Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

kero a écrit:

Parménide a écrit:Mais l'essentiel n'est pas là encore une fois. Le problème ne se situe pas tant sur ce qu'il faut savoir que sur comment maitriser ce que l'on veut maitriser.

Tu peux aussi répéter ça en boucle pendant encore 40 pages, et faire fi de tous ceux qui te disent que non: ce n'est pas le problème.

Voilà.

DesolationRow a écrit: Quant à : "Mon problème se situe à un niveau bien plus terre à terre : au niveau du comment lire et comment exploiter les textes, comment les retenir. Il y a nécessairement une méthode, aussi bien pour lire des extraits que des œuvres intégrales et c'est ça que je veux acquérir", on te l'a déjà dit : NON

Voilà.

Parménide, tu te rends compte que l'unanimité est totale là-dessus ?

Pas de problème, Sullien, plus on est de fous...
Et merci pour les encouragements (même si parfois je me dis que je ne suis pas bien de me rajouter du boulot alors qu'au final j'ai déjà un boulot qui me plait bien sur de nombreux aspects).

Je ne voudrais pas sembler trop sévère mais vous avez encore une mentalité d'élève: vous envisagez les connaissances comme des bagages lourds et pesants et vous vous demandez comment les transporter avec vous. Tans que vous n'aurez pas compris que la véritable acquisition des connaissances- toujours parcellaire d'ailleurs- nous transforme et s'incorpore en nous, vos lectures vous resteront extérieures voire hermétiques. C'est pour cela que que sur ce fil les conseils sont de:
- faire des devoirs : parce que lorsqu'on le fait vraiment, et donc pas en temps limité, mais en cherchant vraiment à penser on mobilise ses connaissances dans un but et on s'en souvient;
- de donner des cours: parce que l'on retient un peu ce que l'on lit, davantage ce que l'on écrit et cent fois plus ce que l'on enseigne aux autres- obligation de s'approprier le contenu, reformulation pour soi et pour l'autre etc. Ce n'est pas moi qui le dit mais des chercheurs en neuro-sciences.
La mémoire peut être docile pour certains, mais pour la plupart nous ne retenons que ce qui nous intéresse- dans tous les sens du terme, soit par goût soit dans notre intérêt. Nous retenons parce que nous sommes motivés, parce qu'il y a des émotions, positives ou négatives. Vous vous croyez un être rationnel et cherchez des méthodes rationnelles pour apprendre. Tant qu'il n'y aura pas, au moins pour une partie de ce que vous devez apprendre, un goût, une passion, un élan véritable - je ne parle pas de l'impératif catégorique de "je dois réussir le concours- vous resterez dans l'impasse. Certains arrivent à tout travailler y compris ce qu'ils détestent, d'autres apprennent à tout aimer - ou presque. Choisissez votre camp mais sortez de l'indifférence ou de la posture du lapin hypnotisé par les phares de la voiture.

Est-ce que c'est avec la page 50 qu'on arrive au tome 2 ?

Parménide a écrit:
je suis dégoûté par la philo depuis 6 ans

Voilà, c'est dit.
Eh bien maintenant, tu passes la main et tu cherches un boulot. Si ça se trouve, le bâtiment manque de bras, par chez toi.


(Je me demande comment tu expliqueras ma réussite au CAPES de LM à une époque où il n'y avait pas de programme. Je suppose par la présence de nombreux profs de lettres dans ma famille, ah, flûte, nan, y en avait pas. Par de la chance alors. Et moi, comme une gourde, j'ai gaspillé cette chance à passer un concours, au lieu de jouer à Euromillions, ce qui vu la chance que j'ai eue, m'aurait permis de ne pas bosser.)

En même temps, cette approche passionnée est juste proprement impossible, dès lors que ...

Parménide a écrit:je suis dégouté par la philo depuis 6 ans

Non parce que dans cette phrase, il y a quand même tout de la raison de l'échec.

Aller, encore un peu de psycho de comptoir. Ce qui intéresse Parmenide, ce n'est pas tant la philosophie, que l'envie de se retrouver dans la position du professeur de philosophie - celui-là même qu'il nous a décrit comme un peu anarchiste et amenant ses élèves à le suivre par la simple voie de la persuasion.

Il y a quelque chose du délire narcissique. Qui est très étroitement lié à cette dévalorisation constante de sa personne que Parménide déroule depuis 50 pages.

Ponocrates a écrit:[...] vous envisagez les connaissances comme des bagages lourds et pesants et vous vous demandez comment les transporter avec vous. Tans que vous n'aurez pas compris que la véritable acquisition des connaissances- toujours parcellaire d'ailleurs- nous transforme et s'incorpore en nous, vos lectures vous resteront extérieures voire hermétiques.[...]

Oh ça me plait ça comme image ! Voilà exactement ce que je n'arrive pas à expliquer à mes élèves ! Merci, je vais l'utiliser dès la rentrée si vous m'y autorisez

thrasybule a écrit:Non-non passe le Capes de philo est très savoureux, quoique manquant un peu d'action... Très flaubertien, avec un petit côté Frédéric Moreau.

Tu as raison Thrasy (et en plus c'est contagieux, je me jette sur ce fil en pensant "c'est là ce que nous avons de meilleur...")

Nita a écrit:

thrasybule a écrit:Non-non passe le Capes de philo est très savoureux, quoique manquant un peu d'action... Très flaubertien, avec un petit côté Frédéric Moreau.

Tu as raison Thrasy (et en plus c'est contagieux, je me jette sur ce fil en pensant "c'est là ce que nous avons de meilleur...")

Deslauriers, voici ce que voudrait Parménide, pour flaubertiser, mais à défaut de ce noble végétal, ce sont des orties fraiches avec lesquelles il devrait s'autoflageller...

Avec plaisir; merci Hélips  J'ai aussi en stock pour les collégiens un petit récit d'aventures de jeunes gens  prisonniers d'une île, passant par quatre grandes salles où ils sont retenus successivement, remplies de jeux et de nourriture mais aussi d'instruments - scies, haches, marteaux etc. A la sortie de la quatrième salle, l'île s'enfonce dans la mer, seuls ceux qui ont appris à faire un radeau survivent. Mais c'est plus long, pour rendre l'histoire vivante, et il faut souvent expliciter...

Cela dit, c'est marrant. Ce fil a le mérite de me faire mieux voir certaines raisons qui m'ont amené moi-même, parfois et sur certains projets, à trop procrastiner. Cette volonté de perfection qui amène, de manière subreptice, à ne pas faire, dans l'attente de faire mieux.

Le mieux est l'ennemi du bien, c'était pas ça, le truc ?

Ce fil devient une vaste catharsis collective et/ou individuelle, en fait.

kero a écrit:C'est marrant parce qu'à la réflexion, des difficultés similaires se posent lorsque l'on prépare une thèse de doctorat. On peut se triturer la cervelle pendant des lustres sur la bonne méthode d'organiser sa recherche, mais au final, ce qui fait la différence entre celui qui termine une thèse, et celui qui ne parvient pas au bout, c'est tout simplement que le premier se bouge le cul et se lance.

Parménide a écrit:En fait tu étais "au top" sur certaines choses très ciblées, c'est tombé le jour du concours, et c'est comme ça que tu as été reçu. Pour moi c'est la seule explication rationnelle.

Alors ça, c'est quand même incroyablement gonflé. PY t'explique une méthode qui fonctionne et - tellement persuadé que ça ne peut pas être la bonne - tu décrètes qu'il a juste eu de la chance.

Là, franchement, ça mériterait une paire de claques ...

Oui, mais Parménide a sa rationalité personnelle, qui n'est pas la nôtre !

Ce sujet devient presque "mythique", non ?

Mais ça fait 6 ans que je déambule dans ce labyrinthe et que toutes les stratégies de travail ont échoué. On comprendra donc facilement que je ne veuille plus m'engager dans des tactiques qui aboutiront à un nouveau naufrage.

Et je sais que si je suis dégouté aujourd'hui, c'est uniquement parce que je ne sais pas m'y prendre pour préparer, c'est aussi simple que ça.

Je sais que si mon problème de préparation est réglé alors mon gout pour la philo sera à nouveau multiplié par 10, 100 , 1000 , j'en sais rien...

Après tout, peut être qu'il y a un malentendu fondamental depuis le début et qui fait que je donne beaucoup trop d'importance à tout ce qui est connaissances, érudition et références.

Et peut être que je dois réduire ça au strict minimum et le reste du temps m'entrainer.

D'un autre coté, quand vous tombez au concours sur "de quoi y a t il histoire?" ou "le droit à la différence", et que , dans le premier cas vous avez juste 2-3 choses en tête sur la philosophie de l'histoire et dans le deuxième juste 2-3 choses sur la philosophie morale et politique, vous faites QUOI?

Personnellement, je ne peux pas faire autre chose que m'en tenir à une "dissertation" de 2-3 pages.

Verpa a écrit:Ce sujet devient presque "mythique", non ?

Si.
Et ça continue...

Et sinon, je suppose que tu n'as pas appelé d'établissements aujourd'hui et que ça reporte donc d'au moins 15 jours ta possible recherche d'emploi d'AED, j'ai tort ?

Parménide a écrit:Mais ça fait 6 ans que je déambule dans ce labyrinthe et que toutes les stratégies de travail ont échoué. On comprendra donc facilement que je ne veuille plus m'engager dans des tactiques qui aboutiront à un nouveau naufrage.

Et je sais que si je suis dégouté aujourd'hui, c'est uniquement parce que je ne sais pas m'y prendre pour préparer, c'est aussi simple que ça.

Je sais que si mon problème de préparation est réglé alors mon gout pour la philo sera à nouveau multiplié par 10, 100 , 1000 , j'en sais rien...

Après tout, peut être qu'il y a un malentendu fondamental depuis le début et qui fait que je donne beaucoup trop d'importance à tout ce qui est connaissances, érudition et références.

Et peut être que je dois réduire ça au strict minimum et le reste du temps m'entrainer.

D'un autre coté, quand vous tombez au concours sur "de quoi y a t il histoire?" ou "le droit à la différence", et que , dans le premier cas vous avez juste 2-3 choses en tête sur la philosophie de l'histoire et dans le deuxième juste 2-3 choses sur la philosophie morale et politique, vous faites QUOI?

Personnellement, je ne peux pas faire autre chose que m'en tenir à une "dissertation" de 2-3 pages.

On t'a tous répondu qu'il fallait lire, lire, lire et encore lire : ce que tu n'as jamais fait pendant ces 6 ans. Donc c'est bien une autre manière de faire.
Quant à croire que ton "goût" pour la philo sera multiplié parce que tu seras comment t'y prendre, disons qu'on peut en douter quand justement on te dit ce que tu dois faire pour te préparer et que, systématiquement, tu le mets en doute. Mais bon, c'est toi qui voit. Comme on te l'a aussi dit, c'est ta vie.


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