même largement plus digeste que les 300-350 textes d'un manuel complet. Et je me suis d'ailleurs demandé si à la limite, connaitre juste ces 50 textes et rien d'autre pouvait faire office de préparation du point de vue des connaissances...
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Lun 15 Sep 2014 - 18:35
Parménide a écrit:
John a écrit:Parménide, on peut faire un truc simple : je te donne une petite liste de livres, tu en choisis un que tu n'as pas encore lu, et tu nous dis ici ce que tu en as retenu après l'avoir lu :
- Platon, Gorgias,
- Spinoza, Ethique (première partie)
- Montaigne, Essais (livre II, traduction moderne),
- Comte, Discours sur l'ensemble de positivisme
- Levinas, Le temps et l'autre

C'est une bonne idée, mais là je me suis lancé dans une autre lecture et je dois à tout prix éviter la dispersion ! Après, oui, pourquoi pas, je choisirai surement Spinoza d'ailleurs, c'est le seul de la liste que j'ai.
:shock: :shock:
Pas un Platon ? Pas les Essais ?
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Lun 15 Sep 2014 - 18:37
Pendant que vous écrivez toutes ces tentatives pour une méthodologie de l'avenir, vous auriez eu le temps de lire un livre et d'en relire un autre pour fixer vos idées...
Fugit irreparabile tempus...
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User17706
Bon génie

Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par User17706 Lun 15 Sep 2014 - 19:02
Bon alors dans le désordre.

Pour abonder dans le sens de John et Cripure : oui, effectivement, mais je crois que je trouve bizarre voire anormal d'être en philo (fût-ce en licence, ne parlons même pas de prépa concours) sans avoir le Gorgias et quelques autres chez soi, réserve faite évidemment de ressources très réduites (mais ça se trouve si facilement d'occasion pour presque rien...).

Ensuite, évidemment qu'il y a une hiérarchie entre les œuvres des auteurs et les ouvrages scolaires ou universitaires même de qualité, qu'on ne lira plus dans 50 ans. Ce que je dis seulement c'est qu'un ou deux ouvrages scolaires ou universitaires constituent un ingrédient réellement utile d'une préparation. Notamment, ça permet de s'aérer, de circuler plus vite dans certains problèmes, de faire des liens, d'acquérir un sens de la profondeur historique de certaines questions, et ça fournit un exemple de la manière dont on convoque les auteurs et se les approprie pour sa propre analyse. Liste non close ; après, il est évident qu'il vaut mieux, ici comme ailleurs, s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints.

Pour la deuxième question je répète qu'à mon sens (mais nul n'est forcé de me croire) la mémorisation n'est pas quelque chose sur quoi il faut se focaliser. On garde en mémoire ce qu'on comprend et ce qu'on réutilise, éventuellement ce qu'on comprend et fréquente souvent ; ce qu'on ne comprend pas, on ne peut le réutiliser avec profit et il est donc inutile de l'avoir en mémoire. Donc, il faut comprendre ce qu'on lit et faire usage de ce qu'on comprend. La mémorisation suivra toute seule.

Ensuite, concernant l'idée d'extraire (sur quels critères d'ailleurs ?) 50 textes de 5 auteurs, je n'en pense que du mal. C'est reproduire, à une variation quantitative près, le bachotage dont l'expérience n'a pas montré qu'il fût opérant (et qui me semble de toute façon franchement absurde). Lorsque, dans le post auquel j'ai fait allusion dans mon spoiler plus haut dans la conversation, je disais qu'on n'engrange pas ici « des connaissances en vue de dissertations possibles comme si on faisait un stock de briques en vue de la construction d'une maison », c'est à ça que je faisais allusion. En outre, réduire un auteur à une dizaine de textes, ou même une vingtaine ou une cinquantaine, c'est courir le risque d'en avoir une vue au mieux très lacunaire, au pire déformée ; le pire étant de loin, ici, le plus probable. On peut dire qu'on connaît le goût d'un saucisson quand on en a mangé une tranche, mais que connaît-on de Platon ou de Kant quand on en a lu dix ou cent pages, même soigneusement choisies ? pas grand'chose, franchement.
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par Parménide Lun 15 Sep 2014 - 22:02
Je n'ai pas la force de répondre ce soir tellement je tiens plus debout, mais ça devient vraiment dantesque ce qui se passe...

Il m'est difficile à partir d'un certain stade de ne pas douter de mes propres capacités intellectuelles, tant sur le fond que sur la forme.

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

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par John Lun 15 Sep 2014 - 22:48
Un lyceen de terminale est censé avoir parcouru son manuel qui peut comprendre une centaine de textes. Et ça te semblerait suffisant de connaître 10 extraits de cinq auteurs ?

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User17706
Bon génie

Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par User17706 Lun 15 Sep 2014 - 23:39
N'oublie pas qu'on parle depuis le début à quelqu'un qui est passé par une prépa, a validé un M2 recherche et qui a préparé six fois les concours depuis : onze années de lecture et d'étude ! Et de temps à autre on a l'impression que tu parles comme si tu découvrais qu'il existe des bouquins. C'est tout de même déroutant.
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par e-Wanderer Lun 15 Sep 2014 - 23:59
Mais ARRÊTE de te mettre la pression comme ça ! :shock:  :shock:  Tu ne fais pas de la philo pour passer un concours : tu fais de la philo parce que tu aimes ça, parce que tu as plaisir à lire des philosophes, à exercer ton jugement et tes capacités de raisonnement. Enfin je suppose, sinon tu n'envisagerais tout de même pas d'en faire ton métier ?

