Tuteur de stagiaire : mission ? paie ?

pogonophile a écrit:@rendash
Je répondais surtout à Maellerp : "la réaction du CDE sur les deux points évoqués vous semble normale ?"

Peu importe ce que j'en pense, normal ou pas normal. Je préfère me pencher sur ce qui est utile à Marcelle.

Non, moi ça ne m'importe pas Je suis curieux de ton avis Pogonophile. J'ai envie de savoir comment tu raisonnes

Vous conseillez à  Marcelle d'accepter parce que refuser serait peu judicieux pour sa carrière. Je lui conseille au vu de ce qu'elle décrit de faire ce qu'elle veut sans penser à sa carrière avec un tel CDE. Tout point de vue peut aider Marcelle dans sa réflexion, les échanges sont faits pour ça... et non, on ne s'en fiche pas de ce que les autres pensent, ça peut permettre d'avancer non ? Et d'éclaircir le propos. Je ne pensais pas que ma question allait vous énerver, ce n'était pas le but.

Je reviens vers vous et cet échange traduit tout à fait mon état d’esprit.
Effectivement je ne m’attends pas à faire carrière dans l Educ Nat mais je veux juste être contente de me lever le matin pour accompagner des élèves voire un stagiaire. De toute façon, j’ai bien conscience qu’avec mon CDE actuel, je ne vais rien gagner...
Commençant à cibler sa personnalité, je pense que pour lui je suis trop jeune, inexpérimentée, jeune maman et que je ne rentre pas dans son moule (selon lui les stagiaires dans ma discipline sont durs à gérer car ils ont eu une vie avant.... je vous rapporte des propos hein!). Sauf que j’ai 10 ans de métier malgré mes 32 ans... et ça, visiblement il l’ignore ou du moins fait semblant.
Quant à mon boulot de PP, cette année, sur ma classe de 6e, j’ai 4 PAP, 3 PPRE, une demande SEGPA, une demande ULIS, un élève illettré et un en grande difficulté sociale. Donc sur une classe de 27, j’ai 11 élèves en « surveillance constante » qui me demandent minimum 3h/sem de boulot administratif juste pour eux. Puis après, pour le reste, j’assure le reste de ma tache de PP, en plus de mes 19 classes...
Donc le côté « c’est moi qui verrais si ça fait trop », c’est juste hors de question!

Alors concrètement Marcelle à toi de voir: la prime tuteur est à peu de chose près équivalente à celle de PP. La nature du travail totalement différente, quant à la quantité tout dépendra de ton stagiaire. J'en ai eu qui après une période de rentrée mouvementée et dense nécessitaient très peu de suivi, juste des échanges et les rapports à rédiger. D'autres qui ont eu besoin de suivi intensif toute l'année. Mais c'est très enrichissant, ce sont des échanges d'adulte à adulte et ils m'ont autant apporté que ce que j'ai donné. Par contre effectivement, avec une classe aussi difficile en PP et toutes les autres que tu as à gérer dans ta matière cela me semble beaucoup. Je serais claire: j'accepte le tutorat mais pas la charge de PP. Quitte à contacter ton IPR pour l'informer et lui dire pourquoi tu hésites. Ton IPR peut intervenir pour s'assurer que ta demande sera acceptée puisque tu lui rends service.

Je suis très intéressée par l’idee de devenir tutrice même si je suis un peu à la ramasse niveau compétences et réforme du collège (disons que je n’ai pas encore tout acquis en mode automatique). Je pense que l’aspect humain peut être très enrichissant pour moi qui suis toujours toute seule.
Je me sens capable de réaliser cette tache puisque l’annee dernière, j’ai formé ma remplaçante pdt mon arrêt maladie précédant mon congé maternité car c’etait son premier remplacement. Je lui ai consacré des heures et des heures (et ce, bénévolement... mais j’y trouvais mon compte en m’entichossant Intellectuellement) si bien qu’aujourd’hui elle est devenue mon BMP.
Je ne veux juste pas que mon CDE considère que c’est acquis que je sois éternellement PP et qu’il ne fasse rien pour m’aider. D’ailleurs, moi, la 1ere fois que j’ai été nommée PP, c’etait un CDE qui m’avait demandée à la pre-rentree si je pouvais faire ça pour aider une collègue nommée tutrice et qui ne pouvait pas gérer ces 2 tâches!

Marcelle Duchamp a écrit:Je me sens capable de réaliser cette tache puisque l’annee dernière, j’ai formé ma remplaçante pdt mon arrêt maladie précédant mon congé maternité

J'aurais aimé être le premier à trouver un truc spirituel sans être méchant, mais je n'y arrive pas. Je mets juste en gras. Un plus doué saura mettre en forme cette matière brute.

Eh bien fonce, you go girl !
Tu as envie, c'est l'essentiel, en plus ça te mettra à jour sur le collège.
Et avec un peu de chance, ça te servira plus tard.

