- Hermione0908Modérateur
J'ai redonné en seconde la définition de nature, de fonction, j'ai refait un cours sur la phrase simple, la phrase complexe, ai revu rapidement les différents types de subordonnées et survolé les liaisons entre propositions... Bon, dans un sens, j'aime ça enseigner la grammaire, donc quelque part, ça me fait plaisir, mais ce n'est pas le programme de seconde...Dalilah a écrit:J'avais entamé un petit récapitulatif sur la valeur des temps en début d'année avec les secondes. C'était juste avant que je ne m'aperçusse qu'ils n'en maîtrisaient pas la formation. Du coup, après un cours sur la morphologie du passé simple en demi-groupe la semaine dernière, je compte faire bouffer à mes secondes de longues heures d'analyse logique jusqu'à décembre. On va tout réviser. Aux grands maux les grands remèdesPauvreYorick a écrit:Si les élèves savaient ce qu'est un C.O.D. à la fin de la classe de 1re les moyennes du bac en philosophie seraient très différentes de ce qu'elles sont.MelanieSLB a écrit:plus grave encore, ne sont pas sûrs de savoir ce qu'est un COD.
Sinon, rapide sondage en classe entière cette semaine : "que faisiez-vous en grammaire au collège? -On n'en faisait pas m'dame, on faisait que des textes!" Voilà voilà. Je suis sûre qu'ils ont commenté moult images aussi
Tiens, du coup, j'ai trouvé ce que je fais demain en groupe : je vais ressortir mes polys d'AI d'il y a 4 ans, on va bosser un peu la langue.
- DalilahNiveau 6
Certes certes. Mais c'était pareil pour nous. Pourtant on n'a pas tout oublié. De deux choses l'une donc : soit cela vient de la manière dont on l'enseigne (à lier entre autre à la réduction du nombre d'heures et aux théories plus ou moins fumeuses de l'ORL), soit nos élèves sont moins intelligents que nous l'étions :-D
- gauvain31Empereur
Ça me donne envie d'aller élever des chèvres... Mais n'est-ce pas déjà le cas ??Hermione0908 a écrit:Je ne peux envisager d'enseigner les lettres avec 3 heures par semaine, c'est indécent. Et je ne veux pas faire du trans-pluri-disciplinaire à outrance, je ne suis pas professeur de transdisciplinaire, je suis certifiée de lettres modernes.
Ça me donne envie d'aller élever des chèvres...
Et je suis désespérée de voir que ce sont les élèves qui vont en pâtir. On se dirige tout droit vers un abêtissement de la masse, déjà bien entamé.
Je n'ai pas d'enfants, mais je crois que si j'en avais, je serais très très angoissée pour leur avenir.
Quant à l'abêtissement de masse il est voulu bien sûr : un peuple instruit est un peuple qui se révolte... D'où vient la révolution de Tunisie d'après toi? Des jeunes diplômés qui n'ont pas de travail. De plus seuls les parents fortunés pourront payer des cours du soir pour palier les manques de l’Éducation nationale augmentant encore plus les inégalités... réflexe de la classe dominante... pour combien de temps encore?
- gauvain31Empereur
Je pense personnellement que l'un découle de l'autre : je le vois dans ma matière la baisse du nombre d'heure va faire que nous ferons moins d'analyse d'expérience, moins de TP et donc des élèves qui arrivent de moins en moins autonomes, et que nous pourrons pas relever (ou difficilement) à cause du manque d'heures; Des élèves qui ont moins l'occasion d'exercer leur pensée, de raisonner seront oui au final des citoyens peu critiques ... mais n'est-ce pas le but ?? Travailler moins pour penser moins.....Dalilah a écrit:Certes certes. Mais c'était pareil pour nous. Pourtant on n'a pas tout oublié. De deux choses l'une donc : soit cela vient de la manière dont on l'enseigne (à lier entre autre à la réduction du nombre d'heures et aux théories plus ou moins fumeuses de l'ORL), soit nos élèves sont moins intelligents que nous l'étions :-D
- DalvaVénérable
Ben non, ce n'était pas pareil pour nous (ou alors je suis vraiment très vieille et je suis presque sûre que ce n'est pas vraiment le cas) : en arrivant au collège, j'avais parcouru TOUTE la grammaire française scolaire sauf la proposition subordonnée concessive, dont je me souviens encore parce que je l'ai découverte en 3e avec Mme F. bénie soit-elle.Dalilah a écrit:Certes certes. Mais c'était pareil pour nous. Pourtant on n'a pas tout oublié. De deux choses l'une donc : soit cela vient de la manière dont on l'enseigne (à lier entre autre à la réduction du nombre d'heures et aux théories plus ou moins fumeuses de l'ORL), soit nos élèves sont moins intelligents que nous l'étions :-D
En CM1 nous faisions de l'analyse logique et grammaticale de façon hebdomadaire et c'est M. C qui, cette année-là, nous a montré combien le passé simple ("Vous m'épatâtes, cher ami." "Hi hi, mes patates, hi hi !") et le subjonctif imparfait pouvaient être amusants.
Bien sûr, nos semaines n'étaient rythmées quasiment que par le français et les mathématiques. Nous chantions une fois par semaine au CM1, mais ne faisions pas de dessin. Au CM2, nous dessinions pas mal, mais ne chantions pas. L'histoire nous était racontée le samedi matin. Très peu de sciences (enfin, des leçons, quoi) et pourtant, arrivée au collège, je n'ai pas subi un traumatisme suffisant pour m'empêcher de réussir dans tout un tas de matières bizarres où les profs nous mettaient, sur ordre de l'IUFM, en "activité" et "en situation".
Aujourd'hui, les patates font rire mes 4e...
- barègesÉrudit
Et puisqu'on parle d'horaires planchers/plafond, j'ai vu certains messages ici qui disaient qu'il y a quelques décennies, un professeur certifié pouvait avoir un service plein avec deux sixièmes.
- DalvaVénérable
Tout à fait : 9 heures pour une sixième (3 heures en groupe complet et 3 heures dédoublées). Ca fait rêver, hein. Les rédactions tous les 15 jours, c'était de la rigolade, dans ces conditions.
- User17706Bon génie
... et du coup (comme beaucoup y insistent: j'ai encore lu aujourd'hui une interview de Luigi_B qui le rappelle) les professeurs de collège qui avaient ce service étaient en mesure de consacrer un temps tout à fait considérable à l'observation des travaux des élèves, à l'amélioration de leurs cours, etc. Non seulement les élèves avaient davantage d'heures, mais du fait de meilleures conditions de travail, ils avaient probablement, en un certain sens, de meilleurs professeurs: plus frais, plus attentifs...
- DalilahNiveau 6
Je me suis mal exprimée. Quand je disais "c'était pareil pour nous", je voulais dire qu'on oubliait aussi... tout en oubliant moins, il nous en restait quelque chose. C'est drôle, moi aussi j'ai découvert cette fameuse subordonnée concessive en 3eme, avec Mme M, prof proche de la retraite. Et je n'ai connu les joies de la véritable analyse logique qu'en CM2, avec une autre Mme M., qui prenait sa retraite à la fin de l'année (pour info j'ai fait mon CM2 en 1995/1996). Avant, j'avais eu droit au gloubi boulga déjà maître, fait d'approximations ("le COD répond à la question 'quoi?'", ce qui donne, en seconde 'Je suis méchant' =} méchant = COD ). On avait déjà renoncé au subjonctif imparfait aussi. Je pense que je l'ai appris en lisant les grands auteurs, comme finalement beaucoup de choses. D'ailleurs seuls les élèves qui lisent encore un peu ont une orthographe à peu près décente. Le cursus sanctionne finalement des aptitudes acquises en dehors de l'école.Dalva a écrit:Ben non, ce n'était pas pareil pour nous (ou alors je suis vraiment très vieille et je suis presque sûre que ce n'est pas vraiment le cas) : en arrivant au collège, j'avais parcouru TOUTE la grammaire française scolaire sauf la proposition subordonnée concessive, dont je me souviens encore parce que je l'ai découverte en 3e avec Mme F. bénie soit-elle.Dalilah a écrit:Certes certes. Mais c'était pareil pour nous. Pourtant on n'a pas tout oublié. De deux choses l'une donc : soit cela vient de la manière dont on l'enseigne (à lier entre autre à la réduction du nombre d'heures et aux théories plus ou moins fumeuses de l'ORL), soit nos élèves sont moins intelligents que nous l'étions :-D
En CM1 nous faisions de l'analyse logique et grammaticale de façon hebdomadaire et c'est M. C qui, cette année-là, nous a montré combien le passé simple ("Vous m'épatâtes, cher ami." "Hi hi, mes patates, hi hi !") et le subjonctif imparfait pouvaient être amusants.
Bien sûr, nos semaines n'étaient rythmées quasiment que par le français et les mathématiques. Nous chantions une fois par semaine au CM1, mais ne faisions pas de dessin. Au CM2, nous dessinions pas mal, mais ne chantions pas. L'histoire nous était racontée le samedi matin. Très peu de sciences (enfin, des leçons, quoi) et pourtant, arrivée au collège, je n'ai pas subi un traumatisme suffisant pour m'empêcher de réussir dans tout un tas de matières bizarres où les profs nous mettaient, sur ordre de l'IUFM, en "activité" et "en situation".
Aujourd'hui, les patates font rire mes 4e...
- User17706Bon génie
... et tu voudrais nous foutre nous foutre un coup de vieux que tu ne t'y prendrais pas autrementDalilah a écrit:pour info j'ai fait mon CM2 en 1995/1996
- DalvaVénérable
Tout à fait !
En 95, je passais mon bac !
Bon, donc les choses sont claires, je suis vieille, finalement. Fallait bien que ça arrive. D'ailleurs l'esthéticienne m'a refourgué pour la première fois l'autre jour un échantillon "anti-rides" (grade 2 )...
Peut-être qu'on oubliait aussi, mais je ne suis pas allée au bout de ma pensée : comme nous avions tout vu ou presque dès la primaire, d'abord ça rentrait mieux et ça restait plus longtemps, ensuite tout ce qui était abordé au collège en grammaire (ou presque) était de la répétition donc ancrait davantage dans le souvenir.
Par ailleurs, puisque beaucoup plus d'heures étaient consacrées à la grammaire en primaire, on pouvait travailler sur la répétition également, et l'automatisation.
En ce qui concerne le lien lecture/orthographe, je serai moins affirmative, car mes deux filles engloutissent des milliers de pages par mois mais, si l'aînée semble avoir une orthographe innée, la deuxième paraît presque dyslexique parfois (ce n'est pas le cas).
Évidemment, lire des choses bien écrite permet de rencontrer des mots et des formes qui sinon nous resteraient inconnues donc difficiles à écrire.
En 95, je passais mon bac !
Bon, donc les choses sont claires, je suis vieille, finalement. Fallait bien que ça arrive. D'ailleurs l'esthéticienne m'a refourgué pour la première fois l'autre jour un échantillon "anti-rides" (grade 2 )...
Peut-être qu'on oubliait aussi, mais je ne suis pas allée au bout de ma pensée : comme nous avions tout vu ou presque dès la primaire, d'abord ça rentrait mieux et ça restait plus longtemps, ensuite tout ce qui était abordé au collège en grammaire (ou presque) était de la répétition donc ancrait davantage dans le souvenir.
Par ailleurs, puisque beaucoup plus d'heures étaient consacrées à la grammaire en primaire, on pouvait travailler sur la répétition également, et l'automatisation.
En ce qui concerne le lien lecture/orthographe, je serai moins affirmative, car mes deux filles engloutissent des milliers de pages par mois mais, si l'aînée semble avoir une orthographe innée, la deuxième paraît presque dyslexique parfois (ce n'est pas le cas).
Évidemment, lire des choses bien écrite permet de rencontrer des mots et des formes qui sinon nous resteraient inconnues donc difficiles à écrire.
- henrietteMédiateur
En 95, j'interrogeais au bac de français (et même pas pour la première fois)...
- DalilahNiveau 6
Haha . Ma foi, je suis encore jeune c'est vrai! Je voulais simplement rappeler que j'ai été moi-même victime en tant qu'élève des nouveaux programmes... Quand je lis 9 heures de français en 6eme, ça me laisse songeuse...PauvreYorick a écrit:... et tu voudrais nous foutre nous foutre un coup de vieux que tu ne t'y prendrais pas autrementDalilah a écrit:pour info j'ai fait mon CM2 en 1995/1996
- DalvaVénérable
henriette a écrit:En 95, j'interrogeais au bac de français (et même pas pour la première fois)...
- NuitsFidèle du forum
Eh bien j'ai réagi exactement de la même manière que toi. Malheureusement, je me suis arrêtée au point 3. Et depuis qu'on m'a expliqué que je devais être au service des élèves comme la caissière est au service des clients, ça ne risque pas de changer. Pas tant que ces propos n'auront pas été dénoncés par Peillon voire Hollande lui-même dans une allocution toute officielle. Autant dire jamais...Dalva a écrit:Réaction en cascade :
1) j'ai les larmes aux yeux mais je me retiens ;
2) il faut que je sauve ma peau, je ne veux pas finir comme notre collègue qui n'a pas voulu faire une rentrée de plus ;
3) je suis égoïste mais là, tout de suite, je pense à mes enfants, qu'est-ce qu'on va pouvoir faire, est-ce qu'il faut tout de suite créer une école privée hors contrat qui permette à l'enseignant d'enseigner ?
4) non, reprends-toi, il y a aussi les enfants des autres.
Je me sentais bien, justement, depuis le milieu d'année dernière, on arrêtait d'insister si fort sur le LPC, je me disais qu'ils allaient bien finir par abandonner...
Quoi qu'il en soit et quelle que soit ma volonté de continuer au mieux et au plus long, je sais que je ne pourrai pas assumer ni supporter d'enseigner les lettres avec des horaires plus bas que les planchers d'aujourd'hui, ni de retomber dans les bricolages type IDD et groupes de projets ou je ne sais quoi. Mon unique heure d'AP me suffit pour déprimer.
Quant à la réaction possible, je suis désolée Véro, mais je n'y crois plus du tout. J'aimerais, mais je n'y crois pas. Toi comme moi et comme d'autres ici savons trop bien comment enseignent (et ce qu'enseignent, surtout) de nombreux collègues de lettres. Ma fille arrive en 4e et n'a jamais approché de près ou de loin ce qui peut ressembler à une explication de texte. Elle découvre cette année... Par contre, je crois qu'elle maîtrise à fond la valeur des temps, pas de problème.
En ce moment, je commence à rechercher une porte de sortie. Moi non plus, je ne veux pas finir comme notre collègue.
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- NuitsFidèle du forum
C'est ce que j'essaie de dire à qui veut l'entendre, mais qui veut l'entendre ?V.Marchais a écrit:Ouaip.
Le problème, c'est que la plupart des collègues entonnent le choeur joyeux des louanges de l'interdisciplinarité et de la pédagogie de projet tellement plus ludique.
Chez les profs de Lettres, qui peuvent difficilement occulter complètement sous des Zactivités les difficultés en lecture et en écriture des élèves, la vision des choses est, pas toujours, mais souvent différente.
Alors à la limite, si les autres veulent partouzer, comme dirait Cripure, qu'ils s'amusent. Mais qu'ils nous laissent bosser tranquilles, qu'ils fassent leurs cochonneries entre eux sans toucher à nos horaires.
Ça tourne à l'injonction paradoxale, le discours de l'IG, qui ressasse en boucle "Faites-les écrire" et nous enlève tout temps pour rendre cela possible et pour simplement apprendre aux élèves à écrire. L'écart entre ce qu'on ne demande et la réalité des capacités des élèves ne cesse de se creuser. On nous met en situation d'échec programmé, comme les salariés de France Telecom. Et ça, je crois que les collègues des autres matières ont du mal à le concevoir.
Vous croyez que ce serait possible, un mouvement de grève des seuls profs de Lettres, pour faire entendre les difficultés spécifiques liés à leur matière ?
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- ErgoDevin
C'est tout le paradoxe:
- rester et se battre contre des moulins à vent pour éviter la chute complète
- partir et laisser le champ libre à tous ceux qui participent à cette chute...
- rester et se battre contre des moulins à vent pour éviter la chute complète
- partir et laisser le champ libre à tous ceux qui participent à cette chute...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Padre P. LucasNiveau 10
Oh , les profs de Lettres, vous n'avez pas le monopole de la souffrance au travail !Zenxya a écrit:D'après ce que j'ai entendu il y a aussi des problèmes en math, physique et n'oublions pas les collègues de STI qui doivent désormais enseigner des matières pour lesquelles ils n'ont pas été formés. Alors un mouvement de grève pourrait être suivi par beaucoup de mécontents.V.Marchais a écrit:
Vous croyez que ce serait possible, un mouvement de grève des seuls profs de Lettres, pour faire entendre les difficultés spécifiques liés à leur matière ?
Les autres non plus d'ailleurs ...
Des mécontents, on en trouve de la maternelle à l'université même s'ils ne sont pas tant que ça en proportion.
- OsmieSage
C'est très juste ; à quand les sauts des profs de Lettres par les fenêtres ?V.Marchais a écrit:Ouaip.
Le problème, c'est que la plupart des collègues entonnent le choeur joyeux des louanges de l'interdisciplinarité et de la pédagogie de projet tellement plus ludique.
Chez les profs de Lettres, qui peuvent difficilement occulter complètement sous des Zactivités les difficultés en lecture et en écriture des élèves, la vision des choses est, pas toujours, mais souvent différente.
Alors à la limite, si les autres veulent partouzer, comme dirait Cripure, qu'ils s'amusent. Mais qu'ils nous laissent bosser tranquilles, qu'ils fassent leurs cochonneries entre eux sans toucher à nos horaires.
Ça tourne à l'injonction paradoxale, le discours de l'IG, qui ressasse en boucle "Faites-les écrire" et nous enlève tout temps pour rendre cela possible et pour simplement apprendre aux élèves à écrire. L'écart entre ce qu'on ne demande et la réalité des capacités des élèves ne cesse de se creuser. On nous met en situation d'échec programmé, comme les salariés de France Telecom. Et ça, je crois que les collègues des autres matières ont du mal à le concevoir.
Vous croyez que ce serait possible, un mouvement de grève des seuls profs de Lettres, pour faire entendre les difficultés spécifiques liés à leur matière ?
Les profs de maths auraient aussi une belle grève à faire. C'est l'instruction qui est attaquée : c'est voulu, pensé, organisé. Un minimum de vernis d'instruction et hop ! corvéable à vie avec un salaire minable : de quoi survivre et se distraire un peu. Panem et circenses, encore et toujours !
C'est à vomir.
- OsmieSage
Mais oui, essentiellement sur des pubs, même !V.Marchais a écrit:Provence a écrit: "en français, maintenant, vous bossez essentiellement sur des images, non?"
- OsmieSage
Le niveau disciplinaire obtenu avec le master MEEF sera bas, insuffisant. Trois ans de disciplinaire, deux ans de machins flous.barèges a écrit:A croiser avec ce qui se fait et se prépare dans les espés, et avec les maquettes des nouveaux CAPES.
Les premières promotions de professeurs formés en espé vont arriver au moment de la mise en oeuvre des nouveaux programmes. On peut voir le processus dans l'autre sens : les nouveaux programmes seront faits pour être enseignés par ces nouvelles promotions de professeurs, dans la couleur idéologique et politique qui est celle des espés et des CAPES 2014 et suivants.
Un seul élément parmi d'autres : la mention de la matière du concours n'apparaît plus au premier chef dans les master enseignement. Les étudiants sont inscrits en master MEEF mention PE, PLC, PLP, CPE. En sous-sous-sous- titre du diplôme qu'ils préparent apparaît (pour l'instant) la matière, lettres, maths, etc.
La monovalence vit ses dernières heures. Les programmes, dans cette hypothèse, seront adaptés à ce principe d'économie. Inter-disciplinarité à tout crin, blocs horaires de deux ou trois matières mixées ("humanités", "sciences-maths"), horaires disciplinaires diminués, ça ne paraîtrait pas absurde ni si irréaliste.
- ClarianzEmpereur
pourquoi ne signerions tous pas une lettre de démission?
un courrier collectif de lutte contre les nouvelles réformes qui font disparaître l'élève?
un courrier collectif de lutte contre les nouvelles réformes qui font disparaître l'élève?
_________________
Mama's Rock
- ClarianzEmpereur
Janne a écrit:
C'est très juste ; à quand les sauts des profs de Lettres par les fenêtres ?
Les profs de maths auraient aussi une belle grève à faire. C'est l'instruction qui est attaquée : c'est voulu, pensé, organisé. Un minimum de vernis d'instruction et hop ! corvéable à vie avec un salaire minable : de quoi survivre et se distraire un peu. Panem et circenses, encore et toujours !
C'est à vomir.
je partage totalement ton point de vue
_________________
Mama's Rock
- V.MarchaisEmpereur
Tu as raison, Padre, et ce n'est pas le sens de mon propos.
Ce que je veux dire, c'est que, si j'en juge par ce que je vois dans mon collège, les collègues des autres disciplines, quelle que soit leur "orientation pédagogique", et donc leur degré d'harmonie avec le système en place, arrivent tant bien que mal à faire quelques activités gratifiantes avec nos élèves, massivement en grande détresse linguistique, déjà à l'oral, a fortiori à l'écrit. Ils sont nombreux à ne pas comprendre un texte simple de plus de 4 lignes, à ne pas savoir écrire une phrase correcte, encore moins aligner 3 ou4 phrases de façon logique. Malgré cela, les collègues d'Histoire, qui travaillent beaucoup à partir de documents imagés, arrivent à faire parler, voire vaguement écrire, à partir de ces images. Idem en SVT, où l'on demande de formuler des observations à partir de schémas, etc.
Je pense que c'est plus difficile en maths où les lacunes aussi bien en calcul qu'en vocabulaire (mes 6e ignorent le sens des mots centre ou diagonale...) créent vite des blocages énormes.
Mais en Français, on en arrive à un point où l'on ne peut plus se raccrocher à rien. On n'arrive plus à rien faire en rapport avec les attentes du collège. J'ai fait ma première éval de lecture sur la poésie avec un texte de niveau CE, presque une comptine, et plutôt que de me résigner à lire des réponses non rédigées ou rédigées n'importe comment, j'ai imposé des débuts de phrase pour chaque réponse. Mes premières rédactions font 8 lignes (et les élèves, qui n'ont jamais rédigé, suent sang et eau pour répondre à mes exigences redoutables : majuscule, point, verbe conjugué, sens phrase à phrase et sens général), il nous a fallu 2 heures pour accoucher (dans la douleur) de ces huit lignes. Nous faisons de nombreux exercices sur la rédaction de la phrase. Je ne peux pas aller au-delà pour l'instant. Il y a un gouffre entre ce que je suis censée faire et ce que je peux faire. Et je n'ai aucune activité à laquelle me raccrocher pour donner aux élèves ou à moi-même l'impression d'être un peu à l'aise, de réussir.
J'ai une collègue d'HG extra (celle avec qui je conduis le projet d'écriture en commun), elle souffre comme moi des choix délirants de l'EN, elle lutte comme elle le peut. En ce sens, je suis d'accord avec toi. Mais en classe, elle en convient elle-même, elle est moins souvent mise en situation d'impuissance, même si "le passage à l'écrit" est aussi laborieux chez elle que chez moi. Elle a pour elles, sans déroger à son programme, toutes les ressources des docs imagés, les jeux de rôle en EC...
L'écrit, en Français, au collège, nous y sommes confrontés en permanence. On lit, on explique, on écrit, on rédige. Pas moyen de faire autre chose.
Ou alors si, si on cède aux sirènes de l'analyse d'image et du débat oral inepte à tout crin.
J'vais p'têt m'y mettre, finalement.
Ce que je veux dire, c'est que, si j'en juge par ce que je vois dans mon collège, les collègues des autres disciplines, quelle que soit leur "orientation pédagogique", et donc leur degré d'harmonie avec le système en place, arrivent tant bien que mal à faire quelques activités gratifiantes avec nos élèves, massivement en grande détresse linguistique, déjà à l'oral, a fortiori à l'écrit. Ils sont nombreux à ne pas comprendre un texte simple de plus de 4 lignes, à ne pas savoir écrire une phrase correcte, encore moins aligner 3 ou4 phrases de façon logique. Malgré cela, les collègues d'Histoire, qui travaillent beaucoup à partir de documents imagés, arrivent à faire parler, voire vaguement écrire, à partir de ces images. Idem en SVT, où l'on demande de formuler des observations à partir de schémas, etc.
Je pense que c'est plus difficile en maths où les lacunes aussi bien en calcul qu'en vocabulaire (mes 6e ignorent le sens des mots centre ou diagonale...) créent vite des blocages énormes.
Mais en Français, on en arrive à un point où l'on ne peut plus se raccrocher à rien. On n'arrive plus à rien faire en rapport avec les attentes du collège. J'ai fait ma première éval de lecture sur la poésie avec un texte de niveau CE, presque une comptine, et plutôt que de me résigner à lire des réponses non rédigées ou rédigées n'importe comment, j'ai imposé des débuts de phrase pour chaque réponse. Mes premières rédactions font 8 lignes (et les élèves, qui n'ont jamais rédigé, suent sang et eau pour répondre à mes exigences redoutables : majuscule, point, verbe conjugué, sens phrase à phrase et sens général), il nous a fallu 2 heures pour accoucher (dans la douleur) de ces huit lignes. Nous faisons de nombreux exercices sur la rédaction de la phrase. Je ne peux pas aller au-delà pour l'instant. Il y a un gouffre entre ce que je suis censée faire et ce que je peux faire. Et je n'ai aucune activité à laquelle me raccrocher pour donner aux élèves ou à moi-même l'impression d'être un peu à l'aise, de réussir.
J'ai une collègue d'HG extra (celle avec qui je conduis le projet d'écriture en commun), elle souffre comme moi des choix délirants de l'EN, elle lutte comme elle le peut. En ce sens, je suis d'accord avec toi. Mais en classe, elle en convient elle-même, elle est moins souvent mise en situation d'impuissance, même si "le passage à l'écrit" est aussi laborieux chez elle que chez moi. Elle a pour elles, sans déroger à son programme, toutes les ressources des docs imagés, les jeux de rôle en EC...
L'écrit, en Français, au collège, nous y sommes confrontés en permanence. On lit, on explique, on écrit, on rédige. Pas moyen de faire autre chose.
Ou alors si, si on cède aux sirènes de l'analyse d'image et du débat oral inepte à tout crin.
J'vais p'têt m'y mettre, finalement.
- V.MarchaisEmpereur
Je pense que l'EN serait ravie de les accepter, ces démissions, et de nous remplacer par des contractuels ou tout simplement par les jeunes collègues fraîchement émoulus des ESPE et dressés au bon usage du parfait professeur exécutant.Clarianz a écrit:pourquoi ne signerions tous pas une lettre de démission?
Personnellement, malgré tout mon dépit, je ne peux me résoudre à abandonner le terrain aux Méchants.
- OsmieSage
J'ai 33 ans et j'estime avoir déjà bien subi la sous-instruction au collège et au lycée ; les copines de mon âge également. J'ai dû m'instruire seule (enfin, sans l'école) et je continue. Quand je vois ce que j'ai "appris" au collège et au lycée en Lettres, c'est proche du néant, et je n'exagère pas.Oudemia a écrit:J'avais un mauvais pressentiment, il se confirme maintenant.
Pour moi, stricto sensu, je vais bientôt être hors-jeu, la catastrophe se fera sans moi.
Mais j'ai une flopée de petits-enfants dont la moitié n'est pas encore au collège, ce sont ceux-là qui vont subir... Ceux-là et tous les autres
C'est la continuité de ce système inégalitaire : en fonction de la famille dans laquelle tu nais, ta vie sera plus ou moins facile, mais il ne faut plus compter sur les destins scolaires à la Azouz Begag (je ne parle même pas de Camus...). Le pauvre Azouz serait en ZEP ou en ECLAIR aujourd'hui à étudier du slam en français et des clips de Beyoncé en HDA...super.
Ce qui est fait de l'EN est vraiment dégueulasse.
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