Donc, fait simplement ce que tu aimes sans te prendre le chou : lis les grands philosophes, à ton rythme, de première main, par plaisir. Mais lis-les vraiment, pour eux-mêmes. Arrête de te demander à quoi ça va bien pouvoir te servir pour une dissertation : ça, c'est bon pour des sophistes comme moi, pas pour les vrais philosophes :lol: ! Quitte donc cette optique utilitaire et retrouve du plaisir à ce que tu fais, c'est essentiel, sinon tu vas souffrir pour rien et ce ne sera même pas efficace, tu ne fixeras pas grand-chose. Lis un manuel de philo ou une histoire de la philo pour voir à peu près où peut se situer ce que tu lis et comment ont été abordés les grands problèmes de la pensée, ça suffira bien. Mais lis surtout de grands textes, tranquillement, de façon désintéressée ; réfléchis ensuite posément à ce que tu as lu, à la méthode employée, à la progression, au style et au ton, aux ruses de l'auteur, à ses partis pris, à ce qu'il apporte de neuf ou au contraire à ce qu'il doit à la tradition : c'est comme ça que les auteurs te deviendront familiers, pas en lisant des anthologies avec la peur au ventre et en te goinfrant comme un hamster. Et par pitié, oublie ces satanées fiches qu'on ne relit jamais et où on oublie toujours quelque chose ! Tu as affaire à de la pensée vivante, pas à des papillons morts à épingler derrière une vitrine.

Et puis le jour où il faudra faire une dissertation, tu feras avec ce que tu as, avec les moyens du bord, sans faire comme si tu jouais ta vie : tu oublieras tes lectures pour un temps, tu construiras ton propre raisonnement comme un mécano, en variant au maximum les angles d'approche, en essayant de trouver systématiquement le contre-argument de toutes tes idées, en essayant de démonter les préjugés, en changeant les domaines d'application de la notion etc. On t'a déjà expliqué tout ça. Si tu as cette technique de base, un peu d'habileté et d'habitude, et surtout si tu réalises qu'une dissertation n'est pas le chef-d'œuvre d'une vie mais un pur bricolage scolaire, tu t'en tireras. Ensuite, tu pourras nourrir ton propos par tes lectures, avec le bagage que tu auras acquis à l'instant T, comme tu pourras.

Somme toute, ça ressemble à ce que fait un joueur d'échecs : les joueurs un peu sérieux ont tous, à un moment donné, travaillé la théorie, au moins celle des ouvertures et quelques combinaisons majeures. Ça gagne du temps, on sait où ça mène, donc on peut plus facilement évaluer la situation et élaborer sa stratégie (offensive, défensive, mixte, risquée, pas risquée, avec des sacrifices, sans sacrifices, lente, rapide…). Mais chaque partie est unique, comme chaque sujet de dissertation est unique : il n'y a pas, il n'y aura JAMAIS de recette toute faite. Il y a des jours où ça marchera bien, d'autres où ça marchera moins bien. Ce n'est qu'à force d'entraînement et de lectures que tu progresseras, et aussi que tu connaîtras tes forces et tes faiblesses (savoir par exemple si tu as une forme d'esprit analytique ou synthétique, si tu es meilleur en développant 3 exemples par idée et en grattant 20 pages ou si au contraire tu es davantage fait pour la concision) : un peu comme les grands joueurs d'échecs, au-delà du gain de la partie, cherchent et parviennent à développer un style…

En tout cas, un joueur d'échecs ne progresse pas simplement en lisant des livres : il s'exerce. Réciproquement, il ne progresse pas uniquement en jouant au petit bonheur la chance : à un moment, il doit bosser un peu sa théorie pour s'approprier l'expérience des grands joueurs de l'histoire. Mais SURTOUT, il fait tout cela parce qu'il aime ça et qu'il y prend plaisir. Sinon, quel calvaire ! Tu ne vas quand même pas passer une année entière à manger des brocolis cuits à l'eau de Vittel, sous prétexte que tu passes un concours ?
Parménide
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Neoprof expérimenté

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par Parménide Mar 16 Sep 2014 - 8:24
PauvreYorick a écrit: oui, effectivement, mais je crois que je trouve bizarre voire anormal d'être en philo (fût-ce en licence, ne parlons même pas de prépa concours) sans avoir le Gorgias et quelques autres chez soi, réserve faite évidemment de ressources très réduites (mais ça se trouve si facilement d'occasion pour presque rien...).

Et non je n'ai pas le Gorgias, enfin si je dois en avoir une vieille édition mais je n'ai jamais lu ce dialogue, ou plutôt, je n'en ai lu uniquement que l'extrait figurant dans ce fameux manuel de terminale sur lequel j'ai tant travaillé !

Mais je tiens à le répéter :à aucun moment, mis à part tes conseils, je n'ai eu de bibliographie pour le capes, donc je ne peux qu'avoir des lacunes de ce coté là.

