- LebeotienNiveau 5
Ben dans ce cas je suis tout à fait d'accord avec toi Bobby. C'est juste que lire "machin n'a rien inventé" je trouve ça dommage, car dans ma conception, on peut toujours trouver quelque chose à dire à un livre.
Au contraire, je trouve très intéressant d'expliquer pourquoi tel ou tel livre est une bouse. C'est à mon sens une très bonne façon de les pousser à s'élever, à faire eux-même la différence entre une littérature de "culture" et une littérature de loisir.
J'entends bien ce que vous dites sur le besoin d'élever les élèves, de leur proposer une culture enrichissante et qu'ils ne rencontrent pas ailleurs, des classiques et de la culture historique et exemplaire que nous avons pour devoir de leur enseigner.
Mais néanmoins je reste soucieux, car je constate bien, comme vous l'avez tous également montré, que la littérature pure ne fait plus autant d'émules, et que peu à peu les portes se ferment. C'est pour ça que je pense que l'on pourrait essayer de réfléchir à des façons d'élargir nos horizons, comme c'est déjà le cas en partie.
Pour revenir sur le point des "étudiants qui n'aiment pas lire" qui n'ont pas leur place. Quid de ceux qui n'aiment pas lire mais qui aiment écrire ? Car oui, on peut aimer écrire sans pour autant aimer lire. Ils n'écriront peut-être rien de nouveau, ou peut-être mal, mais néanmoins ils peuvent aussi avoir leur place parmi les littéraires, non ?
Et je ne vais pas répondre à ML. Visiblement elle trouve plus d'intérêt à refuser de débattre et s'attaquer à une personne là ou j'essaie de confondre des idées. Si ça vous paraît enrichissant, tant mieux, pour ma part, j'essaie de remuer les esprits pour, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, dégager des idées, faire le point, et essayer d'amener chacun et surtout nous les débutants à réfléchir à des questions qui bien que peut-être basiques pour vous méritent, ne serait-ce que pour moi, notre attention.
Si c'est juste venir pour dire "oh, quel est ce petit effronté qui ose remettre en question ce que les anciens pensent? Fi, du vent, petit", ben je ne vois pas bien l'intérêt...
Au final, j'ai l'impression que nombreux pensent que j'aimerais "diminuer" le niveau et la qualité de ce que nous devons apprendre aux élèves. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je souhaite avant tout leur permettre d'accéder à ce niveau sans pour autant les dégoûter ou les décourager de le faire, donc en les prenant par exemple par ce qu'ils connaissent pour les entraîner toujours plus haut. Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
Au contraire, je trouve très intéressant d'expliquer pourquoi tel ou tel livre est une bouse. C'est à mon sens une très bonne façon de les pousser à s'élever, à faire eux-même la différence entre une littérature de "culture" et une littérature de loisir.
J'entends bien ce que vous dites sur le besoin d'élever les élèves, de leur proposer une culture enrichissante et qu'ils ne rencontrent pas ailleurs, des classiques et de la culture historique et exemplaire que nous avons pour devoir de leur enseigner.
Mais néanmoins je reste soucieux, car je constate bien, comme vous l'avez tous également montré, que la littérature pure ne fait plus autant d'émules, et que peu à peu les portes se ferment. C'est pour ça que je pense que l'on pourrait essayer de réfléchir à des façons d'élargir nos horizons, comme c'est déjà le cas en partie.
Pour revenir sur le point des "étudiants qui n'aiment pas lire" qui n'ont pas leur place. Quid de ceux qui n'aiment pas lire mais qui aiment écrire ? Car oui, on peut aimer écrire sans pour autant aimer lire. Ils n'écriront peut-être rien de nouveau, ou peut-être mal, mais néanmoins ils peuvent aussi avoir leur place parmi les littéraires, non ?
Et je ne vais pas répondre à ML. Visiblement elle trouve plus d'intérêt à refuser de débattre et s'attaquer à une personne là ou j'essaie de confondre des idées. Si ça vous paraît enrichissant, tant mieux, pour ma part, j'essaie de remuer les esprits pour, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, dégager des idées, faire le point, et essayer d'amener chacun et surtout nous les débutants à réfléchir à des questions qui bien que peut-être basiques pour vous méritent, ne serait-ce que pour moi, notre attention.
Si c'est juste venir pour dire "oh, quel est ce petit effronté qui ose remettre en question ce que les anciens pensent? Fi, du vent, petit", ben je ne vois pas bien l'intérêt...
Au final, j'ai l'impression que nombreux pensent que j'aimerais "diminuer" le niveau et la qualité de ce que nous devons apprendre aux élèves. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je souhaite avant tout leur permettre d'accéder à ce niveau sans pour autant les dégoûter ou les décourager de le faire, donc en les prenant par exemple par ce qu'ils connaissent pour les entraîner toujours plus haut. Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
- LebeotienNiveau 5
Mais à la fin, c'est incroyable cette façon de mépriser les jeunes, de les accuser de pédanterie, parce qu'ils essaient de trouver une façon d'intéresser les nouveaux élèves à ce dont ils sont dégoûtés.
Non, tout va bien, les lettres se portent au mieux ? Vous avez l'impression qu'aujourd'hui personne ne pense que les littéraires sont un peu une voie de garage qui ne sert à pas grand chose ? Vous n'avez pas le sentiment qu'il y a un peu une déconsidération de cette discipline, qui fut et devrait être toujours une des plus nobles et majeures qu'il soit ?
Et ben si tout va bien, continuons comme avant, c'est sûr, ça marche si bien, de se mettre des œillères et de foncer gaiement dans le mur en clamant haut et fort "je ne m'abaisserai pas à leur niveau !"
Moi, je ne suis pas passé par des Espés, et les seuls profs qui m'ont donné envie d'étudier la littérature et le reste, ce sont ceux qui justement sortaient du système classique. Et que ça vous plaise ou non, les jeunes comme moi sont ceux qui vont vous rejoindre ou vous remplacer, alors navré si ça vous fait grincer des dents, mais j'ai pas l'impression qu'on avancera à grand chose si on reste chacun dans notre coin à se mépriser les uns les autres...
Je viens ici pour débattre avec vous, pour apprendre de vous tout en vous soumettant mes interrogations, mes idées, des pistes pour comprendre ce qui ne marche pas, et à la place j'essuie railleries sur railleries. Alors désolé d'essayer de m'améliorer, je ferai probablement mieux de rester dans mon coin avec mes idées toutes conçues et les enseigner sans regarder autour de moi.
Non, tout va bien, les lettres se portent au mieux ? Vous avez l'impression qu'aujourd'hui personne ne pense que les littéraires sont un peu une voie de garage qui ne sert à pas grand chose ? Vous n'avez pas le sentiment qu'il y a un peu une déconsidération de cette discipline, qui fut et devrait être toujours une des plus nobles et majeures qu'il soit ?
Et ben si tout va bien, continuons comme avant, c'est sûr, ça marche si bien, de se mettre des œillères et de foncer gaiement dans le mur en clamant haut et fort "je ne m'abaisserai pas à leur niveau !"
Moi, je ne suis pas passé par des Espés, et les seuls profs qui m'ont donné envie d'étudier la littérature et le reste, ce sont ceux qui justement sortaient du système classique. Et que ça vous plaise ou non, les jeunes comme moi sont ceux qui vont vous rejoindre ou vous remplacer, alors navré si ça vous fait grincer des dents, mais j'ai pas l'impression qu'on avancera à grand chose si on reste chacun dans notre coin à se mépriser les uns les autres...
Je viens ici pour débattre avec vous, pour apprendre de vous tout en vous soumettant mes interrogations, mes idées, des pistes pour comprendre ce qui ne marche pas, et à la place j'essuie railleries sur railleries. Alors désolé d'essayer de m'améliorer, je ferai probablement mieux de rester dans mon coin avec mes idées toutes conçues et les enseigner sans regarder autour de moi.
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beati pauperes spiritu quoniam ipsorum est regnum caelorum - Super, me voilà ! Je vous préviens, on va faire tomber les barbes et virer les soutanes.
