- DwarfVénérable
Brighelli : sauvez les notes !
Benoît Hamon propose d'abandonner la note chiffrée. Brighelli dénonce une tentative de masquer le déclin et, in fine, l'abandon de nos valeurs.
Invité par Europe 1 cette semaine à m'exprimer sur le projet d'abandon de la notation dont Benoît Hamon, qui n'avait rien d'autre à faire, s'est fait le chantre, j'ai annoncé - autant en rire puisque c'est à pleurer - le renoncement officiel, par Marisol Touraine, à l'usage des thermomètres, bien coupables d'indiquer, parfois, que le patient a la fièvre. Nous voici revenus au XVIIe siècle, quand on faisait tomber la température en saignant le malade - jusqu'à ce qu'il en crève parfois, demandez donc à la mère de Molière. Si effectivement vous ôtez quelques pintes de sang, la pression descendue régulera votre pouls - jusqu'à ce que ça remonte, parce que vous n'avez rien guéri, juste occulté le symptôme. Benoît Hamon en est là.
Il installe une conférence sur l'évaluation (contre l'avis de tous ses services, à commencer par la DGESCO, contre l'avis même du CNESCO, le Conseil national d'évaluation du système éducatif, un "machin" installé par son prédécesseur, Vincent Peillon, dont la tête lui sert aujourd'hui de marchepied pour tenter d'exister), afin d'en finir avec la "dictature" des notes, qui, nous le savons bien, humilient chaque jour des milliers d'enfants...
Les profs sont méchants ? Pas même. Je n'en connais pas qui se délectent à mettre de mauvaises notes. Mais j'en connais trop qui ont renoncé à afficher la vérité des prix, et gonflent artificiellement les résultats - après tout, on le leur demande officiellement au brevet et au bac.
Je ne suis pas ma note
On connaît l'excuse classique du cancre ramenant à la maison un devoir malmené par le correcteur : "C'est parce que le prof ne m'aime pas !" Le ministre tient le même raisonnement tordu, confondant la valeur de l'exercice - noté de 0 à 20 - et la valeur de l'élève. Que tu aies un zéro, bougre d'imbécile, ne signifie pas que tu es un zéro ! Il faut résider rue de Grenelle pour le croire - et valoir, justement, zéro. Mais qui se soucie au fond de ce que vaut vraiment un ministre ?
Suite ici : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-sauvez-les-notes-29-06-2014-1841640_1886.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20140630
Benoît Hamon propose d'abandonner la note chiffrée. Brighelli dénonce une tentative de masquer le déclin et, in fine, l'abandon de nos valeurs.
Invité par Europe 1 cette semaine à m'exprimer sur le projet d'abandon de la notation dont Benoît Hamon, qui n'avait rien d'autre à faire, s'est fait le chantre, j'ai annoncé - autant en rire puisque c'est à pleurer - le renoncement officiel, par Marisol Touraine, à l'usage des thermomètres, bien coupables d'indiquer, parfois, que le patient a la fièvre. Nous voici revenus au XVIIe siècle, quand on faisait tomber la température en saignant le malade - jusqu'à ce qu'il en crève parfois, demandez donc à la mère de Molière. Si effectivement vous ôtez quelques pintes de sang, la pression descendue régulera votre pouls - jusqu'à ce que ça remonte, parce que vous n'avez rien guéri, juste occulté le symptôme. Benoît Hamon en est là.
Il installe une conférence sur l'évaluation (contre l'avis de tous ses services, à commencer par la DGESCO, contre l'avis même du CNESCO, le Conseil national d'évaluation du système éducatif, un "machin" installé par son prédécesseur, Vincent Peillon, dont la tête lui sert aujourd'hui de marchepied pour tenter d'exister), afin d'en finir avec la "dictature" des notes, qui, nous le savons bien, humilient chaque jour des milliers d'enfants...
Les profs sont méchants ? Pas même. Je n'en connais pas qui se délectent à mettre de mauvaises notes. Mais j'en connais trop qui ont renoncé à afficher la vérité des prix, et gonflent artificiellement les résultats - après tout, on le leur demande officiellement au brevet et au bac.
