- Lizzy.BNiveau 5
Bon, voilà, un message positif et plein d'optimisme pour commencer l'année...
Je viens d'avoir cours de latin avec mes 3e, que je connais depuis l'année dernière. Trois élèves manquaient à l'appel, trois élèves qui déjà l'an dernier passaient leur temps à me faire comprendre qu'être en latin équivalait à une torture. Je demande où ils sont. Les autres échangent des regards gênés et m'avouent que ces élèves ont assuré à leur pp qu'ils ne faisaient plus latin et qu'il s'agissait d'une erreur sur la liste.
Je dis : "C'est ce qu'on va voir..." Ils me répondent : "Non, ils ne vont vraiment pas venir.", comme s'il suffisait de le vouloir pour arrêter le latin.
Je n'ai même pas envie de revoir ces élèves, ils m'ont tiré la gueule toute l'année dernière, je sais qu'ils ne voient pas l'intérêt du latin, qu'ils détestent ça, et ça m'arrangerait presque de ne pas les avoir en cours. Seulement, quand j'entends ça, quand je vois leur arrogance et leur irrespect (insidieux, silencieux, car ce n'est jamais direct) j'ai l'impression qu'on me crache à la figure, qu'on méprise ma matière et mon travail. Pour ces élèves-là, j'enseigne une matière optionnelle qu'ils regrettent d'avoir choisie, et pour cette raison ils considèrent ne pas me devoir une once de respect.
Pour avoir regardé les textes officiels, et sachant que le cde sera du côté des parents plutôt que du mien, je n'ai même pas envie de me battre et d'exiger leur présence en latin. S'ils m'avaient écrit une lettre en fin de 4e pour en discuter avec moi, pour qu'on puisse trouver une solution, ou ne serait-ce que pour me demander l'autorisation d'abandonner l'option, j'aurais sans doute accepté : ils me respecteraient et je n'aurais pas souhaité garder coûte que coûte des élèves contre leur gré. C'est véritablement leur façon de faire qui me dérange : comme si on pouvait se barrer dès que le latin réclame le moindre effort, en passant sur le professeur comme sur un paillasson. Oui, dans ces cas-là j'ai l'impression d'être une m*rde.
Mes interrogations sont les suivantes :
- que faites-vous dans ces cas-là ? Etes-vous dans la logique : "Tu restes jusqu'au bout, quitte à me faire suer tous les jours : tu as choisi l'option, il faut respecter ton engagement." ? Allez-vous chercher ces élèves par la peau du cul ?
- comment faites-vous lorsque les parents montent au créneau ?
- ou bien préférez-vous les laisser partir, admettre la défaite mais au moins passer une année plus calme ?
- de même, comment vivez-vous le fait que des élèves vous tirent une tête de six pieds de long toute l'année, voire pendant trois ans, comme si vous étiez un geôlier ?
Je joue la carte de l'humour, leur montrant que je suis consciente de ne pas être leur prof préférée, mais que je m'en fous, ça ne m'empêchera pas d'enseigner ma matière sans rabaisser mes exigences. J'aime ma matière, je n'anime pas un club de mythologie. Mais dans le fond, ça me fait mal de voir qu'ils ne se rendent pas compte de l'intérêt de cette matière, qu'ils ne tentent même pas de faire l'effort de s'intéresser et de travailler.
Je sais qu'en acceptant qu'ils arrêtent (comme si mon avis comptait ) je perdrai ma crédibilité et celle de ma matière. Ceux qui se sont tus jusque là diront : "bah attends, moi aussi je veux partir!". Mais je sais qu'à moins de mettre les parents dans ma poche, ce sera bien difficile...
Bref, ce soir je suis déprimée. Heureusement que mes 5e sont pour le moment curieux et pleins d'enthousiasme.
