- CeladonDemi-dieu
Toutes ces "analyses" pseudo bourdieusiennes me donnent le bourdon. Ou plutôt la nausée.
Hugo DEGOUTERAIT DE LA LITTERATURE des générations de jeunes qui rentreraient de ce fait dans une JUSTE colère ? ! Que l'on supprime cette épreuve et la messe sera dite.
RALBOL de ces idiots utiles qui entretiennent à longueur de bavasseries stériles l'illusion qu'en causant banlieue et en râclant difficilement 3 lignes sans structure et bourrées d'erreurs syntaxiques, lexicales et orthographiques parce qu'on n'a su ni se taire quand il le fallait ni bosser parce qu'il le faut, on peut sortir de sa "banlieue moisie" avec un bac puis un diplôme universitaire.
Même pas sûr qu'en faisant disserter sur I AM ou MC Solar on n'ait pas les mêmes désillusions.
Hugo DEGOUTERAIT DE LA LITTERATURE des générations de jeunes qui rentreraient de ce fait dans une JUSTE colère ? ! Que l'on supprime cette épreuve et la messe sera dite.
RALBOL de ces idiots utiles qui entretiennent à longueur de bavasseries stériles l'illusion qu'en causant banlieue et en râclant difficilement 3 lignes sans structure et bourrées d'erreurs syntaxiques, lexicales et orthographiques parce qu'on n'a su ni se taire quand il le fallait ni bosser parce qu'il le faut, on peut sortir de sa "banlieue moisie" avec un bac puis un diplôme universitaire.
Même pas sûr qu'en faisant disserter sur I AM ou MC Solar on n'ait pas les mêmes désillusions.
- Elle aimeExpert
Luigi_B a écrit:Dwarf a écrit:Alors attention, grâce au Nouvel Obs (mais que pouvions-nous attendre de mieux venant d'eux?), vous allez apprendre que tout ceci n'est qu'un immense malentendu (sommes-nous donc crétins de n'avoir pas compris tout de suite, diantre!).
Bref : encore et toujours (comme pour le reste), cette question du rapport au réel qui fait dire tant d'âneries à la gauche bien pensante... Edifiant.
http://actualites.nouvelobs.com/obs/education/20140620.OBS1213/hugo-au-bac-2014-l-eleve-de-premiere-il-a-parfaitement-compris.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20140621
"Libé" a fait dans la même veine : "Quand Baudelaire clashait Victor Hugo"...
Sûr que Baudelaire était animé de la même révolte. Je propose de donner du Baudelaire l'an prochain.
Ou Musset. Et l'année d'après, Rimbaud.
- V.MarchaisEmpereur
Pour le coup, je te trouve un peu dure avec ce poème, Chocolat. Certes, ce n'est pas un des plus célèbres d'Hugo, ce n'est pas un poème de combat, mais Hugo, c'est aussi des milliers de vers lyriques, et même si on n'est pas face à un poème célèbre, on est face à un thème hyper-bateau : la fuite du temps, le carpe diem, le lyrisme... On peut tout de même attendre en fin de scolarité obligatoire qu'un élève de S s'empare de ces thèmes (j'ai moi-même passé un bac scientifique et travaillé sur ces sujets), ait vaguement entendu parler de Ronsard, de Lamartine, d'expression lyrique, et qu'il arrive à faire quelque chose d'intelligent sur ce poème.
Personnellement, je travaille en 4e sur "Soleils couchants", plus simple côté vocabulaire, c'est normal, mais dans la même veine.
Alors un poème d'Hugo somme toute très classique, inabordable, un sujet de maths qui exige un peu de réflexion, inadmissible... Comment dire ?
Entendu à la radio, tout à l'heure, une élève qualifiée de brillante en maths qui déclarait : "Il fallait réfléchir, ça m'a déconcertée." Il est là, le problème, plutôt que dans les sujets proprement dits, non ?
Ce qui me choque, c'est qu'effectivement, on ait parmi des bacheliers des élèves avec ce niveau de vocabulaire, de violence et d'étroitesse d'esprit. Je pense que c'est cela qui doit nous interroger, bien davantage que les sujets eux-mêmes. Le travail est à faire bien en amont du bac.
Personnellement, je travaille en 4e sur "Soleils couchants", plus simple côté vocabulaire, c'est normal, mais dans la même veine.
