- Invité NHabitué du forum
Après réflexion, je suis d'accord. On ne peut pas négocier notre liberté d'organisation sur l'autel de quelques euros mensuels !PauvreYorick a écrit:Lefteris a raison: ce sont deux questions tout à fait séparées et qu'il faut maintenir séparées.
- InvitéZNiveau 4
Ce n'est pas ce que pense l'IGEN. Dans le rapport de juillet 2013 (consultable ici) sur les difficultés de recrutement de professeurs, ils écrivent (page 30) :Nonancourt a écrit:En effet. Je connais deux jeunes profs qui ont démissionné à cause du salaire qu'ils jugeaient trop bas !Dalathée2 a écrit:De mon côté, la question du salaire reste valable peu importe le nombre d'heures de présence. Il ne faut pas se leurrer non plus, c'est aussi pour ça que de nombreux étudiants se détournent de l'enseignement. Avec un Bac +5, commencer à 2000€ bruts/mois et terminer à 3200-3600€ bruts/mois après 40 ans+ de bons et loyaux services, il faut vraiment le vouloir.Nonancourt a écrit:Pour ma part, je serais prêt à être davantage présent dans l'établissement à condition d'être beaucoup mieux payé. Débuter à 1700€ alors qu'on a un bac+5 et réussi un concours difficile, est à mon sens plus que critiquable. Débuter au moins à 2000 net/mois serait la moindre des choses.
(suivi d'un paragraphe où ils développent cette idée)IGEN a écrit:Deuxième constat : il n’est pas à ce jour démontré que les difficultés de recrutement s’expliquent par une faiblesse des rémunérations.
:abb:
- AlExpert spécialisé
Ben ceux qui veulent faire leurs 35h dans l'établissement, qu'ils le fassent. Y a surement des salles de libre...
Je suis horrifiée quand je lis ces histoires de prorata 2h pour faire 1h de cours, concevoir ses cours et corriger ses copies dans un "bureau"(comprendre : 10 cm2 dans un coin de la vie scolaire entre deux élèves en colle), comment tuer plus vite l'essence même de notre métier ?
Je crée certains cours en 10 minutes, d'autres en 10h, sur plusieurs jours, et j'emm... ceux qui aimeraient m'imposer quoi que ce soit.
Je me fais agresser tous les jours sur mon lieu de travail, comme beaucoup de monde ici, d'énormes problèmes sont posés, je suis dans l'humain et le social à 500%, il est impensable de me demander de créer mes cours et de mettre au point mon savoir dans cette ambiance là. Plus vite je pars de l'établissement, mieux c'est car une fois sur place j'ai besoin de toutes mes ressources, que je ne peux mobiliser que pour un temps limité.
Bref, ça me dépasse qu'on puisse ne serait-ce qu'imaginer cela.
Si ça passe, ça sera sans moi.
Je suis horrifiée quand je lis ces histoires de prorata 2h pour faire 1h de cours, concevoir ses cours et corriger ses copies dans un "bureau"(comprendre : 10 cm2 dans un coin de la vie scolaire entre deux élèves en colle), comment tuer plus vite l'essence même de notre métier ?
Je crée certains cours en 10 minutes, d'autres en 10h, sur plusieurs jours, et j'emm... ceux qui aimeraient m'imposer quoi que ce soit.
Je me fais agresser tous les jours sur mon lieu de travail, comme beaucoup de monde ici, d'énormes problèmes sont posés, je suis dans l'humain et le social à 500%, il est impensable de me demander de créer mes cours et de mettre au point mon savoir dans cette ambiance là. Plus vite je pars de l'établissement, mieux c'est car une fois sur place j'ai besoin de toutes mes ressources, que je ne peux mobiliser que pour un temps limité.
Bref, ça me dépasse qu'on puisse ne serait-ce qu'imaginer cela.
Si ça passe, ça sera sans moi.
_________________
"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Je pense que ce n'est pas ce que Lefteris signifiait, il pointait le fait que nous devrions déjà gagner plus . Et admettre que nous devrions gagner "davantage" à la seule condition que nous effectuions plus d'heures en présentiel sous-tend que nous ne travaillons pas assez pour espérer être légitimes dans nos revendications salariales.Nonancourt a écrit:Après réflexion, je suis d'accord. On ne peut pas négocier notre liberté d'organisation sur l'autel de quelques euros mensuels !PauvreYorick a écrit:Lefteris a raison: ce sont deux questions tout à fait séparées et qu'il faut maintenir séparées.