- ProvenceEnchanteur
Vu que le temps nous est compté, autant étudier des livres intéressants...Lebeotien a écrit:Ben dans ce cas je suis tout à fait d'accord avec toi Bobby. C'est juste que lire "machin n'a rien inventé" je trouve ça dommage, car dans ma conception, on peut toujours trouver quelque chose à dire à un livre.
As-tu déjà expérimenté ce que tu préconises? Parce que pour blesser les élèves dans leurs goûts et les brusquer, franchement, il n'y a pas mieux!Au contraire, je trouve très intéressant d'expliquer pourquoi tel ou tel livre est une bouse. C'est à mon sens une très bonne façon de les pousser à s'élever, à faire eux-même la différence entre une littérature de "culture" et une littérature de loisir.
Devons-nous former les élèves ou les recruter? Tu te trompes de démarche.Mais néanmoins je reste soucieux, car je constate bien, comme vous l'avez tous également montré, que la littérature pure ne fait plus autant d'émules, et que peu à peu les portes se ferment. C'est pour ça que je pense que l'on pourrait essayer de réfléchir à des façons d'élargir nos horizons, comme c'est déjà le cas en partie.
Chacun fait bien ce qu'il veut de ses loisirs. Là, on parle des études littéraires, tout de même...Pour revenir sur le point des "étudiants qui n'aiment pas lire" qui n'ont pas leur place. Quid de ceux qui n'aiment pas lire mais qui aiment écrire ? Car oui, on peut aimer écrire sans pour autant aimer lire. Ils n'écriront peut-être rien de nouveau, ou peut-être mal, mais néanmoins ils peuvent aussi avoir leur place parmi les littéraires, non ?
Merci, nous t'avions attendu pour réfléchir...Et je ne vais pas répondre à ML. Visiblement elle trouve plus d'intérêt à refuser de débattre et s'attaquer à une personne là ou j'essaie de confondre des idées. Si ça vous paraît enrichissant, tant mieux, pour ma part, j'essaie de remuer les esprits pour, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, dégager des idées, faire le point, et essayer d'amener chacun et surtout nous les débutants à réfléchir à des questions qui bien que peut-être basiques pour vous méritent, ne serait-ce que pour moi, notre attention.
Tu ne parles que de goût, de plaisir, de motivation... Le principal problème n'est pas là: c'est celui du niveau. Ton constat est mal posé, à mon avis.Au final, j'ai l'impression que nombreux pensent que j'aimerais "diminuer" le niveau et la qualité de ce que nous devons apprendre aux élèves. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je souhaite avant tout leur permettre d'accéder à ce niveau sans pour autant les dégoûter ou les décourager de le faire, donc en les prenant par exemple par ce qu'ils connaissent pour les entraîner toujours plus haut. Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
- KelemNiveau 7
Lebeotien a écrit:
Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
Je ne crois pas que quiconque ici serve la "littérature en bloc sans préambule" aux élèves, comme tu sembles le penser. Je ne sais pas si tu as déjà fait des stages face aux classes (j'ai renoncé à comprendre comment fonctionnait la formation des stagiaires...). Tu verras que la confrontation de ta vision de l'enseignement avec la réalité de la classe pourra - peut-être - la transformer. Sans doute ne pourras-tu pas tout faire : il est illusoire de penser pouvoir vraiment travailler un texte classique, puis un texte contemporain, puis une bouse, puis...ad libitum, en 4 heures par semaine. Tu dois faire des choix. C'est la difficulté majeure du métier.
Et ne sois pas forcément si sûr de pouvoir emporter l'adhésion d'une classe en passant par Guillaume Musso... Tu pourrais être surpris.
- IphigénieProphète
Mais à la fin, c'est incroyable cette façon de mépriser les jeunes, de les accuser de pédanterie, parce qu'ils essaient de trouver une façon d'intéresser les nouveaux élèves à ce dont ils sont dégoûtés.
Non, tout va bien, les lettres se portent au mieux ? Vous avez l'impression qu'aujourd'hui personne ne pense que les littéraires sont un peu une voie de garage qui ne sert à pas grand chose ? Vous n'avez pas le sentiment qu'il y a un peu une déconsidération de cette discipline, qui fut et devrait être toujours une des plus nobles et majeures qu'il soit ?
Et ben si tout va bien, continuons comme avant, c'est sûr, ça marche si bien, de se mettre des œillères et de foncer gaiement dans le mur en clamant haut et fort "je ne m'abaisserai pas à leur niveau !"
Mais Lebéotien, tes interrogations sont certes l'expression sympathique d'un jeune néo-certifié qui a envie de changer le monde, mais tu poses des débats novateurs qui ont déjà été posés mille fois depuis 40 ans: on en a exploré des pistes et des pistes de renouvellement non traumatisant des méthodes innovantes du tonnerre de Zeus qui allaient réconcilier nos jeunes gens avec l'école qui ne doit plus être celle de grand-papa mais doit vivre avec son temps en s'adaptant avec les nouvelles technologies révolutionnaires qui mettent tous les savoirs dans toutes les mains en un clic mieux qu'une claque et qui ouvrent les disciplines sur les nouveaux savoirs de nos jeunes dont le niveau monte mais qui ne savent pas la même chose que ceux d'hier parce qu'ils s'intéressent à de nouvelles choses qui doivent être prises en compte au jour d'aujourd'hui qui est plus moderne que le jour d'hier et qui ne savent peut-être pas lire mais ont tellement à écrire et à penser et à nous apprendre à nous les vieux qui ne sommes pas au courant que Twilight et Kévin Moncoeur sont aujourd'hui le meilleur détour pour accéder à Montaigne et Corneille (enfin pas lui, l'autre.)
Tu veux que j'te dise?
- Spoiler:
- pffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
- ysabelDevin
Je crois qu'il faut laisser le béotien se frotter à de vrais élèves et non pas à ceux qu'ils fantasment.
Pour montrer que qqch est de la bouse, il faut avoir été confronté à ce qui est bon. Quelqu'un qui n'a mangé que du poulet industriel ne peut savoir qu'il n'a aucun goût.
Pour montrer que qqch est de la bouse, il faut avoir été confronté à ce qui est bon. Quelqu'un qui n'a mangé que du poulet industriel ne peut savoir qu'il n'a aucun goût.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- retraitéeDoyen
Je ne méprise pas les jeunes collègues, car il y en ici même qui sont manifestement cultivés et ouverts d'esprit; je m'afflige en revanche quand je vois de jeunes prétentieux bourrés de préjugés comme vous, qui fantasment sur les cours des "vieux cons comme moi, incapables d'ouvrir l'esprit des élèves " et s'imaginent qu'à eux seuls ils vont révolutionner l'enseignement des Lettres.
Commencez donc par écrire en français correct, à distinguer futur et conditionnel avant de venir juger les autres !
Commencez donc par écrire en français correct, à distinguer futur et conditionnel avant de venir juger les autres !
- ysabelDevin
Kelem a écrit:Lebeotien a écrit:
Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
Je ne crois pas que quiconque ici serve la "littérature en bloc sans préambule" aux élèves, comme tu sembles le penser. Je ne sais pas si tu as déjà fait des stages face aux classes (j'ai renoncé à comprendre comment fonctionnait la formation des stagiaires...). Tu verras que la confrontation de ta vision de l'enseignement avec la réalité de la classe pourra - peut-être - la transformer. Sans doute ne pourras-tu pas tout faire : il est illusoire de penser pouvoir vraiment travailler un texte classique, puis un texte contemporain, puis une bouse, puis...ad libitum, en 4 heures par semaine. Tu dois faire des choix. C'est la difficulté majeure du métier.
Et ne sois pas forcément si sûr de pouvoir emporter l'adhésion d'une classe en passant par Guillaume Musso... Tu pourrais être surpris.
C'est sûr : en général les élèves détestent qu'on tentent de les appâter avec ce qu'ils connaissent/aiment. En plus dans une classe de 35 lycéens les goûts sont bien différents ; et dans une STMG/STI2D de 35 élèves si 2 ou 3 lisent pour le plaisir (même des bouses) c'est le bout du monde.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- retraitéeDoyen
"servir la littérature en bloc sans préambule" ? À quoi cela correspond-il, concrètement ?
Moi pas savoir faire !
Moi pas savoir faire !
