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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Quinze membres historiens du jury de l'agrégation externe ont démissionné en bloc hier matin.
Il ne reste plus que le président Yves Poncelet et les membres géographes.
Il ne reste plus que le président Yves Poncelet et les membres géographes.
- ShajarVénérable
Trouvé sur http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=90&t=34344&start=15
En juillet dernier, les historiens membres du jury d'oral de l'Agrégation externe d'histoire ont exprimé leur crainte de voir le Ministère de l'Education Nationale nommer sans la moindre concertation un représentant de l'Inspection générale à la présidence du jury. Au-delà du symbole, il s'agissait de mettre en garde contre le risque d'affaiblir l’Agrégation en découplant de la recherche la préparation d'un concours d'excellence.
Les interventions et le courrier signé par tous les membres enseignants-chercheurs historiens du jury sont restés lettre morte. La nomination du nouveau président du concours est désormais officielle :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/b ... d_bo=73522.
Elle revient à l'Inspecteur général Yves Poncelet, vice-président du concours 2013.
Il est important que collectivement les historiens universitaires aient conscience de ce qui est en jeu : après les effets dramatiques de la mastérisation, le rythme éreintant des réformes qui ont affecté le CAPES, désormais, c'est l'Agrégation qui est visée. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner qu'à très court terme l'Agrégation ne sera plus l'Agrégation, alors même qu'au fil des années les jurys successifs avaient fait évoluer le concours progressivement et dans une large concertation. Si l'Agrégation clone à court terme le Capes nouveau style, elle n'aura bientôt plus aucune raison d'exister.
Des présidents de jurys d'Agrégation ont déjà été choisis au sein de l'Inspection générale, mais dans un contexte tout à fait différent. Aujourd'hui, ce qui menace, c'est la poursuite, comme pour le CAPES et les Masters MEEF, de l'entreprise visant à écarter l'Université de la formation des enseignants. A terme, c'est l'ensemble de notre offre de formation qui s'en trouvera un peu plus fragilisée.
Depuis le 5 juillet, le Ministère de l’Education Nationale avait le temps, si telle avait été son intention, de dialoguer avec le jury. Au contraire, aucune réponse ne lui est parvenue et le jury a été systématiquement tenu à l'écart de toute la procédure qui a conduit à la nomination d'un nouveau Président. Ses membres pensaient mériter un autre traitement de la part des autorités de tutelle, dans la mesure où le bon déroulement du concours repose largement sur l’engagement et le dévouement collectif pour faire vivre le concours et en maintenir la qualité scientifique.
Les 15 signataires ne souhaitent pas continuer à participer au jury d'oral pour la prochaine session dans ces conditions, et ont le 16 septembre au matin adressé une lettre de démission au Ministère de l’Education Nationale.
Bien cordialement à toutes et à tous,
Christophe Chandezon, Vice-président, Professeur d'histoire ancienne, Université Paul-Valéry - Montpellier III
Jean-Louis Gaulin, Vice-président, Professeur d'histoire médiévale, Université Lumière - Lyon 2
Reynald Abad, Professeur d'histoire moderne, Université Paris IV-Sorbonne
Pierre-Yves Beaurepaire, Professeur d'histoire moderne, Université de Nice Sophia - Antipolis, Institut Universitaire de France
Michel Bertrand, Professeur d'histoire moderne, Université de Toulouse, Institut Universitaire de France
Philippe Chassaigne, Professeur d’histoire contemporaine, Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3
Sophie Dulucq, Professeure d'histoire contemporaine, Université Toulouse - Le Mirail
Thierry Dutour, Maître de conférences d’histoire médiévale, Université Paris IV-Sorbonne
Xavier Huetz de Lemps, Professeur d'histoire contemporaine, Université Nice Sophia Antipolis
Frédérique Lachaud, Professeur d’histoire médiévale, Université de Lorraine
Christel Müller, Professeur d'histoire grecque, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Eric Perrin-Saminadayar, Professeur d’histoire grecque, Université Paul-Valéry - Montpellier III
Pierre Ragon, Professeur d’histoire moderne, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Bertrand Schnerb, Professeur d’histoire médiévale, Université Charles-de-Gaulle - Lille 3
Nicolas Tran, Professeur d’histoire romaine, Université de Poitiers, Institut Universitaire de France
- barègesÉrudit
Alors là, du coup, leurs raisons d'agir sont explicitées.
