- AidoprofsNiveau 4
Lefteris,Lefteris a écrit:La réponse ne peut qu'être nuancée : il existe les corps "techniques", où les épreuves sur concours correspondent au métier exercé ( les professeurs entrent dans cette catégorie) et les corps généralistes , où le concours sanctionne un niveau et des aptitudes théoriques, la formation venant après.Marphise a écrit:[...] intégrer un autre corps de fonctionnaires sans concours, ça peut être à double tranchant pour celui qui en bénéficie: moins de possibilités d'avancement dans le nouveau corps (pour les listes d'aptitude, il est tenu compte du fait d'avoir réussi ou non le concours), déficit de légitimité vis-à-vis des nouveaux collègues qui pourraient voir ce type de validation sans concours comme une mise en danger de leur propre statut.
Un enseignant pourrait tout à fait intégrer un corps généraliste (tout ce qui touche à l'administration générale) du fait de son niveau, et être reclassé sans jalousie : il a passé un concours, il a un temps de service , bref il ne vole rien.
D'ailleurs, selon ce principe, de nombreux officiers de l'armée priés de quitter l'armée avant terme ont bénéficié de ce genre de reclassement.
Dans un corps plus spécialisé, cela pourrait être considéré comme un passe droit (magistrat par exemple, où la technicité juridique est de haut niveau dans le concours).
Il y a le problème de la disparité des déroulements de carrière : plus un enseignant change tard, plus il est défavorisé, car la carrière se ralentit sérieusement par rapport aux autres (longueur des échelons) . Etant reclassé à l'indice égal ou supérieur, il risque de se retrouver à un échelon moins élevé que ses collègues d’ancienneté égale. J'ai vécu la chose inverse : j'étais au moins au même niveau indiciaire, voire plus que la plupart de mes collègues , car j'étais allé plus vite auparavant. (Et encore je stagnais)
Il faudrait alors un système de reclassement par calcul d'ancienneté théorique , comme lorsqu'on change de corps dans l'EN
L'autre problème réside dans les barrières administratives, qui exigent des durées effectives dans un corps pour être promu . Même si on arrive assez haut dans un nouveau corps, on peut être barré par cette condition . je m'y suis heurté dans l'autre sens : j'étais éligible à la hors-classe, et j'aurais pu passer -j'étais dans les points - si je n'avais pas été barré par la condition des 7 ans effectifs dans le corps (cette condition vient de sauter récemment) , et j’avais commencé à stagner (mais j'ai eu l'agreg entre-temps). Certains corps présentent le même type de barrage , qu'il faudrait faire sauter avant pur su'un reconversion ne soit pas une double peine.
Enfin tout simplement, si vraiment 1/3 des enseignants songe à partir , il n'y a pas de place au niveau cadre pour tout le monde dans la FP , qui elle-même est en train de dégraisser copieusement...
Voilà quelques éléments qui peuvent faire réfléchir , et suggèrent que la recette miracle n'est pas encore prête. Donc , en attendant, qu'on ne dégrade pas encore plus le métier, et si faire se peut, qu'on l'améliore .
Vous posez très bien le problème, effectivement très important, que génère la mobilité statutaire des enseignants vers d'autres fonctions de catégorie A ou B des autres ministères et collectivités locales.
On constate que bon nombre d'enseignants qui idéalisent le travail administratif (comme ceux de l'administration idéalisent le métier d'enseignant en limitant leur réflexion à leur supposé temps libre) ne souhaitent pas y avoir de responsabilités d'équipe, en imaginant plutôt un corps de catégorie B que de catégorie A. Le problème est qu'en-dehors d'une situation d'inaptitude au métier d'enseignant, ils n'ont quasiment aucune chance d'y accéder, les jurys préférant ne pas recruter des personnes dont l"indice est en général lors de l'année du concours déjà bien supérieur à l'indice terminal de la classe exceptionnelle du corps de catégorie B (530 actuellement).
Pour ceux tentés par la catégorie A, moins d'une cinquantaine y arrivent en détachement sur le corps des attachés, le reste devant toujours obtenir un concours externe ou interne (interne concernant seulement l'éducation nationale). Le régime indemnitaire y étant nettement plus favorable que dans l'EN, les ex-profs lauréats sont surpris d'y gagner 20 à 40% de plus dès leur année de stage. Concernant ceux qui arrivent à être recrutés en détachement, si le salaire ne varie pas, en revanche, certaines structures ont des régimes bien plus favorables que d'autres, le "must" que nous ayons pu identifier en 7 ans d'investigation étant représenté par le CNFPT (primes royales, de l'ordre de 800 € par mois la première année, et jusqu'à 1500 € par mois comme chef de service).
Le détachement est de loin la voie la plus pratique, car la plus souple. Au bout d'une année sur un poste de détaché au CNFPT ou dans une collectivité locale, on peut être intégré sans concours et rester titulaire de la FPE tout en étant actif dans la FPT. C'est le seul cas des fonctions publiques où l'on reste titulaire de deux fonctions publiques, car possibilité de revenir dans la FPE si l'on en a assez de la FPT.
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Youpi bis, vous avez donc choisi de vous entretenir avec les gens qui ont contribué à faire de notre métier un repoussoir. C'est une option... Qui décrédibilise absolument vos déclarations d'intention.Cath a écrit:Youpi.Aidoprofs a écrit: Ainsi ai-je pu m'entretenir avec Laurent Escure (Unsa), Bernadette Groison (FSU), Sébastien Sihr (Snuipp), Christian Chevalier (Se-Unsa), Frédéric Sève (Sgen-Cfdt), Isabelle Morlaas-Lurbe (au bureau fédéral de la Fep-CFDT).
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