- DimkaVénérable
Sauf que personne n’a jamais aimé la littérature directement, comme ça. À première vue, lire, c’est super pénible. Il faut apprendre à lire, à un âge où l’on préfère empiler des playmobils, puis ensuite, ça demande du temps et un effort mental, à un âge où on préfère empiler des briques sur une console en écoutant Korobeïniki en boucle. Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas différents de ceux d’hier, faut arrêter le délire…Lebeotien a écrit:
Vous êtes TOUS là à vous dire : les élèves d'aujourd'hui ne sont plus littéraires, nos filières partent à vau l'eau, "c'te une honte, madame, les élèves qui font littéraire n'aiment pas lire" et vous vous serrez les uns les autres dans les bras en pleurant sur ce terrible malheur...
Et à aucun moment vous n'envisagez la possibilité que c'est peut-être aussi à vous de changer votre vision des choses ?
Et si on se disait que peut-être qu'aujourd'hui étudier en littérature c'est aussi intégrer d'autres profils d'élèves ? Il n'y a peut-être que vous qui pensez encore que "Littéraire" ça ne regroupe que ceux qui aiment des livres... Est-ce qu'il faudrait créer une filière "langue", une filière "arts", une filière "histoire" ?
Personnellement, moi je suis partisan du modèle anglo-saxon dans lequel les élèves peuvent choisir les matières qu'ils étudient et valider celles qui les intéressent. Mais ce n'est pas dans notre cher système très franco-centré que l'on va envisager de sitôt la question. Non, Albion, c'est le mal.
Alors quid ? Est-ce qu'on continue à regarder en soupirant les élèves qui n'aiment pas trop lire et qu'on les force à ingurgiter des classiques en espérant parvenir à ce que certains d'entre eux s'éveillent et soit, à force de gavage, touchés par la grâce, ou bien est-ce qu'on peut commencer à se dire que "Lettres", ça englobe de manière générale les Sciences Humaines et les Arts ?
Je suis gêné par cette tyrannie du livre, et cette volonté absolue d'imposer la littérature comme discipline majeure et incontournable, alors que les temps actuels nous envoient des signaux qui disent "vous êtes en pleine mutation".
Vous croyez qu'on va gagner, à résister et à refuser de nous intéresser à autre chose qu'à nos partisans et aux passionnés de littérature pure ? Nous sommes tous sur un radeau qui s'enfonce lentement et on essaie de combler les trous avec nos livres alors que des paquebots passent à côté en nous tendant la main...
Pour ma part, j'ai l'impression que même si c'est très héroïque de se laisser couler en refusant de s'abaisser à monter sur un paquebot, ben, au final, on coulera quand même. C'est juste une question de temps.
Et moi je préfére me mordre les lèvres quand on me dit "moi je lis du Musso", et dire "ok, ben on va étudier Musso pour expliquer ce qu'il apporte de nouveau, ou pas, et ce qu'il fait qu'il est un bon auteur, ou pas." (bah oui, dire que le mec de Twilight n'a rien inventé ça me fait dresser les poils. Tout le monde apporte une petite touche de nouveauté. Souvent inutile ou nulle, mais ça vaut quand même le coup de la noter. L'évolution du personnage du vampire de Dracula au héros de Twilight, ça dénote quand même d'une évolution des goûts et des représentations du vampire : on ne peut pas dire que RIEN n'a été inventé.)
Rejeter en bloc ce qui intéresse les nouvelles générations, c'est simplement s'amuser à donner des coups de pioche dans notre radeau. Mais si on accepte de dire que les études de littéraires c'est avant tout un apprentissage d'un mode de pensée, d'un intérêt pour les productions artistiques en général, à tout ce qui touche à l'imagination et à l'expression, là on a peut-être plus de chance de sauver les meubles...
Mais ça a toujours été comme ça, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est le regard de la société sur cette pratique et sur l’effort que ça demande.
La défense d’une école qui impose des efforts n’est pas réac’ ou progressiste, s’il y a un choix binaire, il ne se fait pas entre le nouveau et l’ancien, mais entre deux visions de l’école.
Pour moi, l’école doit t’apprendre les plaisirs non-immédiats, ceux qui demandent un effort, quelque chose de désagréable, avant de parvenir à une certaine satisfaction. Faire partie des happy few de Stendhal, voir une source prendre sens quand on la traduit du grec ancien, jouer d’un instrument avec des amis… tout cela provoque une grande joie. Mais tout cela demande surtout des efforts, sur des années. Apprendre des déclinaisons, faire des gammes et des exercices, acquérir toute la culture nécessaire pour saisir les sous-entendus. C’est autrement plus compliqué que d’aller se chercher une glace dans le frigo.
Lire du Musso ne demande pas cet effort. Le faire lire aux gamins pour qu’ils se rendent compte que c’est mauvais ? À quoi bon ? Et on n’a pas à leur dire ce qui est bon ou mauvais. Musso n’est pas mauvais, il est différent, on ne le lit pas pour les mêmes raisons, et ces raisons n’ont, de mon point de vue, rien à foutre à l’école. Par contre, on peut leur montrer ce qui est différent de Musso et qu’ils ne découvriront pas spontanément, leur présenter, leur montrer ce qu’on y trouve et comment ça se manipule. S’ils continuent à aimer Musso, tant mieux pour eux, ça ne concerne pas le champ scolaire, ceux qui décident d’aimer Stendhal, tant mieux pour eux. L’école est là pour leur donner des outils, un regard différent, après ils en font ce qu’ils en veulent. Mais pour pouvoir faire ce que l’on veut de quelque chose, il faut d’abord y avoir eu la possibilité d’y accéder.
Par ailleurs, si « les gens » n’aiment pas la littérature, et bien, « les gens » ne font pas un bac littéraire. Et à la limite, si « les gens » n’aiment pas cet élitisme snob et poussiéreux, s’ils veulent de l’utilitaire et juste lire des romans de gare, et bien qu’ils fassent des études utilitaires et lisent leurs romans de gare, il n’y a aucune honte à cela. Si le bac L est choisi par 1% des élèves, les bacs généraux par 5%, mais qu’ils restent réellement généraux et littéraires, c’est nettement moins un naufrage que si tout devient un bac consommation, tout, tout de suite et sans effort. Et ils ont eu tout le collège pour savoir si lire leur était réellement insupportable. Et ça tient aussi pour les langues, si on fait un bac littéraire option langue, ça veut dire qu’on s’intéresse à la langue de l’autre notamment dans sa dimension littéraire, donc avec les classiques de l’autre. Et comme c’est un bac français, l’aspect bilingue impose de connaître sa propre culture pour faire des liens. Si c’est pour faire de l’anglais commercial, je suppose qu’il y a des filières qui préparent tout aussi bien à cela.
Quant aux filières des arts et des sciences humaines… Pour l’histoire, en tous cas, c’est clair qu’avoir une culture littéraire est un avantage énorme, tant pour la forme imposée (pouvoir définir précisément qui est l’auteur du texte à commenter, commencer sa dissert’ par une citation, etc. sans parler des questions du jury, il y a toujours un type pour vérifier que tu as une culture littéraire minimale) que pour la pratique historique (parce que la littérature d’une époque aide à s’imprégner de cette époque, et parce que de manière générale, lire des textes écrits par des gens anciens qui n’ont pas les mêmes préoccupations que nous, pas le même cadre mental, pas les mêmes attentes, pas les mêmes idées… ouvre l’esprit). Les mentalités des anciens sont imbibées d’une culture, de références… auxquelles nous devons avoir accès pour les comprendre. D’ailleurs, les historiens souffrent de la mauvaise formation des étudiants, l’histoire antique et médiévale a besoin d’une maîtrise du latin et du grec que plus personne n’a, en particulier.
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- Spoiler:
- IgniatiusGuide spirituel
Lebeotien, si tu "essuies railleries sur railleries", c'est parce que tu n'interroges pas, tu affirmes.
Et le problème, c'est que tu dis souvent n'importe quoi.
Sinon, non, je ne crois pas qu'on puisse écrire correctement si on n'aime pas lire.
Et le problème, c'est que tu dis souvent n'importe quoi.