@gauvain31 : désolé tu resteras sur ta faim, le sujet n'est pas ma pensée mais celle de Marcelle.

Bonjour,
Je suis cette année tutrice pour la première fois d'un professeur stagiaire, et j'avoue avoir de (très) nombreuses interrogations, la plus concrète étant celle-ci: à quel rythme assistez-vous aux cours de votre stagiaire? Je ne veux ni lui mettre une pression inutile, ni lui donner l'impression qu'elle est abandonnée en rase campagne, et j'entends des choses aussi péremptoires que contradictoires autour de moi. A votre avis, quel est le bon rythme?

Quand j'étais stagiaire, j ai apprécié que ma tutrice me demande quand je souhaitais qu'elle vienne sachant qu'elle m'avait dit une fois par période (entre deux vacances au moins).

Maju a écrit:Bonjour,
Je suis cette année tutrice pour la première fois d'un professeur stagiaire, et j'avoue avoir de (très) nombreuses interrogations, la plus concrète étant celle-ci: à quel rythme assistez-vous aux cours de votre stagiaire? Je ne veux ni lui mettre une pression inutile, ni lui donner l'impression qu'elle est abandonnée en rase campagne, et j'entends des choses aussi péremptoires que contradictoires autour de moi. A votre avis, quel est le bon rythme?

Plus de trois fois en un an ?

Mon tuteur venait au moins une fois toutes les deux semaines. C'était un peu trop pour moi je trouve. Beaucoup de stress.

Je n'aurais jamais tenu à ce rythme !

LadKlima a écrit:Mon tuteur venait au moins une fois toutes les deux semaines. C'était un peu trop pour moi je trouve. Beaucoup de stress.

Y'a pire... 3-4 fois par semaine. :| (et ça c'est pas une bonne chose vis-à-vis des élèves).

Ma tutrice venait me voir une fois par mois environ au début, puis à partir de janvier elle ne venait plus. Elle est revenue en avril pour le dernier rapport et c'est tout. C'était niquel !

édit : enfin plus qu'une fois par mois au tout début, mais je ne me souviens déjà plus !

Jenny a écrit:

LadKlima a écrit:Mon tuteur venait au moins une fois toutes les deux semaines. C'était un peu trop pour moi je trouve. Beaucoup de stress.

Y'a pire... 3-4 fois par semaine. :| (et ça c'est pas une bonne chose vis-à-vis des élèves).

Ah oui quand même... Déjà moi j'ai eu le droit au bout de deux semaines à "c'est qui le type qui vient toujours au fond ?", une élève dont les parents étaient profs à rapidement dissipé les doutes "ça doit être son tuteur, parce que notre prof est juste stagiaire, c'est mon père qui l'a dit". L'année était lancée haha

Maju a écrit:Bonjour,
Je suis cette année tutrice pour la première fois d'un professeur stagiaire, et j'avoue avoir de (très) nombreuses interrogations, la plus concrète étant celle-ci: à quel rythme assistez-vous aux cours de votre stagiaire? Je ne veux ni lui mettre une pression inutile, ni lui donner l'impression qu'elle est abandonnée en rase campagne, et j'entends des choses aussi péremptoires que contradictoires autour de moi. A votre avis, quel est le bon rythme?

Il faut s'adapter en fonction de l'évolution des choses (et bien sûr de la compatibilité des services). Je dirais une fois par semaine les premières semaines si ça va tous les 15 jours ou trois semaines. Éventuellement encore moins au printemps. Sinon maintenir le rythme une heure semaine ou quinzaine quand cela se passe mal.

EH bien moi , j'aurais vraiment pensé au suicide avec un tel rythme !!! C'est de l'acharnement, du stresse supplémentaire.

Sympa le collègue, LadKlima !
Pas d'expérience en tant que tutrice, mais je peux te parler de mon expérience en tant que stagiaire. Perso, ma tutrice n'est pas venue voir assez tôt toutes mes classes, y compris celle avec laquelle je galérais le plus. Elle tombait tout le temps sur ma classe la plus mignonne. Elle a dû venir peut-être 6 ou 7 fois dans l'année, ce qui en soit, aurait pu largement suffire.
Mais à mon sens, ce n'est pas forcément une question de nombre de séances (surtout si les élèves changent de comportement quand tu es là) mais plus de savoir si tu as le temps, après ces séances, de bien débriefer, de lui donner des pistes pour résoudre des problèmes précis, éventuellement rebosser des séquences avec elle/lui sans juste lui balancer tes polycopiés. En tous cas, c'est que j'aurais aimé et qui m'a cruellement manqué.

