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- V.MarchaisEmpereur
J'ai eu envie de créer un fil pour vous saper le moral pour rassembler tous les indices que nous avons sur les programmes à venir.
Je le dis sans fard : mon souhait est de susciter une réaction avant qu'il ne soit trop tard.
Je veux bien bloquer les rues avec ma voiture. Mais je crains que beaucoup de crétins, au sens brighellien du terme, n'applaudissent à ce qui se dessine.
Alors on nous consulte, on nous promet qu'on nous écoute, que rien n'est plié.
Pendant ce temps-là, voici ce que m'écrit une collègue de l'académie de Toulouse. Jugez par vous-même.
Peut-être qu'ils ont trop bu, à Toulouse. Ou peut-être qu'ils ont fuité, eux aussi.
Parce que c'est tout de même sacrément cohérent avec tous les autres indices.
Je le dis sans fard : mon souhait est de susciter une réaction avant qu'il ne soit trop tard.
Je veux bien bloquer les rues avec ma voiture. Mais je crains que beaucoup de crétins, au sens brighellien du terme, n'applaudissent à ce qui se dessine.
Alors on nous consulte, on nous promet qu'on nous écoute, que rien n'est plié.
Pendant ce temps-là, voici ce que m'écrit une collègue de l'académie de Toulouse. Jugez par vous-même.
Dans l'académie de Toulouse, donc, l'équipe de l'IA se sent fondée à affirmer que l'on passera à des horaires plafonnés, discutables établissement par établissement.En début de semaine, le staf de l'IA est venu rencontrer le conseil pédagogique. Deux choses importantes:
1. Ce serait la fin du tabou sur les "classes de niveaux".
2. Une vraie révolution : nous passerions des "horaires plancher" à des "horaires plafond". Bref, au moment de la discussion sur les DGH à venir nous pourrions organiser ces horaires , insister sur telle ou telle matière, rogner sur une autre...
Je suis à la fois alarmée et étonnée.
Peut-être qu'ils ont trop bu, à Toulouse. Ou peut-être qu'ils ont fuité, eux aussi.
Parce que c'est tout de même sacrément cohérent avec tous les autres indices.
- V.MarchaisEmpereur
Confrontons les éléments dont nous disposons. Le premier qui, à partir de ces indices, devine le contenu de la réforme, gagne une retraite immédiate, eût-il 24 ans.
- Des IA viennent vous parler d'horaires plafond, de DHG négociable à l'interne.
- Par ailleurs, la DGESCO a annoncé sans ambiguïté, y compris aux éditeurs scolaires, sa volonté de réviser les horaires disciplinaires afin de mettre les contenus en conformité avec le socle commun et le travail par tâches complexes. Aux éditeurs, cette orientation a été présentée comme déjà décidée. C'est le détail, qui est désormais en discussion, les modalités concrètes, pas l'orientation générale. On peut considérer que c'est très vague, mais pas tant que ça si on met bout à bout tous les indices dont on dispose.
- L'UNSA a défendu, tout au long de la consultation des syndicats durant la période de préparation de ces programmes, une généralisation de ce qui s'est fait dans les "écoles du socle", à savoir : des horaires plafond (tiens, tiens...) pour les disciplines et la possibilité de dégager ces heures sur ces horaires disciplinaires pour "financer" des projets interdisciplinaires, travailler "autrement", enfin, vous voyez le genre. (Tu me corrigeras si je me trompe, Celeborn.)
- On organise des "assises de l'éducation prioritaires" en demandant aux professeurs de creuser leur propre tombe, c'est-à-dire de répondre à des questions à peine orientées sur la manière de "rendre incontournable le travail en équipe", de "travailler la maîtrise de la langue dans toutes les disciplines", et où on met à toutes les sauces une interdisciplinarité présentée comme une panacée.
Alors je ne suis pas dans le secret des dieux, comme tout le monde, j'apprendrai au printemps 2014 la teneur exacte des nouveaux programmes, horaires et cycles.
Mais à ce point de cohérence, il faut être un peu con-con pour ne pas comprendre ce qui est dans les tuyaux et qu'on s'évertue déjà à nous faire avaler, en commençant par essayer de nous faire croire que ce serait ce que nous plébiscitons.
