Reprise après CLM : débutante et grande anxieuse avide de conseils (changé le titre)

Je continue donc à écrire, peut-être la possibilité de te répondre en MP va-t-elle arriver!
Quel âge as-tu?
Moi je viens juste de mettre un nom sur mon problème, avant je pensais que c'était simplement une grande timidité.

Je vais avoir 29 ans (beaucoup moins dans ma tête), ça fait donc déjà un certain temps que je connais le problème et que je me soigne. J'ai fait énormément de progrès depuis l'époque où j'étais incapable d'acheter du pain ou de passer un coup de téléphone, et où je ne disais jamais bonjour aux gens de peur de les vexer ^^ Est-ce que tu connais "La peur des autres" de C. André et P. Légeron ? C'est le livre que mon psy m'a fait lire et qui a changé ma façon de voir les choses à l'époque

Mary Parapluie ton témoignage est très touchant, je te souhaite bon courage! Si tu as des soucis n'hésite pas à venir en parler !
Une montagne se gravit toujours pas à pas!  

Combien de gens valeureux j'ai vu démissionner ! Trois dans mes connaissances proches. L'un, philosophe, baissait même les yeux devant ses élèves de filière STG. Tu as quand même la chance d'être dans un bon lycée ce qui CHANGE TOUT. Le clivage entre eux, mieux éduqués, avec un meilleur bagage culturel, et toi est beaucoup moins grand et lorsqu'ils suivent ton enseignement, la discipline est beaucoup moins compliquée. En te mettant d'accord avec la CPE, tu peux aussi exclure les quelques uns qui perturberaient ton cours. Etre ferme au début sur les retards et le bruit évite les désagréments progressifs. Dans les lycées de centre ville, l'Ecole est restée fondamentale, les notes le sont encore davantage. Profites-en. J'ai vu un ami se faire acculer à la démission après une demi année de collège. Tu as la chance d'y avoir survécu professionnellement. Aborde cette nouvelle année, qui plus est allégée, positivement. Capte cette lueur d'intelligence dans les yeux de tes élèves et de remerciement face à ton enseignement et tu reprendras totalement confiance en toi et en ce qui tu leur apportes. Courage mille fois courage.

Merci   

(Je repasse sur le forum après un petit temps d'absence, surprise de voir mon fil toujours en première page ^^)
Là je n'ai plus le choix, j'ai envoyé ma demande de réintégration au rectorat, je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour ma mutation et à tout faire pour aborder la rentrée positivement ! (J'ai écrit J-105 sur la paume de ma main... il est temps de prendre le taureau par les cornes... exercice physique, saines lectures, soutien psychologique... pas question d'y aller à reculons !

Mary Parapluies a écrit:Merci   

(Je repasse sur le forum après un petit temps d'absence, surprise de voir mon fil toujours en première page ^^)
Là je n'ai plus le choix, j'ai envoyé ma demande de réintégration au rectorat, je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour ma mutation et à tout faire pour aborder la rentrée positivement ! (J'ai écrit J-105 sur la paume de ma main... il est temps de prendre le taureau par les cornes... exercice physique, saines lectures, soutien psychologique... pas question d'y aller à reculons !

Il avait été remonté hier par un nouveau membre   
Ce qu'il dit est tout à fait dans le sens de ce qui t'avait déjà été  dit, tout s'accorde donc, et tu as l'humeur qu'il faut     

Ca y est, j'ai reçu ma convocation pour mon évaluation de contrôle - et je repasse devant le même psy qui, l'année dernière, m'avait prolongé mon CLM sans la moindre hésitation après que je m'étais effondrée comme une loque suicidaire dans son bureau. J'espère que je vais arriver à le convaincre que j'ai changé de point de vue, mais je n'en suis pas entièrement sûre moi-même   

Bonjour à vous tous, je viens de lire tous les messages des 7 pages. Wouha, et moi qui pensais aussi être le seul à avoir "peur des autres", et en avoir honte. Je suis en master 2 lettres modernes recherche, et je me destine à devenir professeur de Français au collège-lycée. Sauf que ça me fait très très peur !! Justement parce que je manque d'assurance, que mon passé fait que je suis fragile psychologiquement (je suis un enfant de la DASS et j'ai vécu beaucoup de traumatismes). Je suis timide, et j'ai aussi peur du regard des autres, en particulier quand je me retrouve devant de jeunes ados. Vos commentaires me rassurent à la fois car ils me montrent que je ne suis pas seul dans ce cas là, mais ils me font stresser aussi car je me demande si je fais bien avec tout ça, de me préparer à devenir professeur dans le secondaire.

