- InvitéInvité
Aucun rapoort avec ce que je te reproche plus haut. Mais nous faisons un métier qui nous expose fatalement à des attentes parfois démesurées des parents, et il faut s'y faire, sans pour autant accepter l'inacceptable.rodin a écrit:holderfar a écrit:Ça, c'est quand même très caricatural voire insultant vis à vis des magistrats.
Nous aussi on passe un concours à 20 ans et des brouettes, qui est au choix selon les gens modérément difficile ou déconnecté des réalités.
Et tu te permettrais de donner des leçons de boulangerie à ton boulanger (qui a passé son CAP encore plus jeune) si tu ne connais pas son métier, sous prétexte que tu trouves son pain trop cuit ou pas assez ? Tu menacerais de poursuites ta hiérarchie devant le tribunal administratif si par malheur tu subissais une sanction disciplinaire ?
- rodinNiveau 4
holderfar a écrit:Les juges ne sont pas responsables de la judiciarisation de la société et ils ne peuvent s'appuyer que sur le droit pour rendre leur décision. Tu t'en prends aux mauvaises personnes...rodin a écrit:holderfar a écrit:Ça, c'est quand même très caricatural voire insultant vis à vis des magistrats.
Nous aussi on passe un concours à 20 ans et des brouettes, qui est au choix selon les gens modérément difficile ou déconnecté des réalités. Notre âge et nos titres ne font pas de nous des gens supérieurs aux juges, nous sommes tenus de respecter la loi et les décisions de justice.
Franchement, ce genre de post donne presque raison à ceux qui nous trouvent corporatistes.
Est-ce que ça justifie que, régulièrement, la justice soit saisie pour des affaires qui auraient très bien pu être réglées en interne ? Que des familles utilisent à la fois la justice et la presse comme des tribunes à chaque fois qu'on touche à un cheveu de monchérimoncoeur ? Ou que (affaire de Berlaimont) une procédure judiciaire qui devait au début se régler à huis clos (par plaider-coupable) ait été orientée au dernier moment vers une audience publique, avec déballage médiatique à la clef ? Que des décisions de nature disciplinaire (tout à fait conformes au règlement de l'établissement et parfois même validées par le rectorat!) ou pédagogiques (admission en classe supérieure) puissent être retoquées par des magistrats qui ne connaissent même pas l'élève ? C'est rendre aux élèves un bien mauvais service que de les mettre au centre d'un système qui valorise les pinailleurs: que deviendront-ils s'ils gardent la même mentalité en entreprise, s'ils se mettent à donner des leçons de droit du travail à leur DRH ou le traîne devant les prud'hommes à chaque fois qu'on aura oublié de leur compter quelques heures sup ? Quel établissement prendra la décision de bon sens de préciser, dans son règlement intérieur, que l'équipe pédagogique est souveraine et qu'aucune décision disciplinaire ou pédagogique ne peut être contestée hors de l'établissement (si ce n'est en suivant la voie hiérarchique prévue par les textes)... Et que tout acte de défiance, toute manifestation d'arrogance manifestée par un élève envers un adulte, ou toute contestation d'une décision officielle, doit faire l'objet d'une sanction immédiate sous peine de saper l'autorité de l'institution ?
Par nature, c'est le travail des juges de rejeter une plaine non fondée. Quand un emmerdeur notoire vient se plaindre pour une baffe méritée, ou quand un parent d'élève met en cause une décision pédagogique ou administrative, domaine dans lequel il n'a aucune expertise, et qui a été adoptée conformément aux règlements en vigueur, un juge digne de ce nom ne peut que classer sans suite au lieu de se saisir de l'occasion pour faire de l'idéologie (mais je ne sais pas si le juge lui-même est responsable, c'est peut-être juste le résultat d'un bourrage de crâne lors de sa formation). Dire qu'ils "s'appuient sur le droit est un peu facile": s'il y a une règle de droit qui autorise à mettre en doute la compétence ou la probité (puisqu'on parle d'illégalité...) des équipe pédagogiques, j'aimerais bien la connaître ?
- rodinNiveau 4
Olympias a écrit:Gryphe a écrit:Il y a une différence notable entre pointer des dérives et s'en prendre à un corps de métier entier.rodin a écrit:
Non, est-ce que ça m'empêche de m'exprimer sur les dérives que je constate ?
Je connais de nombreux magistrats et ce sont des gens très consciencieux. Je n'en ai entendu aucun raconter n'importe quoi sur les profs...
J'ai bien dit que je ne faisais pas de généralité. Qu'est-ce que tes amis magistrats pensent des affaires de Beauvais ou de Berlaimont, par exemple ?
