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- DhaiphiGrand sage
Il ne suffit pas d'enfermer contre leur volonté (pour la plupart) une trentaine de djeuns (plus ou moins triés) pour qu'il soient transcendés par la grâce de la culture classique.Ergo a écrit:Tout cela est bien triste.
Je crains qu'il ne soit pas politiquement correct de propager de telles opinions.Chocolat a écrit:Ces gens-là n'ont rien à faire en lycée général, voire en lycée tout court !
- Luigi_BGrand Maître
Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ChocolatGuide spirituel
ysabel a écrit:
Ce sont des petits merdeux égocentriques et mal élevés et imbus de leur personne. Sans doute que pour la première fois de leur vie, personne n'est là pour faire le boulot à leur place.
Il me font penser aux petits c*** de ES que j'avais eu il y a 3 ans.
Pour moi, la teneur de leurs propos dépasse ce qui est acceptable de la part de "petits merdeux égocentriques et mal élevés et imbus de leur personne".
Ils sont révélateurs d'une véritable rupture au niveau de la transmission d'un certain nombre de valeurs communes, autant par les familles que par l'école.
Ce qui me paraît inacceptable, ce n'est pas le fait qu'ils n'apprécient pas ce poème en particulier ; ça, ils en ont parfaitement le droit, et on peut très bien l'exprimer intelligemment dans le cadre d'un travail d'écriture, arguments et exemples à l'appui.
Ce qui me révolte, car je crois que c'est le terme adéquat, c'est l'état de leur niveau de réflexion, le vocabulaire employé et la violence des propos tenus.
A mon sens, il y a eu un bug important quelque part, et on a intérêt à trouver la faille et à changer de politique éducative, parce que si nous continuons de la sorte, nous finirons dans le mur, ou étouffés par le politiquement correct, et très très rapidement !
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- PaddyHabitué du forum
Nabila, reviens ! Ils sont devenus fous !
- Luigi_BGrand Maître
En tout cas on a de bons exemples du niveau d'orthographe en série générale au niveau bac...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- CathEnchanteur
Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Mais c'est incroyable de lire ça !
- AlExpert spécialisé
Déjà twitter et autres ont le chic pour faire ressortir ce que ces jeunes ont de pire en eux. Sans ces outils, ça serait resté au niveau de paroles de débiles aigris échangées après le bac... mais là c'est écrit, public, alors même qu'ils n'ont aucune notion de ce que l'on peut écrire / ne pas écrire publiquement. Leur parole et la diarrhée, même combat, je l'ai bien vécu cette année... rien ne se tient, rien n'est là pour se (sou)tenir, c'est du vomi.
Ensuite, je partage votre avis sur les élèves de bac pro et technique bientôt plus respectueux et meilleurs travailleurs que ces séries générales. J'ai l'impression, et j'en suis très heureuse, que la tendance s'inverse enfin, en raison de la sélectivité de certains bacs pros. Finalement il est plus aisé de s'échouer en 2d / 1re ES ou L que de passer en bac pro ou même certaines 1res techniques. Si on pouvait arriver à la revalorisation des filières professionnalisantes, ce serait bien, vu que la filière générale est déclassée mais comme ils sont en "générale" ils p... plus haut que leur cul et se permettent en plus d'être prétentieux !! :shock:
Ensuite, je partage votre avis sur les élèves de bac pro et technique bientôt plus respectueux et meilleurs travailleurs que ces séries générales. J'ai l'impression, et j'en suis très heureuse, que la tendance s'inverse enfin, en raison de la sélectivité de certains bacs pros. Finalement il est plus aisé de s'échouer en 2d / 1re ES ou L que de passer en bac pro ou même certaines 1res techniques. Si on pouvait arriver à la revalorisation des filières professionnalisantes, ce serait bien, vu que la filière générale est déclassée mais comme ils sont en "générale" ils p... plus haut que leur cul et se permettent en plus d'être prétentieux !! :shock:
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- ChocolatGuide spirituel
Chocolat a écrit:
Ceci étant dit, ceux qui pondent les sujets devraient redescendre un peu sur terre ; ce serait plus honnête et moins guignolesque à la sortie...
Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
[...]
Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser!
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Je suis totalement d'accord avec les propos mis en gras.
Et je pense qu'entre ceux qui font étudier des textes de rap et ceux qui pondent des sujets inadaptés, l'école française perd toute sa crédibilité !
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- AlExpert spécialisé
Ce qu'écrit Juliette Keating est en effet très grave. Le poème de Victor Hugo était simple à commenter et en parfait lien avec tout un pan du programme de 2d générale. Beaucoup de mots étaient justement expliqués. Et le propre de la littérature en général n'est-il pas de découvrir des mondes dont "on ne fait pas partie" ? fallait-il mettre un texte de Booba ?
Dire que Victor Hugo n'est pas un poète "démocratique", et qu'il n'a rien à faire dans un corpus de littérature au bac, fallait le faire quand même... qui est cette dame, et comment peut-elle soutenir des choses aussi honteuses ? quand on lit ça, on ne trouve plus les posts de twitter dérangeants :shock: c'est encore les adultes les pires!!!
Dire que Victor Hugo n'est pas un poète "démocratique", et qu'il n'a rien à faire dans un corpus de littérature au bac, fallait le faire quand même... qui est cette dame, et comment peut-elle soutenir des choses aussi honteuses ? quand on lit ça, on ne trouve plus les posts de twitter dérangeants :shock: c'est encore les adultes les pires!!!
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- PhilomèleNiveau 9
Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
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19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
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L'incident est un bel exemple de communautarisme transposé à la culture verbale : d'un côté un poème classique, de l'autre, la culture hip-hop du "clash" (joute verbale, invectives).
La note publiée sur Mediapart est consternante, très inquiétante. Des poncifs bourdieusiens mis au service d'un projet de ségrégation verbale et culturelle. Laissons Fatiha et Mamadou dans leur ghetto. À nous, qui savons écrire, qui pouvons publier, même dans les égouts du web, à nous le pouvoir.
L'opinion publique semble admettre que faire lire un poème aux gavroches du moment, c'est du mépris de classe. Quelle régression de l'idéal démocratique. Abandon de l'idée de justice sociale. Abandon de l'idée de justice culturelle. Avec le consentement béat des principales victimes.
- DinosauraHabitué du forum
Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
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C'est insupportable de condescendance et de racisme social (de racisme tout court aussi d'ailleurs). Ces gens-là me dégoûtent profondément. (les commentaires sont bien aussi...)
Ce qu'ils n'ont pas toujours pas compris, ou feignent de ne pas comprendre, c'est que les "pauvres" (socialement) sont devenus "pauvres" culturellement parce que l'Ecole n'est plus à même de transmettre dans de bonnes conditions la culture classique (d'aucuns diront bourgeoise) qu'elle aurait dû transmettre, précisément parce que ces mêmes bonnes âmes "progressistes" soucieuses du bon petit peuple ont interdit par leurs réformes ineptes cette transmission. Et pas parce qu'Amaury et Mathilde ont la culture à la maison, et Mamadou et Fatiha non. Dans ce que nous proposent ces chers progressistes semble réapparaître la dichotomie de l'instruction/alphabétisation opérée lors du bon temps des colonies... En réalité, ces gens conservent leur rente de situation pour leur progéniture, tout en s'assurant qu'ils passent bien pour de grands philanthropes de gôôche, intéressées qu'ils sont de se parer des beaux habits de la vertu aux yeux des autres... Bref, de bonnes dames patronnesses ( le pauvre n'a d'autre intérêt que de devenir un objet de compassion, mais il ne faut surtout pas lui permettre effectivement d'accéder à la même culture, ce serait drôlement révolutionnaire et dangereux pour le coup) et de parfaits tartufes.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- PhilomèleNiveau 9
Dinosaura a écrit:Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
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C'est insupportable de condescendance et de racisme social (de racisme tout court aussi d'ailleurs). Ces gens-là me dégoûtent profondément. (les commentaires sont bien aussi...)
Ce qu'ils n'ont pas toujours pas compris, ou feignent de ne pas comprendre, c'est que les "pauvres" (socialement) sont devenus "pauvres" culturellement parce que l'Ecole n'est plus à même de transmettre dans de bonnes conditions la culture classique (d'aucuns diront bourgeoise) qu'elle aurait dû transmettre, précisément parce que ces mêmes bonnes âmes "progressistes" soucieuses du bon petit peuple ont interdit par leurs réformes ineptes cette transmission. Et pas parce qu'Amaury et Mathilde ont la culture à la maison, et Mamadou et Fatiha non. Dans ce que nous proposent ces chers progressistes semble réapparaître la dichotomie de l'instruction/alphabétisation opérée lors du bon temps des colonies... En réalité, ces gens conservent leur rente de situation pour leur progéniture, tout en s'assurant qu'ils passent bien pour de grands philanthropes de gôôche, intéressées qu'ils sont de se parer des beaux habits de la vertu aux yeux des autres... Bref, de bonnes dames patronnesses ( le pauvre n'a d'autre intérêt que de devenir un objet de compassion, mais il ne faut surtout pas lui permettre effectivement d'accéder à la même culture, ce serait drôlement révolutionnaire et dangereux pour le coup) et de parfaits tartufes.
Je souscris en tout point. Tout est dit excellemment, Dinosaura.
- ChocolatGuide spirituel
Al a écrit:Ce qu'écrit Juliette Keating est en effet très grave. Le poème de Victor Hugo était simple à commenter et en parfait lien avec tout un pan du programme de 2d générale. Beaucoup de mots étaient justement expliqués. Et le propre de la littérature en général n'est-il pas de découvrir des mondes dont "on ne fait pas partie" ? fallait-il mettre un texte de Booba ?
Évidemment que non, mais il faut reconnaître que le sujet proposé aux S n'est pas très inspiré ; une fois de plus, on a l'impression que les sujets des L et les sujets des S ont été inversés et ça commence à bien faire !
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- AlExpert spécialisé
C'est clair! j'ai voulu poster un commentaire, mais je ne suis pas arrivé à supporter ceux qui étaient déjà écrits... où on apprend que c'est les profs qui tiennent au bac, et que le capes et l'agreg ne valent rien... qu'ils étouffent sous leur bêtise!
:censure: :censure: :censure:
:censure: :censure: :censure:
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- ChocolatGuide spirituel
Dhaiphi a écrit:Je crains qu'il ne soit pas politiquement correct de propager de telles opinions.Chocolat a écrit:Ces gens-là n'ont rien à faire en lycée général, voire en lycée tout court !
Le quoi ? :bebe:
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- AlExpert spécialisé
Chocolat a écrit:Al a écrit:Ce qu'écrit Juliette Keating est en effet très grave. Le poème de Victor Hugo était simple à commenter et en parfait lien avec tout un pan du programme de 2d générale. Beaucoup de mots étaient justement expliqués. Et le propre de la littérature en général n'est-il pas de découvrir des mondes dont "on ne fait pas partie" ? fallait-il mettre un texte de Booba ?
Évidemment que non, mais il faut reconnaître que le sujet proposé aux S n'est pas très inspiré ; une fois de plus, on a l'impression que les sujets des L et les sujets des S ont été inversés et ça commence à bien faire !