- Luigi_BGrand Maître
Rappel : sur la nouvelle "professionnalité" enseignante et la réforme du statut, cette synthèse récente : "Décrets de 1950 : retour vers le passé".
http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/56-decrets-de-1950-retour-vers-le-passe
http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/56-decrets-de-1950-retour-vers-le-passe
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Ils ont été modifiés à huit reprises : en 1961, en 1964, en 1972, en 1976, en 1980, en 1999, en 2002 et en 2007. Les sept premières fois pour les améliorer à la marge, la huitième pour commencer le travail de sape.Celeborn a écrit:Les décrets de 50 ont déjà été touchés à de nombreuses reprises (je n'ai lus le nombre exact en tête, mais ça doit facilement tourner entre 8 et 10 modifications des décrets, déjà).
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- philannDoyen
Ce n'est pas plus que critiquable...c'est une insulte (cf. les remarques régulières et informées de Lefteris sur le sujet! )Nonancourt a écrit:Pour ma part, je serais prêt à être davantage présent dans l'établissement à condition d'être beaucoup mieux payé. Débuter à 1700€ alors qu'on a un bac+5 et réussi un concours difficile, est à mon sens plus que critiquable. Débuter au moins à 2000 net/mois serait la moindre des choses.
Cela dit tout le mépris que la société a pour les enseignants.
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- LefterisEsprit sacré
Bonne explication de texte ...Asha Kraken a écrit:Je pense que ce n'est pas ce que Lefteris signifiait, il pointait le fait que nous devrions déjà gagner plus . Et admettre que nous devrions gagner "davantage" à la seule condition que nous effectuions plus d'heures en présentiel sous-tend que nous ne travaillons pas assez pour espérer être légitimes dans nos revendications salariales.Nonancourt a écrit:Après réflexion, je suis d'accord. On ne peut pas négocier notre liberté d'organisation sur l'autel de quelques euros mensuels !PauvreYorick a écrit:Lefteris a raison: ce sont deux questions tout à fait séparées et qu'il faut maintenir séparées.
Je pars du postulat que comme dans la plupart des autres métiers de catégorie A , la grille indiciaire devrait tendre vers le cylindrage et non le pyramidage , comme elle est dans l'EN , ce qui ralentit fortement les carrières , bien que l'espace indiciaire soit identique. Dans les faits, les enseignants avancent plus lentement et pour beaucoup, cela signifie ne pas parcourir la carrière "normale", et donc a une incidence sur la retraite. De plus, il n'y a aucun espoir de basculer hors-grille, hormis changer de corps.
On peut concevoir que le régime indemnitaire forfaitaire soit plus faible pour un enseignant, par rapport à un fonctionnaire dépassant régulièrement les heures (les ARTT sont forfaitaires pour les cadres A), ayant des responsabilités pénales , mais les carrières devraient être harmonisées, comme elle l'ont été pour d'autres. C'est bien ce qui m'a permis de sauter le pas en limitant la casse, étant reclassé au 10ème échelon du corps où je suis entré initialement, ce qui me permettait de rattraper voire de dépasser les collègues du même âge. Mais c'est tellement lamentable quand même, que j'avais déjà démissionné d'un capes dans le passé...
Ensuite, il faudrait ouvrir l'agrégation interne (pas l'agreg "canapé", hein ... ) plus largement, avec reconduction plus large des programmes, sans pour autant baisser le volume ou la difficulté des épreuves, ni en introduisant je ne sais quelle épreuve de blabla sur dossier. Ca stimulerait beaucoup les collègues d'avoir une possibilité d'améliorer , tout en poussant les gens à se replonger dans leur matière.
Cela serait des mesures de salut public je pense, mais ce ne doit pas être l'avis des argentiers .
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- keroGrand sage
Bah justement, NON.Dalathée2 a écrit:Pardon, mais ça ne me paraît pas totalement absurde. Je n'ai pas fait le décompte à la minute près, mais je pense que de nombreux enseignants font aux alentours de 35h hebdomadaires. Faire en sorte qu'ils restent dans les établissements scolaires pour préparer leurs cours et corriger leurs copies, je vois mal où est le progrès par rapport au système actuel qui leur laisse une certaine liberté quant au choix du lieu. Mais s'il n'y a que ça pour que "la société" (au sens large) se rende compte du travail fourni, pourquoi pas.kero a écrit:Probablement, à cause de ce genre de choses: https://www.youtube.com/watch?v=zSlxWXDLMVY
Dans tous les cas, nous savons tous que nous faisons largement plus que 35 heures.