Je viens d'avoir cours de latin avec mes 3e, que je connais depuis l'année dernière. Trois élèves manquaient à l'appel, trois élèves qui déjà l'an dernier passaient leur temps à me faire comprendre qu'être en latin équivalait à une torture. Je demande où ils sont. Les autres échangent des regards gênés et m'avouent que ces élèves ont assuré à leur pp qu'ils ne faisaient plus latin et qu'il s'agissait d'une erreur sur la liste.
Je dis : "C'est ce qu'on va voir..." Ils me répondent : "Non, ils ne vont vraiment pas venir.", comme s'il suffisait de le vouloir pour arrêter le latin.
Je n'ai même pas envie de revoir ces élèves, ils m'ont tiré la gueule toute l'année dernière, je sais qu'ils ne voient pas l'intérêt du latin, qu'ils détestent ça, et ça m'arrangerait presque de ne pas les avoir en cours. Seulement, quand j'entends ça, quand je vois leur arrogance et leur irrespect (insidieux, silencieux, car ce n'est jamais direct) j'ai l'impression qu'on me crache à la figure, qu'on méprise ma matière et mon travail. Pour ces élèves-là, j'enseigne une matière optionnelle qu'ils regrettent d'avoir choisie, et pour cette raison ils considèrent ne pas me devoir une once de respect.
Pour avoir regardé les textes officiels, et sachant que le cde sera du côté des parents plutôt que du mien, je n'ai même pas envie de me battre et d'exiger leur présence en latin. S'ils m'avaient écrit une lettre en fin de 4e pour en discuter avec moi, pour qu'on puisse trouver une solution, ou ne serait-ce que pour me demander l'autorisation d'abandonner l'option, j'aurais sans doute accepté : ils me respecteraient et je n'aurais pas souhaité garder coûte que coûte des élèves contre leur gré. C'est véritablement leur façon de faire qui me dérange : comme si on pouvait se barrer dès que le latin réclame le moindre effort, en passant sur le professeur comme sur un paillasson. Oui, dans ces cas-là j'ai l'impression d'être une m*rde.
Mes interrogations sont les suivantes :
- que faites-vous dans ces cas-là ? Etes-vous dans la logique : "Tu restes jusqu'au bout, quitte à me faire suer tous les jours : tu as choisi l'option, il faut respecter ton engagement." ? Allez-vous chercher ces élèves par la peau du cul ?
- comment faites-vous lorsque les parents montent au créneau ?
- ou bien préférez-vous les laisser partir, admettre la défaite mais au moins passer une année plus calme ?
- de même, comment vivez-vous le fait que des élèves vous tirent une tête de six pieds de long toute l'année, voire pendant trois ans, comme si vous étiez un geôlier ?
Je joue la carte de l'humour, leur montrant que je suis consciente de ne pas être leur prof préférée, mais que je m'en fous, ça ne m'empêchera pas d'enseigner ma matière sans rabaisser mes exigences. J'aime ma matière, je n'anime pas un club de mythologie. Mais dans le fond, ça me fait mal de voir qu'ils ne se rendent pas compte de l'intérêt de cette matière, qu'ils ne tentent même pas de faire l'effort de s'intéresser et de travailler.
Je sais qu'en acceptant qu'ils arrêtent (comme si mon avis comptait ) je perdrai ma crédibilité et celle de ma matière. Ceux qui se sont tus jusque là diront : "bah attends, moi aussi je veux partir!". Mais je sais qu'à moins de mettre les parents dans ma poche, ce sera bien difficile...
Bref, ce soir je suis déprimée. Heureusement que mes 5e sont pour le moment curieux et pleins d'enthousiasme.
- SteredDoyen
Chez moi, mon CDE interdit tout arrêt, quelle que soit l'option choisie.
S'ils râlent, je leur rappelle que ce n'est pas moi qui les ai inscrits de force. J'en ai donc qui tirent la tronche pendant trois ans, tant pis pour eux (et pour moi)...