Quand on a bien voulu me répondre à la fac je n'ai eu droit qu'à des conseils contradictoires ou surréalistes (apprendre par cœur la table des matières de La Phénoménologie de l'Esprit et de la Critique de la Raison pure, je vous jure que c'est authentique...)

C'est au tout début, dès ma licence en poche que j'ai entendu le premier conseil de préparation, que je n'ai jamais vraiment remis en question : bosser les grands textes avec des manuels du secondaire. Mais par exemple, il m'a été dit une fois, aussi, que je ne pouvais pas espérer être au niveau du concours avec des manuels de terminale, et les rapports de jury le disent clairement, d'ailleurs.

Qu'est ce qui est mieux ? Savoir vaguement ce que fait Descartes dans les méditations métaphysiques en général, ou bien juste se focaliser sur quelques textes clé de cette œuvre (la cogito, le morceau de cire, et puis d'autres passages importants...)



PauvreYorick a écrit:
Ensuite, évidemment qu'il y a une hiérarchie entre les œuvres des auteurs et les ouvrages scolaires ou universitaires même de qualité, qu'on ne lira plus dans 50 ans. Ce que je dis seulement c'est qu'un ou deux ouvrages scolaires ou universitaires constituent un ingrédient réellement utile d'une préparation. Notamment, ça permet de s'aérer, de circuler plus vite dans certains problèmes, de faire des liens, d'acquérir un sens de la profondeur historique de certaines questions, et ça fournit un exemple de la manière dont on convoque les auteurs et se les approprie pour sa propre analyse. Liste non close ; après, il est évident qu'il vaut mieux, ici comme ailleurs, s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints.

Donc je dois apprendre les textes des philosophes et non pas des ouvrages de seconde main comme Muglioni et Kambouchner, c'est ça?

Le jury dit (et pas seulement lui vu que Tinland le dit aussi dans son guide) que les références aux textes doivent être précises, maitrisées, connues, etc... Mais de quelles références parlent on au juste, étant donné l'immensité du programme? C'est un peu comme si on était dans le désert et qu'on décide de chercher un puits dans toutes les directions à la fois sans aucune feuille de route !

PauvreYorick a écrit:
Pour la deuxième question je répète qu'à mon sens (mais nul n'est forcé de me croire) la mémorisation n'est pas quelque chose sur quoi il faut se focaliser. On garde en mémoire ce qu'on comprend et ce qu'on réutilise, éventuellement ce qu'on comprend et fréquente souvent ; ce qu'on ne comprend pas, on ne peut le réutiliser avec profit et il est donc inutile de l'avoir en mémoire. Donc, il faut comprendre ce qu'on lit et faire usage de ce qu'on comprend. La mémorisation suivra toute seule.

Ensuite, concernant l'idée d'extraire (sur quels critères d'ailleurs ?) 50 textes de 5 auteurs, je n'en pense que du mal. C'est reproduire, à une variation quantitative près, le bachotage dont l'expérience n'a pas montré qu'il fût opérant (et qui me semble de toute façon franchement absurde). Lorsque, dans le post auquel j'ai fait allusion dans mon spoiler plus haut dans la conversation, je disais qu'on n'engrange pas ici « des connaissances en vue de dissertations possibles comme si on faisait un stock de briques en vue de la construction d'une maison », c'est à ça que je faisais allusion. En outre, réduire un auteur à une dizaine de textes, ou même une vingtaine ou une cinquantaine, c'est courir le risque d'en avoir une vue au mieux très lacunaire, au pire déformée ; le pire étant de loin, ici, le plus probable. On peut dire qu'on connaît le goût d'un saucisson quand on en a mangé une tranche, mais que connaît-on de Platon ou de Kant quand on en a lu dix ou cent pages, même soigneusement choisies ? pas grand'chose, franchement.    

Bon , il faut quand même que je sois clair sur un point : je suis quelqu'un qui est incapable de travailler autrement que par bachotage et bourrage de crane, et c'est grave parce que c'est ce phénomène-là qui m'empêche d'éprouver vraiment de l'intérêt à la philo. En fait, l'unique cadre où la philo me plait vraiment c'est quand je fais des lectures en dehors de la contrainte du concours . Ce qui prouve bien que ma méthode est extrêmement mauvaise, le problème c'est que je n'arrive pas à changer, car certaines habitudes sont trop ancrées.

Il y avait l'idée consistant à bosser un auteur à fond et bien le connaitre: admettons que je devienne un "spécialiste" de Kant. Et qu'en plus je connaisse parfaitement Muglioni et Kambouchner. Comment je réussirai les épreuves avec juste ça?

PauvreYorick a écrit:

on n'engrange pas ici « des connaissances en vue de dissertations possibles comme si on faisait un stock de briques en vue de la construction d'une maison »,


C'est EXACTEMENT ce que je fais depuis le début ! C'est sans doute une des raisons de l'échec...

PauvreYorick a écrit:N'oublie pas qu'on parle depuis le début à quelqu'un qui est passé par une prépa, a validé un M2 recherche et qui a préparé six fois les concours depuis : onze années de lecture et d'étude ! Et de temps à autre on a l'impression que tu parles comme si tu découvrais qu'il existe des bouquins. C'est tout de même déroutant.