Mais il y a un décalage avec d'autres Agrégations (lettres...) pour lesquelles il y a eu nomination d'IG sans que cela fasse de vagues...
Y aura-t-il des réactions dans les autres matières ? Une même inquiétude ? A voir...
Mais il y a un décalage avec d'autres Agrégations (lettres...) pour lesquelles il y a eu nomination d'IG sans que cela fasse de vagues...
Y aura-t-il des réactions dans les autres matières ? Une même inquiétude ? A voir...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Même si c'est un suicide collectif, je trouve que le geste "a de la gueule", et au moins la menace a été mise à exécution: dans le cas contraire, les universitaires en question auraient eu bien de mal à avoir quelque crédit que ce soit dans des discussions futures sur le sujet des concours.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Justement, la lettre l'explique! La nomination pour la première fois en histoire n'a pas lieu dans le même contexte que les premières fois des autres disciplines, et il est donc compréhensible que cela suscite des craintes.barèges a écrit:Alors là, du coup, leurs raisons d'agir sont explicitées.
Mais il y a un décalage avec d'autres Agrégations (lettres...) pour lesquelles il y a eu nomination d'IG sans que cela fasse de vagues...
Y aura-t-il des réactions dans les autres matières ? Une même inquiétude ? A voir...
- ParatgeNeoprof expérimenté
Ceux qui ont démissionné ont très bien fait.
La Gleichschaltung et le matraquage idéologique par les inspecteurs se sont accentués aussi bien dans les programmes que dans ce qu'ils nomment la « mise en œuvre » de ce programmes : obligation de commencer par certaines questions, études de cas et pédagogie inductive obligatoires, etc. Ils vont répétant leur mantra « un fonctionnaire ça doit obéir » tout en nous gavant de « citoyenneté » !
Double pensée, double langage.
Les universitaires qui, pour la majorité se tapent complètement de ce secondaire qu'ils méprisent, semblent se réveiller et découvrir certaines choses...
La Gleichschaltung et le matraquage idéologique par les inspecteurs se sont accentués aussi bien dans les programmes que dans ce qu'ils nomment la « mise en œuvre » de ce programmes : obligation de commencer par certaines questions, études de cas et pédagogie inductive obligatoires, etc. Ils vont répétant leur mantra « un fonctionnaire ça doit obéir » tout en nous gavant de « citoyenneté » !
Double pensée, double langage.
Les universitaires qui, pour la majorité se tapent complètement de ce secondaire qu'ils méprisent, semblent se réveiller et découvrir certaines choses...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
S'ils s'en tapaient, ils ne seraient même pas dans les jurys (car ils siègent aussi à ceux de CAPES). Je te trouve extrêmement dur et généralisateur pour le coup (d'autant qu'ils sont assez nombreux à être passés à un moment ou à un autre dans le secondaire et continuent à s'y intéresser).Paratge a écrit:Les universitaires qui, pour la majorité se tapent complètement de ce secondaire qu'ils méprisent, semblent se réveiller et découvrir certaines choses...
- barègesÉrudit
Je me souviens de l'étonnement que je pouvais provoquer dans les facs quand je parlais des programmes du secondaire à la grande époque des séquences pédagogiques, de la quasi interdiction de la grammaire, de l'ORL et tutti quanti.
Et puis la génération concernée de collégiens et de lycéens est arrivée à l'université... Et puis on a "aménagé" le CAPES...
Je trouve aussi que l'absence de dialogue avec le jury, depuis la lettre annonçant sa possible démission, est un symptôme d'un "raidissement" des positions... Et que ce qui avait pu être normal ou naturel dans d'autres jurys l'est d'un coup beaucoup moins...
Il faudrait que les jurys d'autres matières se montrent solidaires. On verra...
Et puis la génération concernée de collégiens et de lycéens est arrivée à l'université... Et puis on a "aménagé" le CAPES...