Alors un poème d'Hugo somme toute très classique, inabordable, un sujet de maths qui exige un peu de réflexion, inadmissible... Comment dire ?
Entendu à la radio, tout à l'heure, une élève qualifiée de brillante en maths qui déclarait : "Il fallait réfléchir, ça m'a déconcertée." Il est là, le problème, plutôt que dans les sujets proprement dits, non ?
Ce qui me choque, c'est qu'effectivement, on ait parmi des bacheliers des élèves avec ce niveau de vocabulaire, de violence et d'étroitesse d'esprit. Je pense que c'est cela qui doit nous interroger, bien davantage que les sujets eux-mêmes. Le travail est à faire bien en amont du bac.
- ChocolatGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Pour le coup, je te trouve un peu dure avec ce poème, Chocolat. Certes, ce n'est pas un des plus célèbres d'Hugo, ce n'est pas un poème de combat, mais Hugo, c'est aussi des milliers de vers lyriques, et même si on n'est pas face à un poème célèbre, on est face à un thème hyper-bateau : la fuite du temps, le carpe diem, le lyrisme... On peut tout de même attendre en fin de scolarité obligatoire qu'un élève de S s'empare de ces thèmes (j'ai moi-même passé un bac scientifique et travaillé sur ces sujets), ait vaguement entendu parler de Ronsard, de Lamartine, d'expression lyrique, et qu'il arrive à faire quelque chose d'intelligent sur ce poème.
Personnellement, je travaille en 4e sur "Soleils couchants", plus simple côté vocabulaire, c'est normal, mais dans la même veine.
[...]
Je suis dure avec la personne qui a proposé ce poème dans le contexte d'un examen de fin d'études en S, ainsi qu'avec les personnes qui ont validé ce choix si peu inspiré et tellement peu représentatif de l’œuvre de Victor Hugo.
Et le fait que le thème abordé soit hyper-bateau ne fait qu'ajouter un élément supplémentaire à mon incompréhension face à ce choix.
Que l'on fasse découvrir et étudier la fuite du temps et le lyrisme en cours, et entre autres, c'est très bien. Que l'on serve ça aux S au bac, c'est du n'importe quoi, compte tenu du fait que ces élèves préfèrent en général la littérature d'idées (et moi avec).
Et je dis cela alors que j'ai moi-même passé un bac scientifique ; par ailleurs, pour mon premier poste j'ai eu des S et des L et je me souviens très bien du fait que je ne pouvais absolument pas proposer de corpus ou de problématique identique des deux côtés.
Mon pire souvenir : "Le Lac" de Lamartine, porté aux nues par mes L et massacré par mes S...
_________________
- User5899Demi-dieu
Je dis souvent à mes élèves que quand ils auront composé deux cent cinquante hexamètres latins en 4h et remporté le prix du lycée de vers latins, ils pourront jouer aux rebelles en poésieDwarf a écrit:Et Rimbaud, n'oublions pas Rimbaud!Luigi_B a écrit:Dwarf a écrit:Alors attention, grâce au Nouvel Obs (mais que pouvions-nous attendre de mieux venant d'eux?), vous allez apprendre que tout ceci n'est qu'un immense malentendu (sommes-nous donc crétins de n'avoir pas compris tout de suite, diantre!).
Bref : encore et toujours (comme pour le reste), cette question du rapport au réel qui fait dire tant d'âneries à la gauche bien pensante... Edifiant.
http://actualites.nouvelobs.com/obs/education/20140620.OBS1213/hugo-au-bac-2014-l-eleve-de-premiere-il-a-parfaitement-compris.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20140621
"Libé" a fait dans la même veine : "Quand Baudelaire clashait Victor Hugo"...
Sûr que Baudelaire était animé de la même révolte. Je propose de donner du Baudelaire l'an prochain.
Ce que j'explique tout le temps à mes élèves, c'est que ces rebelles en littérature avaient d'abord eu la décence de passer sous les Fourches Caudines du système qu'ils avaient la prétention de chambouler pour le revivifier de l'intérieur. Ce que nos soixantehuitards ont oublié d'ailleurs : ils ont fait la même chose mais pour tuer, pas pour revivifier (quand bien même ils vous clameront le contraire). Rimbaud et Baudelaire n'ont pas jeté le bébé avec l'eau du bain, eux.
