Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.

Caspar Goodwood a écrit:@Rendash:Bons conseils, mais quinze heures ça me semble énorme, je n'ai jamais été capable de travailler autant (et encore moins aujourd'hui).

Si on compte l'apéro dedans, ça tient.

A bientôt Parménide, bon boulot.

Caspar Goodwood a écrit:@Rendash:Bons conseils, mais quinze heures ça me semble énorme, je n'ai jamais été capable de travailler autant (et encore moins aujourd'hui).

Disons qu'il faudrait tendre vers une journée de quinze heures : je prends en compte le fait qu'il démarrera sa prépa avec au moins deux mois de retard, il faut rattraper ça.

Et puis, ça dépend aussi de ce que tu prépares comme concours, je suppose. La bivalence histoire-géo permet de couper l'une par l'autre, quand tu satures. Je compte 8h-19h cours/BU (moins une heure pour ceux qui mangent à midi, cafclopent, etc), soit dix heures ; 20h-1h de boulot perso à la maison, entraînement dissert'/commentaires/croquis, lecture d'articles divers et variés, de livres, etc. C'est un grand maximum, à mon avis, et je n'aurais sans doute pas tenu ce rythme plus de sept mois ; mais je compte aussi la coupure boulot du weekend, qui me permettait de m'aérer convenablement l'esprit

Mais quand bien même il ne ferait "que" douze heures (8h-20h, par exemple), ça ferait déjà de sacrées journées, et ça permet de se préparer sérieusement, je pense.

Parménide a écrit:

Hélips a écrit:
je pense que ce serait un sacrifice très mesuré des élèves : il faudrait, quoi ? moins d'une semaine à Parménide pour jeter l'éponge ou se faire passer par la fenêtre.

Qu'essaies tu d'insinuer ?  ça fait plus de 6 ans que dans ma famille on rabâche que je me ferai tabasser en plein cours ou que je prendrai un coup de couteau, alors merci !  

Oh pardon, je pensais m'adresser à quelqu'un capable de ne pas prendre une phrase au pied de la lettre. Un petit conseil : ne va pas faire cours avec une éponge dans ton sac

Je vais donc être plus claire : si tu envisages tes cours comme ta préparation au CAPES, alors en moins d'une semaine tu auras abandonné ou les élèves feront autre chose pendant que leurs parents exigeront ton départ du proviseur. C'est plus clair ?

Parménide a écrit:

PauvreYorick a écrit:
Rendash a raison : empiler des extraits n'est intéressant ni en soi, ni pour les concours, ni pour enseigner.

Mais je le sais par coeur ça ! C'est juste qu'il est évident qu'on ne peut pas réussir ce concours sans une bonne diversification des références, Tinland le dit dans son guide. Se cantonner à  connaitre "à fond" 1 ou 2 philosophes, fussent ils Platon et Kant ne parait pas suffisant.

Et ça me semblait bien plus pratique (dans tous les sens du terme) de cibler des moments phares de la pensée au travers d'extraits plutot que de se perdre dans la critique de la raison pure ou la phénoménologie de l'esprit.

C'est logique ce qui se passe : soit on privilégie la qualité au détriment de la quantité. Soit on privilégie la quantité au détriment de la qualité. Je n'ai jamais réussi à trouver un équilibre satisfaisant.

Pour moi il est impossible de préparer ce concours sans faire des impasses gigantesques aussi bien pour la dissertation que pour le commentaire , surtout peut être pour ce dernier.

Tu commences par lire, et quelques semaines avant l'épreuve, quand tu posséderas bien quelques auteurs et quelques ouvrages importants il sera toujours temps de recourir aux extraits pour compléter.

Et j'ai toujours privilégié l'aspect préparation des examens et concours sur l'aspect gout personnel pour la discipline. On en arrive à cette situation surréaliste aujourd'hui. Ce que je voulais c'était satisfaire aux attendus institutionnels pour ensuite me livrer à une pratique plus personnelle de la philosophie, notamment la lecture des auteurs m'intéressant le plus.

L'ennui c'est que si je me laisse aller à lire uniquement les philosophes qui me plaisent je vais me retrouver à des décennies d'une bonne préparation au capes.

Tu prends le problème à l'envers, comme on te l'a déjà dit. Quand tu auras lu, tu te seras formé l'esprit et tu seras devenu cultivé. La réussite au concours viendra toute seule. Laisse tomber les rapports de jury : tu as passé six fois l'épreuve, tu dois bien commencer à savoir à quoi elle ressemble. Des défauts mineurs dans la méthodologie de la dissertation ne sont pas handicapants quand on sait réfléchir.