Alors je joue, j'aimerais bien gagner une retraite immédiate, moi, parce que "Emploi d'Avenir Professeur", je trouve de plus en plus que ça fait oxymore.
Rentrée 2014 : J'ai dans chacune de mes classes de ZEP 30 élèves (dont 3 NF, 1 NSA, 2 ITEP - pas de place -, 4 SEGPA et 20 dyslexiques) et 3 heures de Français. J'ai donc 5 classes (6 si je sus certifié).
Eh bien j'espère que je l'ai gagnée, ma retraite.
- Des IA viennent vous parler d'horaires plafond, de DHG négociable à l'interne.
- Par ailleurs, la DGESCO a annoncé sans ambiguïté, y compris aux éditeurs scolaires, sa volonté de réviser les horaires disciplinaires afin de mettre les contenus en conformité avec le socle commun et le travail par tâches complexes. Aux éditeurs, cette orientation a été présentée comme déjà décidée. C'est le détail, qui est désormais en discussion, les modalités concrètes, pas l'orientation générale. On peut considérer que c'est très vague, mais pas tant que ça si on met bout à bout tous les indices dont on dispose.
- L'UNSA a défendu, tout au long de la consultation des syndicats durant la période de préparation de ces programmes, une généralisation de ce qui s'est fait dans les "écoles du socle", à savoir : des horaires plafond (tiens, tiens...) pour les disciplines et la possibilité de dégager ces heures sur ces horaires disciplinaires pour "financer" des projets interdisciplinaires, travailler "autrement", enfin, vous voyez le genre. (Tu me corrigeras si je me trompe, Celeborn.)
- On organise des "assises de l'éducation prioritaires" en demandant aux professeurs de creuser leur propre tombe, c'est-à-dire de répondre à des questions à peine orientées sur la manière de "rendre incontournable le travail en équipe", de "travailler la maîtrise de la langue dans toutes les disciplines", et où on met à toutes les sauces une interdisciplinarité présentée comme une panacée.
Alors je ne suis pas dans le secret des dieux, comme tout le monde, j'apprendrai au printemps 2014 la teneur exacte des nouveaux programmes, horaires et cycles.
Mais à ce point de cohérence, il faut être un peu con-con pour ne pas comprendre ce qui est dans les tuyaux et qu'on s'évertue déjà à nous faire avaler, en commençant par essayer de nous faire croire que ce serait ce que nous plébiscitons.
Alors je joue, j'aimerais bien gagner une retraite immédiate, moi, parce que "Emploi d'Avenir Professeur", je trouve de plus en plus que ça fait oxymore.
Rentrée 2014 : J'ai dans chacune de mes classes de ZEP 30 élèves (dont 3 NF, 1 NSA, 2 ITEP - pas de place -, 4 SEGPA et 20 dyslexiques) et 3 heures de Français. J'ai donc 5 classes (6 si je sus certifié).
Eh bien j'espère que je l'ai gagnée, ma retraite.
- ProvenceEnchanteur
Des horaires plancher aux horaires plafond, on sait très bien comment ça finit: des plafonds jamais atteints, des horaires minables dans toutes les matières et, dans tous les cas, des horaires plus qu'insuffisants en français. Et plus de latin, bien sûr.
Quand les profs de français auront tous cinq ou six classes, il ne faudra pas rêver: les élèves maîtriseront leur propre langue encore moins qu'aujourd'hui.
Quand les profs de français auront tous cinq ou six classes, il ne faudra pas rêver: les élèves maîtriseront leur propre langue encore moins qu'aujourd'hui.
- V.MarchaisEmpereur
À propos du latin, Provence, l'article d'une copine :
http://blogs.mediapart.fr/blog/lespierresvivesorangefr/120913/il-est-interdit-detudier-le-latin-bordeaux
http://blogs.mediapart.fr/blog/lespierresvivesorangefr/120913/il-est-interdit-detudier-le-latin-bordeaux
- ProvenceEnchanteur
Je crois que, si un jour je devais quitter le navire, ce ne serait pas par lassitude de l'enseignement mais parce que je ne supporterais plus de ne pouvoir exercer mon métier convenablement.
- CowabungaHabitué du forum
Véronique, je te déteste.