- OlympiasProphète
Je te répondrai quand j'en aurai discuté avec eux
- victor44Habitué du forum
Olympias a écrit:Je te répondrai quand j'en aurai discuté avec eux
Fait leur lire ce fil
- OlympiasProphète
Rodin, les juges n'ont pas à se prononcer sur des décisions pédagogiques (sauf si elles ont un lien avec le règlement intérieur)
- philannDoyen
J'hallucine quand même beaucoup en lisant que l'on peut reprocher à un magistrat d'appliquer le droit!!!
Si des décisions de justice ne plaisent pas, alors il faut changer le droit, pas s'en prendre à celui qui est chargé de le faire respecter.
C'est tout aussi hallucinant de ne pas savoir qu'un règlement intérieur n'est pas le résultat de décisions courageuses d'un CDE mais le résultat d'un vote d'un CA qui doit ensuite être approuvé sur le plan légal par le rectorat (d'où les problèmes sans nom pour gérer les portables dans les lycées )
Et quand on en arrive à de telles simplifications, méprisantes pour une corporation (juges) ou pour des professions manuelles ( le boulanger et son CAP) et à une telle méconnaissance de son propre environnement professionnel, on peut dire que l'on a vraiment pas fait la preuve de l'intelligence nécessaire aux longues études ni d'une quelconque meilleure façon de penser.
Si des décisions de justice ne plaisent pas, alors il faut changer le droit, pas s'en prendre à celui qui est chargé de le faire respecter.
C'est tout aussi hallucinant de ne pas savoir qu'un règlement intérieur n'est pas le résultat de décisions courageuses d'un CDE mais le résultat d'un vote d'un CA qui doit ensuite être approuvé sur le plan légal par le rectorat (d'où les problèmes sans nom pour gérer les portables dans les lycées )
Et quand on en arrive à de telles simplifications, méprisantes pour une corporation (juges) ou pour des professions manuelles ( le boulanger et son CAP) et à une telle méconnaissance de son propre environnement professionnel, on peut dire que l'on a vraiment pas fait la preuve de l'intelligence nécessaire aux longues études ni d'une quelconque meilleure façon de penser.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- philannDoyen
En revanche je suis d'accord que nous vivons dans une société qui est trop soumise dans son quotidien et dans les rapports humains au tout judiciaire! Les affaires qui touchent l'école n'en sont qu'une partie visible, mais c'est aussi de plus en plus le cas pour résoudre les désaccords entre voisins. On ne s'assoit plus autour d'une table...on appelle son avocat! On "réclame" son bon droit plutôt que de rechercher un accord à l'amiable...
Rien de propre à l'école !
Rien de propre à l'école !
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- CathEnchanteur
rodin a écrit:
Est-ce que ça justifie que, régulièrement, la justice soit saisie pour des affaires qui auraient très bien pu être réglées en interne ? Que des familles utilisent à la fois la justice et la presse comme des tribunes à chaque fois qu'on touche à un cheveu de monchérimoncoeur ? Ou que (affaire de Berlaimont) une procédure judiciaire qui devait au début se régler à huis clos (par plaider-coupable) ait été orientée au dernier moment vers une audience publique, avec déballage médiatique à la clef ? Que des décisions de nature disciplinaire (tout à fait conformes au règlement de l'établissement et parfois même validées par le rectorat!) ou pédagogiques (admission en classe supérieure) puissent être retoquées par des magistrats qui ne connaissent même pas l'élève ? C'est rendre aux élèves un bien mauvais service que de les mettre au centre d'un système qui valorise les pinailleurs: que deviendront-ils s'ils gardent la même mentalité en entreprise, s'ils se mettent à donner des leçons de droit du travail à leur DRH ou le traîne devant les prud'hommes à chaque fois qu'on aura oublié de leur compter quelques heures sup ? Quel établissement prendra la décision de bon sens de préciser, dans son règlement intérieur, que l'équipe pédagogique est souveraine et qu'aucune décision disciplinaire ou pédagogique ne peut être contestée hors de l'établissement (si ce n'est en suivant la voie hiérarchique prévue par les textes)... Et que tout acte de défiance, toute manifestation d'arrogance manifestée par un élève envers un adulte, ou toute contestation d'une décision officielle, doit faire l'objet d'une sanction immédiate sous peine de saper l'autorité de l'institution ?
Me voilà globalement d'accord.
- philannDoyen
Mais les familles utilisent la justice...parce des ... ont voté des lois pour interdire la moindre sanction collective, rendre impossible une gestion de classe normale dans un environnement hostile, parce que depuis 30 ans la présence des parents au sein de l'école est à la fois un dogme politique et pédagogique etc....
Et parce que dans la plupart de nos actes quotidiens on attend la solution de la loi ou de la réglementation . Comment attendre autre chose à l'école et de la part des parents??
Et parce que dans la plupart de nos actes quotidiens on attend la solution de la loi ou de la réglementation . Comment attendre autre chose à l'école et de la part des parents??