Sinon, non, je ne crois pas qu'on puisse écrire correctement si on n'aime pas lire.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- PonocratesExpert spécialisé
C'est certain, et nous ne pouvons pas prévoir ce qu'ils apprécieront in fine. Dans mes questionnaires de fin d'année, en première certains auront détesté un texte qu'un autre aura aimé et vice versa. La Princesse de Clèves ou le Parti pris des choses peuvent avoir du succès, même si les élèves précisent avoir aimé le texte après l'avoir étudié "parce qu'au départ c'était dur"...ysabel a écrit:
En plus dans une classe de 35 lycéens les goûts sont bien différents
- PonocratesExpert spécialisé
Pour le plaisir, les propos d'un "réactionnaire"
"Que dire de ces plats journaux hebdomadaires, ornés d'images, où tous les arts et toutes les sciences sont mis à la portée du regard le plus distrait ? Voyages, radium, aéroplanes, politique, économique, médecine, biologie, on y cueille de tout ; et les auteurs ont enlevé toutes les épines. Ce maigre plaisir ennuie ; il donne un dégoût des choses de l'esprit, qui sont sévères d'abord, mais délicieuses. J'ai cité tout à l'heure deux romans qui ne sont guère lus. Que de plaisirs ignorés et que chacun pourrait se donner sous la condition d'un peu de courage ! J'ai entendu raconter qu'un enfant trop aimé, qui avait reçu un théâtre de Guignol pour ses étrennes, s'installait à l'orchestre comme un vieil abonné, pendant que sa mère se donnait bien du mal à faire marcher les personnages et à inventer des histoires. À ce régime, la pensée s'engraisse comme une volaille. J'aime mieux une pensée maigre, qui chasse son gibier.
Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curio¬sité avide, je ne veux pas qu'on donne ainsi la noix épluchée. Tout l'art d'instruire est d'obtenir au contraire que l'enfant prenne de la peine et se hausse à l'état d'homme. Ce n'est pas l'ambition qui manque ici ; l'ambition est le ressort de l'esprit enfant. L'enfance est un état paradoxal où l'on sent qu'on ne peut rester ; la croissance accélère impérieusement ce mouvement de se dépasser, qui, dans la suite, ne se ralentira que trop. L'homme fait doit se dire qu'il est en un sens moins raisonnable et moins sérieux que l'enfant (...)
Mais cela est trop fort pour l'enfant ? Parbleu, je l'espère bien. Il sera pris par l'harmonie d'abord. Écouter en soi-même les belles choses, comme une musique, c'est la première méditation. Semez de vraies graines, et non du sable.
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CDIQFjAE&url=http%3A%2F%2Fclassiques.uqac.ca%2Fclassiques%2FAlain%2Fpropos_sur_education%2Fpropos_sur_education.doc&ei=hyHJU_jsGoaV0QXVxoGYBg&usg=AFQjCNF_VLYt4KaVJuuKxbpcWrev5wOYhA&bvm=bv.71198958,d.d2k
"Que dire de ces plats journaux hebdomadaires, ornés d'images, où tous les arts et toutes les sciences sont mis à la portée du regard le plus distrait ? Voyages, radium, aéroplanes, politique, économique, médecine, biologie, on y cueille de tout ; et les auteurs ont enlevé toutes les épines. Ce maigre plaisir ennuie ; il donne un dégoût des choses de l'esprit, qui sont sévères d'abord, mais délicieuses. J'ai cité tout à l'heure deux romans qui ne sont guère lus. Que de plaisirs ignorés et que chacun pourrait se donner sous la condition d'un peu de courage ! J'ai entendu raconter qu'un enfant trop aimé, qui avait reçu un théâtre de Guignol pour ses étrennes, s'installait à l'orchestre comme un vieil abonné, pendant que sa mère se donnait bien du mal à faire marcher les personnages et à inventer des histoires. À ce régime, la pensée s'engraisse comme une volaille. J'aime mieux une pensée maigre, qui chasse son gibier.
Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curio¬sité avide, je ne veux pas qu'on donne ainsi la noix épluchée. Tout l'art d'instruire est d'obtenir au contraire que l'enfant prenne de la peine et se hausse à l'état d'homme. Ce n'est pas l'ambition qui manque ici ; l'ambition est le ressort de l'esprit enfant. L'enfance est un état paradoxal où l'on sent qu'on ne peut rester ; la croissance accélère impérieusement ce mouvement de se dépasser, qui, dans la suite, ne se ralentira que trop. L'homme fait doit se dire qu'il est en un sens moins raisonnable et moins sérieux que l'enfant (...)
Mais cela est trop fort pour l'enfant ? Parbleu, je l'espère bien. Il sera pris par l'harmonie d'abord. Écouter en soi-même les belles choses, comme une musique, c'est la première méditation. Semez de vraies graines, et non du sable.
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CDIQFjAE&url=http%3A%2F%2Fclassiques.uqac.ca%2Fclassiques%2FAlain%2Fpropos_sur_education%2Fpropos_sur_education.doc&ei=hyHJU_jsGoaV0QXVxoGYBg&usg=AFQjCNF_VLYt4KaVJuuKxbpcWrev5wOYhA&bvm=bv.71198958,d.d2k
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- User5899Demi-dieu
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Sans doute, mais quelques lectures peuvent suffire. Je suis bien obligé de le penser suite à l'observation de quelques cas dans ma fac et jusque dans ma famille...
Vous savez, si vous croyez que ça ne se voit pas que maints profs de lettres, et particulièrement parmi les jeunes mais pas que, sont archi nuls... Vous lisez certaines questions de profs-fr, de profs-L, du Trouble, de Neo ? (J'ai bien dit "certaines", hein...) Et c'est très bien pour l'inspection, on prend les nuls pour faire les commissions de sujets, les commissions d'harmonisation, et ainsi, on donne le Bac à de plus nuls qui feront lettres sans lire et auront un Capes sans épreuve de lettres pour retourner en classe ne pas faire de lettres à des L.Choul' a écrit:Personnellement je connais quelqu'un qui a fait un Bac L, qui a eu sa licence et a passé le CAPES de lettres cette année après un M1 MEEF en n'ayant rien lu. Elle a dû lire une dizaine de livres dans sa vie et, en ce qui concerne les classiques, elle ne les lit pas ou ne les finit jamais. Et après, elle se permet de critiquer tel ou tel auteur... :shock:
Les personnes faisant des études de lettres sans aimer lire sont de plus en plus nombreuses. Je porte un amour profond à la littérature et j'ai hâte de pouvoir partager ma passion avec les élèves, faire découvrir de magnifiques textes et voir ça me désole, surtout quand la personne souhaite devenir professeur de lettres.
"Prenez un cercle, caressez-le : il deviendra vicieux".
_______
Ce qui faisait la grandeur de la ci-devant série C, c'est qu'à côté des 9h de maths, il y avait de tout.gainz a écrit:Bien d'accord, maintenant, ce sont souvent les mêmes enseignants qui désespèrent du niveau des L et qui signent la pétition pour garder l'HG en TS.
Tout ça est lié, si on veut une vraie série littéraire, il faut une vraie série scientifique, mais uniquement scientifique!
- retraitéeDoyen
Je chanterai les louanges aussi de la série M, qui fut la mienne en seconde et première, où on faisait des maths, de la physique chimie, du français, des langues, de l'histoire/ géographie, de l'EPS. On passait le bac en fin de première, et, si on l'avait, on pouvait opter pour math élem ou philo . Et en Philo, il y avait aussi les maths, de la physique chimie, des SVT en plus des épreuves plus "littéraire" de philo et de langues.
Plus tard, quand il y avait encore la possibilité de faire L avec des maths, la série n'était pas totalement dévalorisée ! Ainsi, les élèves qui n'étaient pas assez solides pour faire une Ts pouvaient se réorienter en L avec succès.
Plus tard, quand il y avait encore la possibilité de faire L avec des maths, la série n'était pas totalement dévalorisée ! Ainsi, les élèves qui n'étaient pas assez solides pour faire une Ts pouvaient se réorienter en L avec succès.