Moi j'ai trouvé, il est vrai, le corpus perfectible, mais franchement, les exercices proposés étaient corrects (pas comme l'an dernier). Je n'ai pas vu le sujet des L mais pour moi c'est tout à fait adapté à une série ES/S (et pourquoi non?). Et je répète que le poème était adapté pour un commentaire, cela devait permettre aux élèves "faibles" de s'accrocher sur quelques oppositions majeures (vie/mort ; amour/disparition ; évocation de la nature), quand les meilleurs pouvaient aller plus loin. Je ne vois pas le problème. Je préfère d'autres poèmes/textes d'Hugo mais cela me parait subjectif... et certes c'est "classique" de chez classique, mais je ne vois pas en quoi c'est un mal. Classique = ce qu'on enseigne en classe. :lol:
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- ysabelDevin
Al a écrit:Chocolat a écrit:Al a écrit:Ce qu'écrit Juliette Keating est en effet très grave. Le poème de Victor Hugo était simple à commenter et en parfait lien avec tout un pan du programme de 2d générale. Beaucoup de mots étaient justement expliqués. Et le propre de la littérature en général n'est-il pas de découvrir des mondes dont "on ne fait pas partie" ? fallait-il mettre un texte de Booba ?
Évidemment que non, mais il faut reconnaître que le sujet proposé aux S n'est pas très inspiré ; une fois de plus, on a l'impression que les sujets des L et les sujets des S ont été inversés et ça commence à bien faire !
Moi j'ai trouvé, il est vrai, le corpus perfectible, mais franchement, les exercices proposés étaient corrects (pas comme l'an dernier). Je n'ai pas vu le sujet des L mais pour moi c'est tout à fait adapté à une série ES/S (et pourquoi non?). Et je répète que le poème était adapté pour un commentaire, cela devait permettre aux élèves "faibles" de s'accrocher sur quelques oppositions majeures (vie/mort ; amour/disparition ; évocation de la nature), quand les meilleurs pouvaient aller plus loin. Je ne vois pas le problème. Je préfère d'autres poèmes/textes d'Hugo mais cela me parait subjectif... et certes c'est "classique" de chez classique, mais je ne vois pas en quoi c'est un mal. Classique = ce qu'on enseigne en classe. :lol:
Bien d'accord avec toi. Le sujet n'avait rien de complexe. On fait le romantisme en 2nde donc on étudie le lyrisme et on le revoit souvent quand on traite la poésie en 1ère.
Mes élèves de 2ndes auraient pu faire le sujet.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Elle aimeExpert
Raoul Volfoni a écrit:Je ne voudrais pas faire ma rabat-joie, mais le titre est fautif : on dit "il m'a prit la tête"
J'avais donné le titre de l'article avec la faute.
- PseudoDemi-dieu
Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Hugo doit se retourner dans sa tombe...
Le réduire à un apôtre scolaire de la sélection stupides des élites blanches et judéo-chrétiennes, il faut oser !
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- Elle aimeExpert
Très juste, Pseudo.
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"Moi, je crois que la grammaire, c’est une voie d’accès à la beauté. Quand on parle, quand on lit ou quand on écrit, on sent bien si on a fait une belle phrase ou si on est en train d’en lire une. On est capable de reconnaître une belle tournure ou un beau style. Mais quand on fait de la grammaire, on a accès à une autre dimension de la beauté de la langue. Faire de la grammaire, c’est la décortiquer, regarder comment elle est faite, la voir toute nue, en quelque sorte. Et c’est là que c’est merveilleux : parce qu’on se dit : « Comme c’est bien fait, qu’est-ce que c’est bien fichu ! », « Comme c’est solide, ingénieux, subtil ! ». Moi, rien que savoir qu’il y a plusieurs natures de mots et qu’on doit les connaître pour en conclure à leurs usages et à leurs compatibilités possibles, ça me transporte."
- linkusNeoprof expérimenté
Pseudo a écrit:Luigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Hugo doit se retourner dans sa tombe...
Le réduire à un apôtre scolaire de la sélection stupides des élites blanches et judéo-chrétiennes, il faut oser !