Je ne suis pas ma note
On connaît l'excuse classique du cancre ramenant à la maison un devoir malmené par le correcteur : "C'est parce que le prof ne m'aime pas !" Le ministre tient le même raisonnement tordu, confondant la valeur de l'exercice - noté de 0 à 20 - et la valeur de l'élève. Que tu aies un zéro, bougre d'imbécile, ne signifie pas que tu es un zéro ! Il faut résider rue de Grenelle pour le croire - et valoir, justement, zéro. Mais qui se soucie au fond de ce que vaut vraiment un ministre ?
Suite ici : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-sauvez-les-notes-29-06-2014-1841640_1886.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20140630
- PrimuraNiveau 9
Notes chiffrées interdites ? Pas un souci, on fait désormais des scores de réussite sur 20.
- arcencielGrand Maître
Pareil.albertine02 a écrit:Olympias a écrit:
idem.
- CeladonDemi-dieu
"Petite cause, grands effets. L'orthographe n'est pas un combat d'arrière-garde, c'est le noeud même : lâcher du lest, c'est abandonner le navire. Transmettre les règles d'accord du nom et de l'adjectif, c'est transmettre un système de valeurs ; y renoncer, c'est manifester notre rejet de ces valeurs. La France entière fout le camp, et l'on ne refondera pas l'école sans refonder la cité. Le PS au pouvoir, après l'incurie de la droite (ça y est, vous avez compris que les notions de droite et de gauche étaient inopérantes ?), accentue le délitement tout entier d'une civilisation. Soit nous réagissons - et la réaction sera nécessairement brutale, parce que nous sommes au fond et que seul un grand coup de talon nous ramènera à la surface -, soit nous basculons dans les poubelles de l'histoire."
I do agree. I do.
I do agree. I do.
- DwarfVénérable
Oui, nous sommes clairement à un tournant civilisationnel - et entamé il y a quelques décennies déjà.
Ce qui est sûr, c'est qu'il faudrait que les enseignants trouvent un moyen d'organiser la résistance de manière fédérée.
Ce qui est sûr, c'est qu'il faudrait que les enseignants trouvent un moyen d'organiser la résistance de manière fédérée.
- OlympiasProphète
Ce n'est pas avec certains groupes ou syndicats qu'on va y arriverDwarf a écrit:Oui, nous sommes clairement à un tournant civilisationnel - et entamé il y a quelques décennies déjà.
Ce qui est sûr, c'est qu'il faudrait que les enseignants trouvent un moyen d'organiser la résistance de manière fédérée.
- CeladonDemi-dieu
De toute façon, combien seraient-ils, les résistants ?
- CincinnataHabitué du forum
Mais ne partez pas du principe que vous n'allez jamais y arriver, pourquoi Farida arriverait-elle à ses fins et pas vous ? C'est insupportable, ce n'est même pas encore mon métier mais j'ai déjà une impression d'impuissance
_________________
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- OlympiasProphète
Cincinnata a écrit:Mais ne partez pas du principe que vous n'allez jamais y arriver, pourquoi Farida arriverait-elle à ses fins et pas vous ? C'est insupportable, ce n'est même pas encore mon métier mais j'ai déjà une impression d'impuissance
Mais moi je veux qu'on arrive !!!!!!!!!!!!! :aah: :aah: :aah: :aah: :aah: :aah: :aah: :aah:
- CeladonDemi-dieu
Alors bats-toi, cocotte, comme on s'est battus et certains se battent encore et y laissent des plumes. Certes dans les classes de ces résistants, le niveau plafonne vu le vide sidéral alentour, mais quoi ?
- DwarfVénérable
C'est bien ce que sous-entendait mon propos. :diable:Olympias a écrit:Ce n'est pas avec certains groupes ou syndicats qu'on va y arriverDwarf a écrit:Oui, nous sommes clairement à un tournant civilisationnel - et entamé il y a quelques décennies déjà.
Ce qui est sûr, c'est qu'il faudrait que les enseignants trouvent un moyen d'organiser la résistance de manière fédérée.
Je pense que le pire service que nous puissions rendre à la profession est de laisser les individus isolés et seuls face à leur hiérarchie. Je pense qu'il faudrait ne pas hésiter à politiser certaines questions. Après tout, QUI est d'accord avec la suppression des notes à part les caciques de la FCPE, je ne sais quels syndicats collabos (ou pire, éminences même pas grises) et des pédagogistes excessifs illuminés? Personne! Et les parents encore moins. En revanche, il faudrait mettre en perspective et expliquer la situation. Je le répète, le problème n'est pas dans la note mais dans le rapport à la note (et au travail, par conséquent). Je pense que c'est une partie du combat de Hamon ou de certains pédagogistes. Si on ne peut leur donner tort sur le constat, on ne peut en revanche cautionner les solutions qu'ils proposent - qui, comme le dit JP Brighelli, ne sont qu'un ultime renoncement avant la fin.
- CincinnataHabitué du forum
Que faire alors, une grève ininterrompue jusqu'à satisfaction ? Une semaine "retrait des profs de l'école" ?
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" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- ycombeMonarque
Non. Un trimestre sans notes, avec bulletin remplacé par 500 cases à cocher.Cincinnata a écrit:Que faire alors, une grève ininterrompue jusqu'à satisfaction ? Une semaine "retrait des profs de l'école" ?
- CincinnataHabitué du forum
Ah mais B. Hamon risquerait d'approuver !
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" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- DwarfVénérable
Je verrais plutôt une résistance concrète sur le terrain avec soutien des parents d'élèves désireux de maintenir le système des notes. Et le tout avec explications et présentation des véritables enjeux. Comme le dit JPB (j'avais utilisé moi-même la comparaison ces dernières semaines, preuve qu'elle est efficace), ce n'est pas en supprimant le thermomètre que l'on fait baisser la fièvre. C'est d'ailleurs un réflexe bien français, qui s'applique à bien des domaines.
- ChocolatGuide spirituel
C'est cette même comparaison que j'ai employée pendant notre stage d'établissement "classe sans notes" exigé par quelques illuminés qui n'ont jamais bossé par compétences, n'ont jamais lu aucun livret, ne font pas de différenciation pédagogique, mais veulent supprimer les notes !
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- BoubouleDoyen
Tirage au sort lors d'une agrégation session 2014, discours de l'ig de service aux candidats : "il faut valoriser le travail des élèves". On se demande ce que ça vient faire à ce moment-là mais au moins, les candidats sont prévenus.
- ZorglubHabitué du forum
La résistance passe déjà par un travail à la base dans ses classes : se battre avec les gosses afin que chaque élève donne le mieux de lui même et expliquer qu'il s'agit d'une forme de respect de soi-même.
Pas d'ilot bonifié, de trace écrite, ou de tache complexe en autonomie, en tout cas pas tant que bavardages, apprentissages de leçons structurées et exercices systématiques ne seront pas maitrisés !
Je ne crois pas au grand soir ni aux grands mouvements populaires et j'espère croire encore un peu à l'effet d'une lime frottée laborieusement au quotidien.
Faut dire je suis métis d'une paysanne dauphinoise (obstinée comme tous les culs terreux) et d'un outilleur issu de l’immigration italienne du temps de Mussolini (avide de petites victoires).
Même au collège, parler aux élèves très directement, sans gnognotage ni faux semblants, parler franco et cash est possible.
Au début ils sont très étonnés puis finissent par se rendre compte qu'il s'agit d'une forme d'ambition que l'on aurait pour eux et à terme beaucoup adhèrent, chacun à la mesure du possible que leur a accordé la vie.
Ne pas hésiter à leur rappeler qu'autour d'eux les tontons, cousins et autres grands frères sont nombreux au RSA réduits à aller chercher la bouffe aux restos du coeur et les fringues à la brocante, qu'ils mènent une vie de tocards devant leur télé de merde avec une vieille console pourrie, qu'ils sont même pas cap de devenir de bons délinquants et restent au mieux larbins des caïds.
Et que dans leur cas, comme faudra pas compter sur les "réseaux familiaux", y'a que l'école qui peut les aider à en sortir.
Ben pour tenir ce discours, même à des gosses de 5ème ou de 4ème, passés les premiers instant d'effroi, je suis chaque fois étonné de leur lucidité et de leur conscience aigüe de la réalité de la situation que j'ose décrire.
Leurs réactions sont étranges très souvent du type "M'sieur z'êtes méchant de nous dire ça, ça fait trop flipper, en même temps si vous dites ça c'est paske vous nous respectez" (ce qui n'est pas toujours tout à fait vrai dans le fond, parfois j'ai peine ...).
C'est pas pour autant qu'ils arrivent à se mettre au boulot, en tout cas sur le long terme !
Mais de temps à autre on en sauve un.
Je hais la bienpensance compassionnelle et misérabiliste qui dans le fond consiste à installer l'autre dans une situation de victime afin de jouir de sa propre image de générosité en surjouant son affliction.
C'est un truc de dame patronnesse des temps modernes.
Peut-être que si on était plus nombreux à usiner dans ce sens la situation reprendrait une forme un peu plus harmonieuse.
J'avoue être affligé par certains débats sur ce forum et d'ailleurs je n'interviens plus que très rarement.
J'ai le sentiment que trop d'enseignants participent largement à générer le bordel ambiant sans même en avoir une conscience claire.
Je suis effrayé lorsque je passe à l'étage des profs de langues avec 80 dB dans les salles en autonomie et autogestiondiciplinaireconstructivoéducative et on m'explique qu'une langue doit être parlée pour être apprise. Et je me demande comment je pourrais apprendre quoi que ce soit dans un tel brouhaha.
Quelques éminentes collègues montent des dizaines de projets de remédiation, de récupération de l'estime de soi, etc. (à grand coup d'HSE, faudrait pas déconner non plus, on aiaiaime son prochain aussi pour le pognon !).
J'ai souvenir d'un débat un peu houleux en conseil de classe :
"Voui mais Ikram est très investie dans le groupe PARI, il faut tout de même le signaler et l'en féliciter"
"D'ac et sa moyenne générale a encore baissé de 2 points depuis le trimestre dernier."
"Voui mais elle a désormais une bien meilleur image d'elle même et ne souffre plus de ses échecs."
"C'est un grand progrès : dorénavant, grâce à toi, elle est heureuse . Elle peut continuer à ne rien faire et ainsi à échouer en toute sérénité."
Je vous laisse deviner à quels camps appartenaient les deux interlocuteurs !
Déso pour le pavé ...
'videmment Brighelli est mon pote et les étranges appendices pileux de ses contempteurs pathologiques me font tristement rire.
Pas d'ilot bonifié, de trace écrite, ou de tache complexe en autonomie, en tout cas pas tant que bavardages, apprentissages de leçons structurées et exercices systématiques ne seront pas maitrisés !
Je ne crois pas au grand soir ni aux grands mouvements populaires et j'espère croire encore un peu à l'effet d'une lime frottée laborieusement au quotidien.
Faut dire je suis métis d'une paysanne dauphinoise (obstinée comme tous les culs terreux) et d'un outilleur issu de l’immigration italienne du temps de Mussolini (avide de petites victoires).
Même au collège, parler aux élèves très directement, sans gnognotage ni faux semblants, parler franco et cash est possible.
Au début ils sont très étonnés puis finissent par se rendre compte qu'il s'agit d'une forme d'ambition que l'on aurait pour eux et à terme beaucoup adhèrent, chacun à la mesure du possible que leur a accordé la vie.
Ne pas hésiter à leur rappeler qu'autour d'eux les tontons, cousins et autres grands frères sont nombreux au RSA réduits à aller chercher la bouffe aux restos du coeur et les fringues à la brocante, qu'ils mènent une vie de tocards devant leur télé de merde avec une vieille console pourrie, qu'ils sont même pas cap de devenir de bons délinquants et restent au mieux larbins des caïds.
Et que dans leur cas, comme faudra pas compter sur les "réseaux familiaux", y'a que l'école qui peut les aider à en sortir.
Ben pour tenir ce discours, même à des gosses de 5ème ou de 4ème, passés les premiers instant d'effroi, je suis chaque fois étonné de leur lucidité et de leur conscience aigüe de la réalité de la situation que j'ose décrire.
Leurs réactions sont étranges très souvent du type "M'sieur z'êtes méchant de nous dire ça, ça fait trop flipper, en même temps si vous dites ça c'est paske vous nous respectez" (ce qui n'est pas toujours tout à fait vrai dans le fond, parfois j'ai peine ...).
C'est pas pour autant qu'ils arrivent à se mettre au boulot, en tout cas sur le long terme !
Mais de temps à autre on en sauve un.
Je hais la bienpensance compassionnelle et misérabiliste qui dans le fond consiste à installer l'autre dans une situation de victime afin de jouir de sa propre image de générosité en surjouant son affliction.
C'est un truc de dame patronnesse des temps modernes.
Peut-être que si on était plus nombreux à usiner dans ce sens la situation reprendrait une forme un peu plus harmonieuse.
J'avoue être affligé par certains débats sur ce forum et d'ailleurs je n'interviens plus que très rarement.
J'ai le sentiment que trop d'enseignants participent largement à générer le bordel ambiant sans même en avoir une conscience claire.
Je suis effrayé lorsque je passe à l'étage des profs de langues avec 80 dB dans les salles en autonomie et autogestiondiciplinaireconstructivoéducative et on m'explique qu'une langue doit être parlée pour être apprise. Et je me demande comment je pourrais apprendre quoi que ce soit dans un tel brouhaha.
Quelques éminentes collègues montent des dizaines de projets de remédiation, de récupération de l'estime de soi, etc. (à grand coup d'HSE, faudrait pas déconner non plus, on aiaiaime son prochain aussi pour le pognon !).
J'ai souvenir d'un débat un peu houleux en conseil de classe :
"Voui mais Ikram est très investie dans le groupe PARI, il faut tout de même le signaler et l'en féliciter"
"D'ac et sa moyenne générale a encore baissé de 2 points depuis le trimestre dernier."
"Voui mais elle a désormais une bien meilleur image d'elle même et ne souffre plus de ses échecs."
"C'est un grand progrès : dorénavant, grâce à toi, elle est heureuse . Elle peut continuer à ne rien faire et ainsi à échouer en toute sérénité."
Je vous laisse deviner à quels camps appartenaient les deux interlocuteurs !
Déso pour le pavé ...
'videmment Brighelli est mon pote et les étranges appendices pileux de ses contempteurs pathologiques me font tristement rire.
- linkusNeoprof expérimenté
Zorglub a écrit:La résistance passe déjà par un travail à la base dans ses classes : se battre avec les gosses afin que chaque élève donne le mieux de lui même et expliquer qu'il s'agit d'une forme de respect de soi-même.
Pas d'ilot bonifié, de trace écrite, ou de tache complexe en autonomie, en tout cas pas tant que bavardages, apprentissages de leçons structurées et exercices systématiques ne seront pas maitrisés !
Je ne crois pas au grand soir ni aux grands mouvements populaires et j'espère croire encore un peu à l'effet d'une lime frottée laborieusement au quotidien.
Faut dire je suis métis d'une paysanne dauphinoise (obstinée comme tous les culs terreux) et d'un outilleur issu de l’immigration italienne du temps de Mussolini (avide de petites victoires).
Même au collège, parler aux élèves très directement, sans gnognotage ni faux semblants, parler franco et cash est possible.
Au début ils sont très étonnés puis finissent par se rendre compte qu'il s'agit d'une forme d'ambition que l'on aurait pour eux et à terme beaucoup adhèrent, chacun à la mesure du possible que leur a accordé la vie.
Ne pas hésiter à leur rappeler qu'autour d'eux les tontons, cousins et autres grands frères sont nombreux au RSA réduits à aller chercher la bouffe aux restos du coeur et les fringues à la brocante, qu'ils mènent une vie de tocards devant leur télé de merde avec une vieille console pourrie, qu'ils sont même pas cap de devenir de bons délinquants et restent au mieux larbins des caïds.
Et que dans leur cas, comme faudra pas compter sur les "réseaux familiaux", y'a que l'école qui peut les aider à en sortir.
Ben pour tenir ce discours, même à des gosses de 5ème ou de 4ème, passés les premiers instant d'effroi, je suis chaque fois étonné de leur lucidité et de leur conscience aigüe de la réalité de la situation que j'ose décrire.
Leurs réactions sont étranges très souvent du type "M'sieur z'êtes méchant de nous dire ça, ça fait trop flipper, en même temps si vous dites ça c'est paske vous nous respectez" (ce qui n'est pas toujours tout à fait vrai dans le fond, parfois j'ai peine ...).
C'est pas pour autant qu'ils arrivent à se mettre au boulot, en tout cas sur le long terme !
Mais de temps à autre on en sauve un.
Je hais la bienpensance compassionnelle et misérabiliste qui dans le fond consiste à installer l'autre dans une situation de victime afin de jouir de sa propre image de générosité en surjouant son affliction.
C'est un truc de dame patronnesse des temps modernes.
Peut-être que si on était plus nombreux à usiner dans ce sens la situation reprendrait une forme un peu plus harmonieuse.
J'avoue être affligé par certains débats sur ce forum et d'ailleurs je n'interviens plus que très rarement.
J'ai le sentiment que trop d'enseignants participent largement à générer le bordel ambiant sans même en avoir une conscience claire.
Je suis effrayé lorsque je passe à l'étage des profs de langues avec 80 dB dans les salles en autonomie et autogestiondiciplinaireconstructivoéducative et on m'explique qu'une langue doit être parlée pour être apprise. Et je me demande comment je pourrais apprendre quoi que ce soit dans un tel brouhaha.
Quelques éminentes collègues montent des dizaines de projets de remédiation, de récupération de l'estime de soi, etc. (à grand coup d'HSE, faudrait pas déconner non plus, on aiaiaime son prochain aussi pour le pognon !).
J'ai souvenir d'un débat un peu houleux en conseil de classe :
"Voui mais Ikram est très investie dans le groupe PARI, il faut tout de même le signaler et l'en féliciter"
"D'ac et sa moyenne générale a encore baissé de 2 points depuis le trimestre dernier."
"Voui mais elle a désormais une bien meilleur image d'elle même et ne souffre plus de ses échecs."
"C'est un grand progrès : dorénavant, grâce à toi, elle est heureuse . Elle peut continuer à ne rien faire et ainsi à échouer en toute sérénité."
Je vous laisse deviner à quels camps appartenaient les deux interlocuteurs !
Déso pour le pavé ...
'videmment Brighelli est mon pote et les étranges appendices pileux de ses contempteurs pathologiques me font tristement rire.
+1.
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- CeladonDemi-dieu
c'est en effet cela que visent ces réformes à la noix : ne fais rien, ne deviens rien, mais surtout fiche-nous la paix, on a prévu le rsa pour toi. Désespérant de la part de la "gauche".
Zorglub, pas trop compris ça : "les étranges appendices pileux de ses contempteurs pathologiques me font tristement rire."
Zorglub, pas trop compris ça : "les étranges appendices pileux de ses contempteurs pathologiques me font tristement rire."
- philannDoyen
Zorglub: Merci!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- doublecasquetteEnchanteur
philann a écrit:Zorglub: Merci!
Merci Zorglub !
- Pour ou contre l'évaluation par des notes ? Meirieu vs Brighelli
- (panique du soir): qui utilise notes.ecoledirecte pour ses notes?
- Tableau de répartition des notes pour le bac - que fait-on quand on a des notes en ,5?
- Sauvez Kévin !
- Peter Gumbel : "38 élèves ont obtenu 20 sur 20 au bac, soit 0,0058%. En Angleterre c’est 8% ! La moyenne fixée à 10/20 implique que la moitié de l'éventail des notes sont des notes d’échec."
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