Je trouve aussi que l'absence de dialogue avec le jury, depuis la lettre annonçant sa possible démission, est un symptôme d'un "raidissement" des positions... Et que ce qui avait pu être normal ou naturel dans d'autres jurys l'est d'un coup beaucoup moins...
Il faudrait que les jurys d'autres matières se montrent solidaires. On verra...
- ParatgeNeoprof expérimenté
Je témoigne d'après mon expérience, j'ai passé de nombreuses années dans plusieurs universités, je n'ai rencontré qu'une minorité de gens (souvent les plus brillants) qui s'intéressaient au secondaire. Les autres étaient des « calvinistes » élus par Dieu et se prenaient pour la Nomenklatura.Marcel Khrouchtchev a écrit:
S'ils s'en tapaient, ils ne seraient même pas dans les jurys (car ils siègent aussi à ceux de CAPES). Je te trouve extrêmement dur et généralisateur pour le coup (d'autant qu'ils sont assez nombreux à être passés à un moment ou à un autre dans le secondaire et continuent à s'y intéresser).
Quant aux géographes...
Je me souviens de la tronche des enseignants qui découvraient l'augmentation des copies illisibles et incompréhensibles de leurs étudiants ! Après s'être désintéressés du niveau du bac, fallait pas se plaindre.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Les géographes, c'est un autre problème. Ils se désintéressent du secondaire pour des causes souvent évoquées sur ce forum et qui ne sont pas seulement dues à un mépris (les géographes ont beaucoup de défauts, mais ils sont rarement méprisants).
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Oui et c'est parfois de grands moments en commissions de bac !Marcel Khrouchtchev a écrit:
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
C'est malheureux que ce ne soit pas bien fait.Paratge a écrit:Oui et c'est parfois de grands moments en commissions de bac !Marcel Khrouchtchev a écrit:
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
J'essaierai en tout cas d'être à la hauteur en juillet prochain, c'est promis!
- ShajarVénérable
On ne peut même pas faire un jury néo - bien trop grande surreprésentation des modernistes, bouh !
- ParatgeNeoprof expérimenté
Je respecte les modernistes, ces êtres étranges.
L'Histoire moderne est une période où il fait froid, couvrez-vous bien.
L'Histoire moderne est une période où il fait froid, couvrez-vous bien.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je me demande bien ce que tous ces grands esprits croient pouvoir accomplir. Je vois mal l'agrégation purement et simplement supprimée (elle a combien? 150 ans?)...
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- OlympiasProphète
Je te rassure...on ne les voit jamais !!!!!!!!! Les VP font tout le boulotMarcel Khrouchtchev a écrit:Les géographes, c'est un autre problème. Ils se désintéressent du secondaire pour des causes souvent évoquées sur ce forum et qui ne sont pas seulement dues à un mépris (les géographes ont beaucoup de défauts, mais ils sont rarement méprisants).
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ils ne croient rien pouvoir accomplir, c'est explicite: au contraire, ils savent la destruction prochaine et ne veulent pas y participer. J'espère qu'ils ont tort et toi raison.Collier de Barbe a écrit:Je me demande bien ce que tous ces grands esprits croient pouvoir accomplir. Je vois mal l'agrégation purement et simplement supprimée (elle a combien? 150 ans?)...
Sinon, à la page précédente tu avais l'air de tiquer sur une nomination de président: d'autres disciplines sont-elles menacées?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Alors je vais le retrousser les manches et, au moins dans le jury qui me sera attribué, je ferai de mon mieux .Olympias a écrit:Je te rassure...on ne les voit jamais !!!!!!!!! Les VP font tout le boulotMarcel Khrouchtchev a écrit:Les géographes, c'est un autre problème. Ils se désintéressent du secondaire pour des causes souvent évoquées sur ce forum et qui ne sont pas seulement dues à un mépris (les géographes ont beaucoup de défauts, mais ils sont rarement méprisants).
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Non, non, je remarquais juste que des tas d'autres disciplines ont un IG comme président d'agrèg.