- V.MarchaisEmpereur
Je me méfie un peu de ces représentations, de la littérature d'idées pour les S, du sentiment pour les L. D'une part, on ne peut jamais préjuger des goûts des uns et des autres (j'en suis la preuve vivante), d'autre part, on peut détester un sujet et faire preuve d'ouverture le temps d'un travail, histoire d'acquérir un minimum de culture sur ce sujet. Je ne vois pas pourquoi on s'interdirait de proposer du lyrisme en S. Ça fait partie des acquis qu'on peut légitimement chercher à évaluer.
- User5899Demi-dieu
Eh oui. Bien d'accord, hélas...V.Marchais a écrit:un poème d'Hugo somme toute très classique, inabordable, un sujet de maths qui exige un peu de réflexion, inadmissible... Comment dire ?
Entendu à la radio, tout à l'heure, une élève qualifiée de brillante en maths qui déclarait : "Il fallait réfléchir, ça m'a déconcertée." Il est là, le problème, plutôt que dans les sujets proprement dits, non ?
Ce qui me choque, c'est qu'effectivement, on ait parmi des bacheliers des élèves avec ce niveau de vocabulaire, de violence et d'étroitesse d'esprit. Je pense que c'est cela qui doit nous interroger, bien davantage que les sujets eux-mêmes. Le travail est à faire bien en amont du bac.
Pour donner des sujets exigeant la réflexion et contenant parfois des pièges, je vois bien que mes moyennes tendent aux 6 points de moins qu'avec les fameuses disciplines, anglais ou maths, qui sont aujourd'hui accusées de trop grande difficulté...
- User5899Demi-dieu
Autre versant de la théorie du genre : le rose aux L, le bleu aux S... Bof. Pas d'accord du tout.Chocolat a écrit:Que l'on serve ça aux S au bac, c'est du n'importe quoi, compte tenu du fait que ces élèves préfèrent en général la littérature d'idées (et moi avec).
Et je dis cela alors que j'ai moi-même passé un bac scientifique ; par ailleurs, pour mon premier poste j'ai eu des S et des L et je me souviens très bien du fait que je ne pouvais absolument pas proposer de corpus ou de problématique identique des deux côtés.
Mon pire souvenir : "Le Lac" de Lamartine, porté aux nues par mes L et massacré par mes S...
- doctor whoDoyen
Cripure a écrit:
Je dis souvent à mes élèves que quand ils auront composé deux cent cinquante hexamètres latins en 4h et remporté le prix du lycée de vers latins, ils pourront jouer aux rebelles en poésie
Sans parler de vers latins, on peut imaginer que des élèves qui sauraient écrire des alexandrins à peu près réguliers, rimant même approximativement, seraient plus sensible à l'intérêt, sinon à la beauté, de ce poème.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- V.MarchaisEmpereur
Dwarf a écrit:Alors attention, grâce au Nouvel Obs (mais que pouvions-nous attendre de mieux venant d'eux?), vous allez apprendre que tout ceci n'est qu'un immense malentendu (sommes-nous donc crétins de n'avoir pas compris tout de suite, diantre!).
Bref : encore et toujours (comme pour le reste), cette question du rapport au réel qui fait dire tant d'âneries à la gauche bien pensante... Edifiant.
http://actualites.nouvelobs.com/obs/education/20140620.OBS1213/hugo-au-bac-2014-l-eleve-de-premiere-il-a-parfaitement-compris.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20140621
Je ne suis vraiment pas une accro du Nouvel Obs, mais je ne vois pas ce qu'il dit de si consternant, cet article.
En résumé, il dit quoi ?
Que ce poème est, somme toute, tout à fait accessible, et que son propos, "tu vas mourir, hâte-toi de vivre et d'aimer", ça peut tout de même parler à des ados. Les miens, d'élèves, qui ne sont pourtant pas des flèches, commencent à s'intéresser à ces questions dès la 3e.
Il dit en outre qu'on est peut-être en train de se monter le bourrichon pour pas grand chose. C'est juste que, les pas contents du bac, maintenant, ils ont les moyens de le beugler sur les réseaux sociaux. Comme disait un collègue : Grâce à internet, le monde entier saura que je suis con. C'est probablement pas plus grave que ça. Est-ce que ça mérite tout ce foin ?
Personnellement, je suis en accord avec ces deux points, je ne trouve rien de scandaleux à ce sujet, mais je commence à trouver ridicule le buzz que ça fait. Faut croire que les bloggueurs n'ont rien d'autre à dire, en ce moment.
- DwarfVénérable
Cripure a écrit:
Je dis souvent à mes élèves que quand ils auront composé deux cent cinquante hexamètres latins en 4h et remporté le prix du lycée de vers latins, ils pourront jouer aux rebelles en poésie
- LeclochardEmpereur
V.Marchais a écrit:Je me méfie un peu de ces représentations, de la littérature d'idées pour les S, du sentiment pour les L. D'une part, on ne peut jamais préjuger des goûts des uns et des autres (j'en suis la preuve vivante), d'autre part, on peut détester un sujet et faire preuve d'ouverture le temps d'un travail, histoire d'acquérir un minimum de culture sur ce sujet. Je ne vois pas pourquoi on s'interdirait de proposer du lyrisme en S. Ça fait partie des acquis qu'on peut légitimement chercher à évaluer.
Et pour les ES ? Je ne comprends pas trop non plus ces différences ou ces oppositions entre le séries, s'il s'agit d'en trouver.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- doctor whoDoyen
Bon, c'est sûr qu'un poème comme celui-ci aurait peut-être parlé davantage à de si jeunes gens :
Et encore, les crétins de Twitter aurait hurlé à la mort et menacé les roseaux des pires supplices !
Totor a écrit:Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre devint alors pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Et encore, les crétins de Twitter aurait hurlé à la mort et menacé les roseaux des pires supplices !
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- V.MarchaisEmpereur
Oui, S ou ES, peu importe, du moment que c'est conforme au programme - et je suppose qu'un truc aussi basique que le lyrisme et la fuite du temps, c'est au programme de toutes les filières générales, non ?
On peut être littéraire, scientifique ou branché sciences sociales et s'intéresser au rapport à la mort et ce qui en découle. Surtout à 17 ans.
On peut être littéraire, scientifique ou branché sciences sociales et s'intéresser au rapport à la mort et ce qui en découle. Surtout à 17 ans.
- DwarfVénérable
Tu trouves vraiment que les insultes et propos violents que tu as toi-même déplorés sont de "l'humour potache", comme le dit l'article, et que ces handicapés du verbe ont tous compris un texte dont ils se plaignent ostensiblement?V.Marchais a écrit:Dwarf a écrit:Alors attention, grâce au Nouvel Obs (mais que pouvions-nous attendre de mieux venant d'eux?), vous allez apprendre que tout ceci n'est qu'un immense malentendu (sommes-nous donc crétins de n'avoir pas compris tout de suite, diantre!).
Bref : encore et toujours (comme pour le reste), cette question du rapport au réel qui fait dire tant d'âneries à la gauche bien pensante... Edifiant.
http://actualites.nouvelobs.com/obs/education/20140620.OBS1213/hugo-au-bac-2014-l-eleve-de-premiere-il-a-parfaitement-compris.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-210-[WM]-20140621
Je ne suis vraiment pas une accro du Nouvel Obs, mais je ne vois pas ce qu'il dit de si consternant, cet article.
En résumé, il dit quoi ?
Que ce poème est, somme toute, tout à fait accessible, et que son propos, "tu vas mourir, hâte-toi de vivre et d'aimer", ça peut tout de même parler à des ados. Les miens, d'élèves, qui ne sont pourtant pas des flèches, commencent à s'intéresser à ces questions dès la 3e.
Il dit en outre qu'on est peut-être en train de se monter le bourrichon pour pas grand chose. C'est juste que, les pas contents du bac, maintenant, ils ont les moyens de le beugler sur les réseaux sociaux. Comme disait un collègue : Grâce à internet, le monde entier saura que je suis con. C'est probablement pas plus grave que ça. Est-ce que ça mérite tout ce foin ?
Personnellement, je suis en accord avec ces deux points, je ne trouve rien de scandaleux à ce sujet, mais je commence à trouver ridicule le buzz que ça fait. Faut croire que les bloggueurs n'ont rien d'autre à dire, en ce moment.