- AscagneGrand sage
Je lis tes interventions avec perplexité, Lebéotien. Pourtant, nous sommes sans doute de la même génération. Je suis doctorant et je viens d'être admis à l'agrégation. Je n'ai pas d'expérience directe en ce qui concerne la situation actuelle dans le secondaire en français, mais j'ai pu corriger des copies d'une soixantaine d'étudiants de L2 (commentaires composés et devoirs de linguistique) et cela n'a fait que confirmer mes craintes et inquiétudes par rapport aux manques et aux dérives du système du secondaire...
Les réponses des autres intervenants sont tout à fait compréhensibles étant donné la situation. Lorsque l'orthographe, la grammaire et la syntaxe ne sont pas bien maîtrisées et lorsque la culture littéraire est lacunaire chez des étudiants préparant une licence de lettres, c'est qu'il y a un problème.
Comme l'écrit Dimka, le secondaire n'a pas vocation à offrir une partie de plaisir en ce qui concerne l'enseignement littéraire. Il s'agit de donner les clés d'une culture (il a donc un caractère patrimonial), d'assurer la maîtrise de la langue, de poursuivre l'éveil intellectuel et artistique et de contribuer aussi un peu (par ces biais) à la formation citoyenne.
Certains éléments que tu proposes m'évoquent l'image d'un enseignant qui réagirait avec une compassion trop vive, virant même à la complaisance, aux récriminations de son jeune auditoire qui aurait entendu avec horreur le nom de Flaubert (par exemple) ou contemplé avec non moins de terreur la fatale épaisseur du redoutable "ouvrage imposé" forcément conçu pour être ennuyeux à mourir ; poussant un petit soupir, mais lui-même soulagé, il déclarerait alors : "Eh bien ce sera Musso".
J'exagère ? Certes. Mais il n'est pas tout à fait aisé de suivre ta pensée non plus ; face aux attaques, tu sembles te livrer à de vraies-fausses palinodies, et puis l'idée revient, un peu atténuée en apparence, mais l'est-elle vraiment ? Bref. Ce sont des questions souvent débatues. Les lectures cursives d'oeuvres prises hors du canon, ce n'est pas nouveau. Le problème devient aigu lorsque cet à-côté certes bénéfique finit par devenir le centre de l'enseignement, et lorsque l'on oublie que le but n'est pas (ou pas seulement) de faire lire (voire de faire aimer lire), mais de confronter l'élève à des œuvres reconnues pour leurs diverses qualités, propres à assurer l'ensemble des objectifs cités plus haut.
Plutôt que de parler d'ingurgitation des classiques, j'ai bien davantage l'impression qu'en raison du nombre d'heures de français (qui a baissé par rapport à ce qui avait cours il y a quelques décennies), de certaines directives, et de la nature humaine (qui fait que peu d'adolescents vont se jeter avec plaisir dans l'effort de lire un "pavé" classique, c'est normal), l'on ne se retrouve dans la situation tout à fait inverse de bacheliers (en général) qui ont surtout lu des extraits ou parcouru sans attention quelques livres et de bacheliers littéraires qui arrivant à l'université doivent passer un test de niveau (j'allais parlais des néo-hypokhâgneux, mais je crois qu'il y a un programme à Ulm maintenant, ce qui arrange l'affaire)...
Je vois mal comment ne pas opposer un non catégorique à la fin de la phrase.
Je n'ai pas lu Petite Poucette de Michel Serres ; même si je comprends pourquoi un intellectuel de sa génération peut s'émerveiller de certaines mutations actuelles, il me suffit de regarder autour de moi pour constater que ces "signaux" et ces évolutions ne sont certainement pas aussi positifs qu'il les décrit. Face à un monde dominé par l'Image, par Internet et les facilités offertes par l'informatique, l'enseignement (aussi limité soit-il, malheureusement) de la littérature est un bien encore plus essentiel et précieux peut-être qu'auparavant (il faut tout autant défendre la présence de la philosophie au bac - savoir que les bacheliers font un petit peu de "philo" étant réconfortant, malgré le reste).
Sinon, pour exorciser certaines choses lues ici, une petite photographie suffit :
:flower:
Les réponses des autres intervenants sont tout à fait compréhensibles étant donné la situation. Lorsque l'orthographe, la grammaire et la syntaxe ne sont pas bien maîtrisées et lorsque la culture littéraire est lacunaire chez des étudiants préparant une licence de lettres, c'est qu'il y a un problème.
Comme l'écrit Dimka, le secondaire n'a pas vocation à offrir une partie de plaisir en ce qui concerne l'enseignement littéraire. Il s'agit de donner les clés d'une culture (il a donc un caractère patrimonial), d'assurer la maîtrise de la langue, de poursuivre l'éveil intellectuel et artistique et de contribuer aussi un peu (par ces biais) à la formation citoyenne.
Certains éléments que tu proposes m'évoquent l'image d'un enseignant qui réagirait avec une compassion trop vive, virant même à la complaisance, aux récriminations de son jeune auditoire qui aurait entendu avec horreur le nom de Flaubert (par exemple) ou contemplé avec non moins de terreur la fatale épaisseur du redoutable "ouvrage imposé" forcément conçu pour être ennuyeux à mourir ; poussant un petit soupir, mais lui-même soulagé, il déclarerait alors : "Eh bien ce sera Musso".
J'exagère ? Certes. Mais il n'est pas tout à fait aisé de suivre ta pensée non plus ; face aux attaques, tu sembles te livrer à de vraies-fausses palinodies, et puis l'idée revient, un peu atténuée en apparence, mais l'est-elle vraiment ? Bref. Ce sont des questions souvent débatues. Les lectures cursives d'oeuvres prises hors du canon, ce n'est pas nouveau. Le problème devient aigu lorsque cet à-côté certes bénéfique finit par devenir le centre de l'enseignement, et lorsque l'on oublie que le but n'est pas (ou pas seulement) de faire lire (voire de faire aimer lire), mais de confronter l'élève à des œuvres reconnues pour leurs diverses qualités, propres à assurer l'ensemble des objectifs cités plus haut.
Plutôt que de parler d'ingurgitation des classiques, j'ai bien davantage l'impression qu'en raison du nombre d'heures de français (qui a baissé par rapport à ce qui avait cours il y a quelques décennies), de certaines directives, et de la nature humaine (qui fait que peu d'adolescents vont se jeter avec plaisir dans l'effort de lire un "pavé" classique, c'est normal), l'on ne se retrouve dans la situation tout à fait inverse de bacheliers (en général) qui ont surtout lu des extraits ou parcouru sans attention quelques livres et de bacheliers littéraires qui arrivant à l'université doivent passer un test de niveau (j'allais parlais des néo-hypokhâgneux, mais je crois qu'il y a un programme à Ulm maintenant, ce qui arrange l'affaire)...
Lebéotien a écrit:Je suis gêné par cette tyrannie du livre, et cette volonté absolue d'imposer la littérature comme discipline majeure et incontournable, alors que les temps actuels nous envoient des signaux qui disent "vous êtes en pleine mutation".
Je vois mal comment ne pas opposer un non catégorique à la fin de la phrase.
Je n'ai pas lu Petite Poucette de Michel Serres ; même si je comprends pourquoi un intellectuel de sa génération peut s'émerveiller de certaines mutations actuelles, il me suffit de regarder autour de moi pour constater que ces "signaux" et ces évolutions ne sont certainement pas aussi positifs qu'il les décrit. Face à un monde dominé par l'Image, par Internet et les facilités offertes par l'informatique, l'enseignement (aussi limité soit-il, malheureusement) de la littérature est un bien encore plus essentiel et précieux peut-être qu'auparavant (il faut tout autant défendre la présence de la philosophie au bac - savoir que les bacheliers font un petit peu de "philo" étant réconfortant, malgré le reste).
Sinon, pour exorciser certaines choses lues ici, une petite photographie suffit :
:flower:
- retraitéeDoyen
Ponocrates a écrit:C'est certain, et nous ne pouvons pas prévoir ce qu'ils apprécieront in fine. Dans mes questionnaires de fin d'année, en première certains auront détesté un texte qu'un autre aura aimé et vice versa. La Princesse de Clèves ou le Parti pris des choses peuvent avoir du succès, même si les élèves précisent avoir aimé le texte après l'avoir étudié "parce qu'au départ c'était dur"...ysabel a écrit:
En plus dans une classe de 35 lycéens les goûts sont bien différents
De même, une de mes élèves de ES m'a dit que l'étude des Confessions de Rousseau, alors au programme, l'avait bouleversée.