Mais pour revenir sur le fond, concrètement ça rime à quoi de vouloir nous coller au collège (sans vraiment expliquer pour quoi faire) ?
Moi, quand je fais mes cours, j'ai besoin de mon ordinateur (que je m'achète personnellement, parce que j'ai besoin de matériel qui ressemble à quelque chose !), avec mes logiciels, mon matériel, et tout ce qui va avec. Mes bouquins, mes manuels (je fais quoi, je m'en trimballe une dizaine d'un bahut à l'autre pour avoir mon matériel de travail ?). Pas de me retrouver dans un pseudo-bureau, qui pour le moment n'existe pas. Et vu les collèges actuels, je me demande bien comment *** ils nous financeraient des bureaux décents. Ils ne le feront jamais parce que c'est infiment trop cher: au mieux, ils mettront en place des petites pièces à la con à partager à 5 personnes dont il sera concrètement impossible de réellement faire une place de travail.
Un bureau c'est pas juste une table avec un PC en dessous, qui est de temps en temps disponible.
Faire 35 heures au collège parce que comme ça, "la société se rend compte du travail fourni", bah non. Je ne suis pas là pour accepter des conneries pour faire plaisir à la société. Autant me casser.
Moi je passe des heures, à n'importe quel moment de la journée (weekend compris: combien de dimanches passés à préparer des cours ou faire des corrections de brevets blancs ?) à bosser chez moi. Une grosse partie de mon matériel personnel est d'ailleurs du matériel de travail.
Et je devrais m'emmerder à rester 35 heures au collèges juste parce que comme ça, les boulets que sont ceux qui ne connaissent rien à ce boulot, mais ne peuvent s'empêcher de pérorer, sont heureux ?
FUCK.
NB: Je passe au collège DÉJÀ bien plus que mes 18h statutaires, pour régler des questions de tout ordre.
- LefterisEsprit sacré
D'autant que personne ne se rendrait compte de rien. Même en admettant que nous invitions le pékin lambda dans notre bureau (qui d’ailleurs n'existe pas) , comment verrait-il et comprendrait-il ce qu'on fait ? Imaginons qu'il nous voie en train de lire, et qu'il sorte en disant qu'on ne fout rien. Et que comprendraient la plupart des gens à la préparation d'un cours , dans une matière où ils ne connaissent rien ? La même chose que moi devant le travail d'un informaticien, d'un chirurgien...kero a écrit:
Faire "35 heures au collège" parce que comme ça, la société se rend compte du travail fourni, bah non. .
La seule satisfaction serait de nous voir pointer comme des employés de catégorie C , d'augmenter nos difficultés de vie , d'organisation.
Cyniquement, les politiques jouent sur cette corde envieuse, pour faciliter le vrai but : alourdir les services pour économiser du personnel, avec un prof multi-usage (enseignant, surveillant, CPE, soutien scolaire, secrétariat, orientation... j'en oublie).
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RoninMonarque
+1Lefteris a écrit:D'autant que personne ne se rendrait compte de rien. Même en admettant que nous invitions le pékin lambda dans notre bureau (qui d’ailleurs n'existe pas) , comment verrait-il et comprendrait-il ce qu'on fait ? Imaginons qu'il nous voie en train de lire, et qu'il sorte en disant qu'on ne fout rien. Et que comprendraient la plupart des gens à la préparation d'un cours , dans une matière où ils ne connaissent rien ? La même chose que moi devant le travail d'un informaticien, d'un chirurgien...kero a écrit:
Faire "35 heures au collège" parce que comme ça, la société se rend compte du travail fourni, bah non. .
La seule satisfaction serait de nous voir pointer comme des employés de catégorie C , d'augmenter nos difficultés de vie , d'organisation.
Cyniquement, les politiques jouent sur cette corde envieuse, pour faciliter le vrai but : alourdir les services pour économiser du personnel, avec un prof multi-usage (enseignant, surveillant, CPE, soutien scolaire, secrétariat, orientation... j'en oublie).