Ces onze années n'ont rien à voir avec le capes, c'est tout le problème justement :

Hypokhâgne : préparation aux exigences techniques du concours de l'ENS avec un programme qui dépend exclusivement de l'enseignant

Khâgne : programme de l'ENS

Licence et Master :Programme imposé par la fac + mémoire.

A aucun moment je n'ai été officiellement dans la perspective du capes avant le M1. Et à partir du M1 ça a été le désert presque total en matière de préparation.

ça ne peut pas être pire :non seulement je suis quelqu'un qui ne sait pas travailler mais en plus je n'ai jamais eu de formation réelle, et ma vision des choses est complètement biaisée par 6 échecs successifs... ça ne peut pas être pire !

De toute façon , rien que l'ampleur prise par cette discussion , sans parler des précédentes , c'est la preuve indiscutable d'à quel point je suis à coté de la réalité et à des années lumières de la réussite de ce concours.

Enfin non, faut peut être pas dresser un tableau si sombre dans la mesure où j'ai eu 7,5 de moyenne à la dernière tentative et pas 2 ou 3 comme au début. Et on peut même considérer que mon dernier résultat est même assez bon pour quelqu'un qui est candidat libre et qui n'a plus fait de travaux corrigés depuis 4 ans !

Mais je reste quand même vraiment loin du niveau requis tant du point de vue des connaissances que de la méthode. J'espère qu'à force de m'expliquer sur toutes ces questions on comprendra la caractère éminemment légitime et évident de ma non-présentation en avril dernier.


Dernière édition par Parménide le Mar 16 Sep 2014 - 8:42, édité 2 fois

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Gryphe
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Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par Gryphe Mar 16 Sep 2014 - 8:27
Pars faire une vacation et reviens dans quelques mois.
Tu verras déjà au moins si tu as envie d'être prof ou pas.
Philomèle
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Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par Philomèle Mar 16 Sep 2014 - 9:51
Parménide a écrit:J'espère qu'à force de m'expliquer sur toutes ces questions on comprendra la caractère éminemment légitime et évident de ma non-présentation en avril dernier.

Parménide, je n'ai pas osé intervenir sur ton fil précédent, préférant laisser des collègues plus autorisés que moi nourrir le dialogue. Mais là, ta dernière phrase m'alerte : qui essaies-tu de convaincre ? La seule personne concernée par la préparation du concours, c'est toi et toi seul : scrute honnêtement ton propre désir. Si tu décides de ne pas le passer, et tu en as parfaitement le droit, tu n'as pas de comptes à rendre.

Si tu passes ce concours pour prouver quelque chose à d'autres personnes ou pour faire plaisir à ta famille, je me permets de te dire : laisse tomber tout de suite. Cela ne peut qu'être destructeur. Cela te met dans une position d'imposture et de puérilité.

Dit autrement : ton discours ruminatif et obsessionnel me fait penser à celui d'un khâgneux sous pression.

Dis-toi bien : tu n'es plus en khâgne. On a bien compris que l'agreg devrait être une revanche à un échec antérieur. Prends la décision de ne plus essayer de repasser ce p*** de concours que tu as raté il y a dix ans (comme 95 % de ta promo). Combien de temps encore vas-tu continuer ce manège et te pourrir les jours ? Tu ne peux pas rester éternellement bloqué à cet âge et à cet épisode de ta vie.

Par contre, faire de la philosophie parce que la réflexion et l'écriture s'accompagnent de plaisir, mille fois oui.

Je me demande si tu n'aurais pas intérêt à partir d'une question ou d'un auteur sur lesquels tu aimes faire cours, que tu aimes enseigner. À la limite, tente de réunir des amis, un petit groupe de réflexion, et travaille en amont pour mettre en place des mécanismes de pensée, assimiler quelques approches et textes. Et ensuite, verbalise, entre dans le dialogue, tente d'expliquer, de décortiquer, etc.

J'insiste sur l'importance de deux ingrédients : le plaisir, le désir de transmettre.


Dernière édition par Philomèle le Mar 16 Sep 2014 - 17:15, édité 1 fois (Raison : orth.)
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User17706
Bon génie

Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par User17706 Mar 16 Sep 2014 - 11:18
Il faut prendre les conseils pour ce qu'ils valent, avec un peu de froideur : par exemple je conseille le bouquin de Muglioni. Bon, fort bien. Mais sans même rentrer dans d'autres raisons éventuelles de douter de mon conseil (j'ai suivi ses cours en khâgne : mon jugement serait-il biaisé ? pourquoi pas ?), c'est un bouquin qui est sorti en 2010 : des générations et des générations ont préparé (et obtenu) le capes sans l'avoir lu, pour la simple raison qu'il n'existait pas... même remarque pour Kambouchner: comment faisaient les candidats avant sa parution ?