Mais là, je ne laisserais pas passer qu'ils se désinscrivent d'eux-mêmes ! Je convoquerais les parents avec le CDE (mais le tien semble être peu fiable, hélas...) pour un remontage de bretelles en règle.
Bon courage :|
S'ils râlent, je leur rappelle que ce n'est pas moi qui les ai inscrits de force. J'en ai donc qui tirent la tronche pendant trois ans, tant pis pour eux (et pour moi)...
Mais là, je ne laisserais pas passer qu'ils se désinscrivent d'eux-mêmes ! Je convoquerais les parents avec le CDE (mais le tien semble être peu fiable, hélas...) pour un remontage de bretelles en règle.
Bon courage :|
- gelsomina31Grand Maître
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Fear buildswalls.Hope builds bridges !
« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
- KirikikiNiveau 7
Si certains élèves arrêtent le latin en 3ème ce doit être pour une bonne raison, du genre: choix de l'option DP3 car ils vont s'orienter dans le milieu professionnel après le collège.
Hélas si les parents montent au créneau par pure convenance, la direction leur donne souvent raison et j'avoue que je préfère avoir des élèves motivés alors je ne pleure pas longtemps
Supporter un élève qui affiche ouvertement son dégoût pour ma matière me titille et il y a toujours explication le jour du conseil voire même avec les parents !!!
Ne déprime pas. Moi aussi j'ai eu mes 5èmes latinistes aujourd'hui et ce fut un pur bonheur, mes 3èmes sont plus mous mais réceptifs tout de même, j'ose avouer que je n'en ai que 6
Hélas si les parents montent au créneau par pure convenance, la direction leur donne souvent raison et j'avoue que je préfère avoir des élèves motivés alors je ne pleure pas longtemps
Supporter un élève qui affiche ouvertement son dégoût pour ma matière me titille et il y a toujours explication le jour du conseil voire même avec les parents !!!
Ne déprime pas. Moi aussi j'ai eu mes 5èmes latinistes aujourd'hui et ce fut un pur bonheur, mes 3èmes sont plus mous mais réceptifs tout de même, j'ose avouer que je n'en ai que 6
- anthinéaGuide spirituel
Pourquoi ne pas se mettre les parents dans la poche en mettant dans la balance les points gagnés au brevet?
Il est évident que permettre à des gosses de se barrer de cette manière ne va pas t'aider à "garder" les autres. ...
Ici interdiction formelle d'abandonner une option. ..à part pour en faire une autre :les horaires de latin sont alignés sur l'odp.
Il est évident que permettre à des gosses de se barrer de cette manière ne va pas t'aider à "garder" les autres. ...
Ici interdiction formelle d'abandonner une option. ..à part pour en faire une autre :les horaires de latin sont alignés sur l'odp.
- KirikikiNiveau 7
Faire miroiter les points de bonif. au Brevet marche pas mal. Pour ma part, le seul élève qui souhaite arrêter le latin cette année a une maman très convaincante, envahissante...bref que des trucs en ante ! Cette charmante dame a voulu être remboursé car son fils n'avait pas aimé l'un des romans que nous avions recommandé l'année dernière (on croit rêver), pour le latin l'argument est qu'il sera fatigué car il est précoce (deux ans d'avance)...affaire à suivre mais je crois que la direction ne va pas être convaincante.
- DerborenceModérateur
+ 1Stered a écrit:Chez moi, mon CDE interdit tout arrêt, quelle que soit l'option choisie.
S'ils râlent, je leur rappelle que ce n'est pas moi qui les ai inscrits de force. J'en ai donc qui tirent la tronche pendant trois ans, tant pis pour eux (et pour moi)...
Mais là, je ne laisserais pas passer qu'ils se désinscrivent d'eux-mêmes ! Je convoquerais les parents avec le CDE (mais le tien semble être peu fiable, hélas...) pour un remontage de bretelles en règle.
Bon courage :|
Je sais que ce n'est pas toujours facile, mais il ne faut pas lâcher car sinon d'autres élèves s'engouffrent dans la brèche.
_________________
"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- Lizzy.BNiveau 5
Merci pour vos réponses !
- Stered : j'ai répété toute l'année dernière à mes 4e qu'ils ne pourraient pas arrêter sans mon accord, et que la seule raison valable serait d'être pris en DP3 (incompatible avec l'option latin). Sauf qu'à la fin de l'année, mon cde a contredit mes paroles parce que les textes permettent d'arrêter entre la 4e et la 3e. L'obligation de continuer ne concerne que le cycle central. Comment veux-tu avoir de la crédibilité après ça ?
Sans soutien du cde, je ne vois vraiment pas comment on pourra s'en sortir. C'est ma troisième année d'enseignement, et je suis de plus en plus pessimiste quant à l'avenir des langues anciennes.
Je leur ai parlé des points du brevet. Certains s'y accrochent, parce que mine de rien, mes élèves apprennent leurs leçons, sont efficaces et récoltent les fruits de ce travail. Ils me font la gueule, mais ils bossent, même s'ils disent que c'est inutile.
En fait, je crois que j'ai du mal à admettre qu'alors que ce que nous cherchons à enseigner et à transmettre est essentiel, voire vital, très peu le reconnaîssent. Il faut que j'abandonne mon idéal de l'instituteur de la IIIe république.
- Stered : j'ai répété toute l'année dernière à mes 4e qu'ils ne pourraient pas arrêter sans mon accord, et que la seule raison valable serait d'être pris en DP3 (incompatible avec l'option latin). Sauf qu'à la fin de l'année, mon cde a contredit mes paroles parce que les textes permettent d'arrêter entre la 4e et la 3e. L'obligation de continuer ne concerne que le cycle central. Comment veux-tu avoir de la crédibilité après ça ?
Sans soutien du cde, je ne vois vraiment pas comment on pourra s'en sortir. C'est ma troisième année d'enseignement, et je suis de plus en plus pessimiste quant à l'avenir des langues anciennes.
Je leur ai parlé des points du brevet. Certains s'y accrochent, parce que mine de rien, mes élèves apprennent leurs leçons, sont efficaces et récoltent les fruits de ce travail. Ils me font la gueule, mais ils bossent, même s'ils disent que c'est inutile.
En fait, je crois que j'ai du mal à admettre qu'alors que ce que nous cherchons à enseigner et à transmettre est essentiel, voire vital, très peu le reconnaîssent. Il faut que j'abandonne mon idéal de l'instituteur de la IIIe république.
- Lizzy.BNiveau 5
Oula, même cet accent circonflexe à "reconnaissent" m'en veut :lol: . Mea culpa !
- Reine MargotDemi-dieu
comme d'autres, remontage de bretelles et aller voir le CDE pour cela en lui faisant bien comprendre que si un abandonne d'autres vont suivre (donc niveau autorité et crédibilité il a tout à perdre)
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- moonGrand sage
tout d'abord : quand tes élèves ont dit aux pp qu'ils ne faisaient plus latin, c'est d'eux-mêmes qu'ils l'ont affirmé, sans demande officielle de la part des parents, j'imagine? Tu peux peut-être commencer par là : si les parents n'ont fait aucune demande, tu as largement de quoi les convoquer à un rendez-vous avec leur rejeton, pour poser carte sur table et expliquer que monchérimoncoeur a délibérément menti et tenté de sécher le cours de latin. Parce que du coup, ces gamins ne sont pas réglos non plus vis-à-vis de leurs parents en prenant ce genre de liberté. Mon gamin me ferait ça, je n'apprécierais pas, mais pas du tout. Ensuite tu peux essayer d'en profiter pour crever l'abcès et les forcer à argumenter un peu devant leurs parents ( c'est bien gentil de vouloir arrêter le latin là comme ça, mais dans ce cas pourquoi s'être engagé? Ils savaient à quoi s'en tenir! Et si le CDE a indiqué qu'on pouvait arrêter entre la 4ème et la 3ème ( même si ça ne te plait pas...), pourquoi ne pas avoir fait de démarche en bonne et dûe forme? De toutes façons, ils ne sont pas dans les clous, et ils ont tort quand bien même la possibilité d'arrêter serait envisageable, parce qu'ils font ça n'importe comment.). Ils devraient avoir du mal ( bennnnn j'aime pas, quoi.) et se sentir un peu m.....eux. Histoire de bien leur faire comprendre que les caprices d'enfants gâtés où l'on mène tout le monde par le bout du nez, parents, prof et CDE ça n'est pas possible. Ils veulent un truc, ils assument , et le minimum c'est de faire ça correctement.