- User17706Bon génie
Comme précédemment, approbation sans réserve aucune du post de Lefteris. Avec un ajout: si on ne veut pas rémunérer 800 000 cadres A, chacun expert dans son domaine, on ne les recrute pas. Mais à ce moment, on ne «massifie» pas non plus n'importe comment, on réfléchit à ce qu'on fait.
- CelebornEsprit sacré
7 fois sur 8, c'est donc allé dans le bon sens. Au moins, on a les probas de notre côté !Luigi_B a écrit:Ils ont été modifiés à huit reprises : en 1961, en 1964, en 1972, en 1976, en 1980, en 1999, en 2002 et en 2007. Les sept premières fois pour les améliorer à la marge, la huitième pour commencer le travail de sape.Celeborn a écrit:Les décrets de 50 ont déjà été touchés à de nombreuses reprises (je n'ai lus le nombre exact en tête, mais ça doit facilement tourner entre 8 et 10 modifications des décrets, déjà).
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- User17706Bon génie
Les probas je ne sais pas; la tendance, en revanche... :/
- Luigi_BGrand Maître
Ce n'est pas du tout ce dont il est question malheureusement.Dalathée2 a écrit:Pardon, mais ça ne me paraît pas totalement absurde. Je n'ai pas fait le décompte à la minute près, mais je pense que de nombreux enseignants font aux alentours de 35h hebdomadaires. Faire en sorte qu'ils restent dans les établissements scolaires pour préparer leurs cours et corriger leurs copies, je vois mal où est le progrès par rapport au système actuel qui leur laisse une certaine liberté quant au choix du lieu.
Note que par ailleurs le temps de travail des enseignants a été évalué par le MEN à 40h par semaine : http://www.education.gouv.fr/cid72848/les-enseignants-du-second-degre-public-declarent-travailler-plus-de-40-heures-par-semaine-en-moyenne.html
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Dame TartineNeoprof expérimenté
+ 1 et double F..Kkero a écrit:Bah justement, NON.Dalathée2 a écrit:Pardon, mais ça ne me paraît pas totalement absurde. Je n'ai pas fait le décompte à la minute près, mais je pense que de nombreux enseignants font aux alentours de 35h hebdomadaires. Faire en sorte qu'ils restent dans les établissements scolaires pour préparer leurs cours et corriger leurs copies, je vois mal où est le progrès par rapport au système actuel qui leur laisse une certaine liberté quant au choix du lieu. Mais s'il n'y a que ça pour que "la société" (au sens large) se rende compte du travail fourni, pourquoi pas.kero a écrit:Probablement, à cause de ce genre de choses: https://www.youtube.com/watch?v=zSlxWXDLMVY
Dans tous les cas, nous savons tous que nous faisons largement plus que 35 heures.
Mais pour revenir sur le fond, concrètement ça rime à quoi de vouloir nous coller au collège (sans vraiment expliquer pour quoi faire) ?
Moi, quand je fais mes cours, j'ai besoin de mon ordinateur (que je m'achète personnellement, parce que j'ai besoin de matériel qui ressemble à quelque chose !), avec mes logiciels, mon matériel, et tout ce qui va avec. Mes bouquins, mes manuels (je fais quoi, je m'en trimballe une dizaine d'un bahut à l'autre pour avoir mon matériel de travail ?). Pas de me retrouver dans un pseudo-bureau, qui pour le moment n'existe pas. Et vu les collèges actuels, je me demande bien comment *** ils nous financeraient des bureaux décents. Ils ne le feront jamais parce que c'est infiment trop cher: au mieux, ils mettront en place des petites pièces à la con à partager à 5 personnes dont il sera concrètement impossible de réellement faire une place de travail.
Un bureau c'est pas juste une table avec un PC en dessous, qui est de temps en temps disponible.
Faire 35 heures au collège parce que comme ça, "la société se rend compte du travail fourni", bah non. Je ne suis pas là pour accepter des conneries pour faire plaisir à la société. Autant me casser.
Moi je passe des heures, à n'importe quel moment de la journée (weekend compris: combien de dimanches passés à préparer des cours ou faire des corrections de brevets blancs ?) à bosser chez moi. Une grosse partie de mon matériel personnel est d'ailleurs du matériel de travail.
Et je devrais m'emmerder à rester 35 heures au collèges juste parce que comme ça, les boulets que sont ceux qui ne connaissent rien à ce boulot, mais ne peuvent s'empêcher de pérorer, sont heureux ?