Et pour en revenir à ce jury, on aurait aimé les voir se bouger en 2009/2010 au moment où ces réformes furent votées...
Franchement la "destruction" de l'agrèg, je n'y crois guère. Le mal a déjà été fait malheureusement, c'est devenu un concours très marginal réservé aux normaliens et à quelques étudiants des plus grosses facs: on finira avec 200 candidats, et moins de 50 élus chaque année
Et pour en revenir à ce jury, on aurait aimé les voir se bouger en 2009/2010 au moment où ces réformes furent votées...
Franchement la "destruction" de l'agrèg, je n'y crois guère. Le mal a déjà été fait malheureusement, c'est devenu un concours très marginal réservé aux normaliens et à quelques étudiants des plus grosses facs: on finira avec 200 candidats, et moins de 50 élus chaque année
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CdB
@AbbeCordillere
- LeclochardEmpereur
C'est comme ça qu'on "tuera" l'agrégation: en réduisant fortement le nombre de postes.Collier de Barbe a écrit:Non, non, je remarquais juste que des tas d'autres disciplines ont un IG comme président d'agrèg.
Et pour en revenir à ce jury, on aurait aimé les voir se bouger en 2009/2010 au moment où ces réformes furent votées...
Franchement la "destruction" de l'agrèg, je n'y crois guère. Le mal a déjà été fait malheureusement, c'est devenu un concours très marginal réservé aux normaliens et à quelques étudiants des plus grosses facs: on finira avec 200 candidats, et moins de 50 élus chaque année
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Bien d'accord avec toi sur l'atonie des universitaires en 2009-2010: c'est qu'à l'époque la réforme des concours ne les touchait pas tant que ça, puisqu'ils gardaient la main sur les heures destinées aux cours. Maintenant qu'elles sont sous la coupe des ESPE, ça commence à s'agiter et on prend conscience de la perversité de la réforme.
- CondorcetOracle
182 ans selon cette fiche de lecture, 183 selon Wikipédia.Collier de Barbe a écrit:Je me demande bien ce que tous ces grands esprits croient pouvoir accomplir. Je vois mal l'agrégation purement et simplement supprimée (elle a combien? 150 ans?)...
http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/recherche-et-formation/RR015-15.pdf
- User5899Demi-dieu
Nous sommes d'accord.Marcel Khrouchtchev a écrit:Même si c'est un suicide collectif, je trouve que le geste "a de la gueule", et au moins la menace a été mise à exécution: dans le cas contraire, les universitaires en question auraient eu bien de mal à avoir quelque crédit que ce soit dans des discussions futures sur le sujet des concours.
Je persiste à ne pas comprendre le scandale qu'un IG préside un concours de recrutement du secondaire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Justement, la lettre l'explique! La nomination pour la première fois en histoire n'a pas lieu dans le même contexte que les premières fois des autres disciplines, et il est donc compréhensible que cela suscite des craintes.barèges a écrit:Alors là, du coup, leurs raisons d'agir sont explicitées.
Mais il y a un décalage avec d'autres Agrégations (lettres...) pour lesquelles il y a eu nomination d'IG sans que cela fasse de vagues...
Y aura-t-il des réactions dans les autres matières ? Une même inquiétude ? A voir...
Bah, pour ma part, je n'ai que de bons souvenirs. Disons qu'ils sont surpris de voir les différences de notation selon les épreuves.Marcel Khrouchtchev a écrit:C'est malheureux que ce ne soit pas bien fait.Paratge a écrit:Oui et c'est parfois de grands moments en commissions de bac !Marcel Khrouchtchev a écrit:
Pour le niveau du bac, tu as raison, et les universitaires sont directement responsables, puisqu'ils sont censés présider les jurys.
J'essaierai en tout cas d'être à la hauteur en juillet prochain, c'est promis!
- linkusNeoprof expérimenté
N'oubliez pas que le jury de mathématique avait donné l'exemple en 2012 pour d'autre raison.
http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/malaise-jures-agregation-mathematiques-20-02-2012-68457
http://www.larecherche.fr/actualite/aussi/malaise-jures-agregation-mathematiques-20-02-2012-68457
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
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