- LeclochardEmpereur
V.Marchais a écrit:Oui, S ou ES, peu importe, du moment que c'est conforme au programme - et je suppose qu'un truc aussi basique que le lyrisme et la fuite du temps, c'est au programme de toutes les filières générales, non ?
On peut être littéraire, scientifique ou branché sciences sociales et s'intéresser au rapport à la mort et ce qui en découle. Surtout à 17 ans.
Je suis bien d'accord. Ancien élève de la série B, j'adorais la littérature et la philosophie autant que l'économie. On peut attendre des candidats une certaine ouverture d'esprit.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- DhaiphiGrand sage
Cripure a écrit: ils pourront jouer aux rebelles en poésie
Ils ne veulent pas jouer les rebelles en poésie, ce qui revient finalement à entrer dans le jeu, il la rejette (tout au moins sous cette forme).
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- User17706Bon génie
+1. Le buzz fait par définition perdre le sens des proportions des phénomènes buzzés / buzzants. Résistons à l'impératif hypercontemporain de réagir à tout, à tout prix, et le plus vite possible.V.Marchais a écrit:Faut croire que les bloggueurs n'ont rien d'autre à dire, en ce moment.
- V.MarchaisEmpereur
Dwarf a écrit:
Tu trouves vraiment que les insultes et propos violents que tu as toi-même déplorés sont de "l'humour potache", comme le dit l'article, et que ces handicapés du verbe ont tous compris un texte dont ils se plaignent ostensiblement?
Je pense qu'on ne peut pas dire grand chose de ces tweets.
Ils ne disent rien des bacheliers qui n'en ont pas écrit.
Ils ne font pas la part des crétins finis, qui existent certainement, des suiveurs, nombreux sur ce type de réseau (dans tous les sens du terme), ni de ceux qui se défoulent au lendemain d'une épreuve stressante, ni d'autres possibilités encore.
Je n'ai pas lu l'affirmation selon laquelle les élèves auraient tous compris le poème.
J'ai lu que le poème était abordable, et j'en suis d'accord. J'ai lu que, vraisemblablement, les élèves doivent avoir réussi l'épreuve aussi bien que les années précédentes, malgré les quelques énervés qui vocifèrent sur tweeter, pour des raisons certainement variées, dont il serait hasardeux de vouloir tirer des conclusions.
Voilà pour l'article.
Pour ce qui est de mon opinion, le texte retenu pour le commentaire ne me choque guère. En plus, il y a toujours plusieurs sujets, non ?
Les réactions me consternent, oui, mais je ne suis pas du tout convaincue qu'elles permettent de dire quoi que ce soit sur le bac.
Par contre, qu'elles manifestent une banalisation inquiétante de la violence verbale et témoignent une foi de plus de l'inanité d'une certaine utilisation des médias, c'est une évidence.
- V.MarchaisEmpereur
J'ajoute que, dans le contexte actuel, nous devrions faire preuve d'un peu de prudence avant d'apporter de l'eau au moulin, désormais annuel, de la critique des sujets du bac.
Depuis quelques années, on nous trouve toujours quelque petit scandale à faire, à ce moment-là.
Cette année, scandale en maths, scandale en français.
Si nous, professeurs, ne défendons pas un peu le bac, d'autres seront ravis de s'emparer de nos arguments pour lui tordre le cou une bonne fois pour toute. Et ce n'est pas cela qui réglera les problème de langue des excités ni des autres.
Depuis quelques années, on nous trouve toujours quelque petit scandale à faire, à ce moment-là.
Cette année, scandale en maths, scandale en français.
Si nous, professeurs, ne défendons pas un peu le bac, d'autres seront ravis de s'emparer de nos arguments pour lui tordre le cou une bonne fois pour toute. Et ce n'est pas cela qui réglera les problème de langue des excités ni des autres.
- ChocolatGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Je me méfie un peu de ces représentations, de la littérature d'idées pour les S, du sentiment pour les L. D'une part, on ne peut jamais préjuger des goûts des uns et des autres (j'en suis la preuve vivante), d'autre part, on peut détester un sujet et faire preuve d'ouverture le temps d'un travail, histoire d'acquérir un minimum de culture sur ce sujet. Je ne vois pas pourquoi on s'interdirait de proposer du lyrisme en S. Ça fait partie des acquis qu'on peut légitimement chercher à évaluer.
Je ne souhaite pas que l'on s'interdise le lyrisme en S mais j'aimerais que l'on choisisse mieux les textes proposés si l'on décide d'évaluer les élèves sur cette partie du programme au bac.
_________________
- JohnMédiateur
Mais enfin un poème banal de Hugo n'est pas "inadapté" au prétexte qu'on y parle d'un "ange du soir rêveur" et d'un "ver luisant dans l'ombre" ! :shock:Chocolat a écrit:Chocolat a écrit:
Ceci étant dit, ceux qui pondent les sujets devraient redescendre un peu sur terre ; ce serait plus honnête et moins guignolesque à la sortie...Je suis totalement d'accord avec les propos mis en gras.Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-euxBien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
[...]
Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser!
Et je pense qu'entre ceux qui font étudier des textes de rap et ceux qui pondent des sujets inadaptés, l'école française perd toute sa crédibilité !
_________________
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CatalunyaExpert spécialisé
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.V.Marchais a écrit:Oui, S ou ES, peu importe, du moment que c'est conforme au programme - et je suppose qu'un truc aussi basique que le lyrisme et la fuite du temps, c'est au programme de toutes les filières générales, non ?
On peut être littéraire, scientifique ou branché sciences sociales et s'intéresser au rapport à la mort et ce qui en découle. Surtout à 17 ans.
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
On va sous les tilleuls verts de la promenade.
- DhaiphiGrand sage
En effet, je ne suis pas certain que cela modifie les réactions de rejet...doctor who a écrit:Bon, c'est sûr qu'un poème comme celui-ci aurait peut-être parlé davantage à de si jeunes gens :Et encore, les crétins de Twitter aurait hurlé à la mort et menacé les roseaux des pires supplices !Totor a écrit:Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
A moins que la traduction soit fournie :
OK, jeTotor du 93 a écrit:La tournante
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joints fumants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une taspé,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir voir mon gl*** ?
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- retraitéeDoyen
doctor who a écrit:Bon, c'est sûr qu'un poème comme celui-ci aurait peut-être parlé davantage à de si jeunes gens :Totor a écrit:Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre devint alors pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Et encore, les crétins de Twitter aurait hurlé à la mort et menacé les roseaux des pires supplices !
Il a déjà été donné au bac, non, de même que "Vieille chanson du jeune temps".
- AemiliaExpert
Heu, quand j'ai passé l'EAF, en 2005, j'ai dû faire le commentaire de ce poème d'Hugo :
J'étais en ES, je ne me souviens pas d'une quelconque polémique...
- Spoiler:
- Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes ;
Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes,
Les Méropes, ayant le décorum pour loi,
Et montant à Versaille aux carrosses du roi ;
Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les patois ; quelques-uns aux galères
Dans l'argot ; dévoués à tous les genres bas,
Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas,
Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ;
Populace du style au fond de l'ombre éparse ;
Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef
Dans le bagne Lexique avait marqués d'une F ;
N'exprimant que la vie abjecte et familière,
Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière.
Racine regardait ces marauds de travers ;
Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers,
Il le gardait, trop grand pour dire : Qu'il s'en aille ;
Et Voltaire criait : Corneille s'encanaille !
Le bonhomme Corneille, humble, se tenait coi.
Alors, brigand, je vins ; je m'écriai : Pourquoi
Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ?
Et sur l'Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,
Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l'encrier,
Et je mêlai, parmi les ombres débordées,
Au peuple noir des mots l'essaim blanc des idées ;
Et je dis : Pas de mot où l'idée au vol pur
Ne puisse se poser, toute humide d'azur !
Discours affreux ! - Syllepse, hypallage, litote6,
Frémirent ; je montai sur la borne Aristote,
Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs.
Tous les envahisseurs et tous les ravageurs,
Tous ces tigres, les Huns, les Scythes et les Daces,
N'étaient que des toutous auprès de mes audaces ;
Je bondis hors du cercle et brisai le compas.
Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas ?
Victor Hugo, « Réponse à un acte d'accusation »,Les Contemplations, livre premier, VII, 1856
J'étais en ES, je ne me souviens pas d'une quelconque polémique...
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Professeur de lettres classiques déclassée
Mon blog "culture et humeurs, humour et coups de coeur" : https://fortyfiveweeks.wordpress.com/
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