FUCK.
NB: Je passe au collège DÉJÀ bien plus que mes 18h statutaires, pour régler des questions de tout ordre.
Comme beaucoup je travaille dans des conditions difficiles cette année, j'ai des élèves épouvantables et quitter le lycée est un soulagement. Je ne me vois pas rester davantage que ce qui est nécessaire pour faire cours et gérer tout ce qui est de l'ordre des punitions, rapports d'incidents, etc...
Pour ce qui est du CFA, j'ai failli y enseigner (on me proposait un CDI alors que j'étais au chômage) et j'ai refusé préférant persévérer pour obtenir le statut de titulaire à l'EN. J'ai eu du nez et je ne regrette pas mon choix. Le directeur, lors de l'entretien d'embauche, m'avait dit que certaines semaines il avait été amené à se taper 30 heures de face à face pédagogique...Autant vous dire que j'ai pris les jambes à mon cou.
- stenchMonarque
Merci à notre ministre : ces dernières semaines j'avais un peu moins d'énergie pour ma reconversion, ça me donne un bon coup de pied au cul.
- HéliandreExpert
+ 1, Stench !
- Presse-puréeGrand sage
Cette idée de 35h en étab peut séduire certains, mais il faut garder à l'esprit plusieurs données.
Les différentes disciplines sont inégales face au travail personnel de l'enseignant. Les 35h en étab peuvent tout à fait se faire pour certaines, pour d'autres ce serait un alourdissement drastique de la charge de travail (aussi en EPS par exemple).
Les locaux ne sont pas adaptés.
Etc etc
Dans les faits, cela va revenir à de la présence en plus en étab ET du travail reporté à la maison
OU
du torchage de boulot en étab, et donc des cours fatigants, car mal préparés et mal menés.
De plus, l'engagement financier de l'état pour l'éducation est indéniable, mais tout passe dans le recrutement (dont nous avions besoin), il ne faut donc s'attendre à aucune contrepartie d'ordre financier, voire à un tarissement des possibilités d'évolution.
Quant à l'annualisation, nous en avons déjà parlé.
Dégrader les conditions d'exercices pour constater ensuite que l'école va mal et poursuivre la dégradation, c'est très français.
Et encore une fois, in fine, ceux qui en pâtissent, ce sont les élèves.
Les différentes disciplines sont inégales face au travail personnel de l'enseignant. Les 35h en étab peuvent tout à fait se faire pour certaines, pour d'autres ce serait un alourdissement drastique de la charge de travail (aussi en EPS par exemple).
Les locaux ne sont pas adaptés.
Etc etc
Dans les faits, cela va revenir à de la présence en plus en étab ET du travail reporté à la maison
OU
du torchage de boulot en étab, et donc des cours fatigants, car mal préparés et mal menés.
De plus, l'engagement financier de l'état pour l'éducation est indéniable, mais tout passe dans le recrutement (dont nous avions besoin), il ne faut donc s'attendre à aucune contrepartie d'ordre financier, voire à un tarissement des possibilités d'évolution.
Quant à l'annualisation, nous en avons déjà parlé.
Dégrader les conditions d'exercices pour constater ensuite que l'école va mal et poursuivre la dégradation, c'est très français.
Et encore une fois, in fine, ceux qui en pâtissent, ce sont les élèves.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- barègesÉrudit
Et je me demande si ce n'est pas une partie du but recherché.stench a écrit:Merci à notre ministre : ces dernières semaines j'avais un peu moins d'énergie pour ma reconversion, ça me donne un bon coup de pied au cul.
Si l'idée est de ne pas continuer à entretenir la "vieille garde" (les gens attachés à une conception du métier qui devient, qui est obsolète aux yeux des gouvernants), autant la faire fuir avant même les réformes les plus agressives.
Le temps que de nouvelles générations, qui savent bien dans quoi elles s'engagent et s'engagent(ou ne s'engagent pas, pour le coup) en connaissance de cause, arrivent pour les prendre de point fouet.
- Luigi_BGrand Maître
C'est surtout qu'on n'envisage pas de demander aux professeurs de rester dans l'établissement pour faire leur travail personnel. L'objectif c'est soit plus de cours (l'ancienne rectrice Martine Doust parlait d'ajouter deux heures), soit des missions nouvelles (accompagnement, tutorat, surveillance etc.). Les 35h de Ségolène Royal, c'était pour faire du "soutien individualisé".
