- Marie LaetitiaBon génie
Quoi donc?ML, je suis un peu au courant, qu'on écrit en HG. Ça fait un an que je conduis un travail en parallèle avec ma collègue directe, j'en ai parlé sur ce forum. Mais laisse tomber.
- philannDoyen
En LV, en tout cas en allemand, c'est des fous furieux en pédagogie, bourrés de dogmatisme et de certitudes...V.Marchais a écrit:
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
MAIS FAUT LEUR RECONNAÎTRE un truc... ils nous incitent à utiliser les manuels, ils nous apprennent même à le faire!!
Et heureusement car je ne vois pas comment je ferai dans le cas contraire!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- atriumNeoprof expérimenté
En primaire, utiliser un manuel et le suivre sont considérés par les formateurs comme une preuve irréfutable de fumisterie. Tout doit sortir de la tête du PE.V.Marchais a écrit:
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
Bilan: des tonnes de photocopies dès l'école maternelle, des pochettes bourrées à craquer, des classeurs (dès le CP parfois!) en bazar, des porte-vues de lecture, des jeunes collègues épuisés qui ne savent plus sur quoi s'appuyer, persuadés qu'ils sont d'être nuls puisqu’ils ne sont évidemment pas capables de tout réinventer le soir et le week-end chez eux et des élèves de moins en moins autonomes faute de repères (et les manuels en sont un). Quelques IEN et CPC intelligents tentent de mettre le hola et d'éviter la catastrophe dans les circonscriptions les plus difficiles mais le discours dominant reste anti-manuel.
Ce que tu écris montre que les jeunes PE et PLC seront prêts pour le cycle CM-6ième-consolidation de la lecture. Les vieux serviront de remplaçants pour ceux qui jetteront l'éponge épuisés au mois de janvier.
- LoïseNiveau 7
Au vu du retard de mes élèves, effectivement, je préfère utiliser un "mix" de vieux manuels niveau CE1 (le berthoux, on ne s'en lasse pas), plutôt que la plupart des manuels actuels, inutilisables et bien trop ambitieux pour mes élèves.atrium a écrit:En primaire, utiliser un manuel et le suivre sont considérés par les formateurs comme une preuve irréfutable de fumisterie. Tout doit sortir de la tête du PE.V.Marchais a écrit:
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
Bilan: des tonnes de photocopies dès l'école maternelle, des pochettes bourrées à craquer, des classeurs (dès le CP parfois!) en bazar, des porte-vues de lecture, des jeunes collègues épuisés qui ne savent plus sur quoi s'appuyer, persuadés qu'ils sont d'être nuls puisqu’ils ne sont évidemment pas capables de tout réinventer le soir et le week-end chez eux et des élèves de moins en moins autonomes faute de repères (et les manuels en sont un). Quelques IEN et CPC intelligents tentent de mettre le hola et d'éviter la catastrophe dans les circonscriptions les plus difficiles mais le discours dominant reste anti-manuel.
Ce que tu écris montre que les jeunes PE et PLC seront prêts pour le cycle CM-6ième-consolidation de la lecture. Les vieux serviront de remplaçants pour ceux qui jetteront l'éponge épuisés au mois de janvier.
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Almost anything can be improved with the addition of bacon.
Jasper Fforde, Shades of Grey
En bon français : Tout peut être amélioré avec du bacon !
N'hésitez pas à me signaler mes fautes d'orthographe par mp !
- atriumNeoprof expérimenté
Mais Loïse, rien n'oblige à utiliser des manuels dernier cri.
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It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- LoïseNiveau 7
Vous avez 27 Berthoux CM1 sous la main ?
Sans rire, les manuels de primaire sont... Bref, je n'en ai jamais trouvé de convainquant pour le cycle 3 (ne serait ce que par la présentation : trop de couleurs, de flèches, de dessin, de gadgets... Pour que mes élèves se concentrent, il leur faut quelque chose de clair, sans rien pour les déconcentrer.)
Sans rire, les manuels de primaire sont... Bref, je n'en ai jamais trouvé de convainquant pour le cycle 3 (ne serait ce que par la présentation : trop de couleurs, de flèches, de dessin, de gadgets... Pour que mes élèves se concentrent, il leur faut quelque chose de clair, sans rien pour les déconcentrer.)
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Jasper Fforde, Shades of Grey
En bon français : Tout peut être amélioré avec du bacon !
N'hésitez pas à me signaler mes fautes d'orthographe par mp !
- RoninMonarque
+ 1000 j'ai bien peur que nous ne soyons pris, PE et PLC entre la marteau et l'enclume.atrium a écrit:En primaire, utiliser un manuel et le suivre sont considérés par les formateurs comme une preuve irréfutable de fumisterie. Tout doit sortir de la tête du PE.V.Marchais a écrit:
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
Bilan: des tonnes de photocopies dès l'école maternelle, des pochettes bourrées à craquer, des classeurs (dès le CP parfois!) en bazar, des porte-vues de lecture, des jeunes collègues épuisés qui ne savent plus sur quoi s'appuyer, persuadés qu'ils sont d'être nuls puisqu’ils ne sont évidemment pas capables de tout réinventer le soir et le week-end chez eux et des élèves de moins en moins autonomes faute de repères (et les manuels en sont un). Quelques IEN et CPC intelligents tentent de mettre le hola et d'éviter la catastrophe dans les circonscriptions les plus difficiles mais le discours dominant reste anti-manuel.
Ce que tu écris montre que les jeunes PE et PLC seront prêts pour le cycle CM-6ième-consolidation de la lecture. Les vieux serviront de remplaçants pour ceux qui jetteront l'éponge épuisés au mois de janvier.
- User5899Demi-dieu
Vous plaisantez ? :shock:Caspar Goodwood a écrit:Ah pour les langues je m'inscris en faux!
- User5899Demi-dieu
Toujours mesurés, les gens... C'est une insulte pure et simple, cette phrase en gras.kiwi a écrit:Ne serait-ce pas légèrement exagéré? Ou bien, ne sais-tu pas chercher dans un lexique? Non parce que ça va 5 minutes les énormités hein.V.Marchais a écrit:Oui, ML. Ce qui m'agace, en tant que parent, c'est le cahier (de SVT en l'occurrence) illisible, où tu ne distingues pas ce qui a permis de "construire" ( ) le cours (expériences, données, schémas..) et ce qu'il faut en retenir.
Je me souviens de ma tête (les élèves doivent s'en souvenir aussi) quand j'ai demandé à mes 5e de vérifier dans leur manuel d'Histoire la définition de féodalité. Ils m'ont répondu qu'il n'y en avait pas. Je les ai engueulés, je leur ai dit qu'ils étaient branques, que c'était pas possible, comme quand ils me prétendent que louange n'est pas dans le dictionnaire, et je leur ai arraché le manuel des mains. Ben ils avaient raison. Dans leur manuel, il n'y a plus le plus petit bout de cours. Pas la moindre définition. Aucune connaissance à se remettre sous la dent si on a besoin de vérifier un truc. Que des belles images, des docs et des questions. :shock:
Il n'y a plus de cours nulle part. Ni dans les livres, ni dans les cahiers. Comment lesdits cours pourraient-ils se retrouver dans la tête de nos élèves ?
En tout cas, la féodalité est une notion tout à fait ignorée d'un jeune lycéen. Et ne parlons pas des confusions nobles=riches, riches=nobles, 1789 : révolte des pauvres contre les riches...
- User5899Demi-dieu
Merci pour les autres disciplines (et passons sur le non-sens de cette phrase).Marie Laetitia a écrit:je suis curieuse de nature :lol: ça doit être lié au métier ou à la matière)
- User5899Demi-dieu
Ah ! Le smartphone, cette magnifique invention qui permet de photographier ce qui manquelinkus a écrit:Calmer-vous gentils collègues. Pour prouver ce que dit untel sur l'absence de cours sur un livre rien de tel que de prendre une photo avec son smartphone. :-)
- LouisBarthasExpert
atrium a écrit:
En primaire, utiliser un manuel et le suivre sont considérés par les formateurs comme une preuve irréfutable de fumisterie. Tout doit sortir de la tête du PE.
Bilan: des tonnes de photocopies dès l'école maternelle, des pochettes bourrées à craquer, des classeurs (dès le CP parfois!) en bazar, des porte-vues de lecture, des jeunes collègues épuisés qui ne savent plus sur quoi s'appuyer, persuadés qu'ils sont d'être nuls puisqu’ils ne sont évidemment pas capables de tout réinventer le soir et le week-end chez eux et des élèves de moins en moins autonomes faute de repères (et les manuels en sont un). Quelques IEN et CPC intelligents tentent de mettre le hola et d'éviter la catastrophe dans les circonscriptions les plus difficiles mais le discours dominant reste anti-manuel.
Beaucoup de jeunes collègues sont dans un état de surmenage stupéfiant. Ils passent leurs soirées et leurs week-ends devant leur ordinateur à préparer les exercices et les leçons à coller. La photocopieuse est le premier support de travail de l'enseignant à l'école, loin devant le tableau. Quant aux résultats...
Pourtant de bons manuels existent maintenant, il faudra les recenser.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Je pense que cette dérive ne concerne pas que les PE, un paquet d'enseignants du secondaire rechignent à utiliser le manuel pour tout un tas de raisons et frôlent le burn-out.
- User5899Demi-dieu
Vous vous croyez au tribunal ?Aevin a écrit:C'est vous qui avez avancé la thèse qu'il y avait un manuel qui ne donnait pas la définition de lé féodalité. C'est à vous de fournir la preuve.V.Marchais a écrit:Mais toi aussi, Isis, tu affirmes sans preuves. Tu pourrais scanner tout ce que tu as sous la main, tu passerais peut-être à côté du manuel en question.
Et depuis quand on est fondé à affirmer a priori que l'autre ment ? Cette manière de faire est grossière et ne me donne aucune envie de poursuivre une discussion où ce que j'affirme est mis en doute et où je suis sommée de le prouver.
- CondorcetOracle
C'est un point qui me paraît difficilement contestable.John a écrit:Le délestage des manuels et l'appel à la construction des savoirs par soi-même sont tout de même plutôt nets quand on compare les manuels des années 80 à ceux des années 2000.
En lettres et en langues, c'est particulièrement frappant.
En histoire, je n'ai pas assez de points de comparaison pour pouvoir juger.
- CondorcetOracle
Le mot de preuve avancé par les historiens du forum (coucou Abraxas ! ) est un peu abrupt mais je pense qu'ils (ou plutôt elles) l'auraient demandé aussi à un historien ou à quiconque. Il ne vise pas à te mettre en défaut ou à prouver que tu as tort mais plus probablement à contextualiser ton témoignage, c'est-à-dire à permettre d'en extraire des éléments susceptibles de nourrir, de nuancer, de faire progresser l'argumentation puisque rares sont les arguments justes dans l'absolu (en tous temps et tous lieux).V.Marchais a écrit:Reprenons.
J'ai parlé du cahier de SVT de mon fils. Je fais part d'une expérience. (Va-t-il falloir que je la prouve en photocopiant ledit cahier ?)
Puis j'ai parlé d'un manuel d'HG en particulier. Aucune généralisation. Je n'avance aucune thèse, j'apporte un témoignage. Particulier là encore. Certains peuvent ne pas le croire, grand bien leur fasse. Je ne reconnais à personne ici la légitimité pour me sommer de prouver ce dont je témoigne tout simplement. Tant pis. Nous en resterons là.
En ce qui concerne ma dernière phrase, "il n'y a plus de cours nulle part", je reconnais qu'il s'agit là d'une généralisation quelque peu caricaturale (à peine parfois) mais elle ne vise pas spécialement l'HG. Les Lettres et le reste y ont leur large part. De nombreux collègues ont témoigné ici (mais il conviendra d'en douter tant qu'ils ne l'auront pas prouvé) de l'indigence de la "trace écrite" qui fait suite à une étude de texte censément de niveau Seconde. Je m'inquiète d'une tendance générale, certainement à mettre en lien avec le manque de maîtrise de la langue écrite par les élèves.
Par contre, je reconnais très volontiers une chose, phénomène récent que j'ai pu observer (mais ciel, je ne peux en apporter aucune preuve...), c'est que le problème de la langue écrite est devenu tel qu'en HG, justement, nombreux sont les collègues qui se sont attelés très sérieusement à la question de la rédaction (je crois qu'on a d'ailleurs vu fleurir les formations sur le sujet) et font dans ce domaine un excellent travail, qu'il est très intéressant de prendre en compte dans notre travail d'écriture à nous, professeurs de Lettres.
Bref, je crois être capable de faire la part des choses.
- CondorcetOracle
+ 1000. Cette querelle intra-muros n'atteste pas d'une vigueur revendicative ni ne permet pas de dégager des mots d'ordre communs. A échanger des cartes de visite (argument d'autorité), nous oublions un peu vite que nous sommes dans le même bateau et qu'il prend de la gite.V.Marchais a écrit:Ou qu'ils pensent le faire en toute bonne foi.
Je vais dire une chose sans esprit de polémique, mais simplement parce que je voudrais mettre des mots sur une situation qui me trouble.
ML, je suis un peu au courant, qu'on écrit en HG. Ça fait un an que je conduis un travail en parallèle avec ma collègue directe, j'en ai parlé sur ce forum. Mais laisse tomber.
Ce qui me trouble, c'est que d'un côté, on rend à peu près impossible pour les profs de Lettres de travailler la rédaction. D'un autre côté, on insiste de plus en plus, en HG, sur la nécessité d'apprendre aux élèves à rédiger, on forme même les profs en ce sens (alors que je voudrais bien savoir quel prof de Lettres ici a eu la moindre formation sur la pédagogie de la rédaction). On va encore me dire que je vois le mal partout, mais dans un contexte où on nous vend de la polyvalence et de l'interdisciplinarité, je pense que ça va nous revenir en pleine figure.
Alors si je trouve très bien que les profs d'HG développent une pédagogie de la rédaction qui s'est presque complètement perdue en Français, si je pense que les collègues de Français qui le leur reprochent (?) n'avaient qu'à se bouger les fesses pour faire aussi bien, ce qui serait tout de même la moindre des choses pour des profs de Lettres, je n'en suis pas moins inquiète quant aux conclusions que nos grands décideurs vont tirer de cette situation paradoxale, organisée, à mon avis.
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
Contrairement au tribunal, l'histoire ne porte aucun jugement définitif et irrévocable. Je ne pense pas non plus qu'elle condamne ou qu'elle innocente car elle n'a pas de lois (contrairement aux autres sciences sociales et humaines). L'impossibilité d'observer deux fois un même fait implique à la fois une curiosité d'esprit (Dieu merci, les historiens n'en ont pas le monopole sinon la vie serait bien triste !) et une grande modestie (même remarque que précédemment). Néanmoins sans sources (et sans recoupement des sources), nous sommes aveugles (comme le seraient des journalistes dans la même situation).Cripure a écrit:Vous vous croyez au tribunal ?Aevin a écrit:C'est vous qui avez avancé la thèse qu'il y avait un manuel qui ne donnait pas la définition de lé féodalité. C'est à vous de fournir la preuve.V.Marchais a écrit:Mais toi aussi, Isis, tu affirmes sans preuves. Tu pourrais scanner tout ce que tu as sous la main, tu passerais peut-être à côté du manuel en question.
Et depuis quand on est fondé à affirmer a priori que l'autre ment ? Cette manière de faire est grossière et ne me donne aucune envie de poursuivre une discussion où ce que j'affirme est mis en doute et où je suis sommée de le prouver.
- Dr RaynalHabitué du forum
Si les manuels existants ne vous conviennent pas, faites donc les vôtres, utilisez les et publiez les sur le web.
Cela demande certes du travail, mais la joie ineffable de construire du "vrai" manuel, structuré, avec du cours, des textes de plus de trois lignes, et qui vous correspondent, ainsi qu'à votre vision de l'enseignement.
Refusez de vous soumettre aux diktat des pseudosciences de l'éducation, si bien relayés par des éditeurs serviles.
Imposez votre façon d'enseigner, c'est votre liberté pédagogique, c'est tout ce qu'il nous reste.
Nous n'avons à perdre que nos chaînes.
Cela demande certes du travail, mais la joie ineffable de construire du "vrai" manuel, structuré, avec du cours, des textes de plus de trois lignes, et qui vous correspondent, ainsi qu'à votre vision de l'enseignement.
Refusez de vous soumettre aux diktat des pseudosciences de l'éducation, si bien relayés par des éditeurs serviles.
Imposez votre façon d'enseigner, c'est votre liberté pédagogique, c'est tout ce qu'il nous reste.
Nous n'avons à perdre que nos chaînes.