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- OlympiasProphète
Cath a écrit:rodin a écrit:
Est-ce que ça justifie que, régulièrement, la justice soit saisie pour des affaires qui auraient très bien pu être réglées en interne ? Que des familles utilisent à la fois la justice et la presse comme des tribunes à chaque fois qu'on touche à un cheveu de monchérimoncoeur ? Ou que (affaire de Berlaimont) une procédure judiciaire qui devait au début se régler à huis clos (par plaider-coupable) ait été orientée au dernier moment vers une audience publique, avec déballage médiatique à la clef ? Que des décisions de nature disciplinaire (tout à fait conformes au règlement de l'établissement et parfois même validées par le rectorat!) ou pédagogiques (admission en classe supérieure) puissent être retoquées par des magistrats qui ne connaissent même pas l'élève ? C'est rendre aux élèves un bien mauvais service que de les mettre au centre d'un système qui valorise les pinailleurs: que deviendront-ils s'ils gardent la même mentalité en entreprise, s'ils se mettent à donner des leçons de droit du travail à leur DRH ou le traîne devant les prud'hommes à chaque fois qu'on aura oublié de leur compter quelques heures sup ? Quel établissement prendra la décision de bon sens de préciser, dans son règlement intérieur, que l'équipe pédagogique est souveraine et qu'aucune décision disciplinaire ou pédagogique ne peut être contestée hors de l'établissement (si ce n'est en suivant la voie hiérarchique prévue par les textes)... Et que tout acte de défiance, toute manifestation d'arrogance manifestée par un élève envers un adulte, ou toute contestation d'une décision officielle, doit faire l'objet d'une sanction immédiate sous peine de saper l'autorité de l'institution ?
Me voilà globalement d'accord.
Moi aussi, mais c'est la faute du ministère avec son dogme-marotte de mettre tout le temps l'élève au centre (et ses parents avec dans la foulée !!!) !
Résultat, on a des familles (certaines, pas toutes) qui se croient autorisées à venir réclamer et contester, comme elles le feraient au service après-vente de chez Darty et des élèves qui sont devenus incapables du moindre recul, incapables de se "décentrer", tant ils sont accoutumés à ce que tout tourne autour de leur nombril.
- IgniatiusGuide spirituel
rodin a écrit:victor44 a écrit:Depuis qu'ils ne sont pas obligésrodin a écrit:
Juste une question, c'est depuis quand que des magistrats se permettent de condamner des professeurs alors qu'eux-mêmes n'ont jamais enseigné, n'ont pas mis les pieds dans une salle de classe depuis leur bac et qu'ils seraient bien incapables d'assurer ne serait-ce qu'une heure de cours ?
.
d avoir le permis PL pour juger les routiers
D etre chirurgien pour juger un médecin
D etre commissaire pour juger un flic
D avoir ete maire pour juger un elu
Ils statuent en droit et quand on s en prend a un élève en droit on a tort
Un magistrat, ce n'est qu'une variante d'énarque qui, parce qu'il a réussi un concours modérément difficile (rien à voir avec l'ENS ou Polytechnique) à vingt ans et des brouettes, se croit autorisé à faire la leçon à des professeurs expérimentés, deux fois plus âgés que lui et munis de titres dont il ne peut que rêver: masters multiples, agrégation, parfois même docteurs ou anciens de la rue d'Ulm... On comprend que la justice soit aussi compréhensive envers les parents d'élèves, c'est souvent un peu le même profil
Ce genre de vision de la justice ne risque en tous cas pas de laisser penser que tous les profs de philo de France sont passés par la rue d'Ulm.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- rodinNiveau 4
victor44 a écrit:Olympias a écrit:Je te répondrai quand j'en aurai discuté avec eux
Fait leur lire ce fil
Et fais-leur lire cet article... où on parle de nouveau de l'agression d'un professeur à Berlaimont, cette fois il ne s'agit plus de violence verbale mais bien physique: http://www.lavoixdunord.fr/region/berlaimont-un-professeur-de-maths-frappe-au-cours-ia12b45175n2874725
Si Jusé Laboureur, agressé il y a sept ans, avait obtenu un vrai soutient de la part de l'institution et n'avait pas été traîné dans la boue par les médias (sur fond de ragots d'alcoolisme ou de rumeurs sur son passé) en même temps qu'il était condamné à une amende incompréhensible... on peut parier que l'ambiance dans cet établissement n'aurait pas pourri au point d'aboutir à une nouvelle agression sept années plus tard !
- Lycée Professionnel des Jacobins (Beauvais, Oise) : une enseignante frappée et blessée au visage en plein cours par une élève... à la veille de la grève des enseignants contre la violence.
- Lycée Victor Bérard (Morez, Jura) : un étudiant de BTS porte plainte contre un enseignant qui l'a giflé.
- Agression d'un enseignant au lycée technique Corot de Beauvais
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