Pour les assises de l'éducation prioritaire, je ne crois pas qu'on nous demande de creuser notre tombe : je crois que la synthèse est écrite depuis longtemps et qu'on fait semblant de nous consulter pour nous faire croire que ça vient de nous (et que nous sommes trop cons).
Mon principal a l'air d'avoir ses entrées du côté des secrets d'alcôve. Je vais voir si je peux lui tirer quelques vers du nez.
Pour les assises de l'éducation prioritaire, je ne crois pas qu'on nous demande de creuser notre tombe : je crois que la synthèse est écrite depuis longtemps et qu'on fait semblant de nous consulter pour nous faire croire que ça vient de nous (et que nous sommes trop cons).
Mon principal a l'air d'avoir ses entrées du côté des secrets d'alcôve. Je vais voir si je peux lui tirer quelques vers du nez.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- V.MarchaisEmpereur
Même chose pour moi.
J'ai ce métier dans la peau. Je ne me vois pas faire autre chose. Mais je ne me vos pas le faire n'importe comment non plus.
J'ai ce métier dans la peau. Je ne me vois pas faire autre chose. Mais je ne me vos pas le faire n'importe comment non plus.
- V.MarchaisEmpereur
Bien sûr, Cowabunga. Tout le démontre.Cowabunga a écrit:
Pour les assises de l'éducation prioritaire, je ne crois pas qu'on nous demande de creuser notre tombe : je crois que la synthèse est écrite depuis longtemps et qu'on fait semblant de nous consulter pour nous faire croire que ça vient de nous (et que nous sommes trop cons).
Quand nous creusons notre tombe, c'est quand nous acceptons de répondre au questionnaire au lieu de le boycotter, apportant ainsi notre caution à cette mascarade et rendant d'autant plus difficile toute contestation ultérieure.
Et n'hésite pas à nous partager les infos éventuelles.
- MarieLNeoprof expérimenté
Je suis officiellement déprimée.V.Marchais a écrit:J'ai eu envie de créer un fil pour vous saper le moral
Et en colère. Du coup, une lueur d'espoir quand même : ça s'est vu, et d'autres collègues ont dit ce qu'ils avaient sur le cœur. Beaucoup plus de collègues que d'ordinaire.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- V.MarchaisEmpereur
Je cite mes sources, à la demande d'un collègue.
Je précise que, si mes indices restent fragmentaires, ils émanent tous de sources sûres.
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Je précise que, si mes indices restent fragmentaires, ils émanent tous de sources sûres.
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Source : collègue qui était présente (pas l'homme qui a vu l'homme qui a vu la collègue...) à la réunion de bassin avec l'IA. Je précise qu'il s'agit de l'IA de Toulouse. D'autres collègues de cette académie sont peut-être présents sur ce forum et pourront alors confirmer.Des IA viennent vous parler d'horaires plafond, de DHG négociable à l'interne.
Source, la DGESCO via Nathan, mon éditeur, qui a réunit ses auteurs pour leur faire part des orientations à prendre en compte pour la réédition des manuels. Dans l'ordre : la DGESCO a réuni les éditeurs scolaires pour les informer des orientations de la réforme. Puis les éditeurs en informent leurs auteurs. Autant dire que personne, là-dedans, n'a intérêt à raconter de conneries.- Par ailleurs, la DGESCO a annoncé sans ambiguïté, y compris aux éditeurs scolaires, sa volonté de réviser les horaires disciplinaires afin de mettre les contenus en conformité avec le socle commun et le travail par tâches complexes. Aux éditeurs, cette orientation a été présentée comme déjà décidée. C'est le détail, qui est désormais en discussion, les modalités concrètes, pas l'orientation générale. On peut considérer que c'est très vague, mais pas tant que ça si on met bout à bout tous les indices dont on dispose.
Source : certain délégué national de certain syndicat, présent sur ce forum qui me corrigera si j'ai mal interprété ses propos, mais ça m'étonnerait.
- L'UNSA a défendu, tout au long de la consultation des syndicats durant la période de préparation de ces programmes, une généralisation de ce qui s'est fait dans les "écoles du socle", à savoir : des horaires plafond (tiens, tiens...) pour les disciplines et la possibilité de dégager ces heures sur ces horaires disciplinaires pour "financer" des projets interdisciplinaires, travailler "autrement", enfin, vous voyez le genre.
Source : les documents officiels diffusés par le MEN pour la conduite de ces "assises", notamment le "constat diagnostic" qui répète à l'envi que le travail interdisciplinaire donne des résultats MER-VEIL-LEUX et demande, je ne l'invente pas, c'est une citation textuelle, "comment le rendre incontournable", et autres perles du même questionnaire / diagnostic. Il serait long d'en recenser toutes les affirmations ou mêmes questions pleines de sous-entendus redoutables, mais je pense qu'on doit en trouver le texte sur le site du MEN. Je vais essayer de le trouver et je mettrai un lien pour tous ceux qui n'ont pas eu la chance de lire cette prose inoubliable.
- On organise des "assises de l'éducation prioritaires" en demandant aux professeurs de creuser leur propre tombe, c'est-à-dire de répondre à des questions à peine orientées sur la manière de "rendre incontournable le travail en équipe", de "travailler la maîtrise de la langue dans toutes les disciplines", et où on met à toutes les sauces une interdisciplinarité présentée comme une panacée.
- ChocolatGuide spirituel
Ça y est, je suis en colère !
Moi aussi, j'ai ce métier dans la peau, et il est hors de question, pour moi aussi, de le faire n'importe comment !
Rhaaaaa !
Moi aussi, j'ai ce métier dans la peau, et il est hors de question, pour moi aussi, de le faire n'importe comment !
Rhaaaaa !
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- littlemaryDoyen
Conseil pédagogique hier : le CDE a évoqué brièvement ces horaires "plafond" et une annualisation du temps de travail sans en préciser plus...
- V.MarchaisEmpereur
Ça se confirme.
Tu es dans quelle académie, Littlemary ?
Tu es dans quelle académie, Littlemary ?
- AudreyOracle
Mon Dieu…
Je ne me vois plus faire ce métier sans grec, sans latin, sans français, sans sérieux…
Mais que vais-je devenir…? Que vont devenir les élèves? Qu'allons-nous tous devenir…?
Je ne me vois plus faire ce métier sans grec, sans latin, sans français, sans sérieux…
Mais que vais-je devenir…? Que vont devenir les élèves? Qu'allons-nous tous devenir…?
- Luigi_BGrand Maître
J'ajoute que le rapport de la Cour des comptes, approuvé "mille fois" par Yves Durand, le rapporteur PS de la loi sur la refondation de l'école à l'Assemblée, préconise, pour une meilleure adaptation aux rythmes de l'apprentissage bien sûr, "l’adaptabilité des emplois du temps et du contenu même des programmes" (p. 36).
Pour le reste :
Pour le reste :
p. 12 a écrit:La définition des missions attendues des enseignants, la répartition des postes entre les établissements, la façon dont les affectations sont décidées, le soutien dont ceux-ci bénéficient tout au long de leur carrière comme leur niveau de rémunération ou leur temps de travail, sont autant de leviers aux mains des pouvoirs publics. En outre, l’adaptation de la gestion des ressources enseignantes (évolution du temps de service, élargissement des missions, création de primes ou mise en place de formations d’accompagnement) est un préalable à la mise en oeuvre de la quasi-totalité des évolutions de l’organisation pédagogique (modification des programmes nationaux, adaptation des rythmes scolaires, refonte des filières d’enseignement, mise en place de modes d’accompagnement individualisé, etc.).
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- kensingtonEsprit éclairé
Ecole du socle partout avec un retour en force des IDD ou autres dispositifs du même genre?
- littlemaryDoyen
Nancy-MetzV.Marchais a écrit:Ça se confirme.
Tu es dans quelle académie, Littlemary ?
- AudreyOracle
Oh, purée, ça me fait penser à un truc… mardi, formation pour les nouveaux tuteurs avec mon IPR.
A un moment, il a parlé du socle commun, en des termes assez fumeux et mystérieux: "Alors… la grille d'évaluation du stagiaire, vous l'avez remarqué, se présente comme le socle commun de compétences… d'ailleurs, tiens, vous en entendez encore parler du socle commun de compétences? Plus trop, hein… et dans l'éducation nationale, quand on ne parle plus de quelque chose… un texte devrait nous tomber dessus, un refonte de la chose… mais ça reviendra, soyez-en sûrs."
Je précise que mon IPR n'est pas un grand fan du SCC...
A un moment, il a parlé du socle commun, en des termes assez fumeux et mystérieux: "Alors… la grille d'évaluation du stagiaire, vous l'avez remarqué, se présente comme le socle commun de compétences… d'ailleurs, tiens, vous en entendez encore parler du socle commun de compétences? Plus trop, hein… et dans l'éducation nationale, quand on ne parle plus de quelque chose… un texte devrait nous tomber dessus, un refonte de la chose… mais ça reviendra, soyez-en sûrs."
Je précise que mon IPR n'est pas un grand fan du SCC...
- HermionyGuide spirituel
+Provence a écrit:Je crois que, si un jour je devais quitter le navire, ce ne serait pas par lassitude de l'enseignement mais parce que je ne supporterais plus de ne pouvoir exercer mon métier convenablement.
J'ai entendu parler des nouveaux programmes qui se profilent (sans en connaître le contenu), mais je le sens mal, très mal.
- ClarianzEmpereur
moins de 4h de français par semaine quand on ne parvient même pas à leur apprendre à écrire...
je suis désespérée...
je suis désespérée...
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Mama's Rock
- NitaEmpereur
Je crois que je vais arrêter de lire ce fil, il me déprime trop.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- V.MarchaisEmpereur
Ouaip.
Le problème, c'est que la plupart des collègues entonnent le choeur joyeux des louanges de l'interdisciplinarité et de la pédagogie de projet tellement plus ludique.
Chez les profs de Lettres, qui peuvent difficilement occulter complètement sous des Zactivités les difficultés en lecture et en écriture des élèves, la vision des choses est, pas toujours, mais souvent différente.
Alors à la limite, si les autres veulent partouzer, comme dirait Cripure, qu'ils s'amusent. Mais qu'ils nous laissent bosser tranquilles, qu'ils fassent leurs cochonneries entre eux sans toucher à nos horaires.
Ça tourne à l'injonction paradoxale, le discours de l'IG, qui ressasse en boucle "Faites-les écrire" et nous enlève tout temps pour rendre cela possible et pour simplement apprendre aux élèves à écrire. L'écart entre ce qu'on ne demande et la réalité des capacités des élèves ne cesse de se creuser. On nous met en situation d'échec programmé, comme les salariés de France Telecom. Et ça, je crois que les collègues des autres matières ont du mal à le concevoir.
Vous croyez que ce serait possible, un mouvement de grève des seuls profs de Lettres, pour faire entendre les difficultés spécifiques liés à leur matière ?
Le problème, c'est que la plupart des collègues entonnent le choeur joyeux des louanges de l'interdisciplinarité et de la pédagogie de projet tellement plus ludique.
Chez les profs de Lettres, qui peuvent difficilement occulter complètement sous des Zactivités les difficultés en lecture et en écriture des élèves, la vision des choses est, pas toujours, mais souvent différente.
Alors à la limite, si les autres veulent partouzer, comme dirait Cripure, qu'ils s'amusent. Mais qu'ils nous laissent bosser tranquilles, qu'ils fassent leurs cochonneries entre eux sans toucher à nos horaires.
Ça tourne à l'injonction paradoxale, le discours de l'IG, qui ressasse en boucle "Faites-les écrire" et nous enlève tout temps pour rendre cela possible et pour simplement apprendre aux élèves à écrire. L'écart entre ce qu'on ne demande et la réalité des capacités des élèves ne cesse de se creuser. On nous met en situation d'échec programmé, comme les salariés de France Telecom. Et ça, je crois que les collègues des autres matières ont du mal à le concevoir.
Vous croyez que ce serait possible, un mouvement de grève des seuls profs de Lettres, pour faire entendre les difficultés spécifiques liés à leur matière ?
- AudreyOracle
Je l'ignore, Véro, mais si ça se faisait, j'en serais...
- Employé oxymoriqueNiveau 7
Ah ! Je le savais !V.Marchais a écrit:Alors je joue, j'aimerais bien gagner une retraite immédiate, moi, parce que "Emploi d'Avenir Professeur", je trouve de plus en plus que ça fait oxymore.
Merci pour cette synthèse V.Marchais. Ca fait froid dans le dos.
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
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