- AudreyOracle
Si tu t'adresses à Véronique, je crois qu'elle ne t'a pas attendu pour faire son propre manuel… ;-)
- CondorcetOracle
Audrey a écrit:Si tu t'adresses à Véronique, je crois qu'elle ne t'a pas attendu pour faire son propre manuel… ;-)
- Marie LaetitiaBon génie
Est-ce se moquer des autres disciplines que de penser que ce sont des motifs différents qui nous font choisir celle-ci plutôt que celle-là? La recherche de la beauté et de la sagesse pour une matière, le raisonnement pour cette autre, la soif de savoir ce qui s'est passé avant et pourquoi pour une autre encore? :|Cripure a écrit:Merci pour les autres disciplines (et passons sur le non-sens de cette phrase).Marie Laetitia a écrit:je suis curieuse de nature :lol: ça doit être lié au métier ou à la matière)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Isis39Enchanteur
Je suis assez d'accord pour les motifs différents qui nous poussent à choisir une matière.Marie Laetitia a écrit:Est-ce se moquer des autres disciplines que de penser que ce sont des motifs différents qui nous font choisir celle-ci plutôt que celle-là? La recherche de la beauté et de la sagesse pour une matière, le raisonnement pour cette autre, la soif de savoir ce qui s'est passé avant et pourquoi pour une autre encore? :|Cripure a écrit:Merci pour les autres disciplines (et passons sur le non-sens de cette phrase).Marie Laetitia a écrit:je suis curieuse de nature :lol: ça doit être lié au métier ou à la matière)
- yogiSage
Isis39 a écrit:Je pense que Cripure est venu ici juste pour jeter de l'huile sur le feu....Marie Laetitia a écrit:Est-ce se moquer des autres disciplines que de penser que ce sont des motifs différents qui nous font choisir celle-ci plutôt que celle-là? La recherche de la beauté et de la sagesse pour une matière, le raisonnement pour cette autre, la soif de savoir ce qui s'est passé avant et pourquoi pour une autre encore? :|Cripure a écrit:Merci pour les autres disciplines (et passons sur le non-sens de cette phrase).
Bah comme d'hab!
Suis d'accord avec la personne qui parle des cours bordéliques dans le cahier. Quand ce qu'il faut retenir n'est pas clair pour les élèves et les adultes,c'est perturbant. Je pense que c'est d'abord la faute des IPR qui nous demandent d'appliquer des méthodes contre-productives et déstabilisantes du style "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?"
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- MalagaModérateur
Et pourtant, la féodalité est étudiée par tous les élèves de 5e de France (et de Navarre) et je suis certaine que mes collègues d'HG, comme moi, ne cessent de répéter que noble ne veut pas dire riche, que les nobles et les bourgeois ne sont pas les mêmes, qu'on peut appartenir au tiers-état et être riche, qu'on peut être noble et désargentée... Malheureusement, dans mon collège, une proportion importante d'élèves n'apprend pas ses cours, se contente de les lire vaguement avant le contrôle et ne comprend pas que l'histoire (comme l'ensemble des autres matières) s'apprend de manière précise.Cripure a écrit:Toujours mesurés, les gens... :roll:C'est une insulte pure et simple, cette phrase en gras.kiwi a écrit:Ne serait-ce pas légèrement exagéré? Ou bien, ne sais-tu pas chercher dans un lexique? Non parce que ça va 5 minutes les énormités hein.V.Marchais a écrit:Oui, ML. Ce qui m'agace, en tant que parent, c'est le cahier (de SVT en l'occurrence) illisible, où tu ne distingues pas ce qui a permis de "construire" ( ) le cours (expériences, données, schémas..) et ce qu'il faut en retenir.
Je me souviens de ma tête (les élèves doivent s'en souvenir aussi) quand j'ai demandé à mes 5e de vérifier dans leur manuel d'Histoire la définition de féodalité. Ils m'ont répondu qu'il n'y en avait pas. Je les ai engueulés, je leur ai dit qu'ils étaient branques, que c'était pas possible, comme quand ils me prétendent que louange n'est pas dans le dictionnaire, et je leur ai arraché le manuel des mains. Ben ils avaient raison. Dans leur manuel, il n'y a plus le plus petit bout de cours. Pas la moindre définition. Aucune connaissance à se remettre sous la dent si on a besoin de vérifier un truc. Que des belles images, des docs et des questions. :shock:
Il n'y a plus de cours nulle part. Ni dans les livres, ni dans les cahiers. Comment lesdits cours pourraient-ils se retrouver dans la tête de nos élèves ?
En tout cas, la féodalité est une notion tout à fait ignorée d'un jeune lycéen. Et ne parlons pas des confusions nobles=riches, riches=nobles, 1789 : révolte des pauvres contre les riches...
Si je fais un parallèle avec le français, nous corrigeons une quantité astronomique de fautes d'orthographe, de grammaire, de conjugaison, de syntaxe et pourtant je sais que mes collègues de français ne cessent d'enseigner cela à nos élèves et fournissent un boulot énorme pour que ces mêmes élèves s'améliorent.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
Je viens de regarder dans différents manuels de 5eme, seul le Bordas ne donne la définition de la féodalité mais comme tous les autres, propose une leçon sur le monde féodal.