On nous fait le même procès pour les mathématiques ( et pas math!).
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- philannDoyen
Quelle bêtise et quel mépris pour les Fatiha et Mamadou qui auraient le malheur d'aimer le français et de ne pas rentrer dans les cases prédéfinies par eux par de pseudo-démocrates, sociologues du dimanche. C'est sûr qu'une chanson de Goldmann pour les bacs technos, c'était INFINIMENT plus respectueux des élèves et de leur non appartenance à la bourgeoisie
Je fournis l'antipoison (en plus du dernier billet de Luigi ) ! PArce que la brave dame ne dit pas, ce qu'elle réserve ELLE aux enfants mal nés
Je fournis l'antipoison (en plus du dernier billet de Luigi ) ! PArce que la brave dame ne dit pas, ce qu'elle réserve ELLE aux enfants mal nés
Les transclasses ou la non-reproduction de Chantal Jaquet
La théorie de la reproduction sociale admet des exceptions dont il faut rendre compte pour en mesurer la portée. Cet ouvrage a pour but de comprendre philosophiquement le passage exceptionnel d’une classe à l’autre et de forger une méthode d’approche des cas particuliers. Il analyse les causes politiques, économiques, sociales, familiales et singulières qui concourent à la non-reproduction sociale, ainsi que leurs effets sur la constitution des individus transitant d’une classe à l’autre.
À la croisée de l’histoire collective et de l’histoire intime, cette démarche implique de cerner la place dans la classe, le jeu des affects et des rencontres, le rôle des différences sexuelles et raciales. Elle invite à briser l’isolement disciplinaire pour appréhender la singularité au carrefour de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie sociale et de la littérature. Elle requiert la déconstruction des concepts d’identité sociale et personnelle au profit d’une pensée de la complexion et du métissage des déterminations. À travers la figure du transclasse, c’est ainsi toute la condition humaine qui est éclairée sous un nouveau jour.
Table des matières
INTRODUCTION :
La distinction dans la distinction
PREMIÈRE PARTIE : LES CAUSES DE LA NON-REPRODUCTION
L’ambition, reine de la non-reproduction ?
Les modèles et le mimétisme
-Le modèle familial
-Le modèle scolaire
Les conditions socio-économiques de la non reproduction
Affects et rencontres
La place et le rôle du milieu
Ingenium ou complexion
DEUXIÈME PARTIE : LA COMPLEXION DES TRANSCLASSES
I. LA DÉSIDENTIFICATION
La déconstruction du moi personnel
La déconstruction du moi social
La complexion comme Passing
Le passe-classe entre adaptation et inadaptation
II. L’ENTRE-DEUX
L’ethos de la distance
Fluctuatio animi : une complexion en tension
Être soi même à travers l’autre
CONCLUSION
Complexion versus habitus
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- User5899Demi-dieu
:lol!: pour les deuxPatissot a écrit:Pseudo a écrit:linotte a écrit: ' fdp , tu sais c'que j'en fais d'ton triangle rectangle'
Hé bien, bon courage ! :lol: :lol: :lol:
D'abord c'était un tétraèdre, et je suis certain que vous n'aurez pas besoin de l'aide d'un matheux pour en trouver un usage approprié.
- User5899Demi-dieu
Les âneries développées sont aussi la preuve que la liberté d'expression existe. Madame Keating (l'épouse de Monsieur Keating, professeur de poètes disparus ?) a lâché sa flatulence. Faisons comme à table lorsque ça se produit : parlons plus fort et rions nerveusementLuigi_B a écrit:Les réactions sur un réseau anonyme sont un peu prévisibles. Ce qui me consterne davantage, c'est ce genre de prise de position :
Bien fait pour eux!