Courage Crown, ne te biles pas (trop) à l'avance, tu peux manquer d'assurance sur certaines situations du quotidien mais être "à l'aise", une fois en piste, sur scène ou autre métaphore. J'ai longtemps fait partie des gens qui n'arrivaient pas à acheter le pain, comme je viens de le lire sous la plume de Mary, car je paniquais à l'idée de devoir saluer la boulangère, mais face aux classes, j'ai été rapidement très à l'aise!

Crown, je suis PS mais j'avais fait de gros gros progrès avant de devenir enseignante, j'arrivais à avoir une vie quasi normale. Je suis restée prof cinq mois et je suis retournée à la case départ ou presque.
Je ne dis pas que c'est voué à l'échec,  tout dépend de tes problèmes, de l'établissement,  de tes classes, des niveaux, de ton tuteur, de ton CDE, de tes collègues, des soutiens extérieurs, de ton état psychique quand tu prendras ton poste, du degré de tes angoisses, etc. Mais je crois quand même fermement que si, il faut y penser voire se biler à l'avance. Si tu es fragile, il faut travailler ça en amont avec un psy (une TCC ou autre) parce que quand tu seras dans le bain il sera trop tard.
Si effectivement tu es PS comme ton message le suggère, il y a des PS profs qui s'en sortent très bien, et d'autres qui sortent démolis. Globalement être en lycée aide pas mal. Mais tout ça pour dire que tout est faisable, mais il faut anticiper et faire un travail sur toi.

Merci pour vos messages. Je n'ai jamais vu de Psy, jamais fait de diagnostic. Mais en lisant vos messages j'ai pu mettre un mot sur ce que je ressens chaque fois que je me retrouve devant des gens. Je me sens intimidé, mal à l'aise, et agressé, sans parler que j'ai un caractère à tendance paranoïaque, et que j'ai souvent l'impression de déranger, ou qu'on se moque de moi. Si j'entends un groupe de jeunes rire alors que je me trouve pas loin, je vais penser qu'ils se moquent forcément de moi :/
Mais bon, si je fais un travail psychologique pour m'aider à aller mieux, je peux peut-être m'en sortir. Je verrai bien lors de mon année de stage de toute façon, si j'ai forcément "la peur de l'élève" ou non.

Coucou Crown, je me reconnais effectivement bien dans ce que tu décris là (j'en profite pour recommander à nouveau "La peur des autres" de André & Légeron que m'a prescrit mon psy il y a longtemps et qui a été une véritable révélation sur ma condition et le déclencheur de mes progrès. Une fois qu'on a compris que l'impression de déranger, de ne pas avoir sa place dans le monde, etc., n'est qu'une fausse impression, il devient un peu plus facile de s'en détacher

Remarque sur l'enseignement cependant : la TCC apprend à gérer les interactions sociales avec les gens "normaux", mais les ados en milieu scolaire ne sont pas des gens normaux et les techniques qu'on a pu apprendre, plus ou moins inconsciemment, pour fonctionner dans la vie de tous les jours, ne fonctionnent pas forcément avec eux. Par exemple, quand je rencontre une personne, j'ai pris l'habitude de passer tout de suite en mode "grand sourire/posture humble et docile" pour faciliter l'interaction, mais ça avec des collégiens ça mine la posture d'emblée -_-

J'ai décidé de prendre des cours de théâtre cet été si je peux, mais il faut que je trouve le courage de m'inscrire quelque part ^^'

Grand sourire je comprends, mais pourquoi adopter une attitude humble et docile?

Je ne sais pas, c'est un réflexe... C'est une façon de faire comprendre à la personne qui me fait peur (banquier, employé d'administration, vendeur d'informatique, que sais-je) que je suis de bonne volonté et que je suis prête à me déférer à leur expérience supérieure pour ne pas risquer de conflit, et obtenir de la bonne volonté en échange de leur part. Evidemment ça veut dire que je suis prête à me faire avoir ^^'

Je suis un grand timide aussi donc je vois bien ce que tu veux dire mais vieillir m'a permis de me soigner un peu. Le grand sourire fonctionne bien avec les élèves mais l'humilité et la docilité beaucoup moins c'est sûr.

Les nouvelles du jour messieurs-dames :

 je viens de recevoir mon affectation dans le meilleur lycée de la ville     

J'attends quand même de voir si le SGEN ne me renvoie pas un deuxième message pour me dire "oups, toutes nos excuses, le mail précédent était adressé à la mauvaise personne", mais dans le cas contraire, il va falloir que j'envisage la prochaine épreuve : aller me présenter à mon nouveau chef d'établissement.

Des conseils sur la manière d'évoquer mes difficultés/situation spécifique sans pour autant avoir l'air faible et me présenter dès le début comme un cas à problèmes ?