Et totalement d'accord avec Malaga, et plus encore concernant son second paragraphe...
Et totalement d'accord avec Malaga, et plus encore concernant son second paragraphe...
- doctor whoDoyen
V.Marchais a écrit:Ou qu'ils pensent le faire en toute bonne foi.
Je vais dire une chose sans esprit de polémique, mais simplement parce que je voudrais mettre des mots sur une situation qui me trouble.
ML, je suis un peu au courant, qu'on écrit en HG. Ça fait un an que je conduis un travail en parallèle avec ma collègue directe, j'en ai parlé sur ce forum. Mais laisse tomber.
Ce qui me trouble, c'est que d'un côté, on rend à peu près impossible pour les profs de Lettres de travailler la rédaction. D'un autre côté, on insiste de plus en plus, en HG, sur la nécessité d'apprendre aux élèves à rédiger, on forme même les profs en ce sens (alors que je voudrais bien savoir quel prof de Lettres ici a eu la moindre formation sur la pédagogie de la rédaction). On va encore me dire que je vois le mal partout, mais dans un contexte où on nous vend de la polyvalence et de l'interdisciplinarité, je pense que ça va nous revenir en pleine figure.
Alors si je trouve très bien que les profs d'HG développent une pédagogie de la rédaction qui s'est presque complètement perdue en Français, si je pense que les collègues de Français qui le leur reprochent (?) n'avaient qu'à se bouger les fesses pour faire aussi bien, ce qui serait tout de même la moindre des choses pour des profs de Lettres, je n'en suis pas moins inquiète quant aux conclusions que nos grands décideurs vont tirer de cette situation paradoxale, organisée, à mon avis.
Enfin, pour faire le lien entre les manuels et le sujet de ce fil, je partage une autre réflexion que je me faisais cet après-midi en entendant une toute jeune collègue de Lettres, très sympa et pleine de bonne volonté, se plaindre qu'elle est déjà épuisée. Toute l'équipe lui a conseillé de s'appuyer davantage sur le manuel des élèves qu'elle trouve bien fait. Mais elle s'en dit incapable, dressée qu'elle a été à tout faire elle-même. Et je me disais que cette tyrannie du cours maison orchestrée par les IPR, au moins en Lettres, est un excellent moyen d'aliénation. Les profs lessivés, rincés, essorés - programme long sans adoucissant - n'ont plus la moindre énergie à investir dans quelque révolte que ce soit.
Qu'il y ait une arrière-pensée dans la tête des inspecteurs qui poussent les profs d'HG a faire écrire les élèves, c'est possible. Mais pour le coup, d'après ce que j'ai pu lire, c'est la réflexion didactique qui a précédé les injonctions hiérarchiques. Il faut lire notamment les réflexions de Didier Cariou (ex : http://lectures.revues.org/9810)
L'effort intéressant entrepris dans cette discipline ne peut que nous réjouir. On sait bien que si les élèves n'écrivent qu'en français, cela ne suffit pas.
J'irai plus loin. Je ne suis pas loin de penser que certaines sortes d'écriture (explications, raisonnements, etc.) s'enseignent mieux en HG, en sciences nat, voir en sciences physiques et en maths qu'en français. Leur objet est plus directement perçu comme une véritable objet de discours qu'un texte littéraire. En français, sauf rédaction sur le foot, la peine de mort ou l'usage des téléphones portables, on fait écrire des textes sur des textes. C'est trop "méta" pour une première approche du texte d'idées. Il y un risque de confusion entre l'objet et le discours sur l'objet.
MAIS les tentatives louables de nos collèges d'HG sont difficiles à mener et réclame une somme importante d'énergie et de temps. Ils ne peuvent que butter sur les compétences très faibles des élèves en écriture.
Au collège, à plus forte raison au lycée, c'est un peu tard pour apprendre à écrire ces sortes de texte. C'est à mon avis à l'école primaire et au début du collège qu'il faut que les matières autres que le français entrent en jeu dans ces apprentissages, le français servant d'appoint, de ressources réflexives, par la grammaire, les exercices d'écriture et de vocabulaire.
La spécificité de l'écriture littéraire doit, me semble-t-il, résider dans un premier temps dans l'écriture de récits fictifs, de descriptions, de dialogues et (on n'a pas le temps de le faire, on n'y pense pas assez, etc.) de vers. C'est dans un second temps qu'il faudrait que le français bénéficie des avancées faites ailleurs, et rende plus importants les exercices de commentaire de texte à l'écrit et de dissertation.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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