- retraitéeDoyen
Ponocrates a écrit:J'espère que vous ne m'en voudrez pas pour la correction...retraitée a écrit:Avec desprofesseursfonctionnaires zélés comme le béotien, il est certain que leniveaudegré de satisfaction del'enseignementla garderie va monter !
Je parie que certains trouveront quand même le moyen de s'ennuyer pendant la garderie, et liront un "classique" sous la table !
Je parle d'expérience, il m'est arrivé de le faire comme élève pendant des cours insipides. Cela m'a même été utile pour la dissertation du bac !
- CathEnchanteur
Ruthven a écrit:Igniatius a écrit:Les sections C ou A1 étaient quand même pas mal généralistes non ?
Pas plus que la S ou la ES aujourd'hui ... En TC, 9h de matières littéraires (philo + HG + LV1) pour 18h de matières scientifiques (maths + SPC + SVT) ; en TS, 9h de matières littéraires (philo + HG + LV1 + LV2) pour 16h30 de matières scientifiques (maths + SPC + SVT).
C'est la question des mathématiques comme pierre angulaire engloutie qui reste fondamentale.
J'ai fait partie de la première promo de 1ère S (6 heures de maths/semaines), et le niveau de maths/sciences était trop élevé pour moi.
Je suis allée en A1, où le niveau de maths était, malgré le nombre d'heures, beaucoup trop faible pour moi.
Plus de sciences, et rien entre les deux.
- abricotedapiExpert spécialisé
C'est terrible de lire ça.Lebeotien a écrit:Et si on se disait que peut-être qu'aujourd'hui étudier en littérature c'est aussi intégrer d'autres profils d'élèves ?
Je suis gêné par cette tyrannie du livre, et cette volonté absolue d'imposer la littérature comme discipline majeure et incontournable, alors que les temps actuels nous envoient des signaux qui disent "vous êtes en pleine mutation".
Et moi je préfére me mordre les lèvres quand on me dit "moi je lis du Musso", et dire "ok, ben on va étudier Musso pour expliquer ce qu'il apporte de nouveau, ou pas, et ce qu'il fait qu'il est un bon auteur, ou pas." (bah oui, dire que le mec de Twilight n'a rien inventé ça me fait dresser les poils.)
De plus, enseigner le français ou la littérature ne consiste pas à dire si untel est un bon auteur ou pas, pas plus au collège qu'à l'université...
_________________
- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- Marie LaetitiaBon génie
Tu crois vraiment que le petit paysan breton ou provençal, au début du XXe siècle, il allait spontanément vers la "grande" littérature? Je n'ai rien contre les petits paysans, de Bretagne ou de Provence, ma grande-mère maternelle, descendante de petits paysans et mère de paysans lisait des classiques de la littérature quand la ferme ou ses 11 mômes ne réclamaient plus ses soins. Elle les lisait parce qu'elle avait reçu, pour des raisons précises sans rapport avec le sujet ici traité, une éducation assez ambitieuse qui lui en avait donné le goût. Et ce n'est pas en lisant du Musso de l'époque qu'elle a acquis ce goût.Lebeotien a écrit:
Mais néanmoins je reste soucieux, car je constate bien, comme vous l'avez tous également montré, que la littérature pure ne fait plus autant d'émules, et que peu à peu les portes se ferment. C'est pour ça que je pense que l'on pourrait essayer de réfléchir à des façons d'élargir nos horizons, comme c'est déjà le cas en partie.
Tu confonds DEUX choses. Aimer écrire et aimer lire. À 11 ons j'adorais écrire (j'adore toujours au passage, mais il faut prier Zeus que j'épargne aux hommes ma prose...). Mais je ne savais pas écrire et ce que je produisais était... nul. Un écrivain qui n'aime pas lire, je ne crois pas qu'il puisse produire quelque chose de bon. À moins de parler de génie au sens où l'entendaient les romantiques, et même là, c'est une illusion. Le génie a l'état "pur", sans apprentissage des bases du métier, n'existe pas - à mon sens.Lebeotien a écrit:
Pour revenir sur le point des "étudiants qui n'aiment pas lire" qui n'ont pas leur place. Quid de ceux qui n'aiment pas lire mais qui aiment écrire ? Car oui, on peut aimer écrire sans pour autant aimer lire. Ils n'écriront peut-être rien de nouveau, ou peut-être mal, mais néanmoins ils peuvent aussi avoir leur place parmi les littéraires, non ?
Moi je te réponds. Nous verrons donc lequel des deux est le plus fermé au débat. Une seule chose: quand quelqu'un, que je ne vais pas qualifier par courtoisie, essaie de me faire prendre un chameau pour un chat (ça fonctionne aussi pour des vessies et des lanternes), tu veux que je fasse quoi, à part m'esbaudir un bon coup? Lui prouver qu'il a tort, là, comme ça? Vu l'ampleur de la tâche, je me place, oui, du côté des rieurs, car il y a matière.Lebeotien a écrit:
Et je ne vais pas répondre à ML. Visiblement elle trouve plus d'intérêt à refuser de débattre et s'attaquer à une personne là ou j'essaie de confondre des idées. Si ça vous paraît enrichissant, tant mieux, pour ma part, j'essaie de remuer les esprits pour, comme c'est le cas jusqu'à maintenant, dégager des idées, faire le point, et essayer d'amener chacun et surtout nous les débutants à réfléchir à des questions qui bien que peut-être basiques pour vous méritent, ne serait-ce que pour moi, notre attention.
Si c'est juste venir pour dire "oh, quel est ce petit effronté qui ose remettre en question ce que les anciens pensent? Fi, du vent, petit", ben je ne vois pas bien l'intérêt...
Au final, j'ai l'impression que nombreux pensent que j'aimerais "diminuer" le niveau et la qualité de ce que nous devons apprendre aux élèves. Mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je souhaite avant tout leur permettre d'accéder à ce niveau sans pour autant les dégoûter ou les décourager de le faire, donc en les prenant par exemple par ce qu'ils connaissent pour les entraîner toujours plus haut. Je ne dis pas que vos méthodes sont mauvaises, mais je constate malgré tout dans des jeunes élèves littéraires que je croise qu'ils n'adhèrent pas à la littérature quand elle leur est servie en bloc sans préambule. Du coup, je m'interroge...
La seule chose postive que je vois dans tes propos, c'est l'enthousiasme du débutant. Mais c'est un peu court pour faire réussir des élèves. Voire très insuffisant.
Si de jeunes élèves "littéraires" n'aiment pas la littérature, c'est peut-être qu'ils ne sont pas assez mûrs, ou qu'ils ont des professeurs avec lesquels le déclic ne se fait pas. Ou encore parce que leur professeur est mauvais (oui, c'est possible, ce n'est pour autant pas la seule explication). Ou enfin que le professeur a déjà des tonnes de trucs à gérer (discipliner le reste de la classe, un programme replet à faire rentrer dans des séances toujours trop peu nombreuses...) qui peuvent l'empêcher de communiquer cet amour des lettres.
J'ai beaucoup plus aimé lire qu'étudier ce qu'on me donnait à lire en cours de français, pour pleins de raisons. Je manquais sans doute de maturité, certains de mes professeurs manquaient peut-être de cette maîtrise des connaissances qui rend un professeur passionnant, je n'ai pas assez travaillé, un peu de tout ça et d'autre chose sans doute encore. En revanche, j'ai été éblouie sur ce forum, il y a quelque temps par un commentaire proposé par un membre, Palombella Rossa qui, je crois, enseigne en prépa. Je ne crois pas avoir eu un jour un cours de littérature aussi bon. C'était éblouissant parce qu'elle maîtrisait à fond la technique du commentaire littéraire et que sa culture est immense. Ce n'est pas à la portée du premier venu et je n'en jette pas la pierre pour autant à mes anciens professeurs qui ont fait de leur mieux, j'en suis sûre. La pédagogie est avant tout affaire de maîtrise de la science, ce n'est pas juste un ensemble d'outils. Utiliser Musso ne te fera pas réussir si tu ne maîtrises pas à fond ton domaine.
Interroge-toi, jeune padawan, et, si je peux me permettre, observe et apprends à te taire pour écouter les vieux. J'ai dû apprendre à me taire durant mes premières années, je m'en suis très bien portée... Si les vieux ne disent pas que de sages paroles, si on ne les écoute pas, il n'y a aucune chance de tirer profit de leur savoir! Tu as fait une entrée tonitruante et discourtoise (il était parfaitement possible de s'interroger sans être désagréable), tu as reçu les réactions méritées, point.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
(Félicitations )Ascagne a écrit:Je lis tes interventions avec perplexité, Lebéotien. Pourtant, nous sommes sans doute de la même génération. Je suis doctorant et je viens d'être admis à l'agrégation.
Ascagne a écrit:
Sinon, pour exorciser certaines choses lues ici, une petite photographie suffit :
:flower:
*yeux énamourés* Non mais là, Ascagne, tu triches, c'est déloyal de sortir une pareille photo!
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- inviteKalNiveau 5
Ca fait longtemps que je lis ce fil, sans pour autant répondre, vu que je ne me sens pas en droit d'intervenir, compte tenu de ma très maigre expérience... Pourtant, ce que je lis dernière de toi, Lebéotien, m'inquiète réellement.
Au fil de ta pensée, ta définition de "littéraire", "lettres", littérature", glisse vers d'autres termes, dont elle n'est pas le synonyme.
Littéraire = litteraris = litterae. Rien d'autre. C'est les lettres, l'écriture, la littérature. Pas peinture ou autres arts. C'est Filière Littéraire, pas Filière Bibliophile : ne sois pas réducteur, cela nuit à ta volonté de tenir ici un débat. Les réactions qui ont suivi ton intervention le prouvent.
Le manque de rigueur dans tes définitions fait écho à ce qui a fait naître ce topic... c'est marrant ! Ouvre le Littré ou n'importe quoi d'autre et lis la définition de ces mots
Blague à part, tu es au service de l'Etat. Tu dois donc donner à des élèves, scolarisés obligatoirement jusqu'à 16 ans, une base de connaissances faisant d'eux des citoyens libres, dotés d'un esprit critique (entre autres choses). Tout ça, c'est écrit dans les programmes de français du collège, notamment. Tu es recruté pour transmettre des rudiments de culture française classique et de langue française. Tu es inspecté sur ça.
Tu as passé un Capes de Lettres, mais tu sembles refuser le corpus littéraire classique à l'oeuvre dans les programmes d'enseignements que tu vas devoir mettre en pratique. La littérature ne serait pas une discipline majeure, selon toi ?! Tu es sûr d'être là où tu veux vraiment être ? Vois dans l'histoire ce qu'a provoqué, dans les sociétés, la perte de contact avec les littératures antiques.
Vois aussi l'importance de la rhétorique et de la connaissance de la langue, pour le développement de l'individu et sa prise de liberté, que ce soit à l'époque de Cicéron ou à celle d'aujourd'hui. Quelqu'un qui ne sait pas lire se laisse manger par les discours qui l'environnent et qui le séduisent. Quelqu'un qui sait parler et écrire ne se laisse pas dominer. Alors lire des exemples littéraires, c'est incontournable et majeur pour le développement d'un élève en tant que citoyen libre. Et avant de pouvoir lire, il faut apprendre à lire. Tu parles de littérature sans cesse, mais tu oublies la langue, chose que tu vas enseigner à tes élèves bien avant de passer à de la littérature.
Les élèves ne sont pas dégoûtés comme tu le dis : sans jugement péjoratif, ils ont des préjugés, normaux, sur des choses qu'ils ne connaissent ou ne maîtrisent pas. Leurs goûts, le socle commun à acquérir s'en fiche. Ta mission sera de lever ces préjugés. Leur jugement face aux oeuvres leur appartient à eux seuls ensuite. Tu dois leur fournir toutes les armes pour juger ensuite de choses qu'ils ne connaissent pas. Ce n'est pas à toi de poser un regard négatif sur la littérature et de le transmettre à des gens qui ne connaissent pas encore les domaines que tu vas leur apporter. Tu es au service de l'Etat.
Si cela ne te va pas; si le programme à l'oeuvre et si ton devoir de réserve ne te vont pas; démissionne, et enseigne hors des frontières de l'enseignement public. Conseil donné à l'impératif, mais sans véhémence
Lebeotien a écrit:Il n'y a peut-être que vous qui pensez encore que "Littéraire" ça ne regroupe que ceux qui aiment des livres... Est-ce qu'il faudrait créer une filière "langue", une filière "arts", une filière "histoire" ? (...) Alors quid ? Est-ce qu'on continue à regarder en soupirant les élèves qui n'aiment pas trop lire et qu'on les force à ingurgiter des classiques en espérant parvenir à ce que certains d'entre eux s'éveillent et soit, à force de gavage, touchés par la grâce, ou bien est-ce qu'on peut commencer à se dire que "Lettres", ça englobe de manière générale les Sciences Humaines et les Arts ? (...) Je suis gêné par cette tyrannie du livre, et cette volonté absolue d'imposer la littérature comme discipline majeure et incontournable, alors que les temps actuels nous envoient des signaux qui disent "vous êtes en pleine mutation". Rejeter en bloc ce qui intéresse les nouvelles générations, c'est simplement s'amuser à donner des coups de pioche dans notre radeau. Mais si on accepte de dire que les études de littéraires c'est avant tout un apprentissage d'un mode de pensée, d'un intérêt pour les productions artistiques en général, à tout ce qui touche à l'imagination et à l'expression, là on a peut-être plus de chance de sauver les meubles...
Au fil de ta pensée, ta définition de "littéraire", "lettres", littérature", glisse vers d'autres termes, dont elle n'est pas le synonyme.
Littéraire = litteraris = litterae. Rien d'autre. C'est les lettres, l'écriture, la littérature. Pas peinture ou autres arts. C'est Filière Littéraire, pas Filière Bibliophile : ne sois pas réducteur, cela nuit à ta volonté de tenir ici un débat. Les réactions qui ont suivi ton intervention le prouvent.
Le manque de rigueur dans tes définitions fait écho à ce qui a fait naître ce topic... c'est marrant ! Ouvre le Littré ou n'importe quoi d'autre et lis la définition de ces mots
Blague à part, tu es au service de l'Etat. Tu dois donc donner à des élèves, scolarisés obligatoirement jusqu'à 16 ans, une base de connaissances faisant d'eux des citoyens libres, dotés d'un esprit critique (entre autres choses). Tout ça, c'est écrit dans les programmes de français du collège, notamment. Tu es recruté pour transmettre des rudiments de culture française classique et de langue française. Tu es inspecté sur ça.
Tu as passé un Capes de Lettres, mais tu sembles refuser le corpus littéraire classique à l'oeuvre dans les programmes d'enseignements que tu vas devoir mettre en pratique. La littérature ne serait pas une discipline majeure, selon toi ?! Tu es sûr d'être là où tu veux vraiment être ? Vois dans l'histoire ce qu'a provoqué, dans les sociétés, la perte de contact avec les littératures antiques.
Vois aussi l'importance de la rhétorique et de la connaissance de la langue, pour le développement de l'individu et sa prise de liberté, que ce soit à l'époque de Cicéron ou à celle d'aujourd'hui. Quelqu'un qui ne sait pas lire se laisse manger par les discours qui l'environnent et qui le séduisent. Quelqu'un qui sait parler et écrire ne se laisse pas dominer. Alors lire des exemples littéraires, c'est incontournable et majeur pour le développement d'un élève en tant que citoyen libre. Et avant de pouvoir lire, il faut apprendre à lire. Tu parles de littérature sans cesse, mais tu oublies la langue, chose que tu vas enseigner à tes élèves bien avant de passer à de la littérature.
Les élèves ne sont pas dégoûtés comme tu le dis : sans jugement péjoratif, ils ont des préjugés, normaux, sur des choses qu'ils ne connaissent ou ne maîtrisent pas. Leurs goûts, le socle commun à acquérir s'en fiche. Ta mission sera de lever ces préjugés. Leur jugement face aux oeuvres leur appartient à eux seuls ensuite. Tu dois leur fournir toutes les armes pour juger ensuite de choses qu'ils ne connaissent pas. Ce n'est pas à toi de poser un regard négatif sur la littérature et de le transmettre à des gens qui ne connaissent pas encore les domaines que tu vas leur apporter. Tu es au service de l'Etat.
Si cela ne te va pas; si le programme à l'oeuvre et si ton devoir de réserve ne te vont pas; démissionne, et enseigne hors des frontières de l'enseignement public. Conseil donné à l'impératif, mais sans véhémence
- User5899Demi-dieu
+1Igniatius a écrit:Mais qu'y avait-il qui ne soit aberrant dans la réforme Chatel/UNSA ?
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En vous lisant, j'ai bien une idée de ce que ça regroupe aujourd'hui, mais je crains que ce ne soit hors charteLebeotien a écrit:si on se disait que peut-être qu'aujourd'hui étudier en littérature c'est aussi intégrer d'autres profils d'élèves ? Il n'y a peut-être que vous qui pensez encore que "Littéraire" ça ne regroupe que ceux qui aiment des livres...
Votre système crée des crétins comme G. W. Bush. Quand on a des élèves modestes, issus de milieux culturellement défavorisés, la moindre des choses, à mon sens, c'est de leur permettre de faire des choix, et donc de leur proposer ("mettre devant eux") ce qu'ils ne connaissent pas. Eh oui, enseigner, c'est politique. Avec votre système à l'américaine, vous aurez la reproduction sociale en grand : les nuls comme ceux que vous tentez d'incarner en jouant (mais quel talent ! ) à l'inculte pour nous énerver seront condamnés à choisir ce qu'ils croient déjà connaître, parce qu'aller vers l'inconnu demande des efforts.Lebeotien a écrit:Est-ce qu'il faudrait créer une filière "langue", une filière "arts", une filière "histoire" ? Personnellement, moi, je suis partisan du modèle anglo-saxon dans lequel les élèves peuvent choisir les matières qu'ils étudient et valider celles qui les intéressent. Mais ce n'est pas dans notre cher système très franco-centré que l'on va envisager de sitôt la question. Non, Albion, c'est le mal.
Mettre des majuscules à une pensée zéro, ça fait toujours zéro. On vous a attendu, peut-être !Lebeotien a écrit:Alors quid ? Est-ce qu'on continue à regarder en soupirant les élèves qui n'aiment pas trop lire et qu'on les force à ingurgiter des classiques en espérant parvenir à ce que certains d'entre eux s'éveillent et soit, à force de gavage, touchés par la grâce, ou bien est-ce qu'on peut commencer à se dire que "Lettres", ça englobe de manière générale les Sciences Humaines et les Arts ?
Ah ! J'ai trouvé !Lebeotien a écrit:Je suis gêné par cette tyrannie du livre, et cette volonté absolue d'imposer la littérature comme discipline majeure et incontournable, alors que les temps actuels nous envoient des signaux qui disent "vous êtes en pleine mutation".
Vous croyez qu'on va gagner, à résister et à refuser de nous intéresser à autre chose qu'à nos partisans et aux passionnés de littérature pure ? Nous sommes tous sur un radeau qui s'enfonce lentement et on essaie de combler les trous avec nos livres alors que des paquebots passent à côté en nous tendant la main...
Champignac, encore
Ah mais avec vous dans la maison, c'est clair : les brebis n'ont aucune chance de survie, le loup est sur le paquebotLebeotien a écrit:Pour ma part, j'ai l'impression que même si c'est très héroïque de se laisser couler en refusant de s'abaisser à monter sur un paquebot, ben, au final, on coulera quand même. C'est juste une question de temps.
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J'ai bien peur que l'UNSA ne lui paraisse d'un académisme démodéIgniatius a écrit:Sur le reste, tu es prêt pour devenir ipr ou adhérent de l'unsa.
+1Igniatius a écrit:Et puis stop avec Musso et Twilight : c'est de la bouse, point.
Je suis consterné.
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C'est amusant : vous mettez la philo dans les disciplines littéraires ? Parfois, j'ai l'impression que c'est la dernière discipline où l'on rédige des raisonnements.Ruthven a écrit:En TC, 9h de matières littéraires (philo + HG + LV1) pour 18h de matières scientifiques (maths + SPC + SVT)
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Vous êtes hallucinantLebeotien a écrit:J'ai fait un Master de Lettres et je passe le CAPES car si je veux continuer à l'université, je n'ai pas le choix. Ce n'est pas ma faute, c'est la réalité du terrain. J'ai fais des études de Lettres car j'aime écrire et réfléchir, explorer des nouveaux horizons de la pensée.
Les livres sont pour moi les marches d'un escalier qui monte vers la connaissance, des marches qui n'atteignent pourtant jamais ce but et qu'il faut dépasser. Mais comme un bucheron qui s'attaque à débroussailler une forêt, je ne vois pas l'intérêt (en ce qui me concerne) de rester assis sur une souche à contempler ma hache et à me dire 'hmm, c'est une belle hache, bien faite. Le fer est taillé de telle manière, et, à au fait, on appelle cette pièce un rivet. C'est important" ou bien de passer mes journées à regarder comment les troncs précédents ont été coupés. C'est essentiel, certes, mais j'ai envie d'aller de l'avant, d'encourager des élèves qui aiment l'écriture à apprendre comment écrire, mais je ne veux pas freiner leur créativité ou leurs idées en les assommant à coup de "oui mais non, tu dois écrire COMME LUI, et cette idée, elle a déjà été montrée !"
Si vous aimez contempler les oeuvres du passé, bien vous en fasse, mais accordez aux explorateurs le droit de considérer le français et les lettres comme la discipline qui permettra aux jeunes du futur d'à leur tour marquer leur époque par leurs écrits, et non seulement leur vénération de ceux des autres.
Voilà, juste pour prôner un peu de tolérance, limiter les appels à l'élitisme, car c'est ce qui tue le goût des élèves pour la littérature aujourd'hui, en partie, et ne pas laisser tomber celle qui m'a défendue et pensait que j'avais déserté
P.S : ce devait être moi le jeune homme qui est venu observer ton oral. Il pleuvait beaucoup sur le toit, non ? Si c'est le cas ton exposé était très bien, je suis parti pour pas te déstabiliser pendant l'entretien, mais c'est très intéressant de voir les travaux des autres candidats...
Je ne vais pas perdre mon temps davantage, mais félicitations pour être parti au milieu d'une épreuve. C'est la grande classe pendant un concours, bravo. C'est sympa de n'avoir pas bu une bière et roté.
Ah non ! S'il y a une accusation que je ne proférerais pas à votre endroit, c'est bien celle de "pédanterie"Lebeotien a écrit:Mais à la fin, c'est incroyable cette façon de mépriser les jeunes, de les accuser de pédanterie
On se demande tous pourquoi, on est stupéfaits :lol!:Lebeotien a écrit:j'essuie railleries sur railleries
En tout cas, nous attendons tous votre soutenance de thèse avec impatience. Et je regrette vraiment de ne pas être votre tuteur l'an prochain. Jusque ici, je n'avais pas de regrets dans la vie, mais c'est fini !!
- DimkaVénérable
Où, quoi, quand, comment ?!Marie Laetitia a écrit:En revanche, j'ai été éblouie sur ce forum, il y a quelque temps par un commentaire proposé par un membre, Palombella Rossa qui, je crois, enseigne en prépa. Je ne crois pas avoir eu un jour un cours de littérature aussi bon. C'était éblouissant parce qu'elle maîtrisait à fond la technique du commentaire littéraire et que sa culture est immense.
Non, parce que là,
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- Spoiler:
- retraitéeDoyen
Le Béotien, vous êtes le roi de la métaphore et du charabia ! Bien vous en fasse (sic)
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- Capes anglais externe : questions Admissibilité/admission en cas de passage du capes 2014 exceptionnel et du capes 2014.
- Qui n'a pas son capes ? Demandez votre capes ! Il est frais mon capes !
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