Mais ce qui a vraiment assassiné mon gout pour cette discipline c'est je crois juste l'aspect quantitatif de ce fameux "programme". ça fait 6 ans que j'ai l'impression d'avoir affaire à un musée d'archives intellectuelles complètement empoussiéré, et qui n'a au fond rien à voir avec la philosophie.

En partant sur ce pied-là, ça va t'être difficile de finir prof, tu sais... Les archives intellectuelles empoussiérées, comme tu dis, ça risque d'être ton fonds de commerce pour les quarante années à venir...

Fanny Keats a écrit:
Je suis désolée parménide mais tu me donnes l'impression de n'être pas aussi passionné par ta matière que tu le dis... Tu peux manquer de confiance en toi, c'est un peu mon cas également, mais si tu le voulais vraiment ton concours, tu aurai DEJA changer ton approche du concours et compris les conseils qu'on te donne ici. Je te souhaite de trouver ta voie. Bonne continuation.

C'est surtout que je suis quelqu'un qui est, du point de vue des méthodes de travail, d'une inefficacité absolument prodigieuse. On peut me mettre entre les mains la meilleure bibliographie au monde , je n'en ferai rien vu que je ne sais pas comment lire.

C'est même pas la peine de parler de bibliographie, d'ailleurs, vu que rien qu'un seul ouvrage me pose problème : je n'ai jamais su comment exploiter efficacement une lecture. Alors ma façon extrêmement mauvaise de travailler a fonctionné jusqu'en master (même en prépa ça passait encore !) mais là avec cette histoire de capes, les problèmes ont littéralement explosé.  

Tu lis un livre, et au bout d'un chapitre, ou d'une dizaine de pages, selon l'organisation et la touffeur du bouquin, tu le reposes et tu réfléchis à ce que tu viens de lire. Puis tu prends une feuille et tu notes ce que tu as compris / retenu et ce que tu en penses. Si tu n'as rien compris, rien retenu, et que tu n'en penses rien, tu es bon pour recommencer ta lecture (j'énonce des évidences, là). J'insiste : pas en lisant : après. Normalement, quand tu as fini le livre, tu l'as compris et retenu. Et par retenir, j'entends retenir des thèmes, des idées, des concepts, pas des citations par coeur qui ne sont la plupart du temps que la tenue de camouflage d'une pensée pauvre.

retraitée a écrit:
Faire un plan , c'est bien joli, mais il faut avoir des connaissances et des exemples pour en faire une dissert ! Tu dis manquer d'idées devant un sujet de dissertation, c'est normal !

Je ne sais pas si c'est si normal que ça parce qu'une dissertation n'est jamais de la restitution de cours ou quoi que ce soit d'autre. Mais c'est vrai que c'est une question que je me pose beaucoup : jusqu'à quel point le traitement des sujets de philosophie est dépendant de connaissances extérieures? J'ai l'impression que ça dépend beaucoup des sujets en fait.

Il est évident qu'on ne te demande pas de recopier la pensée d'autrui, mais tu en as besoin comme point de départ, si tu ne veux pas réinventer l'eau tiède à chaque dissert. Là aussi, j'énonce un peu des évidences...

kero a écrit:Et bien dis-donc, JPhMM, ça aura été une sacrée histoire ta découverte du plongeon.

C'est une réflexion a posteriori, bien sûr. :lol:

Caspar Goodwood a écrit:Si c'est de toi: bravo, c'est magnifique.

Merci. Mais je crains que Parménide n'ait pas été sensible à l'allégorie, et qu'en cela elle n'a pas rempli sa fonction, qu'elle n'est donc pas de qualité suffisante.

Qu'importe : les choses qu’il faut apprendre pour les faire, c’est en les faisant que nous les apprenons.

JPhMM a écrit:

kero a écrit:Et bien dis-donc, JPhMM, ça aura été une sacrée histoire ta découverte du plongeon.

C'est une réflexion a posteriori, bien sûr.  :lol:

Caspar Goodwood a écrit:Si c'est de toi: bravo, c'est magnifique.

Merci. Mais je crains que Parménide n'ait pas été sensible à l'allégorie, et qu'en cela elle n'a pas rempli sa fonction, qu'elle n'est donc pas de qualité suffisante.

Qu'importe : les choses qu’il faut apprendre pour les faire, c’est en les faisant que nous les apprenons.

Au contraire, elle est éclairante.

JPhMM a écrit:C'est que la surface de l'eau n'est pas de l'eau

Peu à peu, au lieu de vouloir me faire grand pour embrasser une surface qui n'est qu'optique, j'ai laissé mon corps comprendre que pour entrer dans l'immensité, il convient d'être petit

C’est magnifique JPhMM.