- Lizzy.BNiveau 5
Vous avez raison. Je vais d'abord m'assurer d'avoir le cde de mon côté, puis j'appellerai les parents. Si les élèves persistent à ne pas venir, je ferai comme tu dis, Moon...
Merci pour vos messages
Merci pour vos messages
- moonGrand sage
Si j'étais toi, tu en as le temps et l'énergie, et en fonction de ce que ton cde t'aura dit, j'essaierai d'avoir dès maintenant un rendez-vous avec les parents et les enfants, sans attendre la prochaine incartade, pour que les gamins s'expliquent de leurs propos devant leurs parents ( bon, après ça dépend de l'attitude de ceux-ci : si ils cautionnent en douce, ça risque d'être plus délicat...). Bon courahe en tout cas!
- SphinxProphète
Si ton CDE ne veut pas suivre je ne sais pas trop quel conseil te donner... La mienne, l'an dernier, refusait catégoriquement tout abandon (le nouveau, je ne sais pas encore). Donc, les élèves venaient en cours (et ne fichaient rien). Donc, ils avaient trois de moyenne, et ils étaient ridicules. Et je prenais bien soin de souligner à chaque rendu de devoir et à chaque conseil de classe à quel point il eût été facile de s'assurer une moyenne correcte et des points au brevet, rien qu'en apprenant une pauvre leçon. L'année a été un peu usante, mais au moins ces copies-là étaient rapides à corriger, et c'est leur moyenne qui en pâtissait, pas la mienne...
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- SteredDoyen
On touche le fond du problème : quoi que fasse l'enseignant, si le CDE soutient les parents, c'est presque peine perdue...
Mais tu peux peut-être insister sur l'impolitesse et l'insolence absolues de ces élèves qui décident de faire ce que bon leur semble sans même prendre la peine d'une discussion parents-profs. Il ne s'agit pas seulement de vouloir arrêter l'option, mais de le faire comme s'ils étaient maîtres de la décision. Là, ça devrait le faire réagir, non ?
Enfin j'espère...
Mais tu peux peut-être insister sur l'impolitesse et l'insolence absolues de ces élèves qui décident de faire ce que bon leur semble sans même prendre la peine d'une discussion parents-profs. Il ne s'agit pas seulement de vouloir arrêter l'option, mais de le faire comme s'ils étaient maîtres de la décision. Là, ça devrait le faire réagir, non ?
Enfin j'espère...
- Lizzy.BNiveau 5
Quelques nouvelles...
Sur les trois "absents", une est revenue après lui avoir simplement "rappelé" qu'elle était latiniste, par l'intermédiaire du pp.
Le deuxième a écrit une lettre au cde, je l'ai découvert ce matin, et je cite, parce que ça vaut son pesant de cacahuètes :
"Mon intérêt pour le latin s'est dissous (notez la belle image!) quand s'est terminé le programme de mythologie, et qu'on a commencé la grammaire"... Bref, son intérêt s'est dissous au premier cours de latin, pauvre enfant. Ce qui m'a mise très en colère, plus encore que cette raison irrecevable, c'est qu'il a délibérément évité de passer par moi, comme si je n'existais pas. Tout se fait dans mon dos : on dit qu'on ne fait pas latin, on écrit à la cde, etc. Et moi, on me crache à la figure. Je ne compte pas.
Bref, je l'ai convoqué chez la cde avec ses parents. On verra.
Le point positif, c'est qu'il est venu en cours ce matin et on a pu en discuter face à face, et plutôt sereinement. Il veut vraiment arrêter, le latin ne l'intéresse pas en dehors de la mythologie. Super.
Quant au troisième, je l'ai aperçu cet après-midi en montant en cours. Il m'a vue, a immédiatement accéléré le pas, ses copains ont fait exprès de se mettre en travers de mon chemin pour qu'il puisse me semer, et j'ai dû courir pour le choper ! Non mais vous vous voyez ce à quoi je suis réduite !
Je le prends à part, lui demande des explications, il me dit (lui qui n'ouvre quasiment jamais la bouche, qui est ultra timide) :
"Non, je viens pas en latin.
- pourquoi ?
- Parce que j'ai pas envie.
- Ah bon? Et ça marche comme ça, tu fais ce que tu veux ?
- Ben j'ai pas envie, j'arrête."
Je vous passe les détails, lui aussi va avoir droit à sa convocation avec parents et cde.
Du coup, aujourd'hui encore, je suis déprimée, et pire, j'ai la haine. Vraiment. Un tel manque de respect, une telle arrogance, un tel mépris de leur part me dégoûte. Je le prends mal professionnellement et personnellement. J'ai l'impression que c'est moi qu'on insulte autant que ma matière, dont le seul crime est d'être au départ une option. Comme si je leur avais forcé la main, comme si je persistais à leur apprendre des choses inutiles.
Je ne sais pas comment me sortir de cette situation. Ma cde me soutient pour obtenir des excuses de ces élèves (la moindre des choses!), mais me conseille de plutôt les laisser partir, pour ne pas qu'ils pourrissent mon année, avec un groupe dont une partie fait déjà la tronche à longueur de cours. Mon dilemme : m'épuiser avec eux toute l'année, ou les laisser abandonner pour acheter un semblant de paix.
Je suis dégoûtée, parce que je sais que ce n'est que le début.
Sur les trois "absents", une est revenue après lui avoir simplement "rappelé" qu'elle était latiniste, par l'intermédiaire du pp.
Le deuxième a écrit une lettre au cde, je l'ai découvert ce matin, et je cite, parce que ça vaut son pesant de cacahuètes :
"Mon intérêt pour le latin s'est dissous (notez la belle image!) quand s'est terminé le programme de mythologie, et qu'on a commencé la grammaire"... Bref, son intérêt s'est dissous au premier cours de latin, pauvre enfant. Ce qui m'a mise très en colère, plus encore que cette raison irrecevable, c'est qu'il a délibérément évité de passer par moi, comme si je n'existais pas. Tout se fait dans mon dos : on dit qu'on ne fait pas latin, on écrit à la cde, etc. Et moi, on me crache à la figure. Je ne compte pas.
Bref, je l'ai convoqué chez la cde avec ses parents. On verra.
Le point positif, c'est qu'il est venu en cours ce matin et on a pu en discuter face à face, et plutôt sereinement. Il veut vraiment arrêter, le latin ne l'intéresse pas en dehors de la mythologie. Super.
Quant au troisième, je l'ai aperçu cet après-midi en montant en cours. Il m'a vue, a immédiatement accéléré le pas, ses copains ont fait exprès de se mettre en travers de mon chemin pour qu'il puisse me semer, et j'ai dû courir pour le choper ! Non mais vous vous voyez ce à quoi je suis réduite !
Je le prends à part, lui demande des explications, il me dit (lui qui n'ouvre quasiment jamais la bouche, qui est ultra timide) :
"Non, je viens pas en latin.