Tout d'abord félicitations      
 
Pour la présentation je te dirais de rester honnête avec ce que tu ressens sans entrer dans trop de détails, mais aussi de montrer au proviseur que tu es motivée, que tu es ravie d'avoir un poste dans cet établissement... bref, comme souvent trouver un juste milieux qui te permettra de rester honnête, sans pour autant te décrédibiliser.
En tout cas bon courage pour cette nouvelle épreuve.   

Je ne dirai rien si j'étais toi. Les CDE que j'ai rencontrés ont rarement fait preuve de compassion. J'ai commencé cette année en expliquant mes problèmes, en faisant confiance à ma PA, tout m'est retombé sur le coin de la gueule ...

Essaie autant que possible de te montrer enjouée, souriante, dispos. Essaie de laisser tes problèmes à la maison et d'y aller sans affect. C'est dur je sais, mais je crois que c'est la seule solution.
Si tu as des besoins spécifiques, note-toi les sur un papier, vois ce sur quoi tu peux transiger et accepte que le reste est négociable. Mais n'attends surtout pas de soutien de la part de la hiérarchie, ça n'est pas le lieu, ça n'est pas la place.

Courage.

En même temps, je ne peux pas vraiment cacher à la direction que j'ai passé quasiment toute ma carrière en congé maladie et que je reprends à mi-temps thérapeutique (ce qui, j'imagine, doit déjà donner un a priori négatif du style "zut elle m'embête celle-là il va falloir que je trouve quelqu'un pour faire le reste de ses heures"). De plus le médecin du rectorat m'a suggéré de demander un tutorat, je ne sais pas trop comment on s'y prend...

Mary Parapluies a écrit:

Remarque sur l'enseignement cependant : la TCC apprend à gérer les interactions sociales avec les gens "normaux", mais les ados en milieu scolaire ne sont pas des gens normaux et les techniques qu'on a pu apprendre, plus ou moins inconsciemment, pour fonctionner dans la vie de tous les jours, ne fonctionnent pas forcément avec eux. Par exemple, quand je rencontre une personne, j'ai pris l'habitude de passer tout de suite en mode "grand sourire/posture humble et docile" pour faciliter l'interaction, mais ça avec des collégiens ça mine la posture d'emblée -_-

Bizarrement, je n'ai pas besoin de la TCC pour la relation aux élèves. Peut être pcq qu'il y a 10 ans d'écart, que je les vois comme des ados, et que je me dis qu'ils ont des pb, c'est parce que ce sont des ados, s'il râlent, se plaignent, chouinent, font des trucs bizarres ... (comme se désaper et s'asperger de parfum, oui oui, j'ai eu ça) c'est parce qu'ils sont jeunes, "pas finis" dans le sens pas encore adultes, et du coup, je n'ai aucun pb de positionnement face à eux.
La phobie sociale n'entre pour moi pas en compte là dedans ...
Par contre, avec les collègues, c'est une autre paire de manches, et la hiérarchie, n'en parlons même pas ...

Félicitations Mary !

Je te conseillerais de te préparer à tous les cas de figure :
chef fermé => tu dis le minimum, que tu es en mi-temps thérapeutique, sans t'étendre sur le pourquoi du commun.
chef encourageant => tu en dis un peu plus, que tu reprends en douceur à mi-temps après trois années d'arrêt, mais sans t'étendre non plus.
chef très sympa => pas plus que le cas de figure 2. Restons prudents.

Ceci, si tu ne comptes pas demander de tutorat.

En revanche, si tu comptes en demander un, je pense que la démarche doit être fondamentalement différente et qu'il faut en effet échanger là-dessus avec ton chef.
Seule toi peux décider.
Tu peux peut-être aussi demander à rencontrer les collègues de la discipline avant de te décider à parler du tutorat, histoire de voir si le feeling passe et si tu te sens capable de bosser avec l'un d'eux comme tuteur... histoire de ne pas te rajouter une épreuve si jamais le contact ne passe pas du tout.

Ca me paraît de très bon conseil, merci beaucoup

Tiens tu peux jeter un oeil ici https://www.neoprofs.org/t77316-faire-face-aux-classes#2579634 même si la fiche est plutôt faite pour le collège...

Je n'ai pas accès au fil, dans quel sous-forum est-il ?

Mary Parapluies a écrit:Je n'ai pas accès au fil, dans quel sous-forum est-il ?

Dans un sous-forum en accès restreint, que tu ne vois donc pas. Regarde ici tu sauras comment faire

https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-categories-du-forum-accessibles-uniquement-sur-demande

Fait !

Autre question : puis-je contacter le lycée dès maintenant, ou dois-je attendre que l'affectation soit confirmée officiellement par le rectorat ? (pour l'instant je n'ai que le mail du SGEN)

EDIT: question résolue, la mutation est officiellement confirmée sur iprof, plus qu'à prendre mon courage et mon téléphone à deux mains ^^