Ça me perturbe, l'histoire de la surface de l'eau qui n'est pas de l'eau... :lol:

Quant à se faire petit pour plonger dans le grand tout, c'est juste.

JPh... ce n'est pas la première fois que je te le dis, mais je VEUX lire un livre né sous ta plume un jour.

En "poésie scientifique", Jph doit être extraordinaire... :flower:

Oh, je crois que JPh serait extraordinaire en tout, parce qu'il traverse le monde et converse avec l'humain sans jamais avoir oublié l'enfant qu'il était, mais avec un regard et des mots riches de milliers d'expériences et lectures...

Bon, je crois que ça se voit: je suis fan.

Gryphe a écrit:

JPhMM a écrit:C'est que la surface de l'eau n'est pas de l'eau

Peu à peu, au lieu de vouloir me faire grand pour embrasser une surface qui n'est qu'optique, j'ai laissé mon corps comprendre que pour entrer dans l'immensité, il convient d'être petit

C’est magnifique JPhMM.

Ça me perturbe, l'histoire de la surface de l'eau qui n'est pas de l'eau... :lol:

Quant à se faire petit pour plonger dans le grand tout, c'est juste.

+1

Moi je dis, on va un jour faire imprimer tout le forum sur papier bible. Qui a des contacts à La Pléiade ?

Euh, Yorick, tu veux même faire imprimer le Look du jour? :lol:

Audrey a écrit:Euh, Yorick, tu veux même faire imprimer le Look du jour?  :lol:

On peut diversifier. On n’est pas obligé de tout éditer à la Pleiade.

Gryphe a écrit:

Audrey a écrit:Euh, Yorick, tu veux même faire imprimer le Look du jour?  :lol:

On peut diversifier. On n’est pas obligé de tout éditer à la Pleiade.

Une édition spéciale du Vogue américain peut-être? French chic today...

Bon, je suis un peu hors sujet, mais je cherche le topic sur lequel nous nous étions, très nombreux, amusés à faire le récit d'une gosse qui demandait à aller aux toilettes pendant le cours, en pastichant tout un tas d'auteurs... ça fait 30 minutes que je rame, ça m'énerve!

J'ai trouvé: https://www.neoprofs.org/t35660-exercices-de-style-neoprofiens

Moi après avoir découvert ce fil divertissant, j'aimerais savoir où on peut faire une préparation à la préparation de la préparation du CAPES de philosophie. Comment apprendre à élaborer une méthode qui permette de faire émerger un mode opératoire satisfaisant qui aboutira à une  première sélection de livres à lire dans le but final d'acquérir une première ébauche de méthode pour une introduction à une dissertation.
C'est vrai quoi le SGEN dit qu'il faut apprendre à apprendre et les étudiants en philo, l'Alma mater les laisse dans le désarroi... Non mais allo quoi!

(Merci Audrey, c'est savoureux.)

(You're welcome, Yorick... )

Quel chouette fil c'était, ça...

Bon, du coup je procrastine...

Merci à vous, Mesdames, du fond du cœur. Je ne sais que répondre à vos éloges, qui me touchent tant.

Moi, écrire un livre ? oh non, vous n'y songez pas. Je connais mes défauts... mes mouvements ont quelque chose de trop mécanique, comme dirait l'autre.

Spoiler:

PauvreYorick a écrit:Moi je dis, on va un jour faire imprimer tout le forum sur papier bible. Qui a des contacts à La Pléiade ?

Oui, tu as raison de te moquer. Je ne sais que faire de mon émotion à lire ces éloges, et je dois faire une pirouette pour l'évacuer.

Ton texte est très agréable à lire c'est vrai, très éloquent!

Je ne me moque pas, j'ai une réelle admiration pour ce petit texte. C'est plutôt que ma propre pudeur me retient autant de donner que la tienne de recevoir

Eh bien moi qui n'interviens pas souvent, je dois dire aussi que j'ai trouvé letexte de JPhMM beau et éclairant - une plongée en eau douce, qui vous donne presque l'impression d'être intelligent, tant cela semble limpide (les fleurs sont gratuites aujourd'hui).

Certains ici vont finir par me faire regretter de n'avoir pas eu le courage intellectuel d'affronter un peu la philo - et puis, il faut bien le dire, cela me déculpabilise un peu d'éprouver autant de curiosité à suivre cette chronique ubuesque d'un échec annoncé.

Parménide, merci d'avoir ouvert ce fil, mais de grâce, changez vite d'orientation, ou faites un gros travail sur vous même...