19 juin 2014 | Par Juliette Keating
Les sujets du « bac de français » ne déçoivent jamais ceux qui veulent réserver la littérature (et plus largement la culture) à une élite choisie, bien née, bien peignée, bien propre. Epreuves de classe par excellence, l'écrit puis l'oral des épreuves anticipées de français ne profitent qu'aux enfants de la bourgeoise cultivée et suffisamment riche pour payer sans compter des professeurs particuliers à sa bachotante progéniture. Cette année encore, le poème Crépuscule de Victor Hugo, donné à commenter aux candidats des sections S et ES, a plongé dans le désespoir les élèves peu familiarisés avec l'expression poétique, les « suaires aux blanches moires » ou « le pas lourd du faucheur » dans les prés. Ce matin, la presse s'amuse des propos insultants, postés sur tweeter, des ados qui s'en prennent à l'innocent Totor faute d'une cible plus appropriée à recevoir leur juste colère. Comment dégoûter de la littérature des générations de jeunes ? En leur montrant, par le moyen douteux de l'examen démocratique, que de ce monde de « ver luisant dans l'ombre » et de d' « ange du soir rêveur », ils ne font pas partie, que ces mots alignés sur la page ne sont pas pour eux et ne les concernent pas. En leur prouvant, par la note pitoyable qu'ils recevront comme une gifle malgré la bienveillance du jury, qu'ils n'y comprennent rien et n'y comprendront jamais rien. J'entends déjà les cris d'orfraie des colporteurs affairés du niveau qui baisse et de la fainéantise de la jeunesse décérébrée et mal éduquée : les élèves n'ont qu'à se taire et bosser! Et les mêmes de citer l'exemple de la petite Fatiha et du grand Mamadou, qui à force de courage et de travail acharné, sont passés sous les fourches caudines de la sélection blanche et judéo-chrétienne des élites blanches et judéo-chrétiennes. Quand on veut, on peut! Leurs petits camarades moins méritants resteront dans leurs banlieues moisies, faute d'avoir su goûter les contemplations hugoliennes et recracher brillamment les poncifs scolaires attendus. Bien fait pour eux.
http://blogs.mediapart.fr/blog/juliette-keating/190614/bien-fait-pour-eux
Blague à part, je trouve ses propos d'une violence raciste incroyable. Et je pense qu'elle se pense de gauche.
- CeladonDemi-dieu
Je ne voulais pas ouvrir un topic juste pour cette info à faire pâlir : taux de réussite au bac tunisien
http://www.leaders.com.tn/article/baccalaureat-2014-taux-de-reussite-36-53?id=14385
http://www.leaders.com.tn/article/baccalaureat-2014-taux-de-reussite-36-53?id=14385
- User5899Demi-dieu
Bien dit Mamie !Chocolat a écrit:ysabel a écrit:
Ce sont des petits merdeux égocentriques et mal élevés et imbus de leur personne. Sans doute que pour la première fois de leur vie, personne n'est là pour faire le boulot à leur place.
Il me font penser aux petits c*** de ES que j'avais eu il y a 3 ans.
Pour moi, la teneur de leurs propos dépasse ce qui est acceptable de la part de "petits merdeux égocentriques et mal élevés et imbus de leur personne".
Ils sont révélateurs d'une véritable rupture au niveau de la transmission d'un certain nombre de valeurs communes, autant par les familles que par l'école.
Ce qui me paraît inacceptable, ce n'est pas le fait qu'ils n'apprécient pas ce poème en particulier ; ça, ils en ont parfaitement le droit, et on peut très bien l'exprimer intelligemment dans le cadre d'un travail d'écriture, arguments et exemples à l'appui.
Ce qui me révolte, car je crois que c'est le terme adéquat, c'est l'état de leur niveau de réflexion, le vocabulaire employé et la violence des propos tenus.
A mon sens, il y a eu un bug important quelque part, et on a intérêt à trouver la faille et à changer de politique éducative, parce que si nous continuons de la sorte, nous finirons dans le mur, ou étouffés par le politiquement correct, et très très rapidement !
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