- pourquoi ?
- Parce que j'ai pas envie.
- Ah bon? Et ça marche comme ça, tu fais ce que tu veux ?
- Ben j'ai pas envie, j'arrête."
Je vous passe les détails, lui aussi va avoir droit à sa convocation avec parents et cde.
Du coup, aujourd'hui encore, je suis déprimée, et pire, j'ai la haine. Vraiment. Un tel manque de respect, une telle arrogance, un tel mépris de leur part me dégoûte. Je le prends mal professionnellement et personnellement. J'ai l'impression que c'est moi qu'on insulte autant que ma matière, dont le seul crime est d'être au départ une option. Comme si je leur avais forcé la main, comme si je persistais à leur apprendre des choses inutiles.
Je ne sais pas comment me sortir de cette situation. Ma cde me soutient pour obtenir des excuses de ces élèves (la moindre des choses!), mais me conseille de plutôt les laisser partir, pour ne pas qu'ils pourrissent mon année, avec un groupe dont une partie fait déjà la tronche à longueur de cours. Mon dilemme : m'épuiser avec eux toute l'année, ou les laisser abandonner pour acheter un semblant de paix.
Je suis dégoûtée, parce que je sais que ce n'est que le début.
- Lizzy.BNiveau 5
J'oubliais : peut-être que ces élèves reviendront après l'entrevue avec leurs parents, mais si on leur interdit d'abandonner l'option, et que les parents montent au créneau avec le rectorat ou l'inspection générale (j'en sais rien), ils gagneront forcément à la fin. J'ai peur que le rectorat leur rappelle leurs droits, à savoir qu'ils peuvent abandonner entre la 4e et la 3e ; et qu'ensuite ces mêmes élèves aillent mettre leurs petits copains au courant, et hop, abandons en chaîne.
- SphinxProphète
Ils mériteraient d'aller passer en colle toutes les heures de latin restantes de l'année
Ne laisse pas ça t'affecter personnellement, Lizzy, c'est juste la manière d'être de l'adolescent nouveau : feignants au point que soulever un petit pois les fatigue d'une façon insurmontable, et qu'ils s'abstiennent de tout ce qui n'est pas absolument obligatoire (voire de ce qui l'est, comme les devoirs à la maison). Quant au respect, il est en option aussi bien entendu.
Si tu parviens à les faire revenir en cours, ne t'épuise pas avec eux. Laisse-les bouder dans leur coin et avoir de mauvaises notes, après tout c'est leur problème et c'est tant pis pour eux. Et fais plein de grammaire
Ne laisse pas ça t'affecter personnellement, Lizzy, c'est juste la manière d'être de l'adolescent nouveau : feignants au point que soulever un petit pois les fatigue d'une façon insurmontable, et qu'ils s'abstiennent de tout ce qui n'est pas absolument obligatoire (voire de ce qui l'est, comme les devoirs à la maison). Quant au respect, il est en option aussi bien entendu.
Si tu parviens à les faire revenir en cours, ne t'épuise pas avec eux. Laisse-les bouder dans leur coin et avoir de mauvaises notes, après tout c'est leur problème et c'est tant pis pour eux. Et fais plein de grammaire
- SphinxProphète
Quant aux abandons en chaîne, tu ne peux sans doute rien y faire malheureusement Peut-être rappeler mine de rien au CDE que c'est le collège qui en pâtit le plus si une option à bons élèves en est réduite à fermer ?
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- CowabungaHabitué du forum
Je ne suis pas d'accord avec toi sur ces questions d'arrêt d'option, mais on sent à quel point cette histoire te touche, alors je te soutiens de tout mon coeur !
Si les élèves ne se présentent pas en cours alors qu'ils sont toujours inscrits, ils sont en tort ; et tu es légitime de t'en inquiéter, puisque c'est toi qui es responsable d'eux sur tes heures !