De même quand un rapport de jury insiste sur la familiarité avec les œuvres, ce n'est évidemment pas pour dire qu'il faille connaître tout par cœur ni pour dire qu'il faille connaître par cœur une liste d'extraits (laquelle, d'ailleurs ? on voit bien que ça n'a pas de sens) : c'est pour condamner les références vagues et mal digérées ou des connaissances trop lacunaires, bref c'est pour insister sur la nécessité d'approfondir et de ne pas se contenter d'ingurgiter superficiellement. Il n'y a pas une liste des références à connaître absolument : le jury souhaite que le candidat montre qu'il connaît ce qu'il emploie. Pas qu'il connaît ça ou ça. Du coup c'est au candidat d'approfondir ce qu'il veut, en fonction de ses goûts d'abord.

Enfin, je ne sais pas où tu as été ni quels cours tu as suivi, mais dire que ce qu'on fait en prépa puis à la fac jusqu'au M2 n'a « rien à voir avec le capes », non. Qu'il y ait parfois des cours « barrés » loin des questions les plus traditionnelles qui forment le cœur du programme de terminale, certes, mais il faudrait chercher longtemps pour trouver une fac (ou d'ailleurs une prépa) où il n'y ait que ça. Y compris d'ailleurs du point de vue des exercices demandés aux examens.

Ne pas présenter le concours, franchement je n'ai toujours pas compris. Enfin si : le seul point de vue auquel ça offre une apparence de rationalité, c'est que c'est une méthode infaillible [1] pour ne pas l'obtenir [2] pour ne pas y échouer. Ce que ça veut dire, si je comprends bien, c'est que la peur de l'échec au sens propre (échouer en ayant essayé) était si grande qu'elle justifiait à tes yeux que tu sacrifies, pour l'éviter, tes chances de réussir. C'est bien la raison pour laquelle ça justifie à mes yeux que tu te poses sérieusement la question : veux-tu être professeur de philosophie (auquel cas ne pas se présenter aux écrits était évidemment le summum de l'absurdité) ou bien veux-tu seulement cesser d'échouer à ce concours (auquel cas la solution infaillible consiste effectivement à ne pas y aller, mais il faut pousser le raisonnement jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la reconversion, et ne pas non plus s'y préparer) ?
____________

Enfin, je réponds d'habitude (et je viens encore de répondre) sur le plan « technique », on va dire, et je laisse de côté le plus important, mais il va sans dire (et sûrement mieux en le disant) que je suis d'accord avec Gryphe, Philomèle, e-Wanderer qui, eux, insistent dessus, et dont les messages sur ce fil me semblent considérablement plus importants à prendre en compte que les miens. Le travail ne peut pas être tout le temps agréable, mais s'il est durablement désagréable ou sans intérêt, c'est le signe que quelque chose ne va pas du tout. Il est très important de savoir se laisser guider dans une certaine mesure par son plaisir et non pas par une « feuille de route idéale » qui de toute façon,  chacun le répète à chaque post, n'existe pas.

Là, tu te fais du mal, c'est tout. Et il me semble (je puis encore me tromper) que, plus précisément, tu continues à te faire du mal exactement de la même manière que les années précédentes. Et ce rapport ruminatif, obsessionnel, masochiste au concours n'est même pas (au contraire même) un moyen de te rapprocher de la réussite mais bien plutôt, sauf erreur toujours, la façon spécifique que tu as trouvée de la maintenir hors de portée.

Du coup ce qu'ont dit Ruthven et Gryphe mérite à mon avis que tu y réfléchisses très sérieusement. Oublier un moment le concours (le moyen) et aller exercer le métier (la fin). L'option de faire complètement autre chose ne doit pas non plus être écartée d'un revers de main, il n'y a strictement aucune honte (heureusement !) à faire autre chose dans la vie que de la philosophie.
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Mar 16 Sep 2014 - 12:08
Parménide, le club des khâgneux qui ne sont pas entrés à la rue d'Ulm est un cénacle accueillant, très ouvert et en expansion continue Razz
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mty
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Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 Empty Re: Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

par mty Mar 16 Sep 2014 - 12:58
Commencer par ce livre? http://www.amazon.fr/Objectif-m%C3%A9moire-luniversit%C3%A9-travailler-efficacit%C3%A9/dp/2212557027/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1410864425&sr=8-1&keywords=Objectif+m%C3%A9moire+%3A
Parménide
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par Parménide Mar 16 Sep 2014 - 13:58
En ce qui concerne mes 2 renoncements de 2012 et de 2014 je dois dire ceci : ça ne pouvait pas se passer autrement. Car j'étais sur, au moment où j'ai renoncé que je n'avais pas les moyens d'avoir un meilleur résultat que les fois précédentes, et ça aurait été un résultat probablement inférieur, ce qui est à l'heure actuelle la dernière des choses dont j'ai psychologiquement besoin !

Si j'ai renoncé c'est pour des raisons valables et pas par manque de confiance. Il ne faut pas oublié que JAMAIS je n'ai eu le sentiment d'etre efficace et d'être prêt. Donc à partir de là mes 6 tentatives relèvent purement et simplement de l'illusion. Rien que le fait que durant les épreuves je perde du temps à rassembler mes souvenirs pour les références philosophiques prouve que ma préparation est très mauvaise. Mais si malgré ça j'obtiens jusqu'à 7,5 c'est quand même plutôt rassurant.