Stagiaire cette année, l'ESPE nous a dit lors des journées de pré-rentrée que le tuteur devait venir une fois par semaine (!) ... Dans la réalité, ma tutrice m'a dit qu'elle viendrait vers la fin du mois, pour me laisser le temps de m'acclimater. Je présume qu'elle viendra 1 à 2 fois par mois ensuite, ce qui me semble être un bon rythme.

Je trouve ça intéressant d'accompagner quelqu'un qui entre dans le métier, mais il y a tout de même une part de stress et de tâtonnements, alors merci pour vos retours, qui m'aident à y voir plus clair.

Maju, demande à ta stagiaire.
Perso, j'aime être tranquille. Donc moins on vient me voir, mieux je me porte. Mais certains stagiaires ont besoin d'être soutenus et d'avoir un regard extérieur, donc ont besoin de plus de visites.
Ici, ma tutrice (premier degré) viendra une fois par période. Lors de mon précédent stage, elle est venue 4 ou 5 fois dans l'année (mais elle était à 80 km).

Je vais être un peu dur mais dans ce début d'année l'avis du stagiaire ne me semble pas devoir être pris en compte. Il y a une mission d'accompagnement à effectuer, elle a été acceptée et le tuteur fait ce qui lui semble nécessaire. Voir le stagiaire seulement au bout d'un mois c'est extrêmement long et si ça se passe mal avec les classes très difficile à rattraper. Donc laisser passer une ou deux semaine max d'accord. Mais pas plus.

Tamerlan a écrit:Je vais être un peu dur mais dans ce début d'année l'avis du stagiaire ne me semble pas devoir être pris en compte. Il y a une mission d'accompagnement à effectuer, elle a été acceptée et le tuteur fait ce qui lui semble nécessaire. Voir le stagiaire seulement au bout d'un mois c'est extrêmement long et si ça se passe mal avec les classes très difficile à rattraper. Donc laisser passer une ou deux semaine max d'accord. Mais pas plus.

Ici, les tuteurs sont des PEMF et ils ne viennent pas nous voir avant la fin du mois, ordre de l'inspection.
Et franchement, c'est bien mieux de laisser le temps au stagiaire de s'installer avec sa classe.
(je précise que je suis déjà titulaire dans le second degré).
La position de stagiaire est très inconfortable et des visites toutes les 1 ou 2 semaines comme tu le suggérais peuvent être dévastatrices pour installer son autorité. Surtout qu'un stagiaire ne fait qu'un mi-temps…
Et puis bon, les stagiaires ne sont pas des gamins. On peut les considérer comme les adultes qu'ils sont et voir avec eux ce qui semble le plus opportun pour leur formation.

Le fait que les fonctionnaires stagiaires soient des adultes ne change rien. Ils sont des professionnels en formation. Et un professionnel en formation a des devoirs et la relation avec les gens qui l'encadrent est forcément asymétrique. Alors oui le tuteur va dialoguer avec le stagiaire, prendre son sentiment mais c'est lui qui doit décider au final le rythme des visites en fonction de ce qu'il estime nécessaire. Il est à mon avis plus dangereux de laisser le stagiaire seul pour le laisser, hypothétiquement, installer son autorité que d'aller le voir assez précocement pour lui donner des conseils en situation réelle de gestion de classe. De plus très souvent la personne qui va avoir des difficultés de gestion de classe va tenter de dissuader son tuteur de venir le voir et se replier. C'est donc très piégeux.

Donc tu vois, Maju, qu'il y a autant de façons de voir que de personnes.
Je reste en désaccord avec ta position, Tamerlan. Et je ne suis pas la seule puisqu'ici, les tuteurs ne doivent venir que plus tard.
Quant à l'asymétrie de la relation stagiaire-tuteur, on ne tombera vraiment pas d'accord là-dessus, en effet…
Mais j'arrête là mon argumentation. Maju, je réitère mon conseil, discute avec ta stagiaire, en évitant de lui parler d'asymétrie de relation, ce qui, clairement, ne l'inciterait pas à te confier ses difficultés…

La question de l’asymétrie de la relation me parait peu discutable car le tuteur est mandaté par l'institution et va contribuer à l'évaluation du stagiaire alors que l'inverse n'est pas vrai. Alors le tuteur peut décider de lisser cette asymétrie dans sa relation avec son stagiaire pour le mettre en confiance, mettre en place une relation apaisée, et c'est plutôt normal, il n'en reste pas moins vrai qu'elle existe. Si tout se passe bien elle n'apparaitra sans doute jamais dans la relation. Mais si cela se passe mal elle ressortira. Le tuteur devra dire ce qui ne vas pas au risque de mettre la validation en danger. Et si la perception des positionnements différents de chacun a complètement été occultée le réveil va être encore plus compliqué. Être stagiaire n'est pas facile, parfois être tuteur non plus.

PS : Cycile, bien sûr il n'est pas question de "parler d'asymétrie" mais de ne pas faire croire à l'absence d’asymétrie.