Une demande officielle d'arrêt de l'option, de la part des parents, par lettre (si possible recommandée), ce devrait être la moindre des choses. Un rendez-vous pour parler de cette décision avant de trancher, c'est nécessaire.
Et oui, tu as bien raison d'exiger tout ça.
Après, moi, je dirais : vire-les et passe à autre chose (ou fais-leur regretter l'arrêt !:diable: )
Si les élèves ne se présentent pas en cours alors qu'ils sont toujours inscrits, ils sont en tort ; et tu es légitime de t'en inquiéter, puisque c'est toi qui es responsable d'eux sur tes heures !
Une demande officielle d'arrêt de l'option, de la part des parents, par lettre (si possible recommandée), ce devrait être la moindre des choses. Un rendez-vous pour parler de cette décision avant de trancher, c'est nécessaire.
Et oui, tu as bien raison d'exiger tout ça.
Après, moi, je dirais : vire-les et passe à autre chose (ou fais-leur regretter l'arrêt !:diable: )
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- CowabungaHabitué du forum
Et, Lizzy : tu n'es pas ta matière. Tu as une vie dans laquelle les langues anciennes prennent une place importante, mais pas TOUTE la place.
Tu es une personne, pas une discipline. C'est le latin que ces élèves méprisent, pas toi : sinon, ils seraient venus fanfaronner au lieu de se planquer.
Tu es une personne, pas une discipline. C'est le latin que ces élèves méprisent, pas toi : sinon, ils seraient venus fanfaronner au lieu de se planquer.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- Lizzy.BNiveau 5
Merci pour ces messages pleins de sagesse tranquille, Cowabunga.
Ne t'inquiète pas, je sais que les langues anciennes ne sont pas ma vie, loin de là !
C'est plutôt que je dois encore apprendre à ne pas prendre les choses personnellement quand un élève a une réaction négative... et admettre que la plupart sont devenus des "consommateurs" face à nos cours.
Ne t'inquiète pas, je sais que les langues anciennes ne sont pas ma vie, loin de là !
C'est plutôt que je dois encore apprendre à ne pas prendre les choses personnellement quand un élève a une réaction négative... et admettre que la plupart sont devenus des "consommateurs" face à nos cours.
- Lizzy.BNiveau 5
Heureusement qu'il y a des choupinous toujours curieux
C'est chouette de pouvoir discuter de ça avec des collègues, parce qu'on est finalement assez isolés en LC. Merci les néos
C'est chouette de pouvoir discuter de ça avec des collègues, parce qu'on est finalement assez isolés en LC. Merci les néos
- moonGrand sage
Déjà, tu as drôlement avancé et je trouve que tu as bien géré en leur montrant que tu ne laissais rien passer...je ne sais pas quoi te conseiller sur ce qui est d'accepter l'arrêt ou pas. Mais le gamin qui bloque sur "j'aime pas, j'ai pas envie", c'est juste digne d'un gamin de trois ans, et je le lui ferais bien sentir devant les parents...bon courage, et ne te mine pas trop pour la suite. C'est vrai que s'ils arrêtent tu auras une année plus douce, et ce ne sera pas forcément un échec. Par contre il faudra baliser le terrain pour ne pas avoir ensuite de désistement à la chaîne et que le latin devienne une matière qu'on prend / jette quand ça nous chante.
- NLM76Grand Maître
J'en ai en 1re, des comme ça. 1re L : alors, Mlle Duschmoll, vous arrêtez le grec ancien, est-ce à cause de la visio-conférence, qui était une imbécillité, je vous l'accorde ?
— Non, non, j'aime bien le grec, mais j'ai pas envie de continuer...
En effet, réaction de gamin de trois ans.
Il y en a qui restent comme ça toute leur vie.
— Non, non, j'aime bien le grec, mais j'ai pas envie de continuer...
En effet, réaction de gamin de trois ans.
Il y en a qui restent comme ça toute leur vie.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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