Mon 7,5 de moyenne de 2013, à ce jour mon meilleur score à ce concours, je ne le dois au fond qu'à des heures et des heures d'épuisement où j'ai en réalité porté à bout de bras mon bachotage. Mais il est parfaitement évident que cela doit changer, car je ne peux pas continuer à travailler d'une façon aussi épuisante et aussi peu efficace.

Pauvre Yorick : tu as été interloqué quand je t'ai dit en avril que je n'étais pas allé aux épreuves. Mais cela n'est pas compréhensible si les tenants et aboutissants de toute cette affaire ne sont pas pris en compte. Si je n'y suis pas allé c'était bel et bien pour éviter un échec certain, c'est même pas pour des questions d'angoisse. C'était tout simplement INUTILE. J'estime avoir trop échoué pour avoir à nouveau droit à l'erreur, du moins avoir droit à l'erreur de façon trop inconsidérée. Et y aller en 2014 aurait été inconsidéré. Heureusement que je suis tombé sur ce forum parce que sans ça le même scénario aurait été rejoué : j'aurais bachoté intensivement, et sans faire d'entrainement. Résultat, j'aurais eu au mieux le même score. Ce n'est qu'avec le début de notre conversation que j'ai pris conscience que la réussite ne pourrait pas se faire autrement que par le recours à une institution.

De toute façon la situation est trop grave pour que je puisse y aller en avril prochain. Déjà parce que la culture philosophique (et générale) qui me serait requise ne pourra s'acquérir en 6 mois. Et le niveau technique de la méthodologie, pareil. D'autant que pour l'instant cette possibilité d'entrainement n'est pas à ma portée, enfin j'attends une réponse de la fac, là, justement. Je ne vais pas d'ici avril, à moins d'un scénario exceptionnel avec la fac, être prêt pour ces épreuves.

Ce n'est pas vraiment du défaitisme, c'est juste une question de bon sens...
Ce que je peux faire en revanche, pour l'instant c'est nettement améliorer le mode d''acquisition des connaissances

L'absence de préparation de la part de la fac m'a conduit à une catastrophe sans précédent, que j'ai involontairement amplifiée par des tentatives d'une stupidité absolument inouïe, et ça donne aujourd'hui ce chaos dont il va me falloir peut-être 3-4 ans pour sortir...

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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par User5899 Mar 16 Sep 2014 - 14:08
Parménide, comme vous nous sollicitez et que je n'ai aucune raison de vous mentir, je vous dirai qu'à mon avis, vous devriez consulter un psychiatre, qui vous aiderait sûrement bien mieux que nous ne tentons de le faire.
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par Parménide Mar 16 Sep 2014 - 14:18
Cripure a écrit:Parménide, comme vous nous sollicitez et que je n'ai aucune raison de vous mentir, je vous dirai qu'à mon avis, vous devriez consulter un psychiatre, qui vous aiderait sûrement bien mieux que nous ne tentons de le faire.

Pour lui demander de corriger mes copies et de me donner des conseils bibliographiques? Je ne suis pas sur que ce soit très raisonnable, il y a des gens plus compétents...

Si j'ai écrit le message précédent c'était juste pour mettre les choses au point par rapport à cette contestation qui a été faite de ma décision de renoncer aux deux sessions 2012 et 2014 !

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par Gryphe Mar 16 Sep 2014 - 15:18
Parménide a écrit:
Cripure a écrit:Parménide, comme vous nous sollicitez et que je n'ai aucune raison de vous mentir, je vous dirai qu'à mon avis, vous devriez consulter un psychiatre, qui vous aiderait sûrement bien mieux que nous ne tentons de le faire.
Pour lui demander de corriger mes copies et de me donner des conseils bibliographiques?
Cripure a été un peu brutal, mais de toute évidence, le problème méthodologique que tu soulignes, et qui est peut-être réel, n'est qu'un prétexte pour ne pas affronter d'autres choses. Quoi, cela t'appartient en propre. Mais il faut que tu ne sois pas dupe de cela. Si tout le reste est OK pour toi, la méthode coulera de source. Il y a à mon sens quelque chose à creuser. Tant que tu te raccrocheras à tes difficultés méthodologiques (encore une fois, peut-être réelles), tu ne verras pas le reste. C'est l'arbre qui cache la forêt. Il faudrait juste que tu essayes d'explorer un peu la forêt et tu verras, cela peut s'avérer tout à fait passionnant... Wink
Note que si tu ne posais pas des questions avec autant d'insistance, on n'aurait pas répondu aussi cash, mais tu nous y oblige un peu, là... bounce
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par Parménide Mar 16 Sep 2014 - 16:39
Je suis vraiment plus que jamais désireux de m'en sortir.

J'estime avoir enfin pris la bonne décision quand , au printemps dernier, j'ai décidé d'arrêter cette hémorragie invraisemblable, constituée par des présentations absurdes au concours, et qui durait depuis 2008. Et c'est maintenant un immense soulagement pour moi de savoir que je suis hors de toute démarche hasardeuse par rapport à ça.

Maintenant, et en attendant la possibilité d'avoir des entrainements, il faut absolument que j'éradique cette façon complètement ahurissante de travailler, et qui depuis 6 ans (et même avant d'ailleurs) a littéralement assassiné mon rapport à la philo au point de me faire douter que j'aime ça.

J'ai déjà pensé à un psy mais je sais que ce type de personne me renverra vers une structure universitaire (c'est une question de bon sens).

Il faut quand même se rendre compte de ce que ça peut être que de passer 6 fois un concours ! Malgré le fait qu'une progression constante ait eu lieu, je me suis quand même inscrit psychologiquement dans une spirale négative, et ça c'est pas bon du tout. Et il me parait absolument évident que l'unique moyen de casser cette mécanique infernale, c'est de parvenir à trouver une préparation digne de ce nom et de me présenter quand j'estimerai que le moment sera venu, et que j'aurai fait mes preuves dans le cadre d'entrainements corrigés...

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par Gryphe Mar 16 Sep 2014 - 16:52
Parménide a écrit: il faut absolument que j'éradique cette façon complètement ahurissante de travailler, et qui depuis 6 ans (et même avant d'ailleurs) a littéralement assassiné mon rapport à la philo au point de me faire douter que j'aime ça.

J'ai déjà pensé à un psy mais je sais que ce type de personne me renverra vers une structure universitaire
Qu'en sais-tu ? Élargis le champ des possibles ! cheers Mets un peu d'air dans tout ça, vis ta vie sans te poser la question de la couleur de la fiche et du livre à livre en premier. Retrouve du goût et de la saveur à ce que tu fais, tout retrouvera de la couleur, du relief, de la hauteur et de la profondeur. Respire à fond et recommence tout depuis le début, tu as tout l'avenir devant toi, en avant ! cheers
Nadejda
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par Nadejda Mar 16 Sep 2014 - 16:55
Non, le psy ne trouvera pas que le problème est de choisir ou non une structure universitaire pour le concours. Le psy creusera avec toi le fait que tu refuses de sauter le pas, d'oser penser que tu peux enfin te mettre à tes lectures, quelles qu'elles soient. L'obstacle ce n'est pas que tu n'aies pas encore décroché le concours (on sait tous ici que les concours en philo sont particulièrement difficiles) c'est que tu te sois convaincu que tu n'es pas capable de le préparer. C'est ta façon d'envisager le concours qui pose problème, pas le concours en lui-même (il y a autant de façons de s'approprier une œuvre qu'il y a de personnes). D'où ce ressassement, cette façon de contourner le problème... Le plus dur à faire, pour le moment, ce n'est pas de bien lire une œuvre (qu'est-ce que ça voudrait dire, d'ailleurs ?), c'est d'accepter que tu as un blocage autre que méthodologique. Préparer un concours requiert aussi des forces mentales et une bonne santé psychique, ne perds pas ça de vue... Quand on accepte voir de voir qu'on a un problème, c'est déjà un énorme pas (et je sais de quoi je parle).
J'aurais aussi envie de te conseiller, comme les autres, de retrouver le plaisir de la philo autrement et de tester ta motivation par des actes (une vacation, des cours particuliers réguliers, des "cafés philo", des échanges informels ou même tout autre chose). L'inertie ne peut que te conduire au ressassement.
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par Gryphe Mar 16 Sep 2014 - 16:58
accepter que tu as un blocage autre que méthodologique

Écoute les sages paroles de Nadejda, elle a tout dit. Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.  - Page 4 2252222100
Philomèle
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par Philomèle Mar 16 Sep 2014 - 17:04
Parménide a écrit:
J'ai déjà pensé à un psy mais je sais que ce type de personne me renverra vers une structure universitaire (c'est une question de bon sens).

Peut-être que tu pourrais déjà t'ouvrir de ces difficultés qui semblent bien te pourrir l'existence à ton médecin traitant, tout simplement.

C'est certain qu'un médecin honnête (un bon psychothérapeute) ne te dispensera pas du travail intellectuel.
Par contre, cela pourrait être l'occasion de réfléchir aux raisons pour lesquelles ce concours prend une telle place dans ta vie, alors qu'il y a quantité d'autres métiers ou d'autres postes possibles, accessibles, etc.
Réfléchir aussi à ton rapport au savoir, à la culture, à la parole même, à l'institution universitaire, etc.

Parménide a écrit:Il faut quand même se rendre compte de ce que ça peut être que de passer 6 fois un concours ! Malgré le fait qu'une progression constante ait eu lieu, je me suis quand même inscrit psychologiquement dans une spirale négative, et ça c'est pas bon du tout. Et il me parait absolument évident que l'unique moyen de casser cette mécanique infernale, c'est de parvenir à trouver une préparation digne de ce nom et de me présenter quand j'estimerai que le moment sera venu, et que j'aurai fait mes preuves dans le cadre d'entrainements corrigés...

Tu exprimes très clairement le problème : il y une tyrannie finalement autant intérieure qu'extérieure. Quelle est la solution sage pour la faire cesser ?

Derrière mon écran (c'est-à-dire avec un fort coefficient d'incertitude), je remarque dans tes écrits des qualités précieuses : une forme de bravoure intellectuelle. Une grande honnêteté aussi. Tout simplement des qualités d'expression : la correction, la clarté. Une capacité à susciter des échanges très intéressants, à entraîner ton entourage vers la même exigence.

Il me semble que tes qualités de ténacité ne doivent pas se retourner contre toi, te rendre victime de ton opiniâtreté. Il faut peut-être faire jouer la même honnêteté envers toi-même pour reconnaître qu'il y a quelque chose qui sonne faux dans cette situation. Je pense sincèrement que le dialogue avec un médecin de confiance pourrait te permettre de faire un pas de côté. C'est peut-être peu de chose : mais toi seul peux prendre la décision de le faire.
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par Nom d'utilisateur Mar 16 Sep 2014 - 17:09
Renouer avec la recherche, si l'on trouve de quoi se nourrir et se loger durant ce temps, est peut-être une façon alternative de se ressourcer, et une manière de psychothérapie, aussi. Après un travail de thèse ou même un gros article, les questions des concours apparaissent comme ce qu'elles sont : des exercices scolaires, difficiles, certes, mais sans plus. Quoi de mieux qu'affirmer sa propre voix pour retrouver la confiance en soi-même entamée par des échecs mal vécus ? ...et dans les autres ("une préparation digne de ce nom" est-il demandé plus haut : argh !). Et puis c'est grisant de devenir de mois en mois LE spécialiste de tel sujet, aussi pointu soit-il. Tout l'inverse de la situation de concours où l'impétrant est "toujours encore" dans le "peut mieux faire".
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par Parménide Mar 16 Sep 2014 - 17:20
S'il y a une forme de blocage elle est pour l'essentiel due à l'usure qui m'a été infligée par les échecs, la négligence et le cynisme de la fac, la pression de mon entourage, et l'incertitude qui demeure encore quant à la technique d'acquisition des connaissances.

J'y ai déjà réfléchi et je pense que je vais vraiment vers une impasse si je décide d'indexer trop ces problèmes sur la psychologie, etc... Et il ne faut quand meme pas oublier le fait que la fac a agi d'une façon absolument innommable.

Après, il faut dire aussi que je mets énormément d'espoir dans ce concours car je sais que c'est grâce à cette réussite que pas mal d'autres aspects de mon existence pourront se débloquer.  ça contribue à augmenter ma nervosité. Mais j'ai quand même le sentiment confus que les choses peuvent se régler facilement.

Pauvre Yorick : je suis désolé mais je ne comprends pas.

Parce que, pour moi, l'alternative est d'une simplicité biblique :

-OU BIEN, je sélectionne un certain nombre d'extraits de grands philosophes et je travaille ça à fond, ce qui fera que je serai armé pour affronter un grand nombre de sujets différents et que j'aurai des références assez diverses. Evidemment il y a derrière ça un coté scolaire mais en même temps il y a un programme qui est ce qu'il est... Et "les connaissances demandées sont fort nombreuses", dixit Tinland

-OU BIEN, je travaille à fond un seul philosophe + Muglioni + Kambouchner. Et j'ai 99% de chances d'être totalement coincé dès la première épreuve car j'aurai rien à dire ni aucune référence. Et ça peut être encore plus grave pour le commentaire vu que l'usage des références et des auteurs est bien plus contraint ici qu'en dissertation.

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Bon génie

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par User17706 Mar 16 Sep 2014 - 18:22
Je n'ai pas changé du tout d'avis depuis ce matin en ce qui concerne la hiérarchie des problèmes (il y a peut-être un problème de connaissances et de méthode mais ce n'est certainement pas, autant qu'on en puisse juger derrière un écran, le problème principal) et je continue à croire que le seul effet certain qui résulte du fait de ne pas se rendre à ces deux épreuves de cinq heures est de ne pas être admissible. Après, que tu te convainques, pour justifier ça, que tes chances étaient non seulement faibles mais réellement inexistantes, c'est en soi un phénomène distinct.

Maintenant, pour ton « ou bien... ou bien », on peut observer qu'il ne s'agit pas d'une dichotomie complète (pourquoi opposer deux « plans de travail » plutôt que trois ou quatre ou cinquante, car il est absolument clair qu'il y a autant de possibilités qu'on voudra et non pas seulement deux ?). Comme en définitive le choix d'une méthode de travail t'appartient, je ne vois vraiment pas ce que je peux faire d'autre que de renvoyer au petit nombre de conseils qui sont les miens et que j'ai maintes fois répétés, sachant que chaque candidat les adapte de toute façon toujours à sa sauce en fonction de sa personnalité, de son parcours, de ses lacunes, de ses possibilités, de l'occasion, etc. Je peux bien sûr les exposer de nouveau, des fois que quelqu'un qui serait intéressé par le sujet traîne ici, mais bon, quant à toi tu les as eus et plusieurs fois.

Si tu penses réellement que tu peux te constituer une anthologie personnelle d'extraits que tu pourras travailler indépendamment des œuvres dont ils seront extraits et que cela constituera pour toi une préparation meilleure et plus complète qu'une autre, eh bien fais-le, qu'on te le déconseille ou non. Peut-être au demeurant seras-tu naturellement amené par leur seule étude à déborder de l'extrait vers l'ouvrage puis vers l'œuvre, ne serait-ce que pour explorer les présupposés et les conséquences d'une thèse, d'un raisonnement, d'une démarche, etc.
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