Ségolène Royal a écrit:... que les enseignants restent 35 heures au collège. Et dans ce paquet global, il y a des cours, mais ils ne quittent pas le collège quand ils ont fini leurs cours. On est quand même dans un système absurde où aujourd'hui en France, on a maintenant des entreprises cotées en bourse de soutien scolaire et où ceux qui font cours dans ces entreprises, ce sont les profs du secteur public! Comment se fait-il que des enseignants du secteur public aient le temps d'aller faire du soutien individualisé payant et ils n'ont pas le temps de faire du soutien individualisé gratuit dans les établissements solaires ?
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
C'était exactement en ces termes que parlait Ségolène Royal qui en 2006 proposait de faire...barèges a écrit:Et je me demande si ce n'est pas une partie du but recherché.stench a écrit:Merci à notre ministre : ces dernières semaines j'avais un peu moins d'énergie pour ma reconversion, ça me donne un bon coup de pied au cul.
Si l'idée est de ne pas continuer à entretenir la "vieille garde" (les gens attachés à une conception du métier qui devient, qui est obsolète aux yeux des gouvernants), autant la faire fuir avant même les réformes les plus agressives.
Le temps que de nouvelles générations, qui savent bien dans quoi elles s'engagent et s'engagent en connaissance de cause, arrivent pour les prendre de point fouet.
...un pas, y compris pourquoi pas avec les nouvelles générations d'enseignants, si les autres nous disent: ben non, droits acquis, 17h de cours et puis on s'en va!
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- IphigénieProphète
ya plus qu'à faire pareil avec la vieille génération politique alors...
- CathEnchanteur
Je suis d'accord avec tous les opposants !
Moi aussi je veux un bonnet rouge.
Moi aussi je veux un bonnet rouge.
- SeiGrand Maître
+1Lefteris a écrit:D'autant que personne ne se rendrait compte de rien. Même en admettant que nous invitions le pékin lambda dans notre bureau (qui d’ailleurs n'existe pas) , comment verrait-il et comprendrait-il ce qu'on fait ? Imaginons qu'il nous voie en train de lire, et qu'il sorte en disant qu'on ne fout rien. Et que comprendraient la plupart des gens à la préparation d'un cours , dans une matière où ils ne connaissent rien ? La même chose que moi devant le travail d'un informaticien, d'un chirurgien...kero a écrit:
Faire "35 heures au collège" parce que comme ça, la société se rend compte du travail fourni, bah non. .
La seule satisfaction serait de nous voir pointer comme des employés de catégorie C , d'augmenter nos difficultés de vie , d'organisation.
Cyniquement, les politiques jouent sur cette corde envieuse, pour faciliter le vrai but : alourdir les services pour économiser du personnel, avec un prof multi-usage (enseignant, surveillant, CPE, soutien scolaire, secrétariat, orientation... j'en oublie).
- ParatgeNeoprof expérimenté
Le fait que de "nouvelles générations" d'enseignants prendront la relève des anciennes, formées de "non-professionnels", "élitistes bourgeois" et autres qualificatifs aussi flatteurs, c'était déjà le vœu de Meirieu et de ses IUFM.
Les IUFM allaient former des professeurs professionnels dans une "profession professionnalisée" : extinction biologique des dinosaures, donc !
Les IUFM ayant pendant 20 ans répandu leurs lumières, on devrait y être au paradis de l'apprenance !
Alors aujourd'hui il faut recruter des animateurs en lieu de vie...
Les IUFM allaient former des professeurs professionnels dans une "profession professionnalisée" : extinction biologique des dinosaures, donc !
Les IUFM ayant pendant 20 ans répandu leurs lumières, on devrait y être au paradis de l'apprenance !
Alors aujourd'hui il faut recruter des animateurs en lieu de vie...
- Temps partiel : puis-je modifier ma quotité pour 2013-2014 en juin 2013 ?
- Est-ce possible d'exercer 2 métiers en même temps en étant prof ?
- Pourquoi la réforme du collège doit-elle s'appliquer sur tous les niveaux en même temps?
- [français collège] question incongrue : avez-vous déjà étudié deux OI différentes en même temps ?
- [Orléans-Tours] Collège Marcel-Proust d'Illiers-Combray : le principal, l'adjointe et la gestionnaire sont tous en arrêt-maladie en même temps.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum